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Full text of "Le Jardin"

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Supplément au " JARDIN" du 5 Janvier 1904 



JARDIN 

Journal bi-mensuel d'Horticulture Générale 



Fondé en 1887 



Directeur-Rédacteur en Chef : H. MARTINET 



4î 



4 



*-4. 



DIX-SEPTIEME ANNEE 



(±903) 



Nos principaux Collaborateurs 

MM. 

Charles Arranger, J. Aymard, Charles Baltet, L. Bœhmer, D. Bois, 
L. Cappe, H. Cayeux, G. Chabanne, François Chahjieuv, J. Chifflot, Cochet- 
Cochet, H. Correvon, Croux, Lucien Daniel, V. Delavier, Dbnaiffe. Léon 
Ddval, J. Dïbowski, Théo Ei.khvrdt, R. Gérard, Géromk. Gporges Gibaclt, 
Jules Grec, Guillaume, L. Guillochon, P. Hahiot, F.-C. Harman-Payne, 
L. Henry, R. Jarry-Desloges, E. Jouin, E. I.emoine. II. Lbmoine, Ph. Lepage, 
J. Lochot, Léon Loiseau, J. I.i'qiet, G. Mac.nk, C. Maheut, Ch, Maron, 
Albert Maumené, Millet. MostR. S. Mottet, J. Xanot. \\hdy, P. Noël, 
A. Nonin, O. Opoix, AhbéOuvRAY, Baron Perribr de la Bathie, Pierre Passy, 
A. Pottikr, A Prilleray. Antoine Rivoire, Philippe Rivoire, R. Roland- 
Gosselin, G. RnZELET, Paul Rousseau, N*. Severi, Léon Simon, II. Theulier, 
P. Thirion, Claude Trébignaud, A. Truffaut, G. Truffait, E. Valleuand. 
Ad. Van den Heede. 

DESSINATEURS 

Mme Louise Gangneron. — Marcel Bloch. — Paul Fouché. — J. Mouillefert. 
A. L. Régnier. — Valery-Chantesais. — Fernand Postel. 



ON S'ABONNE à la Librairie Horticole, 84 bis, Rue le Grenelle, Paris. 

ET n.l\S TOUS LES BUREAUX l»E POSTE 



4~ 



r 



A Monsieur Jules NANOT 



BinECTUUB DE L El'OLE .NATIONALE DHOHTICILTI RE DE VERSAILLES 



Je déaie la dix-septième année du « JARDIN » 



Paris, le 20 Décembre 1903. 



H. M A irn.NET 




M. Jules NANOT 



INGENIEUR-AGRONOME 

DIRECTEUR DE L'ÉCOLE NATIONALE D'HORTICULTURE DE VERSAILLES 

MAITRE DE CONFÉRENCES A L'iNSTITUT NATIONAL AGRONOMIQUE 

ANCIEN VICE-PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D' HORTICULTURE DE FRANCE 

ET DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DE SEINE-ET-OISE 

CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR 

COMMANDEUR DU MÉRITE AGRICOLE 

OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE. ETC. 



M. Jules NAXOT 



lui (ii dianl a la mémoire de M. A. Ilanl\ . l'éminenl e1 inoubliable fondateur-direc 

leur, de l'Ecole nationale d'Horticulture de Versailles, décédé en 1901, la cinquiè 

année du Jardin, Godefroy-Lebœuf écrivail ceci : « Le premier directeur de uotre école 
nationale d'Horticulture laisse une rude lâche à celui qui lui succédera. ■ 

Le fardeau était, en effet, lourd à porter, car M. Hardy avait, pendant de longues 
années, occupé une place considérable dans l'Horticulture française. Aussi, les anciens 
élèves de \ ersailles se demandaient-ils, non sans anxiété, ce qu'allai I devenir leur chère 
Ecole entre les mai us d'un nouveau directeur qui, alors, n'étail pas désigné. 

Il v a de cela douze ans. Aujourd'hui, la démonstration esl faite, et, depuis long- 
temps déjà, les craintes concernant le sort de l'Ecole mil fail place a une confiance dans 
l'avenir amplemenl justifiée par 1rs [ails. 

Le nombre des élèves, qui était autrefois de soixante en moyenne, atteint aujourd'hui 
ceni \ Uigl, el encore serait-il plus considérable, s'il o'avail été limité, par arrêté minis- 
tériel, dans le Iml d'opérer mm sélection permettanl d'élever le niveau des éludes. 

La plupart des ser\ ices de l'Ecole mil été réorganisés el perfectionnés; des cours 
nouveaux ont été créés; un laboratoire de recherches horticoles a été annexe a l'Ecole, 
qui dispose également d'ateliers destinés à exercer les élèves à la fabrication et à la 
réparation du matériel horticole; enfin, une pépinière vient d'être établie dans le voisi- 
nage de la Pièce .l'eau des Suisses, pour permettre aux élèves de se pcrfectii r 

dans la pratique de l'élevage des piaules de plein air. 

Ces importants résultats, M. Nanol les a obtenus en moins de douze ans, sans 
bruit, sans heurts, mais non sans avoir eu à surmonter de réelles difficultés. C'est le 
meilleur éloge que l'on puisse faire de Lui. 

Lorsqu'il prit La direction de L'Ecole, M. Nanol était, du reste, bien préparé pour 
accomplir son importante mission. 

Ancien élève de L'Institut national agronomique, il était devenu, successivement : 
le péliteur du Cours d'horticulture, d'arboriculture et de viticulture, et «lu Cours de vili- 
culture à L'Institut national agronomique; Maître de conférences d'horticulture e1 
d'arboriculture fruitière dans le même établissement; Professeur suppléanl du Cours 
d'arboriculture de la Ville de l'aris. dont le titulaire étail M. Du Breuil, et, enfin, Chef 
de service des plantations d'alignement de la Ville de Paris. 

Entre temps, M. Nanol cbllaborait à de nombreuses publications horticoles et agri- 
coles el faisait paraître di\ ms ous rages, donl voici les principaux : Culture maraîchère 
à sol couvert (1882); Eléments de botanique agricole (en collaboration avec M. Schriuaux, 
i 1882); Culture du Pommier à cidre, fabrication du cidre et modes divers d'utilisation de* 
pommes et des marcs ( 1884); Etablissement el entretien des plantations d'alignement et ela- 
gage des arbres (1885); Restauration et rajeunissement des Platanes plantés sur les boule- 
vards (1887); Elude su,- l'arrosage des arbres des boulevards (1888); Traite pratique du 
séchage îles /'nuls et des légumes (en collaboration avec M. Tritschl r, 1893); l'Ancien Po- 
tager du Roi et l'Ecole nationale d'Horticulture (en collaboration avec M. Ch. Delon cle), etc. 

Celle liste, déjà longue, s'augmentera encore dans l'avenir, il faut l'opérer, car 
M. Nanol. qui compte toujours parmi les jeunes, n'a certainement pas dit son 
dernier mol. 

De fréquents voyages qu'il a entrepris en France et a l'étranger, el au cours 
desquels j'eus plusieurs fois L'agrément d'être sou compagnon, lui oui. en effet, permis 
de faire de nombreuses observations, de ni il la il bcntficier ses élèves el donl il voudra 
faire profiler ses Lecteurs. 

Si j'ajoute a tous ces titres, que M. Nanol Qgure, depuis 1892, sur la liste des colla- 
borateurs du Jardin, on comprendra tout le plaisir que j'éprouve à lui offrir aujour- 
d'hui, au nom de l'administration «le ce journal, el en témoignage de mon affectueux 
dévouement, cette modeste dédicace. 

H. Marti.net. 



No 381 



LE jARDIN 



5 Janvier 1903 



Nouvelles horticoles 

A nos lecteurs. — Le Jardin vient d'entrer dans sa 
dix-septième année. Il est devenu l'organe autorisé el 
indiscuté des intérêts et des progrès de l'horticulture, 
parce qu'il admet la discussion des idées nouvelles, et 
accueille toutes les opinions. 

C'est donc plein de confiance en l'avenir qu'il adresse 
son salut de nouvel an à ses lecteurs, et leur présente 
ses meilleurs souhaits de santé et de prospérité. 

Pour continuera mériter leur confiance, le Jardin sui- 
vra la ligne de conduite qu'il s'est tracée : développer 
les informations en tout ce qui touche à la vitalité de 
l'horticulture; augmenter l'intérêt des articles de fonds 
avec le concours des collaborateurs les plus distingués 
et les plus autorisés; s'appliquer à la recherche des 
procédés nouveaux, des cultures modernes, des amélio- 
rations pratiques qui peuvent faire prospérer l'hor- 
ticulture ; apporter sans cesse le plus possible de perfec- 
tionnements dans l'illustration et la présentation du 
Journal. 

En suivant cette voie, le Jardin est certain que ses 
abonnés lui continueront leur confiance, et c'est en 
espérant qu'il restera en communion d'idées avec eux, 
qu'il entre dans la nouvelle année. 

L'enseignement pratique des cultures coloniales 
aux colonies. — Il semble bien que ce soit logique- 
ment surtout aux colonies que doive être être organisé 
l'enseignement professionnel des cultures coloniales. 
C'est le mouvement qui se produit heureusement en 
ce moment. Déjà, en 1S9S, le général Trentinian avait 
installé, à Kouroussa, au Soudan, une école où les 
indigènes étaient instruits sur la récolte du Caoutchouc 
sur la conservation des lianes productives, leur multi- 
plication par semis ou par boutures, etc., etc. Il y 
a une ferme-école, au Dahomey, dans la banlieue de 
Porto-Novo. Sous l'inspiration de M. Boulloche, résident 
supérieur de l'Annam, une école pratique d'indigènes 
a été créée à Hué, en 1899. 

Nous apprenons que M. Grodet, commissaire général 
du gouvernement du Congo, vient, à son tour, do 
décider l'établissement, a partir du 1 er janvier prochain, 
au Jardin d'essai de Libreville, d'une école indigène 
d'apprentissage agricole et cultural. Une même orga- 
nisation se prépare à Brazzaville. 

Cet enseignement professionnel des indigènes sera 
des plus profitables. On ne saurait raisonnablement 
songer à coloniser directement, avec des Européens, 
les plus chauds pays tels que nos possessions du 
centre africain, du Tonkin, etc. Mais on pourrait, au 
contraire, les faire valoir, grâce au travail des indigènes. 
Les moniteurs dressés par notre personnel enseignant 
des jardins d'essai, de nos fermes-écoles, de nos 
stations coloniales, iraient porter les bonnes méthodes 
de culture et d'élevage parmi les populations indigènes, 
au grand profit des concessions. 

Association de l'Ordre national du Mérite agri- 
cole. — Le Comité-directeur de cette association a 
renvoyé au mois de mars prochain l'assemblée générale 
annuelle de l'Association par suite du décès de son 
vice-président. M. F. Laurent-Mouchon, dont les funé- 
railles ont eu lieu à Orchies, lundi dernier. 

Bulletin de la Société d'horticulture de Tunisie. 
— Nous avons reçu le premier numéro du bulletin de 
cette Société, nouvellement fondée ainsi que nous 
l'avons annoncé dans un précédent numéro. Ce bulletin 
contient, entre autres choses, les statuts et la liste 
des membres de la Société, et une note avec figures, 



sur le Gourliea chiliensis employé comme arbre 
fourrager. 

Une bataille navale de fleurs. — Le 17 février pro- 
chain, aura lieu, en rade de Villefranche, un combat 
naval de fleurs en l'honneur de l'escadre de la Méditer- 
ranée. Cette fête, qui aura lieu sous la présidence d'hon- 
neur du roi des Belges et sous la présidence de M. le 
vice-amiral Pottier et do M. le préfet des Alpes-Mari- 
limes, promet d'être des plus brillantes. Une coupe 
d'honneur est réservée à l'équipe des meilleurs rameurs 
de l'escadre. 

En faveur des horticulteurs. — Le juge de paix de 
Neuilly-sur-Seine vient de trancher une question qui 
intéresse au plus haut point la corporation des horti- 
culteurs. 

Un propriétaire de Boulogne, voisin d'un horticul- 
teur, s'était plaint que cederniermettait du fumier dans 
son jardin, à un endroit beaucoup trop rapproché de sa 
demeure, ce qui l'obligeait à respirer constamment des 
odeurs peu agréables. 

L'affaire fut appelée devant le juge de paix deNeuilly 
afin de savoir si les horticulteurs avaient le droit de 
déposer, dans leurs jardins, à proximité des habitations, 
le fumier nécessaire à leur travail. 

Le juge a répondu affirmativement, en renvoyant des 
fins de la plainte, sans dépens, le propriétaire de l'éta- 
blissement horticole. 

Graines offertes par le jardin botanique de Kew. 
— Nous avons reçu la liste des graines de plantes, 
arbres et arbustes offertes par ce Jardin botanique. 
Cette liste, fort importante constitue, sur deux colonnes, 
un bulletin de 37 pages. 

Le nouveau tarif douanier suisse. — L'assemblée 
fédérale s'est réunie au commencement du mois 
d'octobre en session extraordinaire pour faire cesser 
les divergences de vues qui existaient entre ses deux 
Chambres relativement au tarif douanier suisse. 

Le conseil national a augmenté les droits proposés 
par le conseil des Etats pour les fruits emballés; 
autrement qu'en sacs, le droit nouveau établi est de 
3 francs les |100 kilog., au lieu de l'exemption. Il y a 
exemption pour les légumes frais au lieu de 2 francs 
qui étaientproposés. 

Le tarif ainsi amendé a été adopté par les Chambres 
et publié par le conseil fédéral le 21 décembre, mais il 
n'entrera en vigueur que le 20 janvier prochain. 

Le transport rapide des produits du Midi en 
Allemagne. — La Société des viticulteurs et d'Ampé- 
lographie de France ayant pris en main la cause des 
primeuristes du Midi, relativement à l'obtention d'un 
train rapide sur Berlin, M. Jean Cazelles, son secrétaire 
général-adjoint, a adressé, au nom de cette Société, 
aux Ministres de l'Agriculture et des Travaux publics, 
une lettre exprimant le vœu de la Société à cet égard. 
Ce 'vœu commence ainsi : « Qu'un train spécial 
à grande vitesse soit créé pour le tranport des Raisins, 
fruits, primeurs et fleurs coupées, de Nice à Berlin, 
par Yilinéraire du train rapide de voyageurs créé 
récemment entre ces deux villes ». Les détails de cet 
itinéraire sont ensuite indiqués; on les trouvera dans le 
Courrier de la côte d'azur, de notre collaborateur 
M. Jules Grec, page 15 du présent numéro. 

Les encouragements aux cultures fruitières. — 
Afin d'encourager l'industrie de la production des 
fruits et des légumes dans les Iles Britanniques, l'As- 
sociation générale des commerçants de fruits attribuera, 
chaque année une médaille d'or de 25 livres sterling 
(625 fr.) au cultivateur qui aura réussi à obtenir les 



LK JARDIN — NOUVELLES HORTICOLES 



prix de vente les plus élevés de ses produits, grâce 
aux meilleures conditions requises de qualité et d'em- 
ballage des fruits et légumes. La première de ces mé- 
dailles vient d'être décernée a M. Lewis ('.asile, fermier 

qui dirige ferme expérimentale appartenant au Duc 

ird. Voilà encore un exemple qu'il serait dési- 
rable de voir imité en France. 

Mesures prises en Saxe pour la destruction du 
phylloxéra. — En Saxe, où le phylloxéra a fait quel- 
ques ravages cette année, des mesures énergiques ont 
été [irises pour en enrayer la propagation. La culturo 
de la Vigne chez les pépiniéristes est rigoureusement 
défendue, ainsi que l'exportation do ceps ou des diffé- 
rentes parties de ceps, des boutures, chevelées, des 
feuilles même comme matériel d'emballage, des racines, 
des échalas el tuteurs ayant déjà servi. Toute contra- 
vention à cetle mesure est punie d'une amende pou- 
vant s'élover à L'un marcs; en cas d'indigence, l'amende 
es I remplacée par la prison. 

Les tarifs douaniers allemands et les fleurs cou- 
pées. — M, Henri Kaczka nous écrit que les tarif s votés 
parle Reichstag Allemand, dans sa troisième session 
samedi dernier 13 décembre, ne comportent aucune 
taxe sur l'entrée des fleurs coupées en Allemagne. Ces 
tarifs étant établis pour 12 ans à dater du 1 er jan- 
vier 1903, les cultivateurs pour la Heur coupée vont 
pouvoir continuer à travailler en toute sécurité. On voit, 
par cette information, que le Jardin était exactement 
renseigné sur les chances d'une solution favorable en 
publiant une note à cet égard, dans son numéro du 
."> novembre dernier. 

L'exportation française en Pologne. — Le consul 
général de France à Varsovie, dans un récent rapport 
sur la situation agricole, commerciale et industrielle de 
la Pologne, donne des conseils aux exportateurs fran- 
çais, dans la Feuille d'informations du Ministère de 
l'Agriculture. 

Le commerce de la France avec la Pologne dénote un 
sérieux mouvement d'affaires et pourrait s'étendre 
encore, si nos exportateurs connaissaient mieux les 
habitudes commerciales de cette place. Livrer vite, 
accorder de longs crédits de payement, connaître d'une 
manière suffisante les dispositions du tarif douanier, 
ainsi que les formalités do la douane et surtout se gar- 
der, dans la mesure du possible, par le choix de bons 
représentants contre les risques des commandes incer- 
taines, voilà toul le secret du commerce avec la Russie. 
Au lieu de cela, beaucoup de nos exportateurs prennent 
leur temps pour livrer les marchandises, de telle sorte 
que les acheteurs polonais préfèrent s'adresser aux alle- 
mands qui leur accordent, en outre, des crédits de plu- 
sieurs mois. 

Dans d'autres cas, nos exportateurs établissent inexac- 
tement leurs prix et il en résulte qu'avec une entière 
bonne foi, mais par suite de leur ignorance du tarif, ils 
subissent, de la part des bureaux de douane, des taxa- 
tions qui leur paraissent exagérées ou se voient infliger 
amendes parfois du double des droits d'entrée. Or, 
comme il n'appartient pas aux bureaux de douane de 
reviser les taxations qu'ils ont fixées ou les amendes 

qu'ils ont pnm ees, la réclamation doit être portée par 

la voie diplomatique devant le département des 
douanes à Saint-Pétersbourg, sans qu'il soit sûr que la 
bonne foi du requérant puisse ètro reconnue et la taxa- 
tion abaissée, ou l'amende levée en conséquence. 

Beaucoup de nos exportateurs, d'autre part, attendent 
les commandes sans aller au-devant des acheteurs et 
font du commerce par correspondance, système bien 



dangereux pour ceux qui s'y livrent sans connaître la 
valeur commerciale de leurs correspondants. Pour ce 
qui concerne l'Horticulture, il faudrait donc, comme 
nous l'avons dit dans le Jardin du 20 décembre, cons- 
tituer des syndicats d'exportation qui se feraient repré- 
senter. 

Un concours de Pommes emballées en Irlande. 

— Il y a eu deux de ces concours, l'un a Cork, l'autre a 
Dublin. A ce dernier, qui a eu lieu en novembre, le 
concours a constitué l'un des principaux attraits de 
l'Exposition. Afin d'encourager la culture locale dans 
ses tentatives d'exportation de Pommes, dont les ver- 
gers pourraient être plus considérables en Irlande 
qu'ils ne le sont, la «Royal hortieultural Society», de 
Londres, avait affecté un certain nombre de prix de 
valeur aux meilleurs emballages de Pommes en barils, 
conditionnés à l'instar de ceux qui arrivent d'Amérique 
à Liverpool. Les présentations étaient jugées, non seu- 
lement au point de vue de l'emballage, mais aussi de 
l'uniformité et de la qualité des fruits. Voila un exem- 
ple qu'il serait bon de suivre en France. 

Culture de la fleur coupée aux iles Scilly. — La 

bienfaisante influence du Gulf-Stream rend le climat 
des côtes bretonnes assez doux pour y permettre la 
culture de beaucoup de végétaux qui gèleraient ordi- 
nairement dans le centre île la France. Ce courant sous 
marin d'eau chaude baigne aussi les côtes sud de 
l'Angleterre et les îles anglo-normandes de la Manche; 
aussi, dans l'archipel Scilly, qui prolonge la pointe des 
Cornouailles, eultive-t-on, hiver comme été, beaucoup 
de fleurs à couper qui sont expédiées sur les princi- 
paux marchés de Londres. D'après le Gardeners' Chro- 
nicle, 12.000 hectares sont consacrés aux cultures flo- 
rales, 2.000 personnes sont employées tant aux travaux 
culturaux qu'à, l'emballage et à l'expédition des fleurs. 
Des Cactées, des Palmiers, des Azalées, croissent en 
pleine terre. 

Fructification de Bananiers à Nice. — Un essai 
de fructification du Musa sinensis a complètement 
réussi à Xice dans la propriété de M. le Prince 
d'Essling. Vingt jeunes drageons de ce Bananier avaient 
été envoyés, en automne de 1900, du Jardin d'essais du 
Hamma d'Alger, au jardinier, M. Tassin, récemment 
décédé, qui les cultiva en serre chaude et aérée. Treize 
mois après, le 15 avril 1902, les sujets fleurirent. Les 
premiers fruits ont commencé' à mûrir fin-octobre der- 
nier, et la production se succède, depuis, sans interrup- 
tion. De jolis fruits en ont été présentés par M. Ville- 
benoist, qui succède à Tassin, à la Société centrale 
d'Agriculture de Nice. 

Traitement contre les anguillules des racines. — 

Une anguillule qui fait souvent le désespoir des culti- 
vateurs de Bégonias, l'Heterodera radicicola, a été 
découverte par M. le D r Delacroix dans les racines 
des Bananiers cultivées aux environs d'Alexandrie. Le 
D r Delacroix a fait d'ailleurs remarquer que cette anguil- 
lule attaque une foule d'autres plantes : Melon, Œillet, 
Carotte, Poirier, Bouvardia, Anthémis, Théier, Ca- 
caoyer, etc. D'après le distingué directeur du labora- 
toire phytopathologique de l'Institut agronomique, le 
seul traitement efficace contre l'Heterodera radicicola 
serait l'injection du sol au sulfure de carbone, à raison 
de 3 à 20 kilos par are pour les plantes en pleine terre, 
selon l'intensité du mal. 11 est nécessaire aussi d'arra- 
cher et d'incinérer complètement les plantes attaquées. 

Un nouveau parasite des feuilles du Pommier. 

— Au comité scientifique de la R. H. S., de Londres, le 



LE JARDIN 



NOUVELLES HORTICOLES 



D r G. Cooko a signalé l'invasion, sur le feuillage dés 
Pommiers, d'un champignon microscopique, le Cotiio- 
îhecium Ouestieri, Dom., qui fut décrit en France en 
1857, après avoir été observé sur le Cornus sanguinea. 
Les feuilles paraissent recouvertes d'une poussière 
noire, dont les points ne sont autre chose que des 
touffes de conidies (organes reproducteurs) du champi- 
gnon. Les feuilles de l'extrémité des rameaux et d< 
branches en meurent. Le traitement parait devoir con- 
sister en pulvérisations au sulfate de cuivre. 

Les marchés aux fleurs et le vieux Paris. — La 

Commission du Vieux-Paris organise des expositions 
annuelles de photographie consacrées aux sites de 
Paris et de la banlieue. A la première exposition, qui 
aura lieu le 25 novembre 1903, seront comprises les 
vue de tous les marchés aux fleurs parisiens. 

Laelio-Cattleya Eugène Coutin; erratum. — Une 
erreur s'est glissée dans le compte rendu de la séance 
de la S. X. II. V. du 27 novembre dernier. Le Laelio- 
Cattleya Eugène Coutin présenté par M. Daniel 
Treyeran,de Bordeaux, est un hybride de Catt/ei/a Men- 
deli et non pas de C. Mossiœ et de Lœlia tenebrosa. Celle 
hybridation n'avait pas encore été présentée, tandis 
qu'il existe, au contraire un certain nombre d'hybrides 
de C. Mossise et de L. tenebrosa, en France et en Angle- 
terre. 

Bégonias hybrides à floraison hivernale. — Au 

dernier meeting de la « Royal horticultural Society », a 
Londres, on a beaucoup remarqué une série de Bégo- 
nias hybrides dont la floraison peut avoir lieu tout 
l'hiver, à l'instar du 11. Gloire de Lorraine. Ce sont les : 
B. Agathea (B. socotrana X B. Mooiilight), rose vif; 
B. Mistress Heal, a grandes fleurs carmin; Success, semi- 
double rouge groseille ; Ensign, semi-double rose vif; 
et plusieurs autres encore qui semblent dérivés du 
B. Gloire de Lorraine : John Heal, Julius, etc. Nous ne 
saurions trop engager les horticulteurs français à 
essayer la culture de ces plantes, à cause de leur pré- 
cieuse qualité de fleurir en hiver. 

Les Chrysanthèmes trançais en Amérique. — Le 

Gardening (américain), passant en revue les grandes 
expositions de Chrysanthèmes qui ont eu lieu cet 
automne aux Etats-Unis, fait ressortir l'importante 
place que tiennent, dans les cultures américaines, cer- 
taines variétés d'origine française. La variété Marie 
Liger, dont il publie une belle photogravure, tient la 
première place. Viennent ensuite par ordre d'expan- 
sion : Viviand-Morel, Mme Carnot, Soleil d'octobre, Fée 
de Champsaur, Lucie Faure, A ustralian Gold, Mme Per- 
rin, Benjamin Giroud, etc. 

L'influence des milieux sur les plantes. — 

M. Gaston Bonnier a rendu compte, à l'Académie des 
sciences, d'expériences très intéressantes sur l'influence 
des milieux dans la modification de certains caractères 
des plantes. 

11 a divisé en deux lots des espèces propres à la 
région parisienne, et il en a cultivé la moitié à Fon- 
tainebleau et l'autre moitié, dans un terrain de même 
composition, à Toulon. 

Tandis que les premières se développaient normale- 
ment, celles cultivées au bord de la Méditerranée 
subissaient, petit à petit, des modifications profondes, 
sous l'influence de ce nouveau milieu. Au bout de trois 
ans, elles avaient augmenté la résistance de leur bois 
et l'épaisseur de leurs feuilles, de manière à devenir à 
peu près semblables aux espèces de même nature 
d'origine méridionale. 



La fixation de certains caractères d'adaptation peut 
conduire à leur attribuer une valeur spécifique. Celte 
question touche de très près à celle de l'origine des 
espèces, et a ce titre, les expériences de M.Gaston Bon- 
nier sont précieuses à enregistrer. 

Une fleur à hélice. — Une plante portant îles fleurs 
bizarres, et déforme jnsqu'à présent inconnue, a été dé- 
couverleaux environs du village de Counani,à2O0milles 
au sud de Cayenne, par M. G. Mathis, qui en a remis 
la description avec plusieurs dessins à l'appui, à la 
Revue scientifique. L'explorateur a fait part de sa dé- 
couverte à M. le professeur Heckel, auteur, comme 
on le sait, d'un ouvrage sur les Plantes médicinales 
et toxiques de la Guyane, et qui lui a déclaré que 
cette fleur lui était inconnue. 

Au centre de la fleur se trouve une petite tige, sorte 
d'arbre de couche supportant une hélice; cet arbre de 
couche émerge du tube floral, au-dessus des six divi- 
sions du limbe. A l'extrémité de cette tige sont trois 
volants, de consistance ligneuse comme elle, et offrant 
une double torsion : sur elles-mêmes, et autour de 
l'axe, absolument comme les volants d'une hélice. 
M. Heckel suppose que 1' « arbre de couche » n'est 
autre chose que le pistil, et que l'hélice est constituée 
par les styles et les stigmates. Il est possible aus.i 
que la partie centrale de l'hélice soit l'ovaire et que les 
volants soient des appendices disséminateurs des fruits 
ou des graines. Voici donc de quoi exciter la curiosité 
et provoquer les recherches des botanistes. Mais on 
voit tout de suite qu'il ne s'agit pas du Cryptolepis 
longiflora, où l'hélice est seulement figurée par les 
divisions du limbe. 

Petites nouvelles 



Par arrêté du ministre de l'Agriculture en date du 13 dé- 
cembre lsii^. M. Barreau (Albert) est nommé chef adjoint 
du cabinet du ministre de l'agriculture, en remplacement de 
M. Kermorgant, nommé sous-préfet de Valognes. 

Le Journal officiel du 14 décembre publie des arrêtés 
décernant des prix spéciaux aux instituteurs et institutrices 
publics pour l'enseignement agricole et horticole. 

Par arrêté du 29 novembre 1902, M. Couturier (Jules-Edouard) 
a été nommé jardinier principal de 4 e classe à l'école natio- 
nale d'horticulture de Versailles, à dater du 1" décembre 1902. 

Par arrêté en date du 29 novembre 1902, M. Sagnard 
(Camille), diplômé de ferme-école et d'école pratique d'agri- 
culture, chef de culture à l'école nationale professionnelle de 
Voiron (Isère), a été nommé instructeur militaire surveillant, 
chargé de la pratique horticole, à l'école pratique d'agricul- 
ture de Saulxures-sur-Moselotte (Vosges), en remplacement 
de M. Dubief, licencié. 

M. Rivière, dans une communication à la Société nationale 
d'acclimatation, a fait voir la farine blanche, fine, extraite de la 
racine du Dolichos bulbosus de l'fndo-Cliine. et des fibres 
écrues et blanchies, tirées des tiges. La culture de cette 
plante peut se faire en Algérie, mais elle demande cepen- 
dant, pour se bien développer, assez de chaleur. Il a attiré 
aussi l'attention sur le café de figues; contrairement à ce qui 
a été annoncé, ce café ne renferme pas de sucre; si celui de 
Kabylie renferme du sucre, ce dernier se trouve enlevé par 
la torréfaction. 

h'Indicm Gardening and planting a publié une note sur le 
[Shishoo) Dalbergia latifolia) qui fournit un des plus beaux 
bois. L'aubier est d'un blanc jaunâtre, le bois de cœur d'un 
pourpre foncé. 11 est appelé Dois île rose des Indes (Indian 

M. J. Chantrier nous écrit que la description do VAnthu- 
rium rhodochlorum contenue dans son dernier article est un 
extrait de celle publiée par M. André dans la Revue horticole. 
l'.iul p. i 53, ce qu'il avait omis d'indiquer. 



LE JARDIN — POLYGONUM l'OLYSTACIIIl'M WM.LIUI 



te de sa ressemblance avec ce b 
est s 'I acquérir un beau pi li. il esl même recom- 

5 la consl : 

Nécrologie. — Un professeur des plus distingués, qui a 
rendu de très grands services à la viticulture française, 
M. Millardet, esl moi I b I âge de 63 ans. Son nom «Hait ci 
de tons les iticulteurs. Professeur a la Faculté de Boi 
deaux, il publia de remarquables études sur les Vignes 
américaines, sur le eryptogamiques de la Vigne 

el sur son hybridation. On lui doil an certain nombre 
cellents ny brides. 

— fjn orchidophile distingué, M. Piret, d'Argenteuil, vieni 
lourir à un âge avancé. M. Piret fut autrefois un voyage 

.1 . ploral au Venezuela, el en rapporta une collection de 

Cattleyas à fleurs blanches ou pâles, qu'il ne cessa d'amé- 
liorer parle semis et l'hybridation. Les présentations à la 
S. x. H. F. riaient toujours fort remarquées. 



Polygonum polystachium wamch(i) 

Si l'on jotto un coup d'oeil sur les espèces du genre 
Polygonum 216décritesen 185G par Mcissner(2); 200 en 
L885 dans l'Index de Durand), on s'aperçoit vite qu'avec 
une organisation commune, elles différent suffisamment 
entre elles, pour que la nécessité se soit fait sentir de 
les répartir en un certain nombre de sections. Celle 
dont nous parlons ici appartient aux Aconogonon qui 
en renferment environ I -i. 

La section Aconogonon Meissner, est caractérisée par 
ses fleurs disposées en grappes paniculées, son calice 
à cinq parties, ses étamines au nombre de huit ; ses 
achaines triquetres ; ses cotylédons accombants ; ses 
gaines (ocrea) obliquement tronquées et dépourvues de 
cils. Les plantes qu'elle renferme sont originaires de 
l'Asie (Inde, Chine, Thibet, Afghanistan, Sibérie), de 
Java, des régions montagneuses de l'Europe et de r" Amé- 
rique arctique. Ce sont des végétaux herbacés ou fru- 
tescents. 

Le Polygonum polystachyum Wall., qui fait l'objet 
de cette note, est vivace, pubescentj à rameaux glabres 
quand ils sont arrivés à leur entier développement, à 
ocréas plus longues que les pétioles, à feuilles oblon- 
gues ou oblongues-lancéolécs acuminées au sommet, 
glabres ou tomenteuses-blanchâtres à la face inférieure. 
L'inflorescence est une panicule lâche, de forme assez 
variable, à rameaux raides et dressés ou bien diver- 
gents ou bien encore horizontaux et recourbés, composés 
de grappes de fleurs d'un beau blanc ou légèrement 
teintées de rose, dans lesquelles les divisions du calice 
sont inégales, les deux extérieures étant ovales et les 
trois autres beaucoup plus larges et obovales-spatu- 
lées. L'achaine est petit, triquetre, plus court que le 
périanthe. 

On peut ajouter, pour préciser, que la hauteur de la 
plante atteint jusqu'à 2 mètres, que les feuilles abon- 
damment nerviées sont subsessiles ou pétiolées, habi- 
tuellement contractées et comme hastées à la base, 
cordées ou tronquées, crispées ou unies sur les bords, 
que les gaines stipulatres sont amples, glabres ou par- 
semées de poils. 

Un caractère important qui sert à caractériser cette 
espèce, doit être tiré des divisions du périanthe qui 
atteignent environ 7 millim. de diamètre, tandis que 
chez les espèces voisines, ces mêmes divisions, nota- 
blement plus potites, oscillent comme dimension entre 
2 et 4 millimètres. 

(1) Polygonum polystachyum Wallich, Calai. 1646: Meissner in II. 
C. Prodrom. XIV. 1, n. 137; .1. D. Hooker, Flora ofBHtisTi India V, 
p. 60; P. molle Wight. Icônes t. 1S07 (non Don). 

(2) Meissner, loc. cit. p. 83-143. 



M. .1. 1). Hooker, dans le Flora of British India(i), a 
réparti les espèces de la section Aconogonon en quatre 
groupes : 

1 Plantes herbacées, de haute taille ou frutescentes; 
il. mis très petites ne dépassant pas de 2 à 4 mill. de 
diamètre; périanthe fendu jusqu'à la basequi est cunéi- 
forme, à segments étalés: P. alpinum Ail. ; ]'. panicu- 
latum Blume ; P. rude Meissn. ; P. molle Don ; /'. fron- 
dosum Meissn. 

2° Plantes présentant les caractères de celles du 
groupe précédent, mais avec le périanthe ayant 7 mill. 
de 'liamètre et les segments largement étalés. P. polys- 
tachyum Wall ; P. rumicifolium Itoyle. 

3° Végétation des espèces précédentes quoique moins 
vigoureuse; périanthe campanule, divisé seulement 
dans ses deux tiers, arrondi à la base avec les segments 
dressés-étalés: P. campanulatum Hook. f. ; P. tortuo- 
sum Don. 

4° Plantes herbacées, faibles, à inflorescences dis- 
posés en capitules ou enpanicules:P. sibiricum Laxm.; 
P. acaule Hook. f.; P. nummularifolium Meissn. 

Le Polygonumpolystachyum nepeut doncêtre, d'après 
ce qui précède, comparé qu'avec le P. rumicifolium, 
mais ce dernier s'en sépare facilement par sa végétation 
herbacée, ses tiges ne dépassant guère 45 cent., ses 
feuilles charnues à nervures faibles, ses fleurs vertes à 
segments égaux entre eux, tous orbiculaires. C'est une 
plante des plus polymorphes dans laquelle on a décrit 
six variétés : glabra Meissn., tout è. fait glabre ;pu lus- 
cens Meissn., pubérulente, pubescente ou tomenteuseà 
feuilles tomenteuses à la face inférieure; longifolia. a 
feuilles linéaires-oblongues, mesurant 18 cent, sur 5à6, 
glabres en dessus pubescentes en dessous, à petite pani- 
cule; crispata, à feuilles glabres crispées, ondulées, 
crénelées sur les bords; Griffithii, à feuilles couvertes 
en dessous d'un abondant tomentum soyeux et à sti- 
pules également soyeuses. 

Le Polygonumpolystachyum habite les régions tem- 
pérées de l'Himalaya depuis le Mishmi jusqu'au 
Kaschniir, entre 2350 et 4000 mètres d'altitude; dans le 
Sikkim il monte encore plus haut, jusqu'à plus de 
4700 m. On le retrouve aussi dans l'Afghanistan. 

Le Polygonum polystachyum, introduit depuis quel- 
ques années déjà, est une plante des plus ornementales, 
qui n'est pas encore suffisamment répandue malgré sa 
rusticité et sa facilité de multiplication. 11 a fait son 
apparition sous le nom absolument erroné de Poly- 
gonum amplexicaule (1) Don ou P. amp/e.i icaule var. 
oxyphyllum Wall., plante appartenant à une section 
toute différente, parfaitement caractérisée par son 
mode d'infloresconce, celle des Bistorta dont on peut se 
faire une idée exacte en se reportant au Polygonum 
Bistorta L., répandu dans une grande partie de la 
France. 

On l'a aussi quelquefois confondu avec le Polygonum 
molle Don (2), qui s'en rapproche, appartenant à la sec- 
tion Aconogonon, mais s'en distingue très suffisamment 
par le faible diamètre de ses fleurs à segments tous 
égaux et do même forme, par la pubescence qui re- 
couvre tous ses organes végétatifs. 

La plante cultivée en France, du moins celle que 
nous avons vue, répond à la variété glabra du Poly- 
gonum polystachyum. 

P. Hariot. 

(1) Polygonum amplexicaule Don, Prodrom. fl. nepal. 70: M. i-n. 

Prodr XIV, I, p. 126; J. 1). Hooker. Fl. of Prit. Imlia, V. p. 32. 

— Icônes : Bot. K.'.c, 46; Pot. Mao. 6500; Wighi le 1797. 

(2) Polygonum molle Don, loc. cit. p. 72; Meissn., loc. cl. p. 13C»; 
J. D. Hooker, loc. cit. p. 50. 



LE JARDIN. — RICHARDIA HTRRIDA ROLFATARA ET R. ELLIOTIANA 



Le Richardia hybrida Solfatara 

et le R. Elliotiana 

On s'est occupé ces temps derniers, dans la presse 
horticole allemande, d'un nouvel hybride de Richardia 
dont on dit beaucoup de bien. Nous avons reçu des fleurs 
de cette plante de l'un de ses obten- 
teurs, M. Bornemann, et nous avons 
pu juger que les appréciations émises 
à son sujet n'étaient pas exagérées. 

M. Bornemann possédait dans ses 
cultures depuis fort longtemps, diffé- 
rentes espèces et variétés de Richar- 
dia, à fleurs jaunes, mais aucune 
d'elles ne justifiait cette qualité, car 
la coloration n'en est pas suffisam- 
ment franche et, d'autre part, la spathe 
est étroite. Cette remarque ne s'ap- 
plique pas au R. Elliotiana, obtenu 
en Angleterre il y a une dizaine d'an- 
nées (1), qui fut très remarqué, car la 
spathe est grande et d'un coloris jaune 
d'œuf, et les feuilles parsemées de 
taches blanches. 

Peu après ce dernier suivait le R. 
Pentlaiidi, assez semblable comme 
(leur, mais à feuillage entièrement 
vert et, enfin, dans ces dernières an- 
nées, on introduisit le R. Sprengeri, 
également à spathe jaunâtre. Il nous 
faut ajouter que ces trois dernières es- 
pèces sont originaires du Natal et du 
Transvaal, d'où on ne manquera pas 
d'en importer d'autres. 

Quant au R. Solfatara, il est le ré- 
sultat du croisement entre le R. Ellio- 
tiana' et le R. Adlami (Elliotiana X 
Adlami et Adlami X Elliotiana). Fait 
à noter, nous a écrit M. Bornemann, 
c'est que le résultat a été sensiblement 
le même, soit que le R. Elliotiana fût 
pris comme porte-pollen, soit au con- 
traire qu'il fût choisi comme plante 
mère. Cette même remarque fut éga- 
lement faite par M. Leichtlin, qui 
opéra simultanément les mêmes croise- 
ments que M. Bornemann. Les types 
sélectionnés furent donc classés sous 
la même dénomination. 

La spathe du R. Solfatara a de 15 à 
20 centimètres de longueur, 10 à 15 de 
largeur et elle présente parfois quel- 
ques ondulations. La tonalité est d'un 
jaune soufre qui prend un reflet ver- 
dàtre à la lumière artificielle, et une tache noire foncée 
se trouve à la naissance du spadice. Les feuilles sont 
moins allongées que celles du R. Elliotiana avec un 
moins grand nombre de taches blanches translucides. 

En raison de cette tonalité agréable et délicate, le 
R. Solfatara sera très apprécié pour la fleur coupée, 
car il joint à cette qualité celle de durabilité, les fleurs 
se tenant bien pendant trois semaines à un mois. Laissées 
sur la plante, la spathe ne se flétrit pas quand elle 
vient à passer, mais elle se colore peu à peu en vert, 
au point que cotte nuance arrive à se confondre avec 
celle des feuilles. 

Notons encore son aptitude toute spéciale au forçage. 

(1) The Qarden, 1S94. 



Les sujets mis en végétation en serre tempérée, dans 
les premiers jours de janvier, donnent des fleurs vers 
le milieu de mars. 

Mais le mérite de cette variété ressort surtout dans 
la culture en pleine terre, en traitant les rhizomes à 
la façon des bulbes de Glaieul; l'épanouissement des 
premières fleurs sur des sujets ' mis en pleine terre 




Fig.l. — Richardia hybrida Solfatara. 

en avril-mai, a lieu huit à |dix semaines après. Cela 
est un avantage sur le R. Elliotiana, qui se comporte 
moins bien en pleine terre, tout au moins dans le 
nord de la Franco et en Allemagne. Ajoutons à cela 
que la reproduction par voie de semis a lieu franche- 
ment et facilement, et les jeunes sujets croissent vigou- 
reusement et rapidement. 

Poursuivant ses hybridations, M. Bornemann a aussi 
remarqué un type ;i spatlie rosée, actuellement en voie 
de fixation et en observation, auquel il espère pouvoir 
appliquer la dénomination A'Aurora, si ce type arrive 
à justifier ses espérances. Il faut d'ailleurs ajouter que 
les Richardia sont particulièrement aptes aux croise- 
ments. 



6 



u .i a Rhin 



MEOILLEURS PRU1TS DE TABLE POUR I' 



Il nous parait intéressant de signaler ici quelques 
particularités relatives au /,'. Elliotiana, d'après des 

trques que M. Cauîourier a faites dans l'établi 
meni Deleuil et qu'il a con dans La « Défense 

li' ». 

Ei 1892, M. Deleuil lança le R. aura à fleurs jaune 
soufre, qu'il avait obtenu en eroisanl le R. albo-macu- 
lata par le /.'. hastnta, tandis qu'on parlail déj 
Angleterre du R. Elliotiana, jusqu'alors confiné dans 

erres d'un amateur et donl les sujets de fon 

fleurir furenl vendus jusqu'à cinq cents francs pièce. 

l'n tubercule moyen pa é deux cents cinquante francs 

par M. Caufourier fleuril en janvier 1893 pour la pre- 

re fois en Fram 

La réputation de cette plante était telle que le R. 
i dut lui , der la place. I lt, du reste, dès l'année 
1893 on battait déjà en brèche le /.'. Elliotiana par le 
/,'. Pi le même couleur, à fleur légèrement plus 

le, avec une large macule noire à la base mais à 
teuillagi airement au précédent, qui a le leuil- 

lage peu différcnl du R. aui ea. 

M. Deleuil s'étanl procuré un R. Elliotiana, comprit 
lors li valeur de cette plante el toul le parti que 
l'on pourrait en tirer. Il sema ses premières graines, 
elles réussirent si bien que l'on pouvait admirer dans 
sus cultures des Gresqs, il y a un mois, sept a huit 
cents plantes en fleurs à la fuis, de son semis, sans 
compter plusieurs milliers de jeunes plantes qui fleu- 
riront plus tard. Ce qui déconcerte le cultivateur, c'est 
de voir cette plante réputée de serre chaude et a 
délicate en somme, prendre son plein développement 
en plein air et en plein soleil, dans un sol naturel, 
schisteux et très argileux. 

Des plantes des cultures de l'année précédente, 
oubliées dans un coin, ont percé la terre dure et ont 
bien poussé sans arrosages et sans soins. 

On donne pourtant celle plante comme ayant été 
introduite du centre africain, où elle croîtrait entre les 
fissures des rochers dans l'humus des débris de v . 
tation. Il est vrai que, dans ces régions ou la sécberes e 
est longue et les pluies sont si abondantes, la végéta- 
tion chez la plante qui nous occupe se t'ait rapidement; 
on trois mois elle pousse, fleurit et mûrit sus graines. 

Quoiqu'il en suit, ce cas d'acclimatation et de rusticité 
d'une plante tropicale qui, semée dans le midi en pleine 
terre île jardin, voit ses rhizomes passer l'hiver dans la 
terre sous une légère couverture de paille, pousser tous 
au printemps et fleurir la troisième année, est suffisam- 
ment curieux pour être signalé, d'autant plus que cela 
jette un jour tout nouveau sur cette plante. 

Albert Maumené. 

Les meilleurs fruits de table 

pour le commerce 

Nous savons que Montreuil-sous-Bois est un pays 
des plus en renom pour la grande culture du Pêcher. 
Mais en dehors de Montreuil et des excellentes variétés 
que l'on y cultive, nous savons aussi que la région 
lyonnaise produit également dos quantités de IV 
de même que, do bien d'autres endroits, il nous 
arrive des quantités de Pêches Amsden. 

Quant aux Cerises, en dehors des variétés énumi 
ci-dessous comme fruits de commerce, nous pensons 
qu'il est très intéressant de faire ressortir la valeur de 
la culture intensive du Cerisier au sud du département 
de l'Aisne et à l'ouest du département de la Marne, sur 



le coteau ml ■ - \ allé< - du Surmelin, de la 

I ' vlarne, entre Château Thien ans. 

Les variétés is de Sauvigny, Montmorency 

variété locale 
la plus appn ci . ont cultivées pour l'approvision- 
nement des conserves, des de l'aris 

el beau p pour l'Angleterre par L'intermédiaire de 

comm 

Des plantati m s de Cerisiers sont surtout faites depuis 
une quarantaine d'années en amont de Dormans. 

Dormans est lo principal centre des expéditions ; il y 
est expédié en année moyenne, pendant li ei .lines 

environ, de huit a dix wagons de Cerises par jour, pro- 
venant îles communes de Courthi ly, Sauvigny, 
Boucquigny et autres localités environnantes. 

La statioi le i mdi en-Brie [Aisne en expédie tous 
les jours quatre wagons des villages voisins, entr'autres 
Saint-Eugène Crésenzy et lïeaulne. 

D'autre part.il est chargé chaque jour aux gares do 
Port-à-Binson, Varennes, Mézj el Château-Thierry, de 
8 à 10 wagons et plus par jour, provenant des villages 
deCercueil, Troissy, Passy-sur-Marne, Jaulgonne, etc. 

Les localités Les plus en rapport et les plus renom- 
mées pour la culture de la Cerise de Sauvigny sont 
Chavenay, à I kilomètre de Dormans où 150 hectares de 
terre y sonl plantés en Cerisiers; Sauvigny Usm 
8 kilomètres de Dormans, est le premier village qui a 
donné le renom a la Cerise de Sauvigny. 11 n'y a plus 
guère maintenant que 100 hectares cultivés a ce village, 
les arbres vieux ou improductifs sont maintenant rem- 
placés par des arbres à fruits à pépins (Pommiers et 
Poiriers;; Soilly, à 2 kilomètres de Dormans, 100 hec- 
tares de culture en Cerisiers; Courthiezy (Aisne), à 
■1 kilomètres de Dormans. 100 hectares également. 

En considérant que, en année moye d iprèsren- 

seignements pnris les Cerises se vendent dans le pays 
de 40 à 45 francs les 100 kilos, que le i hargement d'un 
wagon est de 400 paniers de 10 kilos chacun soit 
4000 kilos et qu'il en est rxpédié de Dormans, Condé- 
en-Brie et dus -ares environnantes en moyenne vô wa- 
gons par jour, l'on arrive, pour les ;'. semaines que dure 
la cueillette, au joli chiffre de un million de \ ente pour 
une localité assez restreinte. Nous devons dire que la 
plantation du Cerisier se développe ainsi depuis une 
trentaine d'année, dans d'autres localités au nord de la 
Marne. Il serait à souhaiter que. cotte culture soit vulga- 
risée d'une façon plus active dans d'autres régions qui 
peinent lui 1 re aussi favorable. 

Les Prunes Reine Claude dorée et Mirabelle sont 
aussi très cultivées dans la vallée de la Marne entre 
Château-Thierry et Dormans. 

En ce qui concerne la culture de l'Abricotier, et avec 
les variétés que nous citons, nous ne pouvons laisser 
sous silence l'Abricot gros Commun, surtout cultivé et 
si apprécié sur les coteaux de Trj,el. 

Après les fruits à pépin énumérés dans notre précè- 
dent article (1), voici ceux qui sont encore réputés 
comme bons fruits de table pour le commerce : 
Pêches 

Fruits de premier mérite. — Précoa de Haie, fruit gros, 
coloré, à chair très One. mûrissant lin juilllet; très appn eié. 

Gale», U- ou Noire di Montreuil, fruit gros, fortement recou- 
vert de rouge violacé, à chairbien fine et succulente. Variété 
des plus estimées dans les cultures de Montreuil. 

Alexis Lepére, fruit gros, d'un rouge \if. chair ferme, de 
première qualité; mûrit mi-septembre; très recherché dans 
le commerce. 

Trnpt ride, fruit de fin septembre, gros, coloré de 
rouge pourpre, à chair fondante et sucrée. 

(1) Le Jardin, L902, D 380 (du 20 déc), p. Î78, 



LE JARDIN*. 



CERTIFICAT ET PROTECTION DES NOUVEAUTES 



Fruits de deuxième mérite. — Grosse Mignonne, fruit très 
gros à chair fine et bien sucrée, mûrissant mi-août. 

Pêche Opoix, Nouveauté à fruit gros, peau jeaunàtre, rose 
vif carminé à l'insolation, chair blanche, juteuse et sucrée, 
de très bonne qualité ; maturité du 1" au 20 octobre ; on nous 
l'aflirme de bonne vente. 

Salira;/, fruit très gros mûrissant fin octobre, de bonne 
qualité pour la saison. 

Brugnons 

Fruits de premier mérite. — Précoce de Croncels, fruit 
gros de commencement d'août, se colorant très bien et bon 
pour la culture forcée. 

Lord Napier, fruit gros, de la dernière quinzaine d'août à 
chair très fine et sucrée, variété des plus recommandables. 
bonne également pour la culture forcée. 

Cerises 

Fruits de premier mérite. — Anglaise hâtive ou Rot/aie 
hâtive, fruit gros, rouge foncé; chair rouge, légèrement aci- 
dulée; mûrit dés la première quinzaine de juin ; des plus 
recommandables: 

Bigarreau Napoléon, fruit très gros, rose marbré, variété 
de grande production; maturité mi-juillet. 

Royale, gros fruit rouge vif à chair juteuse et sucrée ; très 
cultivée à Maurecourt ; est particulièrement recommandablo 
pour espaliers. 

Fruits de deuxième mérite. — Bigarreau Jaboulay, fruits 
gros, rouge foncé, à chair rouge; maturité, mi-juin. 

Abricots 

Fruits de premier mérite. — Royal, fruit gros, jaune 
orange, lavé de pourpre du cûté du soleil, fin juillet-août. 

Pêche de Nancy, gros fruit jaune orange carminé au soleil, 
août; ces deux variétés sont les plus appréciées pour le 
commerce. 

Prunes 

Fruits de premier mérite. — Reine-Claude dorée, est la 
plus recommandable. 

Reine-Claude tardive de Chambourcy, beau fruit vert 
taché de roux, à chair ferme, très sucrée recommandable par 
sa maturité tardive. 

Fruits de deuxième mérite. — Reine-Claude diaphane, 
fruit gros, jaune d'or strié de rouge, chair ferme et bien 
sucrée, maturité lin août-septembre. 

Raisins 

Fruits de premier mérite. — Chasselas doré de Fontaine- 
bleau, de toute première qualité, est le plus estimé de tous 
les Raisins de table. 

Fruits de deuxième mérite. — BlackAlicante, à grains 
noirs, très gros, variété tardive de première qualité; est très 
recommandable pour la culture sous verre. 

Forster's White Seedling, très belle variété de Raisin blanc 
à grains gros, de maturité assez hâtive, et se forçant admi- 
rablement. 

Averties variétés qui viennent d'être citées, nous 
avons, à franchement parler, fait l'énumération des 
fruits les mieux considérés pour lacullure commerciale. 
Il en est d'autres qui pourraient les égaler sous le double 
rapport de la production, et de la qualité. Mais, soit 
qu'elles ne soient pas assez connues, soit que les arbres 
manquent de vigueur, soit encore que les fruits man- 
quent de coloration (tels que Le Lectier et bien d'au- 
tres), elles restent dans le domaine des meilleures 
variétés de collection et n'obtiennent guère la faveur 
d'être répandues dans le commerce de l'alimentation. 

O. Opoix. 

Certificats et Protection des nouveautés 

La question qui a été posée on France au dernier 
Congrès des Rosiéristes au sujet de la protection des 
nouveautés horticoles présuppose la solution du pro- 
blème assez difficile des certificats de mérite. 

En Italie, dans toute exposition, on décerne des certi- 



ficats; en France et en Angleterre les comités floraux 
des grandes Sociétés en décernent en séance et aux 
expositions; même des Sociétés provinciales ou dépar- 
tementales parfois en décernent aussi. Chacun juge 
certainement avec science et conscience, mais h des 
points de vue optique et de goût différents; il faut con- 
sidérer aussi la possibilité de rencontrer des obtentions 
provenant de différentes localités et se trouvant sem- 
blables ou presque semblables entre elles. Dans ces 
cas, des certificats pourront être décernés en France, 
en Angleterre, en Italie, à des plantes analogues pré- 
sentées sous des noms différents, ou tellement ana- 
logues qu'il faudrait réserver les certificats aux mieux 
faites. 

Ces considérations ont formé l'objet d'une large dis- 
cussion au sein des Jurys romains des expositions 
automnales do Chrysanthèmes en 1900 et en 1001 ; pour 
les semis, on a émis des appréciations sans décerner 
des certificats ; dans leurs rapports, les jurés ont tou- 
jours demandé aux Sociétés promotrices de ces expo- 
sitions de soumettre cette épineuse question à un 
Congrès. Pour ma part, en septembre dernier, j'ai, au 
nom de la Società Orticola Romana que je représentais, 
saisi de la question le. Congrès National de Varese. 
Ce Congrès, tout en chargeant VOrto Agricola del Pie- 
monte d'étudier de nouveau ta formation d'une grande 
Association Nationale et centrale d'horticulture, qui 
n'existe pas encore en Italie (1) émit le vœux « pour la 
constitution d'Associations et Comités Nationaux spé- 
cialisés, auxquels devrait être exclusivement réservée 
l'attribution, a la deuxième année de l'obtention, des 
certificats aux espèces et variétés de plantes nou 
velles ». Mon rapport donnait quelques explications 
sur un hypothétique fonctionnement et j'y demandais 
que, dans toute exposition ou séance de Sociétés, on 
put recommander les semis méritants de première 
année, et que, seulement à la deuxième année, les 
plantes ayant obtenu une recommandation pussent 
être examinées et, si méritantes, certifiées par le comité 
spécial, émanation de la spéciale Association Nationale. 

Comme on le voit, la question des certificats est 
assez complexe et délicate, bien qu'on étudie partout 
les moyens de « codifier», si je puis m'exprimer ainsi, 
les règles à suivre pour certifier les nouveautés: un 
chapitre de ce code pourrait être le répertoire des cou- 
leurs ; un autre, les notes par points pour les différents 
caractères et parties d'une même plante, etc. 

L'importance de cette question étant généralement 
admise, aux études qu'on fait dans toutes les sociétés 
nationales de chaque pays, il serait sans doute bien 
profitable et utile d'ajouter une entente commune inter- 
nationale au moyen des Congrès internationaux, qui 
devraient toujours porter, à leur ordre du jour, un 
échange de vue sur l'attribution des certificats, sur 
leur valeur dans les rapports internationaux, sur les 
moyens plus propres à régler toute plainte ou contes- 
tation, etc. 

Dans cet ordre d'idées, la protection de la nouveauté 
certifiée dans les formes qui seraient fixées d'un com- 
mun accord, pourrait trouver sa place avec des résul- 
tats assez satisfaisants, au grand avantage des plus 
habiles et heureux semeurs. 

X. Severi. 

(1) Les raisons qui ont empêché jusqu'ici la formation de cette 
grande Association nationale sont dues à des précédents régionaux 
d'ancienne date qu'il est difficile, sinon impossible, de supprimer; 
ajoutez la tendance moderne à la spécialisation des Associations 
horticoles et on s'explique comment ces dernières ont chez nous 
meilleure chance de se constituer et de bien réussir. Aussi avons- 
nous déjà la « Società nazionale del Crisantemo». 



■ :I.I\ — FlIMIG \ riON ! 



Fumigation des arbres fruitiers 

pour détruire les insectes 



Les badij es hivernaux au pétrole pur ou 

nicotine., ou émulsionné de savon, à la colle do poii 
ou encore avec •! i vers produits préparés par le commerce 
tels que le lysol, le destructeur Lefèvre, etc., sont 
un traitement indispensable sur les arbres fruitiers 
pour la destruction des œufs et carapaces des pucerons, 
lanigère et autres, kermès, tigre du bois, cochenilles, 
pnux de toutes sortes, larves, etc. 

Toutefois, la puissance do reproduction de ces insectes 
est tellement formidable qu'il suffit do 

négliger l'applicati lu traitement pour 

que le peu qui aura été fait ne serve pas 
a grand'chose. 11 faut même très peu 
d'ceufs ayant échappé à ce traitement poul- 
ie nouveaux foyers se manifestent. 
Ainsi pour ne citer que le puceron du 




Fig. 2. 



— Fumigateur Emory, type en papier 
comparé à une tente en toile. 



Fig. 3. • 



Pêcher, les œufs donnent tous des femelles et — ce qui 
peut paraître extraordinaire, ces femelles éclosent 
lentes fécondées d'avance. D'après Réaumur, au bout 
mq générations, une seule mère peut produire 
5.904.900,000 — autant dire six milliards — de pucerons. 

Ce serait une erreur de croire ce chiffre exagéré, 
rien ne peut donner une idée de l'excessive fécondité 
des pucerons; c'est pourquoi le cultivateur voit en 
iimlques jours tous les arbres de son verger ravagés 
p. ir lo puceron alors qu'il n'en avait pas encore précé- 
demment constaté la présence. 

Aussitôt les femelles éclosos, au prin- 
temps et généralement en mars, elles se 
placent les unes contre les autres à l'extré- 
mité des jeunes pousses et là enfoncent leur 
trompe dans Fécorce; or ces insectes sont si 
nombreux qu'ils absorbent toute la sève né- 
cessaire au développement de la tige et des 
fruits, et la branche alors, végète misérable- 
ment. 

Les autres espèces de pucerons, les ker- 
mès, les ; eux — celui de San lose entre 
autres — lo tigre du bois, sont tous doués 
d'une pareille puissance de fécondité et d'une 
nocivité analogue pour les arbres fruitiers. 

Aussi serait-il désirable de voir l'arbori 
culture française, pour laquelle la question 
du perfectionnement de sa production frui- 
tière est d'un intérêt brûlant en raison de la 
concurrence étrangère, adopter lo système 
des fumigations en usage en Amérique 
du nouveau Continent que nous sont venus 
lo phylloxéra, le puceron lanigère et d'autres 
espèces nuisibles, c'est do la aussi que nous 
viennent les procédés pratiques de destruc- 
tion des insectes nuisibles. Aux Etats-Unis et au 
Canada, à la suite des badigeonnages hivernaux, on 
complète ce traitement par des fumigations opérées au 



printemps, au moment du réveil de la végétation, qui 
eide avec celui les œufs et des larves. 

C'est surtout à l'époque où les ravages du pou de 
San José se sont considérablern lus aux Etats- 

Unis, que les fumigations en grand ont été organisées. 

Le Bulletin iv l'A! de la station expérimentale 
cole île New- York, puis le journal La Nature ont décrit 
en détail, la méthode de fumigations pratiquée par les 
californiens. Eu gens pratiques qui ne reculent pas 
de\ ant les difficultés matérielles, les Américains recou- 
\reni les arbres, même les grands, de tentes sous les- 
quelles ils déterminent, par la réaction do l'acide sulfu- 
riquo sur du cyanurede potassium, l'acide cyanhydrique. 
Ce gaz, nullement nocif [mur la végétation, détruit 

instantanément les lé- 
gions d'insectes 
qu'elle abrite. Certai- 
nes villes ont orga- 
nisé cependant des 
services spéciaux à 
cet effet. C'est ainsi 
qu'à Brooklyn des 
équipes de fumiga- 
teurs désinfectent les 
arbres des jardins pu- 
blics à l'aide de pom- 
pes actionnées par 
des machines a va- 
peur spéciales. On a 
organisé aussi la dé- 
sinfection des plants, 
des arbustes et des 
jeunes arbres de pépi- 
nières, ce que les 
Américains appellent 
le « Nursery Stock ». 
Voici, d'après les 
bulletins de la station 
agronomique de Xew- 




■ Tente en position pour recevoir les produits 
chinuques a 



York, comment il faut s'y prendre 

Lorsque los sujets provenant d'une pépinière doivent être 
fumigés avec du gaz acide cyanhydrique, on opère do la 
manière suivante. Prendre : 

Cyanure de potassium liquéfié à 98 p. 100. 

cK. Cy. =K.C. -A/.i 28 gr. (d once anglaise). 

Acide" sulfurique (H.-'SO 1 ). . . — 

Eau Si gr. (3 onces anglaise- 1 

Verser l'eau et l'acide sulfurique dans un verre ou dans un 
vase de terre poli. Placer le récipient autant que possible au- 
dessous du tas d'arbre à traiter, l'acide à dégager étant plus 
léger que l'air. I. ors, pie ce récipient est à la place qu'il doit 



il 






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I 




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.»■ 



Fig. 4. — Appareil pour la manipulation du fumigateur Emory, 

occuper, ajouter lo cyanure de potassium et se retirer immé- 
diatement, en ayant bien soin de ne pas respirer la moindre 
quantité d'émanation. Il se dégage instantanément de l'acide 



LE JARDIN — FUMIGATION DES ARBRES FRUITIERS 



cyanhydrique(H.H.= Az). Lesquantités d'ingrédients indiquées 
ci-dessus suffisent pour désinfecter tous les arbres pouvant 
être logés dans un local de 150 pieds cubes. La meilleure 
méthode consiste à construire, dans chaque pépinière, une 
cabane ou une cage spéciale à ces fumigations. S'il s'agit 
d'une cage à claires voies, il faut la recouvrir d'une toile 

mperméable, la fixer 
sur les côtés et jeter 
de la terre humide sur 
les bords à la base pour 
boucher tous les inters- 
tices. La porte étant 
formée, doit clore her- 
métiquement. Les tas 
ou bottes d'arbustes 
sont soutenus à une 
certaine hauteur par 
une soupente à claires 
voies faites de perches, 
de manière à pouvoir 

placer librement le ré- 
cipient au-dessous. Une 
heure suffit pour une 
désinfection complète. 

Ce n'est certes pas 
la construction d'une 
cabane en planches, 
construite même d'une 
façon moins sommaire 
que celle indiquée ci- 
dessus, qui fera hé- 
siter nos horticulteurs 
à désinfecter si besoin 
est, par ce procédé, 
leurs plants de pépi- 
nières. Ce sera plutôt le danger inhérent à la manipu- 
lation de produits chimiques qu'on ne pourra pas tou- 
jours confier aux ouvriers sans appréhensions très jus- 
tifiables. Seuls, le.s établissements importants et bien 
organisés pourront se le permettre en attendant que la 
masse des jardiniers ait pris l'habitude de manier un 
poison comme le cyanure de potassium. 

Mais les fumigations printanières ne se feraient-elles 



1 franc le kilogr. Mais il est essentiel que le tabac 
brûle vite, et surtout no s'éteigne pas. Pour cela, 




Fig. 5. — Transport du fumigateur 
Emory. 



Fig. 6. — Type de tente en toile avec chapeau 
en pyramide. 




Fig. 7. — Le fumigateur Wolskill. 



j'emploie du tabac nitré préparé au laboratoire de la 
station entomologique de Rouen, tout simplement en 
plongeant des déchets de tabac dans une solution de 
salpêtre concentré à froid; on fait ensuite sécher le 
tabac et on obtient ainsi du tabac brûlant avec une 
grande vigueur et produisant en quelques secondes de 
véritables nuages de fumée. Cette fumée reste empri- 
sonnée entre le mur et la bâche, et pénètre dans toutes 

les fissures et ger- 
çures de l'arbre; on 
laisse le tout en cet 
état pendant une 
demi-heure, puis 
l'on passe à un 
autre arbre; mais il 
est toujours indis- 
pensable de recom- 
mencer sept ou huit 
jours après, car la 
fumée de tabac n'a 
pas d'effet sur les 
œufs non éclos. Il 
faut donc, pour ainsi 
dire, suivre réclu- 
sion des insectes. 

Afin de fixer les 
idées, nous mon- 
trons ici comment 
les fumigations s'o- 
pèrent, d'après M. 
Johnson, qui vient 
de publier sur ce 
sujet, un travail in- 
titulé « Fumigation 
methods ». 

Pour les arbres en 
plein vent et de 
forme pyramidale, 
on opère comme le 
représente la fig. 3, 
en plantant autour 
de l'arbre attaqué 




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$8Mk$ÊÈ ^k&hte&î$&l£ 



Fig. S. — Tente à un seul mât. 



qu'au Tabac, qu'elles détruiraient sûrement des légions 
d'insectes. On couvre l'arbre avec une bâche et on brûle, 
au pied, des déchets de tabacs des manufactures à 



par les pucerons quatre ou cinq pieux sur lesquels on 
place la toile destinée à retenir plus longtemps les fumi- 
gations faites au pied même de l'arbre. 



10 



LF JARDIN — FLEURS NATURELLES, FLEURS ARTIFICIELLES 



Pour les pyramides, on modifie sensiblement la forme 
de la tente. Les Bgures 2 et 6 nous montrent comment 
on opère sur des quenouilles de quatre et cinq ans. 

On peul avoir également des fumigateurs tixes cons- 
truits tout simplement avec des montants en bois sur 
lesquels on cloue une forte toile, de façon à former une 
caisse qui emboîte exactement les arbres les uns après 
les autres; cette cuisse do toile ost tout simplement 
défoncée sur un de ses cotés, ce qui permet son transport 
facile d'un endroit â l'autre comme le montre la figure 5, 
et l'entrée de l'arbre. 

Cette caisse, très facilement démontable, se conserve 
l'hiver dans un cellier quelconque et peut servir de 
nouveau les années suivantes. 

On peut également s'en servir pour enfumer au tabac 
nitré certaines parties de l'arbre surtout les parties 
hautes les plus souvent attaquées, sans avoir recours 
aux grandes bâches dont jo parlerai tout à l'heure au 
sujet des arbres de haut vent. La figure 4 montre com- 
ment on opère pour des parties d'arbres malades. 

Lorsqu'il s'agit de hauts arbres, un grand mât est 
d'abord placé en terre au pied de l'ai lire à traiter; à son 
extrémité, se trouve une poulie munie d'une corde 
ayant une longueur double du mât. A l'extrémité de cette 
corde se trouve un crochet où l'on attache la bâche qui 
devra recouvrir l'arbre; il suffit de tirer sur la corde 
pour faire monter la toile à l'extrémité du mât. En quel- 
ques instants, l'arbre est complètement entouré et la 
fumigation peut s'opérer (fig. 8). 

Dans les grands vergers bien plantés, les cultivateurs 
n'hésitent pas à faire l'achat d'un charriot surmonté du 
mât dont je parlais tout à l'heure et où la bâche est tou- 
jours fi\ée; il suffit de promener le charriot dans les 
allées et de couvrir les arbres au fur et à mesure qu'on 
se trouve à leur portée (fig. 7). 

Avec de tels appareils les fumigations se font très 
vite et la main-d'œuvre devient presque nulle. 

Nous sommes loin en France de faire de pareils tra- 
vaux pour l'amélioration de nos cultures; c'est cepen- 
dant en traitant ainsi leurs arbres que les Américains 
peuvent obtenir des récoltes si belles et si bonnes, qui 
commencent â envahir nos marchés européens. 

Et pourtant l'intérêt évident de nos producteurs est 
de présenter des fruits de choix au commerce, de même 
que celui, non moins évident, de nos pépiniéristes, est 
de n'offrir à leur clientèle que des sujets indemnes de 
toute vermine. 

Paul Noël. 

«ww* 

Fleurs naturelles, fleurs artificielles 

Est-il possible de faire un rapprochement, d'établir 
une comparaison entre ces deux choses? En tant qu'ar- 
ticles de commerce, on peut répondre affirmativement, 
car il est certain que tous deux font vivre un nombre 
considérable de travailleurs des deux sexos. Mais si 
nous admettons la (leur artificielle pour l'usage des 
modistes, voire même de la fabrication des couronnes â 
un certain point do vue, nous ne pouvons nous empê- 
cher de... sourire en voyant l'usage qui en est fait par 
un trop grand nombre de personnes dont, empressons- 
nous de le reconnaître, les sentiments ne paraissent pas 
très élevés. 

Nous avons assisté, il y a quelques années, â une 
petite cérémonie à la suite d'un concert où une actrice 
avait prêté son concours gracieux; pour remercier cette 
dernière de son aide, et â titre de reconnaissance, les 
organisateurs du concert, n'ont rien trouvé do mieux â 
lui offrir qu'une corbeille en Heurs... artificielles. ' pen- 
sant ainsi bien faire, car ce snuvenir se conserverai! 
plus longtemps que dea fleurs naturelles! .le me suis 
demandé ce que l'artiste a bien pu penser de cette façon 
de traduire la reconnaissance? 

Nous ne voudrions pas faire de tort aux fabricants de 



fleurs artificielles, dont la profession, ci rtes, est aussi 
honorable qu'une autre; c'est la question de sentiment 
que nous voulons essayer de faire ressortir. 

Va-t-on pas vu récemment encore critiquer les cou- 
ronnes en Heurs naturelles aux enterrements, et certain 
évèque inviter même â donner à des icuvres les 
sommes que se- paroissiens seraient tenté-, de dépenser 
à l'achat de couronnes naturelles? Qu'y a-t-il de plus 
naturelles, en dernier souvenir, la dépouille d'un pa- 
rent, d'un ami qu'on regrette?. Qui voudrai! essaye 

prouver que les (leurs artificielles remplissent le mê 

but? Bien des indififé rents vous diront que c'est un gas- 
pillage, un gâchis et que, la cérémonie terminée, il n'en 
reste plus rien. I les gens-lâ sont à plaindre qui ne voient 
en cela que la durée et qui ne comprennent pas la pensée 
de ceux qui offrent des fleurs véritables. 11 peut venir à 
l'idée de quelques-uns de combattre l'emploi des Heurs 
naturelles aux enterrements, pareequ'une partie de ceux 
qui envoient des fleurs en font une question de mode; 
délicat comme sentiment que d'accompagner de fleurs 
mais nous croyons que ceux qui le font par noblesse 
de sentiment sont encore la majorité, ei que l'usage des 
fleurs, quoiqu'on fasse, se perpétuera encore Longtemps, 
sinon toujours. 

Quant aux Heurs naturelles comme usage courant 
dans les garnitures d'appartements ou les corbeilles, 
n'est-ce pas leur durée éphémère qui les fait apprécier 
davantage? Les fleurs artificielles sont sans vie ; elles 
n'ont pas d'histoire; elles deviennent sales, poussié- 
reuses, d'un aspect désagréable et, parleur durée indé- 
finie, finissent toujours par laisser le souvenir d'un 
objet encombrant. D'autre part, ne voit-on pas un jeune 
homme offrir â sa fiancée une corbeille en fleurs artifi- 
cielles pour qu'elle l,a conserve plus longtemps? nous 
ne ferons pas â nos lectrices l'injure «le leur demander 
quel sentiment leur inspirerait celui qui commettrait 
une semblable... maladresse? 

Louis Cappe. 



Emploi des fusées contre la grêle 

Un essai de Tir contre la grêle avec fusées a été 
fait le 3 août 1902 â l'Ecole d'horticulture de Geisen- 
heim (Allemagne), dans les Vignes de l'établissement 
en présence du Directeur et du personnel. Ces fusées 
se sont élevées à une hauteur de 200 mètres et ont fait 
explosion avec beaucoup de force. S'il est vrai qu'un 
ébranlement énergique des couches atmosphériques 
puisse combattre la formation de la grêle, il semble 
que ces fusées rendront de meilleurs services que 
les canons contre la grêle. On a constaté que même 
avec les meilleurs canons, l'anneau tournant lancé 
comme projectile auquel on attribue en général la 
meilleure part dans l'efficacité du tira déjà, à 100 mètres 
de hauteur, subi une telle perte sur sa vitesse initiale 
qu'un vent léger lui fait subir des déviations impor- 
tantes. L'anneau éprouvant ainsi une grande déperdi- 
tion d'énergie dans la branche ascendante de sa 
trajectoire, il y a avantage au point de vue du rendement 
du tir à obtenir au moyen de fusées une puissante 
explosion à plus de 200 mètres de hauteur au-dessus 
de la surface du terrain à préserver. 

L'effet produit est bien différent. Tandis que l'anneau 
projeté par le mortier imprime une simple poussée 
au nuage à grêle, la fusée au contraire, par son explo- 
sion brusque dans toutes les directions, causera un 
ébranlement beaucoup plus intense de toutes les 
vapeurs acumulées dans la région avoisinante. J.Er. F. 



LE JARDIN 



PLANTATION DU PECHER EN ESPALIER 



11 



Plantation du Pêcher en espalier 

Le Pêcher est, comme on le sait, un arbre assez dé- 
licat, dont il faut entourer la plantation de quelques 
précautions pour cire assuré d'une reprise certaine: 
on peut le planter tout l'hiver mais de préférence de 
bonne heure; cette règle, d'ailleurs, s'applique à tous 
les arbres fruitiers en général, et s'explique assez 
facilement. 

La chaleur solaire', en touchant le sol, ne se dépense 
pas toute a la surface de la terre, elle s'y enfonce à 
une certaine profondeur dans les grandes chaleurs, puis 
la terre se refroidit au fur et ii mesure de rabaissement 
de la tempéi al are. 

Si l'on rapproche ces données de celles que l'on 
connaît sur le travail souterrain de la racine des arbres, 
ou peut en conclure que la plantation faite avant la 
lin de l'automne est toujours préférable à celle faite 
bien plus tard. En effet, en plantant à cette époque, 
la terre est humide a la surface et tiède dans la partie 
qui l'avoisine; cette circonstance excite les racines à 
former des boui relets d'où partiront les racines nouvelles 
au premier mouvement de la sève; de plus, la terre 
se tassant pendant la saison humide, l'arbre se trouve 
dans les meilleures dispositions quand la végétation 
entre en activité. 

Si, au contraire, les plantations se font en fin de saison, 
les racines ne rentrent en végétation avec la belle 
saison et n'émettent des radicelles que fort tard, ce qui 
place la partie souterraine de l'arbre dans un état 
d'infériorité par rapport à la partie aérienne qui, frappée 
par les rayons déjà ardents du soleil, se développe 
avant que la partie nourricière puisse lui venir en aide. 

Ce manque d'équilibre entre la tige et les iacines 
détermine souvent la perte de la partie supérieure du 
végétal, qui a dépensé ses provisions d'eau ou de sève 
longtemps avant que les racines puissent lui en fournir 
de nouvelles. 

Il y a donc avantage à planter le Pêcher de bonne 
heure avant l'hiver. 

Si, par suite de certaines circonstances on se voit 
dans la nécessité de ne procéder à la plantation qu'a 
la fin de l'hiver, on le peut encore certainement, mais 
en prenant certaines précautions absolument indispen- 
sables pour être assuré d'une bonne réussite. 

Lorsque l'arbre sera planté, il faudra l'arroser copieu- 
sement pour donner de la fraîcheur aux racines et faire 
tasser la terre autour d'elles, en plaçant obliquement 
une petite planchette sur la longueur de la lige; cette 
petite planchette, une douve de tonneau, par exemple, 
aura son extrémité appuyée au mur en lui donnant à sa 
base un peu de pied; elle aura ainsi pour fonction 
d'ombrer la tige des rayons du soleil, ce qui retardera 
quelque peu la végétation aérienne en donnant le temps 
aux racines de développer leurs radicelles. Cette petite 
planche aura encore le double avantage de préserver 
les yeux de la tige des mauvaises pluies; ces yeux, ne 
Touillions pas, devront, quelle que soit la forme que l'on 
destinera à l'arbre, donner naissance à des branches 
charpentières. 

Il faut avoir soin de rejeter impitoyablement, au 
moment de la plantation, tous les sujets dont l'écore est 
rouge jaunâtre et qui sont fatalement appelés à périr 
dans le courant de l'année. 

Avant de confier les racines à la terre, on les rafraî- 
chit à leur extrémité et jusqu'aux parties saines pour 
celles qui ont pu être mutilées. Toutes ces suppressions 
doivent être faites avec un instrument bien tranchant, 



une serpette de préférence, de façon que la section soit 
bien nette, sans hachure. Il faut éviter de dégarnir les 
racines ; en eflet, en supprimer serait détruire autant 
d'éléments de vitalité. Plus l'arbre en est fourni, plus on 
assure sa reprise. 

Lorsqu'on plante, le Pêcher, il faut placer les racines 
un peu obliquement de façon qu'elles ne soient pas 
gênées par la fondation du mur, en ayant soin de laisser 
dix centimètres d'écartement entre la fondation et le 
collet de l'arbre, sans se préoccuper de la position de 
la greffe si ce sont des scions greffés; mais en s'assu- 
rant que les yeuxde la base soit bien disposés à droite 
et à gauche, et non d'avant en arrière. 

Il faut éviter d'enterrer la greffe, qui doit être tou- 
jours éloignée le plus possible du sol (15 centimètres au 
moins). Le Pêcher craignant plus que tout autre arbre 
l'humidité, il résistera davantage a la maladie de la 
gomme qui, sous le climat parisien, lui est tout à fait 
meurtrier, car elle fait, chaque année, un nombre de 
victimes considérable. On évitera, en observant cette 
indication pour la plantation, ce mal terrible, et on 
aura par la suite, des arbres sains et vigoureux. 

Aux premiers beaux jours, on placera une couverture 
de fumier au pied, et si, dans l'été, la sécheresse se 
faisait sentir, il serait urgent de faire quelques bassi- 
nages sur le feuillage et de légers arrosages pour main- 
tenir le sol dans un état d'humidité constante. 

Léon Loiseau. 



Les claies en Bruyère 

Loisqu'on parle de nos Bruyères indigènes et de leurs 
divers emplois, on pense plutôt aux pipes faites avec 
les nodosités de leurs racines, mais il n'est pas souvent 
question d'un de ces emplois spéciaux dans le Midi, 
et qui est pourtant en rapport direct avec l'horticulture. 

Je veux parler de la protection hivernale des cultures 
de cette région avec des claies faites en rameaux de 
Bruyère. 

Sur tout le littoral de la côte d'azur, sur cette étroite 
mais très longue bande de terre qui renferme tant 
d'hectares consacrés aux fleurs et primeurs, à Hyères 
principalement, tous les abris protecteurs contre le 
froid sont, à peu de chose prés, faits de cette façon. 

Quand on pense que, rien qu'à Hyères, il y a des 
centaines d'hectares de Violettes et de Fraises des 
Quatres saisons, sans compter nombre d'hectares de 
Palmiers, ainsi protégés contre les gelées, on se rend 
compte du service fort important que rend cet humble 
habitant des collines environnantes, VErica medi- 
terra nea. 

C'est qu'il y a diverses raisons sérieuses qui motivent 
son emploi d'une façon aussi exclusive que considé- 
rable. La première de toutes est que, lorsqu'on a com- 
mencé à s'en servir, les hauteurs voisines en étant 
toutes couvertes, on pouvait avoir cette matière pre- 
mière à bon marché, sinon pour rien (actuellement, 
cependant, la demande dépassant la vigueur de la végé- 
tation, la Bruyère se fait plus rare et chère). Ensuite, 
elle répond très bien au but que l'on se propose : em- 
pêcher le rayonnement nocturne, tout en laissant passer 
le jour, l'air tt le soleil. Enfin la Bruyère est d'un bois 
très solide. Quand les claies sont bien fabriquées, elles 
peuvent ainsi supporter un grand poids de neige 
(chose que l'on voit malheureusement tout de même 
dans ce pays-ci) et surtout durer plusieurs années. 

Ces claies sont généralement fabriquées de deux 
dimensions : 1° de 2 mètres sur 2 m 50; 2° de l m 50 sur 



12 



LE .lAHDIX — LE LACIUFIR D APP0LL0N 



2 m 50 environ. Pour les faire, on se sert il'un métier 
spécial analogue à celui servant à fabriquer les pai 
sons et sur lequel on place les lisses en Châtaignier qui 
servent à maintenir entre elles les brins de Bruyère. 

Pour les grandes claies, il y en a trois, à m 50 l'une 
de l'autre, pour les petites; deux seulement. Par dessus 
celles-ci on place parallèlement entre eux les rameau-, 
de Bruyère tout en les entremêlant pour obtenir une 
épaisseur uniforme sur toute la sur- 
face de la claie. Par dessus cos ra- 
meaux, se placent alors trois autres 
lisses superposées aux trois pre- 
mières. On les cloue ensemble el les 
brins de liruyère ainsi enserrés ne 
peuvent plus bouger. Ces claies, 
qui sont estimées coûter 1 fr. 50 envi- 
ron les grandes, sont généralement 
mises en places do trois façons sui- 
vant les plantes qu'elles protègent. 

Pour les carrés de Violettes et de 
Fraises, ou bien les claies reposent 
d'un côté sur le sol appuyées sur 
l'extrémité des lisses, et de l'autre 
coté sur un fil de fer horizontal, tondu 
sur des piquets verticaux, de façon 
à donner à la claie une inclinaison 
d'onviron 60° dirigée dans le sens 
du soleil, afin de donner le moins 
d'ombre possible aux plantes qui 
sont par derrière; ou bien la claio 
repose toujours inclinée dans le 
sens du soleil (à environ 45°) sur 
deux fils de fer tendus, l'un sur un 
rang de piquets émergeant d'un 
mètre environ hors du sol, et l'autre 
sur un autre rang de piquets émer- 
geant, lui. d'environ l m S0, les deux 
rangs étant distants entre eux d'en- 
viron l m 25. 

Dans un cas comme dans l'autre. 
ces rangées de claies parallèles en I n 
elles sont distantes d'environ 5 à 
8 mètres l'une de l'autre. 

Pour les cultures do Palmiers, 
elles sont posées à plat et à touche- 
touche sur des fils de fer tendus à 
environ un mètre au-dessus du 
cœur des plantes et soutenues éga- 
lement par des piquets verticaux. 

Ce système de protection donne 
une élévation de température noc- 
turno do li a i degrés environ dans 
le sol et de un à 3 degrés dans l'air 
par rapport au sol et à l'air voisins, mais qui, eux, ne 
sont pas soustraits à l'influence refroidissante' du 
rayonnement par le simple écran des claies. 

Neuve et prête à servir, cette installation revient à 
peu près à fr. 50 du mètre carré. C'est souvent une 
grosse dépense pour le cultivateur, indispensable pour- 
tant, car il suffit de quelques heures de gelée un beau 
mafin sur un carré non protégé pour anéantir, d'un 
seul coup, les plus bolles espérances. 

A. POTTIER FILS. 




Fi«.0. 



Lo Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à 
la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs 
et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin. 

La reproduction de ceux suivis de la men i i r production 

interdite» et celle des gravures ne sont autorisées que sur 
demande faite à l'Administration du Jardin. 



Le Laurier d'Apollon 

Les feuilles du Laurier d'Apollon ou Laurier-sauce 
[Laurus nobilis L., L. canariensis W. et B.), étaient 
employées par les Grecs et les Romains pour confec- 
tionner des couronnes aux vainqueurs. Aujourd'hui, 
elles servent de condiment dans les sauces et dans le 
bouillon ! Les Allemands ee|ieielai I. 
s'en servent encore, pour les couron- 
nes mortuaires. 

Le Laurier d'Apollon est rustique 
dans le midi et dans le centre de la 
France, sans aucun abri. Dans le 
nord, les Lauriers d'Apollon culti- 
vés en touffes résistent en pleine 
terre chez nos paysans, qui se con- 
tentent do les couvrir avec de la 
paille et de vieilles nattes de Russie. 
Cependant, dans les hivers rigou- 
reux ils disparaissent: un froid de 
15 à 20 degrés les gèle complète- 
ment. Ce Laurier est donc une 
plante d'orangerie. Il faut lui éviter 
la chaleur artificielle, autant que 
possible, et ne chauffer l'orangerie 
que lorsqu'il y a crainte d'y voir 
entrer la gelée. 

La contrée qui cultive le mieux, 
et le plus les Lauriers-sauce, est 
certainement la Belgique. C'est sur- 
tout à Bruges — cotte ville morte si 
intéressante aux archéologues — et 
à Gand que l'on voit des Lauriers. 
C'est par milliers qu'on les cultive: 
il y en a de toutes les formes. Les 
étrangers qui visitent ces villes sont 
toujours surpris à la vue de ces 
champs de Lauriers, lesquels sont 
la base d'un commerce considéra- 
ble surtout avec la Russie et l'Alle- 
magne Le Laurier d'Apollon est 
l'Oranger des pays froids. 

La multiplication du Laurus-no- 
bilis est faite de deux manières : 
1° par le semis; 2° par le bouturage. 
Les horticulteurs belges repro- 
duisent tous les Lauriers qu'ils cul- 
tivent par le bouturage. Ils tiennent 
au type à petites feuilles; les semis 
amènent de la variété dans le feui- 
lage et souvent de grandes feuil- 
les, très acuminées, dont le com- 
merce ne veut pas. 

Lo semis pourrait être employé par un commerçant 
qui ferait une sélection dans ses produits. La plante de 
semis pousse plus vite, mais elle ne plaît pas aux culti- 
vateurs, car c'est en minorité seulement qu'on y trouve 
la variole à petites feuilles, nettes de forme et d'un 
beau vert fonce. 

Le bouturage est fait à l'automne enserre a multipli- 
cation tempérée, en bâches, sous vorre. On les plante en 
pots ou à même dans le compost choisi par le multipli- 
cateur : terre de bruyère, terreau, sciure de bois de 
Sapin, cendres de houille, fin gravier, etc. 

En six semaines à deux mois, les boutures ont des 
racines suffisamment fortes pour les découvrir. Le jar- 
dinier, quand il a temps, les rempote, à raison de une 
par pot de m 06, et, au mois d'avril, il les plante en pleine 



— Laurier d'Apollon formé en 
pyramide. 



LE JARDIN — COUCHES POTAGERES D'HIVER 



13 



terre préparée en plein air. En Belgique, on emploie, 
pour ces planches, des vieilles terres de feuilles de 
dépotage et la terre sablonneuse du sol, mélangée par 
moitié. 

La culture de ces jeunes boutures en pleine terre fait 
gagner beaucoup de tomps. Il ne faut pas oublier que 
la végétation est lente chez les Lauriers : on doit donc 
l'activer, surtout à l'élevage. 

De la bouse de vache et des vidanges leur sont 
données de temps à autre, ainsi que les arrosements 
nécessaires. La seconde 
année, les Lauriers auront 
la taille ordinaire des su- 
jets à tête (fig. 10) ou des 
pyramides (fig. 9). Pour 
les premiers il faut étèter 
et émonder jusqu'à la hau 
teur voulue pour former la 
couronne ; pour les se- 
conds, il faut pincer l'ex- 
trémité et conserver toutes 
les branches latérales, 
dont, avec le temps, on 
formera une pyramide. 

Lorsque les plantes sont 
cultivées en pots ou en 
caisses, il leur faut, comme 
compost, terre à blé bien 
meuble 2/3, et terreau de 
fumier bien décomposé 1/3. 
C'est à partir de la 4 e an- 
née que cette culture est 
généralement faite en pots. 
Certains cultivateurs cul- 
tivent de cette manière, 
dès le bouturage; ils pré- 
tendent que leurs plantes 
sont plus solides. Le jeune 
âge en pleine terre active 
certainement la végéta- 
tion. 

Il faut longtemps pour 
obtenir un beau Laurier, 
cependant les cultivateurs 
brugeois vont très vite: en 
sept ou huit ans, ils élè- 
vent de belles pyramides 
déjà ornementales, ainsi 
que de belles tiges à tête. 
On dit que la proximité de 
la mer — car Bruges est 

peu éloigné d'Ostende — fait du bien à cette culture. 
Le fait est prouvé que c'est principalement à Bruges 
et aux environs que l'on remarque les plus beaux et 
les plus sains Lauriers-sauces. Les Horticulteurs de 
Gand, grâce à leurs soins, arrivent aussi à de superbes 
résultats. Jeunes ou vieux, les Lauriers sont toujours 
abrités, en hiver, en orangère. 

En prenant de l'âge, le Laurier d'Apollon est souvent 
attaqué par des invasions de Kermès (Chermes Lauri), 
qui, bientôt, couvrent le verso des feuilles et amènent 
des taches jaunes au recto. C'est l'effet de la succion de 
ces insectes prolifiques. Tous ces Kermès sont des 
femelles et elles meurent en laissant sous leur carapace 
des quantités d'œufs. Ceux-ci éclosent bientôt et les 
petits vont se fixer sous les feuilles, où les femelles 
s'immobilisent jusqu'à leur mort. 

Le seul moyen d'éviter les Kermès consiste en une 
bonne hygiène préventive, desbassinages fréquents en 




fig. 10. — Laurier d'Apollon de forme capitéc 



été, des vaporisations d'un insecticide puissant de 
temps à autre, et le plus d'aération possible. 

La multiplication des insectes en général, est toujours 
facilitée par la sécheresse et la chaleur. 

Ainsi, par exemple, il est toujours désavantageux 
pour les Lauriers qu'ils soient placés en été contre les 
murs d'une cour d'habitation. On doit laisser une dis- 
tance d'environ 2 mètres entre le mur et l'arbre en 
caisse. 
Lorsque les Lauriers sont envahis par les Kermès, on 

peut les en débarrasser en 
badigeonnant les feuilles 
en dessous et au-dessus, 
avec de l'alcool à 45° Beau- 
mé, ou avec de l'X L Ail, 
dans lequel il y a une com- 
binaison d'alcool et d'es- 
sence de nicotine, avec un 
pinceau; la réussite est 
certaine. 

Ensuite les Lauriers se- 
ront cultivés avec soin et 
avec toute l'hygiène possi- 
ble. 

Les Lauriers taillés cha- 
que année ne fleurissent 
pas, puisque les pousses 
tlorifères sont enlevées; 
nous parlons de la variété 
cultivée en Belgique. Les 
Lauriers agrandes feuilles 
et mal taillés fleurissent et 
produisent, on quantité, 
des baies noires contenant 
une grosse graine. 

En somme, la culture de 
cet arbuste est très facile. 
Il faut que l'amateur sache 
seulement qu'il est pres- 
que rustique dans le nord, 
et que, par conséquent, il 
n'est pas bon de le chauffer 
en hiver. C'est pour cela 
que la serre ne lui vaut 
rien, car le chauffage arti- 
ficiel et les coups de soleil 
de janvier-février-mars, le 
feraient végéter avant la 
sortie. De plus, cela pré- 
parerait les sujets à rece- 
voir les Kermès. Pendant 
la saison estivale, les Lauriers, fort gourmands, récla- 
ment des arrosements fréquents, donnés le soir, et des 
engrais organiques épandus tous les quinze jours. 

A. Van den Heede. 



Couches potagères d'hiver 

Leur utilisation prolongée 

Dans un précédent article (1), nous avons montré le 
parti qu'il est possible de tirer des couches montées en 
décembre-janvier aux fins de production potagère; nous 
avons mentionné les premiers travaux : 1° semis de 
Carottes, 2° plantation de Laitues et de Radis, et nous 
avons quitté les Laitues au moment où on les récolte, 
en mars. 

Plantation des Choux-fleurs. — Cette plantation peut 

(1) te Jardin, 20 décembre 1902, n» 3S0, p. 383. 



14 



LE JARDIN — IU'.VOE DES PUBLICATIONS 



s'opérer entre le premier éclaircissage, avec rechau 
ment, des Carottes, et la récolte des Laitues; toutefi 
commp, pour la culture en cours, le vide entre le verre 

et les plantes est pour ainsi dire nul — conditi 

pensable d'ailleurs à leur bonne venue — il n'\ a 
de place pour faite tenir les plants de Choux-fleurs en 
hauteur; il n'y en a guère non plus en largi ur, cai 
Laitues ne tardent pas à devenir encombrantes. Aussi 
est-il préférable d'attendre, peur planter 1rs Choux- 
fleurs, que les Laitues soient récoltées, et proprement, 
comme nous l'avons dit ; on en profite pour désherber 
les Carottes et pour les rechau er di nouveau; s'il fait 

très beau i i i si la i she est sèche, on donne alors une 

lionne mouillure poui oi i ■ i Carottes, quelque 

peu malmenées précédemment par l'envahisse nt de 

la surface par les Laitues, puis par leur récolte. On 
plante ensuite les Choux-fleurs à raison de six par 
châssis, trois en haut, trois en lias, et le long du bord 
■ les coffres; il est meilleur de les planter à la main plu- 
tôt qu'au plantoir; toutefois, le jardinier habile se sert 
île cet instrument, mais en serrant modérément lo ter- 
reau contre le collet; un ( bornage » au goulot de l'ar- 
rosoir est nécessaire. 

Les Choux-fleurs ne se développent que fort lentement 
pour commencer; aussi, comme la saison est souvent 
encore mauvaise, peuvent-ils profiter en totalité «lo la 
chaleur de la couche sous les châssis clos, et de la 
lumière sous le verre îles châssis. Mais il arrive un 
moment OÙ ils prennent de la hauteur; on soulevé alors 
les coffres à l'aide de crochets constitués par une tige 
de for munie, en haut, d'une poignée, et, en lias. 
recourbée à angle droit. La tige est approchée contre la 
planche du coffre, l'angle du crochet est passé dessous, 
on soulève alors le tout par la poignée, el des deux 
Côtés a la fois du coffre, un ouvrier opérant «le chaque 
côté. De cette façon, le sol de la couche n'est pas 
dérangé. S'il est nécessaire, on glisse îles briques en 
hauteur sous les pieds des coffres, et on recharge les 
sentiers de fumier ou de paille. 

Au fur et à mesure de la végétation des Choux-lleurs, 
l'aération se l'ait de [dus en plus en grand chaque fois 
que le temps lo permet, et les arrosages deviennent de 
plus en plus copieux. Pendant cette période, la récolte 
des Carottos s'opère au fur et a mesure des besoins, en 
enlevant d'abord les plus avancées, ce qui se reconnaît, 
à l'œil exercé, par une certaine verdeur et une certaine 
consistance plus intense de la fane. 

Il arrive bientôt un moment où, la température étant 
normalement devenue plus douce, e1 cela d'une manière 
permanente, les coffres et les châssis peuvent être 
enlevés pour servir autre p.ut à d'autres cultures, celle 
des Melons, par exemple. Cela fait, l'ensemble de la 
couche présente un coup d'œil essentiellement différent 
du précédent. En effet, on se rappelle que nous avons 
planté les Choux-fleurs le long du bord des coffres et a 
raison de trois en haut et trois en lias. Il résulte, de cette 
disposition, que, les coffres enlevés, on a deux rangs 
ininterrompus de Choux-fleurs d'un tuait a l'autre -le la 
ligne de couche, et que le sentier, avec ces deux rangs, 
constitue maintenant une (i planche u de Choux-fleurs. 
Plus tard, lorsque la récolte il, s Carottes sera entii ri 
nient terminée, et quand le feuillage des deux rangs 'le 
Choux-fleurs, amplement développe, aura dissimulé le 
soutier à la vue, c'est sur ce qui lut le milieu des lignes 
de coffres que l'on marchera pour arroser et soigner les 
Choux-tleurs : cet espace sera devenu sentier, le sentier 
étant devenu planche, l.a raison de cette adroite 
manière d'opérer est bien simple : en hiver, la matière 
des sentiers a conservé sa valeur nutritive; le fumier 



esl simpli ment de aie son humi 

et s'est seulement en partie consommé; le Chou- 
aime particulièrement nia: c'était donc une reserve 
pour lui. 

Passons sur 1 surveillance et la récolte 

des choux fleurs; ce sont la des opérations connues; 
disons seulement que les meilleures varii tés sont, pour 
culture, les Choux-lleurs demi durs Lemaître el 
Lenormand " pied court; il exis i dernier, chez 

les maraîchers parisiens, une race excellente dite race 
Hornet. 

Plantation du < • . — Lorsque 

les couches son! complètemenl débarrassées «le leurs 
Choux-tleurs, un nettoyage de leur surface est opéré. On 
laboure ensuite toute cette surface à la fourche. 
distinguer entre le terreau et le tumiei du dl -su-, déjà 
passablement décomposé, et en se contentant de briser 
les plus grosses [.laques. Le Céleri plein doré Chei 
de préférence, ou bien le C. plein blanc d'Amérique, le 
£ '. Pascal plein blanc, la C. Plume d'argent ou en 
le C. plein doré à côtes roses, sont ensuite plantés sur 
cette « galette i qui fut la haute couche d'hiver, et cela 
selon les procédés ordinaire- de la culture du O 

En août, après la récolte du Céleri, il ne lestera [dus 
qu'un large emplacement en terreau, qui sera relevé en 
autant de tas. tonnant chaînes, qu'il y eut de coures 
par ligue, lui d'autres termes, si la ligue se composait 
de six coffres, il y aura six chaînes ; la chaîne numéro i 
sera située sur l'emplacement de tous les coffres 
numéro 1 du carré do couches, et ainsi de suite. Ces 

chaînes de terreai ufi.se trouveront donc disposées 

transversalement aux anciennes lignes de coffres. Pour 
constituer les premières couches d'automne, il n'y aura 
qu'a y intercaler des chaînes de fumier pour en effectuer 
le montage, dans le sens des anciennes lignes, qui, dans 

ce cas, ne change jamais. 

J.-Fr. Favàbd. 



Revue des publications 

La climatologie algérienne. Le Bulletin de la Société 
nationale d'Acclimatation contient une remarquable étude de 
M. Ch. Rivière sur la climatologie algérienne. Par I élude di s 
refroidissements nocturnes de I air et du sol, l'éminent direc- 
teur du Jardin du ilamma montre que l'Algérie est une 
région a hivers plus marqués qu'on ne le croit généi il ment. 
N. aïs no saurions suivre ici M. liiviere dans sa longue 

étude, mais la conclusion eu est telle ai importante pour 

l'avenir de la culture en Algérie que nous i royons devoir en 
résumer le passage principal ici: 

«L'ignorance des abaissements de température au-dessous 
de zéro par le rayonnement dans la couche dan voisine du 
sol a fa il émettre lis plus gra\ es erri urs sur la climatologie 
agricole de L'Algérie et est encore une des causes de bien 
des échecs culturaux. 

Beaucoup d'agronomes avaient pensé, surtout au début de 
la conquête, n'envisageant que les longs étés avec leurs cha- 
leurs torrides aggravées par le siroco, que l'Algérie était 

une terre chaude convenant aux cultures dites coloniales. 

lin la 1 \ "\ ail qu'un des facteurs du climat : la chaleur esli- 

\aie. et l'on basait la climatologie hivernale sur quelques 
périodes véritablement ensoleillées de la zone littorale à 
l'exclusion des phénomènes de réfrigération nocturne. 

lîienlôl des insuccès inhérents à cette fan--,- voie se pro- 
duisirent. Mais, si les expériences du passé ne permettent 
pas le maintien de ces hérésies climatologiques et eu Ru- 
rales, on voit renaître, cependant, de temps à autre! surtout 
en ce moment, ces projets de cultures exotiques pour 
1 Vlgérie et son Sud. Il y a là ui i rem absolue. 

Sur la bande littorale même on rencontre une végétation 
exotique empruntée à la zone tropicale, niais qui no peut 
s'éloigner du mage sans être détruite par le froid dans 



LE JARDIN — COUDRIER DE LA COTE D'AZUR 



15 



toute l'immense traversée, d'abord tellienne, puis désertique 
qui s'étend jusqu'à Kouka, en passant par les Oasis même 
les mieux favorisées. 

Mais la véritable question do climatologie algérienne qui 
intéresse l'agronomie n'a pas besoin d'être envisagée sur une 
ligne de pénétration aussi considérable. 

La zone de culture est rapidement limitée à peu de dis- 
tance de la mer par des actions météoriques de nature step- 
pienne dont les principales sont le froid, notamment celui 
caractérisé par ces abaissements de la couche inférieure de 
l'air qui sont encore si pou connus et qui ont une si grande 
influence sur la vie végétale et animale dans les régions 
attenant aux climats steppiens et désertiques. 

Ils établissent la ligne de démarcation entre les pays de 
culture et ceux de parcours; aussi, leur connaissance en 
matière d'exploitation rationnelle du sol éviterait bien des 
échecs et des déboires à une méthode de colonisation qui 
ne tient aucun compte des lois climatériques. 

Bilan d'une exploitation florale dans le Midi. — Nous 
avons trouvé dans une publication de la maison Hachette, 
Le Conseil des Femmes, une étude sur l'installation d'une 
exploitation florale à diriger par une femme dans le Midi. 
Cette étude, remarquable et approfondie au point que nous 
risquons d'affirmer qu'il n'en a jamais paru une semblable, 
même dans aucun journal horticole, n'est pas signée. Mais 
elle révèle, chez son auteur, une connaissance approfondie du 
métier et des conditions qui régnent dans l'existence et dans 
les usages commerciaux du littoral méditerranéen. La Culture 
des fleurs dans le Midi, ce qu'une femme peut y gagner, 
tel est son titre, et voici les sujets dont elle traite successi- 
vement : Vue femme peut-elle devenir horticulteur? — Com- 
ment apprendre à cultiver et à rendre les fleurs? — La 
Culture des fleurs sur le littoral. — Comment vendre ses 
produits? — Quel est le genre d'exploitation le plus rémuné- 
rateur pour une femme? — Organisation d'une exploitation 
pour la production des fleurs. — Projet d'une exploitation 
rationnelle pour une direction féminine. — Installation, 
matériel, outillage et produits. — Devis d'installation. — 
L'art de diriger une exploitation et d'écouler les produits. 
— Frais généraux, production, résultats économiques. — 
Frais annuels d'exploitation, — Rendement. — Une femme 
ayant des revenus modestes peut-elle augmenter ainsi ses 
ressources? — Capital nécessaire et revenu probable. Il nous 
serait impossible d'analyser ici un pareil document, mais on 
voit tout de suite que, s'il a été écrit au point de vue fémi- 
niste, il n'en est pas moins bondé de renseignements et 
n d'enseignements » dont beaucoup de cultivateurs hommes 
pourraient tirer profit. Bornons-nous à en reproduire ici les 
principales conclusions : 

«1" Une personne possédant un capital de 18.000 francs peut 
entreprendre une exploitation sur environ un hectare de ter- 
rain. Comme les ventes se font le plus souvent au comptant, 
elle n'a à prévoir que l'installation et les frais généraux 
annuels. Toutefois, par le système des expéditions directes, 
il serait peut-être nécessaire d'ouvrir des comptes courants 
aux principaux clients, et, de ce fait, de se ménager un fond 
de roulement plus important. 

Avec 10.000 francs de capital, il suffirait d'exploiter un 
jardin d'un demi-hectare, ce qui nécessiterait l'achat do 
fleurs pour compléter les commandes. On pourrait bien avoir 
un jardin plus grand, mais en n'installant que 100 à 200 chas- 
sis, pour la production des beaux Giillets et des Roses de 
choix, et en augmentant ce matériel au fur et à mesure des 
bénéfices, une réserve étant mise de coté pour parer aux 
éventualités. 

Si on ne dispose que de 5.000 à 6.000 francs, il serait 
prudent de ne faire quo des cultures de plein air, et encore 
de plantes donnant dos fleurs dès la première année, en 
augmentant les plantations de Rosiers au fur et à mesure 
des rentrées. 

Dans les différents cas, nous avons intentionnellement 
évalué largement les frais de premier établissement, de 
même que nous avons crj devoir faire figurer au décompte 
des dépenses d'exploitation, les appointements de la pro- 
priétaire, afin qu'il n'y ait pas de surprise et que la diffé- 
rence entre lo compte exploitation et le compte rendement 
ressorte en bénéfices nets. 



Ces bénéfices, y compris l'intérêt du capital engagé, 
s'établissent, d'après nos calculs, à environ 25 p. 100 pour 
une exploitation modèle; 43 p. 100 si on peut faire l'expédi- 
tion directe ; 15 p. 100 pour un jardin de un hectare cultivé 
on fleurs de plein air. » 

Le Trèfle et la Luzerne comme engrais. — Il n'y arien de 
bien nouveau dans la connaissance do la haute valeur nutritive 
du Trèfle et do la Luzerne enfouis en vert comme engrais 
azotés; cela rentrait dans la sidéralion de Georges Ville. 
Néanmoins, nous trouvons dans une étude publiée par le 
Bulletin de la Ferme expérimentale d'Ottawa (Canada), l'ac- 
tion de ces engrais verts si bien précisée que nous reprodui- 
sons plus loin les conclusions : 

« 1" Il y a enrichissement du sol par l'apport d'azote capté 
dans l'atmosphère. 

2 II y a, dans le sol superficiel, augmentation de la nour- 
riture minérale des plantes utilisables (acide phosphorique. 
potasse et chaux) que la légumineuse va chercher à une 
profondeur que n'atteignent pas les systèmes de racines des 
autres plantes agricoles. 

3° Il y a addition considérable d'humus, ce qui fait que le 
sol retient mieux l'humidité, est plus chaud et qu'il est 
mieux aéré. L'humus fournit en même temps la matière 
qui convient lo mieux pour le développement des bactéries 
qui exercent une action si bienfaisanto sur le sol. 

4° Gomme agent pour rendre les sols plus profonds et plus 
meubles, aucune plante ne donne dos résultats aussi satis- 
faisants que le Trèfle ou la Luzerne. 

5° Le Trèfle et la Luzerne sont encore utiles en tant qu'ils 
sont des cultures dérobées pendant les mois d'automne, où, 
autrement, le sol serait nu ; qu'ils retiennent les matières 
fertilisantes qu'apportent les pluies et celles qui se sont 
formées dans lo sol pendant les mois d'été, dont autrement 
une grande partie serait emportée par l'action lessivante de 
l'eau de pluie. 

6" Ainsi que le démontrent d'une manière concluante, les 
résultats détaillés dans les pages précédentes, obtenus 
pendant plusieurs années de soigneuses expérimentations 
avec les plantes agricoles les plus importantes, l'enfouisse- 
ment du Trèfle et de la Luzerne verts a un effet des plus 
marqués sur le sol en augmentant sa productivité ». 



Courrier de la Côte d'azur 

La question des transports 

Les diverses informations qui ont paru sur cette question 
forment un ensemble assez confus pour les personnes peu 
au courant. Rappelons-en donc les origines, pour mettre les 
choses au point. 

Le marché de l'Allemagne, et celui de Berlin en particulier, 
deviennent de plus en plus le point de mire des producteurs 
do fleurs et de primeurs, non seulement français mais ita- 
liens, qui voient dans le pays d'outre-Rhin un débouché sans 
cesse grandissant. 

Or, tandis que l'Italie peut communiquer assez rapidement 
avec l'Allemagne par la liguo du Brenner et par celle du 
Saint-Gothard, nos produits sont obligés, pour arriver à 
Berlin, de faire un long circuit via Paris. 

Il existe bien l'itinéraire par Dijon et Belfort (Petit-Croix), 
mais cet itinéraire, beaucoup plus direct en apparence, ne 
vaut guère mieux à cause de la lenteur apportée au trans- 
port des marchandises sur cette ligne, où. par exemple, le 
train arrivé à Dijon à 5 h. 1(5 du malin ne repart pour Belfort 
qu'à 9 h. 42, c'est-à-dire plus de quatre heures après. 

Ce que l'on demande en ce moment à la C" P.-L.-M.. c'est 
de faire pour les fleurs et les primeurs ce qu'elle a fait poul- 
ies voyageurs allant de Nice à Berlin, qui profitent d'un 
rapide passant par Lyon-Sud, Lons-le-Saulnier, Besançon et 
Belfort. 

En 17 heures, nos produits provençaux pourraient aller 
ainsi de Toulon à Belfort, et, comme le dit M. G. Foëx dans 
le rapport qu'il vient d'adresser à ce sujet aux pouvoirs 
publics, « le train en question prendrait à Nice les fruits et 
primeurs de Corse arrivant par les lignes Bastia-Nice et l'Ile- 
Rousso-Nice, les produits de Nice et des environs (y com- 



16 



LE JaIIDIX — l'LAXTES XOUVELLES OU PEU CONNUES. BIBLIOGRAPHIE 



pris les Qeurs coupées, qui sont aujourd'hui dirigées par 
Paris et la Belgique malgré un parcours kilométriqueinonl 
plus long el par suit.- plus cher); ceux d'Anlibes, Solliès-Pont, 
Hyères; à Marseille, les produits do Corso venus par Ajaccio- 
Mars.iii.'. Calvi-Marseille, ceux d'Algérie; à Tarascon, Les 
fruits et légumes du Roussillon, les Chasselas des environs 
de Montpellier, do Langes, etc.; à Barbontane, les marchan- 
dises provenant do Châteaurenard ; a Avignon, colles origi- 
naires des marchés de Cavaillon ot les Raisins du Thor; a 
Sorguos ou à Orange, les Fruits et légumes de Carpentras; 
entin. à Montélimar, les Tomates et Cerises des environs 
de cette ville. » 

La production des fleurs, comme celle des primeurs, va en 
grandissant chaque année dans dos proportions telles que si 
on ne trouve pas à ces produits do sérieux débouchés, il y 
aura bientôt pléthore : c'est, ici, la conviction do chacun, et 
c'est pourquoi il est à souhaiter que tous les efforts tentes 
pour accroître nos rolations commerciales avec l'Allemagno 
soient encouragés, d'autant plus que nous avons à redouter 
dans ce pays la concurrence très sérieuse des Italiens. 

Les Raisins de table. 

La crise viticolo que le Midi vient do traverser a eu pour 
effet de donner une certaine impulsion à la culture du Raisin 
de table . Beaucoup de viticulteurs, changeant leur fusil 
d'épaule, se sont mis à faire, pour la table, les uns des Rai- 
sins précoces, les autres des Raisins tardifs. 

Ces produits, tout à fait de consommation courante, et 
qu'on ne saurait assimiler, par conséquent, aux Raisins do 
choix sortant des serres belges, sont, néanmoins, frappés à 
leur entrée à Paris d'un droit exhorbitant de 6 francs les cent 
kilos. Et ce droit est d'autant plus excessif que les fruits 
étrangers, comme les Oranges d'Espagne ou d'ailleurs, entrent 
en franchise dans la capitale. A la rigueur, lorsque le vin 
payait à Paris un droit de consommation de 18 ou 19 francs 
par hectolitre, on pouvait admettre que pour empêcher quo 
le consommateur éludât ce droit en faisant du vin avec des 
Raisins introduits en franchise, ou frappât ces derniers 
comme le vin lui-même; mais, aujourd'hui que les droits 
d'entrée sur le vin, sont devenus insignifiants, il est tout 
naturel que celui sur les Raisins do table soit considérable- 
ment abaissé ou même supprimé. 

Des démarches sont faites dans ce but par un grand 
nombre do producteurs méridionaux; comme leur intérêt 
s'allie avec celui des consommateurs parisiens, désireux 
d'avoir à bon marché un fruit aussi populaire et aussi sain 
que le Raisin, on peut espérer que leur réclamation sera 
entendue. 

La vente des fleurs à Noël 

Les journées exceptionnellement belles que nous avons 
eues pendant quelques jours n'ont pas été pour faire vendre 
les fleurs à des prix rémunérateurs. C'est tout au plus, en 
effet, si les cours n'ont pas baissé à l'approche dos fêtes, 
tellement les fleurs sont abondantes, celles de serre comme 
de pleine terre. Si le froid ne se met pas delà partie, il est 
à craindre que ces cours ne s'élèvent pas pour le Jour de 
l'An, et on sait, qu'ensuite, ils baissent toujours, au moins 
jusque dans la deuxième quinzaino de janvier. 

La Société d'Agriculture de Nice prépare, à l'occasion des 
courses du Var, un concours ontro fleuristes, et celles de 
Cannes une exposition horticole; nous en rendrons compte 
prochainement. 

Jules Grec. 

Plantes nouvelles ou peu connues 

Lonicera thibetica But. etFranchet. 

Revue horticole 1902 p. 449. 

Arbuste compact, haut del mètre, à rameau:, pul.ei iilents, a 

feuilles verticilloes par trois, lancéolées-aigues, tomenteuses 

et blanches en-dessous. Les fleurs son! rose-lilacé, a 

parfum agréable rappelant celui du Lilas, petites, géminées 

et axillaires. Le L. thibetica a été découvert par le pr 

Henri d'Orléans et M. Bonvalot, puis introduit île graines 
récoltées par l'abbé Farges, au Se-Tchuen, et envoyées à 
à M. M. de Vilmorin. 



Acrospira asphodeloides Welw. 
Bull. /,'. Soe. Vosc. d'Ortieultwra L901, p. :\>1. 
Liliaeiée intéressante découverte pat Welwitscb a Angola 
et retrouvée au Transvaal. Les racines sont fibreuses comme 
celles des Anthericum. Les feuilles, hautes de 50 cent., et 
plus, sonl rigides, canaliculées, ondulées, glabres, vert- 
clair, striées intérieurement. La hampe est pyramidale, 
ramifiée, h au le .le 1 50, couverte de bractées el terminée par 
un épi composé do nombreuses fleurs, blanches, inodores, 
do forme étoilée. 

Iris Talischl Foster. 

id. p. 328. 
De la section Pogoniris et originaire de Perse, cet Iris se 
rapproche de 17. pseudopunicea Tineo, do la Pouille el de 
la Si. Mo. Le rhizome est gros et ramifié; les feuilles sont très 
largos, falciformes, courtes, obtuses et épaisses. La hampe 
florifère porte, au printemps, de 20 à 30 fleurs disposées en 
cyme divisée et ramifiée. Lo coloris est jaune serin 1res 
pale avec les poils jaune dore. 

Acanthus arooreus Forsk. 

L'Acanthe arborescente est originaire de l'Arabie peine 
et de l'Erythrée. Elle constitue un arbuste toujours vert, a 
feuilles opposées, lancéolées, très aiguës, incisées, a lobes 
épineux-piquants, pouvant atteindre 4 mètres de hauteur en 
moins d'une année. La floraison a lïeu on août. 

C'est une plante dos plus décoratives, remarquable par son 
beau feuillago veiné de blanc. 

Salvia verbascifolia Marsh. Bieb. 
Bull. h'. Sur. Tusc. d'Orticul. 1901, p. 331. 
Sauge vivace, très ormentale, rappelant le Salvia candidis 
sima d'Italie. Les feuilles sont très larges, argentées a la 
face inférieure, rugueuses el blanchâtres en-dessus, veinées 
et lobées, incisées. La tige, qui nait dans le courant de la 
secondo année, est ramifiée, robuste, hérissée, poilue, vort- 
clair et porte do quatre a six 11. mus grandes, blanchis avec 
la l.aso inférieure jaune pâle et los filets des etamines bleu- 
céleste. La floraison est abondante. 

BIBLIOGRAPHIE 

L'art des jardins paysagers dans le Midi de la France, par 
A. .et F. Rouillard (2 1 édition). 1 vol. in-42, de 100 pages. 
Prix : 1 fr. 50; franco : 1 fr. 65. Librairie Eli'antin, on vente 
à la Librairio horticole. 

Dans ce petit travail, les auteurs donnent quelques conseils 
pratiques, forcément écourtés, qui seront cependant lus avec 
profit par tous ceux (pie lo sujet intéresse. 

Traité de sylviculture. Principales essences forestières, par 
P. Mouillefert, un vol. de 345 pages, illustré de 92 figures 
d'ensemble. Prix : 7 francs; franco : 7 fr. 60. 

Ce travail est le premier volume d'un traité complet sur la 
sylviculture que notre savant collaborateur, M. Mouillefert, 
entreprend. Dans son ensemble, ce traité sera un ouvrage 
de vulgarisai ion destiné aux élèves des écoles d'agriculture, 
aux professeurs, aux propriétaires, en un mot à tous ceux 
que les forêts intéressent à un litre quelconque. 

Le premier volume comprend des notions sur la statis- 
tique forestière île la France, le ré.le des forêts, les notions 
sur les arbres forestiers indigènes ou d'origine étrangère. Ce 
travail est admiralileuii ut bien compris el à la portée do 
tous. 

Ajoutons que l'ouvrage complet formera quatro volumes 
indépendants, tout en constituant une suite bien déterminée. 

Climatologie algérienne, refroidissements nocturnes de l'air et 
du sol, 1 broch. in-8" de ù'.i pages avec de nombreuses 
ligures. Prix : 2 fr. Certaine question qui n'est pas ass.v. 
considéréo ost colle du refroidissement de la couche d'air 
avoisinanl le sol. D'elle dépond pourtant la réussite do 
maintes cultures, aussi le travail fort bien fait par M. Rivière, 
el qui est le début d'un ouvrage plus étendu, sera-t-il con- 
sulté avec profit. 

René Raymond. 



N° 382 



LE jARDIN 



20 Janvier 1903 



Nouvelles horticoles 

Distinctions à l'horticulture : Légion d'honneur. 
— Parmi les décorations de l'ordre de la Légion d'hon- 
neur décernées à l'occasion du 1 er janvier, nous relevons, 
comme intéressant l'horticulture, la promotion de 
M. Yiala, professeur à l'Institut agronomique, directeur 
de la Revue de viticulture, et membre de la Société 
nationale d'Horticulture, au grade d'officier; puis, les 
nominations, comme chevaliers, de nos distingués colla- 
borateurs MM Debrie-Laohaume, président du syndicat 
des fleuristes, et Opoix, jardinier en chef du Luxem- 
bourg. Nous adressons aux nouveaux légionnaires, 
ainsi qu'à notre confrère M. Viala, nos plus vives féli- 
citations. 

Mérite agricole. — Parmi les nombreuses promotions 
et nominations dans l'ordre du Mérite agricole faites à 
l'occasion du 1 er janvier (décrets et arrêtés en date du 10), 
nous avons à signaler les suivantes : 

Commandeur : M. Crozv (Pierre-Antoine-Marie), à Hyères 
(Va.). 

Officiers. — M" Cadeau Kunuey (Marguerite-Coralie) mar- 
chand-grainier à Bordeaux (Gironde); .MM. Candon (Louis- 
Hyacinthe), horticulteur à Sainte-Adresse (Seine-Inférieure); 
Guilleniin (Théodore-Edmond), horticulteur-pépiniériste à 
Honrichemont (Cher); Havard (Désiré), publiciste agricole à 
Paris; Leprinee (Armand-Auguste), horticulteur et arbori- 
culteur à Conflans-Sainte-Honorine (Seine-et-Oise); Lero\ 
(Louis-Anatole), horticulteur à Angers (Maine-et-Loire) ; Mul- 
nard (Emile-Victor), horticulteur à Lille iNord); Xoèl (Paul). 
directeur du laboratoire régional d'entomologie agricole à 
Rouen i Seine-Inférieure). 

Chevalierx. — Ambrosini (François-Marie), propriétaire à 
Belgodère (Corse); Beau (Augustin-Alexandre), jardinier 
chef de 1" classe à l'école d'agriculture de Rennes (llle-et- 
Vilaine); Béchet (Adolphe), horticulteur à Angers (Maine-et- 
Loire); Béry (Gustave-Henry), jardinier à Melun (Seine-et- 
Marne); Bouland (Auguste), jardinier chef au château d'Osny 
(Seine-et-Oise); Boulineau (Abel-Marie-Xicolas). paysagiste- 
dessinateur à Paris (Seine); Breton (Augustin-Amand). culti- 
vateur grainier, maire de Saint-Clément-des-Levées (Maine- 
et-Loire); Brieon (François-Eugène), horticulteur-pépiniériste 
à Tournebu (Calvados) ; I irouilhel \ Armand-Jules-Louis), pro- 
priétaire à Lacongerie, commune de Miallet (Dordogne); 
Broutin du Pavillon (Jules-Eugène), chargé du service des 
pépinières et plantations dos ponts et chaussées à Tunis; 
Bruneton (Pierre-Simon), propriétaire viticulteur et négo- 
riant à Vergèze (Gard); Buté (Joseph-Marie», maraîcher à 
Malakofï (Seine); Carvin (Thomas-Esprit), propriétaire-horti- 
culteur à Madrets, près Allauch (Bouches-du-Rhône); Cas- 
taing (Blaize), cultivateur, pépiniériste à Lectoure (Gers); 
Cauchetier (Alexandre), botaniste à Montdidier (Somme); 
Cliambrin (Louis), horticulteur à Lisieux (Calvados); Chauvet 
(Eusèbe), horticulteur à Bouray Seine-et-Oise); Chevalier 
(Hippolyte-Bertrand) jardinier à Aix-en-Othe (Aube) ; Danrée 
(Léon-Clément-Amand), constructeur de serres et jardins 
d'hiver à Alfortville; Defauw (Joseph-Célestin), horticulteur 
maraîcher à Amiens (Somme); Delessard (Louis-Antoine- 
Edouard] inombre de la commission de contrôle de la société 
nationale d'horticulture à Paris; Diard (Auguste-Joseph- 
Marie), horticulteur à Nantes (Loire-Inférieure); Durante 
(Paul), horticulteur à Cannes (Alpes-Maritimes); Du val 
(Georges), horticulteur-pépiniériste à Lieusaint (Seine-et- 
Marne); Fïlaise (Alfred-Joseph), horticulteur à Nanterre 
(Seine); Fontaneau (François), horticulteur-paysagiste à 
Pauillac (Gironde); Gillet (François-Antoine-Gaî,>riel), institu- 
teur à Bièvres (Seine-et-Oise); Chaud (Charles-Hippolyte), 
horticulteur à Bradant (Tunisie); Griffon (Jean), cultivateur 
pépiniériste à Suilly-la-Tour (Nièvre) ; Grillet (Benoit-Marie), 
horticulteur fleuriste à Lyon IRhène; Hérard (Eugène), sur- 
veillant dos plantations d'alignement de Paris; Hilliot (Ber- 
nard), horticulteur et maraîcher à Bègles (Gironde); Jung 
(Paul-Jean), dit Yung. publisciste horticole à Paris; Lambert 
iPiorre-.Iules), horticulteur à ( '.onllans-Sainte-Honorine (Seine- 
et-Oise); Lamoureux (Julien-Joseph), jardinier principal de 



la ville de Reims (Marne); Le Troadec i Pierre), jardinier aux 
Villes-Dorées, Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) ; Llech dit Met 
(Etienne), jardinier des jardins de Saint-Jacques, à Perpignan ; 
Long (Alexandre-Antoine-André-François), agriculteur, adjoint 
au maire de Chàteauroux (Hautes- Alpes) ; Loré (Joseph-Hip- 
polyte) cultivateur arboriculteur à Longeville (Haute-Marne); 
Milhé (François-Eugène), horticulteur à la Troache (Isère); 
l'ams (Xavier), propriétaire à Arles-sur-Tecli (Pyrénées- 
i aiontales); Picart (François-Gesler), jardinier maraîcher à 
Châlons-sur-Marne (Marne) ; Plateau (Edmond-Jules), direc- 
teur du domaine de la Cabanasse de F'orbin, par Sainl-Mar- 
tin-de-Crau (Bouches-du-Rhone); Pouchat, agent de culture 
au Jardin botanique d'Hanoï (Tonkin); Racine (Louis-Ernest), 
jardinier de la ville de Montevideo (Uruguay); Radais (Louis- 
Marin), jardinier en chef du palais de Compiègne (Oise); 
Renault (Albert, pépiniériste à Bulgnéville (Vosges); Riberti 
(Antoine-Jean), négociant en primeurs à Aix (Bouches-du- 
Rhône); Riffaud (Louis), horticulteur à Chàlons-sur-Marne 
(Marne); Roy -Potrat (Sylvain), horticulteur à Bourges (Cher); 
Salomon (Antoine-Paulin), horticulteur à Ajaccio (Corse); 
Simon (Eugène-Alfred), jardinier en chef de l'Hôtel-Dieu à 
Paris; Teillard (Louis), horticulteur à Tain (Drôrne); Tissier 
(Théophile), horticulteur dessinateur de jardins à Troyes 
(Aube); Tournaire (Pierre), horticulteur à Cannes (Alpes- 
Maritimes); Tréville (Pierre), jardinier en chef de l'hôpital 
des enfants assistés à Bordeaux (Gironde); Trimardeau 
lAlexandre-Désiré), horticulteur au Kremlin-Bicètre (Seine); 
Vallée (Louis-Georges), horticulteur h Vendôme (Loir-et- 
Cher); Vialattes (Mathieu-Louis), horticulteur à Pontoise 
(Seine-et-Oise); Videau (Emile Barthélémy), jardinier maraî- 
cher à Bruges (Gironde). 

Nous adressons aux nouveaux promus nos sincères 
félicitations. 

Société nationale d'Horticulture de France; les 
Comités. — Dans sa séance du 9 janvier dernier, la 
S. N. H. F. a procédé aux élections des bureaux de ses 
ilivers comités et sections. Ont été élus (le premier 
nom comme président, le second comme secrétaire) 
MM : 

Comités. — A rboriculture fruitière : Loiseau, Georges 
Duval. — Arboriculture d'ornement : Lefebvre, Las- 
seaux. — Art floral : Debrie-Lachaume, Sauvage. — 
Art des jardins : Quénat, Loizeau. — Artset Industries 
horticoles : Durand-Vaillant, Gaston Ozanne. — Culture 
potagère : Niollet, Beudin. — Floriculture : Bellair, 
W'olker fils. — orchidées : Doin, Cappe fils, — Comité 
scientifique : D r Bornet, Magnien. 

Sections. — Chrysanthèmes : E. Delavier. Clément. 

— J'ouiologie : Chatenay, Numblot. — Roses : Mau- 
rice de Vilmorin, Pierre Cochet. — Beaux-Arts : Jean- 
nin, Allouard. 

Commission de rédaction. — Président : M. L. Chauré. 

— secrétaire : M. Marcel. — Secrétaire-adjoint : M. A. 
Maumené. 

La distribution des récompenses à la S. N. H. F. 

— Dans cette même assemblée générale, la Société 
a procédé à la distribution des récompenses aux auteurs 
des meilleurs ouvrages horticoles, aux jardiniers dont 
la bonne culture a fait l'objet de rapports favorables, 
aux vieux serviteurs, et aux lauréats de l'Exposition 
d'automne. Signalons les suivantes : 

Ouvrages recommanda ules. — Médaille d'or ; M. Ch. 
Baltet pour son livre La Pépinière. — Grande médaille 
de vermeil: M. L. Daniel, pour ses remarquables tra- 
vaux sur la greffe. — Médaille d'argent : M. l'abbé 
Ouvray, pour son Manuel d'arboriculture et de viti- 
culture. 

Bonnes cultures. — Médailles d'or : M. Page, jardi- 
nier chef de M. Robert Lebaudy à Bougival, M. Maron, 
horticulteur, obtenteur d'Orchidées hybrides, à Brunoy, 
et M. Grandet, jardinier-chef chez M. Guyot, àMassy. 

Un industriel, M. Mathian, areçu une grande médaille 



18 



LK .lAliniN 






de vermeil, sur le rapport de VI. Albert Maumené, po u 
l'installation des chauffages îles nouvelles serres du 
1 'arc ,le la Tète d'Or, a Lyon. 

Bureau de la Société nationale d'Agriculture. — 

Ce bureau est composé comme suit pour 1903 : Prési- 
dent, M. I Ihesson, qui était \ ice-présidenl en L902; vice- 
président, M. Tisserand; secrétaire perpétuel, M. Lois 
Passy; vice-secrétaire, M. Bénard; trésorier perpétuel, 
M. Liébaut. 

M. Tisserand, directeur honoraire de L'agriculture a 
été élu vice-président à l'unanimité. 

Société d'Horticulture d'Alger. La Société 

d'Horticulture d'Alger a procédé au renouvellement 
de son bureau, qui se trouve ainsi composé pour 
l'année L903 : Président : M. le D 1 Trabul. — Vice-Pré- 
sidents : MM. .1. Breillet, Roger-Marès, l'aul Basset 

R. (.lutin, el c mandant Barounier. — Secrétaire 

général : M. J. Porcher. — Secrétaires-adjoints : 
MM. Ed. Lombard el V. Meure. — Trésorier : M. G. 
Pellat. — Trésorier-adjoint : M. .1. Martel. 

Cours public et gratuit d'arboriculture et de flo- 
riculture au Luxembourg. — Ce cours, professé par 
notre collaborateur M. O. Opoix, commence le lundi 
2 février prochain a 9 heures du matin au Luxembourg 
Pavillon de la Pépinière, entrée rue d'Assas) et sera 
continué les lundis, mercredis et vendredis a la même 
heure. Les sujets traités seront: Plantation et culture 
des arbres fruitiers; maladies et insectes nuisibles; 
conservation des fruits; floriculture 

Le nouveau tarif douanier allemand. — Les nou- 
veaux droits de douane qui viennent d'être votés par le 
Reichstag allemand sont en général fort lourds pour 
L'agriculture et l'élevage français, et certains d'entre 
eux peuvent être considérés comme quasi-prohibitifs. 
Pour ce qui concerne plus spécialement l'horticulture, 
a l'exception des ileurs coupées qui, comme nous 
L'avons dit dans notre précédent numéro, sont exemptes 
de droits, les tarifs votés sont, par 100 kilos : 

Sur les arbres et arbustes 2ô lr. 

— plantes on pots 30 fr. 

— Rosiers 50 tr. 

Ces nouveaux droits ne seront applicables qu'à partir 
du L' ' janvier 1904. Le renouvellement de nos traités de 
commerce avec l'Allemagne doit avoir lieu vers la fin 
de cette année-ci. Il faut espérer que l'horticulture 
française saura, d'ici-là, obtenir telles mesures que com- 
porte la situation. 

L'horticulture trançaise à l'étranger. — Nous 
avons le plaisir d'annoncer la nomination de M. Charles 
Page, neveu de noire collaborateur M. Page, le jardi- 
nier bien connu de Bougival, au poste île jardinier en 
chef des stations thermales du Caucase, dont Le centre 
principal est Piatigorsk. Ces stations appartiennent 
aux Domaines Impériaux de Russie, el sont appelées à 
prendre un très grand développement. Cette nomination 

a été l'aile sur la présentati le noire rédacteur en chef, 

M. Martinet, auquel Sou Excellence M. Alexis Yermo- 
lofl, Ministre de l'Agriculture et des Domaines de Rus- 
sie, avait bien voulu s'adresser en la circonstance. On 
doit voir la une suite de L'heureux souvenir laissé par 
la participation de la France aux récentes expositions 
internationales de pomologie et d'horticulture de Saint- 
Pétersbourg. Tous nos voux accompagnent M. Page, 
qui saura, nous n'en doutons pas, faire honneur à l'hor- 
ticulture française en ces Lointaines contrées. 

Certificats de mérite décernés à Gand. — Au der- 
ii ier meeting de la Chambre syndicale des horticulteurs 
belges et de la Société io\ aie d'agriculture de Gand. des 



de mérite ont été décernés à un certain nom 
bre d'hybrides intéressants d'Orchidées, entre autres 
au Phalsenopsis amabilïs, Rimestadiana de M. Th. 
Pauwels ; au Cattleya rubescens C.dolosa - C. làbiata), 
de M A. Peeters ; au C ; um C Ho< 

vm ■ c. giganteum , de M de Son I Duvivier, au 
Leetia autumalis atro rubens, de M. de Wavrin; el au 
i Minr Alfred Ja . callosutn X 

C. Curtisii superbum , de MM. Janssens et Pulzeys. 
La nouvelle variété de Bégonia Gloire de Lorra 
Turnford Hall, présentrée par M. Aug. Pynaerl Van 
Geert, a été certifiée aussi, avec félicitations du jury. 

Questions d'intérêt horticole à la Société d'en- 
couragementà l'Agriculture. — Cette Société tiendra 
sa session annuelle les 10, 11 et [2 mars L903, à L'hôtel 
Continental, pendant le concours général agricole. 
Parmi les questions au programme, figurenl celles des 
améliorations a apporter aux sen ices de transports et 
de l'emploi des appareils frigorifiques. 

Hommage aux professeurs Dehérain, Mussat et 
Sanson. — L'association amicale di - am iens élèves 
de L'Ecole de Grignon adresse l'appel suivant à ses 
membres et au publie agricole el horticole : 

L'Association amicale des anciens élèves de Grignon 
prend l'initiative d ouvrir une souscription poui conserver, 
par un souvenir durable, la mémoire .les trois professeurs 
éminents : M. Dehérain, M. Vlussat, M. Sanson, que l'Ecole 
a perdns on 1902. 

Elle voudrai! que les traits de cos regrettés maîtres, qui, 
pendant un tiers de siècle el avec tan! d'attachement, onl 
doté i Irignon de leur science lumineu seel de leur laborieuse 
activité, fussent fixés sui te bronze ou -in- le marbre, dans 
cette Ecole même qu'ils onl aine-- el qu'ils onl iltus 

Elle tail appel à buis les anciens élèves de Grignon qui 
on) gardé de leurs professeurs el de leur enseignement si 
élevé un souvenir respectueux et profondément reconnais- 
sant. 

Elle sailli--.' a tous les amis si nombreux qui se sont 
associés au deuil de Grign t de la scieni e agricole. 

Les souscriptions sont reçues par le trésorier da L'As- 
sociation amicale des anciens élevés, a Grignon Seine- 

el ( Il 

Arbres et arbustes ayant reçu des certificats de 
mérite en Angleterre. — Ce sont les suivants, dont 
nous recueillons les noms dans Le Gardeners 1 Magazine ■ 
Bimorphanthus mandshuricus argenteo-marginatis, 
Asalea rustica fi. pi. Ramona, Fagus sylvatica PauVs 
Gold-margined, Rhododendron Lady ( 'lementine Walsh, 
Cenothus Indigo, Thuya Ellwangeriana pygmsea 
aurea,elLibocedrusmacrolepis. Cette dernière espèce, 
originaire de la Chine occidentale, alors que le genre 
esl disséminé eu Amérique et en Océauie particulière- 
ment, est intéressante el remarquable par son bran- 
chage aplani. 

L'épandage des eaux dégoût dans la plaine 
d'Achères. — Le Juin-, ml Officiel a dernièremeni 

publie le rapport annuel de la Commission de surveil- 
lance sur l'épandage des eaux d'égoûl dans le parc 
agricole d'Achères et Le domaine des Fonceaux en L901. 
Il en ressort que le maximum déjà énorme do 40.080m. 
cubes par hectare ot par an qu'avait fixé la Loi de b s ~ i. 
a été excessivement dépasse, puisque, sur une super- 
ficie de 1000 hectares, il aide répandu 71245207 mètres 
cubes. Il en est résulté que le terrain, sature a l excès, 
n'a pu absorber cette énorme quantité d'eau : une 
partie a été souvent déversée directement dans les 
drain-, dont quelques-uns ont été complètement conta- 
minés. 

Il semble donc bien que, Lot ou tard, il faudra en 
venir à substituer, aux champs d'épandage, un canal 



LE JARDIN — NOl VELLES HORTICOLES 



19 



charriant les eaux vannes de Paris à la mer, avec utili- 
sation agricole, volontaire et limitée, sur le parcours. 

Et la loi sur l'échenillage? — De toutes parts on a 
signalé, cette année, des dégâts considérables commis 
par les chenilles de toutes sortes sur les arbres frui- 
tiers. La déplorable indifférence des particuliers, la 
nonchalance regrettable de certaines administrations 
préfectorales, ont porté de tristes fruits : l'exemple do 
ce qui s'est passé dans l'Agenais pour les Pruniers, et 
que nous avons dernièrement signalé (1) en est une 
preuve. Vraiment, nous croyons utile de rappeler 
l'existence de la loi qui oblige non seulement les simples 
particuliers, mais aussi les Domaines de l'Etat, des 
départements et des communes, à écheniller leur 
arbres, doit recevoir sa pleine exécution. L'échenillage 
doit être rigoureusement appliqué d'ici au 20 février 
prochain. 

Les préfets qui n'auraient pas encore pris d'arrêtés 
à cet effet, devraient le faire sans plus tarder, et tenir 
énergiquement la main à leur exécution. 11 serait peut- 
être bon qu'une circulaire de M. le ministre de l'Agri- 
culture le leur rappelât. 

Surveillance, en Argentine, de l'introduction des 
plantes et graines. — D'après une nouvelle réglemen- 
tation, tout végétal vivant, entier ou non, est soumis, à 
son entrée sur le territoire argentin, à la visite de la sec- 
tion d'agronomie du ministère de l'agriculture, chargée 
d'empêcher l'introduction de maladies végétales ou 
animales. L'importation des végétaux et des graines ne 
pourra avoir lieu jusqu'à nouvel ordre que par le port 
de Buenos-Ayres. Tout importateur devra adresser à la 
section d'agronomie une demande contenant les : nom 
et domicile de l'importateur; nom de la plante ou de la 
graine; provenance du végétal ou de la graine, prouvée 
par la déclaration du vendeur et un certificat de l'auto- 
rité compétente; mode d'introduction (vapeur, voie 
ferrée, etc., etc.) et date de l'arrivée; destination, plan- 
tation, vente, semis, consommation; indiquer autant 
que possible la localité où elle doit être placée ou 
semée. 

Sont déclarés dès à présent de provenance suspecte, 
les dits objets venant des pays où régnent le. phylloxéra et 
le pou de San José. Ces produits seront désinfectés par 
les soins de la section d'agronomie. 

Concours pour la destruction de la pyrale et de 
la cochylis. — La Société départementale démocra- 
tique d'encouragement à l'agriculture de l'Aude 
organise un concours d'appareils destinés à combattre 
la pyrale et la cochylis. Tous les constructeurs et inven- 
teurs français et étrangers sont admis à y prendre 
part. Ce concours est divisé en deux parties : 1° une 
exposition publique des appareils, à Carcassonne, les 
24 et 25 janvier 1003; 2" des essais pratiques, dans des 
vignes fortement envahies par la pyrale, le 26 janvier 
et jours suivants. Chaque constructeur aura à traiter 
300 souches au moins, Les récompenses, décernées par 
le jury spécial, consisteront en un objet d'art et des 
médailles d'or, de vermeil, d'argent et de bronze. Ce 
concours comprendra les sections ci-après : 

1" Appareils à échauder avec de l'eau bouillante; — 2° Ap- 
pareils traitant les vignes par la vapeur; — 3° Appareils 
servant au clochage des vignes; — 4" Flambeurs divers; 
5 Appareils divers non dénommés; — 6° Appareils destinés 
à la capture des papillons 

On peut demander le programme détaillé du concours 
au siège de la Société, à Carcassonne 18. rue du Qualre- 
Septembre). 

(1) Le Jardin, 1902, page :)3(5. 



Les expéditions de Pommes. — Il est d'usage, dans 
les expéditions de Pommes, d'évaluer entre 5 et 
6.000 kilos la contenance d'un wagon, mais il arrive 
quelquefois que, soit par erreur, soit sous couleur île 
tolérance ou même de bonne foi, un vendeur, a la suite 
d'un marche de lu a 12 wagons complets par exemple, 
expédie a son acheteur jusqu à ïUU et 3UU kilos de plus 
par wagon. Il en resuite souvent que l'acheteur se 
trouve a un moment donné avec un stock considérable 
sur lequel il ne comptait pas et pour lequel il n'a pas de 
débouchés immédiats, statuant en matière commerciale, 
le tribunal civil de Ploërmel vient de rendre un juge- 
ment qui lixe a 5.500 le punis moyen du chargement de 
Pommes par wagon, quand le marche a pour objet la 
livraison de plusieurs wagons complets et qu'il n'y a 
pas de convention sur ce point. 

Petites nouvelles 



— Par arrêtés pris par le Résident général de la Régence 
de 't'unis, en date du 28 novembre 1902, il a éle institue une 
Commission d'études a l'effet d'examiner la situation de la 
colonisation française en Tunisie, et une autre pour étudier 
les améliorations a apporter au régime forestier de ce pays. 

— Avant la séparation des Chambres, plusieurs députés 
ont déposé une proposition de loi aux ternies de laquelle un 
prix de 100000 francs serait accorde par I K Lut à 1 inventeur 
d'un moyen efficace et pratique pour détruire le Botrytis 
cinerea ou pourriture grise. 

Le Cours public et gratuit d'Entomologie agricole, prof essé 
au jardin du Luxembourg, par M. A.-L. Clément, s'ouvre 
aujourd'hui, 20 janvier, à y heures du matin. Ce cours aura 
lieu les mardis, jeudis et samedis, à la mémo heure. 

— Le cours public et gratuit d'arboriculture fruitière du 
Jardin botanique de Tours, s'ouvrira le 25 janvier a 1 h. 1/2; 
il sera continue les dimanches suivants à la même heure. 

— L'assemblée générale annuelle du Syndicat Central des 
Agriculteurs de France se tiendra le lundi 9 mars à 
9 h. 1/2 du matin dans l'hôtel de la Société des agriculteurs, 
rue d'Athènes. 

— M. Bouquet de la Grye. dans une communication a la 
Société nationale d'agriculture, a attiré l'attention sur l'intérêt 
qu'il y aurait à essayer la culture des Santals dans diverses 
colonies. D'après la Revue des cultures coloniales, le semis 
doit'se faire en pots dans un mélange de sable et de terreau 
de feuilles. Pendant la première année, il faudrait ajouter 
desfeuiilos mortes et des herbes dont on hâterait la décom- 
position par des arrosages. On protège les jeunes plants 
contre le soleil. La transplantation se fera l'année suivante 
après les premières pluies. Il faut donc cultiver le Santalum 
album en pépinière; on peut espérer que des essais faits 
dans cette voie seraient couronnés de succès. 

— Un abonné de la Revue des Cultures coloniales au 
Nicaragua, donne à ce journal, d'intéressants détails sur les 
essais de culture de la Pomme de terre qu'il a entrepris 
dans ce pays : « Les Pommes de terre poussent très bien, 
dans les terres tropicales à l'altitude du Café, dans les 
endroits libres. La récolte, environ quatre- vingts jours après 
la plantation, donne un rendement septuple à décuple 
des tubercules plantés. J'en ai eu dans le nombre 30 0/0 
environ qui pesaient de 200 à 300 grammes, filles avaient le 
goût excellent des Pommes de terre nouvelles, et se sont 
conservées trois mois à l'air libre sous une température de 
20 à 26" R. La récolte a été faite dans la saison des pluies 
et le terrain de culture était fumé à la chaux. Une nouvelle 
plantation de lue kilos est en fleur et je suis curieux de 
savoir quel en sera le rondement. »> 

— Dans YIndian Gardening and plantiny, nous trouvons 
un article de M. I'. Hooper sur les propriétés des Géranium 
népalaise et G. Wallichianum. Les racines de ces deux 
espèces fournissent une matière colorante rouge employée 
pour la teinture de la laine pour lapis. Elles pourraient 
aussi être employées comme matière tannante si elles pou- 
vaient être obtenues à bon compte et en quantité suffisante. 



20 



LE .iMililN — II1IS PALLIDA. GERBERA JAM1 



Iris pallida foliis variegatis 

Nous avons signalé, dans notre compte rendu de l'Ex- 
position d'horticulture de I . que nous a 

rqué, dans les massifs de M. Léonard Lille, une 
plante de mérite : Tris p panaché qui, 

sans être absolument nouvelle, n'esl pas répandue. 




^mÈjsSrm 



Fig. 11. — Tris pallida foliis 



^S" 



V Tri s pallida fait partie de la section des Iris à rhi- 
zomes ; il est absolument rustique dans nos jardins, 
vigoureux et florifère, et ne demande aucun soin spé- 
cial de culture. Les grandes fleurs violacées et pour- 
prées qui se succèdent de mai à juin dégagent 
agréable odeur de fleur d'Oranger. 

La variété a feuilles p . .■,, foliïs varie- 

gatis, ôg. 11) possède ers qualités e1 Le mérite d 
davantage décorative. Ses feuilles gracieusemenl 
quées, moins longues que les hampes florales, sont 
élégamment rubanées de blanc et de jaune pale sur l< 

(1) Le Jardin 1902, pag 



fond verl glauque, en se liserant et se nuançant de rose 
sur leur-- bonis au départ delà végétation. Les inflores- 
eences, bien éri ées au-dessus du feuillage, ont leurs 
■ ment panachées. Elles s'i lèvent à quatre-vingt 
centimètres et épanouissent, au-dessus de la masse 
fouillée, leurs grandes fleurs violacées dont la teinte 
s'harmonise et contraste à merveille sur celte couleur 
générale blanc verdâtre. 

Cette plante, dont la culture et 
la multiplication sont celles de 
tous les Iris rhizomateux rusti- 
ques, se prête à de multiples uti- 
jf^ lisations décoratives, son feuil- 

(age étant très ornemental, mi me 
après la lloraison. 

( in peut en l'aire de délicieuses 
potées, soit pour la garniture des 
vases, soit pour celle temporaire 
des appartements. Groupé ou 
isolé sur h' gazon, au bord des 
eaux, en axant des masses som- 
bres des plantations arbores- 
centes et arbustives, cet Iris s'en 
dégagera fort joliment. Notons 
aussi son utilisation dans les 
plates-bandes et dans les groupe- 
ments des plantes vivaces, dans 
les « mixed borders» affection- 
nées parles anglais et surtout en 
isolé dans les compositions flo- 
rales printanières, sur un fond 
de Pensées, de Viola cornuta, de 
Doronics, ou d'autres plantes 
fleurissant simultanément, genre 
de disposition que l'on semble 
goûter et adopter do plus en plus. 
Liant donné que les feuillages 
lancéolés, colorés et panachés, 
font un joli effet dans les arran- 
gements de fleurs coupées, on 
voit que les feuilles rubanées de 
{' Iris pallida foliis varigatis sent 
susceptibles de recevoir un em- 
ploi de plus. 

Albert M ai/m km' . 



Gerbera Jamesoni (1) 

Parmi les plantes d'introduc- 
tion récente il en est quelques- 
unes qui gagnent en l'estime du 
public à mesure qu'elles sont 
plus connues. La superbe plante 

1 Le '"■■><rra Ja)ttesoni Bolus a été 
figuré au Bolaniral Magasin* 1889, plan- 
che 7os7. C'est une Composée-Mu tisiaeée, 
originaire du Transvaal où elle a été découverte eu ISTs par le 
botaniste collecteur Rehmond. M. Jameson l'a également récoltée 
dans les champs d'or du district de Barberton. On la trouve aussi 
i Natal dans la vallée de la rivière Latrobe. 
l,e nom spécifique a été proposé par M. Bolus et la première 

descripti n a été donnée dans le Botanieal Magasine (n cité plus 

haut ' 

Le in- Si comprend une vingtaine d'espèces originaires 

.le 1 'trique du Sud. du Nord des Indes, de l'Asie centrale el 
orientale. Le G. Jamesoni parait être la seule espèce cultivée du 
- tire. Bile était du moins la seule en 18S9. 

En 1889, li- Botanical Magasine en disait ■ C'est une très jolie 
plante, qui, si elle veut résister aux Iroiils bâtira de tu. Ire climat 
incertain, fournira une addition importante aux végttaus herbacés 
de nos jardins .. Paul Hamot. 



LE JARDIN — GERMINATION DES GRAINES SOUS L'INFLUENCE DE LA NEIGE 



21 



qui fait le sujet de cet article est de celles-là; malgré 
les louanges bien méritées que les journaux horticoles 
lui adressèrent à l'époque de son introduction, le Gerbera 
Jamesoni (flg. 12) ne reçut alors qu'un accueil assez 
médiocre. Depuis, les quelques années de culture dont 
cette plante a été l'objet en Angleterre, ont eu pour 
résultat de démontrer tout l'avantage qu'on pouvait 
tirer de ses magnifiques fleurs qui, de la fin de mai 
jusqu'aux gelées, se succèdent sans interruption. Au 
sommet d'une hampe nue, haute de 50 à 60 centimètres, 
se trouve une inflorescence haute de dix centimètres 
environ, ayant l'aspect général d'une large Marguerite 
mais d'un coloris rouge feu très éclatant. Comme ces 
fleurs dépassent de beaucoup le feuillage, elles pro- 
duisent beaucoup d'effet; elles ont en outre l'avantage 
de durer plusieurs semaines, et leur couleur exception- 
nellement brillante les fera certainement rechercher 
par les décorateurs. 

La culture de cette plante est très simple et 
c'est là une grande recommandation. Sous le 
climat de Londres, où elle est parfaitement rus- 
tique, on en fait une plante vivace de pleine 
terre. Le sujet qui a fleuri dans les jardins de 
Kew en 18S9 a passé tous les hivers dehors jus- 
qu'à ce jour, parmi d'autres plantes vivaces et 
recevant les soins communs. Cette année, il n'a 
cessé de fleurir qu'aux premières gelées en no- 
vembre, et encore montrait-il des boutons à 
fleurs qui n'ont pu s'épanouir en raison du 
froid. Pour la culture en pleine terre, le terrain 
qui lui convient le mieux est une terre franche 
dénature sableuse et une exposition bien enso- 
leillée. Comme, sous le climat de Paris et des 
environs, les hivers sont plus rigoureux, il est 
possible que le Gerbera Jamesoni ne soit pas aussi 
rustique; en ce cas, il sera bon de le cultiver en pots et 
dans un compost formé, en parties égales, de terre 
franche, de sable et de terre de bruyère, comme le font 
les jardiniers écossais et ceux du Xord de l'Angle- 
terre; dehors pendant l'été, et dans une serre froide 
bien aérée et exposée au Midi, ou sous châssis froid, 
durant les mois d'hiver. 

Quoique introduit en Europedepuisplus de quinze ans, 
puisqu'il est avéré qu'il fleurit pour la première lois 
en Angleterre dans le jardin de M. Tillet, à Norwich 
en 1887, ce n'est guère que maintenant que le Gerbera 
Jamesoni, ayant « fait ses preuves », se trouve 
demandé un peu partout, tandis que tant d'autres 
plantes introduites depuis cette date ont disparu et 
n'ont jamais été recommandées. Il nous est bien permis 
d'espérer que sous peu tout amateur de bonnes plantes 
aura la satisfaction de le voir figurer parmi sa collec- 
tion. M. Patry, ancien jardinier-chef du Jardin d'accli- 
matation, et horticulteur-amateur aujourd'hui, a eu la 
bonne fortune de réunir une petite quantité de cette 
jolie plante, restée très rare jusqu'à ce jour. 

J. Schneider. 



lecteurs, étant donné qu'ils viennent de se produire, et 
que nous sommes encore à une période de l'année où 
la neige est possible aux environs de Paris. 

Cet automne dernier, vers la mi-novembre, une tem- 
pête de neige avec un froid très rigoureux s'est mani- 
festée dans ia région parisienne. J'en ai profité, comme 
tous les ans, pour faire des semis de graines, non seu- 
lement de plantes alpines, mais de plantes vivaces et 
annuelles que je cultive dans mon jardin. 

Or, dans mon excursion demontagne do l'an dernier 
(j'avais choisi l'Engadine), je récoltai quelques exem- 
plaires, au col de l'Albula, du Primula integrifolia, 




fa m 



-yvr\yv\^ 



Germination des graines 

sous l'influence de la neige 

J'ai déjà traité ce sujet dans maintes circonstances 
notamment pour les grainesde plantes alpines, de ger- 
mination lente et difficile, comme celle de Gentiana el 
de Primula dans mon livre sur la culture et l'acclima- 
tation des plantes de montagne qu'édite la Librairie 
Horticole. Mais je tiens à signaler des faits curieux et 
nouveaux qui me paraissent de nature à intéresser les 



Pri- 

ne aux 
rs d'un 
le l'Aro- 
is {A rô- 
tie) aux 
grandes Marguerites 
jaune d'or, semblable 
aux Heurs .le VArnica 
montana, mais jau- 
nes et non oranges, trouvés côte à côte auprès d'un 
champ de neige. Ces plantes, arrachées en pleine flo- 
raison au commencement de juillet 1902, furent conser- 
vées pendant un mois dans une malle, et m'accompa- 
gnèrent dans mes excursions jusqu'au commencement 
de septembre. 

Dans leurs pérégrinations, les graines avaient com- 
mencé à se former, et arrivèrent à maturité en octobre, 
après la plantation de ces végétaux sur mes rochers. 

Je n'espérais guère en ces graines récoltées sur des 
plantes arrachées, en végétation, ayant souffert de leur 
séjour d'un mois dans une malle, et de leur tranplanla- 
tion sous l'altitude de Paris au lieu de celle de 2200 mè- 
tres altitude à laquelle elles croissent dans la nature. 

A ma grande stupéfaction, ces graines, placées sui- 
des terrines contenant un compost siliceux et exposées 
directement à l'action de la neige, ont levé en un mois, 
et les plantules sont déjà repiquées depuis quinze 
jours en terrines, en parfait état de conservation. 

Je suis convaincu que ces graines semées seulement 
au printemps, n'auraient jamais germé sans l'adjuvant 
de la neige. Et, comme je le disais tout a l'heure, il ne 
s'agit pas seulement de faire intervenir la neige pour 
faciliter et hâter la germination des graines de plantes 



LB JARDIN — PINUS PINDICA 



alpines. Tous les horliculteurs devraient -«hum sous 
la neige îles graines quelconques pour obtenir une ger 
mination plus rapide, plus abondante, et .les plan- 
tulos plus vigoureuses. Je citerai deux exemples. 

Tout le inonde connaît el apprécie la plante hybride 
dénommée Mimulus cupreus, plante très recherchée 
pour bordures dans les jardins, très florifère, et dont 
les fleurs printanières sont fort admirées. Les jardiniers 
sèment en général cette plante à L'automne, la conser- 
vent en terrine puis en godets et ne la mettent en place 
qu'après le 15 mai. Au lieu de procéder ainsi, ils devraient 
semer en hiver sou- la neige et pourraient, le lô mars, 
deux mois après le semis, avoir les plantes en pleine 
terre, prêtes à fleurir. J'en ai fait l'expérience à Bou- 
logne en 1902! 

Prenons maintenant, à côté d'une plante annuelle, 
l'exemple d'une plante vivace, celui du Primula verti- 
'/. cette jolie Primevère à fleurs jaunes originaire 
d'Abyssinie, dont les graines germent très facilement 
sous la neige bien qu'il s'agisse d'une plante qui ne 
peut passer l'hiver que sous châssis ou en serre un peu 
chauffée. Les horticulteurs considèrent qu'on ne peut 
avoir de fleurs sur de jeunes plantes que la seconde 
année. Ils sèment au printemps, repiquent en été en 
terrines, puis en godets à l'automne, et n'ont de fleurs 
que l'année suivante. Je me demande pourquoi ils per- 
dent ainsi une année. 

Mon expérience a cet égard remonte également à 
l'année 1902. J'ai semé en janvier les graines de cette 
Primevère sous la neige, et j'ai, depuis octobre, une 
quantité de ces plantes en fleurs, plantes que je pré- 
senterai très prochainement pour leur belle culture a 
la Société nationale d'horticulture de France. 

A quoi bon multiplier les exemples?Le fait est incon- 
testable, et je me demande pourquoi les horticulteurs 
résistent encore à ce mode de procéder pour les semis. 

Je ne parlerai pas ici, de nouveau, dos différentes 
méthodes employées, dont j'ai déjà donné les détails, 
c'est-à-dire : semis en terrines avec sol recouvrant le 
semis, et terrines exposées à la neige; semis sur des 
terrines déjà recouvertes de neige, enfin semis sur un 
sol placé dans le fond d'une terrine et soumis directe- 
ment à la neige. C'est ce troisième moyen quej'emploie 
toujours, estimant qu'il donne des résultats plus rapides. 

Quand la neige a fondu, il faut rentrer les terrines 
dans une serre ou sous des châssis légèrement chauffés, 
et recouvrir très peu le semis d'un sol convenable, sili- 
ceux ou calcaire suivant les plantes. On arrose légère- 
ment pour entretenir seulement l'humidité et, en quel- 
ques jours, on obtient une germination très dense. 
Cette action de la neige sur la germination, quoique 
peu expliquée jusqu'à ce jour, est donc indéniable. 

Les Agriculteurs, d'ailleurs, ont remarqué que dans 
les champs, les Céréales poussent avec plus de vigueur 
quand leurs graines ont germé au moment où la neige 
recouvrait le sol. N'a-t-on pas déjà tenté, au moyen de 
plaques métalliques placées dans le sol, et de mâts 
destinés à conduire l'électricité, de doubler les récoltes 
de Céréales en France comme à l'Etranger? 

Jo vais essayer cette année, si le temps le permet, de 
soumettre des graines de plantes alpines à l'effet de la 
neige, sans aucun sol ni dessous ni dessus, avant de 
les semer; puis, au bout de quelques jours, je sèmerai 
les graines ainsi «électrisées » dans des terrines comme 
pour un semis ordinaire. 

J'ai parlé îles graines v électrisées »; il semble en 
effet qu'avec l'intervention de la neige, il se produise un 
phénomène électrique plus ou moins intense, et un déve- 
loppement de vitalité pour les graines. G. Magne. 



PinUS pindica Formanek(J 



La découverte d'une Cornière nouvelle sur un point 
quelconque du continent européi d esl un véritable évé 

nement. On se souvient de la sensation produite quand 
VAbies Pinsapo fut signale en Espagne par Huissier, 
et le Picea Omorika en Serbie, Il n'y a que peu d'anm es 
encore, par Pam il. 

C'esl dans les forets qui recouvrent le Pinde, dans 
l'ancienne» irèceel dans l'Olympe de Thessalie, que croit 
le Pinus pindica, que M. Fonnanek i onsidère comme 
un nouveau représentant du groupe des Laricio. Nous 
en donnons la description ci-dessous que nous tradui- 
sons sur le texle même du créateur de l'espèce : 

Arbre haut de 19 à 20 mètres, à cyme conique obtuse, 
élargie à la base, a écorce tondeuse, blanchâtre 
cendrée; rameaux plus ou moins étales, quelquefois 
réfléchis; feuilles disposées par deux, vert pâle, luisantes, 
brièvement acuminées, raides, convexes à la face exté- 
rieure et profondément canaliculées en-dedans, car- 
tilagineuses aux bords et légèrement denticulees. 
longues de 10 a 20 cent. ; gaine foliaire jeune rugueuse, 
formée d'écaillés un peu fimbriées-ciliées aux bords et 
munie à la base de deux autres écailles plus amples, en 
forme de spathes, roussâtre dans la partie inférieure et 
argentée dans le haut; chatons maies roux, formant une 
sorte de capitule oblong; bractées ovales ou lancéoléi -, 
longuement acuminées, colorées en brun fi 
rieuses aux bords; stroldles jeune- sessiles, OVJ 
coniques, arrondis au sommet, jaunâtres eu-dedans, 
bruns en dehors, à apophyse jaunâtre convexe, avec 
l'ombilic cendré et inerme. Les strobiles adultes pré- 
sentent une apophyse arrondie extérieurement, triangu- 
laire intérieurement et marquée de un a deux sillons 
bilatéraux, avec l'umbon inermeet saillant. Les strobiles 
adultes, élargis, plans ou arrondis à leur base, sont 
coniques obtus, avec l'apophyse luisante et l'umbon 
proéminent. Les bractées qui se trouvent a la base des 
strobiles, sont linéaires-lancéolées, brunes, avec une 
étroite bordure blanche, acuminées et atténuées au 
sommet. L'aile des graines est semi-orbiculaire et de 
trois ou quatre fois plus courte qu'elles. 

Les affinités du Pinus pindica, comme on peut le 
voir par la description que nous venons d'en donner, 
sont avec le Pinus Laricio, dont il diffère surtout par 
les feuilles vert pâle, profondément sillonnées, munies 
d'un acumen peu prononce; par les chatons mâles 
ovales-allongés de dimensions moyennes; par l'apoph yse 
des strobiles arrondieextérieurement, triangulaire inté- 
rieurement et sillonnée; par l'umbon inerme et saillant; 
par l'aile trois à quatre fois plus courte que la graine. 

Le Pinus pindica se distingue également du Pinus 
leucodennis (Antoine Beck), espèce de la Bosnie et de 
l'Herzégovine, par son écorce toruleuse, ses rameaux 
étalés ou même réfléchis; ses feuilles étroitement cana- 
liculées et plus longues, avec les gaines munies à leurs 
bases de deux écailles; par ses strobiles jaunâtres, 
brillants; par la forme des apophyses, etc. 

D'après M. M. Masters qui s'est occupé récemment de 
cette nouvelle Conifère, il ne faudrait considérer le 
Pinuspindica que comme une variété notable AuPinus 
Laricio, comme une race de cette dernière espèce, 
tenant le milieu entre elle et le Pinus leucodermis. La 
structure anatomique de ses feuilles ne diffère en rien 
de colle des mêmes organes chez le /'. Laricio et ses 
diverses variétés. La ressemblance avec le Pinus Hel- 

(II Formanek, Verhand, d. Naturf. Verein, in limnn, 1896 \\l\. 
p. 20-22; Garienerï Chronicle, 1902, p. 30Ï. 



LE .IARDIV. 



PRODUCTION DES FLEURS PANACHEES ET STRIEES DANS LE PELARGONIUM ZONE 



2?, 



dreichii Christ, également du groupe Laricio, semble 
être plus éloignée. 

Les soins culturaux qui s'appliquent au Pinus La- 
ricio, (lerovnt être appliqués au Pinus pindica. 

P. IIariot. 

'Wi/v* 

Production des fleurs panachées et striées 

dans le Pelargonium zone 

Me rappelant certaines expériences que l'on faisail, 
eu grelîant le Passiflora aucubœfolium, à feuilles 
ovales sur le Passiflora cœrulea à feuilles à 5 lobes, il 
se trouvait, qu'en laissant repousser le sujet au-dessus 
du greffon, on obtenait des tiges dont le feuillage n'était 
pas modifie comme forme, étant bien celui du P. cœrulea; 
mais, au lieu de rester vert, des taches jaunes lo cou- 
vraient à la façon dont est panaché celui du P. aucubee- 
l'olium. La panachure était même bien fixée puisqu'en 
bouturant ces tiges elles reproduisaient leurs taches 
sur toutes les nouvelles feuilles. 

La même expérience pouvait se faire en greffant 
VAbutilon Thompsoni à feuillage taché de jaune sur une 
variété quelconque à feuilles vertes: cette dernière, en 
repoussant au dessus de la greffe, donnait des tiges à 
feuilles également panachées. Ces deux expériences 
indiquaient nettement une influence du greffon sur le 
sujet puisque dans les deux cas ce dernier manifeste 
une tendance à s'approprier une des particularités du 
greffon. J'eus l'idée qu'un phénomène analogue devait 
se produire, sinon directement sur les fleurs, du moins 
plus indirectement sur les graines récoltées sur des 
Pelargonium zonale greffés les uns sur les autres. 
Agissant donc tout a fait par analogie je greffai, il y a 
quelques années, un V. Souvenir de Mirande sur la 
variété Panaché de Nancy dont les fleurs sont d'une 
teinte saumon parfaitement striées de blanc; je greffai 
également la seconde variété sur la première. Les graines 
récoltées, d'ombelles provenant des tiges greffées ou de 
celles qui avaient poussé au-dessus des greffes, semées 
indistinctement, m'ont donné un semis dans lequel j'ai 
trouvé plusieurs variétés dont les fleurs montraient une 
disposition de coloris analogue a celle qui existe chez 
le P. Souvenir de Mirande, mais, de plus, étaient parfai- 
tement striées et rubanées. Les trois variétés à fleurs 
simples que j'ai mis au commerce au printemps 1902 
sont dénommées et décrites ainsi qu'il suit : 

Avènement, grand centre blanc pur entouré de violet clair; 
cette zone violette est parfaitement rubanée et striée île 
rouge foncé; panachure très constante. 

Souvenir de l'Exposition, grand centre et macules blam 
pur entourés de rouge brique clair parfaitement stri'- el 
rubanné vermillon vif et blanc; c'est, en un mot. la variété 
Souvenir de Mirande à fleurs striées. 

Scintillant, rouge vermillon clair finement strié de blanc, 
le centre blanc pur semble rayonner jusqu'aux bords des 
pétales. 

Comme chez toutes les plantes à fleurs panachées ou 
striées, leurs caractères ne sont pas toujours bien régu- 
liers ni bien constants : certains fleurons sont bien 
striés, quelques-uns le sont moins, de même que d'autres 
perdent tous caractères de striures. Ce n'est évideni 
nient qu'un début dans des assemblages de coloris tout 
nouveaux, mais qui n'acquerront toute perfection que 
dans la suite lorsqu'à force de semer des graines récol- 
tées sur des fleurons bien caractérisés nous arriverons 
à obtenir des plantes parfaitement constantes de même 
qu'on i'st arrivé à fixer la striure blanche sur fond sau- 
mon comme dans les belles variétés: Panachéde Na 
vGerh.), Labyrinthe Gerb.), Fio/n-a (Lem.), etc. Ces 



dernières avec le» variétés : New Life, Double Neio 
Life et Eugénie Tàbarl sont du reste les seuls types de 
Pelargonium /.onés à fleurs striées que l'on connaisse 
jusqu'alors. 

Depuis plus de 2(i ans que l'on a travaillé sur ces 
variétés, tous les croisements obtenus n'ont donné 
aucun résultat distinct de ce qui existait, aussi, je crois 
pouvoir dire que les variétés obtenues par greffage et 
fécondation combinés seront la source de bien des 
plantes intéressantes et de coloris bien différents de 
ceux connusjusqu'alors, surtout lorsque des variétés à 
Heurs doubles seront obtenues dans ce genre. Ces expé- 
riences et ce résultat acquis prouvent nettement 
l'influence du greffon sur le sujet ou vice versà;ce n'est 
pas à dire que toutes les propriétés de l'un peuvent se 
communiquer à l'autre directement : non, je crois plutôt 
ii une influence sur les graines, qui peuvent produire 
accidentellement un petit nombre d'individus accapa- 
rant certains caractères, certaines propriétés du greffon 
ou du porte-greffe, la striure en particulier. Je ne 
m'aventurerai pas a dire, comme certains botanistes 
ont osé le hasarder, qu'on obtiendra des hybrides 
mixtes, ayanl tous leurs caractères modifiés, en greffant 
certains végétaux entre eux, même étant de familles dif- 
férentes, le greffage étant presque toujours possible 
lorsque les plantes sont à l'état de jeunes semis her- 
bacés. Ce ne seia certes pas en opérant ainsi qu'on 
obtiendra de nouveaux types de plantes dérivant des 
deux parents greffés; je ne puis croire qu'une influence 
aussi complète puisse se produire fréquemment, mais 
en opérant sur des plantes très rapprochées au point de 
vue botanique comme dans le cas que je viens de sou- 
mettre, on arrivera assez souvent à changer soit le 
coloris, soit l'époque de floraison de certaines vaiietés 
de fleurs ou même les qualités de certafns fruits en pro- 
cédant par greffage, chose qui ne se produirait pas tou- 
jours aussi rapidement en usant isolément de la fécon- 
dation artificielle. 

Fr. Gerbeaux. 



Retard des envois aux Expositions 

Au récent congrès d'Angers, les nouveautés de M. le 
marquis de Pins n'arrivèrent que le lendemain du pas- 
sage du jury, et n'obtinrent pas, pour celte raison, la 
récompense qu'elles eussent certainement gagnée. Il 
en fut de même, quinze jours plus tard, pour les fleurs 
envoyées d'Angers à Lyon par M. Dolbois. 

Quel est l'horticulteur, du reste, qui n'a pas eu à 
souffrir, en pareil cas, de la négligence des employés 
du chemin de fer? 

Nous nous souvenons, pour notre part, d'avoir envoyé 
à une exposition, qui se tenait dans une ville des Pyré- 
nées, une caisse de fleurs qui arriva après la clôture de 
l'exposition. Nous demandâmes des dommages-intérêts, 
mais on nous prouva que les délais de transport et de 
camionnage n'étaient pas dépassés et que la caisse, 
livrée à dix heures du matin, aurait pu l'être encore 
réglementairement deux heures plus tard. Par un calcul 
ingénieux, mais malheureusement inattaquable, le 
Chemin de fer établissait que le délai de Lyon au point 
de destination était de pires de six jours en grande 
vitesse, par le chemin le plus court. En réalité, la caisse 
avait bien pris par Cette, trajet le plus rapide, sinon 
le plus court, mais la compagnie avait le droit de 
décompter les délais par les petites lignes du plateau 
central, où il passe deux trains par jour, el où les 
embranchements sont innombrables. 



24 



LE JARDIN — CHRYSANTHÈME YICB-PRÉSIDEN1 COUILLARD 



Le plus fort est que nous fûmes obligés de payer le 
port, sans un centime de réduction, sous la mei 
faite par la Compagnie de ne plus accepter d'expédition 
en port dû, si nous continuions notre résistance. 

M. Vigneau, de Layrac, nous écrit qu'il a été victime 
d'un accident semblable; son colis chargé sous ses 
yeux à Layrac, le jeudi 6 novembre, à 11 h. 50 du matin 
devait, selon toute vraisemblance, arrivera Morrtauban 
à 4 heures du soir le même jour : il arriva bien à cette 
heure, mais le lendemain; il a donc mis 28 heures pour 
faire 70 kilomètres, soit 2 kil. 500 à l'heure. 

M. Vigneau croit que l'on remédierait à cette grave 
situation en demandant aux Compagnies de créer un 
tarif spécial « pour plantes destinées aux expositions » 
tarif qui, moyennant un supplément de port assurerait 
l'arrivée en temps utile ou le versement d'une forte 
indemnité. 

Nous serions heureux d'avoir l'avis de nos collègues, 
mais nous ne croyons pas que le remède indiqué doive 
être sollicité. Les compagnies y consentiraient sans 
doute, car elles seraient bien heureuses d'avoir un 
moyen d'augmenter leurs tarifs, déjà si lourds en 
France, mais comment seraient établis les nouveaux 
délais de transport? 

Ce qu'il faut — et ce que le commerce, parla voix des 
chambres de commerce et des organisations syndicales, 
réclame depuis si longtemps — c'est la réduction des 
délais, établis il y a cinquante ans, alors que les trains 
es plus rapides faisaient 25 kilomètres à l'heure. Sur ce 
point, comme sur beaucoup d'autres, hélas! nous ne 
tenons pas en France le premier rang. 

Dans son récent projet de loi relatif aux retards desj 
colis postaux, dont le vote est si souhaitable, M. le 
député Bourrât crée bien, moyennant une surtaxe de 
fr. 10, une sorte d'assurance contre le retard, sous le 
nom de déclaration d' « intérêt à la livraison ». Mais il 
s'agit de colis dont le remboursement est actuellement 
limité à 15 ou 25 francs et dont il convient, par consé- 
quent d'étendre la valeur remboursable en cas de 
retard plus ou moins prolongé. 

Dans les expéditions en grande vitesse, les tribunaux 
allouent journellement, lorsque les délais sont dépasses 
et qu'une perte matérielle est établie, des dommages- 
intérêts supérieurs à la valeur des marchandises i le 
serait le cas pour des fleurs envoyées à une exposition. 
Il ne s'agit donc, que de réduire les délais actuels qui 
ne correspondent vraiment plus aux nécessités com- 
merciales et aux progrès réalisés dans la traction 
depuis la création des chemins de fer. 

Mais il faudrait augmenter le personnel, le mieux 
payer, et par suite recourir davantage à la garantie 
d'intérêt, c'est-à-dire à l'Etat; il faudrait donc —et nous 
en revenons à la raison qui arrête toute réforme, si légi- 
time qu'elle soit —que le budget présente des disponi- 
bilités qui n'apparaissent guère à l'heure actuelle. 

Pu. Rivoire. 



Chrysanthème Vice-Président Couillard 

Ce Chrysanthème faisait partie d'un lot de 1500 plantes 
do semis faits en 1807, par M. Scalarandis, jardinier on 
chef des jardins royaux d'Italie; il fut, à sa première 
floraison dans les jardins de Monzà, très admiré, et 
lorsque l'obtenteur voulut bien me le dédier, c'est d'ans 
les termes suivants qu'il me le décrivit : « Capitule de 
rt m 30 de diamètre environ, très-plein, à ligules longues, 
les unes tubulées {tubules) terminées en très petites 



spatules, d'autres —('■gaiement des tubules — à spatules 
plus -i.mdes; toutes ces [ulniles sont de nuance gris 
perle et les spatules qui les terminent sont pourpre 
foncé; certaines ligules réflexes, plus ou moins tubulées 
de couleur rose-mauve à revers blanc terne ou gris 
perle; enfin, plusiers types y sont réunis cl une fleur, 
seule, est une association de formes réunii 

.l'ai cultive cette vaiiitc depuis L898; toutefois, sur la 
demande de .M. Scalarandis, je ne la répandis pas. 
C'est en 1901 seulement qu'elle fit son apparitioj 
Grand Palais dans le lot de M. Auguste Nonin, a qui 
l'obtenteur venait de m'autoriser à la donner pour la 
mettre au commerce. Elle reçut un certificat de mérite 
de première classe, quelques jours après à Caen, du 
du Comité Floral de la Société Française des Chrysan- 
thémistes, à qui M. Nonin la soumettait en môme tel ps 
que ses propres semis. Elle figure pour la première fois 
cette année dans le catalogue de cet horticulteur. 

La plante est vigoureuse et se maintient basse; elle 
se trouve très bien de fréquents soufrages qui permet- 
tent à son feuillage de se conserver intact. Pour obtenir 
des fleurs vraiment belles, il faut se contenter de deux 
tiges qui se forment après la première percée, attendu 
que je ne la pince pas. Le bouton pris dans les pre- 
miers jours d'août donne une fleur plus pleine, à 
tubules plus contournées, mais plus petite peut: lie 
que sur le bouton réservé fin août, et aussi d'un coloris 
plus terne et moins original. Pris à cette dernière 
époque, le bouton produit une fleur très curieuse, à spa- 
tules d'un coloris vif contrastant avec la teinte des 
tubules qu'on dirait terminées par une goutte de sang; 
au centre, un certain nombre de tubules érigées forme 
houppe au milieu d'un ensemble rayonnant sur le pour- 
tour. Les capitules que reproduit la photographie en 
couleurs ci-contre sont de ce dernier type. 

Plusieurs amateurs avaient vu cette variété dans ma 
culture et je dois avouer qu'elle a quelquefois, surtout 
Les premières années, dérangé leur esthétique; à mon 
point de vue personnel, d'ailleurs, c'est la vraie Heur 
d'amateur plutôt qu'une fleur de culture courante. 

Peut-être Le passage suivant d'une lettre de mon ami, 
M. Scalarandis, en date du 30 janvier L899, pourra-t-il 
être utile à lire ; mais je reconnais n'avoir pas employé 
la méthode indiquée : « à Milan, dit-ii, j'ai présenté le 
Chrysanthème Vice-Président Couillard dans ces condi- 
tions : Au mois d'août, j'avais fait des boutures prove- 
nant des pousses secondaires du long de la tige; elles 
ont atteint de 0">20 à 0'"30 et ont été maintenues en p,,ts 
deirOS; j'ai obtenu des fleurs de 10 a 1l j centimètres 
très bien caractérisées. J'avais disposé L2 de ces petites 
plantes mélangées avec des Lycopodes avec une plante, 
au milieu, cultivée à la grande fleur. On eût dit une 
mère avec ses douze fils (sic); cet ensemble fut très 
admiré. » 

FeRD. COL'ILLAHLI. 

Au fur et à mesure que le Chrysanthème se modifie 
sous l'action des semis nombreux et répéti -, ses fleurs 
tendent assez souvent a prendre des formes moins régu- 
lières que par le passé, et partant originales, parfois 
même bizarres. Ces formes nouvelles doivent être, à 
notre avis, prises sérieusement en considération par 
Les horticulteurs, sinon par leurs caractères actuels, la 
I il m pari du temps indécis, mais parce qu'elles serviront 
sans doute à produire, dans l'avenir, des types nou- 
veaux plus perfectionnés. Le Chrysanthème \ ice-prési- 
dent Couillard est de celles-là; sûrement, il en appa- 
raîtra d'autres, pour le jugement desquelles rétablisse- 
ment d'une cote d'originalité deviendra nécessaire. 

J.-Fr. Fayard. 







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2 

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*■ * 






LE JARDIN — DES CAUSES 001 MODIFIENT LES QUALITÉS DES RAISINS 



25 



Des causes qui modifient les qualités îles Raisins 

Nous avons insisté dans un précédent article sur 
l'absolue nécessité de bien connaître le sol, le climat, 
et d'observer rigoureusement les règles pour ainsi 
dire précises de la culture des Raisins de table, si l'on 
veut obtenir de bons produits, susceptibles de tenir 
au fruitier pendant de longs mois d'hiver et de prin- 
temps. 

Ces brillantes et inestimables qualités nous obligent 
à revenir sur cette question primordiale et si importante 
du sol et du climat, de laquelle dépendent inévitable- 
ment les causes qui modifient les qualités des Raisins. 

Les données exactes que nous possédons aujourd'hui 
grâce à nos savants, sur la composition chimique des 
Raisins, et toutes les facilités d'analyse qui sont à 
notre portée, nous permettent d'apporter dans notre 
industrie spéciale, des précautions, des améliorations, 
des perfectionnements, dont ne pouvaient user nos 
pères, plies à la routine et en butte à toutes les surprises 
de ses longs tâtonnements. Enfin alléchés par la 
gratuité autant que par l'évidente efficacité des formules 
qui leur sont conseillées, les plus récalcitrants s'in- 
clinent heureusement devant des expériences qui 
concordentavec les faits qu'ils ont observés, etacceptent 
enfin les sages conseils de nos zélés professeurs dé- 
partementaux. Les stations agronomiques sont aujour- 
d'hui consultées, et nous n'en sommes plus au temps 
de ces expériences privées, et d'autant plus cachées 
par leurs auteurs qu'elles pouvaient être utiles à tous. 
Nos procédés de conservation ne sont plus un secret 
pour personne, puisqu'ils sont depuis plus de cin- 
quante ans à qui veut en user, et que nous travaillons 
publiquement aux moyens de les perfectionner. 

Au nombre des ouvrages qui ont abordé cette question 
de l'amoindrissement de la qualité des Raisins, nous 
citerons celui de M. l'Abbé Ouvray (1), qui nous dit : 
« A l'heure actuelle, les arbres fruitiers ne demandent 
plus seulement comme autrefois, des soins et une 
taille intelligente, mais ils veulent, de plus, des engrais 
et des traitements antiseptiques d'hiveret d'été pour se 
débarrasser de leurs ennemis. » 

Gomme M. l'Abbé Ouvray et avec Moleschott qu'il 
cite un peu plus loin dans le même mémoire, nous 
dirons : « Chez l'homme, pas de phosphore, pas de 
pensée. Dans la plante, pas de phosphore, pas de fruits». 

Ces pensées méritent d'être méditées par nos com- 
patriotes, dont le sol et le climat, menacent si extra- 
ordinaire que cela paraisse, de se modifier, et qui 
semblent même vouloir leur donner depuis plusieurs 
années de sérieux avertissements (2). 

(1) La meilleure installation d'ui fruitier et utilisation des fruits, 
par l'Abbé Ouvray. 

(2) Des météorologistes fort sérieux dit M. Camille Flammarion. 
nient absolument tout changement de climat: ils ont tort en ce 
qui concerne la France : pour les convaincre, je n'ai qu'à les 
renvoyer à la lecture de notre histoire. Que sont devenus, en 
France, les vins d'Etampes et de Beauvais qui du temps de Philippe 
Auguste, se présentaient au concours, parmi tous les vins d'Europe 
pour l'aire la boisson ordinaire du roi? Et le vin de Suresne cher 
;i HenriIV?Et les vins du Vivarais qui en 1561, se récoltaient 
alors dans des terrains où, même dans les expositions les plus 
Favorables, de nos jours, il ne mûrit aucun Raisin? 

On lit dans l'histoire de Mâcon. qu'en 1553. nn buvait du vin 
muscat du pays, et maintenant, dans le Maçonnais, c'est à peine 
si le Raisin muscat mûrit à un degré qui permette d'en faire du 
vin. 

De vieilles chroniques nous apprennent qu'autrefois la Vigne 
était cultivée dans la Manche, et là où jadis mûrissait le Raisin, 
le Pommier menace aujourd'hui de déserter les vergers. Un certain 
nombre de végétaux qui prospéraient au Nord ont émigré au 
Midi, puis ont disparu complètement de France. Le Languedoc n'a 
plus le Citronnier, le Roussillon l'Oranger, et nulle part nous ne 



L'histoire de Thomery, depuis cent cinquante ans, 
est pleine d'enseignements à cet égard : que sont 
devenus en etïet les milliers d'Abricotiers plantés 
autrefois sur tout notre territoire, et qui, de même que 
les Poiriers qui leur succédèrent, pour disparaître 
aussi à leur tour, produisaient encore il y a seulement 
cinquante ans pour des centaines de mille francs de 
fruits aussi choisis que délicieux? C'est en vain que 
l'on rechercherait ici, en 1903, une douzaine de ces 
Abricotiers et un bel espalier de Doyenné d'hiver, de 
Beurré d'A renberg ou de Passe-Crassane. Le sol, comme 
le climat, semblent bien ne plus en vouloir. 

Ne constatons-nous pas aussi de nos jours, malgré 
tous les soins de culture et ces minutieuses précautions 
relatives à la quantité réglementaire de grappes de 
Raisin, théoriquement admise sur chaque pied, combien 
beaucoup végètent et mûrissent mal ou trop tardive- 
ment? Et les surprises au fruitier : pourriture subite, 
dessèchement des rafles et des grains malgré la stricte 
observance de toutes les règles de la bonne conservation ? 

Nous n'avons pas craint d'affirmer ailleurs, (1), 
malgré le mécontentement soulevé chez plusieurs de 
nos collègues intéressés à la vente de ces plants, 
combien nous étions peu partisan du greffage sur 
Américains au point de vue de la conservation. 

Nous maintenons notre opinion jusqu'à preuve du 
contraire, déplorant le coupable entêtement et l'égoïsme 
irraisonné de ceux qui se refusent à voir ce qui leur 
saute aux yeux. Ajoutons cependant que nous faisons 
aussi la part de toutes les erreurs qui découlent d'une 
mauvaise adaptation et de plantations mal faites. 

Quoi qu'on en dise aujourd'hui encore par les 
plumes les plus autorisées, nous sommes toujours 
resté intimement convaincu de l'influence néfaste, pour 
la conservation du Raisin à rafle fraîche, du porte-greffe 
américain sur des grappes de Chasselas nées des meil- 
leurs greffons choisis dans nos espaliers. 

Les recherches que nous nous proposons de faire sur 
la composition chimique de ces Chasselas nous donne- 
ront peut-être quelques utiles indications, mais nous 
attendrons davantage des observations que nous pour- 
rons faire dans différents fruitiers sur îles grappes 
diversement traitées et de plusieurs provenances. On 
sait, en effet, que les Raisins, de quelque variété qu'ils 
puissent être, sont toujours composés des mêmes élé- 
ments chimiques principaux : eau, glucose, acide tar- 
triqueet quelques sels, dans des proportions très diffé- 
rentes, les effets de culture se manifestant à la matu- 
ration, selon les climats et les terrains, par une aug- 
mentation ou une diminution compréhensibles du prin- 
cipe sucré et de la quantité des acides. Ces Raisins 
sont alors susceptibles d'être notablement modifiés dans 
leur composition chimique et les qualités de leur jus. 
Ces observations sont confirmées par les notes que nous 
avons pu recueillir au cours de nos travaux sur cette 
question et que nous croyons devoir reproduire ici. 

Suivant Berzelius, dit le Docteur Herpin, (2), le jus 
de Raisin contient dans les bonnes années 30 à 35 pour 
100 de principes solides; le sucre en forme la plus 
grande partie. Le surplus est formé par des acides orga- 

retrouvons le Peuplier d'Italie qui, il y a à peine trente ans faisait 
encore l'ornement de certaines de nos régions. 

Il serait facile de multiplier ces exemples démonstratifs d'un 
changement de climat, et il faut être aveugle pour se refuser a 
admettre, avec des laits aussi clairs, le refroidissement de nos 
printemps et de nos étés. I.e soleil de mai n'existe |plus; l'été 
devient légendaire. 

(1) Xotes sur l'emploi des Vigues Américaines dans la culture du 
Chasselas à Thomery, journal de la S.N.R.F. avril 1901. Librairie 
Horticole du Jardin. 

(2) La Vigneet le Haisin, Librairie J.-B. Balliére et fils. Paris, 1S60. 






LE JARDIN — PLANTES NOUVEL!. I - 01 PEU CONNUES 



niques, '1rs sels minéraux, des substances végétales et 
azotées, de l'eau, etc. 

D'après Chaptal ;l , le jus de Raisins des bords de 
Loir-et-Cher contient 15 .1 20 pour 100 de sucre; d'après 
Julia Fontenelle, le jus de Raisins 'lu Sud de la France 
en contienl 18 à 30 pour 100, etc. 

Sur L00 parties de jus de Raisins d'Allemagne, il j a 
environ su parties d'eau ol 20 de matériaux solides; 
parmi ceux-ci il y en a environ 13 pour 100 de sucre; 
de plus, 1,.". pour 190 de matières albuminoïdes et envi- 
ron 'i pour lui) de sels (Hefl . 

On peut dire qu'en moyenne la proportion île sucre 
dans le jus des Raisins mûrs, varie de 15 à 2o puni' 100; 
elle peut aller jusqu'à 30 pour 100 dans les moûts 1res 
sucrés du midi de la France et de l'Allemagne. 

I Des grappes de Chasselas desséchées et incinérées 
ont donné 5 gr. 20 de cendres, pour 100, composées 
ainsi qu'il suit : 

Sulfate de potasse 5,0 

Chlorure de potassium 2,7 

Carbonates alcalins 44,4 

Carbonate de chaux 10,5 

i .11 bonate de magnésie 12,5 

Phosohatede chaux 23,5 

Silice 1,4 

100,0 
2° Le jus filtré et desséché de Chasselas, et réduit en 
cendres, adonné sur 100 parties : 0,263 de cendres. 
Ces cendres étaient composées ainsi qu'il suit : 

Sels alcalins 0,100 

Phosphate do chaux 0,047 

Carbonate de chaux 0,035 

( '.ai bonate de magnésie 0,012 

0,194 
3" 100 parties de jus filtré et incinéré de Pineau noir 
ont enfin donné au même (2) : 

Sels alcalins 0,154 

Phosphate de chaux 0,072 

Carbonates de chaux et de magnésie. 0,072 

(i.;-".is 
Tous ces chiffres, comparés à d'autres, résultant des 
minutieuses analyses de Crasso, Pasteur. Boussain- 
gault, Fauré nous disent combien sont variables les 
proportions des éléments minéralisateurs qui se 
trouvent dans le jus de Raisins et les précieuses indi- 
cations qui en résultent pour ceux qui voudront les 
approfondir au fruitier, ils prouvent bien que les 
diverses substances, tant végétales que minérales qui 
constituent notre Chasselas ne peuvent être en même 
quantité dans tous les terrains, sous lous les climats et 
qu'il est incontestablement en notre pouvoir d'en modi- 
lier utilement les proportions suivant des exigences 
bien déterminées. L'intelligence et l'industrie humaines 
doivent triompher de ces obstacles et tirer parti de ces 
savantes recherches mises à la portée de tous. 

François Charmecx. 

,y\/\/\A. 

Plantes nouvelles ou peu connues 

Lonlcera Sulllvantll A. Cray. —Espèce dos Etals-Unis à 
fruits d'une haute valeur ornementale. La lige est volubile I 
peu élevée,. dépassant rarement 2 mètres. Les feuilles sont 
ovales, épaisses, coriaces, glauques à la fin du mois de juillet. 
Ses Heurs jaune pâle, tachées de pourpre, sont remplacées 
par des fruits globuleux, charnus, abondants, rouge brillant 

(1) Chaptal : L'Art de faire et de gouverner le oin. Paris, an \ et 
1807. 

(>i Berthier : Annales <!•■ Chimie etde Physique, :i série, t. XXXTI1 
p. 249. 



a la maturité. Le /. Sull i isin du /.. flava, de 

la Caroline i lu sud donl il a été regardé comme ne constituant 
qu une i irii té a inflorescences plus lâchi i plus 

■ t..i limbe taché de pourpre et a fruits arrondis. 

Silène Fortunel Visiani. I aryopb | portée de 

Chine par Staunton en 1793 et introduite en 1847. Bile est 
lie i are dan- les i allures. C'est u . vis- 

queuse-glanduleuse, a rameaux rigides, à feuilles sessiles, 
lani éolées, aiguës au sommet, loi 3 centimètres 

en\ iron. Ses fleurs formenl des pane ul< d ■ 
le calice tubuleux plus lune que les pétales, qui sonl i 
de lilas ei profondément lobés lacinii mmel . 

Cotylédon nana \. Jv llniw ii. Du sud de l'Afriqui etti 
Crassulacée se rapproche beaucoup du C. hemispha 
mais elle s'en distingue par ses feuilt sp -. obtuses 

au sommet, de teinte plu claire, vert jaunâtre. C'est 
piaule très rameuse, compai te, glabres, a fleurs portées par 
des pédoncules terminaux, simples, pourpre-rosé et blanche 
aux buriK. 

Stapelia maculosoides N. E.Brown. — Plante africaine très 

voisine du S. maculosa, mais a dis. pie dépourvu d'aï aux, 

à tiges dressées, glabres, quadrangulaires-obtuses, conca- 
ves, a peine dentées sur les angles. La fleur est pourpre-vio- 
lacée avec les lobes de la couronne externe linéaires, aigus, 
plus foncés, glabres ; ceux de la couronne Interne sont 
râtres et munis de deux appendices en forme de eu ne-. 

Ficus pseudo-Vogelii A. Chevalier. - 
A nul . Se., 8 Sept. 1902 p. ii:;. — Arbi 12 m.; rameaux 

feutrés aux exl rémités, roux; feuilles coriaces, ovales, entii n s, 
obtuses, cunéiformes a la base, longues de 14 à25 centimi lies 
sure a 7 de largeur: pétiole i a milieu lés en dessus, écailleux, 
r"u\ et poilus a la base; 5 à ', p lires de nervures, saillantes 
en dessous, hérissées de poils blancs roussâtres; Fruits 

rassemblés au - nel des rameaux, delà tail e .lune grosse 

cerise, rouge-orangé à la maturité, couverts de poils blan- 
châtres apprimés. 

Ce nouveau Figuier, commun autour de Libreville Gabi 
donne comme le Ficus Vogelii Miq., un produit analogue 
au ( laoutchouc. 

Landolphia humilis R. Schlecter. — Comptes-Rendus 
.Se. 29 Sept. 1902 p. 514. — Tige souterraine horizontale 
enterrée a lô ou 20 centimètres, émettant de place en place 
des tiges aériennes grêles et courtes, tondeuses, à peu prés 
dépourvues de vrillés; feuilles pétiolées, coriaces, ovales, 
ol a uses, longues de sa 10 cent., glabres à la face supérieure; 
inflorescences en corymbes de 5 a 30 fleurs; corolle blanc- 
jaunâtre clair; fruits |aiu auge a la mal mile. 

ou groupés par 2 a 3, sphériques, ayant de 'i à 5 cent. 
de diamètre, renfermant 4 à 6 graines nichées dan- une 
pulpe sucrée comestible. 

Le L. humilis et sa variété umbrosa A. Cheval., -ont 
communs autour de Brazzaville et donnent ainsi que le 
L. Tin, II, mi Dewevre, une assez grande quantité de Caout- 
chouc, avec cette particularité que ce produit n'est contenu que 
dans les parties souterraines et non dans les organes aéi iens. 
Ces •- lianes des heri.es o fournissent le o Caoutchouc des 
racines ». 

Landolphia Pierrel Hua — Comptes Rendus Acad. des 
Se. 1902, h;."), p. sus. — Liane a Caoutchouc, de la Famille 
des Asclépiadaeées, voisin du L. owariensis I". de I'... dont 
elle se distingue, par les feuilles plus grandes, moins régu- 
lièrement elliptiques, à nervation plus accentuée; les inflo- 
rescences presque sessiles, à bractées pei antes; la 
corolle, à tube allongé dont la partie libre au dessus du 
calice, est deux a trois fois plus longue que les loin-, qui 

sont étroits; le Fruit à surface lisse ; les graines plus grosses. 

Seneclo auriculatisslmus Brltt. Bot. Mag. I. 7731. — 

Très vigoureuse espèce de Séneçon Formanl un arbrisseau 

buissonnant, glabre, à feuilles réniformes, crénelées, d'un 

vert gris ; le petiote est dilate a la lias i une grande oreil- 
lette ovale, amplexicaule, cordée, convexe. Fleurs d'un beau 
jaune d'or, a 12-15 ligules linéaires tridentées, en corymbes 
au sommet des rameaux. Originaire ^\i Nyassaland, dans les 
montagnes du Shiré, a des altitudes de i a 6000 mètres. 

P. Il u.ni. 



LE JARDIN. — LK COMMERCE DES KLEl'RS A LONDRES. TRANSPLANTATION DES ARBRES EN PANIERS 



27 



Le commerce des fleurs à Londres 

Le commerce dos Heurs à Londres est particulièrement 
actif aux approches de Noël et durant l'hiver. A cette époque 
l'approvisionnement de Covent-Garden, en Heurs coupées. 
est principalement assuré par les <■ forceries » anglaises, par 
les horticulteurs des iles de la Manche et ceux de France. 
Ce sont naturellement les « forcers » des environs de 
Londres qui sont le mieux placés. On a eu encore tout récem- 
ment l'occasion de le constater ces derniers temps, ainsi que 
le fait remarquer un périodique anglais The Globe dès 
l'apparition des subites gelées de décembre, alors que les 
prix, pour maints articles, augmentèrent souvent de plus de 
moitié dans l'espace de 24 heures. 

Ainsi à la suite de ces gelées les « forcers » de Felliam. 
de Twickonham, Whitton, Hounslow, Finchley, Kaling, 
Edmonton. Enfleld Highway. Waltham Cross et de Chesluint, 
ne dissimulaient-ils pas leur satisfaction, en raison des 
prolits réalisés ou en perspective. 

L'un d'eux se flattait d avoir vendu avant neuf heures du 
matin et avec 50 0/0 de hausse toutes les Roses Catherine 
Mcrmet qu'il avait apportées au marché. Un autre qui force 
près de deux millions de pieds de Muguets, avait vu les 
cours doubler dans la journée, et atteindre pour cette 
variété de 22 à 26 francs les 12 bottes, Il n'est donc pas 
étonnant qu'en raison des bénéfices parfois exceptionnels 
obtenus à Londres dans le commerce des fleurs coupées, 
notamment durant l'hiver, l'industrie des forceries se soit 
particulièrement développée aux environs de Londres. 

Les Iles de la Manche, les groupes des Sorlingues, des 
Scilly, Guernesey et Jersey, particulièrement favorisées par 
un doux climat sous l'influence du Gulf-stream , qui leur 
permet de cultiver et de récolter durant l'hiver plusieurs 
variétés de fleurs poussant en pleine terre, font aussi des 
envois importants à destination de Londres. Les Narcisses 
des Iles Sorlingues, les Arums de Gernesey trouvent notam- 
ment bel acquéreur sur la place. 

Les fleurs françaises sont également bien estimées à 
Londres, dont elles viennent compléter l'approvisionnement 
parfois considérable. Les arrivages sont actuellement dirigés 
sur la •< tin chapel » vieille construction métallique, assez 
obscure, réservée au marché aux fleurs; mais prochaine- 
ment un emplacement plus confortable leur sera destiné. 
Vers la lin décembre, on cotait sur le << French Flower 
Market » ou marché aux fleurs français : les Lilas de 3 fr. 75 
à 't fr. 35 la botte; les Narcisses blancs, de 6 fr. 25 à 8 fr. 75; 
les Roses, de 5 fr. à 6 fr. 25; les Résédas. 5 fr. ; les Giroflées 
jaunes. 3 fr. 75; les Marguerites et les Œillets de 5 à (5 fr. 25 
le panier; les Renoncules, 1 fr. 25; les Violettes de Parme, 
1 fr. 85 la botte; le Cui. de 1 fr. 25 a i fr. 35; le Houx. 1 fr. 25 
et au-dessus, la touffe. 

A. Prillerav. 



Transplantation des arbres en paniers 

Pourquoi et comment elle se pratique. 

Les végétaux ligneux (arbres et arbustes) destinés 
à être plantés dans les parcs et jardins, sur les places, 
avenues, routes etc, sont transportés des pépinières, ou 
autres lieux, jusqu'aux emplacements qu'ils doivent 
occuper définitivement de six façons différentes, savoir : 

1" à racines nues; 2° en pots; 3° en mottes enveloppées de 
paille (tontines); i" en paniers; 5" en bacs; 6° avec leur motte 
â l'aide de chariots spéciaux. 

Nous ne nous occuperons pas ici des trois premiers 
procédés qui ne s'emploient, en général, que pour des 
arbres et arbustes peu âgés ou n'ayant que des dimen- 
sions relativement faibles, et pour la plantation des- 
quels on est suffisamment habitué. 

Personne n'ignore comment se plante un arbre ou 
un arbuste à racines nues, de même qu'on sait qu'un 
végétal en pot est sorti de ce récipient pour n'être 
planté qu'avec sa motte, et enfin qu'une plante en 



motte doit être débarrassée de la tontine qui l'entoure, 
autant que cela est possible, c'est-a-dire si la solidité 
de la motte le permet, ou tout au moins de couper la 
paille au niveau de la partie supérieure de la dite 
motte. 

Mais nous avons pensé qu'un travail sur la trans- 
plantation des grands végétaux ne pouvait être complot 
que s'il comprenait celle en paniers, dont on fait usage 
également pour des sujets déjà forts. 

Ce procédé est très employé et présente des avan- 
tages d'une incontestable importance. 

Il permet également do transplanter presque à toute 
époque de l'année à peu près tous les genres de plantes, 
et pour ainsi dire sans qu'elles ne se ressentent de 
cette opération. Il est surtout très avantageux pour les 
espèces à feuilles caduques d'une reprise difficile lors- 
qu'on les arrache — terme barbare mais pourtant très 
usité dans la pratique, — ou en parlant plus correcte- 
tement lorsqu'on les déplante à racines nues, et ainsi 
que pour celles à feuilles persistantes dont la reprise 
est plus que douteuse si on ne leur laisse pas une 
motte suffisante. Enfin la végétation est beaucoup plus 
belle et plus vigoureuses lorsqu'il s'agit de plantes qui 
ne peuvent être levées (ou déplantées) avec mottes, et 
dont la mise en paniers a eu lieu assez longtemps 
avant la transplantation 

En général, les végétaux en paniers sont plus petits 
que ceux en bacs; mais dans beaucoup de cas, notam- 
ment lorsqu'à la déplantation doit suivre immédiate- 
ment la transplantation, surtout d'espèces dont le 
système radiculaire est peu développé, et de celles qui 
sont plantées en terre légère, il est préférable d'employer 
le procédé avec bacs — au lieu de celui avec paniers 
— qui permet de les enlever et de les transplanter avec 
une motte intacte. 

L'enlèvement des sujets et leur mise en paniers a 
lieu de la manière suivante : 

C mme pour la transplantation en bacs, on commence 
par attacher les plus longues branches de la base, si 
cela est nécessaire, puis on ouvre une tranchée autour 
du sujet jusqu'à la profondeur voulue, à m 30, m 40 
m 50, suvant la force de la plante, et de manière à former 
une motte de terre de forme conique, dont le diamètre 
de la base est plus petit que celui du sommet. Cette 
motte, dont les dimensions varient selon la force du 
sujet, est taillée convenablement à la bêche, en ayant 
soin de ménager les petites racines et de ne couper que 
les plus grosses. 

Le sujet est enlevé de son trou et mis en panier au 
moyen d'un ou deux liens de paille passés sous la motte 
par deux ouvriers qui doivent faire attention de ne pas 
briser celle-ci; afin de bien asseoir la plante dans le 
panier il est bon de mettre, au préalable, un peu de 
terre de bonne qualité au fond de ce dernier. Le vide 
qui existe entre la motte et les parois du panier est 
rempli de la même terre, tassée convenablement à l'aide 
d'un fouloir en bois, et l'opération est ainsi terminée. 

Mise en place et soins à donner aux sujets. 

A leur arrivée à destination, les plantes en paniers sont 
débarrassées de leur emballage avec tout le soin pos- 
sible, el ensuite on examine si la motte n'a pas souffert 
en route. Nous conseilleras de retirer le panier avant 
la mise en place, dans son trou, d'i.n arbre ou d'un 
arbuste, contrairement à ce qui se fait souvent et à 
l'avis de plusieurs autours. L'osier peut être un obs- 
tacle à la reprise, et elle est susceptible d'occasionner 
certaines maladies parasitaires. 

Cependant si la motte est en mauvais état, ou bien 



28 



Ll JARDIN — FORÇAGE MF. L'ASPERGE SUR PLACE A L'aIDH DK II Mil ! : 



encore si la paille avec laquelle on doit lever la plante est 

pourrie, ce qui se présente presque toujours lorsque la 

en panier a été faite assez longtemps d'avance, on 

mot en place avec le panier, mais ensuite on le coupe 

et on l'enlève, par partie, en ayant soin au fur eti 

sure de l'enlèvement, de caler la motte avec de la terre 
et de ne pas endommager les petites racines qui dé» 
passent. 

Le remplissage du trou a lieu suivant les indications 
données pour les végétaux en bacs, c'est-à-dire en so 
servant de terre de bonne qualité et dont la nature soit 
en rapport avec la rusticité du sujet transplanté. 

On fait une cuvette moins large que la motte, et on 
arrose copieusement. 

Les piaules susceptibles d'être ébranlées par le vent 
sont haubanées, comme nous l'avons indiqué pour 
celles transplantées en bacs. 

Les arrosages doivent, en général, être très fréquents 
la première année et, en plus, pour les espèces délicates, 
des bassinâmes souvent répétés, pendant l'été, sonl 
d'une grande efficacité pour la reprise 

III. — Arbres et arbustes qu'on peut 
transplanter en panier. 

On peut transplanter en paniers les mêmes végétaux 
que ceux que nous avons indiqués pour la transplan- 
tation en bacs, mais ayant de plus faillies dimensions. 
Les Conifères, en général; les arbustes à feuilles per- 
sistantes tels que Magnolia, Houx {llex Aquifoliurp , 
Alaterne [Rhamnus Alaternus), Arbousier (Arbutùs 
Ûnedo), l'iulhrrea, Photinia serrulata, Laurier de 
Portugal [Cerasus lusitanica), etc; les arbustes à feuilles 
caduques en grosses touffes, et dont la transplantation 

doit avoir lieu hors saison, 
c'est-à-dire lorsque la végé- 
tation est on activité, dans le 
courant de l'été; certains 
arbres d'ornement déjà, forts 
et les arbrisseaux élevés sur 
basses tiges qu'on peut do 
cette façon, tranplanter à 
toute époque de l'année. 
IV. — Prix de revient 
d'une transplantation en 
panier. 

Le prix de revient d'un 
arbre ou arbuste de force 
moyenne transplante en pa- 
nier peut être évalué connue 
ei-aprés : 
Valeur du panier. . fr. 55 
Main d'oeuvre ... fr. 60 
Ensemble : 1 fr. 15 
Les paniers dont nu l'ait usage sont en osier, sans 
anse généralement; ils sont de fabrication peu soi) 
et leur prix n'est, par suite, pas très élevé. On se les 
procure habituellement chez des vanniers spécalistes. 
Ces paniers, dont les dimensions varient nécessaire- 
ment selon la force des sujets, se font de m 30 de dia- 
mètre à l'ouverture sur ()"'L J "i de hauteur, jusqu'à m 60 à 
l'ouverture sur m 45 de hauteur, et coûtent de 'X< à 
"iô francs le cent. 

J. Luquet. 

Le Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à 
la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs 
et d'indiquer qu'ils ont été extraits .du Jardin. 

La reproduction de ceux s ni ris delà ni eut ion ■■ reproduction 
interdite >• et celle des gravures ne sont autorisées que sur 
de m uni,- fuite à l'Administration u Jardin. 




Fig, 13.— Conifère en panier. 



Forçage de l'Asperge sur place à l'aide du fumier 

Los Asperges destinées au forçage sur place doivenl 
être plantées en planches de l m 30 de large, à raison de 
16 plantes par châssis, c'est a dire sur quatre rangs, el 
placées en quinconce, à m 40 de distance sur la li 
los doux premières lignes étant à m 18 du bord et les 
deux du milieu à m 3i l'une de l'autre. 

L'Aspergerio doit être établie dans un sol substan- 
tiel, léger et profond, bien exposé el Facile à s'échauffer. 
Les planches seront tracées do l'est à l'ouest, de manière 
que lorsqu'on pose les coffres avec les châssis, ceux-ci 




Fig. 14. — Coupe d'une couche à forcer l'Asperge. 

soient exposés au Midi. Chaque planche doit être sépa- 
rée par un sentier de m 60 de large (fig. 14). 

Voici comment, on mars-avril, on doit effectuer la 
plantation : Les planches étant creusées de (i m .'i(i à t)'"H."i, 
on répand, au fond de chaque tranchée, dix à quinze 
centimètres d'un mélange préparé au moins un mois à 
l'avance et déjà à demi décomposé do moitié fumier de 
cheval, moitié fumier de vacho et un peu de gadoue. Si 
l'on possède des déchets de laine, râpures de corne, 
sang desséché ou autres engrais à décomposition lente, 
on peut les utiliser, mais avec modération. Ce mélange 
do fumier étant étalé puis tassé, on le recouvre d'une 
couche de terre de m 20 d'épaisseur. On plante ensuite 
des griffes d'un an, en les distançant comme il est dit 
plus haut, en ayant soin d'étaler chaque griffe, de façon 
que leur milieu repose sur un petit mamelon de 0"'02 à 
il" 1 !):! de hauteur, et qu'elle soit recouverte de U n 'U8 do 
terre meuble. Quinze jours après la plantation, on comble 
do terre la tranchée, afin que la planche soit au niveau 
des sentiers. 

Les soins culturaux consistent à biner pour détruire 
les mauvaises herbos, et à tuteurer les tiges. Entre les 
Asperges on peut semer des Carottes, des Laitues, 
des Radis, etc. On peut également occuper les sentiers 
par uno culture de Choux. A l'automne on coupe les 
tiges à m 0S de hauteur du sol et l'on fume en couver- 
ture, avec du terreau ou du paillis gras. 

Jusqu'à l'automne, los soins culturaux de la seconde 
année sont semblables à ceux do la première année. 

On ne doit commencer à forcer les Asperges, sur 
placo que vers le 20 octobre de la seconde année de 
plantation, soit trois ans après le semis. Vers le 20 oc- 
tobre dono, ou dans les premiers jours de novembre 
ou commence le forçage, pour le continuer successive- 
ment jusque vers la fin do janvier. A cet effet, on 
place les coffres sur les planches, puis on creuse les 
sentiers de m 30 de profondeur, une partie de la terre 
extraite sert à combler les coffres jusqu'à m 10 du bord; 
afin de rendre la terre plus légère, on la mélange avec 
du terreau, à raison d'une brouettée par châssis. Ce 
travail étant exécuté, on remplit les sentiers, jusqu'au 
bord supérieur des coffres (fig. 14), avec du fumier recuit, 
c'est-à-dire mis en meule pendant l'été, mélangé en 
partie avec du fumier frais. Ce mélange de fumier doit 



LE JARDIN 



CULTURE DU PHŒNIX CANARIENSIS DANS LA REGION d'hïHRES 



29 



être arrosé et tassé afin d'obtenir une bonne fermenta- 
tion. 

Pour obtenir une température régulière de 15 à 20° cen- 
tigrades dans l'intérieur des coffres, les châssis sont 
couverts jour et nuit avec deux ou trois paillassons, et 
le fumier des sentiers est remanié tous les dix à quinze 
jours avec du fumier frais. 

Lorsque la terre qui se trouve à l'intérieur des coffres 
se dessèche, il faut la bassiner, afin d'obtenir une 
bonne végétation des griffes. 

Au bout de trois semaines envi- 
ron, les Asperges commencent à 
sortir de terre ; on commence dès 
lors à les récolter. La récolte se 
succède pendant environ un mois. 
Il faut avoir soin, pendant toute sa 
durée, de maintenir la température 
précitée dans l'intérieur des coffres 
en remaniant, comme il a été dit, le 
fumier des sentiers. 

Huit à dix jours après que la ré- 
colte est terminée, on enlève les 
châssis et les coffres de dessus les 
Asperges, on extrait le fumier des 
sentiers et on le transporte dans les 
carrés du potager qu'on veut fumer ; 
on s'en sert aussi comme paillis. On 
remplit ensuite les sentiers, en se 
servant de la terre mise en couver- 
ture dans l'intérieur des coffres. 

Afin que les récoltes se succèdent 
sans interruption, on doit éche- 
lonner les saisons de six en six 
semaines. 

Les mêmes Asperges peuvent 
être forcées pendant une dizaine 
d'années, mais à la condition de les fumer copieuse- 
ment tous les ans. 

Henri Theulier kils. 



Culture du Phœnix canariensis 

dans la région d'Hyères 

La région d'Hyères est fort probablement le principal 
centre d'élevage des Phœnix canariensis. Les procédés 
de culture intensive qui y sont en usage différent peu 
de ceux qui se pratiquent sur le reste de la cote pro- 
vençale. 

La première chose à considérer est la température 
hivernale moyenne du pays où l'on plante ce Phœnix. En 
effet, il supporte bien les fortes chaleurs, pourvu qu'il 
ait de l'eau au pied, mais il peut être gelé par un froid 
de 4 ou 5 degrés au-dessous de zéro, surtout étant 
humide, à moins d'être bien abrité. 

Il n'y a donc guère que sur la longue bande de terre 
de Toulon à Menton que l'on trouve des expositions 
assez chaudes. Cette bande est très étroite; car, à 20 ou 
30 kilomètres de la mer en moyenne, à cause de l'alti- 
tude ou de l'exposition au nord, ce n'est déjà plus pos- 
sible. 

Pour la grande culture, le Phœnix canariensis semble 
se plaire dans les terres d'alluvions comme celles des 
plaines d'Hyères et de l'embouchure du Var, mieux que 
dans les terrains chauds et caillouteux situés sur les 
lianes des collines de Cannes et du Golfe Juan. Cela 
s'explique par le fait que les premières sont beaucoup 
moins arides en été que ces derniers. Or. lorsque ce 
Palmier souffre trop de la soif, il devient rachitique et 



jaunâtre, au lieu de rester vigoureux et d'un vert 
sombre. 

Pourtant, ces dernières terres ont aussi souvent leurs 
défauts : grande humidité et manque de chaleur en 
hiver, mais on y remédie facilement par des labours pro- 
fonds et de bons drainages, ainsi qu'en couvrant les 
plantes d'une façon un peu plus épaisse pendant les 
froids. 

Le terrain est labouré à la main avec la houe à deux 



















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Fig. 1"). ■- Phœnix en pleine terre sous abris léger k Hyères. 



dents (dite « béchard » dans cette région) à ra 40 do 
profondeur moyenne. Comme le Phœnix est une plante 
à feuillage, il lui faut de l'azote, qu'on lui donne pardes 
engrais organiques. Si le sol en manque, on peut alors 
enfouir du fumier lors du labours avant la plantation. 
Les semis peuvent se faire de deux façons : les graines 
sont semées en pots de 15 à 18 centimètres à raison de 
50 à 75 graines par pot dans du terreau, ou bien en 
godets de 6 à 8 centimètres, à raison de une graine par 
pot, en ayant soin de boucher le trou du fond avec une 
petite poignée de plâtre, pour que les racines ne 
« piquent » pas en terre. Même malgré cette précaution, 
il arrive que les grosses racines principales sortent 
quand même du pot â travers la couche de plâtre plus 
ou moins durci, tant leur force de pénétration est 
grande. 

Dans ce cas. le plant est presque toujours perdu et 
meurt par suite de la meurtrissure ou du bris de ces 
racines lorsqu'on le déplace. 

Si l'on sème dans des grands pots que l'on peut placer 
dans des châssis ou dans des serres, on peut semer dès 
janvier. Les graines germent alors en six semaines, 
environ dans la proportion do S0 0/0. Sinon, on peut 
semer dehors, en les enterrant dans une planche dès 
que les gelées ne sont plus à craindre (avril). 

Si le semis se fait en godets, on ne peut que semer 
dehors, par suite de la grande place qu'il exige et au 
même moment. Les jeunes plantes germent vers juin. 
Dans un cas comme dans l'autre, on les rentre si pos- 
sible sous châssis â L'automne, ou alors on les couvre 
soigneusement chaque soir avec des paillassons posés 
sur une charpente quelconque. 

L'été suivant, les semis en potées sont rempotés en 



::u 



LE JAHD1N 



REVUS DBS PUBLICATIONS 



godets à raison do un plant par godet, dans un terreau 
léger et nutritif. Si on peut, toutefois, les faire 
reprendre sur couches de fumier, cela peut se faire dès 
mars-avril. Si on ne compte que sur la chaleur solaire, 
il faut attendre juillet; mais, en tous cas, ils doivent 
toujours, après rempotage, être nus sous châssis i - 
et tenus ombrés et humides jusqu'à la reprise, qui 
commence trois semaines après. 

On les habitue alors à l'air et a la lumière, et on les 
laisse passer la fin do l'été el les premiers mois 
d'automne à l'air libre. 

Avant les premiers froids, il faut remettre les châssis 
dessus ou s'arranger pour les proléger comme il a été 
dit pour les semis eux-mêmes. ( les jeunes plantes sont 
l'année suivante, en avril-mai, rempotées en pots de 15 
à 21 centimètres suivant leur force, toujours en terreau 
nutritif, mais, cette fois, pas trop léger. 

On les laisse former leurs racines pendant une quin- 
zaine de jours dans un endroit chaud et bien abrité. 
Cette opération se fait également pour ceux semés à 
une graine par pot. qui, eux, arrivent, en un an, au 
même état que les précédents en deux ans. 

Quand les plantes sont « racinées », il faut procéder 
à la plantation en carrés. Celle-ci se fait en planches 
île longueur variable et d'une largeur moyenne de 1 50 
a 2 mètres, séparées entre elles par un sentier surélevé 
de 15à 2ii centimètres au-dessus du niveau de la planche 
pour permettre l'arrosage a l'eau courante. 

On enterre les plantes à une distance variant de 40 à 
60 centimètres, suivant la taille qu'on veut leur laisser 
acquérir; le bord des pots doit so trouver à quelques 
centimètres au-dessous du niveau du sol, afin de contre- 
balancer la poussée des racines sur le fond du pot, 
poussée tendant à faire sortir la plante du sol. par le 
poids du sol qui appuio sur la motte. On arrose alors à 
l'eau courante. 

Ce système consiste à faire arriver l'eau par de 
grandes rigoles creusées dans le sol et partant, soit de 
la noria ou pompe à chapelet (1), soit de la prise d'eau à 
la rivière ou au canal d'irrigation. 

Ce système exige donc que le terrain ait une penle 
générale dans un certain sens et que la prise d'eau soit 
placée du côté le plus élevé. L'eau suit les rigoles, diri- 
gées camme il convient, et arrive àl'entréedes planches, 
où un homme l'arrête avec un outil spécial, la fait 
pénétrer jusqu'au bout de l'une des planches, bouche 
l'orifice d'entrée et passe à la suivante. En plein été, 
dans des carrés en bonne végétation, pareil arrosage 
doit se faire en moyenne deux fois par semaine. On 
voit donc la quantité considérable d'eau qu'il exige. 

Le premier travail qui suit la plantation est l'arra- 
chage des mauvaises herbes, qui poussent avec une 
rapidité incroyable. Ces sarclages, que l'on est obligé 
de répéter souvent, entrent pour une part importante 
dans les dépenses nécessaires pour la mise à point 
d'un carré de Phœiii.r, depuis le jour du semis jusqu'au 
jour ou ils sont enfin bons pour la vente, soit trois ans 
après si c'est de la graine semée à une par pot, quatre 
si c'est de la graine semée en potées. A l'automne, il 
faut protéger les plantes contre les intempéries de l'hi- 
ver. Pour cela, on établit une charpente de piquets 
horizontaux en bois, reliés par des fils de fer, sur les- 
quels on pose des claies en bruyère qui se trouvent ainsi 
a environ un mètre au-dessus du cœur des Phceniœ. 

Cette couverture est très efficace parce qu'elle arrête 

(1) Los norias ne comprennent toutes séries de pompes à chape- 
lets. Tous les appareils servant à élever l'eau, suit d'un puits, soit 
d'un cours d'eau, au moyen de récipients reliés par des chaînes 
s.nil 'les norias R< ,/.i. 



le (rayonnement nocturne, tout en laissai)! passer 
la lumière si l'air. Ces claie-, posées en novembie, 
restent sur les plantes jusqu'au moment ou il ne 
plus, el ou l'on procède alors aux expéditions (avril . 
En été, on peut donner des engrais organiques, mais 
sans excès. 

On cultive aussi de celte façon, pour les refaite, les 
plantes ayant mal poussé en pots ou abimées pour 
unecause quelconque. Certes, ce Palmier, ainsi cultivé, 
pousse très vite et devient superbe; mais, au rempotage 
il perd souvent tant de feuilles qu'il faut le garder 
quelques années de plus pour qu'il soit présentable. 
Ce rempotage se fait au début de l'été, do façon que 
les plantes puissent être sorties des serres a l'aube 
pour (( se corser » dehors avant l'hiver. On les chaulïe 
a environ 30°, en les tenant ombrées et humides jusqu'à 
reprise, et l'on donne ensuite progressivement de l'air 
ei de la lumière. C'est du reste le même système qu'on 
emploie en partie pour faire des plantes dites « rema- 
niées i) avec celles cultivées en carrés, dites plantes 
de (( pots enterrés )). 

Quand on déplante un carré pour l'expédition, on 
y trouve en général trois tailles de plantes, suivant 
la façon dont elles ont poussé ; mais il y en a. en outre, 
quelques autres qui sont trop fortes ou trop faibles pour 
assortir aux tailles que l'on cherche. Atin de ne pas 
laisser quelques centaines de plantes ainsi épar- 
pillées sur une grande surface, on les déplante, on 
les rempote dans des pots plus grands, on les met en 
serre et, une fois racinées. elles sont mises dehors 
sous abri, si c'est au printemps; en sorre froide, si 
c'est à l'automne; elle constituent les Phœnia - rema- 
niés » caractérisés par un aspect plus élancé que 
ceux toujours élevés en plein air, puisque leurs pre- 
mières feuilles ou poussé en serre et les suivantes ;i 
l'ombre sous abri. 

Telles sont les grandes lignes de cette culture, de- 
venue une des principales du littoral. On voit que, si 
elle n'est pas très délicate, elle exige, comme bien 
d'autres, une assez grande somme de patience, ce qui 
est d'ailleurs fréquent dans la pratique de l'horti- 
culture, 

A. POTTIEB FILS. 



Revue des publications 

L attention appelée en Espagne sur les progrès horti 
cotes. — Il est a regretter que les horticulteurs français ne 
so mettent pas plus rapidement au courant des progrès qui 
s'accomplissent à l'étranger, en Amérique et en Allemagne 
notamment, dans le forçage des plantes. Mais il est intéres 
saut de constater que la presse horticole fait tousses efforts 
pour les leur signaler. Ainsi notro confrère espagnol El Jar 
din, s'exprime en ces ternies, relativement à l'influence 'le 
l'électricité sur la végétation, et au forçage par lit lu i : 

<< Le Gardeners' Chronicle a publié un article de fond sur 
l'importance qu'ont les expériences scientifiques peur aider 
au progrès de la culture, appuyant l'idée de créer un centre 
scientifique d'études, près duquel se renseigneraient ceux la 
mêmes qui onl intérêt à recueillir les avantages qui en 
résulteraient, mettant à sa tète, par exemple, une personalité 
scientifique qui s'emploierait exclusivement à essayer île 
résoudre les problèmes poses. Notre confrère se plaint à i e 
sujet de ce qu'en Angleterre personne n'a t'ait d'expérience 

d'éclairage 'les plantes forcées avec la lumière électriq u 

autres lumières artificielles, et de ce quêtes commerçants 
ne sortent pas de la routine habituelle, quoique cependant ils 
en voient l'ul ilité immédiate, et qu'ils donnent comme '-musc 
que les jardiniers n'ont ni le temps ni les mo\eiis d eliectuor 
des recherches semblables. 

Cependant, il parait qu'il \ a plus de vingl ans, M. William 



LU J.UIWN 



REVUE DES PUBLICATIONS 



31 



Siemens obtint des résultats surprenants, et que dernière 
ment, aux Etats-Unis, le professeur llailoy, avail démontré 
que l'éclairage électrique donnait îles résultats pratiques, 
commercialement parlant, dans la récolte des Laitues par 
dos jouis brumeux, et quand on veut avancer la croissani e 
pour une date donnée. 

Un autre moyen pour faciliter le forçage a été donné der- 
nièrement par un professeur de l'Ecole d'Agriculture du 
Danemarck; il consiste à soumettre les plantes aux vapeurs 

de l'étner. Les plantes s nises à ce traitement laissent 

tomber leurs feuilles comme si elles avaient été gelées. Les 
meilleurs résultats s'obtiennent avec des Lilas à latin de l'été. 
L'éther retient alors la croissance végétative; puis, en don- 
nant une température modérée, les boutons se dilatent rapi- 
dement et peuventètre en fleurs vers le milieu de septembre. 

M. Frantz Ledien, du Jardin Botanique de Dresde, a fait 
des expériences à ce sujet. M. Albert Maumené en a signalé 
les résultats dans Le Jardin, ou nous puisons les renseigne- 
ments que nous publions ci-après. » 

El Jardin entre ensuite dans les détails que nos lecteurs 
connaissent déjà, et exhorte l'horticulture espagnole à fane 
des essais. 

Caoutchouc de tourbe. L'Irlande serait, d'après le Garde- 
ners' Magazine, entrain de devenir un véritable klondyke... 
pour les fabricants de caoutchouc. Un savant a découvert, 
parait-il, qu'il est possible et même facile de tirer une 
notable proportion d'excellente gomme élastique des couches 
de tourbe végétale qui recouvrent de grandes étendues du 
sol de la « verte Erin ». On évalue la surface à exploiter à 
environ 12.000 hectares, auxquels il faut ajouter prés de 
10.000 hectares en Ecosse. Le caoutchouc extrait de cette 
tourbe présenterait une telle résistance à l'action prolongée 
de l'eau salée, que l'on songe à l'utiliser comme isolateur 
des Câbles transatlantiques. 

La culture delà Violette dans le midi. — M. Kené Mallet, 
dans la Revue générale de V Agriculture, a écrit un article 
sur la culture des Violettes. Quelquefois, dit l'auteur, et sur- 
tout dans le Midi, on cultive la Violette comme piaule 
annuelle. Mais, dans la plupart des cas, on conserve les touffes 
pendant deux ou trois ans. Après la première récolte que 
l'on fait en avril ou mai, on a soin de sarcler les lignes ; on 
évite d'arroser. Dans le milieu du mois d'août, on coupe les 
feuilles pour faire rebourgeonner les liges et on donne quel- 
ques arrosages. Les jeunes pousses se forment dans le 
milieu du mois de septembre. On répand des engrais que 
l'un compose avec des superphosphates, du sang desséché 
du sulfate de fer et du sulfate de potasse. D'une manière 
générale, il faut un engrais riche en azote et facilement assi- 
milable. La floraison d'automne est surtout abondante chez 
les jeunes plantes. 

A la lin de décembre, on couvre les Violettes avec des 
abris de bruyère qui ont 2 mètres à 2"5o de largeur. Ces 
claies coûtent environ i franc; elles peuvent couvrir hori- 
zontalement 5 mètres carrés et elles ont une durée de cinq 
années. 

Pour les envois à Paris, on forme de grosses bottes ayanl 
80 à lin fleurs et une trentaine de feuilles. Pour les autres 
marches, on ne met dans les bouquets que 35 à 50 tleurs el 
lia 2o feuilles. Les ouvrières cueillent et bottellent environ 
300 bouquets par jour: elles reçoivent comme salaire 1 franc 
par lue bouquets, Si l'on tient compte que l'hectare renferme 
environ 50.000 touffes et que celles-ci produisent 25 à 50 fleurs, 
on voit que le revenu est considérable sans que la dépense 
soii bien grande. 

Des sférlnes miraculeuses. — Une nouvelle sensationnelle 
occupe toute la presse agricole italienne. Il s'agit d'un nouvel 
engrais chimique peur . nvelopper les graines de Blé desl 
nées aux semis el qui, prenant alors une forme sphérique' 
a reçu lo nom de sférine. L'inventeur esl un agriculteur' 
M. Croppi do l'nrli qui assure, d'après ses expériences 
répétées, pouvoir obtenir une récolle moyenne de 75 quin 
taux de blé par hectare sans employer d'autres engrais. Les 
sférines eu graines enveloppées de la dite préparation 
devraient être placées a la distance de 20 a 25 centimètres 
l'une de l'autre ei le produit moyen serait <le 20 épis pai 
sférvne portant chacun 50 graines, par exception, on pour 



rait obtenir de chac î un maximum de 32 épis de 66 gi aires. 

La Rivista agricola romana, dans un article dû à son 
Directeur. M. Poggi, en reproduisant les diverses opinions à 
cesujet, quelques-unes trop optimistes et d'autres excessive- 
ment pessimistes, l'ail un peu d'histoire rétrospective et rap- 
pelle que Palladius, Collumelle, Virgile, connaissaient la pra- 
tique d'envelopper les graines dans du nitre et de l'huile; 
qu'aux temps de Néron oh apporta a Rome, de l'Afrique, un 
pied do Blé avec 300 épis; qu'en Is44, d'une seule graine on 
obtinl 125 épis, selon une publication imprimée par MM. les 
frère Zavale, à Turin; qu'en 1841, on présenta à la Famille 
Royale, à Racconigi, deux pieds de Blé portanl l'un 115 et 
l'autre 145 épis, etc. 

M. Poggi, comme les autres auteurs sur la question, s'en 
rapporte aux expériences qui vont être faites en bon nombre 
et surtout à celles entreprises par le Ministre de l'Agricul- 
ture, qui a prescrit qu'il en soit semé, de ces sférines, 
li quintaux. Il fait cependant observer que le mode de pré- 
paration des sférines repond en quelque sorti' à l'opération 
connue en France sous le nom de pralinage et qui consiste 
à baigner les graines jusqu'à ce qu'elles aient absorbé le 
liquide-engrais, inventé par M. Buton, au dixième de leur 
volume, el que les expériences à l'Ecole d'Agriculture 
deGrignon, auraient donné non pas de miraculeux résultats, 
mais une augmentation satisfaisante du produit pour le Blé, 
la Betterave, les Pommes de terre, les prairies, la viticul- 
ture et le jardinage, l.esiuèmes expériences auraient été faites 
avec l'engrais Buton en Italie, et l'auteur se réserve de s'en 
occuper au plus tôt. N. Seveki. 

Un nouveau Bananier [Musa imperialis). — Le Bulletin 
de la Société d'Horticulture de Toscane contient un article 
de M. Sprenger sur un nouveau Bananier, qu'il a reçu de la 
colonie allemande du Cameroun, située en pleine Afrique 
tropicale. 

■<• Ce beau Musa, dit M. Sprenger, surpasse tout ce que 
nous connaissons, et sera d'une très grande utilité pour nos 
jardins. 1res robuste dans son pays durant la saison des 
pluies, il se repose ensuite et sort à peine de terre pendant 
la grande période sèche, ce qui indique la cultura qu'on doit 
lui donner en Europe, où ces plantes seront mises en végé- 
tation pendant la belle saison, c'est-à-dire au printemps et en 
été, ainsi qu'au repos pendant l'hiver. Le Musa imperialis 
est spontané parmi les broussailles des montagnes et des 
collines du Cameroun. Il sort do terre aux premières pluies, 
végète rapidement, fleurit, mûrit ses graines et se repose 
après les grandes chaleurs de l'été tropical. 11 appartient au 
type bien connu des M. Ensete de l'Abyssinie et est aussi 
un peu voisin du M. religiosa ou M. Fétiche. Le M. impe- 
rialis possède un rhizome souterrain vivace et porte une 
rosette de feuilles énormes el très belles, un peu lancéolées 
et de couleur vert émeraude, très jolie. Il fleurit facilement 
dans le midi de l'Italie. Les graines sont de formes sembla- 
bles à celles du M. Ensete, mais plus petites, noires avec 
un œil blanc. Le M. imperialis végète bien en pleine terre, 
même à l'ombre, mais il demande un terrain humide et pro- 
fond, beaucoup d'engrais et beaucoup d'eau. C'est une très 
belle nouveauté que l'on rencontrera bientôt dans lout jardin 
bien tenu. Son rhizome souterrain permettra de la conserver 
facilement comme cela se pratique pour les Erytlirines ••. 

Le séchage des fruits. — La Revue des Cultures colo- 
niales publie les conclusions suivantes d'un travail fait par 
M. Udale. pour le « YVorcestershire Counly Council », sur le 
séchage des fruits : 

1 Le fruit mûr sèche plus rapidement que le fruit non 
mùr, ce dernier devant être soumis au procédé pendant plu- 
sieurs heures de plus et étant par conséquent plus coûteux 
à produire; 

« 2 Le huit non mùr perd un plus fort pourcentage de son 
poids pendant le séchage et n'est pas de bel aspect quand il 

esl sec; 

■■ :; Les fruits les plus gros dune espèce ou dune variété 
produisent les plus belles formes sèches d'une cerl 
variété mi sorte ,■, erciale; 

" 't° Les petits échantillons de la mémo variété de rruits ou 

de légumes se, hent [.lus vite que les gri - spéi m,, eus; 

«5 Les fruits à noyaux, tels que les Prunes, les Cerises, etc., 
doivent être expnses d'abord à une température basse pin- 



32 



r.K JARDIN — SOCIETE NATIONALE l> m iHTIi.l'l.n Kl: DE FRANCE. E»i:I.n ■<;!! AI'MMC 



dant plusieurs heures; au fur ef à suie que l'évapora- 

linji se l'ait. la température < 1 ■ > i t s'élever graduellement; 

«6 Les Pommes et les légumes peuvent être 'l temenl 

soumis à une température i lérémenl élevée el l'évapora- 

tion peut être terminée a une température plus basse; 

■ i Les fruits à noyaux doivent être placés sur les i 
avec le pédoncule au-dessus ; 

« 8" Les fruits île même taille doivent être placés ->ur le 
même plateau et il ne faut pas mélanger les petits et les gros 

fruits; 

«9° Les Pommes et les Poires doivent être immergées 
dans une faillie solution d'eau et de sel immédiatement après 
qu'elles ont été pelées, une once de sel pour trois quarts 
d'eau ; si on les laisse exposées à l'air, elles se décolorent 
rapidement, 

M. Udale pense enfin que le séchage îles Prunes devrait 
devenir une véritable industrie en Angleterre. 



Société Nationale d'Horticulture de France 

Séance du 9 janvier Î903 

Comité des Orchidées. — La présentation la plus intéres- 
sante de la séance a en lieu au sein de ce comité; elle con- 
sistait en hybrides nouveaux, apportés par M. Louis Caml. 
jardinier de M. Fournier, le distingué amateur de Marseille : 
Cypripedium Boxalli X Hallieri , remarquable par son 
pavillon à grosses macules ; C. callosum x Charlesioorthii, 
a\ ant fleuri dès la 2* année de semis, à pavillon bien ouvert 
el bien coloré; C. Boxalli X exul, plus llorifère que le 
C exul; C. Curtisii X Barrisiamim superbum, franchement 
intermédiaire entre les deux parents; C. Chapmannii var. 
Louis Fournier, nain à très grande fleur joliment raye e1 
colorée; un pied de cette dernière obtention a produit une 
Heur sans pavillon; et enfin un Lœlio-Cattleya hybride de 
T.celia elegans el de Cattleya intermedia, qui a fleuri 3 fois 
dans la même année; la fleur est plus grande que celle du 
Ç. intermedia. 

Comité de culture potagère. — La maison Vilmorin pré- 
sentait, de la part d'un de ses clients, une magnifique bol le 
de l 'issenlit amélioré à cozur plein en « Barbe de Capucin. I ,e 
semis a eu lieu en avril, la plantation en cave a été effectuée 
le 22 décembre; on récolte, depuis le s janvier, sur des 
racines aussi grosses que celles de la Witloof, de la « Barbe . 
d'une belle longueur, d'un beau jaune, el d'un goûl excel- 
lent. 

Les premières Fraises Marguerite ont fait leur apparition 
avec de beaux pieds pourvus de gros et jolis (ruits, apportés 
par M. Guéry, de Sarcelles. Rappelons, à ce propos, qu'il 
est loul à fait inutile d'appeler cette variété Marguerite 
Lebretôn; ce dernier nom est celui de son obtenteur. 

J.-L'r. Favard. 



BIBLIOGRAPHIE 

Traité pratique de multiplication des végétaux, pour l'orne- 
mentation des parcs et jardins et d'arboriculture fruitière, 
par Dochefdelayille, 1 vol. de 1511 pages avec 17"i figuras 
cartonné toile, prix ï fr. 50, franco 2 fr. su (Corboz e1 Cie 
édileurs). 

Co n'est pas précisément un ouvrage général sur la multi- 
plication des plantes qu'a sans doute voulu écrire l'auteur 
puisque les notions sur les procédés de multiplication et la 
façon de les protéger ne sont pas abordées, comme c'est le 
cas dans les ouvrages qui existent déjà. 

Par contre, le détail de la multiplication et de l'élevage 
de la majorité dos végétaux d'ornement (de plein air el de 
serre) et des arbres fruitiers y est traité d'une façon assez 
détaillée, l'.'est un livre que le praticien el le commençant 
doivent avoir dans leur bibliothèque el qu'ils consulteront 
avec profit, car il est d'un praticien. Cette considération 
fait excuser les fautes assez nombreuses de nomenclature 
qui mit dû échapper dans celte édition, mais qu'il sera 
loisible de corriger lors d'une nouvelle édition. 



L'Hérédité acquise, ses conséquences horticoles, agricoles et 
médicales (Collection Scientia), par M. J. Costantin, 1 vol. 
cartonné de 86 pages, prix 2 fr.; franco 2 fr. 20. 

Cette publication, qui fait partie d'une série fort înl ■ 

saute de in igraphies, est destinée à tenir au courant d< s 

découvertes de la science au fur et à mesure qu'elles se pro- 
duisent, les personnes qui ne doivent pas \ rester étranf 

Dans ce travail, M. Costantin a abordé avec l'autorité que 
l'un sait la question si important de l'Hérédité. L'intérêt 

Il ique et pratique de celte question est très grand ; I Bgri 

cultuer et l'horticulteur ne sauraient en négliger l'étude. 

Nous ne commenterons pas les textes de M. Costantin, 
il suffira de citer seulement deux titres de chapitres ; Hérédité 
dans la reproduction asexuée; transformisme expérimental 
et agronomique; origine et progrès il i lion artificielle, 

pour doiinor une idée suffisante des questions importa 
qui y ont été abordées, car nous on affaiblirions la portée. 

Les citoyens utiles, par Gabriel Viai d, préfai e de Georges 

Bruant, l'ne bmel le e:: pages. Prix : 1 flanc. — Dans 

cette élude, dédiée à François René Binant, les plus hautes 
questions philosophiques et sociales sont abordées. « Le 

grand principe do la loi de conservati le l'énergie, dit 

fort bien M. Georges Bruant, la loi de l'évolution des arts, 
les découvertes les plus récentes de l'astrophysique, les 
rapports de toutes les sciences avec la végétation des 
plantes, la fabrication des éléments végétaux, l'utilisation di s 
aliments, et par dessus tout la mise en honneur du travail, 
le grand moralisateur de loutes les existences, devenant la 
santé, la loi, la raison d'être de la vie. » 

Cette citation de la préfacecaractérise bien le contenu de i Lie 
plaquette, qui mérite d'être lue, surtout par ceux qui pensent. 

Note sur l'incision annulaire et différentes opérations similaires 
efficacement pratiquées, dans la culture des Raisins de table, par 
François Charmeux. Brochure de lu pages et il figures 
dessinées par l'auteur, fr. 7ô franco ofr. 85. 

René li \\ mono. 

Correspondance ( I 



Rép. à /.'. /■'. (Epernay). — Nous publierons prochaine 
mont un article sur cette question fort intéressante peur les 
horticulteurs. 

Définition des termes basse-tige et haute tige. — Rép. à 
M. F. /'. à M. [Loire-Inférieure). — Non, la différence ne 

réside pas dans ce que vous croyez. In arbre liasse-lige e-i 

un ailne dont la greffe a été posée bas; il en résulte que la 

tête (le branchage) de cet arbre est relativement basse, el 
que. par conséquent, son tronc est court. C'est l'inverse 

pour l'arbre haute-tige. Ce Sont doue la deux formes indé- 
pendantes l'une de l'autre, 'l'ouïes deux seul greffées sur les 
mêmes espèces do sujets; il u'\ a aucun rapport entre les 
séries choisies el les formes. L'n arbre fruitier basse-tige 
peut avoir de 50 centimètres à i 50 de hauteur de tronc. Les 
hauteurs supérieures sont des hautes-tiges. 

Bleuissement des Hortensias. — Rép. à M. '-.e V. Eurt 
Voici un excellent moyen: 1 Incorporez, à la terre de rempo- 
tage, un dixième d'ardoise pilée, el mettez, au fond des pots, 
une petite couche de morceaux d'alun (environ 100 grammes 
pour un pol de b'i centimètres de diamètre). 2 Arrosez, pon- 
dant le cours >\c la végétation, et surtout un peu avant la 

formation des (leurs, mais pas plus dune luis par semaine, 
avec de l'eau contenant du sulfate de fera raison de 3 à 
i grammes par litre. 

Si les Hortensias sont en pleine terre, on incorpore au 
sol l'ardoise pilée par un labour profond, el on arrose le sol 
avec ce môme sulfate de fer, à raison de li à 10 grammes 
par litre. 

Cube/, la terre du massif où sont plantés vos 30 ou W Hor- 
tensias forts, prenez le dixième du volume, el vous aurez la 
proportion d'ardoise pilée à introduire. Quant a la proportion 
de suif. de de fer a se procurer, elle est très variable, puis- 
qu'elle dépend des arrosements, selon les chaleurs. Achetez- 
en L00 Kilos, il vous reviendra inoins cher. 

iii Peur i. .nies demandes de renseignements, joindre un timbre 
de Ofr. lé peur chaque question différente, afin de noua couvrir 
des Irais d envol a nos collaborateurs. Pour obtenir la réponse par 
ettre, envoyer fr.75en timbres-poste. Joindre la bande du Journal. 



N° 383 



LE JARDIN 



5 Février 1903 



Nouvelles horticoles 

Mérite agricole. — Par décret et arrêté en date du 
25 janvier 1903, la décoration du Mérite agricole a été 
ci inférée aux personnes ci-après désignées, dont les 
noms intéressent l'horticulture : 

Officiers. — MM. Brémond (Louis-Joseph), horticulteur, 
ancien maire d'Ollioules (Var); Moynet (Louis-Remy), horti- 
culteur à Paris; Pabst (Camille), ingénieur agronome : publi- 
ciste agricole à Paris. 

Chevaliers : MM. Chénior (Henri), négociant-fleuriste, 
syndic de la Chambre syndicale des fleuristes à Paris; 
Dailleux (Etienne), conservateur et professeur d'horticulture 
du jardin de Larry . près Dijon (Cùte-d'Or); Deschamps 
(Victor-Félix), jardinier-maraîcher à Créteil (Seine); Dioley 
(Adolphe) ancien instituteur, arboriculteur à Aillevilliers 
(Haute-Saône); Dolat (Jean-Baptiste- Auguste), propriétaire à 
Crocq (Creuse) ; Dufresne(Pierre-Franeois-Armand), membre 
fondateur de la société d'horticulture de Neuilly, ù Neully- 
sur-Seine; Dumontier (Eugène-Jean-Baptiste), horticulteur 
à Nogent-sui-Marno (Seine); Fichot (Jean-Louis), maire et 
président de la Société d'horticulture de Neuilly-Plaisanco 
(Seine-et-Oise); Focquereau-Lenfant (Jean-Baptiste), pépinié- 
riste à Angers (Maine et-Loire) ; Froment (Alexandre), jar- 
dinier à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise) ; (ïautier 
(Jules-Henri), jardinier à Neuilly-sur-Seine; Goyet (Claude), 
jardinier chef chez M. A. Truffant, à Versailles Seine-et- 
Oise); Guérin (Clément-Louis), viticulteur et arboriculteur à 
Sannois (Seine-et-Oise); Latour (Alphonse), trésorier delà 
Société d'horticulture de la Dordogne à Périgueux; Musso 
(Jean-Baptiste), horticulteur paysagiste à Nice (Alpes-Mari- 
times); Sarrien (Pierre-Joseph-Bumaini , ancien professeur 
d'arboriculture, maire do Saint- Mamet (Haute-Garonne); Sou- 
lard (François-Marie), champignoniste au Petit-Ivry (Seine). 

Graines offertes par le Muséum d'histoire naturelle. — 

Nous avons reçu l'Index seminum in hortis musei 
parisiensis. Cette liste, spéciale aux espèces botaniques 
possédées par le Muséum, en comprend environ iOO, 
dont les graines (récolte de 1902) sont spécialement des- 
tinées aux jardins botaniques et jardins d'essais. Les 
demandes doivent être adressées à M. Costantin, pro- 
fesseur, sans aucun retard. 

Le voyage de M. D. Bois. — Notre collaborateur et ami 
M. Bois continue son voyage en Indo-Chine dans les 
meilleures conditions, et nous sommes heureux d'an- 
noncer qu'il a été nommé président du groupe II de 
l'Exposition d'Hanoï. Entre temps, M. Bois se livre, 
sous la protection d'une escorte qu'a bien voulu lui 
fournir M. le Gouverneur général de l'Indo-Chine, à de 
fructueuses herborisations. Son herbier comprend, des 
à présent, 450 numéros. A l'heure où paraissent ces 
lignes, M. Bois doit excursionner à Java. 

Plantes mises en distribution par le Jardin Colonial. — La 

liste de ces plantes vient de paraître. Ces plantes sont 
destinées aux Jardins d'Essais des Colonies françaises. 
Les chefs de service d'Agriculture font choix de celles 
qui manquent dans la colonie et retournent les demandes 
au Ministre des Colonies. Pendant tout le cours de la 
belle saison, des envois sont faits pour donner satisfac- 
tion à ces demandes. 

Parmi les plantes offertes, signalons 29 variétés de 
Bananiers de Java, du Brésil, de la Réunion et des 
Canaries ; une collection des meilleures Oranges d'Aus- 
tralie et du Brésil, une autre, des variétés les plus 
riches de Canne à sucre, une autre encore de tous les 
Caféiers cultivés, puis les l'alaqm ' n m, filantes a gutta 
percha de la Malaisie, les Ipécas, dont une espèce, le 
Richardsonia scabra, est introduite pour la première 
lois en Europe, les Jaborandi dont le produit, la pilo- 
carpine, est si recherché en médecine, etc. 



Demande d'entrée en franchise des légumes et fruits de 
Tunisie. — La Société d'horticulture [de Tunisie vient 
d'adresser a la Chambre des députés une pétition pour 
demander l'entrée en franchise, en France, des 
légumes et fruits provenant de la Régence. Actuel- 
lement, les céréales les animaux d'élevage, et divers 
autres produits agricoles jouissent de cette franchise. 
Par contre, paient des droits(par 1000 kilos) : leslégumes 
verts, 60 fr.; Raisins frais, 80 fr.; Oranges et Citrons, 
50 fr. ; Mandarines, 100 fr. Les pétitionnaires considèrent 
que cette situation estdangercuse pour l'avenir du peu- 
plement français en Tunisie, car les cultures maraî- 
chères et fruitières sont, disent-ils, le seul moyen effi- 
cace, accessible aux petits capitalistes, de favoriser la 
colonisation. Les quantités admissibles sont (en kilos) 
pour les légumes frais, 500.000 ; Pommes de terre, 
1.(100.000; Melons et Pastèques, 10.000; Raisins frais, 
200.000; Oranges, 500.000; Citons, 300.000; Mandarines, 
.",00.000; antres fruils, 200,000. Le tout représente une 
valeur d'environ 550.000 francs. 

Pour prémunir le Gouvernement français contre tout 
danger de fraude qui consisterait à faire passer par la 
Tunisie des marchandises étrangères similaires à celles 
pour lesquelles la franchise est demandée en France, on 
pourrait, dit la pétition, appliquer aux dites marchan- 
dises. Oranges, Citrons et Mandarines — non compris 
les légumes et Raisins frais dont l'entrée est actuelle- 
ment prohibée — lors de leur introduction dans la 
Régence, les droits de douane métropolitains. 

Vente directe en commun des produits horticoles. — La 

Société l'ro OrticoUura de Milan vient de fonder une 
société coopérative entre les producteurs italiens pour 
le commerce des légumes et des fruits. Il s'agit parti- 
culièrement do soustraire le commerce horticole aux 
nombreux intermédiaires qui occupent les marchés, et 
de vendre directement en Italie et à l'étranger. La 
nouvelle coopérative se propose de créer des filiales 
partout où il y aura un certain nombre d'adhésions. 
L'Agricultura moderna donne, à ce propos, un aperçu 
des organisations horticoles qui, en Toscane, se pro- 
posent aussi le même but. Ces Sociétés prennent le 
nom d'Union des producteurs, et celles qui fonctionnent 
déjà aux alentours de Florence, fondées par M. le Pro- 
fesseurGai Montanelli, directeurde lachaire ambulante 
d'Agriculture, donnent des résultats satisfaisants. Pour 
l'exportation, ces Unions ont passé des contrats avec 
la maison Weinhagen, de Berlin, et, pour le moment, 
c'est ce qu'il fallait faire, car les propriétaires produc- 
teurs n'étant pas versés dans ce genre de commerce, 
qui demande une expérience et des connaissances 
spéciales, un essai de vente directe à l'étranger aurait 
pu leur coûter cher et les décourager dès le début de 
leur entreprise (N. S.). 

Vulgarisation des machines agricoles de provenance fran- 
çaise. — Le Syndicat d'initiative qui a entrepris cette 
vulgarisation a créé un organe mensuel, Les Nouvelles 
agricoles, spécialement destiné à poursuivre les reven- 
dications des industriels français. Souhaitons bonne 
chance à notre nouveau confrère. 

Le Congrès de l'alcool. — Le Congrès des études écono- 
miques pour l'emploi industriel de l'alcool se tiendra a 
Paris du 11 au 17 mars prochain, pendant le Concours 
géaéral agricole. M. Vïger, sénateur, ancien ministre 
île l'Agriculture et président de la S. N. II. F., a été 
appelé, par M. Mougeot. à la présidence de ce Congrès. 

Les vice-présidents sont : MM. Dujardin-Beaumetz et 
Klotz, députés. Parmi les membres, figurent : MM. Léon 
Vassillière, Rives, Darracq, Barbier, Boverat, Petit, etc. 



34 



Ll: JAH1HN — NOUVELLES HrmTH ■ IL1 



National Chrvsanthemum Society. — II résulte des rap- 
ports tus à l'Assemblée générale de laN. C. S., qi 
situation de cette société esl très florissante. Le nom lire 
des membres est de 645, plus 77 adhérents nouvelle- 
ment inscrits,; celui des sociétés affiliées esl de 
Le comité floral a attribué, en L902, 60 certificats de 
mérite de première classe et 8 recommandations. 

Nouvelle édition du catalogue hand-list) des arbres et 
arbustes de Kew. — Celte nouvelle édition, à laque 
direction des jardins de K.ev\ a apporté des soins parti- 

rs, vient de, paraître en un seul volume lapre re 

nprenait deux), de 800 pages, vendu franco 1 1b 
par l'administration des jardins de Kow. 

Celle publication vient bien à poinl pour faire cesser 
le si grand nombre de confusions que l'on constaté 
t r0 p fréquemmenl dans la nomenclature des arbres et 
arbustes d'ornement. Elle indique, eu effet, avec un soin 
scrupuleux toutes les formes qui ont pu être observées, 
rectifie I i ■ mplète les synonymes, et mentionne Imites 
les espèces i i variétés les plus récemment introduites. 
Elle sera donc d'un grand secours aux pépiniéristes., 
auprès desquels elle mérite de faire autorité pour 
l'étiquetage et les catalogues. 

Renseignements gratuits à la station d'essais des machines 
agricoles. — Un service gratuit de renseignements con- 
cernant Imites les questions se rattachant au génie rural 
, hydraulique, constructions) a été organisé 
ais de machines depuis le 1 er janvier L903". 
l'n L903, les essais ont porté sur 72 machines et 
appareils, qui on1 nécessité 625 expériences. Depuis sa 

[oridal cette station a expérimenté 378 machines 

ce qui a nécessité 8.243 expériences. 
, station d'essais de machines, qui dépend de L'Ins- 
national agronomique et esl dirigée par M. Max. 
Rin^elmann, est située à Paris, rue Jeûner, n° 47. 

Enseignement de l'Agriculture coloniale. — Une Ci 
rence sur ce sujet a été faite le 21 janvier dernii 
l'hôtel des Sociétés savantes et sous le patronage de la 
mir l'avancement des sciences, par notre dis- 
tingué collaborateur M. J. Dybwoski. Le conférencier 
a examine, avec la compétence qu'on lui connu il 
qui avait été fait jusqu'à présent et ce qu'il convien- 
drait de faire dorénavant. Il se dégage de celle con- 
ci ,que les futurs agriculteurs coloniaux nedoivent 
pas être choisis parmi ceux dont les aptitudes soûl 
is et qui n'ont pas réussi dans la métropole* 

s dans le groupe des gens intelligents e1 d'initiative. 

levronl être préparés par des études sur l'agri- 
;énérale, par celles [dus spéciales sur l'agricul- 
îure coloniale enseignées a L'Ecole supérieure d'agricuU 
ture coloniale et enfin par un stage dans un des jardins 
di la colonie dans laquelle ils désirent se 
r. — (A. M. 
Progrès en Allemagne, du forçage par l'éther. — M. V 
mené a reçu de M. Franz Ledien, inspecteur des Jardins 
royaux de Dresde et dont le Jardin a relaie les 
riences pratiques de forçage par l'éther i . une 

tive à la continuation delà mise en pratique de ,•!■ 
pri Ci dé nouveau. Nous en détachons le passage sui- 
vant : 
« 1, es résultats du traitement par l'éther sonl ires brillai tê 

année. Nous pouvons vraiment dire que i 

m lient en main ce proi édé dans son application pratiqué 
et que nous connaissons la mesure do son emploi. 

appréciations de M. Johannsen ont subi quelques 
modifications au cours de nos expériences. Ces modifications 
portent sur le dosage de l'éther, la température de foi 
la durée de l'influence enivrante do l'éther, les frais du Irai? 
(1) leJardin, 1902, 123, 124, 312. 



le, m ni. l'effii ,, té du froid artificiel, la manière dont so 

les différentes sortes de Lilas, la compara 
entre l'action du chloroforme el celle de l'éther, l'aro 
avei d 'i béi isée, etc. Mai s, i i n'a 

pas varié : l'horticulture pratique a gagm un moyen auxi- 
nouveau el Important, par le fait de l'invention de 
M. Johannsen I 

A pari les essais tentés par M. Aymard, de Montpellier, 

nous ne sachons pas que des expériences analogues 

jusqu'ici été organisées en France. N'est-il pas 

affligeant de constater, chez nos foiceurs, une inertie 

aussi préjudiciable à leurs intérê 

Développement du commerce des fruits en Angleterre. 

— Le commerce des fruits frais parait se développer 
en Angleterre, les demandes étant nombreuses cl la 
clientèle s'augmentâni rapidement. Les Fruits de France, 
plus favorisés par le climat, arrivent sur les marchés 
anglais avant que les produits de la culture indigène 
ut a l'étal de maturité. 

D'autre part, les City Xeios signalent les bons effets 
nus par un syndicat qui s'est constitué à Brest en 
vue de la venledes Fraises à Manchester et dans d'autres 
grandes villes du Nord, comme Leeds et Birmingham; 
ndicat assurerai l'expédition journalière a 1*1 y- 
moutli de ses produits et, se taisant renseigner télégra- 
phiquement sur les prix cotés dans les divers marches, 
les dirigerait sur la place où la vente paraîtrait la plus 
avantageuse. Ce procédé aurait, parait-il, réussi a lui 
assurer le succès au détriment de la production locale. 
Ces) ce que le Jardina, relate dans la chronique d'un 
précédent numéro. 

Les fruits exotiques (Bananes, Oranges, etc.), très 
recherchés en Angleterre, pourraient, semble-t-il, faire 
l'objet de ventes au profit de l'Algérie el de la Tunisie. 

De rensei moments fournis par le consul de France, il 
te que des efforts seraient poursuivis pour faire de 
Manchester lin vaste marché de fruits exotiques destinés 
au nord-ouest de l'Angleterre. Deux compagnies se 
seraient fondées pour recevoir direciemenl les fruils 
de- |m les orientales. 

N,,s ports de l'Afrique du Nord sont actuellement, par 
le Ship Canal », en communication directe et régulière 
avec Manchester; peut-être les producteurs algériens 
pourraient-ils étudier les moyens de .s'organiser en vue 
de l'envoi de leurs produits sur les marchés du nord 
de l'Angleterre. 

De toute façon, lisons-nous à ce sujet dans la, Feuille 
d'Informations du Ministre de l'Agriculture, les tenta- 
tives isoires ne sont pas destinées, en Angleterre, à 
suivies de succès; c'estpar l'association que nos 
producteurs peuvent faire face aux dépenses iné\ i tables 
qu'entraîne la nécessité d'étendre, ou au moins de cou- 
er la place qu'ils tiennent sur les marchés des 
es \ illes du ltos aume-Uni. 

Le nouveau « Trèfle » belge. — Le groupement des 
quatre personnalités qui ont donné tant do lustre au 
journalisme horticole belge vers la fin du siècle : 
Huile, l'ynaert, Rodigas, Burvenich, avait été sur- 
iné le «Trèfle à quatre feuilles». A l'occasion 
i. ce fait, que M. Burvenich, dernier survivant du 
Trèfle, vient d'être appelé par le Cercle d'arboriculture 
de I and, à la direction de son Bulletin — ce dont nous 
nous empressons de le féliciter, — M. le D r Masiers, 
directeur du Gardeners'Chronicle, a trouve un joli 
moi : i, Si le monde horticole, écrit-il a M. Burvenich, a 
longtemps et beaucoup admire le Trèfle à quatre feuilles, 
qui est une rareté, le Trèfle mouophylle est encore plus 
rare, et nous espérons le conserver longtemps. » 



LE JARDIN 



NOUVELLES HORTICOLES 



35 



Petites nouvelles 

Pararrôtédu Ministre de l'agriculture du 19 décembre 1902, 
M. Bertellemol (Louis), docteur on droit, diplômé de l'école 
des sciences politiques, est nommé secrétaire particulier du 
cabinet du Ministre. 

Le cours d'Arboriculture fruitière de la ville <lo Tirenoble. 
professé par M. Allemand s'est ouvert le troisième dimanche 
de janvier, et sera continué tous les dimanches, pendant les 
mois de février et mars, pour les opérations de la première 
série (Taille d'hiver). Il sera onsuito repris en mai et continue 
jusqu'en juin, pour les opérations de la deuxième série 
(Ebourgeonnement, pincement et palissage.) 

Le nouveau ministère de l'Agriculture du Transvaal vient 
de créer un bulletin périodique. The Transvaal Agricultural 
Journal, alin d'aider à l'organisation de la mise en valeur 
intensive de cette contrée. Les renseignements qu'il contiendra 
s'adresseront aussi bien aux botanistes et aux horticulteurs 
qu'aux agriculteurs. 

Renseignement à l'adresse des producteurs français et 
algériens; le marché de Hambourg importe en moyenne, par 
an, 50 millions de kilos d'Oranges; les deux tiers sont de 
provenance italienne, venant en particulier de Messine; l'autre 
tiers vient d'Espagne. 

D'après la Reçue des Cultures coloniales, le Pinus longi- 
folia donne, dans les montagnes du nord de l'Inde, dans les 
vallées chaudes du Sikkim et dans les régions rocailleuses du 
Punjab, une térébenthine abondante et des déchets employés 
dans l'éclairage; dans le Sikkim, les feuilles brûlées donnent 
un charbon qui, mélangé à l'eau de riz, fournit de l'encre. 

Après la Nouvelle-Zélande, qui progresse beaucoup dans 
sa production fruitière, voici venir !a Tasmanie qui fait, de- 
puis quelques années, une importante culture de Pommiers. 
Londres a reçu en 1902, près de 130.000 hectolitres de Pommes. 
La production tasmanienne a été telle que, si elle avait eu 
des commandes, l'expédition aurait pu être double. En 1901, 
d'ailleurs, l'exportation totale avait atteint 2S0. 000 hectolitres, 
d'une valeur de plus de 5 millions de francs. 

Le tome XXI des Acta Horti Pctropolitani contient une 
description de nouvelles plantes de l'Altaï, par M. Krylow 
(avec 5 planches), une communication sur la flore transcas- 
pienne de M. Lipsky, etc. — M. W. Komarow vient d'être 
nommé Conservateur principal du Jardin botanique de Saint- 
Pétersbourg. 

11 y a quinze jours, tous les fleuristes du marché de la 
Madeleine, à Paris, assistaient à une revue d'un concert des 
Boulevards, dans laquelle une scène, avec le marché do la 
Madeleine pour décor, est consacrée à la bouquetière qui lit 
le voyage de Russie à bord du Montcalm. lors du voyage 
présidentiel. On peut juger des applaudissements qui ont 
accueilli Mlle Lise Bertho, la jolie interprète delà bouquetière, 
qui a été littéralement couverte de gerbes et de bouquets 
par les dames du marché. 

Nécrologie. — L'horticulture vient de faire une grande 
perte en la personne de M. Gilbert Nabonnand, le rosiériste 
bien connu, décédé, il y a quelques jours, dans son établisse- 
ment du Golfe-Juan, On doit à M. Nabonnand l'obtention d'une 
grande quautité de Roses, dont quelques-unes comme Paul 
Nabonnand, Papa Gontier, Général Schablikine, Isabelle 
Nabonnand, sont universellement connues et partout cultivées 
dans le Midi. 

— M. Hermann Wendland, le savant palmographo et bota. 
nisle allemand bien connu, est décédé le 12 janvier derner 
à lige 78 ans. Les travaux de H. Wendland sont considé- 
rables et font autorité. Un grand nombre d'espèces de tous 
genres portent son nom. Il a introduit, de Costa-Rica, VAn- 
tliiiriiiui Sclierzertanian. 

— Un décès qui a vivement impressionné l'horticulture 
parisienne est celui de M. Lange, fleuriste-décorateur, rue de 
Bourgogne, à Paris. M. Lange que n'était Agé que de 5G ans, 
est mort subitement, le 22 janvier, au moment même oi'i 
venait d'être annoncé, pour le jeudi suivant, le mariage de sa 
Bile avec le [ils de M. Charles Savart, arboriculteur à 
Bagnolet.Nous adressons nos vives et sincères condoléances 
à la veuve de M. Lange, ainsi qu'à sos enfants. 



Les nouveaux tarifs douaniers allemands 

Nous complétons aujourd'hui les renseignements que 
nous avons déjà donnés, dans les précédents numéros 
du Jardin, sur les nouveaux tarifs douaniers allemands, 
adoptés définitivement par le Reichstag. Voici les 
chiffres principalement intéressants pour l'horticulture 
par 100 kilos) : 

Fruits. Baisins frais ; 20 marks (25 francs). — Fruits non 
emballés : 1" du 20 novembre au 24 septembre, 2 m. 1/2 (3 fr. 25); 
en dehors de cette période, exempts. — Fruits emballés ; 
10 marks (15 fr.). Abricots : 10 marks (15 fr.). — Cerises : 
6 marks (7 fr. 50). — Autres fruits à noyau non dénommés : 
exempts. — I 'etits fruits (Groseilles, Mûres, Myrtilles, Eglan- 
tier, etc.: exempts. — Ananas. Caroubes, etc. : 4 marks (5 fr.). 
— Fraises : 20 marks (25 fr.). 

Arbres, arbustes, plantes, plants, boutures, etc., acecoii 
sans motte : 1" en pots. 30 marks (37 fr. 50) ; 2 sans pots, 
20 marks (25 fr.). — Cycas, touffes fraîches ou sèclies : 
250 marks (312 fr. 50). — Fiantes sèches et Graminées pour 
bouquets secs : exemptes. 

Bulbes d'Orchidées et de toutes plantes bulbeuses, Fleurs 
coupées, Graines de semence ; exemptes. 

Par l'examen de ces chiffres, il est aise de voir com- 
bien cette tarification a été mûrement étudiée ; une seule 
règle a présidé à son établissement : l'intérêt germanique 
immédiat, qui laisse entrer ce que les producteurs 
nationaux ne sont pas du tout en état de fournir aux 
consommateurs, mais ferme lourdement la porte à toute 
introduction qui pourrait les concurrencer, en si 
minime proportion que ce soit, et cela sans nul souci, ni 
îles relations de bon voisinage avec aucune puissance, 
ni de représailles possibles de l'une ou de l'autre. 

Il est a remarquer, en effet, que si la floriculture belge 
et la pépinière française sont durement frappées 
2.500 francs de droits pour un wagon de 10.000 kilos!), 
la production fruitière de l'Italie et celle de l'Autriehe- 
Ilongrie le sont sérieusement aussi. C'est donc la du 
protectionnisme dans toute son ampleur. 

Lesdits tarifs seront applicables à partir du 1 er jan- 
vier 1904. Toutefois, il convient peut-être de ne pas 
considérer l'Allemagne comme tout-à-fait perdue pour 
l'exportation horticole française. En effet, de par les 
clauses du traité de Francfort, la F'ranee jouit, en Alle- 
magne, du traitement de la nation la plus favorisée, et 
les traités de commerce entre l'Allemagne, d'une pari, 
et l'Angleterre, la Belgique, l'Autriche-Hongrie, l'Italie 
et la Russie d'autre part, expirent à la fin de cette 
année. Si donc, lors du renouvellement des traités de 
commerce avec ces nations, des concessions sont faites 
aux unes et aux autres, lesdites concessions seront 
applicables a la France de plein droit. D'autre part, le 
traité de Francfort expire à la fin de 1904. On voit donc 
que la porte est encore ouverte à une atténuation des 
conditions que le parti agrarien allemand cherche à 
imposer. 

Quoiqu'il en soit, il importe, que les représentants les - 
plus autorisés de l'horticulture française se placent à la 
tète d'un vaste mouvement de protestation, et que des 
doléances soient portées devant les pouvoirs publics. 
Cette lâche leur sera d'aulant plus facile que l'agricul- 
ture tout entière s'émeut, les céréales et l'élevage étant, 
eux aussi, gravement frappés. Nul doute que les corps 
constitués agricoles ne fassent entendre leur voix; il 
n'y aura qu'à se joindre à eux. 

Déjà, une réunion présidée parM. A. TrulTaut, premier 
vice-président de la Société nationale d'hoi ticulture et 
président de l'Union commerciale des horticulteurs 
et marchands-grainiers de Fiance, a eu lieu à ce sujet; 
elle sera suivie «le plusieurs autres, dans lesquelles des 
résolutions seront arrêtées. 



36 



LE JARDIN 



LES EXPÉDITIONS DE FLEURS COUPÉES \ L'ÉTRANGEB 



Les expéditions de fleurs coupées 

à l'étranger 

Pendant mon dernier voyage en Russie, j'ai pu cons- 
tater, non sans tristesse, que l'Italie cherche par Ions 
les moyens possibles, et arrive d'ailleurs en partie à 
nous supplanter pour la fourniture des fleurs naturelles 
coupées dans nombre de villes de Russie; certaines 
d'entre elles qui. il y a deux ou trois années recevaient 
tout leur approvisionnement do Paris, reçoivent main- 
tenant presque la totalité de leurs marchandises direc- 
tement de l'Italie. 11 y a là une grave menace pour 
l'avenir de noire commerce, et si lous les horticulteurs 
il expé liteurs français ne se préoccupent immédiate- 
ment de la question pendant qu'il en esl peut-être 
temps encore, il est a craindre que. bientôt ce com- 
merce n'existe plus qu'à l'état de souvenir, car, il n'y a 
pas à se faire d'illusions, déjà l'Italie s'est emparée 
complètement des marchés de l'Autriche. La ville de 
"Vienne seule, qui. il \ a quelque dix ans, prenait à 
Paris ou à Nice pour 400.000 francs environ de fleurs 
coupées, n'en consomme plus maintenant qu'à peine 
la dixième pallie, comprenant presque exclusivement 
du Lilas. On peut se demander d'où provient cet état 
de choses; il esl simple à expliquer. 

Avant la rupture des traités de commerce franco-ita- 
liens, loute ou presque toute la fleur italienne était 
dirigée sur Paris, ou elle était vendue sur place ou 
réexpédiée à l'étranger; les Italiens n'avaient donc pas 
à se préoccuper de chercher une autre voie pour faire 
parvenir leurs marchandises à destination, ils n'en 
avaient pas d'ailleurs chez eux de plus rapides. 

C'est alors que furent accordées aux expéditeurs ita- 
liens par leur gouvernement et leurs Compagnies de 
chemins de fer, les plus grandes facilités pour faire leurs 
envois de fleurs par les trains les plus rapides et les 
plus directs desservant directement la Suisse, l'Au- 
triche, l'Allemagne et la Russie par correspondance. 

Résullats : l'Autriche ne s'approvisionne plus actuel- 
lement qu'en Italie. D'antre part, nous sommes forte- 
ment concurrencés en Allemagne et on Russie, carilne 
faut pas oublier que les Italiens produisent a meilleur 
marché quo nous, grâce a la main-d'œuvre, qui est 

d'un bo arche relativement exceptionnel dans ce 

pays; grâce aussi i ce que leurs marchandises ont 

moins de dislance a parcourir que les nôtres, p • 

arriver sur les grandes places d'Europe; de plus, le 
gouvernement italien continue à s'occuper de la ques- 
tion et je sais qu'on étudie en ce moment îles combi- 
naisons et des horaires nouveaux qui permettront s ses 
nationaux de gagner encore quelques heures sur les 
parcours. 

A coté de tant d'efforts cl d'activité chez nos voisins, 
qu'a-t-on fa.il en France depuis dix ans pour l'amélio- 
ration de nos transports de fleurs? Rien, ou presque 
rien; comme pour toutes choses, nous avons vécu sur 
notre bonne renommée sans nous apercevoir que nous 
étions dépossèdes petit à petit. S'il y a eu quelque 
chose de lait, c'est en sens inverse; d'après la conven- 
tion de Bâle, qui règle les tarifs internationaux, la Com- 
pagnie de l'Est n'a plus accepté pour l'Autriche les rem- 
boursements pour les envois de fleurs en grande 
vitesse. Cette mesure a donné le coup di race aux 
expéditions déjà fortement diminuées à ce moment à 
cause de la concurrence italienne. 

Nous avons cependant obtenu aussi, mais connue 
une faveur seulement, paraît-il, que les colis du midi 
pour Paris et qui, pour la plupart sont destinés à la 
réexpédition, nous parviennent par les trains lOet 11, à 



9 heures et 9 h. 30 du malin: seulement — et là est 

l'inconvénient — nous devons attendre 2 a H heures 

avant que ces colis ne nous soient remis, si bien que 

is ne pouvons commencer notre travail qu'à L h< 

île l'après-midi. A 2 h. et demie une pari ie de- envois, 
pour la Russie notamment, doit être rendue a la gare 
du Nord; comment est-il possible, dans un délai si res- 
treint, île déballer la marchandise, d'opérer le triage 
nécessaire, puis de la réemballer et de la transportera 
la gare d'envoi; c'est presque — pour ne pas dire tout 
à fait — impossible et c'est pourtant dans ces condi- 
tions que le travail s'est effectué jusqu'ici. Mais au prix 
de quels sacrifices d'argent? Au prix de quelles peines'.' 
Et pourtant, cette opération qui se fait à Paris est une 
des principales causes de la supériorité de la fleur fran- 
çaise sur sa concurrente : la marchandise nettoyée, tra- 
vaillée, débarrassée des ferments de décomposition qui 
pourraient en hâter la porto, supporte mieux le vu 
et arrive en meilleur état que celle qui a fait le trajet 
d'une seule traite. 

<Jue faut-il donc pour nous permettre de garder tout 
au moins les marchés qui nous restent encore'.' l'eu de 
chose! Pu iieu d'appui du côté du gouvernement, et un 
peu do bon vouloir de la part des Compagnies des Che- 
mins do fer. 

Pour la Compagnie P.-L.-M., d'abord, que le transport 
des colis postaux par les trains les plus rapides no soit 
plus une faveur mais un droit; puis un peu plu-- de 
rapidité dans les manœuvres de refoulement a la Gare 
de Bercy de façon à nous permettre de rentrer en pos- 
session de nos colis peu de temps après l'arrivée des 
trains a Paris: 1 heure au maximum, ce qui existe déjà 
dans toutes les gares de l'étranger et ce qui nous ferait 
gagner 1 heure environ sur le temps actuel; cela 
serait énorme pour nous. Pour la Compagnie du Nord 
qui dessert l'étranger et assure le transit de la Russie, 
plus de tolérance dans la réception des . olis; en effet. 
dans certains cas actuellement, a la (lare du Nord, les 
marchandises doivent être en gare 1 à et demie axant 
le départ du train (Train n L19 partant à 3 h. 50); 
il nous parait qu'une demi heure ou trois quarts d'heure 
suffiraient, ce qui éviterait ce qui s'est produit le 
3 décembre dernier ou, par suite d'un retard à l'arrivée 
à la Gare de Lyon, lous les envois pour la llussie n'onl 
pu partir pai le ira in I lw de M h. 50, quoiqu'ils aient été 
présentés à 3 h. 10 a la Gare du Nord. Par suite d'un 
retard de quelques minutes, les colis sonl partis parle 
train du soir et sonl arrives à destination avec un 
retard de 34 heures, te train suivanl ne correspondant 
pas a Cologne avec le train ponr la Russie. 11 en est 
résulté naturellement de la part des destinataires des 
refus de prendre livraison et, par conséquent, des pertes 
de marchandises qui retombent tout entières sur l'expé- 
diteur, pertes qu'on peut évaluer pour l'ensemble des 
expéditeurs ii 20.000 francs environ pour cette journée 
seulement ! 

11 ressort de cet exposé' qu'un seul train par jour ne 
suffit plus pour notre transit avec la Russie, et que de 
nouvelles facilités doivent nous être accordées pour que 
des retards préjudiciables à notre commerce, puisqu'ils 
amènent la perle delà marchandise et, ce qui est le plus 
grave parfois, la perte des clients, ne puissent se pro- 
duire. 

Un second train partant quelques heures plus tard et 
correspondant néanmoins avec celui do Russie nous 
serait d'une aide précieuse. 

En résumé', enlèvement des i olis Heurs, postaux ou 
grande vitesse, par lous les trains et surtout les plus 
rapides avec la tolérance la plus grande dans les délais 



LE JARDIN — COURRIER HE LA COTE D'AZUR. UN NOUVEAU FRAISIER REMONTANT 



37 



do réception des envois au départ, car il ne doit pas 
être perdu de vue que la Heur est, au même titre que le 
poisson par exemple, une marchandise qui se détériore 
rapidement et par conséquent doit être traitée comme 
telle et jouir, de même que le poisson, d'un traitement 
do faveur qui lui permette d'arriver en bon état à desti- 
nation. 

Enfin, à notre avis, le transit par Paris devrait tou- 
jours conserver la préférence, même au point de vue de 
la rapidité et de la facilité des communications et aussi 
au point de vue du commerce parisien qui serait ruiné 
par l'adoption d'une autre voie. Surtout qu'un no nous 
mette pas dans l'obligation de demander au Gouverne- 
ment italien des facilités qu'on nous aurait refusées 
chez nous pour le transport des fleurs françaises du 
Midi par la voie italienne. 

If y va des intérêts moraux et matériels du gouverne- 
ment français et de nos ( Compagnies de Chemins de 1er, 
de nous aider et de nous soutenir. Nous souhaitons 
qu'ils nous entendent et que les mauvais présages que 
nous avons envisagés ne se réalisent pas. 

A. Kaczka. 



Courrier de la Côte d'azur 

Comme il est tout naturel de le pi'nser, le marché a éprouvé, 
en janvier, une baisse d'autant plus grande que la température 
s'élevait, et on se demande où elle s'arrêtera. La Rose, peu 
abondante à cette époque en pleine terre, s'en ressent moins; 
mais il n'en est pas de même de l'Œillet, par exemple, ainsi 
que de l'Anémone et de la Giroflée. Telle variété ordinaire 
d'Œillet qui valait, il y a quinze jours 75 centimes, est des- 
cendue à 40, 30 et même 25 centimes, comme l'Enfant de 
Nice; les Malmaison, Papa Curli, France, que l'on payait 
depuis 1 fr. 50 jusqu'à 2 francs, valent juste la moitié. L'Ané- 
mone de Caen est a 60 centimes la douzaine et même au-des- 
sous, au lieu de 1 fr. 25 et même 1 fr. 50; quant a la Giroflée 
elle est tombée de 1 fr. 25 à fr. 75 le kilo. Le Freesia ne se 
paie plus que de 35 à 50centimes la douzaine. Et ainsi du 
reste, jusqu'au Mimosa qui s'écoule avec beaucoup de diffi- 
culté. 

La culture du Rosier, celle de pleine terre surtout, reste 
en faveur, parce que, sans réclamer beaucoup de soins ni de 
capitaux, elle donne d'assez beaux rendements ; toutefois, on 
a tellement planté dn Rosiers ces deux dernières années, 
qu'il y aura un certain ralentissement dans les plantations. 
au moins pendant quelque temps. Le forçage du Rosier, 
appliqué surtout aux Hybrides, ne tend guère à se généraliser 
et reste confiné dans les grands établissements horticoles. 

Une culture qui fait beaucoup de progrès, malgré qu'elle 
no date que d'hier, est celle du Palmier, du Phœnix cana- 
rïensis, dont la Belgique semble nous laisser un peu le mono- 
pole. Il faut de trois à quatre ans, c'est vrai, pour avoir un 
Palmier bon pour la vente; mais, au prix de I franc à 1 fr. 50, 
c'est encore d'un bon revenu, et de plus en plus nombreux 
sont les horticulteurs qui entreprennent cette culture. 

Plus nouvelle est, encore, celle du Kentia, pour laquelle 
cortains établissements restreignent la culture du Rosier, et 
qui nous parait plus rémunératrice même que celle du 
P. canariensis. 

L'Œillet progresse chaque année depuis Cannes jusqu'à 
Nice, où c'est par millions qu'il faut compter les petites et 
grandes exploitations qui le cultivent. On avait planté beau- 
coup d'Œillets l'an dernier, 1 1- < . i » même, disait-on, pour pou- 
voir compter sur un écoulement normal; et, d'après ce que 
l'on peut voir par les boutures préparées, il est certain qu'il 
s'en plantera davantage encore cette année. Il ne sera ainsi 
pendant longtemps encore, à la condition qu'on s'occupe, 
plus qu'on ne le fait, d'augmenter nos débouchés, en prenant 
garde à la concurrence de la Rimera. Notons que la maladie 
des Œillets, connue sous le nom de Maladie d'Antibes, n'a 
presque pas sévi cette année. 

Les prix de la Violette ont bien baissé depuis quelque 



temps; néanmoins les plantations s'étendent aussi bien dans 
la plaine d'Hyères que sur les coteaux de Vence : Princesse 
de Galles et Victoria sont les deux variétés les plus en 
faveur, beaucoup préférant, néanmoins, la Victoria dont la 
Heur est plus colorée, si la tige est moins forte. 

Dans les bonnes expositions, en coteau, ou le sol s'essuie 
bien, les cultures de l'Anthémis et de la Giroflée, qui 
demandent très peu de soins et sont d'un bon rapport, se 
rencontrent toujours nombreuses; c'est entre Nice et Beau- 
lieu que ces eidt ures dominent. 

De plus en plus, on préfère au.Mi.iioj i dealbata, \oM. flori- 




Fis.n; 



Fraise Odette 



blinda, dont la floraison dure une grande partie de l'année; 
le M. fioribundu, s'accommode, d'ailleurs, mieux que l'autre, 
des terrains calcaires qui sont en majorité dans nos région. 

Jiles Grec. 

Un nouveau Fraisier remontant 

Fraisier Odette 

Ce Fraisier, mis au commerce par M. Lapierre fils, est 
appelé à devenir très populaire. Cette nouveauté, d'une 
production ininterrompue depuis le printemps jusqu'aux 
gelées, diffère des variétés existantes, non seulement 
par la forme mais aussi par la coloration vive de son 
fruits. 

Issue d'un semis de la variété Saint-Antoine de Pa- 
doue, la Fraise Odette lui est supérieure sous tous les 
rapports, ainsi que nous avons pu le constater de visu. 

Le fruit, représenté de grandeur naturelle par la 
figure 10, est en forme de cône allongé et gros ; les fruits 
plus âgés sont très souvent en crête de coq ailée, et 
atteignent un fort volume. La couleur rouge brillant 
foncé de cette Fraise la fera grandement apprécier pour 
l'approvisionnement des marchés. La chair est ferme, 
blanc rosé, sucrée, très parfumée, de très bonne qualité. 

La Fraise Odette, ainsi qu'on peut s'en rendre compte 
par cette courte description, est appelée à prendre place 
non seulement chez les amateurs, mais aussi chez les 
cultivateurs approvisionnant les Halles. 

Henri Theulier fils. 



38 



LE JARDIN — LES MODIFICATIONS APPORTEES! PAU LES MILIEUX A LA VEGETATION 



Les modifications apportées par les milieux 
à la végétation ') 

Les végétaux sont susceptibles de so modifier dans 
leurs caractères extérieurs el dans leur structure, sous 
l'influence des milieux. 

Le climat, la latitude, l'altitude, le sol, l'eau, le sel 
marin agissent d'une façon remarquable sous ce rapport. 
De nombreux ira vaux ont été publiés à ce sujet et nous 
leur emprunterons quelques-unes des conclusions aux- 
quelles ils ont donné lieu. 

M. G. Bonnier a rendu compte, en 1899, des résultats 
obtenus dans des cultures expérimentales sur l'adapta- 
tion îles plantes au climatméditerranéen:il s'étail posé 
le problème de cherchera si dans une certaine limite, 
toul au moins, les plantes des régions tempérées ne 
peuvent s'adapter au climat méditerranéen, en modi- 

liant partiellement leur Eor et leur structure Des 

!:' de plantes herbacées vivaces prises à Fontaine- 
bleau étaient divisées en pieds aussi semblables que 
possible dont nne moitié était plantée à Fontainebleau 
el l'autre dans la plaine de La Garde près Toulon. Pour 
les arbres ou arbustes, on avait eu recours à 'les bou- 
tures ou à des marcotti 

Des différences notables dans la forme ont pu être 

observées dès la première saison. Dans La régii idi 

terranéenne on a pu s'assurer que les tiges étaient plus 
ligneuses, les feuilles plus épaisses, plus larges, plus 
coriaces « ;i nervures mieux marquées, à dents moins 
nombreuses et moins aiguës, a limbe moins profondé- 
ment divisé, el souvenl plus Ion-temps persistantes ». 
Les rameaux sont plus divariqués ou les inflorescences 
sont plus étalées. 1 >ans le courant d'une seconde saison, 
les différences n'ont fait que s'accentuer. Les modifica- 
tions oui été surtout visibles dans : Tanacetum vulgare, 
■cio Jacobœa, Calamintha Clinopodium, Pulmo- 
naria offii i . lira csespitosa, Carex glauca, dans 
le Troène, le Frêne, le Marronnier, le Chêne a (leurs 
les. 

La comparaison de ces plantes modifiées, avec les 
mêmes croissant a l'état naturel dans la région méditer- 
ranéenne, a montré très nettement qui' « les caractères 
provoqués par l'expérience se révèlent, bien qu'i 
une intensité beaucoup moindre, comme analogues a 
ceux qu'on remarque chez les végétaux croissant natu- 
rellement sur le littoral méditerranéen etqui donnent a 
la flore sou aspect si spécial ». 

Tout récemment, M. G. Bonnier s'est occupé des modi- 
fications qui se seul opérées dans la structure intime 
de ces mêmes plantes. Dans les arbres ou arbustes, le 
bois de printemps des tiges est bien développé dans la 
région méditerranéenne, et renferme des vaisseaux plus 
nombreux et d'un calibre plus grand que ceux desplantes 
cultivées comparativement a Fontainebleau. En ce 
qui concerne les plantes herbacées vivaces, les ston 
sont plus nombreux à la face supérieure des feuilles, 
les cellules épidermiques engrenées entre elles, le col- 
lenchyme plus abondant, les poils plus développés. On 
observe en plus un accroissement île volume du bois ou 
du limbe, une écorce plus réduite dans les liges 
aériennes el plus épaisse dans les souterraines, 

rification plus intense, une augmentation d'ép 
seur des feuilles, les lissus sécréteurs plus déve- 
loppes. 

Les espèces annuelles, ou celles à tiges m ou raid pen- 
dant la période de sécheresse, oui des vaisseaux plus 
grands, les tissus a chlorophylle plus développés, les 
stomales plus nombreux. 

La comparaison avec les végétaux croissant sponta- 

il) Bibliographie:'' 1 ■ ■. i, Bonnier, Comptes-rendus, àcad 
des Scii ne-, 1-,". 129 e i A 

des Sciences natur., jérie t, 1895, p. 323 I iitude, G. Bonnier 
el Flahault Ve série, 7, p 9 1 Bull Soi bot Fr. 

1878, 25, p. 300. Curtel, Rev. génér. de Botan., 1890, -.'. p. 7. - l 
lude, Bonnier, Bull. Soc. bot. Fr., 1880, -'7. p. 103; IS84, 31, p. 881; 

|xs7, 34, p. S67; Roi gi a. de Bot . i 0, . p a I. i i 

Ami. Se. natur., I < lostantin, Ami. s, 

h, a..', série, 19, 1S84, p. 287. — Set, Lesage, Rev. gén. île Bot., 1890 
2, p. 55. 



nément sur le littoral de la Méditerranée montre que 
ce- derniers sont conformés identiquement. 

Il n'est pas sans intérêt de se rendre compte des dif- 
férences qui existent entre les deux climats : a Fontai- 
nebleau l-i moyenne de la température a éti de 9°3 de 
ls77 a 1890, a l.a ( larde de il.;; la somme des tempéra- 
tures reçues peu tant la vie d'une feuille a Toulon a été 
! ■. i0 tandis qu'elle est seulement de 2750 dans la 
région parisienne. La feuille a reçu deux lois plus de 
Chaleur a Toulon et cela pendant une durée de végéta- 
tion de 860 jours contre 17t> jours a t'a ri s. Les variai 
ii tempi rature sont aussi l'eau coup plus considérabli s 
a Paris qu'à Toulon, qui peul -Ire consi 
appartenant a une région extrêmement tempérée De 
[il a s — el la chose est d'importance capitale — le climat 
méditerranéen présente deux séries de pluies, au prin- 
temps et a l'automne avec uni 

de sécheresse inter liairequi imprime a la végétation 

une sorte de ralentissement. Le ciel esl également plus 
souvenl découvert a Toulon ce qui ne peul que favo- 
riser le,- fonctions de la [liante. 

MM. G. Bonnier et Flahaull onl étu irialions 

qui se produisenl avec la latitude dans une même 
espèce végétale : les plus apparentes sont les dimen- 
sions, la coloration des feuilles, l'éclat des fleurs. 
lies 1842, Grisebaeh avail fail remarquer qu'en Su 

les feuille- de I ica il c o 1 1 1 . d'arl'ies -ont plu- _i,mdes 

qu'en Allemagne. Des observations de mèmi genre ont 
été telles depuis par Marti us pour des légumes eu lin es 
en Laponie, par de Baer, par Schùbeler. Ce dernier 
ayant semé des -rames rie Rhodanthe maculata 
Thomps en Laponie, a constatéque les fleurs y étaient 
colorées en rouge brun, tandis qu'à Christiania 
étaient roses ou presque blanches. 

MM. G. Bonnier el Flahault ont fail des remarques 
analogues sur des plantes sauvages ou sur d'autres 
cultivées dans les jardins, l.a coloration est d'autant 
plus intense que la latitude est plus septentrioi 
Les feuilles sont en même temps [dus vertes el souvent 
les graines plus volumineuses ei [dus riches en huile 
es sntielle : c'esl le cas du Mais, du Haricot, du ( 'arum 
Carvi, etc. 

Les fruits eux-mêmes peuvent être à l'ordinaire [dus 
colorés, comme ceux de la fraise, du Cotoneaster vuU 
garis, du Rubus saxatilis, etc. Us ont une teinte écla- 
tante qu'on ne rencontre lias cheî nous au même di 

Nous avons dit plus haut que les feuilles étaient plus 
larges; l'ombre que fournissenl les arbres esl par suite 
('•[laisse, et les branches les plus ombragées ne sont pas 
dégarnies par l'étiolement. La latitude agi! également 
sur la proportion du liquide sucré émis par les végé- 
taux : de nombreuses espèces produisent en Norvège 
une quantité notable (le nectar, alors qu'a Paris elles 
en sont presque dépourvues. 

Toutes ces modifications son) en rapport avec la quan- 
tité de lumière reçue : a partir du 68°30' jusqu'au 90", 
la durée de l'éclairement esl de vingl quatre heures. La 
quantité de chaleur que les [liante- . ■ ni par rayon- 
nement augmenb avec la latitude sans être pourtant 
proportionnelle. Pour 5 la durée de l'éclairement aug- 
mente de 30 minutes en France; en Scandinavie elle i si 
de 120 minutes. Au nord de la Norvège, pour la même 
latitude elle esl de 200 minutes, t ni comprend ainsi que 
les plantes septentrionales puissent acquérir une taille 
relativement considérable, puisqu'elles assimilent jour 
et nuit, durant la belle saison, n'ayant presque aucune 
interruption dans l'activité de leurs fonctions chloro- 
phyliennes. 

L'altitude imprime aux végétaux les mêmes modi- 
fications, qi [ue avec moins d'intensité que la lati- 
tude. M. il. Bonnier s'est livré à nue série de cultures 
comparées des mêmes espèces à diverses altitudes: 
ses expériences étaienl installées, successivement à 
Gavarnie Hautes-Pyrénées) et à Mirande Gers); à 

i ic et au Pic d'Arbizon; à Chamounix et à l'Aiguille 

de la Tour sur la chaîne du Mont-Blanc, a Lognan, au 
Mont-Anvers et aux environs de Paris. Les plantes 
provenaient du même pied; les graines semées avaient 



LE JARDIN. — LA LITTERATURE HORTICOLE ANGLAISE ILLUSTREE 



39 



été prises sur le mémo individu et le sol était de même 
nature. 

M. G. Bonnier s'est attaché à ne prendre comme sujets 
d'expérience que des espèces qui croissent naturelle- 
ment aux diverses altitudes examinées et présentent à 
l'état spontané les plus grandes différences pour ces 
altitudes. 11 résulte de ses observations que, des lo 
première année, les végétaux de la station supérieure 
sont plus petits avec les entrenœuds plus courts et les 
rameaux plus rapprochés du sol : la transformation du 
Topinambour est particulièrement remarquable. D'une 
manière générale, les parties aériennes sont réduites et 
certaines espèces présentent des fleurs moins nom- 
breuses. 

Les feuilles sont plus épaisses et d'un vert plus intense 
mais en général plus petites. Il est a remarquer toutefois 
que la différence de teinte devient moins grande à 
partir d'une certaine altitude. Les individus souffre- 
teux croissant difficilement à la limite supérieure de la 
zone des arbres, ont les feuilles moins vertes que ceux 
qui végètent dans la région subalpine. 

Les dimensions des fleurs changent à peine; dans 
quelques cas cependant, elles augmentent avec l'alti- 
tude; quant au coloris. <> il augmente en général avec 
l'altitude, à égalité de toutes les autres conditions ». 

Gomme nous l'avons dit plus haut, cette variation est 
moins intense que celle qui est due à la latitude. Les 
Viola tricolor, Phyteuma spicatum, Géranium pratense, 
présentent une très grande variation dans une même 
localité; l'égalité est à peu près complète, à diverses 
altitudes, dans le Rosa alpina et VErinus alpinus.Avec 
l'altitude apparaît fréquemment la coloration rose chez 
les fleurs ordinairement blanches ou peu colorées 
des Bellis perennis, Silène inflata, Bellidiastrum 
Michelii, etc. L'examen microscopique montre que l'aug- 
mentation de teinte est due à celle du nombre des grains 
de pigment ou à la teinte plus foncée du liquide coloré 
dans les cellules. Il ne faut pas oublier cependant que 
les mêmes plantes herbacées présentent souvent une 
coloration plus foncée de leurs fleurs dans la région 
alpine qu'aux limites extrêmes de la vie végétale. 

Les rhizomes et les racines renflées se développent 
beaucoup plus dans la région alpine que dans la plaine. 
Le Vaccinium Myrtillus a des rhizomes atteignant 
jusqu'à 8 mètres de longueur, le Lotus corniculatus 
en possède de 3 m. 50, à l'état naturel. 

Certaines plantes annuelles ou bisannuelles peuvent 
devenir vivaces à des altitudes élevées. Le Poa annua, 
si commun chez nous, est vivace au Pic du Midi; il en 
est de même de VArenarià serpyllifolia, du Linaria 
alpina, du Senecio viscosus, du Ranunculus phi lu fin 
fis, etc. D'ailleurs, il ne faudrait pas attacher une trop 
grande importance aux caractères tirés de la durée des 
plantes, car elle peut varier sous de multiples influen- 
ces : l'état du sol, la culture, etc. 

L'action modificatrice exercée par le sol peut être 
mise en évidence par la comparaison des tiges aériennes 
et souterraines d'une même plante. M. Costantin a fait 
voir, à la suito d'expériences comparatives, dans quels 
sens les tissus étaient modifiés. On doit attribuer à 
l'influence du milieu dans les tiges souterraines : le 
grand développement de la couche subéreuse et de 
l'éeorce; la réduction ou la disparition de l'appareil de 
soutien et de la moelle ; la faible lignification et la pro- 
duction, souvent abondante, des matières de réserve 
(amidon, inuline, etc 

L'eau agit aussi d'une façon remarquable. On sait 
depuis longtemps qu'elle modifie du tout au tout la 
forme des feuilles de certaines plantes. Il en est ainsi 
de celles delà Sagittaire, du Hcijuts lacustris, de certaines 
Renoncules aquatiques, qui perdent leurs caractères 
ordinaires et en revêtent d'autres. La transformation est 
tellement protonde dans certains cas, qu'on a peine à 
reconnaître l'espèce primitive. L'inverse peut se pro- 
duire et bon nombre do plantes aquatiques possèdent 
des formes terrestres : Renoncules aquatiques, Calli- 
triche, etc. 

La structure est également sujette à modifications. 



M. Van Tieghem a montré que la tige des Utriculai i 
est conformée comme celle d'une plante submergée dans 
sa partie inférieure toujours plongée dans l'eau, tandis 
que la partie supérieure aérienne est constituée comme 
celle d'une [liante terrestre. M. Costantin a fait voir 
que dans les tiges des plantes aquatiques les lacunes 
sont plus développées, le système vasculaire réduit, le 
tissu fibreux diminué d'importance. 

Les stomates sont disposés à la face supérieure 
feuilles quand celles-ci sont flottantes; dans celles qui 
sont constament submergées les stomates manquent. 
En submergeant un pied do Renoncule aquatique qui 
avait toujours végété dans l'air, M. Askenazy lui a fait 
perdre les caractères d'une plante aquatique. Par contre 
une Jacinthe, qu'on oblige à se développer dans un 
vase plein d'eau, conserve ses caractères de plante ter- 
restre avec ses stomates. 

Quand aux terrains salés, il suffit de passer quelques 
heures au b.ord de la mer pour constater que la végéta- 
tion maritime, présente des caractères tout spéciaux. 
Bon nombre de plantes ainsi modifiées sont devenues 
des variétés ou des formes dites maritimes. M. Le; 
a étudié l'influence du bord de la mer sur les feuilles. 
Il a pu conclure de ses observations et de ses cultures 
comparatives que: le bord de la mer augmente le plus 
souvent l'épaisseur de la feuille et en modifie la struc- 
ture, sans que les plantes suivent forcément toutes cette 
règle. Au point de vue de la structure: les lacunes se 
réduisent, la chlorophylle tend à diminuer dans les cel- 
lules; la couche palissadique de la feuille tend au con- 
traire à se développer. 

P. Harjot. 



La littérature horticole 



anglaise illustrée 

Il n'y a pas d'équivalent, en France, comme ouvrages 
destinés aux amateurs avec ceux édités en Angleterre. 
On s'attache, chez nous, à publier des guides et des 
manuels simplements conçus et dont les prix son! en 
quelque sorte à la portée des bourses les plus modestes, 
ce qui a bien son intérêt évidemment. Mai;; les prix 
modiques auxquels ils sont établis ne permettent pas 
de soigner l'impression sur beau papier et surtout de 
publier de nombreuses et belles illustrations. 

Sansdoute, ces ouvragessont consultés souvent ; mais 
l'aspect modeste qui sied à des manuels pratiques, fait 
qu'on les relègue ensuite dans un placard ou dans la 
bibliothèque, avec les traités de cuisine et de basse 
cour. 

A coté de ces manuels simplement établis, quelques 
éditeurs anglais, entre autres M. George Newnes et la 
h Country life library », publient de véritables éditions 
artistiques merveilleusement illustrées, joliment reliées, 
qu'au lieu de resserrer soigneusement dans unearmoire, 
on met en évidence sur la table du salon. Et s'il était 
nécessaire que les propriétaires anglais devinssent des 
amateurs passionnes de plantes et de jardins, s'ils ne 
l'étaient déjà, ces livres, publiés avec beaucoup de soins 
et d'art, leur en donneraient certainement le goût. 

Cette collection d'ouvrages d'un format très agréable, 
est publiée par des auteurs aimés et appréciés en 
Angleterre. Ces auteurs, féminins et masculins, sont 
aussi bien des publicistes de carrière que des amateurs 
et des professionnels. Leurs livres sont imprimés sur 
beau papieT et bien illustrés de nombreuses et magni- 
fiques planches en similigravure, d'après des photo- 
graphies prises dans les jardins et cottages anglais. Ces 
planches en constituent certainement l'attrait car elles 
sont remarquables par la finesse de gravure et la 
beauté de l'impression sur superbe papier couché. 

Nous en reproduisons quelques-unes exti ailes de ces 
livres dans le texte (fig. 18 et 17) et hors texte, qui don- 



40 



LE JARDIN — LA LlTTIKATCMi: HORTICOLE ANGLAISE ILLUSTREE 



nent d'ailleurs une idée suffisante de ce qu'elles sont. 

Les photographies qui ont servi comme phololypes 
pour l'établissement de ces gravures ont été prises avec 
beaucoup de goût et de sentiment artistique de façon à 
faire valoir le sujet. Tantôt, c'est une vue fuyante avec 
les détails de toutes les Heurs; tantôt, c'est au contraire 
une plante ou un groupe de ve^eiaux fleuris, se deta- 
chant parfaitement sur le fond llou, obtenu par une 
habile mise au point. C'esl en un mot, de la photogra- 
phie artistique dans le sens complet du mot. Cette 
façon d'opérer a non seulement sa valeur au point de 
vue esthétique, mais elle l'a aussi à celui plus spécial 
de la netteté de la mise en relief (tes détails et des parti- 
cularités du périrai I îles piaules, toutes choses, quoique 
paraissant incompatibles, se concilient fort bien. 

Un des plus importants parmi ces livres est « The een- 



for english gardens », (Arbres et arbustes pour jardins 
anglais) qui procède du même sentiment et est fort 
intéressant avec ses 130 illustrations d'arbres, d'arbustes, 

de scènes do plantations. 

Malgré leur caractère artistique et luxueux, leur 
présentation élégante, ces livres sont loin d'être théo- 
riques; la pratique y est largement enseignée, en ce 

qui c erne les plantations, tailles, soins eu lturaux, etc. 

et complétée par les multiples exemples en images 
qui défilent sous les yeux des lecteurs. Tout cela écrit 
et mis a la portéo des amateurs et des gens du monde. 

D'ailleurs, un livre a également été publié' pour les 
commençants, dans le même esprit et avec le même 
genre d'il lu si rat ion : C'est le «Gardening for begginners», 
dans le but de renseigner el d'instruire les débutants 
dans l'horticulture, et aussi pratique pour les apprentis 




Fig. 17. — Groupe de plantes à^floraison printanifre. 



tury bookof gardening », (le livre de jardinage|du siècle) 
grand volume avec 600 illustrations dans le texte et 
hors texte, dû à la colloboration des principaux écrivains 
anglais et dont les multiples chapitres remplis d'excel- 
lents conseils avec une illustration appropriée, sont 
relatifs aussi bien au jardinage d'utilité qu'au jardinage 
d'agrément. 

Miss Jekyll a écrit plusieurs livres pour cette collec- 
tion : « Roses for English gardens » ( Roses pour jardins 
anglais), « Li lies for English gardens » (Lis pour jardinfe 
anglais] « Wall and Water gardens » (Plantes de murail- 
les et aquatiques), le premier avec la collaboration de 
M. L. Mawley, pour lesquels le même soin d'ail, de 
technique et de vérité a présidé. Ml ce n'est pus a torl 
que les livres de Miss Jekyll sont renommés et qu'il 
serait désireux que beaucoup de français lisent et 
méditent pour le grand bien du progrès de l'horticulture» 
Les scènes de jardins, les exemples d'utilisation de ces 
végétaux, les portraits des beaux exemplaires, y sont 
reproduits à profusion. 

Nous en dirons autant du livro « Trees and shrubs 



jardiniers que pour les amateurs. Ajoutons qu'il est 
abondamment illustré à l'instar des ouvrages que nous 
venons de signaler. 

Nous en dirons autant de la nouvelle édition « A 
llandy Book of horticulture » dans lequel sont traites 
d'une façon simple et claire la théorie et la pratique 
générale de l'horticulture. Ce livre, dont l'auteur est 
M. F. C. H.iyes, est édité avec beaucoup de soins par 
M. John Murray. Il y a moins do planches hors texte 
que dans les ouvrages que nous venons de signaler, 
mais le prix on est également moins élevé. 

( ta sait que les principes, toujours un peu convention- 
nels, qui régissent l'art des jardins, sont bien plus 
dilTérenls en Angleterre qu'en France, Au tracé correct 
et aux courbes impeccables des jardins paysagers, les 
propriétaires anglais semblent préférer les grandes 
surfaces gazonnées, dans lesquelles on peul s'ébattre à 
plaisir. Les propriétaires, s'ils s'adonnent au plaisir du 
jardinage et à collectionner les plantes, s'intéressent au 
moins autant à la création et a l'aménagement des 
jardins. Ces tendances doivent avoir leur corollaire 



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7 



LE JARDIN. 



EMPLOI DU TERREAU DE FEUILLES DANS LA CULTURE DES ORCHIDEES 



41 



dans la publication d'ouvrages d'architecture des jardins 
et il nous en faut citer de fort bien faits et luxueusement 
édités, toujours un peu dans le même genre et avec 
autant de soins et de fini dans l'illustration, qui offre 
un intérêt appréciable d'être exécutée d'après nature. 

Le livre « Gardens old and now » dont deux volumes 
sont maintenant parus, vient certainement en tète des 
publications, par son importance, par la beauté de sis 
illustrations, de sa présentation et du tirage. C'est uni' 
véritable édition de luxe que publie la « Country life ». 
Ce travail n'a pas pour objet d'enseigner les pré- 
ceptes de l'art des jardins ni de se faire l'avocat d'un 
style plutôt que d'un autre. C'est au contraire une 
série d'exemples de beaux jardins, dans toutes leurs 
parties qui défilent sous les yeux des lecteurs, montrant 
ainsi les caractères les plus saillants des jardins anciens 
et modernes, et la relation qui existe pour chacun d'eux 
entre l'habitation f t la disposition des abords. 

Ces exemples sont aussi nombreux que variés; il est 
loisible à chaque propriétaire de s'en inspirer et de 
les interpréter suivant le genre et la disposition du 
jardin et du parc. 

Ainsi que l'a fort bien dit un de nos confrères anglais : 
« Nous ne sachons pas que personne, jusqu'ici, ail 
traité de cette façon l'architecture domestique anglaise. 
Il montre la place des domiciles anglais presque àtravers 
chacune des périodes de l'art des jardins. Quelques-uns 
sont des maisons fameuses dans l'histoire; d'autres 
sont des habitations sauvées de la ruine et restaurces 
selon leur style primitif; mais toutes sont propres à 
être montrées comme exemples de la beauté des 
« homes » nationaux de l'Angleterre. L'entière confec- 
tion du volume est en rapport avec le sujet ». 

Il serait trop long, on le conçoit, de citer les pro- 
priétés qui sont ainsi décrites et montrées par l'image; 
mais nous pouvons dire que ce travail, merveilleuse- 
ment illustré, mérite de figurer dans les bibliothèques 
des amateurs français. 

« The art and craft of garden making », par Thomas 
H. Mawson, édité par M. Batsford, est également un bel 
ouvrage, quoique moins abondamment illustré, sur 
l'architecture des jardins. Mais il se distingue du pré- 
cédent en ce sens qu'il enseigne l'art et la technique, 
d'une façon très simple et profitable pour tous. L'auteur 
qui est architecte de jardins, a fort bien préparé ce 
travail et l'a complété par des dessins et des vues pho- 
tographiques, parmi lesquelles un grand nombre ont 
été étudiés par lui et exécutés sous sa direction. 

Ce livre en est à sa deuxième édition. C'est le meil- 
leur éloge que nous puissions en faire, car c'est uni' 
preuve qu'il a été consulté par beaucoup de personnes. 
Après avoir jeté un rapide coup d'evil sur les jardins 
anciens et nouveaux et sans s'y attarder outre mesure, 
l'auteur examine successivement : le choix du site, 
lorsqu'on peut le faire; et son traitement; les entrées; 
les terrasses et le jardin fleuriste ; la question des 
gazons; le traitement des eaux, fontaines, lacs, etc. ; le 
jardin potager, les plantations et leur disposilion régu- 
lière ou paysagère ; la disposition des autres végétaux 
décoratifs : Rosiers, plantes vivaces, aquatiques, Fou- 
gères, etc., qui jouent un rôle plus important dans 
l'ornementation des jardins en Angleterre que dans les 
jardins français. Cet enseignement se trouve complété 
par un certain nombre d'exemples de dessins de jardins 
conçus et exécutés d'après les principes exposés. 

L'éditeur a su présenter ce livre technique avec beau- 
coup de goût; ii en est de même d'un autre ouvrage 
« Formai gardens» dont nous aurons l'occasion d'entre- 
tenir nos lecteurs. Albert Maumené 



Emploi du terreau de feuilles 

dans la culture des Orchidées 

Il s'agit d'une révolution dans la culture des Orchi- 
dées exotiques plutôt que d'une évolution. Certains 
professionnels et, parmi eux, ceux qui ont combattu 
l'emploi du terreau de feuilles comme impossible ont 
changé d'avis; ils adorent maintenant ce qu'ils ont 
brûlé. Il n'y a plus, selon leurnouvelle manière de voir, 
à laisser mourir de faim comme autrefois dans le spha- 
gnum et le polypodium ces végétaux épiphytes devenus 
des plantes de serre chaude ; nourrissez-les ces malheu- 
reux et vous aurez des résultats excellents! 

Et vous voyez, dans la même ville, des horticulteurs 
vous montrer une culture de toutes espèces d'Orchidées 
dans le terreau de feuilles et d'autres horticulteurs 
déclarer qu'après essai, ils abandonnent le même terreau 
pour revenir aux vieux errements du polypodium et du 
sphagnuin. 

Essayons de savoir ou est exactement la vérité: la 




Fie. 18. 



ï'|] '' hybride Gloire Lyonna 



question en vaut la peine; elle va être discutée au 
Congrès de 1903 à Paris. D'abord à Paris, nous ne con- 
naissons pas exactement ce que c'est que le terreau de 
feuilles. C'est en Belgique où, grâce à Leurs grandes 



42 



LE JARDIN — EMPLOI DU TERREAU DE FEUILLES DANS LA CULTURE DE? ORCHIDEES 



forêts de > Ihênes, les liorticulteurs disposent d'un vrai 
feui les, c'est-à-dire de feuilles lentement 
i es mais non converties absolument en humus. 
Ce terreau de feuilles est en elïet un article d'importa- 
tion; c'esl en Belgique que les liorticulteurs ont i 
• à s'en servir, et son emploi a passé par l'An 
terre avant d'arrù er cl ez nous. 

Nos horticulteurs français qui se servent du ten 
miles ordinaire nous n I un sol se rappro- 
chant beaucoup du terreau 'l ihes tièdes eonsom- 

, et paraissant susceptible de conserver, une fois 
mouillé, trop d'humidité. Ils recherchent toutefois, re- 
connaissons-le, depuis quelque temps en France, avec 
i. difficultés, un terreau se rapprochant du ter- 
reau belge. 

Ceux qui nous présentent leurs cultures dans le vrai 
au de feuilles obtiennent, c'est évident, une vi 
tàtion active, plus rapide, mais les fleurs de leurs sujets 
nourris ne paraissent pas plus belles que celles 
encore traités par le poiypodium Bt le sphag- 
nu m, malgré la foi de ces horticulteurs, qui les disposi 
ne a une floraison [dus luxuriante. Ce qui est in- 
contestable, c'esl que les horticulteurs professionnels 
i inient ainsi deux résultais appréciables: 

1" Leurs plantes poussent plus vile et, par conséquent, 
deviennent plus rapidement marchandes. 

l' Le terreau de feuilles coûtant moins cher que le 
poiypodium et que le sphagnum, les horticulteurs réali- 
sent une grande économie sur les frais de culture. 

Mais, en fait, c'est pour le vendre aux amateurs 
d'I (rchidées que les professioi 1s travaillent. ( )r, l'ama- 
teur qui achète des plantes cultivées dans le terreau, y 
trouve-t-il un avantage, ou bien est-il exposé, de ce 
chef, à des mécomptes ? 

En ma qualité d'amateur, j'ai fait des expériences à 
ce sujet et voici le résultat de ces expériences, que j'ai 
déjà communiqué au mois île mai 1902 à une déléga- 
tion de la Société d'acclimatation de France, venue à 
Boulogne sous la Présidence de M.Edmond Perrier, 
le savant directeur du Muséum, pour visiter mes 
cultures. 

En général, les serres d'amateurs sont de dimension 
plus petites que celles des horticulteurs. En France, en 
Angleterre, comme en Belgique, les horticulteurs pro- 
fessionnels possèdent de véritables palais de verre qui 
conservent plus longtemps l'humidité que les serres 
des amateurs, avec une température constante. Ceux- 
ci sont donc obligés de multiplier les arrosages pour 
éviter que le terreau de feuilles employé ne sèche trop 
rapidement. 

( )r, nous avons affaire à une matière qui se décom- 
pose ; l'arrosage répété haie la décomposition, il ■ 
1ère la pourriture des anciennes racines, el il est un 
obstacle au développement de racines nouvelles. Voilà, 
je crois, une vérité indéniable. Il faut toutefois recon- 
naître que, même dans les serres d'amateurs, l'emploi 
du terreau de feuilles est très favorable à la culture et 
au développement de certaines espèces niais avec la 
condition absolue d'un surfaçage de sphagnum. 

Passons en revue los principales espèces d'Orchii 

exotiques en coi ençant par celles qui prospèrent 

avoc la nouvelle méthode de culture en terreau. 

I. — Cattleya et Laelia. — Ce sont assurémenl les 
Orchidées qui profitenl le mieux en terreau. Les essais 
que j'ai faits à cel égard sont concluants; les racines 
se développent plus rapidement, la floraison est plus 
régulière mais pas plus belle; mais le surfaçage de 
sphagnum est indispensable dans nos serres petites 
afin de maintenir une humidité constante pendant la 



tation et d'éviter d'humifler la terre elle-même pen- 
dant la période de repos. 

A l'étranger, comme en France, d'ailleurs, les horti- 
culteurs professionnels emploient le terreau pour les 
Cattleya et les Lœlia le plus souvent avec sui fi 
quelquefois sans surface 

( in peut dune affirmer que partout, proi nels et 

amateur-, emploient le terreau de feuilles avec sui 
pour les Cattleya et les Lselia, sauf quelques exceptions 
pourtant, comme les C.Acla • riana, et 

le L. jlnru. A cause île la délicatesse de ces espèces, 
on est revenu généralement a la culture au lium 

el au sphagnum, après des e lis infrui teux dans le 
terreau de feuilles. 

II. — Oncidium, Odontoglossum, I pidendrum. — Cer- 
taines espèces à'Onriiiiitni se plaisent 1 lien en terreau 
de feuilles telles que les 0. varicosum var. Rogersii et 
0. tigrinum var. Bowkeri. 

Parmi les Odori <. les espèces 0. gra 

O.maculatum, <>. cordatum, 0. Ealh < seplaisenl é 
ment dans ce terreau, parce que toute- ces | 
cultivante une température • menl basse, n'ont 

pas besoin de beaucoup d'eau, mais il faut éviter d'y 
culiver VO. Pescatorei ci Vu. A lexandrœ qui, dans la 
nature, ne vivent que d'une humidité très grande, et 
que nous devons cultiver en serres di ns te vieux mé- 
lange de poiypodium el de sphagnum. 

La nécessité d'arroser copieusemenl ces dernières 
espèces amènerait une décomposition rapide >\w terreau 
de feuilles et, par conséquent, lapourritun ines. 

En fait, les amateurs doivent surface] ! mim, 

les espèces ci-dessus indiquées comme susceptibli 
profiler de la culture du terreau do feui! 

On peut encore cultiver dans le terreau de feuilles 

certaines espèces i'Epide?idrum, noti aent: E. O'Brie- 

nianium, E. prismatocarpum et E. vitellinutn ma 
les deux premiers parce que leur culture peut 
milée à celle des Cattleya et le dernier parcequ'il aime 
une chaleur plus douce comme convenant aux 

Odontoglossum et aux Oncidium, qui se cultivent aune 
température peu élevée. 

III. — Lycaste, Phajus et Cymbidium. — Les trois 
premiers à cures et quelqm s espèi rubi- 
dium comme le C. giganteum et c. Lowianum sent des 
Orchidées terrestres pour ainsi dire en ce sens que dans 
la nature leurs racines se nourissent dans diffé- 
rence des épiphytes. Allons-nous les cultiver dans le 
terreau de feuilles comme nous pourrions être tentés de 
le faire par imitation do la végétation naturelle de ces 
plantes? Nous répondrons, avec tous les cultivateurs 
d'Orchidées, que cos espèces seront mieux nourries en 
terre franche, ou plutôt dans des mottes de gazon pourri, 
sol plus facilement arrosable que le terreau de feuilles. 

IV. — Vanda, Acridcs, l'halannpsis. — l'nur ces es- 
pèce- d'Orchidées, nous peu-,. us qu'il ne faut pas em- 
ployer le terreau de feuilles dans les serres d'amateurs. 
Le motif est que les racines de ces plantes se nourris- 
sent autant de l'humidité de l'air and mm I q le la nour- 
riture solide qui leur est offerte. Dans la période de 

tation, elles demandent de fréquents arrosages e! 
bassinages, et, si elles sont plantée- en terreau de 
feuilles, l'eau décomposera facilement le terreau et 
pourrira les racines, parce qu'il faudra trop arroser pour 
éviter la sécheresse dans des serres di petites dimen- 
sions, 

11 m'est arrivé d'ailleurs de recevoir des Vanda venant 
d'établissements horticoles qui emploient le terreau de 
feuilles pour ces plantes. Les racines étaient pourries 
et j'ai eu beaucoup de peine à sauver ces plantes qui, 



LE JARDIN 



REVUE DES PUBLICATIONS 



43 



maintenant, font de superbes racines dans un mélange 
de sphagnum et de polypodium. Mais comme il est dif- 
ficile de. s'entendre sur ces questions! Un grand ama- 
teur m'a déclaré que ses Phalsenopsis poussaient admi- 
rablement dans le terreau de feuilles ; et un horticulteur 
professionnel m'a répondu qu'il avait essayé le terreau 
pour les Phalœnopsis et que chez lui ceux cultivés ainsi 
n'avaient plus de feuilles ! 

V. — Cypripedium. — J'ai conservé pour ma der- 
nière observation les Cypripedium parce que j'ai eu à 
constater, pour un certain nombre d'espèces, le dégoût 
absolu que le terreau de feuilles leur inspire. 

Nous savons tous que les plantes du groupe Cypri- 
pedium insigne se cultivent en terre franche comme 
les Lycaste, avec un surfaçage de sphagnum; mais 
il faut se garder d'étendre cette culture à tous les Cy- 
pripedium. 

Ce sont des plantes aimant beaucoup l'humidité 
pendant la période de végétation, aimant beaucoup aussi 
le bassinage, dont l'arrosage s'impose beaucoup plus 
encore dans les petites serres, arrosage décomposant 
le terreau des feuilles, quand il est souvent multiplié. 

Or, le Cypripedium vous crie (< gare! » En effet, dans 
le terreau de feuilles, ses racines remontent à la surface 
du pot pour éviter la pourriture et préfèrent pousser 
avec la seule nourriture de l'air saturé d'humidité. Les 
racines qui n'ont pas le bon esprit de secouer la couche 
de terreau de feuilles y meurent comme je l'ai maintes 
fois constaté. 

A l'exception du C. insigne, c'est donc dans un 
mélange de sphagnum et de polypodium qu'il faut 
cultiver les Cypripèdes, et, à cause des fréquents arro- 
sages, il faut mélanger, au drainage, des morceaux de 
charbon de bois. 

En résumé : Si l'emploi du terreau de feuilles donne 
de bons résultats au point de vue de la culture et 
de l'économie des frais généraux aux professionnels 
pour certaines Orchidées, comme les Caltleya et les 
Lselia, il est nuisible à la plupart des Cypripedium, aux 
Vanda et aux Aerides. Ce n'est donc pas une méthode à 
adopter pour toutes les Orchidées. Pour celles aux- 
quelles le terreau de feuilles est favorable, son emploi 
nécessite plus de soin et d'expérience que la vieille 
culture en sphagnum et en polypodium. L'arrosage est 
beaucoup plus délicat, il faut donc des jardiniers plus 
expérimentés, aussi bien pour la période de végétation 
que pour celle de repos des plantes. 

L'amateur qui achètera des plantes cultivées en ter- 
reau de feuilles aura moins de chance de les acclimater 
dans ses petites serres à cause précisément de ces diffi- 
cultés d'arrosage qui sont réelles quand il s'agit du 
terreau. Je lui conseille, surtout à ses débuts, d'élever 
ses plantes dans le vieux mélange de sphagnum et de 
polypodium; il pourra étudier plus facilement la ques- 
tion de l'arrosage normal, si importante dans la culture 
des Orchidées; puis il étudiera petit à petit, lui-même, 
à quelles espèces il pourra offrir cette nouvelle nourri- 
ture en allant doucement et appréciant les effets pro- 
duits sur chaque sujet. De cette manière, il étudiera ce 
système nouveau sans abandonner l'autre, et pourra 
faire profiter l'horticulteur de sa propre expérience. 

Mais n'ayons pas la pensée de substituer la culture en 
terreau de feuilles à toute autre culture; usons-en seu- 
lement avec discernement; les plantes elles-mêmes, 
comme les Cypripedium dont je parlais tout à l'heure. 
pourront bien être nos meilleurs guides. 

Craignons donc les révolutions parce qu'elles pré- 
sentent toujours des dangers. Evoluons seulement. 

G. Magne. 



Revue des publications 

Un colossal Erythrina crlsta-galli . — M. G. Ugolini 
rapporte dans le Bulletin de la Société Toscane d'Horticul- 
ture, que, dans le jardin de M. le prince Corsini, à Pise, 
existe un Erythrina crista-galli de à mètres de hauteur 
ayant deux troncs mesurant 34 à 40 centimètres de diamètre 
et que. lors de sa visite, il présentait des épis floraux d'un 
rouge flamboyant de 90 à 7e centimètres de longueur. 

La résistance au vent du Musa religlosa. — M. le pro- 
fesseur Rester, dans ce même bulletin Orticultura, donne 
d'intéressantes informations sur la résistance, au vent des 
différents Musa cultivés dans son jardin situé dans l'Ile 
d'Elbe. Cette lie est de tous temps des plus sujettes aux 
coups de vents et, en octobre dernier, ils furent si violents 
qu'ils dégénérèrent en orages ; des plantes furent bri 
d'autres déracinées. Les Musa ne furent pas des moins 
maltraités. Trois exemplaires du M. japonica perdirent 
complètement leurs feuilles, le M. paradisiaca et le .1/. sa- 
pientum, quoique mieux protégés par leur placement, n'en 
souffrirent pas moins: le M. sinensis et le M. Arnoldiana 
opposèrent une plus grande résistance à l'action des vents; 
un jeune M. religiosa résista complètement car aucune 
feuille ne fut brisée ni déchirée le long des nervures trans- 
versales. Ces résultats pourraient être modiliés en partie 
par l'âge et la force des exemplaires précités, et M. Rester 
continue ses expériences qui ont une grande importance, 
car la plus grande résistance aux vents des Musa est une des 
qualités les plus recommandables pour préférer l'amploi de 
tel ou tel d'entre eux dans l'ornementation des jardins. 

SÉVERI. 

Le greffage herbacé de la Vigne. — Dans le Garti 
M. J. Zawodny recommande le greffage herbacé de la Vigne, 
à l'aide duquel on peut obtenir, en trois années, une Vigne 
nouvelle et immédiatement productive. L'opération se fait 
pendant les mois de mai et juin ainsi qu'au commencement de 
juillet, par une température chaude. Ou en use encore pour 
combler les vides résultant de greffages avortés. Le sujet 
est dans sa période de croissance la plus active, la soudure 
se produit par conséquent rapidement et parfaitement. 

Le meilleur procédé consiste à assembler ces deux liges 
par un noeud. Greffon et sujet doivent être du même dia- 
mètre. 

La section est pratiquée en plein nœud, de telle sorte que 
feuille et bourgeon se trouvent séparés. On choisit de préfé- 
rence un nœud avec une vrille. En pareil cas, la ligature se 
fait avec plus de facilité et de sûreté, Le greffon a deux 
noeuds. La ligature se fait d'habitude avec une bandelle de 
caoutchouc. Il faut avoir' sein de ne pas faire trop tard l'opé- 
ration du greffage. On doit, en outre, ne pas omettre de 
lutter contre le Peronospera oiticola. 

Sur la lin de l'automne, les ceps sont couchés et, au prin- 
temps suivant, on voit apparaître des ceps de belle et robuste 
venue, richement garnis de Heurs. Les greffes employées 
comme ceps dans la pépinière donnent de fortes racines en 
abondance et se distinguent par leur vigueur 

Confusion entre deux espèces de Hêtre. — Une commu- 
nication de M. A. C. Bartlett au Gardeners'Chronicle a pour 
but de faire disparaître une confusion qui se produit fréquem- 
ment et principalement dans les Cornouailles. entre le Fagus 
beluloides et le F. antartica, espèces se ressemblant d'ail- 
leurs, et de même origine (la Terre de Feu). S'appuyant sur 
la Flora antartica, de M. J. D. Hooker, et sur la Silva of 
Xortlt America du Professeur Sargent, M. Bartlett rappelle 
que le F. beluloides est un arbre à feuillage caduc, tandis 
que le F. antartica est à feuillage persistant. Cette distinc- 
tion, en dehors de toute différence de caractère botanique, 
est capitale au point de vue horticole. 

Sur la pollinisation des Melons.— Dans le Bulletin 
boriculture et d'horticulture de Gand, M. le comte de Ker- 

chove de Denterghem rappelle ce fait, q ihaque cultivateur 

de Melons a observé: l'ovaire de toute Heur femelle qui a 
reçu sur son stigmate du pollen convenable, grossit quelque 
peu dans les deux ou trois jours qui suivenl la fécondation. 
Si la fleur femelle n'a pas été pollinisée, l'ovaire jaunit, se 
flétrit ; quelques jours après l'épanouissement de la fleur, il se 



44 



LE JARDIN 



REVUE DEB NODVEADTBS POUR 1903 



forme une lame séparative qui fait tomber l'ovaire désormais 
sans utilité, toul comme quand le truit fertile sera vei 
complète maturité, il se formera égalemenl une couche de 
tissu séparateur. 

M. Massarl s'esl demandé si cette action du pollen pou 
vait, dans la fécondation des Melons, Ôtre remplacée soit par 
du pollen provenant d'autres espèces, s. .il par quelque autre 
agent. A priori, cette question parali bizarre et fail sourire 

ceux qui n'ont sur la pollinisation que des idées s maires. 

Depuis les expériences célèbres de Gartner datant de 1849, il 
esl avéré qu'on peul obtenir des ovaires stériles presque aussi 
gros que des fruits, en appliquant, sur les stigmates, de la 
poudre de Lycopode, et, dans un travail récent, M. E. Tschi : 
mak rapporte divers cas où il a provoqné un débul de i n 
sance dans l'ovaire par l'emploi depollens qui ne féconda 
pas les ovules. 

C'est en vue de corroborer ces expériences e1 d'étudier 
sur la (leur du Melon l'action végétative de pollens étrangers 
que M. Massarl a employé du pollen d'autres Cucurbitacées 
[Bryonia, Cucurbita, Bcballium, Thladianta), comme aussi 
d'autres Dicotylédonées : Métachlamydées Icanthus, H 
thus, Martynia, Nicotiana) ou A.rchichlamydées [Althœa, 

Argem i alandrinia, Cannabis, Goura, Hibiscus, Humu 

Ins. Impatiens, Lavatera, Onagraria), et enfin du pollen de 
Monocotylédonées [Galtonia, Gladiolus, Lilium). Celle polli 
nisation illicite ne donne aucune fécondation. 

I.a survie de l'ovaire n'a été obtenue par M. Massarl que 

quand il j avàil fécondation, c'esl a dire quand les stigmates 
avaient reçu du pollen d'un autre individu de la même va- 
riété. I.a pollinisation par du pollen du même individu no 
détermine guère non plus la formation des graines. 

h,. s expériences faites par M. Massart, il résulte, d'autre 
part, que le pollen récent et lo pollen de la veille sonl 

presque aussi puissants l'un que l'autre, niais que le pollen 

datant de plus de deux jours ne donne que rarement îles 
[ruils fertiles, el que relui datant de quatre à cinq jours 
n'amène plus la croissance du fruit. Celte étude fixe des 
points importants que M. le comte de Kerchove traduit ainsi. 
eu langage de jardinier: - \ j ez soin de féconder vos fleurs 
femelles en transportant, sur leurs stigmates, du pollen de la 
même variété mais provenant d'autres individus ». 

Le forçage des Hellébores. — Dans la Revue de l'Horli 
culture belge et étrangère, M. de Stappaerl établit que peu 
de plaides vivaces réussissenl mieux en culture forcéo que 
les Hellébores. L'espèce type, l'Hellébore noir (H.niger) donne 
de belles fleurs blanches: ses boutons rappellenl ceux des 
Roses blanches : el ses grandes fleurs aux larges sépales, 
réguliers, pétaloïdes, produisent meilleur effel sur les plantes 
forcées que sur celles fleurissanl à l'air libre. Les variétés 
obtenues par croisement avec les //. àbchasicûs, II. orien 
talis el //. fœtidus, 1res nombreuses et tort jolies, sonl à 
recommander. 

On a cru que les Hellébores ne peuvent guère supporter le 
forçage, et on a recommandé de les cultiver en les protégeanl 
sur place a l'aide de cloches OU de châssis placés sur des 

piquets, et de cueillir les (leurs quelques jours d'avance afin 
de les (aire épanouir dans l'eau el dans une serre tempérée. 
I, auteur ne partage pas coi avis ; la culture forcée est facile 
ot on obtient ainsi a peu de dais, lin décembre, de tics jolies 
plantes fleuries d"aspecl 1res décoratif. Relevées de pleine 
terre en novembre el mises en serre tempérée, les fleurs qui, 
dehors, ne sonl généralement pas d'un blanc très pur. 

deviennent fort belles, prennent une teinte nacr si leui 

dure.- esl plus longue. I >oflourios. les piaules sonl lenues a 

l'abri des fortes gelées, et elles sonl misos en pleine terre er 

mars el avril. 

Le balai de sorcière -. — C'est le nom d'une affection 
cryptogamique due a des champignons parasites dits 
« Exoacsées déformantes ». WBxoascus institice esl le balai 
de sorcière des Pruniers el des Prunelliers, décrit par M. E. 
\,iiiï;is dan- li Journal de l'Agriculture. Ce cryptogame, 
dit l'a u leur, produit dans les Pruniers et dans les Prunelliers 
des altérations originales des ramules et des branches, en 
touffes de pousses plus ou moins déformées, qui ont une 

tendance à se dresser verticalement ot à se ramifier beau- 
coup plus que dans les pousses normales, 
Le parasite débute à n'importe quelle place sur l'arbre. Si 



l'infection commence sur une rainule peu écartée du tronc 
ou d'une branche, le balai paraît colli au tronc ou à la 
branche ; si .die a débuté sur une ramule i cartée dans l'inté- 
rieur de l'arbre, le balai il"' le rameau déformé -eus lo 

poids de sa touffe entre deux branches; se é aux 

i. les ultimes d'une branche, il l'incline sous le poids du 

monceau de ses ramifications. 

Le grossissement de toutes le- parties du balai esi dû .aux 
h \ pics du mycélium. Ce sont de- cellules ey lindriques qu'on 
trouve .niie . .Iles du parenchyme des feuilles, entre celles 
de reçoive, de la moelle et des rayons médullaires des 
rameaux. I .es fructifications semonlrenl dans les boursou- 
flures des feuilles oloquées, qui prenuenl une teinte blan- 

châire. passant ensuite au blanc jaunâtre, formée pu les 
asques mùi s de VExo :cus. 

Quelle que soit la place du balai sur une branche produc- 
tive, il la stérilise dans une proportion plus ou moins grande. 

Suivant la grosseur de la touffe el suivanl la fertilité de 

l'espèce ou de l'année. Il s'ensuit donc que le balai de sor- 
cière no doit pas être toléré. I .e seul moyen de le létruireel 

d'en présen er le- arbres à l'avenir esl de | , iil,\ er a l'hi\ er. 

A ce moment, le balai n a pas fructifié, el il n'y a aucun dan- 
ger do mutiler le- bourgeons a fruits. On sera cependant 

prudent de surveiller les arbre- même apn i I ni 

car un.' autre infection peul être eommem i 

Revue des nouveautés pour 1903 

Comme de coutume, le Jardin va consacrer linéiques 
pages dan- plusieurs numéros successifs, à uni' 
h Revue » des nouveautés mise- au commerce pour 1903. 

Nous ne saurions ici les citer toutes, mais nous nous 

arrêterons à celles qui mil surtout paru mériter l'atten- 
tion. Leur description est naturellement écrite d'après 

celle des id don leurs. 

Plantes alimentaires 

I.a maison Denaiffe et lils.de Carignan Vrdennes . t au 

commerce les nouveautés potagères suivantes entre antres: 

IIm; nain vert Prince-Noir (Dnf.). -Obtenu dan- les 

cultures de la maison Denaiffe, ce Haricol i.a m représente la 
forme à grain vert du llaricut Prince-Noir, si estimé par sa 
petite taille ot sa grande précocité, cm., variété possède 

toutes les qualités do la race don! elle est issi I. en plus, 

une couleur de grain particulièrement recherchée sur les 

marchés; elle esl Ires productive, a aiguilles i breuses 

tendres el fines. 

Laitue-Rom une Express. — Cette varité à feuilles très arron" 
dies. a pomme très obtuse au sommet, lies compacte et île 

taille assez naine, forme sa pomme sans être liée, et monte 

difficilement à graine. Sa grande résistance ■< la chaleur en 
fait une excellente race d'été; comme la pomme .-n esl très 
1 1 ée, elle donne, malgré sa taille assez réduite, un produit 
considérable. 

I I. ; NON GROS JAUNE GLOBI HATIF. — Celle nouvelle race aille. 

ricaine. mise on comparaison dans les Cultures de la mai-un 

Denaiffe avecles autres lignons jaunes connus, a montré un 
ensemble de qualités réelles. Cet Ognon produit de- bulbes 
volumineux de S à le centimètres de diamètre, sphériques, 
à enveloppe- extérieures jaunes faiblement cuivrées; le col- 
lot en est hn el le feuillage peu abondant. Cette i iriété, quoi- 
que bien hâtive, est de c.m-ei \ al ion parfail e el de 1res grand 
rendement . 

I.a maison Emile Thiébaut, 30 place de la Madeleine a Paris, 
met particulièrement au commerce les nouveautés potagères 

suivantes : 

Laitue très hâtive du Montcel. — Bonne variété pour la 
culture Ion oinine pour la Culture en plein an. très pro- 
ductive, a feuillage verl vif. cloqué, épais, formant une 

pomme bien (aile, coiffant bien, a pêne entourée de quelques 
feuilles extérieures, ce qui permet de piauler cotte Laitue 
1res série. Cette variété, très précoce devance d'au moins 
quinze jours les Laitues à forcer de Milly et à.' Alger, se formo 
rapidement, sous châssis et en pleino terre, et se conserve 
parfaitement bien l'hiver. 



LE JARDIN 



DES CAUSES yUI MODIFIENT LES QUALITES DES RAISINS 



45 



Melon noir des Carmes amélioré de Plantières. — Le 
Cantaloup noir des Carmes, déjà considéré comme l'un de nos 
meilleurs Melons, a été réellement amélioré avec cette sous- 
variété qui donne des fruits plus gros, de forme ovale, à 
écorce également noire, à côtes larges et accentuées. L'écorce 
est mince, la chair épaisse et bien sucrée, d'excellente 
qualité. 

Parmi les nouveautés de la maison Rivoire père et lîls, do 
Lyon, nous remarquons surtout les suivantes : 

Chou pommé de Pêzenas. — Ce Chou, très estimé dans le 
pas s dont il porto le nom (où, semé en mars, il pomme en 
août-septembre), a une forme aplatie d'une grosseur très 
remarquable. Le pied en est excessivement court. 

Fraisier a gros fruit Primus. Rivoire. — Variété remar- 
quable par son extrême précocité devançant de 8 à 10 jours 
les variétés similaires. Fertilité remarquable. Fruits relati- 
vement gros pour une variété aussi pré- 
coce, de forme régulière, écarlate avec 
grains saillants. La chair blanche, très 
savoureuse et très ferme, supporte bien 
le transport. Se distingue par son feuil- 





du principe sucré et de diminuer celle des acides, 
c'est-à-dire de convertir en glucose certains principes 
constitutifs du Raisin, on augurera toujours bien d'une 
conservation effectuée avec des produits perfectionnés 
à la chaleur et provenant de terrains légers frappés par 
un soleil ardent. La vue générale de Thomery, le pano- 
rama si curieux de ses kilomètres d'espaliers, méthodi- 
quement exposés au sud-est, indique combien ces rai- 
sons avaient été devinées par nos laborieux ancêtres. 
Le froid et l'humidité du sol, comme ceux de l'atmos- 
phère, ne donneront jamais de sucre ni de parfum, 
même avec les cépages les mieux cultivés. 

Nous terminerons ce chapitre d'un sujet un peu aride 
en citant une analyse de M. de Vergnette et celles que 
nous finies nous-même, en mai 1902, sur nos derniers 
Raisins conservés, avec l'aimable 
autant que savante collaboration de 
M. Vivier, professeur et Directeur de 
la Station Agronomique de Seine-et- 
Marne. 




Fig. 19. 



Haricot nain * F:nce ~\c.-: 



Fig. 20. — Oancin 



groi jaune globe hatif. 



Fig. 21. — Laitue-Romaine Express. 



lage d'un vert tendre, très brillant et excessivement découpé. 
Plante robuste. 

Haricot a rames beurre géant d'Italie. — Les cosses 
de cette variété, vraiment géante, sont plus grandes que 
celles de touteautre variété connue; elles dépassent presque 
de moitié, celles, déjà si volumineuses, du Haricot beurre 
Roi des Mangetouts. Malgré leurs dimensions, ces cosses, 
d'un beau jaune d'or, sont absolument tendres, sans lîls [et 
d'un goût exquis, production en est considérable. 

Igname de Farges [Dioscorea Fargesi). — M. D. Bois, 
assistant de la chaire de culture au Muséum de Paris, s'est 
efforcé, ces dernières années, de faire connaître cette espèce 
d'Igname, bien préférable à l'Igname de Chine, à cause do 
la forme arrondie des tubercules, ce qui permet de l'arracher 
plus facilement et sans les casser. Les efforts de M. Bois onl 
eu de l'écho, puisque voici l'Igname de Farges mis au com- 
merce. La plante est rustique; son tubercule est de bonne 
qualité, de grosseur moyenne, et atteint son maximum de 
développement la troisième année; il est alors de la grosseur 
d'une Grenade et pèse de 100 à 120 gr.; la multiplication est 
assurée parla production des bulbilles aériennes. 

Pois - nain ridé Abondance. — A peu près aussi hâtif que 
le P. serpette nain, il a encore l'avantage d'être d'une pro- 
duction qui lui a valu son nom; sa qualité do Pois à grain 
ridé le fera rechercher. 

J.-Fr. Favard. 
^Ayu\- 

Des causes qui modifient 

les qualités des Raisins 

Il ressort des détails que nous avons donnés dans le 
précédent numéro du Jardin (1), sur les modifications 
de la qualité des Raisins, la maturation parfaite est la 
qualité indispensable de tout Raisin destiné à la con- 
servation à rafle fraîche. 

Comme elle a pour effet d'augmenter la proportion 

(1) Le Jardin 1903, 20 janvier (m 3S2) page 23. 



M. de Vergnette a analysé comparativement le jus 
des mêmes Raisins frais, et le jus de Raisins de même 
espèce qui sont restés exposés à l'air et au soleil pendant 
un mois après leur cueillette. 

Le moût de Raisins frais [Chasse/as de notre contrée. 
a laissé un résidu de 21.53 pour 100. Les mêmes 
Raisins exposés à l'air et au soleil pendant un mois, 
ont donné 34,56 pour 100 de résidu sec. La proportion 
d'acide avait diminué notablement et n'était plus que 
de 4/5 de la quantité primitive. 

A la fin de mai dernier, arrivé par conséquent à 
l'extrême limite de la conservation avantageuse de 
notre Chasselas, nous eûmes la curiosité d'expérimenter 
sur deux grappes d'une conservation absolument par- 
faite, mais provenant de deux fruitiers différents et 
différemment conduits. Ces grappes sortaient d'un 
sous-sol excessivement frais, ruisselant d'eau, et d'un 
premier étage absolument sec et offrant au thermomètre 
un écart de température de 5° centigrades. La grappe 
du sous-sol était aussi claire et aussi tendue que l'autre 
était ridée et opaque. Voici les résultats mathémati- 
ques que nous devons à notre aimable collègue 
M. Vivier : 

J'ai déterminé la matière sèche, nous dit-il, sur les 
diverses parties des deux grappes en réduisant le bois 
à un entre-nœud. Voici les chiffres obtenus : 

Premier étage. 

J/alière 
sèche 0/0 
30 grains pesant frais. 7(1 gr. 790 secs: 18 gr. 220 23.72 
(1 grain pèse — 2 gr. 1". — gr. 506) 

Rafle fraîche 1 gr. 700 sèche : gr. 838 'h'i.xi 

Bois frais 1 gr. 234 soc: gr. 643 52.10 

(1) De Vergnette. Bulletin de la Société d'encouragement pour l'in- 
dustrie nationale, 1849. Actes du Congrès des vignerons français. 
Session de Dijon, 



■>l'l 



LE .lAnUIN — DES CAUSES QUI MODIFIENT LES QUALITES DES RAISINS 



Sous-sqI. 

pesant frais . . . 63.700 secs: 12.300 19.31 
1 1 grain pèse — 2. 77 0.534 

rraiche 1.77.; sèche: 0.491 27.69 

Bois frais 1.068 sec: 0.488 15 69 

Les deux grappes étaient absolument comparables 
car Leur constitution est identique (p. 0/0) : 

l 'remier ètagi Sous-sol 

Crains 96.21 95.73 

Rafle -'.Il 2 66 

Bois 1.54 1.60 

Les variations îles taux d'humidité sont donc bien 
dues au mode de conservation. Ces laux sont plus ins- 
tructifs que ceux de matière sèche signalés plus haut : 

Humidité 0/0 

Premier étage Sous-sol 

Crains 76.28 80.69 

Italie 53.19 72.31 

Bois 47.90 54.31 

Ensemble : 75.18 80.05 

La variation du taux d'eau de l'ensemble est peu 
importante; il en est de même de celle du grain et du 
bois. Mais ce qui est très remarquable et qui, croyon 
nous, a une grande importance pour nos procédés de 
conservation, c'est la différence considérable de laux 
d'humidité dans les rafles : 19 0/0. 

L'apparence flatteuse de la marchandise paraît donc 
tenir à la partie non comestible, peu importante en 
poids, qui es! la rafle. 

La maturation et la coloration obtenues trop vite par 
l'effeuillage mal compris causent, dans la suite, au frui- 
tier une pourriture dangereuse, surtout après un automne 
humide et pluvieux qui aura privé les fruits de sucre 
et do parfum (1). 

Les terres les plus légères et frappées d'un soleil 
ardent amènent difficilement leurs Raisins à leur point 
de perfection par ces mauvaises saisons que tentes les 
qualités du meilleur fruitier ne sauraient faire oublier. 
Ce fruits semblent avoir souffert d'une sorte d' « échau- 
dage » [2] que le comte < Mari désigne dans son Manuel 
du Vigneron sous te nom de « brouissure ». II arrive 
parfois, dit-il, que les grains de Raisins, retenus long- 
temps dans te même état de dureté et d'exiguité, [lassent 
trop promptement a un état de demi-grosseur et de 
demi-maturité, qu'ils ne franchissent plus... Si le Raisin 
doit être noir, il reste rougeâtre; s'il doit être blanc, il 
conserve une teinte île verdeur. C'est en vain qu'en lui 
donne tout te temps de former sa partie sucrée, il 
de lire acide jusqu'au dernier moment. » 

La brusque transition de pluies abondantes a une 
température froide à laquelle le comte Odarl attribue sa 
« brouissure » n'est pas, à notre avis, la seule raison de 
cette altération. Nous pensons, rumine. M. Foex, qu'elle 
serait plutôt due au passage de l'obscurité relative d'un 
temps couvert et pluvieux à la vive lumière des beaux 
jours. Nous sommes d'autant plus fondés aie croire que 
nous constatons chaque année, dans nos fruitiers 
mêmes, des phénomènes pour ainsi dire identiques. 
Nous les avons du reste signalés en insistant sur les 
inconvénients de cette vive lumière solaire brusque- 

ut projetée à travers les rangs de nos Chasselas con- 

-ei \ es, lorsqu'on est contraint de le faire pour procéder 
à un épluchage minutieux. L'année iyn2 nous aura par- 
ticulièrement montre cette brouissure dans les variétés 

(1) M. Muntz a démontré que l'ablation des feuilrss retardait ta 
maturité des Raisins en diminuant la richesse saccharine. M. Armand 
Gauthier, membre de l'institut a démontré, de mena', en 1893, que 
cette ablation empêche la coloration des fruits. 

(2) I.'éch.ii|rl;ii;i', ill! M. Fij.-\ il, m- »m Mumirl "< Vu 

sultatde l'action très intense de la radiation solaire sur tes 
Raisins. 



noires tardives, Black Mirante, Dodrelabi, Larfy Dow- 
ne's Seedling, voire même dans certains espaliers de 
Frankenthal, restés rougeâtres au moment de La ren- 
trée 

L'influence de la lumière sur la maturation du Raisin 
fut l'objet d'études bien intéressantes de la part de 
P. Duchartre en 1881, année particulièrement dure pour 
les meilleurs fruitiers. Ses observations thème 
triques l'avaient conduit s penser qui si, celte aine 
le Raisin n'avait pas mûri dans la plupart des localités! 
des environs de Paris, il fallait atiribuer ce fait, ne uns 
à l'insuffisance de la chaleurqu'a l'absence presque rmi- 
tinue du soleil et par conséquent au défaut de lumière. 

M. Portele de San Michèle, dans le Tyrol, résumait 
ainsi des expériences plus spéciales qu'il lit à la même 
époque : 

1° La Vigne peut fleurir et mûrir son fruit en l'abseuce 
de la lumière; es graines se développent parfaitement 
dans ees conditions. 

2°L'influence de la lumière sur les grappes est toute 
autre pendant les deux périodes de leur développement, 
c'e i à-dire depuis la floraison jusqu'au moment où elles 
se colorent, ce qui constitue la premièi e période, et à 
partir du momenl où elles se sont colorées jusqu'à leur 
maturité, ce qui forme la seconde période. Elle est essen- 
tielle pendant la première, sans action bien appréciable 
pendant la seconde (1). 

Il n'est pas inutile de faire observer que la première 
de ces conclusions se rapporte à un climat où la belle 
saison est assez longue pour que la maturation arrive 
toujours, au moins de manière relative, malgré le ralen- 
tissement qu'a pu éprouver le développement du Raisin 
par suite de l'insuffisance de la lumière; elle ne 
s'applique pas, au contraire, à un climat tel quo celui 
de Paris, où ce môme ralentissement doii empêcher la 
maturation de se compléter par suite de la lin hâtive de 
la période végétative annuelle. C'est, du reste, ce que 
faisait observer notre regretté secrétaire-rédacteur et 
savant Duchartre à la séance du 9 novembre 1S82, de la 
S. N. II. F. 

Les maladies auxquelles la Vigne est exposée pen- 
dant tout le cours de sa végétation, contribuent tout 
autant à modifier sensiblement les qualités de ses pro- 
duits. 

Les atteintes de chlorose, de Mildew, d'Oïdium et 
autres maladies auront peut-être été arrêtées, mais on 
n'en devra pas moins compter avec les troubles fatale- 
ment apportés dans la constitution du Raisin par les 
cryptogames parasites, dont on nous signale tous les 
jours de nouvelles variétés (2). 

Certains auteurs, et nous avons trouvé celle assertion 
dans plusieurs ouvrages étrangers (3), affirment que 
s'il est un fait parfaitement certain, que sous l'action 
d'agents azotés, la Vigne acquiert une végétation plus 
luxuriante, que les feuilles deviennent plus grandes et 
que le produit s'accroît, il est certain aussi que les pro- 
duits de vignobles ainsi fumés ont un défaut reconnu: 
ils communiquent au vin un goût qui rappelle l'espèce 
de fumier employé. 

Nous contesterons ce fait pour nos espaliers, qui sont 
cependant soumis périodiquement au contact de nom- 

(1) Studim liber die EntwicJilung der Traubenbeerc und den Einjluss 
des Lichtes auf die Reife der Trauben, gr. iii-8» de 8'i pages, avec 
Vi figuras, Intercalées dans le texte, Vienne, 18S3. 

(2) Notre collègue M. Hariol nous signalait encore tout derniè- 
rement les ravages menaçants du Botrytis einerea contre lequel ta 
Chambre, sur la proposition de M. Denis, député a Lnlitué un prix 
de 10.000 francs. Le Jardin, n* du 20 décembre 1908. 

(3) Bush et tils et Meissner; Bushberg, Missouri, 1883. Catalogue 
de Vignes américaines. 



LE JARDIN — SUR LA PUBLICITE DES PRESENTATIONS HORTICOLES. PLANTES NOUVELLES OU PEU CONNUES 



47 



breuses matières organiques en décomposition. Les 
gadoues de ville et les vidanges épandues dans uns 
enclos alternativement avec les fumiers de caserne 
n'ont jamais influé que nous le sachions, sur le parfum 
de uns Chasselas, ni sur leurs précieuses qualités de 
conservation. Les engrais aux odeurs les plus nauséa- 
bondes employés à l'automne, sur la terre labourée et 
incorporés au sol par un hersage, no peuvent commu- 
niquer aucun goût à quelque fruit que ce soit par cette 
raison bien simple, que pas plus que le fumier, ils ne 
sont absorbés en nature : ils se nitrifient d'abord et 
c'est sous forme de nitrates que leur azote esi assimilé 
par les Vignes. Nous croyons néanmoins que l'emploi 
exclusif et immodéré de substances fertilisantes autres 
que les fumures précitées, pourraient bien être pour 
quelqueehose dans les déboires essuyés chaque année 
dans certains fruitiers. L'excès en tout est un défaut et 
de l'excès de nutrition résultent fatalement toute une 
série d'altérations ou de maladies. 

La taille enfin, de môme que les modes de reproduc- 
tion naturels et artificiels de la Vigne (marcottage 
ou provignage, bouturage, greffage, semis, etc.), exerce 
aussi leur influence sur la qualité du Raisin et sa résis- 
tance au fruitier. Mais c'est là un sujet spécial, qui doit 
être traité à part. 

FRANÇOIX CllARMEUX. 



Sur la publicité des présentations horticoles 

Bien que la presse quotidienne française s'occupe de 
plus en plus de nos manifestations horticoles, la solli- 
citude des grands journaux de la Grande Bretagne à 
l'égard des expositions d'Outre-Manche est beaucoup 
plus grande et plus suivie qu'en France. Aussi l'em- 
pressement du public anglais à ces fêtes de l'horticul- 
ture y est-il incomparablement plus grand. Et ce public 
ne visite pas seulement les expositions mais aussi les 
séances (meetings) de la Société d'horticulture de 
Londres, séances qui ressemblent bien peu à celles de 
Paris; chez nos voisins, en effet, chaque séance constitue 
une véritable exposition partielle dont nos trois ou 
quatre concours dits « publics » ne donnent qu'une 
faible idée. Pendant tout l'après-midi, les équipages se 
succèdent sans relâche à la porte d'entrée, témoignant 
de l'empressemenl que met le grand public, tout comme 
les amateurs et aussi les simples profanes, à visiter ces 
réunions, Et pourtant, comme cadre, combien laissent- 
elles à désirer ? 

La salle est, en effet, fumeuse et mal éclairée, 
employée comme salle de gymnastique pour les soldats, 
elle est absolument indigne des magnifiques apports 
qui y sont faits tous les quinzejours. Il est vrai que les 
projets de construction que publiait dernièrement Le 
Jardin (1) montrent que la Royal horticultur al Society 
veut faire mieux; et ce ne sera pas sans un véritable 
besoin. 

Ainsi donc, malgré les incommodités du local actuel, 
les séances de la Société royale de Londres sont 
publiques. En France, au contraire, la cadre est digno 
des apports, mais les concours trimestriels ne sont pas 
visités comme ils devraient l'être ; c'est assurément faute 
d'être connus à l'avance, d'être « lancés » par la grande 
Presse. Notre salle des séances pourrait très bien être 
aménagée de façon à réserver les bas côtés au public, 
qui examinerait ainsi à son aise tous les apports. 

A cet effet, les côtés seraient isolés du milieu de la 
salle par une tenture, sans qu'on ait crainte de voir 
cette salle trop réduite pour le nombre ordinaire des 

(1) Le Jardin, 1902, page 3S0. 



auditeurs, car on sait que les banquettes sont souvent 
trop vides. Le long de ces cotés, seraient disposées à 
demeure deux rangées de gradins, el les fruits, légumes 
ou fleurs apportés directement et mis immédiatement 
en place; chaque comité devrait prendre là ses notes, 
et remonter délibérer dans ses salles respectives. Le 
public serait admis de une heure à quatre heures sans 
que cela nuise à l'intérêt des séances, et l'horticulture 
ne pourrait, je crois, que gagner à cette disposition. 

Il va sans dire que le Bureau de la S. N. II. F. ferait 
tous ses efforts pour obtenir de la Presse quotidienne 
la publicité suffisante pour que le public soit averti. 

Pour revenir aux séances de Londres, et pour ne citer 
qu'un exemple, au meeting du 18 novembre dernier 
malgré un froid très vif, un amateur avait installé des 
Orchidées sur une longueur de 25 mètres et l'"50 de 
largeur, et il y aurait tout a citer dans un tel lot. Dix-sept 
autres lots suivaient celui-là. 

Je ne parle ici que des Orchidées, mais beaucoup 
d'autres plantes intéressantes y était également exposées 
telles que Chrysanthèmes et Bégonias à floraison 
hivernale dont Le Jardin a parlé dans l'une de ses 
récentes chroniques horticoles. On y voyait aussi une 
très intéressante nouveauté, \Bjacobinia Chrysostephana 
à fleurs en thyrses, au coloris orangé brillant; cette 
plante est appelée, je crois, à un bel avenir horticole. 

Les Œillets étaient également bien représentés en 
fleurs coupées; la variété Princess of Wales est a Heurs 
énormes et d'un rose foncé admirable. Puis des lots de 
fruits et légumes complétaient cette intéressante séance 
très visitée par le public, et a laquelle je voudrais voir 
les nôtres ressembler. 

Ch. Maron. 



^i-o-icr>*- 



Plantes nouvelles ou peu connues 

Impatiens grandiflora Herusl. — Bot. Mag. t. ~s26. — 
Curieuse Balsamine récemment introduite >\r Madagascar et 
constituant la plus grande espèce ilu genre connue jusqu'à 
ce jour. C'est une plante atteignant l'"50, rameuse, très glabre, 
à feuilles ovales, acuminées, dentées, pétiolées. Les fleurs 
axillaires, solitaires, sont roses avec l'étendard orbiculaire 
large de 2 à 3 cent., les ailes longues, de 3 a ~> cent, et le 
labelle renflé, de 2 à '■'• cent, de diamètre, blanc rosé, réticulé, 
atténué en éperon blanc recourbé long de 5 centimètres. Les 
fleurs sont encore plus amples que celles de VImpaliens 
Hooheriana Arn.de Ceylan, avec lequel cette espèce présente 
quelques ressemblances. 

Jasminum Maingayi C. B. Clarke. — Bot. Mag. t. 782.1. — 
Cette nouvelle espèce de Jasmin est originaire de Pénang 
(Malaisie). C'est un arbrisseau grimpant, à rameaux pubéru- 
lents au sommet, à feuilles entières, ovales-oblongues, aiguës, 
longues de 10 cent, environ sur 3 de largeur. Les fleurs, dis- 
posées en cymes terminales, sont blanches, à tube long do 
2 à 3 cent., plus court que les segments de la corolle qui 
sont dressés. 

Il est intéressant de faire remarquer que le Jasminum 
officinale dont la patrie a été longtemps inconnue, introduit 
en Europe en 1518, est bien originaire de l'Inde, comme 
De Candolle l'avait supposé. 

Passiflora ambigua Hcmsl. — Bot. Mag. t. 7822. — C'est 
du Nicaragua que cette Passiflore a été importée. Ses affi- 
nités sont avec les Passiflora laurifolia et maliformis L. La 
parenté est telle qu'on pourrait presque y voir le résultat 
d'un croisement. Les fleurs sont du double plus grandes; 
les sépales et les pétales sont blancs plus ou moins ponctués 
de rouge pourpre ou de rose. La couronne externe a ses 
divisions disposées sur deux rangs, les internes blan 
les centrales rouge panaché de blanc. Le Passiflora ami 
est plus développé dans toutes ses parties que les deux 
espèces auxquelles il ressemble. 



48 



LE JARDIN — SOCIÉTÉ NATIONALE u'iIOHTICULTUBE I>E FRANCE. BIBLIOC.lt A IM1IK 



Masdevallla elephantlceps Reichb. f. el Warso. — Bot. 
M — Ce fc de la Nouvelle Grenade que nous est venue 

cette irquable plante, voisine du M.MooreanaReictib. 

f., et découverte par Warscewicz. La forme des fleurs est abso- 

I ni él ra ipelle, ( omme le nom spéciflque l'indique, 

une tète d'éléphant. Les fleurs sonl longues de 10 cent., 
jaune-vordàtre, suffusées de pourpre, avec les pétales cou 
verts de papilles poui pre jaunâtre. 

Euryops socotranus Bail. f. — Bot. Mag. t. 78 ^ s . Com 
posée frutescente, haute de 1 métro, très glabre, ramifiée, à 
ri aux pourvus de cicatrices foliaires. Les feuilles décou- 
pées en trois ou quatre lanières sont habiuellement groupées 
m lommel des ramules. Les fleurs formenl des capitules 
axillaires, solitaires ou rassemblés en corymbes feuilles. 
Elles sonl jaune d'or, à douze ligules linéaires^ réfléchies, 
longues d'un centimètre environ. Celles du disque sont 
safranées. Comme son nom l'indique, cette plante est origi- 
naire de s tora el appartient à un genre, répandu dans 

l'Afrique centrale, qui ne diffère des Séneçons que par de 
légers caractères. 

P. Hariot. 



Société Nationale d'Horticulture de France 

Séance du 22 janvier 1903 

Cm \ni ê de i i."Ki' i in re. Nous avons admiré le plus beau 
lui de Cyclamens qui ait jamais été présenté nie de Gre- 
rielle. M. Caillaud, de Mandres, montrait des spécimens de 
la race Papilio améliorés par le croisement avec la race 
Caillaud, qui laissent de très loin derrière elles les formes 
primitives. Il faut signaler en outre: Roi des noirs, déjà 
ancien, mais cette fois à fleurs semi-doubles ; Triomphe de 
l'Exposition; Madame Gabriel Debrie, à fleurs rose pâle el 
doubles; Madeleine Truffaut d'un très beau blanc pur, sim- 
ple el remarquable par l'ampleur de ses fleurs; alba rosea 
fimbriata, etc. 

M. Nonin, de Châtillon-sous-Bagneux, est toujours un 
cultivateur émérite. En sonl la prem e les charmants i F.illets 
remontants qu'il présentai! avec des Epiphyllnm truncatum, 
dressés en obélisque, greffés sur Cereus rostratus. lin voyant 
ces derniers, on est tenté de se réconcilier avec les plantes 
grasses, tant les spécimens sont jolis et élégants. 

Comité des Ori hidées. — M. Ragot, de Villenoy (Seine-et- 
Marne) avait apporté un beau Laûiocattleya Veitchiana, hy- 
bride des Cattleya labiata autumnalis et Lcelia crispa superba, 
variété de Villenoy. Le semis a eu lieu en 1896 et la pre- 
miëre floraison en décembre 1902. Dominy avait fait le même 
croisemenl chez Veitch en 1858, niais la piante n'était venue 
;i fleurs qu'en l^T'i, soil après seize années do culture. Cet 
hybride a été décrit par Reichenbacb en Isp'i dans le Gar- 
deners' Chronicle et figuré en 1883; il a disparu des cultures 
anglai 

A M. Bert, de Bois-Colombes, un tort bel hybride des 
Odontoglossum crispum et triumphans, se rapprochant du 
premier des parents. Il a reçu le nom do Odontoglossum 
looehristyen 

' OMITÉ d irborii ' lti re fruitière. — M. Buisson présente 
des Pommes d'importation américaine appartenant aux va- 
riétés Baldwin et Roxbury. L'envoi de ces fruits est fait en 
Europe, aux frais du gouvernement des Etats-Unis, par un 
service spécial dit ■■ Plants Tndustry». Dix barils (724 kilos) 
a 70 francs les HO kilos sonl arrivés récemment en France. 
Il y a la un véritable danger | m m le commerce français. 

Comité de culture maraîchère. — Des Haricots jauni de 
Chai • i Blets, de toute beauté, sont présentés par 

M. Gaudon, de Chamarande. L'apport est absolument remar- 
quable. Le semis a eu lieu le 25 novembre 1902 et les pre- 
miers Blets oui été cueillis le 1" janvier dernier. L'obtenteur 
en est à sa cinquième cueillette. 

M. Lambert, de Bicètre, avait envoyé de belles touffes de 
Chicorées et de Scaroles. 

A signaler encore les bottes d'Asperges à pointe verte de 
M. Compoint. de Saint-Ouen, et les Fraises Marguerite de 
M. Jarry, de Sarcelles. 

P. Hariot. 



BIBLIOGRAPHIE 

Traité pratique des cultures tropicales, par J. Dybowski. pré- 
face de M. E. Tisserand, tome premier, (Conditions générales 
de la culture tropicale. — Mise en valeur du sol. — Multiplica- 
i ion dos végétaux. — Lesplantos vivrières : cultures potagères, 
cultures fruitières. 1 vol. (25 X l'i. :, l 'le 590 pages illustré 
de 37 figures. 

Ce livre, récemment paru, était attendu depuis longtemps. 
Nous ne possédions pas. en effet, sur ce sujet de la plus 

haute Importance, de traité pratique sufflsan ni détaillé, 

surtout simple, au courant des données scientifiques, qui 

puisse l'Ire mis entre les mains du colon le moins expérimenté, 
et à la portée de ceux qui, à un litre quelconque, sïntéres- 
sant aux choses coloniales. 

Il est vrai que l'élaboration, la documentation et la mise au 
point d'une œuvre de cette envergure, constituent un ensemble 
de travaux que peu d'auteurs peuvent se permettre d'aborder 
et de publier. Il appartenait à M. J. Dybowski de l'entre- 
prendre el nous pouvons dire qu'il s'en est tiré connue il 
convenait. Non seulement le contonu est excellent, mais le 
plan et la présentation sont parfaits. 

Avant que do s'occuper, de s'adonner à l'exploitation 
industrielle des terrains qui lui sonteoncédés, le colon ou et le 
directeur d'une entreprise culturale. doit, avant tout, songer 
à étudier les questions climatériques, la mise en valeur et la 
fertilisation du sol, le régime des eaux et l'hydraulique ainsi 
que les moyens d'assurer l'existence de lui et des siens ou 
de son personnel. 

» l'est pourquoi, sans doute, et dans cette pensée, que l'auteur 
a consacré son premier volume aux questions ci-dessus, à la 
multiplication et surtout aux végétaux : aux plantes vivrières 
potagères et fruitières, dont les produits doivent tenir une 
si large place dans l'alimentation du colon. 

Sans s'attarder en des descriptions de plaides : espèces et 
variétés, M. Dybowski a donné tous les renseignements pra- 
tiques et d'application que l'on doit connaître. Il importe, 
en effet, plus au colon de connaître la culture d'une plante, 
plutôt que la description de nombreuses variétés dont il ne 
saurait tirer partie. 

Une magistrale préface de M. E. tisserand, directeur 
honoraire de l'Agriculture, présente ce livre à ses lecteurs 
qui, espérons-le, seront nombreux. 

La clarté, qui est une dos qualités maîtresses de notre langue 
fait partie de celles de ce livre, car laideur a tout étudié 
et exposé avec précision. Il convenait, croyons-nous, d'ajou- 
ter cela. A. M. 

CORRESPONDANCE 



Bégonia flex décora — Uép. à Mme M. Z. (Espagne). — La 
maison qui vend les Bégonias Rex-decora don! il a été traité 
dans [e Jardin du 5 décembre 1902 est l'établissement Cappe 

fils, au Vésinet (Seine ; et-Oise). 

Destruction du Liseron. — Rcp. ii Af. /. S., Villa Ste M.. 
Cassel. — Il n'y a pas d'autre moyen, pour détruire sérieu- 
sement le Liseron, que de défoncer, avec un croc, le massif 
où il s'est implanté. Il faut faire une jauge aussi profonde 
que cela est nécessaire pour parvenir à la base mémo des 
plus long:; filaments du Liseron. Il faut donner les coups de 
croc avec soin et attention de manière à briser le moins do 
racines possible, se baisser, en recueillir le plus possible à 
la main. Malgré tout cela; il pourrait rester de petits frag- 
ments; or, chacun d'eux constitue une bouture. La destruc- 
lion ne peut donc être complète qu'à la condition de passer 
la terre dans une claie ou un crible à trous fins. Mais comme 
ensuite, l'absence de tout gravier la rendrait trop compacte, 
il faudra l'amender avec une terre caillouteuse exempte do 
Liseron. 

l'n arrosage au sulfate de cuivre ou de fer à haute 
dose (25 kilos par hectolitre) , ou un enfouissago do 
crùd ammoniac (résidu d'usine à gaz) rendrait votre sol 
improductif pour un certain temps. En outre, ces produits 
no brilleraient le Liseron que jusqu'à la profondeur où ils 
pénétreraient. Il faudrait donc préalablement, couper le sol 
en deux tranches horizontales; celle du dessus serait étalée 
dans le voisinage et arrosée; celle du fond serait imprégnée 
sur place. 



N° 384 



LE JAKDIN 



20 Février 1903 



Nouvelles horticoles 

Congrès horticole de Paris de 1903. — Les questions à 
l'étude pour le 17 e congrès horticole qui se tiendra à 
Paris le 22 mai, pendant l'exposition de printemps, 
sont les suivantes : 

1. Etude dos divers procédés de culture et de taille du 
Pécher, en vue du forçage. — 2. Du rùle des appareils frigo- 
rifiques dans la conservation des fruits ; installation pratique 
et résultats économiques. — 3. Action des engrais sur la 
maturité et la conservation des fruits. — 4. Monographie 
horticole d'un seul genre de plantes (à l'exception de ceux 
qui ont déjà été publiés) (1). — 5. Du principe de la sélection 
des graines appliqué à la production et à la fixation de 
variétés nouvelles. — 6. Uuels sont les moyens à employer 
pour assurer la continuité d'une même culture dans un mémo 
sol. — 7. Quels sont les meilleurs insecticides et anti-crypto- 
gamiques employés en horticulture (les auteurs devront 
donner la composition des produits recommandés). — S. Com- 
ment anivera-t-on à remplacer le fumier actuellement 
employé en culture maraîchère ? — 9. Quelles sont les condi- 
tions dans lesquelles on peut, à l'aide du frigorifique, modi- 
fier les époques du iorçago des plantes, en avançant leur 
aoùtement ou en retardant leur mise en végétation. — 10. 
De l'utilité de la création d'un musée horticole et des moyens 
pratiques de l'organiser. — 11. Quels sont les procédés les 
plus pratiques et les plus efficaces pour semer, faire germer 
et pousser les graines d'Orchidées/ — 12. De l'application 
rationnelle de la culture dans le terreau de feuilles pour tous 
les genres d'Orchidées. — 13. De la protection de la propriété 
dos nouveautés horticoles pour une durée déterminée. — li. 
Y a-t-il avantage à semer les graines l'année de leur récolte 
ou après plusieurs années de conservation ? Préciser les 
avantages et les inconvénients selon les dilïérentes espèces. 

On peut d'ailleurs se procurer le règlement du Congrès 
au siège de la S. X. H. de F. 

L'Exposition quinquennale de Gand en 1903. — Le 

Jardin a déjà annoncé, à plusieurs reprises (l j >. l'ouver- 
ture de cette Exposition, pour le 18 avril 1903. Ces 
grandes floralies internationales, qui se tiennent à 
Gand tous les cinq ans, demeurent toujours un événe- 
ment sensationnel pour le monde horticole tout entier. 
Nul doute que la XV e quinquennale n'attire autant 
d'amateurs de la belle horticulture que par le passé. 
La Société royale d'agriculture et de botanique de 
Gand ne néglige d'ailleurs rien, non seulement pour 
assurer à ses expositions tout le succès qu'elles 
méritent, mais aussi pour tenir l'organisation des nom- 
breux concours qu'elles comprennent, à, la hauteur du 
progrès que réalise l'horticulture. 

Nos lecteurs trouveront plus loin la reproduction, en 
ré luetion, de l'affiche de la XV e floralie gantoise, due à 
M. T'Sas, artiste bruxellois au talent fort apprécié. 

Ecole d'Horticulture des Pupilles de la Seine. — Le mardi 
3 février, ont eu lieu les examens de sortie desélèves de 
l'Ecole d'Horticulture Le Xôtre à Villepreux, devant 
un jury composé de : MM. Chevallier, Vacherot, Vitry, 
Gatellier et Gravereau, en présence de M. Mesureur, 
Directeur de l'Administration de l'Assistance publique. 

Les élèves présentes par le Directeur, M. Pottier, ont 
reçu le certificat de l'enseignement professionnel dans 
l'ordre suivant : 

MM. Claudel, Calando, Dauteville, Morice, Nolot. Espar- 
gillières, Aucher, Ranson, Blanc, Bize, Miton, Millet, Wer- 
riers, Lecable, Chaumont, Guittard. Jacob, Debricon. 

La commission a félicité, pour la bonne tenue de 
l'Etablissement et les véritables progrès accomplis aux 

(1) Pour éviter toute incertitude, il eût été nécessaire de dire où, 
car il n'est pas de genres ov plantes qui n'aient été plus ou moins 
décrits quelque part. Nous supposons qu'il s'agit seulement des 
publications de la S. N. H. F.? 

(2) Le Jardin, 1902) pages 3.".4 et 370i 



points de vue théorique et pratique, le Directeur et son 
personnel enseignant. 

Bureaux de Sociétés pour 1903 — Association horticole 
Lyonnaise. — Président : M. plein y-Ravarin. — Vice- 
présidents .'.MM. P. Garnod, Cl. Jusseau, Et. Schmitt. 

— Secrétaire-général : M. Viviand-Morel. — Secrétaires- 
adjoints : MM. Cl. 1, avenir et Ponlhus. — Trésorier : 
M. Joseph Penaud. — Bibliothécaire : M. Pétrus Jac- 
quier. — Conseillers : MM. Drevet, Chapuis, J. Jacquier, 
Laroche, Schmidt, A. Sehwartz, Champin, Danjoux, Fal- 
connet, A. Perret, L. Perraud, P. Ray. 

Syndicat des horticulteurs de la région lyonnaise. — 
Président honoraire et délégué a l'Union des Chambres 
Syndicales : M. Antoine Rivoire. — Président: M. Claude 
Jacquier. — Vice-Président : M. Jean Beurrier. — Se- 
crétaire : M. Anthelme Combet. — Trésorier : M. Griffon. 

— Membres : MM. Jean-Baptiste Combet, Croibier, 
Gobet, Lille. Morel, Motticn, Musset, Perraud, Rivière, 
Rozain. 

Association des anciens élèves de l'Ecole nationale 
d'horticulture. — Préside, ils d'honneur : M. le Ministre 
de l'Agriculture, M. Viger et M. Nanot. — Président : 
M. Bellair. — Vice président : M. D. Magnen. — Secré- 
taire-trésorier perpétuel : .M. Lafosse. — Secrétaire gé- 
néral : M. Lefèvre. — Secrétaire-adjoint : M. Potrat. 

Expositions annoncées. — Paris : du 20 au 25 mai, aux 
serres duCours-la-Reine. Le programme qui estadressé 
par la S. X. II. F. comprend 350 concours el un con- 
cours spécial d'un plan de jardin. Les demandes 
d'admission à cette exposition doivent parvenir au Pré- 
sident de la Société avant le 5 mai pour les (ouvres 
d'art el l'industrie horticole; avant le 10 mai pour les 
végétaux et avant le 1" avril pour le concours spécial 
d'un plan de jardin. 

Le Havre : .lu 1S au 21 juin 1903. Exposition d'horti- 
culture et des industries qui s'y rattachent, organisée 
par la Société d'Horticulture el de botanique de l'arron- 
dissement du Havre à l'occasion du centenaire de la 
Société. Les demandes d'admission ou de programmes 
doivent parvenir au Président de la Société à Sainte- 
Adresse (Seine-Inférieure) avant le 10 juin. 

L'avenir de nos colonies. — Tel est le titre d'une fort 
intéressante conférence faite a Paris par notre distingué 
collaborateur M. Dybwoski, le S janvier, dans le grand 
amphithéâtre du Conservatoire des Arts et .Métiers. 

L'orateur a démontré d'une façon probante que cet 
avenir résidait premièrement dans le développement de 
l'agriculture coloniale. Mais pour que ce développement 
ait lieu d'une façon régulière il est nécessaire que les 
colons y soient suffisamment préparés et surtout que 
les produits de nos colonies ne soient pas taxés de 
droits de douane prohibitifs, comme s'ils provenaient 
de pays étrangers. II convient, en effet, de considérer 
nos colonies non comme des pays étrangers, mais au 
contraire comme autant de portions de la Métropole et 
de les traiter ainsi. 

On ne saurait admettre que des barrières de douanes 
s'élèvent entre chaque département et que les produits 
de l'un se trouvent taxes de droits dans lesauires. C'esl 
pourtant ce qui est fait pour les colonies, qui sont 
d'autres provinces ou d'autres départements de noire 
France. 

Du jour où ces barrières actuellement élevées seront 
abaissées, les colonies se suffiront amplement; les 
colonies pourront alors consacrer leurs capitaux, leur 
intelligence et leur initiative a la mise en valeur 
territoires encore improductifs et une ère de pros[ érité 
naitra pour elles. A. M. 



50 U ■' UtDlN — NOOV1 u.i - HOB I I 

Les récoltes fruitières de grande culture en France; leur français, lo plus propice à la culture BD grand des 

importation et leur exportation. — Los A nnales du Mi- arbres fruitiers. La démonstration en existe dans la Li- 

nistère de l'Agriculture a de décembre 1902 publient magne, dans la région avoisinanl la vallée de l'Allier. 

la S | ,.. des récoltes fruitières des différents dé- où plus de 10.000 hectares de prés-vergers sont plantés 

parlement is en 1901. Les totaux, par espèces en P. Reinette du Canada, il M. 

fruitières, sont les suivants: , a pr) ,j uct ; ()n fruitière en Suisse. — Si l'on en juge 

'''""!'!;'""" eJfrtïes moyenne par la statistique officielle di lationsdelaConfé- 

quintaox d« quintal dération suisse, la production fruitière de ce pays est 

Châtaignes . . . 3.331.224 U.696 7.41 en voie d'extension marquée. En octobre L902, il a été 

Noix 876.993 ru ;.>.s'd exporté 386.515 quintaux métriques de fruits de la 

Olives.. .. ■ 1-062.716 9 . -.il- is. ju Suisse allemandeetpourunevaleurtotalede4.377.449fr. 

S 5S âS.m zttl L'Allemagne en a pris 361.430 quintaux, l'Autriche 

Mûrier (feuilles) . 2.086 10.173.686 i.87 14.849, la France 7.790 et la Belgique 2.364. Il en devient 

Si l'on additionne les valeurs des récoltes des diffé- à peu près de mê lans la Suisse fi ! 

rentsfruits àl'exception toutefois des feuilles de Mûrier, lo canton du Valais exportait pour 7i 04 i de fruits; 

eue nous ne pouvons ici considérer comme fruit), on en 1897, pour 116.865 fr. ; en 1898, poui 162.990 fr. ; 

trouve un total de L62.I 19.155 francs. La production des L899 pour 146.760 fr.; en 1900, pour 113.520 fr. et en 

Pommes à cidre entre donc pour près de moitié Mans L901, pour 139,580 fr.; son exportation de 1902 dépas- 

cette évaluation. Nous regrettons de ne pas y trouver seraprobable 1 200. fr. Nous recommandons vive- 

celle des fruits de table tels qu'Abricots, Cerises, Pêches, m 6 " 1 ces chiffres à m, s arboriculteurs. 

Pomim s et Poires, qui, pourtant, a son importance. La pépinière de l'Ltat en Roumanie. — I, a pépinière de 

D'autre part, la moyenne pour les dix dernières i>Eta1 roumain, située à6 kilomètres de Jassy, chef- 
années, esl de 196.973.909 francs. La recolle totale de n eu <],, ] a Moldavie, devienl importante sous les efforts 
1901 serait donc déficitaire pour une valeur de 34 mil- continus du Gouvernement, et vend a bon compte ses 
lions (34.324.754 francs). Celle des Pommes à cidre a arbres fruitiers dans les différentes provinces roumaines. 
oscillé,pendantcesdixans,entre8et39millionsdequin- La production totale de celte pépinière, qui n'était, eu 
taux ; la valeur moyenne du quintal a varié de 3fr.50 1895, que de 5.732 arbres, se trouve être, en 1902, do 
a 10 fr. 25. La valeur totale a parfois baissé à 81 mil- 36.600 arbres. En 1895-1896, on a vendu aux proprié- 
lions, et parfois monté à 130. Toutefois, on ne constate, taires 1.140 arbres de diverses espèces, lui 1902 le 
pendant celte période décennale, aucune progression chiffre des ventes a atteinl près de 7.000 arbres de un a 
descendante ou ascendante continue, ni dans la produc- quatre ans. 
tion, ni dans sa valeur. Les variétés les mieux cotées sont la Prune À'< 

Enfin, le Bulletin mensuel de l'offre des rensigne- Claude d'Althams, la Mirabelle de Mets, la Pommo 

ments agricoles communique le mouvement suivant des Reine des Reinettes [par contre, le Calville blanc no 

importations et exportations fruitières : s'acclimate pas', les foires Louise-Bonne d' ivrani 

t. Les importations détruits de table se sont abaissées Doyenné d'hiver, Beurré l>>el et Fondante des bois. 

de 1.414.000 quintaux et 33 100 000 francs, en 1900, a Les ^.^ ^ ^ ^ _ Le ^^ ^ 

1.3n5.<)00 quintaux et 28.600.000 francs, en 901.Deleur ^ rensei ements agricoles ,,•.„,„,,,. donne, 

côté, les exportations sont passées de 1091 000 quintaux auxcolonsa i gériens , d'utiles indications sur li imerce 

et 36.200.000 francs, en 1900, a 1.418.000 quintaux et ^ ^^ e( |il , imeu ,. > ,,„ Be i g f que . Ces renseignements 

39.386.000 francs en 1JU1. _ peuvent intéresser aussi certains producteurs français; 

L'exportation des fruits a cidre » et apoireest moulée ^ vojcj , a sul , sUmr „ . 
de L.900.000 kilogrammes, en 1900, a 31.771.200 kilo- „ sr (ajl a Anyers nn importan , commerce d'Oranges des- 
grammes, en 1901. L'exportation des Prune- sèches est tinées tan , a | a consommation qu'à l'exportation en Hollande 
descendue, en L901, ù L0.600.000 kilogrammes, au lieu et en Allemagne. 

île 15.3oo.iino en 1900; elle va principalement vers Lapé le de vente la plus favorable pour les fruits com- 

l'Angleterre, l'Allemagne, la lielgique el les Pays-lîas ». meure : pour les Pèches, Brugnons, Abricots, Cerises, 

, , ., , _ , ,.- \- i Melons, au mois de mai et se termine'à la mi-septembre ; pour 

L'arboriculture fruitière dans le Puy-de-Dome. —Notre |( , s Pommes 6 , les p ui ,,, s . ,, n , va de novembre à maijd'une 
ami et collaborateur M. D. Layé, professeur départe- m;lll ,,.,.,, générale, il faut que les fruits arrivent quand la pro- 
mental d'horticulture et d'arboriculture du Puy-de- duction locale fait défaut; dans ces conditions, les prix sonl 
Dôme, nous informe que l'arboriculture fruitière con- suffisamment rémunérateurs ; pour citer.un exemple, il parait 
tinue à faire de grands progrès dans ce département, qu'à certains moments, les Cerises de belle qualité -oui 
« Tout marche on ne peut mieux en ce moment — nous vendues jusqu'à 1 fr. 80 le kilogr. 

écrit M Layé -Les pépiniéristes sonl sur les dents ^es ? n Y ois de lé ,g ume ? ''""•" ,l1 ,"'"' fa ' ts également au 

"^ . ' . . . , . i , , , ■ début do la saison, les prix se h\anl dan-, les mêmes condi 

pour arriver a fournir a toutes les demandes, très nom- ™™ ^ |n|] ' (s , ,. s , é g , M ^ demandés 

breuses, d'Abricotiers et de Pêchers qu on va piauler Bont lèsCboux-fleurs, les Tomates. el lessalades 

en regarnissant les Vignes. D'ailleurs, la confiserie Le mode de vente préférable pour les fruits et légumes esl 

locale, prenant un regain d'extension, engage beau- do les envoyer aux criées, il n'y a pas d'usages i rciaux 

coup les cultivateurs à replanter ». On sait en effet que particuliers; le prix des marchandises vendues à la ci iée e I 

l'industrie des fruits confits est une des principales de adn — aux expéditeurs par mandat-poste, chèque, ou de 

Clermont-Ferrand. Onavaitpu craindre, à un i lent toute autre façon qui leur convient le mieux. 

donné, que cette industrie ne fût anéantie, non seule- "" recommande d'emballer les fruits avec un très grand 

UU1 " ' 4 , ,, ... . , , i ,. soin en es plaçant dans de la sciure de bois légère ou <lu 

ment par suite de l'amoindrissement de la produit ? u " ^ ' 

mais surtout à cause delà double concurrence , 1rs ° Les ca i ss è s restent ordinairement à l'acheteur des fruits : 

fruits sécliés du midi de l'Europe et de l'Amérique, et les pan iei pem en1 être retournés aux expéditeurs ou vendus 

de la confiserie de l'Europe orientale, de plus en plus à leur prof 

prospère. Il eut été regrettable que cette situation se L'administration des chemins de fer belges n'accorde 

prolongeât, carie Puy-de-Dôme estun des départements aucune réduction spéciale pour le transporl des fruits el 



LE .JARDIN — NOI VELLES HORTICOLES 



51 



primeurs, ces articles bénéficiant seule ut des diminutions 

accordées par le tarif u 30 (minimum 100 kil.j. 

Les prix de revient des expéditions sont, d'Algérie à Anvers 
par bateaux français, do 20à 25 francs la tonne; do la frontière 
française à Anvers, 8 francs. la tonne. 

( In empli lie beaucoup les envois par colis postaux (10 kilogr. 
pour les Asperges (25 centimes de port), et 1rs fruits tels 
que Reine-Claudes, Cerises, Raisins, Brugnoas. Les expé- 
ditions (ailes tel jour de Paris arrivent le lendemain à Anvers. 

La Compagnie Transatlantique et les primeurs. — On a 

dû cesser les essais d'exportation de fruils de luxe sur 
New-York, dit le Bulletin des Syndicats des primeuristes 
et des maraîchers de la Seine, où ils trouvaient un 
écoulement facile, parce que les aménagements réfri- 
gérés de la Compagnie générale Transatlantique sont 
insuffisants. Cette Compagnie, paraît-il, se désintéresse 
complètement de celte question. < >r, les producteurs 
belges ont créé, par la voie de Compagnies allemandes, 
un courant d'exportation des Raisins de serre sur New- 
York. D'autre part, le Ministère de l'Agriculture des 
Etats-Unis d'Amérique, à Washington, a organisé un 
bureau spécial qui expédie à ses frais des fruits et 
légumes à l'étranger pour créer des débouchés à l'expor- 
tation des Etats-Unis d'Amérique. 

Depuis novembre, le Pavillon 6 des Halles Centrales 
de Paris a reçu trois envois d'Ignames et de Pommes 
du Ministère de l'Agriculture américain; le premier et 
le dernier ont été vendus dans de bonnes conditions 
couvrant tous les frais et laissant un bénéfice satisfai- 
sant. Si le second n'a pas été mis en vente, la faute 
en incomberait à la Compagnie générale Transatlan- 
tique qui a mis nnze jours, du 18 au 29 décembre, pour 
décharger et faire venir du Havre à Paris ces marchan- 
dises qui, du lieu d'expédition au Havre, n'avaient mis 
que neuf jours, embarquement de New-York compris. 

Si l'expéditeur n'obtient pas le remboursement de ces 
marchandises perdues par la négligence de la Compa- 
gnie générale Transatlantique, il cessera les expédi- 
tions ou les fera passer par les Compagnies anglaises, 
américaines ou allemandes, le transport étant impos- 
sible par nos Compagnies. 

« C'est ainsi, conclut notre confrère, que tout le com- 
merce d'exportation et d'importation qui devrait passer 
par la France passe à l'étranger, grâce à l'apathie des 
Compagnies françaises de transport ». 

Pour l'abaissement du prix des jus deTabac. — Un groupe 
d'Agriculteurs de l'arrondissement de laliéole (Gironde) 
a adressé à M. le Ministre des Finances la requête sui- 
vante : 

« Les soussignés prient M. le Ministre de vouloir bien 
donner des instructions à l'administration des Tabacs pour 
qu'elle nous livre des jus do Tabac au meilleur compte pos- 
sible. 

Les chenilles ont ravagé nos Pruniers et nos Pommiersl'an 
dernier, et enlevé ainsi des millions à notre région; le meil- 
leur produit pour les combattre est le jus de Tabac, de l'avis 
de l'Enseignement agricole. Cette année, on va en faire une 
très grande consommation si. comme nous l'espérons, vous 
faites diminuer le prix de ce produit. On nous fait actuelle- 
ment payer 9 fr. 50 les cinq litres de ce jus, ce qui nous occa- 
sionne une dépense considérable. Nous vous supplions donc 
de donner des instructions pour qu'on nous délivre ce jus 
de Tabac, on fût ou en bonbonne au prix de revient si pos- 
sible. Vous rendrez ainsi un grand service à tous les agri- 
culteurs de notre région. 

Les personnes qui voudraient bien parliciper à celte 
pétition sont priées d'adresser leur adhésion et celles 
qu'elles pourront recueillir, par carte postale légalisée 
par le maire de leur commune, à M. Rachel Séverin 
agriculteur à La Réole (Gironde) dans le plus bref délai 
possible. 



La fraude dans les graines de Betterave. — On sait que 
ce qui est couramment considéré comme une graine 
de Betterave est plus exactement une agglomération de 
3 ou 4 fruits monospermes (akènes syncarpés). Aussi, 
il n'est pas rare qu'une telle « graine » donne, àlalevée, 
deux ou trois planlules. Commercialement, toutefois, 
dès l'instant qu'un loi de graines donne une germina- 
tion de MO 0/0, on serait mal venu d'exiger davantage; 
aussi cette levée est-elle considérée comme suffisante. 
Toutefois, comme, en réalité, certains essais peuvent 
donner un résultai de 200 ou 300 0/0, il y a donc moyen 
d'introduire, dans les lots qui lèvent aussi bien, une 
certaine proportion de vieilles graines ne germant plus, 
ce qui constitue une véritable fraude. Or, si nous en 
croyons le Bulletin des cultivateurs de graines, cette 
fraude est tellement en voie d'entrer dans les usages 
que le directeur de ce Bulletin, M. Forgeot, signale une 
annonce dans laquelle on offre d'acheter dos vieilles 
graines de Betterave ne germant pins, le demandeur, 
qui habite la province, n'hésitant pas, d'ailleurs, à 
donner son nom et son adresse. M. Forgeot ajoute: 

« 11 faudrait une loi sévère réglementant le pourcentage 
des levées d'après l'état et la qualité des récoltes ou, à 
défaut de loi, il faudrait, comme déjà nous en avons parlé, 
créer des syndicats qui prendraient au moins la défense des 
intérêts de la culture. Pour arriver à ce but, il suffirait d'une 
organisation simple et bien comprise dont nous nous réser- 
vons de soumettre prochainement le plan. Nous sommes, 
d'ailleurs, très vivement encouragés par la culture et par 
le commerce, et, plus que jamais nous étudions cette question ; 
mais nous voulons avant tout, que le jour où nous la sou- 
mettrons aux intéressés, elle soit bien à point et qu'elle no 
laisse prise à aucun aléa ». 

La destruction du Gui. — Un agronome, M. Cazier. l'ait 
remarquer fort justement, dans le Journal des Campa- 
gnes, que le Gui abonde surtout sur les arbres des forêts 
de l'Etat. Or, il suffit que certains centres de végéta' 
lion restent couverts de Gui pour que ce. parasite se 
ressemant au gré du vent et des déjections des oiseaux, 
les arbres de toute une région en soient infestés en peu 
de temps. Et l'auteur de cette note demande quel effet 
pourront produire sur les paysans les arrêtés préfecto- 
raux si l'Etat lui-même ne montre pas l'exemple. Nous 
trouvons celle réflexion absolument juste. 

Le Victoria regia à Saint-Pétersbourg. — Les deux 
exemplaires que le Jardin Impérial botanique de Saint- 
Pétersbourg possède de cette splendide Nymphéacée 
ont donné, en 1902, 42 Heurs. La récolte de graines en 
a été considérable, de sorte que le Jardin a pu les dis- 
tribuer à tous ceux qui en avaient besoin. Plusieurs 
autres grands jardins tels que K.ew, Bruxelles, Berlin, 
Munich, par contre, n'en ont pas eu de graines à 
échanger. Les observations faites au Jardin sur la ger- 
mination des graines du Victoria regia, récoltées au 
Jardin même, ont démontré qu'une tempéralure élevée 
la favorise sensiblement. 

Petites nouvelles 



La Société Royale toscane d'Horticulture ouvre, en mai 
1903, une exposition horticole à Florence, à l'occasion de son 
centenaire. 

Le programme comporte une section nationale et une autre 
internationale. Cette dernière est surtout réservée aux 
introductions nouvelles, nouveaux semis d'Orchidées, 
plantes officinales, coloniales, industrielles, plantes à fleurs, 
a feuillages, arbres, arbustes, fruits et légumes ; art et indus- 
tries se rattachant à l'Horticulture, plans de jardins, engrais 
chimiques, insecticides, etc. 

Congrès international d'agriculture. — Du 19 au 23 avril 
1903, un Congrès agricole international aura lieu à Rome, l, a 
0' section s'occupera particulièrement dis questions horti- 



LE .imiiiIN — LKS N0DV1 \UX TARIFS DOI \Mliis ALLEMANDS 



colos. Toutes les communications relati\ I longres doi- 

v rni i tre adressi es à M. le député < nia\ i, i lasal Monferrato. 

Il v aura là d'excellentes occasions pour consolider les 

bonnes relations qui existent déjà entre los horticulteurs des 

deux pa\ -. I V Si:\ i;i;i |. 

Cours de dessin. — Dessin d'après nature (plantes et fleurs). 
M. Iii'iii\ Landeau, professeur; le vendredi soir s h. 1 .' a 
10 heures, 3, rue 'le la Jussienne. 

Dessin de la fleur el de la plante d'après nature; composi- 
tion décorative appropriée à l'industrie du meuble el '1rs 
bijoux. Mlle I nie Moussy, professeur; le jeudi soir à 




XVI 

(xroanon 

InTcpliûra^ 




l'ig. ■.'.'. — Fac-similé de l'affiche des floralies gantoises de 1903. 

8 h. 1/2, à l'annexe de la mairie du Tomple,Ecole communale, 
rue des Vertus. 

M. Hanotaus ne semble pas être favorable aux grandes 
serres du Cours-la-Reine. Pourquoi, surtout, ilii-il dans un 
article, la déplorable guenille de verre, que font los deux 
serres de la Ville de Paris 1 ? On parle de les conservèrl Vrai- 
ment ' Ces énormes pustules au plus bel endroil de Paris! 
Quel es1 lejardiniei en appétit de palmes académiques qui 
a conçu ce beau rêve .' i larder, comme souvenir de l'Exposi- 
tion, un doulilo monument inutile, en fer déteint, en lai les 
brisées, et on carreaux casse. 

Comme quoi, il est impossible do contenter tout le monde 
et son père. 



M. Gouchaut, pépiniériste-horticulteur a Orléans, a cédé 
son établissement à M. Nollent, précédemment à Arras. 

Nécrologie. — M. P. Peterson. — L'un des principaux 
horticulteurs de Chicago, M. Peher Samuel Peterson, est 
morl dernièrement. Il était né en Suéde. L'établissement 
qu'il a tonde était l'un des plus importants des Etats-Unis. 

Les nouveaux tarifs douaniers Allemands 

Nous complétons nos indications sur les tarifs Alle- 
mands par les droits qui sont appliqués aux Légumes. 

Art. 33. — Choux rnue.es. blancs ou frisés, 
2 marks 50; Artichauts, Melons, Rhubarbe, ( tiam- 
pignons, Asperges, Tomates, 20 marks; autres 
légumes fiais, i marks. 

Art. 'M. — Feuilles et herbes séchées pour l'ali- 
mentation, maté, feuilles de Laurier, Sauge, otc, 
'i marks. 

Art. 35. — Champigii'iii- préparés en saumure 
ou conservés d'une manière simple, 50 marks. 

Art. :!6. — Artichauts, Melons, Champignons, 
Rhubarbe, Asperges, Tomates, coupés, pelés, 
prossi^. séchés, torréfiés ou préparés d'une façon 
simple, 10 marks. 

Comme pour les fruits et les plante--, ces 
tarifs sont très élevés. I lependant, des divers 
renseignements qui nous arrivent, on 
semble considérer ces tarifs comme devant 
servir de base aux négociations qui sont 
ouvertes entre l'Allemagne et les pays plus 
intéressés encore que le noire, à cause de 
leurs exportations très élevées en Alle- 
magne; L'élévation de ces tarifs permet- 
trait des réductions sensibles, consenties 
par les nations contractantes sur d'autres 
produits quo viserait L'exportation alle- 
mande. 

Contrairement à ce que nous avons dit, 
le traité de Francfort n'a point do date 
d'expiration prévue. Voici du reste textuel- 
lement les termes de ce traité, en date du 
iO mai 1871 : 

« Article VI. — Les traités do commerce 
avec les différents états île l'Allemagne 
ayant été annulés par la guerre, le gouver- 
nement français et le gouvernement alle- 
mand prendront pour hase de leurs rela- 
tions commerciales Le régime de la nation la 
plus favorisée. 9 

Il n'y a donc pas de date de dénonciation, 
c'est un traité de paix et il no peut être mo- 
difié que par un accord entre les deux gou- 
vernements. 

Il est certain que si ces tarifs devaient 
rester tels quels, ils modifieraient gravement 
la situation horticole non seulement en 
France mais aussi dans les autres pays. Or, 
on ne peut actuellement prévoir à quel taux 
seront ramenés ces tarifs après les négocia- 
tions en cours ; la seule conduite que qous puissions 
tenir esl d'observer et d'en attendre Le résultat; ces 
négociations produiront vraisemblablement des réduc- 
tions notables donl nous bénéficierons, 

En tout cas, nous pouvons être assures qu'on se pré- 
occupe sérieusement do la situation au Ministère de 
l'Agriculture et que le Gouvernement saura prendre 
les mesures nécessaires pour sauvegarder nos intérêts 
lorsque nous connaîtrons le résultat des démarches 
très actives qui sont faites actuellement par les pays 
qui ont a renouveler avec l'Allemagne leurs traités de 
commerce. 



LE JAMD1N — TIIOIS SAXI1MAGES DECORATIFS 



53 



Trois Saxifrages décoratifs 

Les trois piaules dent je voudrais donner le goût à 
mes lecteurs sont trois espèces de Saxifrages du grimpe 
Euaizoonia: S. Cotylédon, s. florulentà, et s. longi- 
folia. 

Le premier et le troisième sont bien connus et se 
trouvent volontiers dans les jaidins alpins sur toutes 
les rocailles consacrées aux plantes saxatiles. Le 
second, beaucoup plus rare, et d'un accès plus difficile 
dans les montagnes, est, pour ce double motif, presque 
inconnu dans les cultures. 

Les S. Cotylédon et 5. longifolia peuvent être encore 
assez facilement rapportés, à l'état de plantes vivantes, 
d'un voyage aux Pyrénées, ou dans les Alpes méridio- 
nales. 

Il n'en est pas de même du S. florulentà originaire 
des Alpes Maritimes et des Alpes de Ligurie, avec un 
habitat très restreint, et dont les sujets, poussant sui- 
des parois de rochers inaccessibles, défient les tentatives 
audacieuses des amateurs. 

M. Godefroy-Lebeuf, l'horticulteur bien connu, en avait 
pourtant importé à Paris quelques exemplaires, mais 
ils n'ont pas vécu, ayant été probablement arrachés 
dans de mauvaises conditions, et sans pouvoir user des 
précautions d'usage quand on peut approcher une plante 
dans la montagne, c'est-à-dire avec le respect absolu des 
radicelles. 

Mais, si on ne voit pas le S. florulentà dans les col- 
lections, on peut en admirer de beaux exemplaires des- 
séchés dans l'herbier du Muséum à Paris, et être lente 
comme moi. après les avoir vus, d'essayer, par le semis, 
l'acclimatation de celte admirable plante. 

Comment obtenir les graines nécessaires à cet essai 
d'acclimatation? Là encore la réponse n'est pas facile. 
Les montagnards, les chasseurs de chamois, qui pour- 
raient être nos auxiliaires, ne connaissent par cette 
plante. Il faut se transporter dans les Alpes Maritimes 
avec une aquarelle du S. florulentà, dans les sites que 
nous allons décrire plus loin et montrer la plante en 
fleurs à des jeunes gens agiles, capables d'atteindre des 
nids d'aigles. 

L'aventure me tento et j'essaierai de trouver sur place 
déjeunes collaborateurs aux pieds légers et qui pour- 
ront me donner un bon coup de main. Si le succès cou- 
ronne mes efforts, nous pourrons cultiver aussi bien, 
dans nos jardins alpins, le S. florulentà que les S. Coty- 
lédon et S. longifolia. 

Après ces considérations générales, je vais essayer 
de décrire les trois Saxifrages qui nous occupent, avec 
leur habitat et leurs particularités; puis j'indiquerai 
leur mode de culture : 

I. — Saxifraga Cotylédon. — Cette plante, originaire 
des Pyrénées à une altitude de 1.000 à 2.000 mètres, 
se rencontre aussi dans les Alpes méridionales, dans les 
fentes perpendiculaires des rochers, choisissant un sol 
siliceux et un emplacement ensoleillé. Ses feuilles sont 
larges, dures, d'un ton vert sombre, réunies en grandes 
rosettes aux (leurs nombreuses, blanches, disposées en 
grandes particules atteignant, chez certains sujets, 
60 centimètres (fig. 22; . 

Cette espèce se rencontre facilement dans les cultures, 
et nombre d'amateurs l'ont plantée et conservent dans 
leurs collections des sujets par eux recueillis assez faci- 
lement dans leurs excursions montagnardes. 

II. — Saxifraga florulentà. — Cette plante, qui peut 
être classée parmi les espèces françaises, a son habitai 
limité, en France, au département des Alpes-Maritimes. 

La région qui l'abrite est celle des rochers environ- 



nant les lacs de Vence près Saint-Etienne-aux-Monts, 

aux environs de Saint-Martin de Vésubie. La région est 
importante à préciser, puisque l'acclimatation de ce rare 
Saxifrage dépend de la récolte de ses graines. 

Il se rencontre particulièrement dans les parois des 
rochers au bord du lac supérieur de Vence. près de la 
Cascade; puis entre les deux lacs inférieurs et le fond 
des Vallées de Vence, dans la région du TPinus Cembra, 
à une altitude de 2.000 à 2.200 mètres. 

En dehors de la France, cette plante ne se montreque 




Fig. 22. — Saxifrage Cotylédon 

dans les Alpes de Ligurie, aux environs de Valdieri, 
dans le Piémont méridional occidental. 

C'est en 1883 que la station française a été décrite par 
M. Burnet; mais, bien antérieurement, et dès 1818, cette 
plante a dû être récoltée par Molineri à la Madone de 
Fenestre, puis, en 1840,parBrémond,auCol de Fenestre, 
enfin, à la même localité par Boissier, en 1852, et Lisa 
en 1850. 

Les feuilles du S. florulentà sont coriaces, nom- 
breuses, disposées en grosses rosettes compactes, orbi- 
culaires, avec tige florale d'une longueur de 5 à 30 cen- 
timètres, en grandes panicules thyrsoïde, avec nom- 
breuses Heurs d'un rose violacé. 

Les tiges sont bien dressées, robustes et fistuleuses. 
On ne peut trouver une meilleure description de cette 
plante que celle faite dans la Flore de France de Rouy 
et Camus, tome VII, page 70 (1901), où plusieurs des 
renseignements ci-dessus ont été puisés. En s'y réfé- 
rant, mes lecteurs comprendront mieux l'intérêt qui 
s'attache à cette plante aussi rare que remarquable. 

111. — Saxifraga longifolia. — Celte plante surnommée 
la (i Reine des Pyrénées » à cause de la beauté de >a 



5i 



LE .IMlDIN — LES W.1LLVXHICS VARIUTBS DE RAISINS HE (: vniil 



hampe florale, esl originaire des Pyrénées, où elle se 
plaît dans les fentes perpendiculaires des rochers, aune 
altitude moyenne de I 'à — mètres, à une exposi- 
tion ensoleillée et dans un sol calcaire. Les feuilles 
coriace . longues et étroites, d'un vert grisâtre, ponc- 
tuées de blanc sur les bords, sont réunies en une grande 
i le d'où part une tige velue atteignant, chez certains 
sujets, une longueur ilo OU centimètres. Les fleurs, 1res 
nombreuses, blanc ponctué de rose, s'étagent en pyra- 
mide sur cette tige plus ou moins longue el produisent 
un merveilleux effet. Comme pour le S. Cotylédon, on 
rapporte facilement des exemplaires vivants de cette 
plante, en excursi int aux Pyrénées. 

Reste un pi dut a traiter, c'est celui de la culture et de 
l'acclimatation de ces trois Saxifrages. 

Nous l'avons déjà dit, imitons la nature comme em- 
placement, (l'est donc dans des ruines, sur de vieux 
murs, dans des trous ou niches perpendiculaires qu'il 
faut cultiver ces Saxifrages ou encore dans les rocailles 
de jardin alpin aune exposition ensoleillée. On choisira 
un sol calcaire pour le S. longifolia et un sol granitique 
pour les deux autres. On pourra facilement trouver des 
plantes vivantes en ce qui concerne les S. Cotylédon et 
5. longifolia, soit qu'on les récolte soi-même, soit 
qu'on les achète chez les horticulteurs qui s'occupent 
spécialement des végétaux saxaliles. 

Il ne faut pas y compter pour le S. florulenta, mais si 

4 l'on a h! bonheur d'obtenir des graines de celte plante, 

je suis convaincu que le semis donnera d'excellents 

résultats, comme il en donne d'ailleurs, pour les deux 

autres espèces de Saxifrages ci-dessus décrits. 

11 faut, bien entendu, avoir des graines fraîchement 
récoltées, semées de préférence sous la neige ou, a 
défaut, au mois de mars ; repiquer en terrines, pui^ en 
godets et ne mettre tes plantes en place que quand 
elles sont suffisamment vigoureuses. 

Je n'ai pas divisé les S. Cotylédon el.S'. longifolia que 
j'ai sur mes rocailles: le semis me parait un mode de 
multiplication bien plus favorable. G. Magne. 



— ^j\j\r\-— 



Les meilleures variétés de Raisins de garde 

Les conseils que nous avons précédemment donnes 
sur l'humidité, la température, l'air et la lumière, joints 
à ceux qui concernaient l'installation et l'ameublement 
du fruitier, ne pourraient être efficacement utilisés avec 
le premier Raisin venu, récolté sans méthode précise, 
dans une contrée quelconque. 

Us s'appliquent spécialement au Chasselas dore dit 
de Fontainebleau, et devront certainement être quelque 
peu modifiés, comme on doit l'observer ici pour notre 
Frankenthal, suivant que l'on opérera à Bruxelles sur 
des Gros Colman et des Black Alicante; à Smyrne ou 
ailleurs sur des Sultanine, des Tchaouss,. des Rosaki- 
Mais leurs grandes lignes, tracées sur des règles pré- 
cises ne varient pas. 

Les études auxquelles nous avons pu nous livrer 
depuis vingt ans sur les différents cépages composant 
notre collection, nous permettent d'être assez afflrmatif 
sur cette question. 

Nos pères ne soupçonnaient guère nos progrès mo- 
dernes, alors qu'ils plaçaient toute leur confiance et 
tout le secret delà conservation, dans les qualités bii a 
particulières de leur Chasselas local, dont ils n'admet- 
taient pas la vente des marcottes et des boutures. « La 
concurrence n'esi pas a craindre, affirmaient-ils, on 
peut établir des fruitiers sur le modèle des nôtres, à 
Poùilly-sur-Loire comme à Montauban, jamais l'on n'y 
conservera les Raisins indigènes. Il faudrait les emplir 



de nos Chasselas de By et de Chantoiseau pour les 

utilise, 

La généralisation de cette industrie prouve leur 
erreur. Le- prem iers échecs de Pouilly et de Montauban, 
pour ne citer que ceux-là, étaient dès exclusivement a 
des négligences dans la culture et la préparation des 
Raisins, e1 non pas aux défauts d'installation et de sur- 
veillance des locaux de conservation. Ce qui revient à 
dire que, pour bien réussir dans ce travail, il ne faut 
pas seulement connaître ses outil- et sa théorie, mais 
qu'il faut être renseigné à fond sur la nature, les qua- 
lités et le mode .le culture do son Raisin. Ces connais- 
sances demandent nécessairemenl de longues ani 

d'expoi ien 

Toutes les variétés de Raisins de table ou de cuve 
se prêteront imu a la conservation d'hiver, pourvu 
qu'elles y soient bien préparées, surtout pendant la 
période de la maturation. Nous ne citerons ici, parmi les 
milliers de cépages qui embrouillent les meilleurs ca la- 
Iogues, que les Raisins de table susceptibles défigurer 
avantageusement dans le commerce; encore abrégerons- 
nous cette nomenclature, beaucoup d'entre eux 
vaut présenter, sous notre climat, des caractères et des 
qualités contraires à ceux qu'ils offrent dans leur pays 
d'origine. 

En outre du Chasselas doré, dit de Fontainebleau, 
qui doit être placé au premier rang, on pourra donc 
cultiver dans un but de conservation, le Gutedel et tous 
les Fendants de Suisse et d'Allemagne. Les Weiss 
Traminer de Hongrie, comme les Plant Doré de Bour- 
gogne, de Champagne, du Jura, et les Clairettes blanches 
du Midi. Les variété'- de serre. Forster's white Seedling, 
Dicane, Chaouch(ou Tschaouss) Buckland Sweetwater, 
Golden Champion, Golden Samburg de même que 
les Muscat d'Alexandrie, Bifère, i •• on Uall, Fronti- 
gnan, se prêteront également a la conservation, mais 
elles constituent pour la plupart, dans notre région, 
une collection de « fantaisie » peu demandée sur nos 
marchés, en dehors des saisons où elles sont expédiées 
des grandes forceries du Nord de la France et de la Bel- 
gique. 

Les grosses variétés noires autres que le Frankenthal 
conservé à Thomery avec le Chasselas doré, semblent 
vouloir prendre place dans nos fruitiers depuis plusieurs 
années. Ce sont: les Black Alicante, Dodrelabi du 
Caucase fou Rumonya de Transylvanie ou Gros Col- 
man . Gros Guillaume, Lady Dovone's Seedling et 
parmi les Muscats le M. de Hambourg et le Madresfield 
Court. La conservation de ces variétés ne se généralise 
pninl en raison des difficultés qu'elle présente et qui 
sont cependant largement compensées par les prix que 
peuvent atteindre a l'arrière-saison ces gros Raisins 
d'apparat. Disons pourtant que ces bons résultats ne 
s'obtiennent pas sans de grosses pertes; aussi, étant 
donnés la qualité' prolifique de ces cépages et le poids 
relativemenl énorme de leurs grappes, on aura, 
croyons-nous, toujours avantage a ne pas en prolonger 
trop tardivement la conservation. 

Les Raisins rouges, roses ou violets no sont jamais 
d'une bonne vente. Ils réunissent cependant de grandes 
qualités qui mériteraient d'être mieux appréciées. 
Parmi ceux qui se conservent très facilement, nous 
citerons les : Chasselas rose du Pô, C. rose Royal, C. rose 
Tramontaner, C. violet, Gromier du Cantal, Aleppo et 
le Muscat violet. 

De tous ces Raisins, qualifiés « de fantaisie » dans 
notre région, ceux qui réussiront le mieux au fruitier 
seront naturellement les plus tardifs et ceux à peau 
épaisse. François Charmeox. 



LE .I.VKDIN. 



LES ORCHIDEES ET LE TERREAU DE FEUILLES 



55 



Les Orchidées et le terreau de feuilles 

Comme suite à l'article très documenté de notre excel- 
lent collaborateur M. Magne, M. Cappe nous adresse 
l'intéressante communication suivante : 

Monsieur le I lirecteur, 

J'ai vu avec plaisir la question du terreau de feuilles sou- 
levée de nouveau dans le Jardin par \I. Magne. Ses très 
intéressantes observations no peuvent manquer de contri- 
buer à ôclaircir relie question importante el à fixer les 
idées à ce sujet. 

Tout le inonde a voulu essayer de ce nouveau procédé 
do culture des Orchidées dans le terreau do fouilles ; les 
diverses façons de remployer, aussi bien que les observa 
lions de M. Magne, prouvent quenous n'en sommes encore qu'à 
la période des tâtonnements : les uns ont de suite abandonné 
leurs premiers essais pour retourner à l'ancien mode de cul- 
ture dans le polypode et le sphagnum; d'autres, sans se 
décourager, ont ajouté, au terreau, une partie de l'ancien 
compost, ce qui prouve qu'ils ont reconnu que le terreau 
avait quelque chose de bon à retenir; d'autres encore ont 
compris de suite les avantages <lo la culture en terreau el 
sont enthousiasmés des résultats; ot encore ces derniers 
ont-ils des façons diverses do comprendre l'emploi du ter- 
reau. Je pourrais citer tel cultivateur qui prétend que les 
Orchidées cultivées dans le terreau doivent être arrosées 
copieusement, une fois, deux fois ou trois fois par mois, en 
tenant compte des saisons et de l'état de la végétation; mais 
il ne laisse jamais sécher complètement de façon à ne pas 
permettre aux bulbes de se rider. Un autre, au contraire, 
recommande de n'arroser les plaides que très modérément 
et de les tenir plutôt sèches qu'humides; ce dernier dit que 
ses plantes peuvent rester ainsi plusieurs années dans la 
même terre et cela aussi longtemps que les pots sont assez 
grands pour les contenir. Par contre, celui qui arrose beau- 
coup dit que le terreau doit être renouvelé tous les ans, 
même lorsque les plantes n'exigent pas un récipient plus 
grand; cela se comprend du reste, le terreau étant sujet à se 
décomposer plus vite lorsqu'on l'arrose davantage. J'ai vu 
les deux cultures en parallèle , et j'ai constaté que les 
plantes étaient belles dans les deux cas, mais il m'a semblé 
que les plantes arrosées produisaient des fleurs [dus 
grandes, plus étoffées et de conservation plus longue. 

Pour en revenir aux remarques de M. Magne, les nôtres 
on différent sur certains points et l'exemple le plus frappant 
est fourni par les Vanda. Jl y a deux ans. nous avions ici 
des I". tricolor, V. suavis et V. ccerulea cultivés depuis long- 
temps dans le sphagnum ; ils avaient atteint de grandes 
dimensions en hauteur, mais les feuilles de la base avaient 
jauni peu à peu el celles qui avaient persisté étaient minces, 
étroites et d'un vert pâle qui dénotait un étal souffreteux. En 
juillet 1901, pendant les plus fortes chaleurs et au risque de 
les perdre, nous les avons coupés radicalement au-dessous 
des dernières feuilles pour les mettre dans des pots en plein 
terreau de forêt. Six semaines après, c'est-à-dire aussitôt 
que les premières racines eurent pris contact avec- le terreau, 
les feuilles sont devenues d'un vert noir et d'une texture 
ferme et rigide. Malgré celte opération, faite je pourrais dire 
en désespoir de cause, et devant l'insuffisance des résultats 
antérieurs, aucune feuille de la base n'a jauni et depuis IS à 
20 mois que ce travail a été fait, toutes nos plantes ont pris 
une vigueur extraordinaire, un certain nombre ont fleuri et 
plusieurs ont produit des pousses advenlives à la base. 

D'après les observations do M. Magne, ce traitemenl des 
Vanda aurait été tout à fait nuisible à ses plantes ; c'est au 
contraire dans nos cultures, aux Vanda, Aerides et Sacco 
labium que ce traitement a été le plus favorable, on pou] 
rait dire merveilleux. 

Les orchidophiles ont mis une vingtaine d'années à com- 
prendre à peu près la culture des Orchidées dans le pol; 
pode et le sphagnum; jusqu'à ce jour, ils ont envisagé l'em- 
ploi du terreau, chacun à leur manière et à des points de 
vue différents; peut-être seront-ils tous d'accord quand il \ 
aura 20 ans qu'ils cultiveront dans le terreau. Mais pour 
arriver plus vite à ce résultat, il serait intéressant que tous 
ceux qui ont fait désossais en lissent connaître les résultats. 



ijuant à la pratique de celte culture, il suffira qu'elle soit 
entrée clans nos mœurs pour qu'elle se fasse sans plus de 
soucis qu'on ne la fait actuellement avec l'ancienne méthode. 

Louis Cappe. 

Nous reproduisons également, sur ce sujet, à titre de 
document, un extrait d'une correspondance adressée de 
Saint-Albans Angleterre;, à la Mollers Gartner-Zeilung : 

Il s'est accompli ces dernière années une véritable trans- 
formation encore aujourd'hui en voie de développement. Il 
s'agit de la culture des Orchidées dans le terreau de feuilles. 

lia été constatéque presque foules les espèces soigneuse- 
ment élevées dans le terreau de feuilles ne dégénèrenl pas et, 
loin de perdre chaque année de leur taille, gagnent au contraire 
en développement et en vigueur. Ce n'esl pas toul ; les pieds 
peuvent se diviser, ce qui permel de donner de l'extension 
à la culture tout en obtenant une croissance plus vivace de 
la plante. 

Les Orchidées étaient récemment encore en nombre si 
considérable dans leurs pays d'origine qu'il était plus facile 
qu'aujourd'hui d'importer ces piaules el de combler ainsi les 

vides résultant d'une culture mal comprise 1 . Mais I, les 

amateurs d'Orchidées trouvaient une moisson abondante, 
on cultive aujourd'hui du Café, t\a Tabac et d'autres plantes 
de ce genre. Les fonds anciennes ont dû faire place à ces 
nouvelles cultures et, en même temps, la flore particulière 
dos lorrains boisés à disparu. 

Jusqu'à une époque toute récente, les Orchidées étaient 
cultivées surtout dans des racines de Polypodium ou dans 
delà tourbe avec des sphaignes. Maints systèmes de culture 
ont été expérimentés. C'est ainsi que des plantes cultivées 
dans des fils de colon ont donné de bons résultats. Les 
piaules traitées de ces diverses façons prennent une teinte 
jaunâtre et dépérissent peu à peu. Il n'y a d'exception que si 
les plantes sont cultivées avec beaucoup do soins, ce qui les 
maintient prospères assez longtemps. 

Les sujets élevés dans nos cultures font également excep- 
tion parce qu'ils se sont accommodés aux conditions cultu- 
rales de ce nouveau milieu, à tel point qu'ils sont plus floris- 
sants que ceux d'importation. Ils croissenl non-seulement 
dans les matières employées pour la culture, mais il est éga- 
lement avantageux de les cultiverdans le terreau de feuilles, 
et cela dès le débu! de leur croissance. Un peut affirmer 
d'une manière générale que. dans la culture des Orchidées 
sur une grande échelle et en vue de la cueillette des fleurs, 
on no peut compter sur des résultats considérables que là 
où il ost fait usage du terreau de feuilles. Pelle croissance, 
feuillage vert-foncé, pousses doubles ou triples des Cattleya, 
tels sont les caractères qui permettent d'affirmer la supé- 
riorité de ce traitemenl. Ce résultat est constaté avec tous 
les genres sans exception : Pltalcenopsis, Vanda, Dend.ro- 
hinm, etc., et le résultat est supérieur à celui obtenu dans 
le compost ordinaire. Il estpar conséquent hors de doute que 
les espèces destinées à la fleur coupée, sont cultivées plus 
avantageusement et plus économiquement de celle façon. Le 
terreau de feuilles est uno matière moins coûteuse que la 
terre fibreuse et plus facileàse procurer, même si ou doil le 
faire venir de loin. 

Le meilleur terreau est sans contredit celui de Belgique. 
Il provient des feuilles de Chêne mélangées de sable fin. don) 
l'origine remonte aux mers qui recouvraient ces contrées il 
y a nombre de siècles. Pour que les résultats soient bons il 
faut que co terreau ne soit pas mélangé ; en outre, les feuilles 
doivent avoir séjourné en forèl durant, quelques années. 

Nous remercions M. Cappe de sa 1res intéressanle 
communication et nous désirons avec lui, que les Orchi- 
dophiles amateurs et professionnels, qui ont essaye la 
culture des Orchidées dans le terreau de feuilles, fas- 
sent connaître les résultats de leurs expériences el 
leurs observations. Cet ensemble d'exposés permettrait 
vraisemblablement d'élucider cette question, qui se 
présente comme très complexe, et d'en tirer des conclu- 
sions d'un ordre pratique. Les colonnes du Jardi, 
restent ouvertes à leurs communications. 

A. M 



56 



LE JARDIN — CREATION DE VARIETES NOUVELLES rut LK GREFFAGE 



Création de variétés nouvelles par le greffage 

Dans notre premier article, nous avons examiné les 
procédés de greffage et la méthode à employer pour 
- des chances d'obtenir de nouvelles variétés par 1» 
Ee (1), Nous allons étudier maintenant, d'une façon 
très sommaire 2), les conditions dans lesquelles l'opé- 
rateur place le sujet cl le greffon, au peint de vue de 
leur vie en commun. La connaissance de ces conditions 
peut seule permettre de prévoir la nature des variations 
produites et par suite île se servir rationnellement de 
la méthode. 

II. Le bourrelet et les capacités fonctionnelles 

Quel que soit le procédé de greffage employé, il y a 
formation d'un bourrelet plus ou moins prononcé aux 
points d'union du sujet et du greffon. Ce bourrelet joue 
un rôle très important dans le fonctionnement de l'asso- 
ciation, et il ne suffit pas, pour s'en rendre compte, d'en 
faire un examen superficiel, à l'oeil nu. Il est indispen- 




Fiff. 24. 



Greffes de Haricots faites comparativement en solution 
et en pots (à droite 



salilo d'en faire une étude microscopique. Nous avons 
examiné plus do 6.000 bourrelets provenant de greffes 
variées, effectuées dans les familles les plus différentes. 
De cette étude se dégagent plusieurs faits caractéris- 
tiques, que la pratique a tout intérêl à connaître : 

1° Les tissus d'union affectent des dispositions 
extrêmement variables et l'on peut affirmer qu'il n'y 
a presque jamais deux bourrelets se ressemblant exac- 
tement entre eux, dans toute leur étendue. On en 
pourra juger par les flgures25el 26, qui représentent les 
coupes, à un même ni veau du bourrelé t. de deux Haricots 
greffés sur eux-mêmes dans des conditions en appa- 
rence identiques; el par'les figures 27, 28 et 29, qui repré- 
sentent les coupes, également au même niveau du bour- 
relet, de trois greffes de Piment sur Aubergine effectuées 
sur des sujets identiques, mais avec des greffons de 
taille différente ou avec une concordance variable des 
mêmes tissus au moment du greffage. C'est à cette 
grande variabilité du bourrelet qu'il faut attribuer les 
résultats contradictoires, si fréquents dans celte 
branche de l'horticulture. On n'est jamais sur. d'une 

(1) Le Jardin, 1902, p. 247. 

(2) Ceux qui désireraient c lattre en détail la théorie el ses 

applications à I'aTboriculture comme à l'agriculture générale, 
pourront consulter mon mémoire : J..: théorie des capacités 
tionnelles et ses conséquences « Agriculture, études d'anatomie et phy- 
siologie végétales appliquées. 



façon absolue, de reproduire exactement un résultat 
précédemment obtenu, parce que la formation du bour- 
relet reste toujours plus ou moins indépendante de 
L'opérateur. 

2° Les cellules vivantes du sujet et du greffon sent 
très intimement soudées, a tel point que l'on a pu 
retrouver, au niveau de la soudure, des communications 
protoplasmiques reliant sujet et greffon comme cela 
existe entre les tissus vivants de la plante normale. 
Grâce àces communications, il y a continuité entre les 
substances vivantes du sujet et du greffon, et l'on con- 
çoit que ces substances peuvent s'unir, se mélanger, 
réagir les unes sur les autres, jusqu'à un certain point 
comme cola se passe dans le cas de la fécondation 
sexuée. De là, la possibilité d'obtenir des sortes d'hy- 
brides ou do métis de greffe, dans certains cas particu- 
liers, comme nous le verrons plus tard. 

3° L'union du sujet ci du greffon se fait par des tissus 
nouveaux où l'on rencontre des vaisseaux ot aussi des 
parenchymes semblables à la moelle. 
Ces vaisseaux ligneux sont plus 
élruits. toujours contournés et moins 
nombreux. Dés lors il arrive moins 
de sève au greffon, à moins qu'il ne 
soit placé sur un sujet plus riche en 
sè\ e que lui, et cetle sève peut même 
être modifiée par son passage au tra- 
vers des parenchymes. Nous l'avons 
d'ailleurs démontré expérimentale- 
ment, M. V. Thomas et moi. en gref- 
fant entre eux des Haricots élevés en 
solutions nutritives (fig. 24), compa- 
rativement avec des témoins appar- 
tenant aux deux races greffées. Pour 
un litre de solution, des Haricots 
noir de Belgique vaporisent 226 gram- 
mes d'eau et laissent un résidu de 
910 milligrammes en matières miné- 
rales fixes. Des Haricots identiques, 
greffés sur Soissons gros, vaporisent 
seulement 213 grammes d'eau et 
laissent un résidu de '.(72 milligram- 
mes par litre. Les proportions d'eau 
el de matières minérales absorbées sont donc ré- 
duites en quantité par le greffage. 11 en est souvent do 
même pour la qualité, car les Haricots témoins sont 
devenus chlorotiques avant la chute des cotylédons 
quand les Haricots greffés ont été bien moins atteints 
par la chlorose ou l'ont été beaucoup plus tard. 

Quand il s'agit do la plante greffée sur elle-même, le 
bourrelet joue presque seul un rôle dans les modifica- 
tions produites par l'opération. Mais si l'on greffe entre 
elles des plantes de variétés, de races ou d'espèces dis- 
tinctes, d'autres facteurs interviennent et se combinent 
avec l'action du bourrelet, soit en concordance, soit en 
discordance : ce sont les capacités fonctionnelles. < >n 
sait que, dans toute plante en équilibre de nutrition, 
l'absorption égale la consommation; autrement dil.ee 
quo la plante absorbe par ses racines est consommé' 
par les parties verles aériennes. Nous avons désigné 
sous le nom de capacité fonctionnelle d'absorption le 
pouvoir absorbant do la racine, et par capacité fonc- 
tionnelle de consommation le pouvoir consommateur 
de l'appareil aérien. Ceci posé, il est facile de voir que, 
dans la greffe des plantes différentes, trois cas peuvent 
se réaliser : 

1" Celui de greffes entre plantes dont la capacité 
fonctionnelle du greffon est égale à celle du sujet. Co 
cas, qui rappelle le modo de vie de la plante non greffée. 



àutritb e .1 gauche) 



LE JAHD1N 



CNEATION DE VARIETES NOUVELLES PAR LE OnEtt'ACE 



57 



est très difficilement réalisable puisque île bourrelet 




I 



Fig. 25. — Coupe au niveau 
de la greffe, d'une greffe de 
Haricot sur lui-même. 



Fig. 26. — Coupe, 



au niveau de la 
greffe, d'une autre greffe de Haricol 
sur lui-même, effectuée en appa- 
rence dans les mêmes conditions 
Hue la greffe de la figure 25. 






Fig. 27. — Greiîo de Pimenl sur Aubère 



joue toujours son rôle, d'ailleurs variable avec l'âge et 
la nature des plantes. Une 
telle greffe, où l'équilibre 
de nutrition, l'harmonie 
des fonctions, pourraient 
se maintenir, réaliserait 
ce qu'on a appelé l'affinité 
sans définir suffisamment 
ce terme. Mais il est pres- 
que impossible d'obtenir 
cette relation dans la 
greffe. 

2° Celui de greffes où la 
capacité fonctionnelle du 
greffon est inférieure à 
celle du sujet : c'est le cas 
de la Vigne française 
greffée sur Vigne améri- 
caine. Malgré le rôle dis- 
cordant du bourrelet, le 
greffon reçoit souvent 
plus de sève qu'il n'en a 
besoin et vit dans les 
conditions de milieu hu- 
mide avec toutes ses con- 
séquences. 

3° Celui de greffes où la 
capacité fonctionnelle du greffon est supérieure 
du sujet: c'est le cas du Poirier greffé 
sur Cognassier. Bourrelet et différence 
de capacités fonctionnelles ont un 
effet concordant; le greffon reçoit 
moins de sève qu'il n'en réclame nor- 
malement; il vit donc dans les condi- 
tions de milieu sec et en manifeste 
toutes les conséquences. 

Dans ces deux derniers cas, il y a 
un déséquilibre de nutrition plus ou 
moins prononcé, mais en sens in- 
verse, et l'on comprend que l'on ne 
puisse les comparer entièrement 
comme effets, bien qu'on l'ait fait 
maintes fois à propos des conséquen- 
ces mu greffage de la Vigne en parti- 
culier. 

En résumé, il y a deux causes prin- 
cipales de variation dans la greffe : 

i° Les changements de nutrition 
produits: d'une part, par le bourrelet; 
d'autre part, par les relations qui 
existent entre les capacités fonctionnelles du greffon et 
du sujet. 




(aille entre ie sujet et le greffon était complète, ainsi que celle 'les 
I issus, t. a reprise aété parfaite. Surlesujet, un voit la zone d'arrêt 
1 • végétation produite par la section de'ce sujet lors du greffa 



'le 



celle 



2° La soudure des cellules vivantes de 'ces deux 
plantes, aux points d'union entre les parenchymes. 

L'expérience démontre, ainsi qu'il sera prouvé dans 
la suite de ces notes, que les plantes greffées se modi- 
li' ut plus ou moins, directement ou indirectement, 
sous l'influence de ces deux causes et, pour la com- 
modité de l'étude, nous rangerons les variations ainsi 
produites dans trois catégories : 

1° Les Variations de nutrition générale, causées 
simplement par les changements dans la nature et la 
répartition des sèves; elles sont analogues à celles qui 
sont amenées par la culture en sols variés. 

2° Les variations spécifiques, oit l'on observe un 
mélange plus ou mois complet des caractères du sujet 
et du greffon; elles sont dues, soit à la soudure des 
protoplasmas des deux plantes, soit a une action 
spécial morphogène d'une substance chimique passant 

de l'une à l'autre plante, 
grâce à la soudure intime 
des tissus; 

3° Les variations téra- 
tologiques ou monstruosi- 
tés, d'origine plus obscure, 
qui peuvent être amenées 
par les mêmes causes que 
les variations précédentes, 
ou par un traumatisme 
(mutilation quelconque : 
plaie, blessure, rupture 
partielle, écorçage acci- 
dentel en longueur ou en 
largeur, etc.), ou par toute 
autre cause physico-chi- 
mique encore mal connue, 
mais consécutive au gref- 
fage. 

Ce sont ces trois caté- 
gories de variations d'ori- 
gines, comme on le voit, 
bien différentes, et de ca- 
ractères nettement dis- 
tincts, que nous exami- 
nerons successivement 
prochains articles, en montrant le parti 



La concordance 'le 



dans nos 





fig. .'S. — Greffe -le Piment sur Au- 
bergine laite dans tes mêmes condi- 
tions que Les greffes des fig. il et 29. 
mais dans laquelle le greffon était 
plus petit que le sujet. La reprise est 
beaucoup moins bonne, et la vigueur 
du sujet et du greffon très faible. 



- 



Fig. 29. — Greffe de Piment sur Aubergine, faite 
dans les mêmes conditions que la greffe de la 
Bg. '.'7, mais dans laquelle on n'a pas réalisé la 
concordance des tissus. La reprise est moins 
parfaite et la vigueur plus faible. 



que l'on 
ture. 



peut en tirer dans 



la pratique [de l'horticul- 

L. Daniel. 



58 



LE JARDIN — LA PRODUCTION DES PLANTES ET D EN ALLEMAGNE 



La production des plantes et des fleurs 

en Allemagne 

N ■ > ! !•- ■ collaborateur M. ICaczka a (ait i naître aux 

lecteurs du Jardin la solution intervenue au sujet des 
droits iln douane que l'on se proposai! d'établi] en 
Allemagne sur les importations de île ms ci elles- 
ci entreronl donc encore en franchise dans ce pays. 
.Mais, le projet de loi relatif à cette question n'avait 
pas été sans alarmer, avec justes raisons, les produc- 
teurs de Heurs du midi «le la Fra et, s'il n'était pas 

vu d'un œil favorable par les fleuristes et tes négociants 
en Heurs coupées Allemands, il recevait l'approbalion 
des hoi ticulteurs d'outre tthin. 

Si les producteurs île fleurs peuvenl dormir sur leurs 
deux oreilles jusqu'en 1915, l'épée île de Damoclès n'en 
reste pas moins suspendue au-dessus do leur tête, car 
leurs confrères d'Allemagne tendenl à substituer aux 
fleurs de la Riviero française et italienne celles des for 
ceries du pays. C'esl du moins ce qui ressort d'une 
étude, forl serrée, publiée récemment par le « llandels- 
garlner» (le Jardinier commerçant). 

Tous coux qui oui voyagé en Allemagne reconnaîtront 
que enfle étude est basée sur les faits actuels, sur 
lo développement prodigieux quo prend l'horticulture 
allemande et la production îles Heurs coupées pour 
l'hiver. Nos Lilas et bien d'autres fleurs ont déjà perdu 
leur suprématie d'antan et il est de L'intérêt des profes- 
sionnels et des amateurs d'horticulture français de ne 
pas l'ignorer. 

On constate cependant dans les cercles horticoles 
allemands, dit notre confrère, un certain décourage- 
ment, provenant surtout de l'augmentation croissante 
du prix du charbon, qui ne leur permet plus de lutter 
aussi favorablement et met un obstacle aux affaires, tel- 
lement est giande l'importance économique du com- 
bustible pour les cultures forcées. Cela semble mettre 
un arrèl au développement de celto brandie horticole, 
dois qu'une production plus développée diminuerait 
d'autant l'importation des pays méridionaux. 

i in estime que l'on pourrait partiellement se passer 
des Heurs d'Italie et de France, d'autant plus qu'au 
printemps, la durée de ces Heurs est éphémère, bien 
qu'avec le climal variable de l'Allemagne il faudrait 
toutefois \ avoir recours. C'est précisément à cause do 
la décision prise au sujet des droits de douane, ajoute 
notre confrère, que tous les soins devraient être donnes 
à la production des Heurs coupées pour qu'elles 
occupent, en Ulemagne, la place qui leur revient. 

Acelel'fel.raulenrile l'article vomirait qu'il s'établisse 
uno entente entre les négociants en fleurs, les fleuristes 
et les producteurs allemands, ce qui permettrait de 
tenir compte des intérêts divers en s'opposant a des 
demandes excessives. Il reconnaît aussi (pie la situation 
économique ne peut être améliorée quo par la spi cia 
lisation, qui permet un rendement plus intensif cl un 
relèvement marqué do la valeur des produits. 

Cela est aussi une vérité en France et les horticulteurs 
qui l'onl compris el l'appliquent rationnellement s'en 
trouvent bien. 

L'approvisionnement des fleurs coupées sur les 
marchés Allemands doit donc être examiné. L'Améri- 
que, dit-il, donne à l'Allemagne un exemple frappant. 
La production des Heurs coupées en est laite dans des 
conditions plus économiques, mais il s'y ajoute cette 
considération que les hivers > sont plus favorables. 

Par contre, en Allemagne, l'été el la lin de l'été se 
prêtent mieux a la culture des fleurs que cette mi 
saison en Amérique. 



L'avanta e reste pourtant à cette dernière parce qu e 

les différents centres de production \ lettent les 

âges en s'approvisionnant mutuellement de ce qui 
peul manquer à un moment donné, en raison de la 
variabilité du climat. C'esl .hum que Saint Louis, qui se 
trouve au sud des Etats-Unis, fournit les Etats de l'Est 
de Chrysanthèmes des le milieu d'octobre; quinze 
jours après, les horticulteurs de New-York et de Phila- 
delphie expédient de grande quantités de Heurs à 
Chicago. Inversement, ce son! plus tard les Etats du 
Sud qui s'approvisionnent dans cette pi 

Les adversaires des tarifs douaniers allemands pré- 
tendent dom que les horticulteurs allemands ne sont 
pas en mesure d'assurer une production suffisante. 
Notre confrère n'est pourtant pas de cet avis, se basant 
pour son affirmation sur les progrès réalisés chez eux 
depuis une vingtaine d'années. Présentement, dit-il, les 
diverses brandies de la floriculiure assurent pour l'bivei 
des produits excellents. 

Il faut bien nous rangera son avis si l'on consid 
l'importance qu'oui prises les forceries do Lilas, do 
Boule- de-neige, de Rosiers et d'autres arbustes et l'im- 
pulsion que vient encore de leur donner la méthode 
à l'éther; la culture forcée et retardée du Muguet \ est 
aussi plus développée que chez non-. Les culti 
d'Œillets, de Cyclamens, de Violettes, ele, se sont égale- 
ment améliorées. Il en est de même de celles des 
Orchidées, dos Amaryllis, Anthuriums, pour la fleur 
coupée. 
Jamais nos concurrents méridionaux, dil encore trop 

justement notre confrère, ne se livrent aux soi us observes 
on Allemagne dans la préparation des plantes, car une 
chose leur manque : un personnel apte et instruit. Les 
Roses, les Œillets et les autres fleurs de provenance 
allemande se soutiendront toujours, par ce fait, contre 
les produits méridionaux similaires. C'est ce qu'il faut 
reconnaître aux fleuristes allemands, qui cohlreba- 
lancont l'établissement de comptoirs pour la vente des 
flours du Midi par l'augmentation des cultures florales 
allemandes. Il voudrait encore quo les fleuristes fissenl 
valoir les produits du pays au pi es de leur clientèle. 

A côté d'affirmations exagérées, qui sentenl le chau- 
vinisme, il faut bien convenir que notre confrère exprime 
des vérités et que l'importation des Heurs de la Riviera 
française et de la région parisienne y est sérieusemenl 
combattue. C'est pour celte raison que nous avons 
voulu analyser cet article, qui n'est pas le seul abondant 
dans te même sens. Tout commentaire serait inutile. 
C'est à l'horticulture française à ne pas rester inactivo 
el a se détendre par une bonne organisation pour l'ex- 
portation, et par l'amélioration (die perfectionnemenl des 
procédés culturaux. Ce qui (Mail parfait il y a vingt ans 
ne l'est plus aujourd'hui. Les procédés empiriques, les 
méthodes routinières no doivent plus avoir cours; il 
faut qu'ils laissent la place aux procédés modernes 
Tout lo inonde le comprendra-t-il? A rester stationnaire 
on risque d'être dépassé, malgré l'avance prise, «d 
c'est le cas en ce qui concerne l'exportation des Heurs 
forcées de la région parisienne. On a plus exporté de 
Lilas en Allemagne qu'on en expédiera, car les cultures 
et le forçage \ seul particulièrement soignés et bien 
compris maintenant. 

Nous lisons en effet ce qui suit dans le numéro de 
d Moliers Gartner Zeitung \ consacré exclusivement à 
l'exploitation du Lilas pour le forçage : 

Ci Cola donne un aperçu sérieux du développement 
grandiose de cette spécialité. Les succès acquis jus- 
qu'à ce jour méritent d'autant plus d'être appréciés 
qu'ils ont été obtenus durant une période relativement 



LE JARDIN — IRIS BUCHAR1CA KT WARLEYENSIS F0STER. NOS BONNE? VIEILLES PLANTES 



59 



courte. Ils sont d'autant plus dignes d'attention qu'ils 
ont eu déjà pour résultat de refouler presque complète- 
ment la concurrence étrangère et que leurs développe- 
ments ultérieurs assurés supprimeront totalement celte 
concurrence. » 

Quant à la question de personnel, il faut reconnaître 
que c'est malheureusement trop vrai et que la majorité 
des jeunes jardiniers allemands sont beaucoup plus 
instruits, parce que plus studieux que beaucoup de 
nos compatriotes. 

Albert Maumené. 

Iris bucharica et I. warleyensis l'osier ' 

Le nombre des espèces d'Iris originaires d'Orient 
s'esl largement accru depuis quelques années. C'est 
de Bokhara que proviennent les deux nouveautés que 
M. Poster a fait connaître tout récemment. Leur place 
est dans la section Juno. 

Le genre Tris, comme tous ceux où les espèces sont 
nombreuses, a du être divisé, pour la facilité des clas 
sifications. en sous-genres, répartis eux-mêmes en deux 
séries. C'est dans la deuxième, caractérisée par les 
racines tubéreuses, que les espèces du sous-genre Juno 
doivent prendre place, au voisinage des Gynandriris 
et des Xiphion. De ces deux derniers le sous-genre 
Juno se distingue parles segments internesdu périanlhe 
étalés, peu développés. Ln 1S92, M. Baker (2) en décri- 
vait 13 espèces dont les plus connues sont: Trispersica 
L., introduit au commencement du x-af siècle; /. altila 
Poiret, répandu en Portugal, en Espagne, en Sicile et 
en Algérie et rapporté déjà par Clusius; I. caucasien 
Hoffm.; /. orchioides Carrière, introduit dans les cul- 
tures par Regel. 

C'est de cette dernière espèce que les Iris bucharica 
et warleyensis se rapprochent le plus. 

L'Iris bucharica habite la région montagneuse de 
Bokhara, vers 5 à 6000 pieds, sur les bords de la rivière 
Sureh-ab, tributaire de l'Amou-Parya. Les organes 
végétatifs ont sensiblement la même conformation que 
chez VI. orchioides: c'est dans la fleur que résident les 
différences. Dans ce dernier, d'après M. Poster, le pétale 
extérieur est simplement ligule sans qu'il y ait de 
ilistinction entre le limbe et l'onglet, tandis que dans 
VI. bucharica, l'onglet se dilate en une lame beaucoup 
plus large, obovale, émarginée, munie d'une crête 
plissée qui en occupe les deux tiers postérieurs. Le 
pétale externe est petit, d'un blanc pur, étendu hori- 
zontalement avec l'onglet canaliculé et la lame plus 
large et mucronée; dans 1'/. orchioiodes, il est lancéolé 
et jamais distinctement mucronc. Les styles de 17. bu- 
charica sont blanc pur, pourvus de crêtes deltoïdes et 
les anthères sont aussi longues que les filets ou même 
les dépassent ; dans 17. orchioides, les crêtes des styles 
sont plus petites et les anthères plus courtes que leurs 
filets. 

Les fleurs de 17. bucharica pétales extérieurs), ont 
l'onglet blanc, la lame occupée par une crête jaune 
d'or qui s'arrête au point de jonction avec l'onglet. De 
chaque côté de la crête existent quelques veines colo- 
rées en pourpre foncé ou même en noir, qui varient 
d'intensité avec les fleurs. 

L'autre espèce, l'Iris warleyensis, rappelle de très près 
par ses tubercules, son port, ses feuilles et son inflores- 
cences l'Iris orchioides var. cœrulea. Il diffère du 
type de cette espèce, ainsi que de l'Iris bucharica, pai 
ses feuilles à bord plus nettement cartilagineux et 
(1) Gardeners'Chronicle, J902, p. 385. 

.'i Baker, Hundbooh of the Iridaceœ, 1892, p. 44. 



complètement dépourvu de suies. Il se distingue nette- 
ment de la variété cœrulea, par le coloris des fleurs : 
dans 17. warleyensis. l'onglet des pétales extérieurs 
est violet pale avec deux ou trois veines parallèles plus 
foncées et une proéminence médiane blanche qui forme 
en se continuant sur la lame, une crête pourpre ou 
violet foncé en arrière et jaune orangé brillant. Celle 
crête est entourée d'une zone de couleur orangée et les 
bords de la lame sont blancs. 

Dans l'Iris orchioides var. cœrulea, le coloris est 
variable mais ne dépasse jamais la teinte lavande; la 
crête est jaune entourée en partie d'une zone jaune plus 
pâle. 

La patrie de l'Iris warleyensis est la même que celle 
de l'Iris bucharica. Ces deux plantes, ainsi que 17. or- 
chioides type et la var. cœrulea, forment un groupe qui 
se sépare nettement d'un autre constitué par les /. cau- 
casica, I. Tubergeniana, l. Willmoitiana. D'autres 
groupements renfermeraient d'une part les /. sindja- 
rensis et /. asiatica, d'une autre les /. persica, I. Hel- 
dreichii et /. Tauri. 

Bolaniquement parlant, il serait peut-êir« plus juste 
de ne considérer chacun de ces groupes que comme 
formé par une seule espèce; niais, au point de vue hor- 
ticole, il vaut mieux regarder chacun des composants 
comme une espèce propre, aussi autonome que bien 
d'autres plantes ausujet desquelles on n'ajamais songé 
à élever le moindre doute, relativement à leur valeur 
spécifique. 

P. Hariot 

Nos bonnes vieilles plantes 

CLXXX 

Deux Toxicophlœa 

Les deux espèces d'Acohanthera [G. Don.), plus 
connues sous le nom de Toxicophlœa (Harvey), culti- 
vées en serre chaude, méritent la culture à cause de 
leur extrême floribondité. C'est surtout chez le T. spec- 
tabilis que la floraison est abondante. Sur des sujets de 

5 centimètres de hauteur, nous comptons en ce moment 

6 corymbes de 20 à 30 Heurs. Introduites de l'Afrique 
centrale vers 1871-1872, elles sont toujours rares dans 
les serres. Le T. spectabilis fut apporté par RI. B. S. 
Williams, de Londres, le 30 mars 1873, à l'exposition 
de Gand, dans son lot de plantes nouvelles. M. A. Van 
Geert père en acheta l'édition, croyons-nous. 11 fut 
figuré dans la Revue de l'Horticulture Belge et Etran- 
gère, page 4!i du volume de 1876 et dans le Botanical 
Magazine, t. 6359. Cette Apocynacée fut accueillie avec 
admiration par tous les amateurs de l'époque : M. Ed. 
Pynaert en faisait grand éloge dans celte Revue. 

Il avait raison, car aujourd'hui, à vingt-sept années 
de distance, ses (leurs enchantent la vue et parfument 
la serre. 

Le blanc des corolles, en forme d'étoiles, est d'une 
pureté remarquable et c'est avec éclat qu'elles ressor- 
tent sur des feuilies vert foncé presque brunes. Les 
feuilles du T. Thunbergii, plus grandes, sont encore 
plus foncées en couleur et d'un vert violacé. Elles sont 
opposées et elliptiques, brièvement pétiolees, ont un 
aspect rigide, métallique pour ainsi dire. 

Les Toxicophlœa sont tellement florifères qu'ils crois- 
sent lentement; le T. Thunbergii est beaucoup plus 
robuste. Le T. spectabilis forme facilement des plantes 
bien conformées, bien ramifiées; le T. Thunbt 
s'emporte et tile souvent, si on le chauffe trop et si le 
jardinier ne le modère pas, grâce à des pincements 
herbacés. Du reste, ce dernier, sous le rapport horticole 



GO 



LE J.UilUN 



m vi i m s noot i ■■• 1 1 • roi ii 1903 



est moins bon; le premier, au contraire, osl aussi 
remarquable qu'un Txora, avec le parfum en supplé- 
ment. 

Aucune serre d'amateur ne devrai) se passer île ces 
deux plantes. 

Un serre tempérée chauile, ou en serre chaude, les 
Toxicophlœa sonl très faciles à cultiver. Le bouturage 
se pratique en mars-avril, et même plus tard, avei 
branches presque aoûtées; la reprise a lieu en cinq à 
six semaines. Nous le faisons à même dans le fin 
vier. On rempote ensuite en bonne terre de feuilles, 
sablonneuse, et on remet sous verre pendant une quin- 
zaine, afin d'amener les racines autour do la motte. 
Bien entendu, on aère les châssis de la serre à multi- 
plication, pendant toutes les nuits, afin d'éviter la 
« Toile » el autres moisissures. Le malin, on bassine ot 
on reforme les châssis. 

Une lois bien reprises, les boutures sont placées en 
serre tempérée el exposées à la grande lumière. On 
pince au fur et à mesure do la pousse, pour donner 
une forme ot on arrose copieusement. On donne do 
l'air, chaque fois que le thermomètre dt >asse 20 degrés 
conligrades, et on ombre lorsque le sole.'l est ardent. 

En un mot, on donne à ces plantes les soins' apportes 
aux Txora, Gardénia, Stephanotis, Schubertia, Taber- 
nsemontana et Coffea. 

Les seringages, en été, distribués le malin, feront 
toujours bien. Ils empêcheront l'apparition des insecles 
tels que Cochenilles, Kermès, Thrips, Araignée 
rouge, etc. Néanmoins, un lavage au pinceau trempé 
dans l'alcool à 45 degrés Baume fera toujours du bien, 
étant fait soigneusement sur les tiges et sur les feuilles. 

Jusqu'ici, ces genres de plantes n'ont pas suld, dans 
le nord, la culture estivale en plein air. 

Ad. Van den Heede. 

Revue des nouveautés pour 1903 

Plantes d'ornement 

Parmi les nombreuses nouveautés florales annoncées par 
la maison Denaiffe, nous citerons les suivantes : 

Dahlia simple Miniature. — On recherche beaucoup les 
Dahlias nains simples pour les garnitures estivales. Celui-ci 
arrive donc à sou heure. Il est distinct de toutes les autres 
variétés naines par sa taille excessivement réduite. I. a plante 
forme do petites touffes fouillées de 15 à 20 centimètres de 




Fîg. 30. — Dahlia rampant Roi des bordures, 

hauteur, d'où s'élancenl une multitude de Heurs simples 
portées sur des pédoncules de 0"20 environ. Floraison hâtive 

et coloris varies. « 

Honnemannu i-T m AKi.cFOLiA . — Cette jolie Papavéracée, 
vivace et à peu près rustique, n'est pas une nouveauté, puis- 
qu'elle fut tout d'abord introduite en 1821 : mais elle a été 
réimportée en Angleterre ces années passées, et M. Micheli 
la cultivait en Suisse l'année dernière. Cette plante présente 




Fi». 31. 



Reine-Marj uei itc M i 

/ 



le grand avantage sur les Eschscholtzias, donl elle pos 

la i te foi me de fleui . d'a\ oii de la ti il des tiges 

fermes el érigées. Le feuillage, très glauque el lacinié, esl 
des plus i légants. Les fleurs, d'un jaune éi latant, sonl per- 
le. - sur de longs pédoncules el bi es du feuillage 

Myosotis des Alpes Pygmèi bli Dnf.). — Ce nouveau 
Myosotis Corme 
des petites touffi - 
minuscule-. ,,,■ dé- 
passan I pas 8 a 
îo centimètres de 
hauteur, toutes 
couvertes de chai 
manies petites 

étoiles d'un bleu 
céleste el si nom- 
breuses qu'elles 
masquent complè- 
tement le feuillage. 
Rendra de grands 
services pour l'or- 
nementation des 
jardins au prin- 
temps en boi dures. 

Reines - M irgi e- 
rites iaponaises : flfmi Emili Fagot, (Dnf.), Mme Ma\ 
Fouillée violette (Dnf.) et Mme Martin-Feuillée rouge (Dnf.). 
— On sait que la Reine-Marguerite, genre botaniquement 
voisin du Chrysanthème el du Dahlia, présente sous les 
efforts de la sélection, des formes analogues a celles qu'on 

Observe dans ces dernières piaules. 

Les Reines-Marguerites japonaises en sonl un exemple 
frappant. MM. I lenaiffe se se ni beaucoup attachés a travail loi 
cotte race, el en présentent aujourd'hui trois variétés inté- 
ressantes : 1 Mme iùuilf Fagot, aux capitules de forme japo- 
naise, mais de taille énorme, a longues tubules d'un beau 
violet-noir luisant; la tenue et le port de la piaule tiennent 
un peu île la race H. M. Comète. — 2' Mmi Martin-Feuillée, 
longues tubules amincies en aiguilles, blanches, pointées 
viole! dans la sous-variété violette, el pointé rouge dans 
l'autre sous-variété (flg. 31 1. 

Reine-Marguerite a aiguilles Général Dubois (Dnf.). — 
Celle nouvelle variété (flg. 32). complète la série des nuances 
que l'on en possôdail déjà. Les fleurs seul globuleuses.] 

Parmi les nouvoautés mises au commerce par M. E. Thié- 
baut, 30, place de la Madeleine. Paris, Citons les suivantes : 

Bégonia Bebtini ROSE. — Variétés à Heurs roses du /;. Hcr- 
tini, connu peur les services qu'il rend dans la décoration 

îles jardins grâce a son poil touffu cl sa floril Utéj d'un 

beau ronge éclatant, résistant au pli'in soi. 'il. 

Gazianas hybrides (flg. 3.'i). — L'introduction de plusieurs 
sspi ces a permis des hybridations a l'Etrangei el en France; 
on a ainsi obtenu de jolies variétés. M. Tbiébaut en a lui- 
même obtenu plusieurs, el en possède, tant de ses cultures 

qu'on hybridations de diverses provenances, 25 variétés, 
parmi lesquelles les suivantes sont très intéressantes : 

Diadème, grandes Heurs jaune de Naples, à base jauno 
orangé cerclé de noir; E. Lemoine, grandes fleurs jauni' 
pâle, puis blanches, très élégantes, orm es d un large cercle 
noir formant un contraste lies happant; teata, 

jolies fleurs blanches ornées d'une bande violette Sur le 
revers des ligules; nirea latiftora, fleurs 1res grandes, à 
larges pétales obtus, ii'uw blanc pur, à revers rubannés do 
violet; pavonia, espèce caulescente, donnant de mai à 
novembre, sans interruption, de belles el grandes Meurs 
jaune orange brillant, ornées d'un large cercle noir, blanc au 
centre; pygmcea lutea, fleurs larges de ; a s centimètres, de 

bonne forme, d'un beau jaune de cl no. nn peu plus foncé 

a la base des ligules ou se trouve un point jaune pale dont 

l'ensemble forme un cercle saillant; splendens, plante tra- 
çante à grande Heur orange vif. ornées d'un large cercle noir 
blanc au centre; poui bordures en plein soleil, où elle fait un 
effel snperl.il'; .v.v.<o / /'o///o fGasaniopsis stenophylla), fleurs 

larges de s Centimètres, d'un superbe jaune d'or fonce'', 
ornées d'un eorclo de petites macules claires a la base; très 
florifère et de beaucoup d'effet. 



LE JARDIN — REVUE DES NOUVEAUTES POUR 1903 



61 



Vernonia arkansana. — Los Vernonia sont des plantes 
vivacos, rustiques, vigoureuses, d'un port élevé et d'un 
ensemble décoratif. On peut les employer avantageusement 
pour isoler sur les pelouses, les placer au bord des massifs, 
des pièces d'eau, dans un sol profond, fertile et frais. Le 
V. arkansana est une belle espèce donnant, de septembre 

à octobre, de nom- 



jr^/'f'T'vfc.'v» c •T'Ai»''» ueurs 

WWÈÊ K " 



breux bouquets de 

fleurs viole! purpu 

ouvant être uti- 

s pour la confec- 

des gerbes et des 

ands bouquets. 



Fig. •-'. — Reine-Marguerite (Ji 



rai Dubois . 



Nombreuses sont 
les nouveautés mises 
au commerce par la 
maison Kivoire père 
et lils, de Lyon. Si- 
gnalons, entre autres, 
les suivantes : 

Anthémis étoile 
du midi. — On sail 
de quelle importance 
est l'Anthémis' dans les cultures méridionales pour la produc- 
tion de la fleur coupée que L'on expédie ensuite dans 
l'Europe. La variété Etoile du Midi possède en abondance, 
des fleurs (blanches) plus grandes que les Lypes usités. 

Dahlias a collerette — Le Jardin a publié, en 1901, (1) 
avec Qgure, un article de fends sur l'obtention, au l'arc de 
la Tète d'Or, des Dahlias à collerette, dont la première va- 
riété a été dénommée Président Viger. MM. Rivoire ont 
«travaillé -cette non ville race et mettent cette année au com- 
merce : Etendard de Lyon (Riv.j à fleur rouge écarlate vif 
velouté; collerette très apparente, jaune à la base, blanche 
aux pointes et parfois striée de rouge, et Gallia (Riv.) à 
Heur bien ronde, pétales rose vif lavé et strié écarlate et 
passant au jaune soufre; collerette très développée et fournie, 
blanc crème. 

Dahlia Cactus Pygmèe. — Le D. Pygmée, dû à un amateur 
déjà connu par ses belles obtentions, M. Monot de Rayssac, 
no dépasse pas 70 centimètres de hauteur. Il est extrême- 
ment florifère, Cactus, vrai, à pélales pointus et contournés. 
pétales jaune citron à la base passant ensuite au rose pour 
devenir lilacés aux pointes, revers lilas. 

Dahlia rampant Roi des bordures. — Dahlia à fleur simple, 
rose violacé strié et plaqué de rouge grenat, d'une végétation 
qui ne dépasse pas 20 centimètres de hauteur et, malgré cela, 
très vigoureux. En peu de temps, il tapisse le sol. Il fleurit 
avec une extrême abondance et jusqu'aux fortes gelées. 11 
sera donc précieux pour fournir des bordures toujours 
fleuries et pour tapis (fig. 30). 

Giroflée Souvenir de Nice, rose chair. — Cette nouvelle 
Giroflée est une amélioration très sensible de la Giroflée dile 
rose de Nice, si appréciée par les cultivateurs du Midi pour 
la fleur coupée. La couleur est rose chair très tendre. 
Les fleurs sont plus grandes que celles de toutes les autres 
Giroflées. La longueur des tiges, l'abondance et la durée de 
la floraison, enfont une race de premier ordre pour les horli- 
culteurs comme pour les amateurs. Intermédiaire, comme les 
autres Giroflées de Nice, entre les Giroflées quarantaines 
remontantes et les Giroflées d hiver, elle doit être, sur le lit- 
toral méditerranéen, semée dans le courant d'août pour la flo- 
raison d'hiver. 

Lathyrus pubescens. — Sorte de Pois-de-Senleur vivace 
à feuillage vert glauque bien fourni; pouvant atteindre une 
hauteur de i a :i mètres ; possédant des grappes de fleurs 
bien fournies) <'t de couleur bleu porcelaine. Cette espèce, 
précieuse pour l'ornementation des murs et des terrasses, 
craindrait un peu le froid et l'humidité. A Lyon, elleaceper 
dant passé l'hiver contre un mur exposé au midi et a donné 
une magnifique floraison, beaucoup plus prolongée que celle 
des autres Pois-de-Senteur. 

Œillets Mignardises a tiges i>e fer. — Race issue d'un 
croisement entre VŒ. Mignardise blanc et VŒ. grenadin rouge 
double. Du père, elle a conservé la robusticité, l'aspect de 
,1) p. 134, 



végétation (avec des liges plus longues et plus fermes) et 
surtout l'époque do floraison, puisque, sous le climat de 
Lyon, elle fleurit naturellement, en pleine terre, la première 
dizaine de mai. De la mère, elle a pris la belle grandeur des 
fleurs, l'abondance de floraison, et des deux parents, l'odeur 
exquise. MM. Hivoire en annoncent quatre variétés : Rose de 
mai, Rose d'avril, Soutenir de Madame Séguin, Tourbillon. 

■ 

Les Rhododendrons nouveaux suivants, obtenus par 
M. G. Creux, du Val d'Aulnay près Sceaux, sont, par lui. 
annoncés pour la première fois : 

Baronne de Verdiére .grande fleur rouge violacé, avec 
macule chocolat; Baronne Raïssa Standerstkjold, joli fleur 
bleu pourpré, macule jaune, coloris très distinct; Comte 
Raoul Chandon, très grande fleur à pétales frisottés, beau rose 
de Chine, avec maculo vert olive sur fond blanc; Comtesse 
de Breteuil, grand bouquet de superbes fleurs rose vif, largo 
impériale marron clair; Comtesse Gaston Chandon. beau bou- 
quet d'énormes fleurs d'un joli coloris rose très frais, grande 
macule brune; Comtesse de Greffulhé, grand bouquet d'un 
joli coloris rose tendre, fortement maculé vert mousse; Le 
Montcalm, beau coloris violet bleuâtre, centre blanc, largo 
impériale vert olive; Le Transvaal, joli bouquet bleu ardoisé 
avec macule olive, pétales frisottés sur les bords, le plus 
bleu de tous les Rhododendrons ; Mme Bertaux, joli bouquet 
de grandes fleurs à pétales frisottés sur les bords, rouge 
clair brillant, avec maculo brune ;Miue Céline Mathieu, énorme 
bouquet de grandes fleurs à pétales frisottés sur les bords, 
beau rose Irais maculé jaune; Mme Laurent, très gros bou- 
quet de grandes fleurs violet foncé, à centre plus clair, jolie 
macule; Mme Rattier, grande fleur rose tendre avec large 
macule vert olive, pélales fimbriés, beau bouquet; Marquise 
de l'Aigle, superbe bouquet de grandes fleurs rose tendre 
très brillant, belle macule; Princesse de Wagram, énormo 
bouquet de grandes fleurs rose maculé cuivre. 

Rappelons que l'établissement Creux introduisait tout 
récemment, dans le commerce horticole, ces Pivoines en 
arbke d'origine japonaise, aux fleurs semblant de colossales 
Tulipes: Comte Horace de Choiseul, carmin foncé, finement 
fimbriéo sur les bords; Lackmè, blanc légèrement teinté de 




crème, étamines jaunes. Ires saillantes; La France, magenta 
de nuance changeante à la base des pétales; Le Val d'Aul- 
nay, grande fleur rouge pourpre panaché de blanc ; Le Orni • . 
rose brillant, marginé de blanc sur le bord des pétales ; 
Madame G. Croux, d'un beau rouge carmin-; strié de blanc 
sur tous les pétales; Président Y nier, énorme fleur écarlate 
brillanl, flmbriée sur le bord des pétales ; etc. 

J.-Fr. Fayard. 



62 



LV, JARIUN — REVUE DBS PUBLICATIONS 



Revue des publications 

Les coopérations pour la vente des légumes. Dans un 
rapport publié par M. Crawford, du Board oi Agriculture » 
sur une mission anglaise qui a étudié sm place, en Hollande 
l'organisation de la culture, la préparation et la vente des 
produits, nous extrayons les passages les plus intéressants: 

C'esl surtout dans la province de Hollande Nord qu'exi 
en grand nombre les associations on coopération dont il osl 
question. Chaque exploitation yétanl peu considérabli 
arpents en général) >'t la rente payée par les Fermiers assez 
éle\ ée 1 136 francs par arpenl de i" ans. i ajoutant 5 à s 
du prix d'installation des châssis), il esl naturel que les 
cultivateurs s'} soienl groupés en associations pour retirer 
tout le bénéfice possible de leur exploitation, ru organisant 
la vente directe sur 1rs marchés. Celle du Westland csl 
citée comme l'une des plus florissantes. 

Sun but. ainsi qu'il est mentionné dans son règlement, est 

d'assurer la vente des produits maraîchers par l'inslilutioii 

du contrôle des apports au point de vue de la qualité, de la 
quantité et de l'emballage, par l'organisation de ventes aux 
enchères, par l'exportation des articles de premier choix 
sur les marchés étrangers et par l'amélioration constante, 
enlin. des méthodes do culture. La société possède une 
marque de commerce que tout membre est. autorise à apposer, 
s'il \ a lieu, aux lots, dont il confie la vente aux agents do 
l'association. 

Les fonds de la société sont fournis, en premier lieu, par 
le i ôtisations annuelles îles membres, lesquelles s'élèvent 
à ï francs environ par sociétaire; en second lieu, par les 
prélèvements effectués sur les ventes, ou commissions, qui 
sont de 1 0/0 du prix de vente lorsqu'il s'agit d'importantes 
consignai ions avec vente sur simple échantillon (Pomme do 
terre. Choux de Bruxelles, liai icots, Pois, < Iroseilles, Prunes) 
et de 2 0/0 pour les petits apports de produits spéciaux 
(Raisins, Concombres, fruits divers). 

Chaque semaine, il est distribué aux intéressés les sommes 
réalisées par les ventes de leurs expéditions, tous frais de 
commission déduits. Kn 1901, le montant total des ventes 
des produits maraîchers effectuées par les sept succursales 
de l'Association du Westland, s'est élevé à 1,106,250 francs. 

In comité spécial, chargé d'inspecter les produits conliés 
pour la vente à l'association, fonctionne régulièrement. Il 
s'assure que les articles sont soigneusement emballés, qu'ils 
sont sains et de bonne qualité et qu'enfin le poids des colis 
correspond exactement à celui mentionné sur la liche indi- 
catrice. Ces conditions étant réalisées, la marque commerciale 
de la société est apposée sur les envois après autorisation 
formelle du comité. 

On conçoit qu'en opérant ainsi, toute confiance soil accordée 
aux marchandises de celte société el que leur valeur mar- 
chande soi! toujours plus élevée puisqu'on a la certitude que 
les lots ne sonl pas « parés a ou • truqués ». 

Les serres galeries de Laeken. — M. Maumené vient de 
consacrer, dans LaNature, un article aux serres galeries de 
la propriété du roi des Belges, qui sont renommées dans lo 
monde entier. 

Ces serres relient le palais d'hiver à la serre chapelle et 
elles s'étendent sur 1200 mètres de longueur, traversant une 
grande partie du pair, tantôt en excavation, tantôt au niveau 
du sol. Leur tracé est te) qu'elles ne nuisenl en rien à l'aspecl 

du pare. 

A l'intérieur, ajoute notre collaborateur, deux étroites 
plates-bandes ont été dressées de chaque côté, en ménageant 
un large espaco libre, formant allée, dans l'axe de laquelle 
une grille laisse pénétrer la chaleur des tuyaux de chauffage 
cl serl en même temps de passage aux piétons. La bande 
restant à droite et à gauche de cette grille esl sablée de 
gravier bleu. C'est dans les deux plates bandes, el dans un 
sol fertile et constamment additionné de matières nutritives, 
que sont disposées les plantes se dressant le long des parois, 
grimpant jusqu'au faite de la toiture, el laissant retomber 
leurs branches hèles garnies d un joli feuillage émaillé de 
mille Heurs aux couleurs tendres ou vives. 

Les Géraniums [Pelargonium onale el /'. inquinans) y 
sonl devenus arborescents el en constituent la principale 
garniture. Nous avons particulièrement noté parmi les 



\ ,u iôlés les plus vigoureuses el les plus florifères : Abondant 

à fleurs i ibreuses d'un rougi' vif; Vicomtesse de Rocque- 

feuil, aux ombelles énormes de fleurs rouges; Paul-Loui 
Courier, rouge violacé; VictorMillot, rouge brique ; Gloire 
'/■ Corbeny el S ire Cusin, tous deux saumi 

Mm Boselli el Stanislas-Malinger, a Deurs roses; l- 
desBelgi ../',... ;se Stéphanie el i< I i i, à Deurs 

blanches. 

Outre ces P< n, d'autres plantes jouent un rôle 

décoratif très important : les Géraniums à feuilles de Lierre 
[Pelargoniun peltatum) en plusieurs variétés ; les i iéraniums 
rosat, le i candens a feuilles panachées; puis les 

Héliotropes au parfum doux el pénétrant; Euphorbes [Eu- 
phorbia jacq liniceflora), aux fleurs rouge éclatant; Jasmin, 
Pleui de la Passion [Passiflora), PI mbago cerulea. lies 
variétés de] uchsias apportent égalemenl leur note décorative 
et laissent retomber, du faite, des milliers de gentilles 
clochettes. Ces différentes plantes sont palissées sur un 

treillage invisible en lils de fer disposés parallèlement aux 

parois vitrées, mais d'autres, comme le Ficus repens, lapis 
seul les murs trop neufs et les entrées des tuni 

La culture de la Tomate de primeurs à Antibes. Par 
suite des progrès accomplis dans la conservation des To 
mates pour l'hiver, Antilles, qui produisait deux saisons do 
liante primeur de Tomates, l'une d'hiver et l'autre de prin- 
temps, a abandonné la culture de la premieio el étendu 
celle de la seconde. Nous trouvons dans le Ré% 
sous la signature de M. .Iules Grec, un article très docu- 
menté sur celte culture, et que- nous résumons ici : 

« Le semis s'opère dans les premiers jours île novembre, 
sous verre, en ayanl soin de recouvrir très léger 
graines; pour favoriser la germination, on tient les châssis 
fermes pendant quelques jours et on arrose à discrétion. 
Par mesure de précaution, la plupart îles cultivateurs font 
rleux, et même trois semis, à quelques jours d'intervalle. 

Vers la fin de décembre, on procède au repiquage des 
jeunes plants, que l'on place toujours sous châssis, à S ou 
10 centimètres, en tous sens les uns des autres. 

On plante, depuis la fin-janvier jusqu'en mars, en lignes 
distantes de 50 à 55 centimètres, el à 60 ou 65 centimètre 
les lignes de manière à avoir cinq plants par ligne dans une 
bâche è deux châssis de trois mètres de largeur. 

On a soin de placer au tond de chaque trou une bonne 
couche de fumier; quelques cultivateurs y ajoutent un peu 
de Sésame, el d'autres, une poignée de terre brûlée qui a 
pour effet, disent ils. d'avancer la végétation. 

Au début, les arrosages doivent être très modérés; si l'on 
arrosail p.n une journée trop froide, on risquerait do tuer 
les piaules: après un froid excessif, il convient môme de 
n'arroser qu'à la pomme d'arrosoir et après une ou deux 
journées chaudes. 

A mesureque les arrosements deviennent plus abondants, 
les engrais, étant plus rapidement absorbés par les plantes, 
doivent elro donnes plus copieusement, dilues au début, 
concentrés dans la suite. En principe, il ne faut pas mar- 
chander les lunnires à la Tomate, car. plus que les façons 

cnlliirales. elles permettent l'évolution rapide de la piaule el 

hâtent la maturité; or, en l'ail de primeurs, el surtout de 
Tomates, arriver, quelquefois, quinze jours plus tôl ou plus 

lard, c'est perdre OU gagner le bénéfice d'une recuite. 

Toutefois, nous devons prévenir ceux qui voudraient 
essayer la culture de la Tomate, du danger qu'il y aurait en 
voulant trop pousser les piaules, de la rendre par trop accès 

sible aux maladies. 

Tandis que la Tomate de pleine terre est conduite a une 
seule branche ou tige, un en conserve deux a celle de prin- 
temps. On garde aussi, el avec soin, la première inflores- 
cem e qui se produit à la base de la piaule , i qui est des- 
tinée à donner les premiers fruits; quelquefois, lorsque la 
température esl trop fraîche, les Heurs de ce « premier 
pignon », comme l'appellent les jardiniers, coulent, et la 
récolte est diminuée d'autant, mais surtout retardée. 

Les deux branches laissées a chaque plant sont couchées 
et palissées sur des arceaux en bois de figuier enfoncés 

dans le sol et relies par des roseaux; non seulement celle 

disposition s'allie bien avec celle des bâches à deux châssis, 
[orcémenl peu élevées, mais, comme nous avons pu l'expé 



LE JMiDIN — LES CHOUX I) ETE ET D AUTOMNE 



63 



rimenter, elle hâte la maturité en concentrant la chaleur 
mieux qu'on no l'obtiendrait avec des plants conduits sur 
des tuteurs, à la façon de la pleine terre. 

Il convient de procédera une suppression sévère de tous 
les bourgeons inutiles au fur et à mesure do leur apparition 
et sans attendre qu'ils se soient développés au détriment des 
fruits. De même, on procédera au pincement des deux ti^es 
charpentières dès que chacune d'elle- aura émis deux inflo- 
rescences, deux « pignons ». 

(Juand les fruits seront convenablement développés et 
qu'un ne craindra plus de los gêner par l'effeuillage, on 
pratiquera cette opération; la récolte peul commencer, sui- 
vant les années, du 15 à la fin mai. » 

Maladie des Cyclamens. — Ultalia orticola publie une 
note du Professeur l'eglion. Directeur de la Chaire ambulante 
d'Agriculture de Ferrare, sur une maladie des Cyclamens due 
à YHeterodera radiciçola. Il a constaté que l'infection occa- 
sionne une forte mortalité dans plusieurs jardins des alen- 
tours de Home, en Roman.no et a Ferrare. Une des causes 
qui, selon l'auteur, facilite beaucoup la diffusion de celte 
maladie, comme aussi des autres dues à des anguillules el 
germes do champignons qui vivent indifféremment d'une vie 
parasitaireou saprophyte, c'est l'usage trop étendu des terres 
végétales de bruyère et do châtaignier dans les composls 
des différentes cultures. Pour remédier à ces maladies et les 
enrayer efficacement il conseille la stérilisation des terres el 
des pots ou bien l'emploi du sulfure de carbone dans la pro- 
portion de 60 à 100 gram. par mètre cube de compost. (X. S. 

lArw 

Les Choux d'été et d'automne 

Observations sur leur culture 

La culture des Choux est assurément la plus facile h 
faire; néanmoins, pour obtenir de beaux produits et 
n'avoir jamais de déceptions, elle demande, de la part 
de celui qui s'y livre, une certaine précision dans les 
connaissances nécessaires. C'est cette précision que 
nous voulons dégager ici. 

La culture des Choux est divisée en trois catégories : 
1° culture de printemps ; 2° d'été et d'automne ; 
3° d'hiver. Les variétés employées pour la culture de 
printemps ne peuvent être utilisées pour celle d'été ou 
d'hiver et vice versa; il résulte donc, faute de bien con- 
naître les variétés à employer, des déboires qui sont 
toujours plus ou moins onéreux. 

Les principales variétés de Choux pommés se classent 
ordinairement de la façon suivante, selon les époques 
de culture et de production : 

A. — Semis d'automne. Culture hivernale. Récoltes de 

printemps 

I. — Choux cabus 

Express, très hâtif d'E Lampes. d'York, petit hâtif, Joanet 

on Nantais hâtif, Cu ur-de-bceuf petit. Cceur-de-bœuf moyen 

delà Halle, d'York gros, Cœur-de-boeuf gros, Bacalan hâtif 

(dans le sud-ouest). 

II. — Choux de Milan 
Très hâtif de la Saint-Jean, 1res hàtif d'Ulm. 
R. — Semis de printemrs. Culture de printemps et d'été. 
Récoltes d'été. 
I. ■ — Choux cabus 
Joanet ou Nantais hâtif, Cœur de bœuf moyen de la Halle, 
d'York gros. Cœur-de-bœuf gros, Bacalan hâtif et Bacalan 
gros ulans le sud-ouest), de Brunswick à pied court, île Saint- 
Denis on île Bonneuil, île Hollande â pied court,de Schwein- 
furtli, rouge petit. 

II. — Choux de Milan 
Très hâtif d'.Ulm, très hâtif de Paris. 
C. — Semis de printemps et d'été. Culture estivale et autom- 
nale. Récoltes d'automne et d'hiver. 
I. — Choux cabus 
Quintal il,e Vaugirard, rouge gros, Amager extra tardif. 

II. — Choux de Milan 
Pancalier de Joulin. Pancalier île Touraine, gros d'A uber- 
oilliers, gros des Vertus, de Pontoise. île Norvège. 



La bonne exécution de la culturelles Choux dépend 
aussi d'un certain nombre de procédés pratiques que 
nous énumérerons, en commençant par la culture des 
Choux d'été et d'automne, puisque nous voici arrivés a 
l'époque où les semis doivent s' effectuer sans plus de 
retard. 

C.es Choux doivent se semer en janvier-février sur 
couche tiède de 15° a 18°, avec lous les soins que 
réclamenl les semis sur couche : c'est-à-dire abriter à 
l'aide des paillassons contre les froids de cette époque, 
aérer lorsque le temps le permet, arroser lorsque le 
besoin s'en fail sentir. Les jeune- plants sont repiqués 
sur couche liède également, sou- châssis ou sous 
cloches, en altendanl que leur développement permette 
de les piauler à demeure en plein carré. Jusqu'à fin- 
février, on peut aussi semer sous cloche, mais dans un 
endroit abrité, en dormanl toujours les soins minutieux 
que demandent ces premiers semis; puis le repiquage 
a lieu soil sous cloches, soit sous châssis. 

De plus, dans le courant de février il est peut-être pos 
sible défaire le premier semis en pleine bure sur plate- 
bande bien abritée et exposée au midi; les semis a l'air 
libre se continuent successivement jusqu'au 10 ou 
lô mai. Les soins que réclament ses semis sont les 
suivants : 

Après avoir bien préparé à la bêche un coin de bonne 
terre, on semé a. la volée et relativement clair de façon 
a obtenir îles plantes trapues; ordinairement on sème 
100 grammes de graines à l'are. La graine étant 
répandue, on l'enterre légèrement au moyen du râteau ; 
le terrain doit être foulé modérément a l'aide d'une 
planchette et recouvert d'une petite couche de terreau. 
( hi donne quelques arrosages légers chaque fois qu'il y 
a nécessité. 

Il est regrettable de trouver encore de nos jours des 
jardiniers qui suivent la routine, celte mauvaise con- 
seillère qui n'amène cependant que des déboires; cer- 
tains cultivateurs prétendent que le repiquage est une 
opération inutile; nous ne saurions trop nous élever 
contre celle idée, car l'expérience a démontré que le 
repiquage donne toujours les meilleurs résultats au 
point de vue du rendement et de la beauté' des produits. 
En effet, si on ne pratique point celle opération, le plant 
s'étiole, devient chétif. la tige se coude, et ne donnera, 
par la suite, que des Choux d'un développement res- 
treint, ce qui amène généralement la perte d'une grande 
partie de la récolte. La mise en place directe présente 
do graves inconvénients, puisque, en agissant ainsi, les 
Choux ont plutôt tendance à monter en fleurs au lieu de 
pommer. 

D'autres praticiens prétendent encore que les Choux 
sont plus tardifs; d'autres disent qu'a cette époque de 
l'année le travail est trop abondant pour perdre son 
temps au repiquage. 

Aux premiers il me serait facile de répondre qu'ils 
« ne connaissent point leur affaire ». En effet, si 
la culture des Choux de toutes saisons est bien entre- 
prise, bien connue à fond, il doit y avoir, au jardin 
potager, des Choux de printemps jusqu'en juin-juillet. 
Les premiers semis des Choux d'automne assurent la 
production de juin en août et septembre. Ceux d'été 
fournissent la production pour l'hiver. 11 n'ya donc qu'à 
planter une quantité suffisante en chaque saisi.n pour 
assurer la succesion ininterrompue des produits. 

Au seconds, je répondrai simplement qu'ils ont gran- 
dement tort de ne point sacrifier quelques instants 
pour le repiquage des jeunes plants, car il ne faut pas 
très longtemps pour repiquer quelques milliers de 
Choux; et, cette peine, cette perte de temps, seraient 



04 



LE JARDIN — SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE. BIBLIOGRAPHIE 



largement compensées par des produits beaucoup plus 
rémunérateurs. Voici, d'ailleurs le détail de l'o| 
lion du repiquage : 

Dès quo les jeunes plants ont 2 ou 3 feuilles, on pré- 
pare le terrain en le labourant soigneusement 
bêche; on le recouvro ensuite d'une couche de 
0"'03 de terreau bien consommé; enfin, on trace des 
lignes distantes de m 10 sur lesquelles le repiqua.-' 
plants se fera en conservant entre eux la même dis! 
qui oxiste déjà entre les lignes. De celte façon, les 
jeunes plants se trouveront à m 10 en tous sens. Le 
plant est alors arraché soit à la bêche ou à ta fourche 
a «lents plates en ayant soin d'éviter le bris des racines. 
Kusuile, on doit opérer un triage sérieux, rejeté] tous 
Les plants chétfs et borgnes et ne porter son choix que 
sur ceux qui se présentent bien. Le repiquage est fait 
au plantoir et, lorsqu'il est terminé, on donne quelques 
arrosages pour favoriser la reprise. 

Pour la plantation des Choux d'été et d'automne, il 
n'est point nécessaire de tracer des sillons comme peur 
celle des Choux de printemps, qu'on fait en hiver. On 
se contente do tendre le cordeau et de planter à m 55 
on tous sens pour les variétés de faibles dimensions et 
de m 65 à m 75 pour celles à fort développement. 

Les Choux d'été et d'automne, en considération de 
la saison sèche de cette époque, demandent des arro- 
sages abondants et répétés; ce n'est qu'à cette condition 
que l'on a la satisfaction d'avoir des produits de toute 
beauté. Néanmoins, lorsque les pommes sont formi 
il faut le moins possible les arroser à la surface. Les 
meilleurs procèdes d'arrosage sont ceux qui se prati- 
quent par immersion directe du terrain ou irrigation, 
de façon à ne point faire éclater les pommes, ce qui est 
d'un préjudice incontestable pouf la vente. Celle recom- 
mandation n'est pas assez suivie. Louis Térasse. 

Soeiété Nationale d'Horticulture de franee 

Séance du 12 février 1903 

Comité de Floricultuhe. — La maison Vilmorin fait deux 
apports : Primevères de Chine géantes fimbriées à Heurs 
bleues et à feuilles de Fougères également à fleurs bien.-,, 
plantes de toute beauté; un lot intéressant do plai 
alpines: Primula Auricula type; P. megaseœfolia, char- 
mante espèce à fleurs roses d'introduction encore nouvelle; 
Eranthis hyemalis; Crocus ïmperati et Wildet 
blanches ; Cyclamen iberiewm et variété blanche; Colchi um 
crociflorum : Tulipa biflora : Tris n ticulata très jolie plante 
du nord de l'Afrique; Nàrcissus Clusii; Galanthus plicatus; 
Ficaria calthœfolia, grande ferme de la Ficaire commune; 
Tberis stylosa à fleurs roses ; S cilla bi/olla, de Syrie; Saxi- 
fraga apiculata, hybride présumé des n. scardica et 

\l. Leliovre, jardinier-chef au château de Conclu 
et-Marne) continu à améliorer le Primula floribunda. La 
variété isàbellina, qu'il a crée, est «le beaucoup supérieure 
au type par sa bonne tenue et sa floribondité. 

Une très bonne note aux superbes Œillets: La I 
ha Muse, Comte Greffulhe, Grande Duchesse Olga, Dolort : 
de Radziwill, Bougival, Ile de France, Golfe Jouan, pré- 
sentés par M. Page, jardinier-chef au château de Bois-Bau- 
dran (Seine-et-Marne) . Du même une belle touffe de B 
nia Perle lorraine, une des meilleures obtentions récentes 
de MM. Lemoine, de Nancy, La floraison qui dure depuis 
plus «l'un is. a lieu .« partir de janvier. 

M. Dybowski, directeur du Jardin colonial do Nogont, pré- 
sentait des semis provenant d'hybridation opérée entre les 
Xantho orna sagittœfolium el Caladium pictum, au jardin 
botanique de la Réunion, par les soins de \l. Mânes. Les 
plantes obtenues se rapprochent davantage du Xanthosoma 

dont olles possèdent le mode «le végétation non interr pue 

l'hiver. 

Comité des Orchidées. — Le clou est une morvcillcu 



touffe d« !o\s-i!'. «h- MatlagaM-ar. api'i'itéo par 

M. Dallé. 

Puis viennent: à M. Courmontagne, de Passy, de Cattleya 

1 1 iance, Ont idi in pli ndidum, Odon tôt 1 utn Uro-SI n< ra, 

n. s ,,, et 0. /.'■ .' à M. Martin. d'Auteuil, 

doux b« 1.1 . Cypripédiums hybrides: C. 1 ■ bar- 

X «". Veitchi X Lau» m . C. crassifotium 

[C.ja p rbiensy(.C. Lavorenceanum ; à M. Béranek, 

deux beaux Cattleya Triance, Cattl ilosa Dubuy 

1 furl curieux, el Lycaste lasiogloss i;à M. I ortin, s, rue 

10 . un fin 1 exemplaire de Cymbià 2V« 

bien Qeuri; ù M. Debille, de Chaville: Cypripediutn Harrisii 

1 onde par C. nivev m et ( '. I 1 ■- croisé 

C. superbit ns Veitchi. 
Comité de Culture maraîchère. — M. Barré, jardinier au 
chAteau de Persan, présentai! «les Fraisiers Mci-iim -rite on 
culture Forcée; AI. Louvet, de Domont. faisait une présen- 
tation semblable; VI. Compoint, continuait ses apports 
d'Asperges avec deux bottes d'Asperges verte 
et //>" ntt pat isiennes. 
Comité d'Arboriculture fruitière. — M. Orive avait 

apporté de belles Pommes R< inette de Canada et M. 1 • m 

une Pomme de semis, de longue garde. P. Hariot. 

BIBLIOGRAPHIE 

Géographie agricole de la France etdumond«\ parJ. Dl Plessis 
de Grenêdan, professeur à l'Ecole supérieure d'agriculturo 
d'Angers ; avec une lettre préface de M. le VI de Vogue, de 
l'A .n l«' ini«' française, Président delà Société des Agriculteurs 
de France, 1 volume in-8", avec ils Qgures et cartes dans le 
texte (Masson et Cie), 7 francs, franco 7 fr. 60 1 . 

Ce précis de Géographie agricole a subi, avant d'être livré au 
public, l'épreu\ e de l'enseignemenl oral. Car il s'adresse aussi 
bien aux élèves des écoles d'agriculture «peaux agriculteurs 

L'auteur étudie la production agricole dans les différentes 
contrées du globe et l'utilisalio 

des différents produits du sol. Un premier livre est consacré 
à la France; un second à son cni/m'c cnlimial; nn troisième 
au monde entier. Celui-ci et le premier traitent l'un et l'autro 
dans une pi-i'inièro partie de la iicniiea^liic eue <"/■ générale, 
c'est-à-dire de tous les faits géographiques intéressanl 
l'agriculture dans son ensemble; puis, «tans une deuxième 
partie, de la géographie agricole spéciale, c'est-à-dire de 
géographie el «le la statistique «le chaque culture en particu- 
lier. I ne troisième partie, ajoutée au troisième livre, 
sente un tableau sommaire «les ressources îles principales 
nations agricolt . de façon «pie le lecteur puisse entrevoir, 
en les comparant «mire elles, ce «pie pourra être leur avenir 
el celui de la France. René II n mond. 

lies produits horticoles aux Halles 

rieurs. — Les arrivages du Midi continuent à être très 

al lanl 1 e qui occasionne une nouvelle baisse des cours; 

d'autre pari les ai hats étanl 1res limités, la marchandise de 
choix inférieur trouve difficilement acquéreur. Les arbustes 
a fleurs, en branches coupées, tels que Prunes, Aman- 
dier, etc.. son! de vente fa« i' 1 . m ils à di s prix 1 Iérés. Le 

l.ilas. dont les apports sent extrêmement importants, so 
vend a des prix lies bas. Le Camell a. quoique assez rare, 
- , ouïe lentement «'l à un courstrès doux. Les Tulipes, très 
abondantes, maintiennent as ez bien leurs prix. 

Fruits. Le P ches el les Primes «lu Cap commeni 
a arriver. 1 ,a vi ate des Pommes esl très .aine'. Les Fraises 

de erre, êtanl peu al lanti ente (ai ile. I ,es 

Oranges, Vfandarines et Citroi Jenl à des prix peu 

élevés, Les Raisins tiennent facilement leurs prix. Les Noix 
seul peu 1 1 cherchées. 

Légumes. Les Choux-fleurs, en raison de l'importance 
des arriva I nt à des prix très bas. Le Panais 

s'écoule difficilement. Les apports de Poireaux sonl très 
importants, on les écoule assez bien, mais a «les prix ti«'s 
modén . 1 eille, quoique pas très belle, se vend à des 

COUTS C' lal i\ l'in.'lit i'l«'\i'-. Les pi'lit- l'.iis en pioVenailCO 

d'Hyères onl plus recherchés que ceux d'Algérie. \'. D. 
(!■ En vente à la Librairie horticole 84 bis, rue de Grenelle. 



N° 385 



LE JARDIN 



5 Mars 1903 



Nouvelles horticoles 

Distinctions à l'horticulture. — Parmi les récentes 
nominations et promotions, nous avons à signaler les 
suivantes, intéressant particulièrement l'horticulture : 

Mérite at/ricole. — Sont promus officiers : MM. Carie (Lau- 
rent), horticulteur à Lyon; Guillon (Laurent), horticulteur à 
Feillens (Ain);D r Trabut, président do la Société d'horticul- 
ture d'Alger. — Sont nommés chevaliers : MM. Astier (P. P.). 
pépiniériste à Sebdou (Oran); Bellanger (C. G.), horticulteur 
à Estornay (Marne) ; Bonnet (Jean), horticulteur à Màcon 
(Saone-et-Loire); Dannery (A. M.), horticulteur à Suresnes 
(Seine); Drevet (Claude), constructeur de chauffages à Lyon; 
Dubreuil (L. F.), horticulteur, trésorier do la Société fran- 
çaise des Chrysanthémistes, à Lyon;Lamain (Joseph), jardi- 
nier-chef des cultures de la ville de Lyon ; Jully (A.) jardi- 
nier-chef à Bingerville (Cote-d'Ivoiro) ; K.ittler (A.), maraîcher 
à ISugeaud (Constantine) ; Launay (Félix), fabricant d'outils 
horticoles, au Ferreux (Seine); Laurent (A. D.), pépiniériste 
à Rosiéres-aux-Salines (Meurthe-et-Moselle) ;Marotteau(B. J.), 
directeur du Jardin d'essais, à Sor (Sénégal) ; Muller (Charles), 
horticulteur et professeur à Alforville (Seine); Paillard (A.), 
jardinier à Lunévillo (Meurthe-et-Moselle), Payart (B.), plan- 
teur à Cavailly (Cote-d'Ivoiro); Vilatte (E. C), arboriculteur 
à Sebdou (Oran). 

Officiers d'Académie. — Sont nommés: MM. Roger (Philippe), 
sous-chef do bureau au Ministère de l'Agriculture; Troude, 
(J. A.) secrétaire général de l'Association du Mérite Agricole ; 
Gravier (A.), pépiniériste à Vitry-sur-Seine ; Michaut (G.), 
piqueur du Service des Plantations de la Ville de Paris, 
surveillant dos travaux des expositions de la Société 
nationale d'horticulture de France; Guillard (G.), président 
do la Société d'horticulture d'Etampes ; Sauvage, secrétaire 
général du Syndicat des fleuristes parisiens. 

Officiers d'Instruction publique. — Sont promus : MM. Le- 
roy (B.), sous-chef du cabinet du ministre de l'Agriculture; 
Dariac, bibliothécaire de ce même ministère. 

Nous adressons ici, aux nouveaux décorés, nos 
sincères félicitations. 

Le concours général agricole. — Nous rappelons que le 
concours général agricole va se tenir à Paris, à la 
Galerie des machines, du lundi 9 mars au mardi 17 mars. 
Nous avons appris, de diverses parts, que l'horticulture 
y sera représentée avec autant d'intérêt, sinon plus, que 
les années passées. 

Le service de l'hydraulique et des améliorations agricoles. 

— Le Ministre de l'Agriculture a adressé un nouveau 
rapport au Président de la République sur la réorgani- 
sation du service de l'hydraulique, placé depuis peu, 
comme nous l'avons dit, (1) sous la direction de M. Léon 
Dabat, et auquel M. Mougeot a voulu donner plus 
d'extension et imprimer plus d'initiative. Ainsi, ce 
service ne se préoccupera pas seulement du côté admi- 
nistratif des entreprises d'hydraulique, mais aussi dos 
questions économiques qu'elles soulèvent, et guidera 
les propriétaires dans leurs projets d'irrigation de leurs 
cultures. Mais la direction de l'hydraulique sera aussi 
celle des « Améliorations agricoles » et comprendra 
ainsi deux organismes parallèles. Jusqu'à présent, en 
France, un grand nombre de perfectionnements sont res- 
tés du domaine de l'initiative privée, alors que, dans la 
plupart des Etats européens, ils se sont rapidement 
propagés grâce à l'impulsion donnée par les Gouverne- 
ments. Tels sont : les réunions et échanges do par- 
celles éparses, le drainage et l'assainissement des 
terres, l'installation d'industries annexes à la culture, 
l'établissement des chemins d'exploitation, les cons- 
tructions rurales diverses, etc. Ce service des Améliora- 
tions sera confié à des ingénieurs agronomes et à 
d'anciens élèves des écoles d'Agriculture. 

(1) Le Jardin, 1902,322. 



Institut national agronomique. —Sauf avis contraire, le 
concours d'admission à l'Institut national agronomique 
commencera, en 1903, le lundi 8 juin. 

Les jeunes gens qui désirent prendre part à ce con- 
cours devront justifier que, le 1 er janvier 1903, ils ont 
atteint ou dépassé l'âge de dix-sept ans révolus. Toute 
demande d'admission sera faite sur papier timbré et 
adressée avant le 20 mai 190.'!, terme de rigueur, au 
ministère de l'Agriculture; le candidat y fera connaître : 
1" Ses titres scientifiques; 2° S'il désire être interrogé 
sur l'agriculture; 3° Son adresse exacte; 4° La ville dans 
laquelle il désire subir les épreuves écrites du concours; 
5° S'il demande une bourse. Cette demande devra être 
accompagnée : 1° De l'acte de naissance du candidat; 
2° D'un certificat de vaccine; 3° D'un certificat de mora- 
lité délivré par le chef de l'établissement dans lequel le 
candidat a accompli sa dernière année d'études, ou, à 
défaut par le maire de sa dernière résidence; 4° D'une 
obligation souscrite sur papier timbré par les parents 
ou le tuteur du candidat, pour garantir le payement de 
la rétribution scolaire. 

Le concours comprendra des épreuves ou composi- 
tions écrites, celles-ci éliminatoires, et des épreuves 
orales. 

Bureaux de Sociétés pour 1903. — Société pomologiqde 
de France. — A la suite du renouvellement partiel du 
bureau de cette Société, il se trouve constitué de la façon 
suivante pour 1903 : Président, : M. Gabriel Luizet; 
Vice-président : MM. Treyve et Jacquier fils; Secré- 
taire-général: M. J. B. Jouteur Vus; Secrétaire-adjoint: 
M. G. Bonnamour; Trésorier : M. R. do Veyssière; 
Bibliothécaire : M. Bizet. 

Société régionale d'horticulture de Montredil-sous-Bois. 
— Président: M. Léon Loiseau ; Vice-présidents : MM. 
Boutard; Boutreux ; Secrétaire général: M. Eugène 
Bedenne ; Secrétaire-adjoint : M. Cornu; Trésorier: 
M. Dupont; Trésorier-adjoint: M. Vassout; Bilrtiothé- 
caire : M. Lourdcl; Conseillers: MM. Carton, Chevalier 
G. Rodineau, Chevalier Edmond. 

Union commerciale des horticulteurs et marchands grai- 
niers de France. — La commission administrative de ce 
groupement d'importants horticulteurs français a tenu, 
le jeudi 20 février, une réunion dans laquelle ont été 
traitées diverses questions importantes, notamment 
celle des tarifs douaniers allemands et celle du port des 
imprimés. L'Union va provoquer une enquête auprès de 
tous les syndicats producteurs horticoles français afin 
d'arrêter la conduite à tenir au sujet de la première de 
ces deux questions. (Juant à celle des imprimés, le 
projet de loi voté l'année dernière par la Chambre des 
députés ayant été repris par le ministre actuel, est de 
nouveau soumis par le gouvernement, aux délibéra- 
tions du Sénat. L'Union s'est entendue avec un certain 
nombre de Chambres syndicales du commerce et de 
l'industrie, pour appeler l'attention des commissions 
sénatoriales compétentes et des sénateurs sur l'utilité 
qu'il y aurait à obtenir le vote de cette loi. 

Les nouveaux tarifs douaniers allemands. — Dans le 
précédent numéro du Jardin (1) nous avons dit qu'on 
pouvait considérer ces tarifs comme devant servir de 
base aux négociations qui sont ouvertes entre l'Alle- 
magne et les pays plus intéressées encore que le nôtre, 
à cause de leurs exportations très élevées en Alle- 
magne. Nous avons ajouté qu'aux termes du traité de 
Francfort, le régime de la nation la plus favorisée était 
assuré à la France. En cas où des réductions sur les 
droits seraient accordées à certains autres état s, la Franco 

(1) Page 52. 



OG 



Ni il \ IÎLLES MOIITICOLGS 



ioierait do plein droit. Pour préciser, ajou- 
tons que les dais dont il s'agit sont seulement: l'An- 
gleterre, la Belgique, les l\i> a Bas, la Suisse, l'Autriche- 
ll.'ii ;rie, ta Russie. Ainsi, par exemple, si l'Allemagne 

r.. ns, niait a dos réductions île tarifs envers l'Italie, ces 
réductions ne seraient pas applicables aux produits 
franc; is. 

Il convient de faire remarquer, à ce propos, que le 
gouvernement allemand n'a pas encore dénoncé les 
traités de commerce conclus par l'Allemagne avec 
l'Autriche-Hongrie, la Belgique, la Suisse et la Russie, et 
qui venaient à expiration le 31 décembre 1903, s'ils 
avaienl dé dénoncés douze mois avant cette dernière 
date. Ces traites demeureront en vigueur jusqu'à l'expi- 
ration d'une année à partir du jour où ils auront été 
dénoncés. 

Les produits français continueront donc à bénéficier 
des anciens droits inscrits dans ces traités jusqu'au 
momenl de leur expiration. 

Ajoutons qu'aux termes du paragraphe 1G de la loi 
allemande du 25 décembre 1902, la date de l'entrée en 
vigueur du nouveau tarif douanier sera fixée par décret 
impérial, après approbation du conseil fédéral. 

Le fonctionnement du crédit agricole. — D'après le rap- 
port adressé par le Ministre de l'Agriculture au Prési- 
dent de la République sur le fonctionnement des caisses 
• nales de crédit agricole mutuel pendant l'année 
1901, le total des avances laites à ces caisses se monte 
à S. 611. 210 francs, qui, joints aux 612.250 francs alloués 
pendant l'année 1900, forment un total général de 
3.223.460 francs; vingt-deux caisses ont bénéficié de 
ces avances; elles ont groupé autour d'elles 309 caisses 
locales représentant 7.1*98 membres. 

Les quatorze caisses régionales qui ont fonctionné 
pendant locours de l'année 1901 ont fait pour lOmillions 
d'affaires. 

D'après la loi du 31 mais L899, une avance de 40 mil- 
lions et une redevance annuelle de 2 millions sont ver- 
sées au Trésor par la Banque de France pour être attri- 
buées à titre d'avances sans intérêts aux caisses régio- 
nales de crédit agricole mutuel. Ainsi, on peut cons- 
tater que les avances faites à la date du 31 décembre 
1901 n'atteignent pas le quinzième du capital mis 
actuellement à la dispositi le l'Etat. 

L'Exposition internationale de Lille. — Nous avons reçu 
le rapp )rt sur l'Exposition intornationale de Lille, pour 
le Groupe VIII (horticulture et arboriculture). Ce rapport 
dû à M. !.. Saint-Léger, secrétaire-rapporteur du jury, 
constitue une brochure grand in-8 de 90 pages. Il com- 
prend les comptes rendus détailles des quatre concours 
temporaires horticoles qui ont eu lieu a celte Exposi- 
tion, et la liste des récompenses. Les résultats de 
l'Exposition do Lille ont été analyses en leur temps 
dans le Jardin (1). 

Exposition universelle de Saint-Louis. — Nous avons 
annoncé, en décembre di rnier [2 . l'organisation d'une 
Exposition universelle à Saint-Louis (Missouri, Etats- 
Unis), pour avril 1904, et dit que le Gouvernement 
français avait accepté, avec empressement, de participer 
officiellement à cette Exposition, qui promet de rappeler 
celle de Chicago. Nous en avons reçu le programme 
détaillé, et constaté que l'horticulture y lient une large 
place. Elle constitue lo département J, comprenant 
30 classes, numérotées de 622 à 652. Ces classes sont 
reparties dans les groupes suivants : Gr. 105 : outillages, 
tondeuses, appareils d'arrosage, matériel d'emballages, 
serres, chauffages, plans do jardins, etc. — Gr. 106: 

(1) Le Jardin, 1902, 18, 114, 227, 239. 

(2) Le Jardin, 1902, p. 370. 



légumes. — Gr. 107 : fruits. — Gr. 10S : arbres, arbris- 
saux. plantes d'ornement et Heurs. — Gr. 109 : plantes 
de serres. — Gr. Il": graines. — Gr. 111 : arboriculture 
fruitière, pomologie. En outre, certains groupes, dans 
les départements A Enseignement agricole; et H 
(Agriculture intéressent l'horticulture dans une certaine 
mesure Champs d'expériences, enquêtes, essais, résul- 
tais, méthodes de transport et d'expédition, législation, 
statistique, irrigations, drainages, engrais chimi- 
ques, etc). 

Rappelons que l'organisation de la participation 
française à l'Exposition de Saint-Louis esl placée sous 
l'autorité du Ministre du Commerce, et que les per- 
sonnes susceptibles de prendre part à cette Exposition 
peuvent prendre des renseignements auprès M. Michel 
Lagrave, commissaire général du Gouvernement fian- 
çais aux Etats-Unis, au Ministère du commerce. 

Expositions annoncées. — Limoges :de maià septembre 

prochains, sur lo Cliamp-de-Juillet. Cette exposition est 
générale et internationale ; elle comprend IS classes, 
parmi lesquelles la cl. 8 est consacrée spécialement a 
l'horticulture. Un programme détaillé paraîtra prochai- 
nement . Toutes adhésions et demandes de renseigne- 
ments doivent être adressées au siège de L'administra- 
tion do l'Exposition. 

Nogent-sur-Marne; du 5 au 13 septembre prochain, 
au Jardin Colonial de Xogent, organisée par les Sociétés 
d'horticullure de Montreuil-sous-Bois , Nogent-sur- 
Marne, lo l'orreux et Vitry-sur-Seine. Le programme du 
concours sera adressé à toutes les personnes qui en 
feront la demande au siège de l'exposition, Jardin Colo- 
nial, Nogent-sur-Marne. 

Exposition agricole à Buenos- Ayres. — La «Société rurale» 
organise connue les années précédentes, SOUS le patro- 
nage du gouvernement argentin, une exposition inter- 
nationale d'appareils agricoles, graines et peaux, qui 
aura lieu dans la ville de Buenos-Ayres du 20 mai au 
lu juin prochain. La section des graines peut intéresser 
une branche importante de l'horticulture française. 

Un pavillon spécial sera réservé aux producteurs 
français, qui jouiront de la franchise de douane a leur 
entrée sur le territoire argentin. 

Le consul gênerai de la République Argentine a 
Paris (IS, avenue Ktéber) esl a la disposition des pro- 
ducteurs et fabricants français pour leur fournir les 
renseignements qui seraient de nature à les intéresser. 

La concurrence des Prunes des Etats balkaniques. Ce 
qu'il faudrait faire en France. — En 1902, la récolte des 
Prunes, en Bosnie, a produit 3.000 wagons et encore 
cette récolte est-elle considérée comme moyenne, car 

on comptait sur 3.500 wagons. En Serbie, la recolle 
totale des l 'ru lies a été celte année, de 225. I 13. 633. kil. 
expédiés parchemin de fer. Les Prunes do Serbie sont 
centralisées à Agram, et introduites en France par 
Fiume ou Trieste. A Agram, on fait le triage des Prunes, 
qui sont mises en sacs ou en caisses et dirigées sur 
Marseille. 

. N'est il pas stupéfiant, — s'écrie à ce sujel M. Gabriel 
Luizet, dans la Pomologie française — que nous soyons ainsi 

tributaires de l'étranger? Songe-t-on aux sommes ■'■nui me,, 
qui sellent ainsi chaque année de France.' Combien de 
terrains incultes ou mal cultivés pourraient être convertis en 
plantations de Pruniers? Dans le Midi, aux partes de Mar- 
seille, on se plaint de plus en plus du peu de rapport que 
l'on tire des Vignes, qui exigent chaque année des dépenses 
de culture si considérables, des soins si multiples, une lutte 
incessante contre lesinseetes elles maladies crytogamiques. 
No pourrait-on pas se livrer à la culture du Prunier.' Elle 
serait assurément, on beaucoup de localités, plus rémunéra- 



LE JARDIN — NOUVELLES HORTICOLES 



67 



trico que celle de la Vigne, d'abord parce qu'étant à portée 
d'usines existantes de séchage pour pruneaux, on supprime- 
rait des frais de transport, et ensuite parce que les frais de 
culture, une fois les arbres plantés, seraient à peu prés nuls. 
Kn dehors du temps consacré à la taille et à la cueillette 
des fruits, on n'aurait presque pas de main-d'œuvre et, 
partant, pas d'avance d'argent, pas de frais généraux. » 

M. Luizet n'a que trop raison. Pour sa part, le Jardin 
ne cesse, depuis longtemps, de signaler les mêmes 
périls, et d'exhorter les cultivateurs français à s'or- 
ganiser pour combattre la concurrence étrangère. Les 
endroits où il serait facile d'installer des cultures 
fruitières sans trop de frais sont plus nombreux en 
France qu'on ne le pense, et nous nous promettons 
bien de consacrer tous nos efforts à essayer de secouer 
la torpeur de nos compatriotes à cet égard. (H. M). 

Le commerce des denrées alimentaires à Southampton. — 
En vue de développer l'importation des denrées ali- 
mentaires, on s'efforce, à Southampton, d'améliorer les 
conditions de débarquement, d'emmagasinement et 
d'expédition de ces denrées. 

L'importation des produits de provenance lointaine 
— a écrit notre consul au Ministre de l'Agriculture — 
prend une grande importance et ne saurait que 
s'accroître quand les vastes aménagements des « Cold 
Storages » seront terminés. 

Nos produits sont recherchés, mais les commerçants 
de Southampton trouvent le plus souvent avantage à 
les acheter à Londres. L'importation directe de France 
serait favorisée par la création de syndicats de produc- 
teurs français qui pourraient ainsi faire plus aisément 
les sacrifices nécessaires pour nouer ces relations. De 
jeunes Français au courant du commerce, qui vien- 
draient servir à titre gratuit dans des maisons britan- 
niques et se perfectionner dans la langue anglaise, 
pourraient y contribuer utilement. Il serait, en tous cas, 
très désirable que l'une de nos compagnies de naviga- 
tion et notre industrie alimentaire pussent profiler de 
l'accroissement des rapports de Southampton avec les 
grands centras anglais de consommation. 

Le commerce extérieur des légumes de la France. — Dans 
la statistique publiée par le Bulletin mensuel de l'office 
de renseignements agricoles, nous relevons les indica- 
tions suivantes, relatives aux importations et exporta- 
tions de légumes : 

L'importation des légumes verts, salés ou confits, 
est passée de 170,500 quintaux et 3,700,000 fiancs, 

en 1900, à 1 ii, ) quintaux et 3,625,000 francs, en 1901. 

D'autre part, les sorties se sont réduites de519,600 quin- 
taux et 19,400,000 francs, en 1900, à 493,510 quintaux et 
18,931,000 francs, en 1901. Dans le total de 493,510 quin- 
taux, l'exportation des légumes frais représente 
376,9S0 quintaux, au lieu de 402,400 quintaux en 191 0; 
près des trois cinquièmes sont destinés à l'Angleterre, 
la surplus à la Suisse, à l'Allemagne, à la Belgique. Nos 
envois de légumes conservés ou desséchés sont dirigés 
également vers l'Angleterre pour la plus forte part, 
puis vers les Etats-Unis. 

Au demeurant, c'est en Angleterre qu'est expédiée 
la plus grande quantité de nos fruits de table et de nos 
légumes frais; le Royaume-Uni, pour des causes clima- 
tériques et géologiques, est en effet dans l'impossibilité 
presque absolue de fournir ces produits. 

Les certificats de mérite à Gand. — Au dernier 
« meeting » de la Chambre syndicale des horticulteurs 
belges et de la Société royale de botanique de Gand, 
qui s'est tenu le 2 février, 42 certificats de mérite ont 
été décernés, parmi lesquels plus de la moitié (23) à des 
Cattleya Trianx. Bien entendu, nous renonçons à les 



citer, et nous espérons, d'ailleurs, les voir à la pro- 
chaine exposition quinquennale. 

Suppression d'un jardin botanique. — La Marine est en 
Irain de divorcer avec la Botanique. Après avoir trans- 
porté son jardin botanique de Toulon à la presqu'île de 
Saint-Mandrier, ce qui équivaut presque à sa suppres- 
sion, elle vient de décider de supprimer son autre 
jardin botanique, celui de Brest. Tous les amis des 
plantes regretteront la disparition de ces deux jardins 
si intéressants. (J. P.) 

Mémento des Expositions 

Le Havre, du 18 au 21 juin 1903. Exposition d'horticulture 
générale. 

Limoges, de mai à septembre 1903. Exposition générale 
internationale. 

Nogent-sur-Marne, du 5 au 13 septembre 1903. Exposition 
d'horticulture générale et coloniale. 

Paris, du 20 au 25 mai 1903. Exposition du printemps de 
la S. N. H. F. 

Petites nouvelles 



Le « blanc» du Pois qui sévit avec intensité dans les cul 
tures méridionales, n'avait pas été. jusqu'ici, traité d'une 
manière efficace; aussi les cultivateurs n'étaient-ils que trop 
enclins à délaisser la production de ce légume. Il parait, 
cependant, que de légers soufrages répétés tous les dix jours 
garantissent les Pois de celte maladie d'une façon complète, 
et en permettent, malgré les chaleurs, le développement 
normal. 

La culture du Riz occupe, en Cochinchine, une superficie 
de 1.183.425 hectares, sur une superficie totale de 5. 073. 450 hec- 
tares. La province de Soctrang vient en tète avec une surface 
de 150.587 hectares. 

Il vient de se constituer aux Etats-Unis une société au 
capital de 5.200.000 francs pour la fabrication du bois artifi- 
ciel. Cette matière, dit la Revue générale d'Agriculture, est 
en réalité un carton fabriqué avec la pâte de bois, ou des 
matières fibreuses auxquelles on ajoute, pendant la fabrica- 
tion, des sels ignifuges ou d'autres substances destinées à 
donner aux produits les qualités désirées. Le bois artificiel 
doit être aussi tendre que le Sapin et aussi dur que l'Aca- 
jou; on se propose d'en faire des panneaux de 2X5 mètres. 
Il conviendrait non seulement à la confection des meubles, 
mais à la construction des voitures, bateaux, etc. 

Un congrès international de chimie appliquée, se tiendra en 
juin prochain à Berlin, dans le palais du Reichstag. La sec- 
tion VII, Chimie agricole, est présidée parle D' Paul Wagner. 
directeur de la station agronomique de Darmstadt. Pour tous 
renseignements, s'adresser au secrétariat de l'Association 
des chimistes de sucrerie et de distillerie de France et des 
colonies, 156, boulevard de Magenta, Paris. 

M. Angles, viticulteur de Carcassonne, propose, pour 
atteindre les larves d'insectes et les germes de cryptogames 
que recèle le sol et que, par conséquent, les pulvérisations 
n'atteignent pas, de traiter la Vigne et le sol avec un gazo- 
gène brûlant de la houille et du soufre ; l'oxyde do carbone 
et l'acide sulfureux résultant de la combustion sont refoulés 
au moyen d'un aspirateur compresseur dans des cloches 
spéciales qui recouvrent les souches. Ce traitement serait 
peu coûteux, parce qu'il sera intégral et ne demandera 
comme matières premières, que des produits qu on peut se 
procurer à bon marché. 

M. Heinrich Gœgginger, horticulteur-grainier, à Rigi 
(Russie), nous fait savoir qu'il a cédé son établissement à 
M. F. Vollmer. 

Xotre fameux Marronnier précoce, dit du « 20 mars », nous 
écrit M. Ballet, a bourgeonné, celte année, en février; il se 
trouve, en ce moment, en pleine feuillaison. 

Nécrologie : M. Lechartier. — Nous avons à enregistrer le 
décès de M. Lechartier, président de l'Association franc 
de Pomologie pour l'élude des fruits du pressoir, doyen ho- 
noraire de la Faculté des Sciences do Rennes et directeur de 
la Station agronomique de cette ville. Ce savant distingué a 
rendu de grands services. 



fiS 



U JARDIN — LU FORÇAGE PAR L'ÉTHHB EN FRANCE. LIIÎ0DEDRUS MACROLEPIS 



Le forçage par l'Ether en France 

A la suite do la découverte du professeur Johannsen, 
et des expériences tin .niques qui ont été faites à 
l'étrangei-j de l'action do l'éther sur les végétaux, et 
que h> Jardin a sucessivement relatées, (1) nous avons 
signalé les expériences analogues 
tenté - i m France, puis une tenta- 
tive de mise en pral ique en grand 
du forçage par l'éther en Alle- 
magne (2). M. A\ mard, de Mont- 
pellier s'était particulièrement li- 
vré à des essais comparatifs de 
différents anesthésiques. Il nous 
apporte, aujourd'hui, le résultat 
d'une tentative d'ordre pratique, 
de ce nouveau mode de forçage, 
destiné, nous n'en douions pas, à 
révolutionner sous peu celte in- 
dustrie. (A. M.). 

Nous avions, l'hiver dernier, fait 
des expériences sur des Lilas et 
des Muguets de mai avec l'Ether, 
le Chloroforme et d'autres anes- 
thésiques. Ces expériences ayant 
démontré, après celles de l'inven- 
teur, l'avantage qu'il y avait pour 
les horticulteurs à éthériser les 
plantes avant de les soumettre au 
forçage, nous avons résolu de 
mettre immédiatement en pratique 
le nouveau procédé au moyen de 
l'appareil suivant : 

Pour nous préserver des fuites 
nous avons cherché a obtenir un 
local hermétiquement clos et, pour 
cela, nous avons fait faire un bâtis en 



Fig.34. 



"lis figurant les 
ai. les d'un cube rectangulaire d'un im I re carré de sur- 
Eai e et de deux mètres de hauteur. Ce bâtis a été recou- 
vert par des plaques de zinc bien soudées, la base seule 
fut laissée libre et le tout forme une sorte de clo< le à 
plongeur. 

Sur les cotes de la cloche, nous avons ménagé quatre 
poignées auxquelles on (ixe quatre cordes, qui permet- 
tent de la suspendre à un crochet. Ce crochet est 
attaché à un câble passant sur la gorge d'une poulie ou 
d'un palan, qui permet de monter la cloche sans effort. 
Cette poulie ou ce palan sont fixés aune potence comme 
l'indique la figure 31. La bail- 
leur des montants doil cire 
telle, dans le cas du for- 
çage des Lilas sur tige que, 
que le crochet bouche la 
poulie, la base de la cloche 
soit à l nl 50 environ du sol. 
Quand on veut introduire les 
plantes, on soulève la cloche 
au moyen du câble, puis on 
met les plantes a éthériser, et 
la cloche est rabaissée lente- 
ment. 

Pour obtenir une fermeture hermétique, nous avons 
employé le simple procédé suivant : 

Lors de la première opération, à la partie inférieure 
des faces de la cloche C (flg. 35) nous avons butté avec 
un peu do terre forte, humide, A, que nous avons appli- 
quée soigneusement contre le zinc. Lorsque nous rele- 

1 1 1 Le Jardin. 1902 : ri" 356, 364, 373. 

(2) I.e Jardin, n° 372, p. 230 ; n° 376, p. 312. 



vâmes la cloche, rien n'avait bougé et depuis nous avons 
soin, quand nous faisons redescendre la cloche, d'intro- 
duire sa base dans cette sorte de bourrelet formant enca- 
drement. Un peu d'eau versée avec un arrosoir rend la 
terre pâteuse, et, avec une truelle ou une spatule quel- 
conque, on appliquede nouveau cette terre contre le zinc. 
Avec cette simple disposition, 
nous n'avons constaté absolument 
aucune fuite. Pour l'introduc- 
tion de, l'Ether nous avons mé- 
nagé au sommet du cube une 
ouverture, avec un récipient au 
dessous. L'Klhor est introduit 
au moyen d'un entonnoir et l'ou- 
verture bouchée hermétique- 
ment. 

Le nombre des Lilas sur tige 
que peut contenir cette cloche est 
de 10 à 12, parmi lesquels on peut 
intercaler de nombreux Lilas en 
pots plus petits. 

Cette disposition présente aussi 
l'avantage de pouvoir être instal- 
lée en plein air et d'être d'un 
maniement facile. Comme le prix 
de revient n'est pas très élevé, on 
pourrait, dans les grandes for- 
ceries, construire plusieurs clo- 
ches, ce qui serait même très 
commode, vu la différence do 
durée d'éthérisation que présen- 
tent les diverses espèces de Lilas 
ou d'autres plantes. 

L'appareil décrit précédemment 
fonctionne dans notre établisse- 
ment depuis deux mois, et nous 
a donné les meilleurs résultats, que nous communi- 
querons dans quelque temps. 

J. Aymard fils. 




Caisse-cloche pour I'éthérisation 
des plantes (coupe). 



Libocedrus macrolepis 



ci 



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Fig. 35. — Disposition de la base de la caisse-cloche 
pour éviter la déperdition de l'éther. 



Les Libocedrus forment un petit genre de la famille 
des Cupressacées, limité jusqu'ici à sept ou huit espèces 
dont la distribution géographique est fort intéressante, 
prouvant, jusqu'à un certain point, qu'aux temps 
géologiques l'aire de dispersion devait en être fort 
vaste. Deux d'entre elles habitent le Chili, la Patagonie, 
quelques îlots de la Fuég ie : 
ce sont les Libocedrus ch t- 
lensis Endl. Bttetragona Endl. 
On en trouve une troisième 
dans la région montagneuse 
de la Nouvelle-Zélande bo- 
réale; une quatrième a été 
rencontrée dans la Nouvelle- 
Guinée; le Libocedrus de- 
currens habile l'Orégon et la 
Californie, enfin le Libocedrus 
macrolepis parait spécial à la 
Chine. 

Avant d'être rattaché par MM. Bentham et Hoo 
au Libocedrus, l'espèce dont nous parlons constituait 
pour S. Kurz, le type du genre Calocedrus qui ne peut 
être, sous aucuns rapports, distingué des Libocedrus. 
Les caractères généraux sont ceux du dernier genre; 
les seules différences signalées ont trait aux écailles 

(1) Bentham et Hooker, Gênera Plantarum III. p. 426 (1S83); Gard. 
Chron. 1902, II. p. 183. 



'*•' 



LE JARDIN 



UNE CAPUCINE A FLEURS PLEINES 



69 



internes des strobiles stériles, même quand le dévelop- 
pement est tout à fait accompli. C'est pour ainsi dire 
une plante de passage entre les Libocedrus et les 
Thuya. 

Il existe en effet un petit groupe de genres d'affinités 
très resserrées, ne différant entre eux que par de fai- 
bles caractères. C'est celui qui est formé parles Thuya, 
les Thuyopsis et les Libocedrus. MM. Bentham et Hooker 
ont même réuni les Thuyopsis aux Thuya dont ils ne 
différent réellement que par la présence de cinq graines 
ailées à chaque écaille du strobile. Dans les Libocedrus, 
la paire moyenne d'écaillés est 
seule fertile; dans les Thuya les 
écailles sont plus nombreuses et 
la fertilité se trouve répartie sur 
une ou trois paires. 

Carrière voyait les choses sous 
un autre jour, car il plaçait les 
Libocedrus dans les Actinostro- 
bées, tandis que les deux autres 
genres, maintenant séparés, fai- 
saient partie des Thuyopsidées. 
Les Actinostrobéesétaientcarac- 
térisées par des strobiles à écailles 
valvaires, tandis que les Thuyop- 
sidées les avaient à écailles im- 
briquées. 

Le Libocedrus macrolepis est 
une nouvelle introduction due à 
la maison Veitch; les graines en 
ont été recueillies àSzemao, dans 
le Yunnan, en 1899, par M. Wil- 
son. D'après le D r Augustine 
Henry, le célèbre explorateur de 
la Chine centrale, il constitue un 
grand arbre très ornemental. 
Sera-t-il suffisamment robuste et 
résistera-t-il aux intempéries de 
notre région? il faudra attendre 
pour se prononcer. Au Yunnan 
on le trouve fréquemment planté 
autour des temples; à l'état sau- 
vage il est assez rare et se ren- 
contre dans les ravins, le long 
des cours d'eau. Son port est 
pyramidal, son bois est blanc, 
d'où le caractère hiéroglyphique 
qui le représente, dans les livres 
chinois, est composé du signe 
arbre et du signe blanc. Il est 
connu sous le nom de Pe qui 
veut dire arbre et, les Lolos abo- 
rigènes le désignent par le mot Su qui a la même 
signification. 

Nous empruntons la description qui suit, à un article 
publié par le D r Augustine Henry : arbre robuste, à 
écorce blanche, à rameaux aplatis, à feuilles coriaces, 
glaucescentes, décussées opposées sur quatre rangs; 
celles des paires latérales sont pliées dans le sens de 
la longueur, les latérales sont planes et terminées en 
pointe; elles sont longues de 7 à S millimètres. Les stro- 
biles sont solitaires, latéraux, oblongs, obtus, cons- 
titués par six écailles ligneuses : les deux extérieures 
sont petites et recourbées, les deux moyennes sont 
dressés, allongées et fertiles, portant chacune deux 
graines qui sont largement ailées à leur partie supé- 
rieure. 

Le bois du Libocedrus macrolepis est très estimé au 
Yunnan. Celui des espèces chiliennes ne l'est pas moins 





Fig. 36. — Tropœlum majus plenissimum. 



dans l'Amérique australe. Il y est connu sous le nom 
d'Alerze et de Cipres, qui s'applique aussi vraisemblal il e- 
ment au Fitzroya patagonica, curieuse Cupressacée 
originaire de l'extrême sud de l'Amérique. 

P. Hariot. 

ru\/\r>n 

Une Capucine à fleurs pleines 

La Capucine buissonnante et à (leurs pleines dont le 

Jardin reproduit aujourd'hui la photographie (flg. ■ 

été observée par nous à l'Exposition d'horticulture de 

Paris, au printemps de 1902, dans 

le lot des plantes vivaces dont 

M. Gérand fait sa spécialité. 

La Capucine à fleurs pleines. 
Tropœolutn majus plenissimum, 
dérive de la Capucine grande 
(T. majus), mais n'est que demi 
grimpante; elle buissonne diffé 
remment des Capucines naines 
qui sont aussi des Capucines 
grandes nanifiées (1); elle se 
dresse en colonne comme on le 
voit sur la figure. Les fleurs, très 
pleines, sont assez aplanies, à la 
façon des Balsamines Came/lin, 
et ne rapportent pas de graines. 
La [dante se multiplie par boutu- 
rage. Les tiges sont très nom- 
breuses, mais fines, et ne s'élè- 
vent guère à plus de OU centimè- 
tres de hauteur. Cette Capucine 
est vivace en l'hivernant en serre 
froide ou sous châssis. Elle peut 
être employée avantageusement 
pour l'ornementation des serres 
froides, serres d'hivernage et 
orangeries. En plein air, elle se 
comporte bien, étant placi e 
bonne exposition, et peul êti 
employée à l'instar des Pétunias 
au [lied des Rosiers-liges, ainsi 
que dans les plates-bandes de 
fleurs variées; en Angleterre, 
elle a sa place dans les « mixed- 
borders ». 

M. Gérand ignore l'origine pré- 
cise de cette Capucine. Il l'a trou- 
vée chez un particulier de Rueil, 
qui se l'était procurée en Angle- 
terre, où on l'emploie assez sou- 
vent. 

Le Dictionnaire d'horticulture de M. D. Bois men- 
tionne un T. majus plenissimum qui présenterait deux 
variétés, l'une à fleurs rouge brun, l'autre, à fleurs rouge 
cocciné, mais sans le décrire. Celui de Xicholson (adap- 
tation de M. Moltet) mentionne aussi, sans description, 
le T. m. plenissimum. indiqué précédemment dans le 
Garden (X. 398). Il serait intéressant, pour les amateurs 
de plantes fleuries de serre froide, de se livrer à des 
investigations à cet égard ; ils pourraient y trouver de 
charmantes choses, et cette remarque doit s'étendre à 
bien des espèces rares, originaires de l'Amérique du 
sud, aux fleurs curieusement constituées, telles que les 
T.azureum, Hook., T. pentaphyllum. Lamb., T.poly- 
phyllum, Cavend., T. sessilifolium, Endl., T. tricolor, 
Sweet, etc., trop oubliéesenFrance. J.-Fr. Fayard. 

(1) Ne pas confondre avec le Tropœolum minvs, Capucine petite, 
par allusion aux petites dimensions de ses fleurs, mais grimpante. 






70 



RDM — IMPORTATION DES 1X1. 1 us EN ALLEMAGNE. CULTCKE RATIONNELLE DD IIAHICOT 



L'importation des fleurs en Allemagne 

El inl donné la question des nouveaux tarifs allemands, 
il n'esl pas sans intérêt de jeter un coup d'œil sur 1rs 
importations de fleurs : Les statistiques allemandes 
relatives à l'importation el à L'exportation des Heurs 
contiennent maintenant des renseignements de la [plus 

liante importance [unir le c< lerce îles fleurs, nous 

apprend nuire excellent confrère Die Bindi Mers 

qu'une seule rubrique englobait les feuilles et les fleurs 
fraîches et desséchées, ellessesont maintenant classées 
en catégories distinctes. 

L'importation de l'ensemble de ces matériaux a été en 
1901 inférieure de 1.060 <2 quintaux à celle de l'année 
précédente. Cette diminution n'est pas le fait de moins 
de demandes, mais au contraire d'envois plus restreints, 
puisque le manque de fleurs s'est fait durement sentir 
dans les premiers mois de 1901. 

Le chiffre des importations qui n'était, il y a une 
dizaine d'années, que de 16 143 < 2 quintaux s'est aug- 
mente de 20.000X2 quintaux en chiffres ronds. L'expor- 
tation n'a pas augmenté dans les mômes proportions; de 
2.652 ■ 2 quintaux en 1891, elle s'est élevéeà4 018X2quin- 
taux en 1901. 

Cela démontre péremptoirement que ce surplus, 
ajouté a l'a production toujours croissante du pays, a 
lui augmenter, d'une façon qui n'est pas négligeable, le 
mouvement d'affaires des fleuristes. 

Il n'est pas non plus négligeable de considérer que, 
d'après les données des statistiques, les importations de 
fleurs françaises sont de beaucoup plus importantes que 
celles d'Italie, puisqu'elles se trouvent représentées par 
10.206X2 quintaux contre 2.250X2 seulement pour 
l'Italie. Par contre, l'Italie vient en tète, pour les plantes 
a feuillage avec 12.738X2 quintaux. La Hollande fournit 
environ autant de fleurs et de plantes à fleurs que 
l'Italie. C'est également cette même nation qui fournit 
lo plus de feuillages séchés; l'Afrique du sud vient 
ensuite. Ces feuillages sont destinés à être préparés pour 
la confection des plantes dites « stérilisées », article 
d'exportation de l'Allemagne. 

Comme bien on pense, quand viendra l'application 
des nouveaux tarifs douaniers, ces chiffres se trou- 
veront sans doute sensiblement modifiés. 

Philippe Lepagb. 



Culture rationnelle du Haricot 

Quels que soient les progrès réalisés en horticulture, 
ils laissent trop souvent encore place à des pratiques 
routinières qui se perpétuent faute, de la part des cul- 
tivateurs, de se rendre bien compte des exigences de la 
vég station, tlappelons en deux mots ces exigences : 

Pour qu'une plante puisse se développer normalement 
ri donner son maximum de produit, il faut : 1" que ses 
racines trouvent dans lesol, outre les éléments nutritifs 
issaires, un espace suffisant pour qu'elles puissent 
se développer suis entraves de la part des racines des 
plantes voisines; 2° que. l'action de l'air et de la lumière 
puissent s'exercer librement sur ses organes aériens 
soit soi- ses tiges, ses feuilles, ses fleurs et son fruit. 

Or, il semble que, dans la culture du Haricot, nos 
jardiniers aient prisa làclie de s'écarter le plus possible 
de ces conditions essentielles. On sème très souvent le 
Haricot en « poquets » recevant chacun de 4 à S grains 
d'où vont naître autant de plantes dont les racinesauront 
à se disputer l'eau et L'engrais; et les tiges et les feuilles, 
l'air et la lumière. Ajoutons à cela que les Haricots à 
rames sont souvent cultivées en planches, en lignes 



tellement rapprochées que, la plupart du temps, les 
deux lignes extrêmes sont les seules qui donnent une 
récolte satisfaisante, les Lignes intérieures se trouvant 
étouffées par les premières. 

Le semis en poquets ne s'explique que par le fait 
qu'il rend les binages plus faciles; mais, si l'on tient 
compte de l'excédent de production qu'on obtiendrait 
par une culture mieux entendue, il est facile de com- 
prendre que c'esl la une fausse économie. 

Aussi proposons- s .les pratiques plus propres à 

augmenter la [production de i me. 

En ce qui concerne les Haricots nains, nous conseil- 
lons le semis en Lignes et par grains isolés Quant à la 
distance entre les lignes et d'un grain à l'autre dans la 
Ligne, elle variera avec Les variétés. Parmi les Haricots 
nains, les uns ont leurs tiges dres ées et peu di 

lopi s, tels que les] Laricots Emile et noir de Belgique; 

Les autres, au contraire, tels que le H. Beurre i 
ont les tiges tombantes et s'étalant plus ou moins I 
ment sur le sol. Pour les [premiers, une distanci 
30 centimètres en tous sens est suffisante; tandis 
qu'elle devra être de 45 à 50 centimètres p"iir les 
seconds. En tous cas, on fera bien de semer plus serré, 
sauf à éclaircir après la levée. 

Pour les Haricots à rames, nous rappellerons ici un 
mode de culture préconisé par Joigneaux, et qui semble 
avoir passé inaperçu, ou être trop oublié [parles maraî- 
chers. Voiei en quoi il consiste : 

Sur la pièce à ensemencer, tracez d'abord des li-ne-, 
distantes d'un mètre. Sur chaque ligne plantez des 
rames a un mètre l'une de l'autre, en les disposant en 
quinconce. Autour de chaque rame ouvrez une jauge 
circulaire, peu profonde, de 30 a 35 contimètres de dia- 
mètre. Dans cette jauge, semez de 6 à 8 grains réguliè- 
rement espacés. 

Le semis peut se faire en planche ou mieux encore en 
bordures ou en lignes isolées séparées par des cultures 
intercalaires, telles que Carottes, Ognons, etc.; dans ce 
cas, l'espace entre les rames pourra être réduit à 80 cen- 
timètres. Après la levée, on éclaircira de façon à ne 
laisser que trois ou quatre plants autour de chaque 

rame. Cette disposition a, sur l'ancii L'avantage de 

permettre aux racines de s'étendre librement sans trop 
se gêner; la distance entre les groupes laisse un espace 
suflisant à la libre circulation de l'air et des rayons 
solaires. On obtient, par ce moyen, des récoltes bien 
supérieures à ce que donnent Les anciens procédés. 

Mais il no suffit pas, pour obtenir ce résultat, d'avoir 
bien disposé sa plantation; il faut encore réaliser les 
conditions générales nécessaires pour obtenir des 
plantes vigoureuses et bien productives. Rappelons à 
ce sujet : 1° que le Haricot réclame une terre meuble, 
profonde et substantielle; 2° que les engrais potas- 
siques et phosphatés sont ceux qui lui conviennent le 
mieux; 3° xjue, comme toutes les Légumineuses, il n'a 
pas besoin d'azote, car il [mise cet élément dans l'air 
atmosphérique par l'intermédiaire des bactéries qui 
peuplent les nodosités qu'on observe sur ses racine.-. 

Partant do ces données, on retiendra que les engrais 
azotés i'l une fumure récente, i^n développant initie 
mesure la végétation herbacée au préjudice de la fruc- 
tification, sont plutôt nuisibles au Haricot. Le mieux 
sera donc de lui réserver une terre richement fumée 
l'année précédente, et, à laquelle on aura ajouté, avant 
le Labour, L'engrais ci après, par arc : 

Superphosphate de chaux à 14 p. d'azote. . O^iOl) 
Su aie île potasse a 10-45 p. u dt> potasse. . . o-'.'im 
Plaire ou cendres 0"*400 

Le Haricot, originaire des pays chauds, redoute la 



LE JARDIN — PETUNIA MADAME SANHER 



71 



moindre atteinte du froid. Confié au sol trop tôt, il est 
exposé au gel, et s'il ne succombe pas à cet accident, 
il végète misérablement, prend une teinte jaunâtre et 
un état maladif dont il se ressentira pendant toute la 
période de sa végétation. Il serait préférable, dans ce 
cas, de le remplacer par un nouveau semis. Pour éviter 
cet inconvénient on ne devra, sous le climat moyen de 
France, semer que vers la fin d'avril ou en mai. Les 
semis des variétés précoces destinées à être consom- 
mées en vert, pourront se continuer jusqu'en fin juin. 

Il faut, au Haricot, une exposition chaude, bien enso- 
leillée, et de la fraîcheur dans le sol. Cette dernière 
condition est même d'une nécessité absolue pour une 
bonne fructification. Lorsque la floraison s'opère par 
un temps de sécheresse, les fleurs « coulent » sans for- 
mer de cosses, ou, du moins, celles-ci sont maigres, 
peu pourvues de grain. Des arrosages abondants sont 
toujours utiles à ce moment. 

A l'appui de ce qui vient d'être dit, qu'il me soit per- 
mis do citer une observation personnelle. En 1877, 
j'avais entrepris une culture assez importante de Hari- 
cots à rames pour semences. La floraison s'effectuant 
pendant une période de sécheresse, j'eus le regret de 
constater que la plupart des fleurs tombaient sans former 
de cosses. Un de mes voisins, qui jouissait de la déri- 
vation d'un canal, consentit à me céder son eau pour 
une nuit. Le lendemain matin, mon sol était trempé à 
fond et, peu de jours après, j'avais la satisfaction de 
constater que toutes les fleurs étaient en train de nouer; 
j'eus, cette année-là, une riche récolte. 

Les variétés de Haricots sont extrêmement nom- 
breuses. Il s'agit d'en faire un bon choix. Voici les 
noms de quelques variétés, qu'après expérience, nous 
croyons pouvoir recommander comme les meilleures: 

1" Haricots nains, sans parchemin. 
//. Emile, très nain, très précoce, cosses se conservant long- 
temps tendres. — H. beurré nain de Digoin, tiges étalées, 
assez longues, très précoce, des plus productifs. — H. nain 
cent pour un, productif, résistant à la chaleur. — //. nain 
roi des beurres, produit abondant et prolongé, cosses ten- 
dres et charnues. 

2° Haricots a rames, sans parchemin. 
//. beurre St-Joseph, très précoce, extrêmement productif. 

H. beurre du Mont d'or, très productif. — H. de St-Fiacre 

cosse longue, tiges se prenant bien à la rame, demi-hàtif. — 
//. Intestin, cosse très charnue, très tendre, demi hàtif. — 
H. zébré gris, le meilleur des mange-tout, cosse grosse, 
charnue, très tendre et se maintenant ainsi jusqu'à la matu- 
rité, tardif. 

En faisant choix des variétés suivantes, on aura des 
ci Mange-tout » pendant toute la saison : 

1 en juin-juillet : H. Emile, Beurre de Digoin et St-Joseph. 

2 en juillet-août: II. Intestin et de St-Fiacre. 
3° en septembre-octobre: H. zébré gris. 

La rusticité du dernier, sa grande production et la 
qualité vraiment supérieure de ses cosses en font une 
véritable ressource pour la ferme et les nombreuses 
bouches à nourir, mais la grosseur de ses cosses le fait 
peu apprécier sur les marchés. 

Les variétés précédentes sont plus spécialement 
réservées pour le potager. En grande culture, les Hari- 
cots à rames sont peu usités à cause du prix des rames. 
On cultive surtout, dans ce cas, des Haricots nains pour 
la consommation des grains secs. Une des meilleures 
variétés pour ce genre de culture nous paraît être le 
Haricot Comtesse de Chambord nain. 

Baron Perrieh de la Bathie. 

Professeur départemental d'agriculture 

en retraite, à Albertville (Savoie). 



Pétunia Madame Sander 



m 



Les plus belles plan les comme les plus gracieuses 
ont leur moment d'oubli; et nombreuses sont celles 
qui, après avoir été recherchées et cultivées avec pas- 
sion, disparaissent insensiblement des collections, 
tombant dans une disgrâce complète et très souvent 
injustifiée. 

Heureux encore si des causes diverses et souvent 
inattendues les ramènent à la faveur du public, sous 
une autre forme ou sous un nom nouveau. 

Tel est bien le cas de la planle dont nous voulons 
parler, le Pétunia Mme Sander. livre'' aujourd'hui sous 
le nom de Pétunia frangé rose vif borde blanc, variété 
distincte, d'un port trapu el compact. Les branches 
rampantes àla base, puis redressées, sont munies d'un 
feuillage épais cl très résistant. La corolle, malgré sa 
grande duplicature, présente une l'orme parfaite, et les 
pétales d'un rose Irais plus ou moins foncé, sonl bordés 
d'une frange, délicate entièrement blanche. L'aspect 
général que présente 'elle plante est des plus remar- 
quables; non seulement la force du bois la dispense du 
tuteur, mais la grosseur des fleurs et leur frais coloris 
la rendent vraiment unique. 

Nos voisins d'Outre-Manche desquels nous semblons, 
d'après la dénomination, tenir cette variété, la pos- 
sèdent depuis très longtemps, et la tiennent en haute 
estime dans leurs cultures. Si l'époque reculée de son 
introduction en France ne nous permet pas d'en fixer 
la date précise, il est certain du moins qu'on la cullivuil 
déjàil y a une dizaine d'années chez bon nombre d'ama- 
teurs. Mais la grande affluence des espèces nouvelles, 
parues en ces derniers temps, l'avait effacée et sa multi- 
plication par boutures, capricieuse et incertaine, 
l'aurait fait délaisser tout à fait si un hasard heiyeux 
n'était survenu dans les procédés de reproduction. 

Vers 1897, cette variété, restéo jusqu'alors rebelle à 
la fécondation, s'affranchit peu à peu; quelques années 
plus tard, certains grainiers l'offraient au public sous 
la dénomination citée plus haut. 

Il serait audacieux d'affirmer que la reproduction par 
le semis donne une forle proportion de plantes sem- 
blables au type; la duplicature reste toujours incer- 
taine, nous le savous, et le coloris délicat de cette 
variété semble disparaître facilement. Mais, dans un 
plant d'ensemble, sur une moyenne de 15 0/0 de sujets 
fidèles au type (c'est du moins la moyenne obtenue 
dans nos cultures) le semis donne une collection de 
plantes très gracieuses, au coloris rose unicolore ou 
panaché, généralement plus clair que le porte-graines. 
Il est a remarquer, en effet, que le coloris du Pétunia 
Mme Sander hybride par lui-même ou avec d'autres 
variétés, diminue d'intensité au point de passer presque 
au blanc. 

Ces quelques défauts, que nous notons, de la multi- 
plication par graines, ne sont pas pour rebuter l'ama- 
teur. Loin de la: le semis, seul employé pour obtenir 
des variétés nouvelles, donne des plantes plus vigou- 
reuses, et nous apparaît comme le seul préservatif 
contre les maladies cryptogamiques, qui détruisent 
lant de sujets provenant de boutures. Cependant, il es1 
nécessaire de repiquer le semis dès ses débuts; deux 
ou trois repiquages avant la mise en pot ne nous sem- 
blent pas de trop, et il en sera de même des rempo- 
tages, qui seront faits à mesure des besoins de la 
plante. Là seulement, est le secret du succès et Tunique 

(1) Ou trouve souvent, sur les catalogues, le nom «le ce I 
orthographié « Sandher •, alors qu'il doit s'écrire « Sand< r 
été dédié par M. Sandor, 'le Saint-Albans, à sa femme. [R 



72 



LE JARDIN — PHYLLOSTACHYS N1DCLHRIA ALQUIBBI. VARIÉTÉS NOUVELLES OD RARES DE NBPENTHBS 



procédé de culture capable de donner des plantes par- 
faites. 

La beauté de cette variété, étant donnée la simplicité 
de sa culture, nous laisse espérer de la voir se généra- 
liser bientôt: nous y engageons les amateurs, qui ne 
manqueront pas d'obtenir quelques beaux sujets, des 
nouveautés et des surprises. Cette variété, loin d'être 
fixée, tient en réserve, peut-être, bien des trésors incon- 
nus et qui se révéleront aux plus persévérants. 

Maurice Delarue. 

Phyllostachys nidularia Alquieri 

Ce superbe Bambou a été rapporté du Japon par le 
Vice Amiral Alquier, qui L'acheta chez un jardinier de 
Kioto. Soumis à l'examen du regretté Franchet, du 
Muséum, il fut déclaré par lui comme «aussi voisin que 
possible du Phyllostachys nidularia Munro (Garden, 
Chron. 1874). Avec la réserve prudente qui caractérise 
le savant consciencieux, Franchet ajoutait : 

La question d'identité spécifique peut cependant toujours 
laisser linéiques doutes, en l'absence des fleurs qui seul si 
i aractéristiques dans les diverses espèces de Phyllostachys. 

Le Phyllostachys de Nantes ne diffère du Phyllostachys 
nidularia (au point de vue de la tigeel des feuilles), qui' par 
un seul point : dans le Phyllostachys nidularia, un seul des 
deux bords de feuilles présente îles petites aspérités ; dans 
celui de Nantes, on en voit sur les deux bords. 

Tant qu'il n'aura pas fleuri, on peut donc nommer ce 
Bambou Phyllostachys nidularia Munro oar. 

Les fleurs sont en effet tout a fait caractéristiques de 
l'espèce : Je proposerais le nom de Phyllostachys nidularia, 
parce que les fleurs sont réunies en un petit nid compact 
environné de bradées (Général Munro lue. cil.) 

Le Phyllostaclnjs nidularia lui apporté du Japon en 
Italie en 1868 par le Magenta, la première corvette 
italienne qui fit un voyage scientifique autour du inonde. 
Il a fleuri à Florence en octobre I875et la floraison dura 
un an, ce qui rendit la plante d'un aspect très désa- 
gréable. Son mode de floraison en têtes presque globu- 
leuses est très caractéristique. (Sig r . E. O. Fenzi de 
Florence, in Garde». Citron. VI 1876.) 

DESCRIPTION 

Hauteur des sujets plantés dans nos contrées : de 3 m 50 
à 5 mètres. Grosseur des tiges: deO m 08àO m 12, mesurées 
a 1 mètre du sol. Rhizomes très traçants; jeunes tiges 
vertes devenant en vieillissant d'un beau brun, aplaties et 
marquées d'un sillon superficiel, au-dessous d'un point 
d'insertion du verticille raméal; ce sillon caractéristique 
■ les Phyllostachiées se prolonge d'autant plus, d'un 
nœud à l'autre, que ces entre-nœuds sont plus voisins du 
sommet de la tige, c'est-à-dire de formation plus récente. 
Il disparaît entièrement à la base des tiges et sur les 
tiges âgées, de façon à produire, à la longue, de belles 
baguettes, parfaitement arrondies. — Rameaux courts, 
formant à chaque nœud un demi verticille, alternant 
d'un nœud à l'autre, feuilles bordées de très petites 
dents aiguillonnées qui sont plus nombreuses, plus 
régulières, plus rapprochées sur l'un des bords de la 
feuille que sur l'autre. Le Phyllostachys de Nantes com- 
mence a végéter vers juin, et produit, en automne, de 
nombreuses et belles cannes hautes de 4 m 50. Très rus- 
tique, il a supporté, sans abri, nos hivers les plus ri- 
goureux. Emilb Qadeceau. 

A cette notice, due à M. Kmile Gadeceau, botaniste 
distingue, je dois ajouter que, vers 1886, M. le Vice 
Amiral Alquier en offrit à mon frère un jeune sujet 
détache de la touffe qu'il avait rapportée du Japon et 
plantée a sa propriété do La Flocellière (Vendée). - 
L est de ce sujet que sont sortis tous ceux existant 
aujourdhui en France. ' L. Lefièvre. 



Variétés nouvelles ou rares de Nepenthes 

De tous temps, les Nepenthes ont fait parler d'eux. 
I, innée pour les nommer s'est inspiré d'Homère. Plus 
près de nous, les voyageurs et botanistes des trois der- 
niers siècles parlent avec une admiration éloiii 
plantes fabuleuses. Ne leur a-t-on pas attribué des vertus 
extraordinaires? I! est vrai que leur forme étrange et 
leur habitat dans des contrées aussi humides que 
chaudes, défendues par leur climat pernicieux et sou- 
vent aussi par L'hostilité des indigènes, prêtaient au 
merveilleux. Depuis, bien des légendes se son! éva- 
nouies; mais Les Nepenthes restent et resteront toujours 
la plante étrange et décevante des anciens voyageurs. 
On ne la trouve, en Europe, que chez les tropj rares collec- 
tionneurs que n'effrayent pas les soins délicats et 
méticuleux qu'exige sa culture. 

Les Nepenthes figurés dans la planche ei-cniitre ont élé 
introduits ou obtenus récemment, excepté Le N. lanata. 
Le bel hybride N. Balfouriana provient du N. mixta 
par N. Masteriana. Comme Le n rm ta vient du N. Cur- 
tisii • N. Northiana, el le V. Mastersiana, du N. san- 
guinea ■ N. Khasiana, Le N. Balfouriana provient 
donc de quatre variétés bien distinctes. Ce nouvel 
hybride est un gain de la plus haute valeur, vigou- 
reux et de facile culture; l'urne représentée provient 
d'un jeune sujet et elle est loin d'avoir toute la taille 
qu'elle peut acquérir. La dimension normale des asci- 
dies bien développées de ce Nepenthes est d'environ 
23 centimètres de longueur; par contre l'urne figurée 
du N. NoHhiana pulchra atteint une dimension supé- 
rieure à la normale soit30 centimètres. Cette variété 
diffère du N. Northiana parle coloris général rouge vio- 
lacé de l'ascidie, dont les bords de la gorge el l'intérieur 
de l'urne même sont du plus beau rouge à peine rayé 
de jaune au bourrelet, tandis que, dans le type primitif, 
l'aspect est jaunâtre avec des macules plus ou moins 
brunes ou rougeâtres. Le N. Northiana pulchra est 
une nouveauté d'un très haut mérite : le coloris rouge 
de ses urnes le rend précieux pour l'hybridation. 

Les Nepenthes Burkei et X. Burhei eoacellens sont des 
plantes de premier ordre, l'ascidie reproduite i\u X. 
Bur kei a 30 centimètres, dimension un peu exception- 
nelle; celle du N. Burkei excellais n'a pas la taille 
normale, elle provient d'un jeune sujet. L'urne du 
N. lanata est de taille plutôt grande, l'aspect en éven- 
tail de sa gorge est unique et aucun des hybrides qui 
en proviennent n'a, jusqu'à présent, conservé celle 
forme particulière. 

Le N. ventricosa est une pure merveille; les urnes 
vertes tournant au blanc rosé avec l'âge ont le bourrelet 
du plus beau rouge cerise, mais c'est la forme de l'ascidie 
qui est encore le plus remarquable; la gorge est horizon- 
tale et l'étranglement se produit dans la partie supé- 
rieure de l'urne; l'aspect est tout à fait particulier, 
aucune autre variété connue ne peut lui être comparée. 

Bien que découvert par Blanco aux Philippines en 
1837, ce Xepenthes est d'importation toute récente, l'urne 
photographiée provient d'une très jeune plante peu 
vigoureuse, elle est donc de petite dimension. Le Gar- 
denèrs' Chronicle du 26 octobre 1901 on donne une 
li.uine figure d'après une urne sèche venant probable- 
ment des Philippines; les dimensions sont : 25 centi- 
mètres de longueur mesurée de la pointe do l'opercule 
qui est érigé, au bas de l'ascidie; on compte 18 centi- 
mètres sans l'oporcule, et 10 dans la plus grande lar- 
geur. D'après ce que je puis savoir, pareille dimension 
n'a pas encore été obtenue en Europe. 

R. Jarry Desloges. 



5 




i i 



LE JARDIN — ARBUSTES A FLORAISON HIVERNALE. TRANSPORT DES WAGONS REFRIGERANTS 



73 



Arbustes à floraison hivernale 

Les arbustes qui montrent leurs fleurs en hiver res- 
tent toujours trop rares dans les jardins. A peino les 
rencontre-t-on dans quelques jardins d'amateurs. Les 
suivants sont de culture facile; on ne saurait donc trop 
chercher a les répandre : 

Calycanthus preecox, L. (Chimonanthus fragrans, Lindl.). 
Calycanthées. Originaire du Japon. — Cet arbrisseau, qui 
atteint de 2 à 3 mètres de haut, commence à fleurir vers le 
20 décembre; les fleurs sont jaunes, rougeatres à l'intérieur, 
et à odeur très agréable, rappelant celle de la Jacinthe; la 
floraison s'est prolongée cotte année, pendant tout le mois de 
janvier. Les feuilles, qui sont lancéolées, acuminées, luisantes 
en dessus et légèrement velues en dessous, no se. dévelop- 
pent qu'au printemps. 

Cet arbrisseau est peu difficile sur la nature du sol; 
bien que rustique, il est cependant préférable de le 
planter à bonne exposition afin d'empêcher les fleurs 
d'être détériorées par les froids; on peut le (ailler après 
la floraison, c'est-à-dire en mars. Cette espèce se mul- 
tiplie par marcottes faites en automne et par semis. 

Erica codonodes, Lindl. Ericacées, Espagne et Portugal. — 
Petit arbrisseau rustique, très rameux, pouvant atteindre 
2 mètres de hauteur, à feuilles aciculaires, verticillées, per- 
sistantes; les fleurs sont blanc rosé, en grappes nombreuses 
et retombantes, du plus gracieux effet. 

Cette espèce est constamment en fleurs depuis le mois 
de septembre et le sera sans doute encore pendant plu- 
sieurs mois; elle demande un sol léger (terre de 
bruyère sablonneuse) et se multiplie par semis et par 
boutures faites en tenines en mai-juin. 

Hamamelis oirginica, Hamamélidées, Amérique du Nord. 
— Arbuste de 3 à i mètres de haut, très rustique; les fleurs 
qui s'épanouissent en décembre, souvent avant, sont réunies 
par glomérules axillaires; le calice est à quatre lobes rou- 
geàtres, la corolle se compose de 4 pétales jaunes plissés et 
frisés longs d'un centimètre, souvent plus, larges seulement 
d un ou deux millimètres; les feuilles, qui sont obovales, à 
dents aiguës, pubescentes un peu rudes au toucher, ne se 
développent qu'au printemps. 

//. arborai, Masters, Japon. — Atteint jusqu'à 5 à 6 mètres 
et fleurit en décembre-janvier; le calice est rouge foncé, les 
pétales sont plus grands que ceux de \H. virginica. 

H. japonica, Siebold et Zuccarini, Japon. — Grand arbris- 
seau à rameaux étalés pubescents ; les fleurs se montrent 
en janvier, le calice est verdàtre, les pétales, d'un jaune plus 
pâle que dans les espèces précédentes, atteignent jusqu'à 
2 centimètres de long. 

Las autres espèces du genre, ou ne sont pas intro- 
duites, ou n'ont pas fleuri chez nous. 

Les Hamamelis sont très rustiques, mais ils ne fruc- 
tifient pas ici ; ils demandent une terre légère et fraîche 
et une exposition demi ombragée. Leur multiplication 
se fait par marcottes, généralement très longues à 
s'enraciner. 

Lonieera Standishii, Hook., Caprifoliacées. Chine. — Ar- 
bustes buissonneux de 2 mètres do haut, dont les rameaux 
sont à écorce rousse ccuverte de nombreux poils; la floraison 
a lieu dès la fin décembre et se prolongo jusqu'en mars; les 
fleurs sont blanc rosé, à odeur douce très agréable, et sont 
réunies par petits bouquets. Les feuilles, qui sont caduques, 
ne se montrent qu'au printemps ; elles sont opposées, ellipti- 
ques et rudes au toucher. 

Cette espèce, très rustique, croît dans tous les terrains 
et se multiplie très facilement par boutures. 

L. fragrantissima, Lindl. et Paxt, Chine. — Arbuste buis- 
sonneux s'élevant jusqu'à 3 mètres de haut; les feuilles, qui 
sont opposées demi persistantes, vert foncé dessus plus pâles 

dessous, existent encore au moment de la floraison. Les fleurs 
sont blanc rosé et à très bonne odeur, elles se montrent une 
quinzaine do jours plus tard que celles du L. Standishii. 
Cet arbuste est très rustique, d'une grande vigueur 



et se plaît dans tous les sols; il se multiplie par bou- 
tures en sec et par couchage. 

Rhododendron dahuricum, L. , Ericacées, Daourie. — Petit 
arbuste de 1 m. à 1"50, à rameaux dressés, à feuilles persis 
tantes, ovales, vertes en dessus, rouillées en dessous; les 
fleurs sont terminales, souvent solitaires, parfois réunies 
par 2 ou .'!, elles sont rose violacé et se montrent dès janvier 
lorsque, comme cette année, l'hiver n'est pas très rigoureux. 

Cet arbuste, très rustique, exige la terre de bruyère 
et une exposition ombragée; il se multiplie par semis, 
par bouturage do jeunes rameaux et par marcottage 
avec incision. 

Jasminum nudiflorum, Lindl., Jasminées, Chine. — Petit 
arbuste à rameaux anguleux, sarmenteux, vert foncé; la 
floraison a lieu dès janvier avant le développement des 
feuilles, les fleurs; qui sont jaunes, solitaires, sessiles, se dé- 
veloppent sur les rameaux de l'année et sont souvint si 
nombreuses qu'elles cachent en entier les rameaux qui 1rs 
portent; elles sont complètement inodores. Les feuilles sont 
caduques, trifoliolées et ne se développent qu'au printemps. 

Cette espèce est très rustique, pousse partout et très 
vigoureusement; les branches touchant le sol s'enra- 
cinent d'elles-mêmes; il est donc très facile de multiplier 
cet arbuste par couchage et par bouturage. 

Daphne Me:-ereum. L., 'l'hymélées, Indigène — Petit 
arbuste de 1 mètre de haut a petites fleurs sessiles, blanches 
ou violettes, très odorantes; la floraison a lieu dès décembre 
jusqu'en février; les feuilles sont caduques, lancéolées et ne 
se développent qu'au printemps. 

Cette espèce demande un sol léger et une exposition 
demi ombragée; elle est rustique et se multiplie de 
graines. 

D. dauphini, Hort., hybride. — Petit arbuste à feuilles 
persistantes, lancéolées, d'un vert foncé; les fleurs qui se 
montrent des imveiubre ou décembre, sont roses à odeur 
très suave. 

Cette espèce, qui n'est pas très rustique, demande un 
sol léger, de terre de bruyère, et une exposition abritée. 

La collection d'où proviennent les plantes qui ont 
servi de types aux descriptions ci-dessus, est située 
dans le département de l'Indre, sur les bords de la 
Creuse, à une altitude de 95 mètres. 

René Rambault. 



Transports en wagons réfrigérants 111 

Dès qu'on eût reconnu la propriété que possède le 
froid de maintenir en bon état pendant un temps rela- 
tivement long les produits agricoles de conservation 
difficile (viande, beurre, œufs, fruits, légumes, etc.), on 
comprit immédiatement tout le profit qu'on pourrait 
tirer d'entrepôts où ces produits seraient conservés à 
basse température, en attendant le moment où ils seraient 
livrés à la consommation. Aussitôt, on construisit un 
grand nombre de ces dépôts frigorifiques destinés à 
Pemmagasinement de tous les produits qu'on n'avait 
pu jusque-là conserver dans de bonnes conditions et 
dont les prix étaient, par suite, très variables suivant 
les saisons. D'après une statistique faite en 1001, il 
existait alors aux Etats-Unis 000 entrepôts frigorifiques 
destinés à l'emmagasinement des fruits. 

On comprit bientôt qu'il n'était pas suffisant d'avoir 
des magasins froids, mais qu'il était encore indispen- 
sable de pouvoir amener en bon état les produits 
délicats, du lieu de production au lieu de conservation. 
C'est surtout aux Etats-Unis d'Amérique, où les dis- 
tances sont si grandes que le transport en grande vitesse 
d'une extrémité du pays à l'autre dure plus d'une 
semaine dans les meilleures conditions possibles, 
qu'on se préoccupa de résoudre cette question par 

|1) Etant donné l'importance grandissante de celle question pour 
l'arboriculture fruitière française, nous croyons devoir reproduire 
l'étude très documentée qu'en a publiée le Bulletin mensuel de 
l'Office des renseignements agricoles. 



74 



LU JARDIN — RLVCE DES PlTiLICATIONS 



l'application des procédés de réfrigération aux mo 
de transport. Les premiers essai qui ont été faits dans 
cette voie remontent déjà à plus de trente ans. Mais on 
n'est nal arrivé du premier coup à des 

tats satisfaisants et on a dû pendant longtemps 
perfectionner 1rs wagons frigorifiques el les facilités de 
transport. Enfin, grâce à de nombreuses améliorations 
■ iales, on est arrivé depuis une 
quinzaine d'années à créer aux Etats-Unis une organi- 
sation excellente destinée à mettre à la disposition des 
producteurs de toutes les régions de ce pays un 
nombre suffisant de wagons réfrigérants I lien cons- 
truits, dans Lesquels les fruits sont transportés dan-- de 
bonnes conditions et dans les plus courts délais pos- 
sibles a tous li - de consommation. Cette orga- 

i.in a continuellemenl gagné d'importance, et on 
I iimi I dire qu'aujourd'hui tous tes ai rlculteurs des Etats- 
Unis peuvent disposer de wagons réfrigérants [mûrie 
transport de leurs fruits et légumes vers les principali 

villes. 

Les agriculteurs français ont le plus grand tntéri 
connaître l'histoire de ce qui a été (ait aux Etats-Unis 
pour le transport îles fruits et légumes par wagons 
frigorifiques, car ils verront ainsi les fautes qu'il faut 
éviter et les conditions qui sont nécessaires pourarriver 
a un bon résultat. Les renseignements suivants, qui 
sont extraits de diverses publications officielles du 
Ministère île l'Agriculture îles Etats-Unis, méritent donc 
de retenir l'attention dos agriculteurs de notre pays, 
dont la production fruitière représente une valeur si 
considérable. 

Pour les cultivateurs de beaucoup de régions des 
Etats-Unis, la possibilité de transporter les fruits en 
bon état jusqu'au lieu de consommation, souvent très 
éloigné, est une question encore plus importante que 
celle des magasins réfrigérants. C'est, en effet, a cette 
condition seulement qu'on peut se livrer a la culture 
des fruits dans les contrées situées a de grandes dis- 
tances des villes importantes. Les expéditions par 
chemin de fer se faisaient d'abord au moyen de wagons 
ordinaires, mais on constata bientôt que, au delà d'une 
distance assez faible du lieu do consommation, les 
pertes provenant de la détérioration pendant le trans- 
port étaient trop fréquentes et trop considérables pour 
laisser un bénéfice à l'expéditeur. On recourut alors, 
avec plus ou moins de succès, à l'emploi des wagons 
ventilés, do différents systèmes; la première expédi- 
tion qui ait été faile au moyen de ces wagons remonte 
a 1869 : 39 tonnesde poires, pommes, raisins et prunes 
furent transportées de celle façon el arrivèrent a desti- 
nation en très lion état. Pendant de longues années, 
toutes les expéditions de fruits de Californie furent 
- par wagons veuilles; on expédiait à Chicago et 
m i -. i o dans des villes situées plus à l'est les fruits 
récoltés dans les régions relativement hautes de cet 
Elat, et à condition de trier soigneusement les produits, 
on arrivait à de lions résultats. Quant aux fruits des 
vallées et à ceux des terrains irrigués, on ne pouvait 
jamais être sûr de leur arrivée en bon état. 

Encouragées par le succès obtenu dans la conserva- 
tion des fruits cl des viandes eu entrepôts frigorifiques, 
plusieurs personnes lirenl de-- essais en vue de l'appli- 
cation du froid au transport do ces mémos produits. 
Les premières tentatives faites dans celte voie sont 
ne antérieures au début de l'emploi des wagons 
ventilés, mais, tandis que l'usage de ces dernier- se 
propagea 1res rapidement, celui des wagons réfrigé- 
rants mit beaucoup plus de temps a si' généraliser. 

Le premier brevet relatif à l'invention d'un wagon 
gérant fut pris a lu date du 26 novembre 1867, par 
M. J.-B. Lutherland.de Détroit Michigan) et fut rapi 
dément suivi de plusieurs autres. Il s'agissait, dans i es 
premiers systèmes, de wagons ordinaires auxquels on 
avait apporté quelques modifications : les parois- 
simples étaient remplacées pardes doubles parois, dont 
on avait rempli l'intervalle do sciure de bois, et, à 
chaque extrémité du wagon, on avail disposé desplales- 
formes sur chacune desquelles on plaçait environ 



3.000 livres de glace en morceaux. Cette glace était 
maintenue en place p;ir de solides polies mobiles 
suspendues au plafond du wagon, et on ne pouvait la 
1 1 ■ r 1 1 > 1 1 \ eler que lorsque celui-ci était vide. Une ouver- 
ture ei.ui pratiqi dan-- le plancher.de façon a per- 

mettre l'écoulement, a l'extéi ii ur,de l'eau | 
la fusion de la glace. M. li.-lt. Beemer rapporte 
tenté par les hauts prix auxquels les pêches se ven- 
daient en 1868 sur le marché de Nev -Yorl . i ar suite de 
la récolti i se de I lelav are et de Nev jersey, il 

résolut d'expédier une certaine quanti fruits de 

Chicago a New-York, en utilisant pour celé deux des 
w a uon-. alors en usa ;e pour le transport de la viande 
sur le Michigan central Railroad. Ceux-ci turenl appro- 
visionné de glace, chargés de fruits et attachés a un 

train de voyageurs, qui allait a Suspens Bridge 

\ . Y.); ils devaient de là être dirigés sur New-Yoi en 
grande vitesse. Le trajet total devait durer trois jours. 
.Mais lorsque les wagons arrivèrent a Suspension 
Bridge, trente-trois heures après leur dépari deChi 
on coni i I a en les ouvrant que la glace avait foi 
que les fruits n'étaient plus vendables. Cet insui ci -. 
qui entraîna pour les expéditeurs une perte de 1,000 dol- 
lars (5,000 francs par wagon, était dû a la tempérai 

élevée de- pêches au momenl de leur embarque] t. 

La même année, M. Lavis, de Détroit (Michigan , avait 
imaginé un nouveau système de wagon réfrigérant; 
dans ce wagon, qui était soigneusement isolé, il dispo- 
sait, le long des parois, des réservoirs de fer galvanisé 
contenant un mélange réfrigérant (glace et sel . el la 
construction était faite de telle sorte que ces réservoirs 
pouvaient êlre réapprovisionnés de -lace par le haut, 
sans qu'il fût nécessaire d'entrer dans le wagon. En 
effectuant avec une régularité suffisante ce renouvi 
ment de la glace, on pouvait maintenir une température 
constante de 34 a 10 degrés F. 1" I a 3' 3C. .On dit que 
des fraises furent tranportées dans ce wagon de i obden 
(Illinois), à Bulfalo (New-York) et des pêches de Dayton 
(Ohio), à New-York City. 

(à suivre) 



Revue des publications 

Nymphœa guineensls. — Le Gartenwelt a récemment 
publié une étude intéressante, par M. Baum, chel jardinier 
du Jardin botanique de Rostock,sur le Nymphœa guineensis. 
C'est certainement la plus petite des Nymphéacées. 

m LorS de mon voyage a Angola — dil M. Baum — Cl II ■■ 

petite « Rose aquatique éveilla vivement mon intérêt. 
Durant les deux années de mon voyage, je n'observai cette 

espèce cpie sur deux points seulement. En ( séquence, s 

recueillis des semences mûres en janvier r. Jeu ai obtenu, 

cette année, nue plante en Ileur. Les feuilles sont, sur leur 

face supérieure, d un vert f e brillant ; sur la face inférieure, 

d'un vert mal avec un reflel rosi'' et des points violets. Le 
pétiole esl également d'un vert mat et strié longitudinalemenl 
de rayures violettes à peine apparentes. Le pédoncule i I 
rouge&tre; les quatre sépales sonl verts el rouges à l'exti 

rieur et ponctués de violet par bandes. Les sepl OU liuil pi 

taies sont blancs. A l'intérieur de la fleur, autour de la son- 
dure à six rayons, on remarque seize étamines de nuance 
jaune clair a pointes blanches. 

Le Nymphœa guineensis croil dans les deux régions ob ei 

vées, où on te rencontre dans les marécages de diocrepro 

tondeur. A Minnesera, sur la Longa,j'ai rencontré des plantes 
de cette espèce dans des fosses profondes de ÏO à 30 centi- 
mètres. La température était d'environ 31 degrés centi- 
grades. Notre Nymphœa étail en compagnie de YUtricularia 
Benjaminiana, D.Oliv. et du Nymphœa sulphwea, Gilg. 

La piaule que l'on rencontre le plus souvent dans les mares 
,.| dans les rivières d'Angola esl le N, cœrulea, Savign., à 
fleurs bleues. J'ai recueilli de ces plantes portant des Heurs 
bleues, rouges, roses et blanches. La dernière variété donnait 
des fleurs non odorantes. 

En; différentes parties de la même contrée, on rencontre assez 
fréquemment deux genres de LimnantheiKum; savoir : le L. 



LE JARDIN — REVUE DES PUBLICATIONS 



7.-. 



Thunbergianun, Grisob. et lo L. niloticum, Kotschy et Peyr. 
Rarement, et même en une seule place, on peut trouver le 
très intéressant Bootia Aschersoniana, i lûrke, qui se distingue 
d'une manière originale de toutes les autres Bootia par ses 
feuilles presque épineuses, à tmis arêtes. Au môme endroit, 
croissait lo gracieux Rotala myriophylloides,Velvr. » 

Saxifrage Griesbachil. — Cette chamanle petite piaule 
alpine vient d'èlre décrite el Bgurée dans le G ardener s' Ma- 
gasine. La plante se présente sous ton le rosette comme 

dans le groupe Buaisocnia. Le feuillage est argenté. Li 
tiges sont hautes de 7 à 10 centimètres, pourvues de feuilles 
çaulinaires, légèrement velues, et se terminent par un petit 
épi de fleurs d'un rouge vif et foncé. Cotte élégante miniature 
est mise au commerce, en Angleterre, par MM. Veitch et fils, 
Exeter, et M. Reutbe, Wensleydale, Feltham. 

Guirlandes et couronnes de Dahlias. — Nous trouvons, 
dans 1 American Florist, quelques bons exemples de ce 
qu'on peut faire avec le Dahlia, en ornementation florale. 
Dans une couronne qui est Ogurée, le jaune et le rouge pré- 
dominent, avec quelques taches blanches. Les fleurs sont 
piquées sur feuillage d'Asparagus entremêlé de frondes de 
Pteris et de branches de Symphorine qui s'écartent quelque 
peu, de distance en distance, de la symétrie; elles sont 
séparées par des fleurs, ave.- feuilles, du Spircea Van Houtei. 

Le maquillage des fleurs. — Il ne date pas d'aujourd'hui. 

Nous citerons cependant ce qu'en dit un de nos confrères de 
la presse quotidienne: 

«Après les fruits, les fleurs; c'est dans l'ordre. Voici com- 
ment l'on opère: Les fleurs anémiées sont placées dans une 
caisse garnie de glace, au fond de laquelle est pratiquée une 
ouverture par où arrive un courant de gaz acide carbonique 
chargé de l'odeur choisie et dont s'imbibent les fleurs, au 
préalable mouillées do glycérine. C'est, d'ailleurs, le même 
procédé employé pour parfumer les fleurs artificielles. 

Quant aux fleurs fanées par suite de la mévente ou d'un 
séjour plus ou moins prolongé dans les wagons qui les amè- 
nent souvent de fort loin, on les trempe dans une solution de 
sel ammoniac ; elles se redressent et reprennent aussitôt 
l'apparence de fraîcheur qu'elles avaient sur leurs tiges. La 
chimie envahit tout ! » 

Le Loganberry. — M. II". Fulford donne, dans le Garde- 
ners' Chronicle, les détails suivants sur cet hybride do 
Konce et de Framboisier : Le « Loganberry » a été introduit 
d'Amérique par M. Logan, et répandu dans le commerce 
anglais tout d'abord par MM. Fell et Cie, de Hexham. Mon 
mode de culture ici consiste à palisser les liges sur un 
treillage de 3 mètres de hauteur, en réservant, entre elles, 
un espace de 20 à 25 centimètres. Le meilleur moment, pour 
opérer ce travail, est immédiatement après la cueillette des 
fruits; on rabat en même temps les tiges ayant fructifié, et 
l'on palisse le bois nouveau à leur place. Quand les pieds 
sont devenus forts, on dresse les huit ou dix branches les 
plus fortes de chaque pied sur le treillage, mais cinq ou six 
suftisent à assurer une bonne production. Le fruit du Logan- 
berry est excellent pour desserts, pour cuire, ou pour la 
conservation. Quelques arrosages à l'engrais produisent de 
très bons résultats pendant la végétation. 

Emploi du carbonate desoude contre l'oïdium. — Danslo 
Bulletin d'arboriculture de Gand, M. Jules Burvenich rap- 
pelle que Seelig a affirmé l'efficacité du carbonate de soude 
contre l'oïdium. Déjà en 1814. quand l'oïdium exerça de grands 
ravages dans sa contrée, il obtint des résultats satisfaisants 
par l'emploi du bicarbonate de soude. Quand, en 1899, 
l'oïdium se déclara de nouveau avec intensité, il obtint des 
résultats excellents. Les groupes de moississures se desi 
chèrent,les bourgeons atteints continuèrent à se développer; 
les grains n'avaient pas souffert et mûrirent complètement; 
on pouvait reconnaître distinctement la place où ils furenl 
atteints de la maladie, par une mince et pâle couche subé- 
reuse qui s'y était produite, mais qui n'avait cependant pas 
donné lieu à des lésions d'épiderme. 

« Nous en recommandâmes l'essai à quelques amateui - 
sérieux, auditeurs de nos cours publics d'arboriculture, ajoute 
M. Burvenich. Nous venons de subir un été pluvieux, très 
propice à l'apparition de l'oïdium, ce qui a permis d'expéri- 
menter en grand. Partout le succès a été complet; même làoù 



la maladie avait déjà envahi quelques grappes, elle a été 
enrayée par trois aspersions de la dissolution mentionnée 
ci-dessus, pratiquée vers le soir, durant une dizaine do jours. 
Les essais furent tentés presque chaque année, sur des 
Vignes atteintes; partout les pieds conservés sans traite- 
ment à contre épreuve, comme témoins, furent fortement 
envahis par le parasite. Un des expérimentateurs traita ses 
Vignes avec mie dissolution de 3 0/0, les ceps restèrent 
indemnes d'oïdium, mais les jeunes feuilles souffrirent beau- 
coup. Ce fait ne fut constaté en nul autre endroit quand la 
dissolution ne dépassa pas les 2 0/0 indiqués par Seelig 
•;2 kil. pour 100 litres d'eau). » 

Les soufrages no produisent pas toujours l'effel qu'on en 
attend, soit que leur application ait été contrarii 
grands vents, soit que la sublimation du soufre ait impar- 
faitement lieu par suite ^d'insuffisance de radiation solaire. 
Peut-être que les aspersions au carbonate de soude les rem- 
placeraient avantageusement. Ce sent là des expériences 
d'autant plus faciles à tenter que le sel <le soude ne coûte pas 
cher, et que de telles pulvérisations sont faciles à opérer. 

Les insectes et les fleurs. — Deux ailleurs principaux: 
sir John Lubbock (A, its. Bées and Wasps, third Edition, 
London, 1882) et Hermann Miiller [Versuche ùber die Farben- 
liebhaberei der Honigbiene, Kosmos, Vf Jahrg, 10 Heft. 
Stuttgart, 1882), à la suite d'expérience consistant à compter 
le nombre des visites à du miel déposé sur des surfaces 
colorées, ont cru pouvoir affirmer que certains Insectes el 
en particulier l'Abeille domestique manifestent de la préfé- 
rence [mur des couleurs déterminées. 

Malheureusement ces expérimentateurs sont arrivés à des 
résultats différents: tandis «pie Lubbock croit constater que 
le bleu est la couleur préférée, 11. Millier déclare celle con- 
clusion insoutenable et trouve que le rose, le pourpre, le 
violet sont aussi attractifs pour l'Abeille que les bleus les 
plus vifs. 

Ces opinions ne tiennent ni l'une, ni l'autre, devant l'ob- 
servation d'Insectes agissant librement en pleine campagne 
ou dans les jardins et pouvant choisir entre des variétés de 
colorations différentes appartenant a la même espèce bota- 
nique ou à des espèces très voisines. 

Ch. Darwin (The effectsof Cross and Self Fertilisation in 
t/ie vegetable Éingdom, p. 116, London, 1876), Alfred. W. Ben- 
nett [On the Constancy of Insects in their Visits to Flowers, 
The Journal of the Linnean Society, Zoology, vol. XVII p. 175 
[voir spécialement la page 183] 1884), puis surtout G. \V. Bul- 
man [On the supposed sélective Action of Bées on Flowers. 
The Zoologist vol. XIV. 3 d. séries p. 422, 1890) el moi- 
même dans Comment les fleurs attirent les Insectes, troi- 
sième partie [Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 
'■'>' série, t. XXXIIf, n" 1, janvier. 1897, p. 17), nous avons 
constaté que les Insectes ne manifestent aucune préférence 
ou aucune antipathie pour les couleurs diverses que peuvent 
présenter les fleurs des différentes variétés d'une même 
espèce ou d'espèces voisines, passant d'une fleur blanche à 
une fleur bleue, puis a une pourpre, une rose, etc., sans 
choix appréciable. 

Dans la plupart des cas où l'on a cru voir de la consl 
dans le choix de la couleur, les fleurs de colorations diverses 
à la disposition des Insectes appartenaient à des 
des genres ou à des familles différentes. <ùi conçoit qu'alors 
la prétendue constance ne signifie plus qu'une préférence 
pour un italien ou un nectar déterminé, ce qui est tout 
autre chose. 

Il est encore des faits où l'on a pensé trouver la preuve 
d'un sens esthétique chez les Insectes. Hermann Miiller dans 
Vie Befriichtung der Blumen p. 27S, 1873 et ailleurs fait 
remarquer que îles Diptères Syrphides St/rphus balteatus el 
autres) planenl souvent devant des fleurs. Il signale ce genro 
d'allures comme un témoignage d'admiration. L'insecte pla- 
nerait dans uno sorte d'extase devant une fleur ou une 
inflorescence qui lui plait. 

Malgré le respecl que j'ai pour la mémoire de Miiller, on 

me permettra de dir.- q .-Ile interprétation du vol plané 

des Syrphus esl uni' naïveté. Evitons de faire du sentiment 
en histoire naturelle et surtout ne prêtons pas aux Insectes 
les idées résultant de la culture intellectuelle de flinmme 
civilisé. H. Plateau. (Intermédiaire des biologistes). 



76 



LE JARDIN — REVDE DES NOUVEAUTES POUR 1903 



Revue des nouveautés pour 1903 

Plantes alimentaires 
La maison Léonard-Lille, de Lyon, met au commerce un 
certain nombre de nouveautés potagères, parmi lesquelles 
nous croj ons devoir mentionner les suh antes : 

HaJUCOI MIS JAUNE CENT l'OLP. IN A rRES LONGUE COSSE 



plus nombreux, affirmèrent quo co n'était autre chose quo lo 
.M.-I'in ,i,< ch mire. Certains, qui avaient peut-être raison, 
tondirent quo c'était un Melon de Chypre légèrement niodilié. 








;<-*-*» 



t r&l 



Fig. 37. — Melon Cantaloup B , oumh 

(Lille fig. SO). — Les personnes qui se sont attai aées à la 
culture du Haricot nain jaune cent pour un verront certaine- 
ment avec plaisir l'apparition 
de cel te nouvelle race amélio- 
rée, bien supérieure à la pre- 
mière; C'est le plus rustique 
et le plus productii des Hari- 
cots nains que l'ont ait encore 
rencontrés, et donnant des 
cosses d'une beauté et d'une 
qualité exceptionnelles. Son 
grain est jaune, de même 
forme et de même couleur que 
I ancienne race, mais d'un 
tiers à peu près plus allongé. 
Melon Cantaloup Kroumir 
(fig. 37). — A Paris, les ma- 
raichers ne sortaient pas de 
leur habitude de n'apporter 
;ni , Halles que leurs Melons 
Prescotts, dans lesquels ils 
ne toléraient guère que deux 
ou trois variétés, de saisons 
différentes. Les autres for- 
mes de Melons, dignes tout 
au plus à leur avis de rester 
Confinées dans les jardins 
d'amateurs, étaient dédai- 
gnées d'eux. Mais à mesure 
■ j 1 1 • • la facilité des communi- 
cations amenait, à Paris, un 
certain nombre de variétés 
qu'on n'avait pas l'habitude 
d'y voir, la force des choses S 
fit établir des comparaisons | 
par les consommateurs, ce " 
qui devait attirer sérieuse- 
ment l'attention des produc- 
teurs. < ' esl alors que, en 1900, 
un maraîcher connu pour son 
esprit entreprenant, M. Nar- 
Laurent, remarqua et 
essa} a le Melon dnnt il s'agit 

ici. Comn n ignorait lo 

nom de ce Melon, on s'arrêtait 
interdit, el d aucuns, en leur 
langage imagé, demandaient: qu'est-ce que ce •• Kroumir-là» ? 
_ parce qu'il était tout noir. — D'où son nom. M. Laurent 
apporta en 1901, des livraisons importantes de ce Melon 
Kroumir aux Halles. Une polémique s'établit alors sur son 
origine dans la Presse horticole. Les uns voulurent y 
retrouver le Melon Composite, originaire d'Angers. D'autres. 



'HP 



Fig. : S. — IVire G 



Fig. 39. — Piment petit carre donx extra hatf. 

Aujourd'hui M. Léonard-Lille imprime, dans son catalogue 
qu'il est d'origine hybride entre les variétés de Chypr< el i 

taloup d'Alger. Peu impoi te, 
d'ailleurs, i > 1 1 i -s ■ j u il est excel- 
lent. M. Lille en dit ceoi : 
« Nous l'avons cultivé 
soin dans notre établissement 
des Charpennes et l'avons 
jugé de maturité demi-hâtive, 
peu délicat sur les soins de 
culture, et surtout de qualité 
extra bonne ». 

Lo fruit oblong allongé. 
presque pointu aux extré- 
mités, a les cotes bien pro- 
noncées, d'un vert très fnncé, 
presque noir, marqué de 
blanc et <\o jaunâtre a la ma- 
turité. Intérieurement c'estee 
que les fruitii rs appelli ni 
\ u gairemenl un Melon bien 
plein, à écorce mince, à chair 
d'un rouge assez \ if. fine, non 
pâteuse, juteuse et sucrée 
avec une saveur même très 
légèrement musquée. 

Piment petit i arrè doi \ 
EXTRA HATIF (fig. 39). — Va- 
riété issue de la race des Pi- 
ments carrés doux, très pré 
coce et très productive, qui 
devra être pi éféi ée sans hési- 
tation dans tous les pays où 
le climat n'est pas assez, chaud 

pour amener les autres varié- 
tés de Piment a leur maturité. 
La plante, haute de 30 cen 
liinètres environ, trapu.' el 
ramifiée, donne en abondance 
de très jolis fruits de 3 à 4 cen 
Limètres de longueur avec 
une largeur à peu près égale, 
de couleur vert clair au début 
et rouge luisant à la matu- 
rité. Eminemment comestible 
et de savur très douce, co 
Piment sera des plus recommandables pour confire au vinai- 
gre ou pour manger cru en garniture de salado. 

• • 
M. Pinguet-Guindon, pépiniériste à Tours, s'attache à 
mettre au commerce de bonnes variétés de Poires. Les sui- 
vantes sont particulièrement à recommander : 




LE JARDIN — REVUE DES NOUVEAUTÉS POUR 1903 



77 



Bergamote dorée (fig. 41). — Ce nouveau fruit est un de 
ceux qui proviennent d'un semis obtenu par M. Clavier, 
arboriculteur à Tours et auquel la Société Nationale de 
France, en 1S92, dé- 
cerna une médaille 
d'or. Peau lisse, 
jaune d'or pointillé 
de jaune brun; chair 
très line. très ju- 
teuse, sucrée et très 
parfumée. Maturité: 
décembre à février. 
Arbre vigoureux et 
très productif. 

Poire Griveau 
(fig. 30). — Ce nou- 
veau fruit provient 
d'un semis de la P. 
Beurré Bachelier et 
a été obtenu par 
M. Griveau, arbori- 
culteur à Tours. La 
Société Tourangelle 
d'Horticulture, 
après en avoir re- 
connu les mérites, 
décerna à son ob- 
tenteur une grande 
médaille de vermeil. 
Fruit à peau lises 
vert clair, pointillée 
légèrement de brun, 
chair fine, juteuse, 
très parfumée, rappelant le goût de la P. Williams. Maturité : 
avril-mai. Arbre très vigoureux se faisant bien en pyramide. 




Fig. 40. — Haricot nain jaune cent pour un à longue cos.se. 



Orléans, met au 



M. Xollent, successeur de M. Gouchault 
commerce le Looan Ber- 
ry, hybride entre le 
Framboisier et la llonce 
à gros fruits. Le fruit 
est rouge noirâtre, très 
gros, de 3 à 4 centimè- 
tres de longueur, très 
juteux, sucré, délicieux. 
Arbuste vigoureux, très 
fertile, rustique et de 
grand rapport. Réussit 
dans tous terrains, môme 
médiocres. 



Signalons encore, do 
M. Arsène Sannier, de 
Rouen, la Poire Géné- 
ral Gallièni, semis de 
Beurré Magnifique fé- 
condé avec le Williams. 
Arbre superbe, sain et 
vigoureux sur Cognas- 
sier, de port pyramidal, 
très fertile, venant bien 
en plein vent. Bois crus 
et gris, mérithales assez 
courts, lenticolles ron- 
des, petites et nom- 
breuses, fouilles moyen- 
nes, minces et dente- 
lées, et munies do sti- 
pules elliptiques allon- 
gées ; pétiole long et 
recourbé, yeux gros et 
ressortis, écailles blanchâtres. Fruit gros, ayant l'aspect du 
Beurre Magnifique. Chair fondante, juteuse, sucrée et parfu- 
mée, goi'it particulier très agréable. Maturité : janvier. 

* • 

La maison Valtier, do Paris, annonce deux nouveautés qui 
nous paraissent intéressantes : 

Haricot nain a écosser Colosse. — Les pieds se subdi- 




Fig. 41. — Poire Bergamote dorée. 



visent en quantité de branches chargées de cosses jaunissant 
bien à la maturité, contenant chacune 6 à s grains. Le çiain 
sec est blanc, un pou plus fort que celui du Haricot Suisse, 

et, comme lui. d'ex- 
cellente qualité. 

Le semis de celte 
variété devra être 
f;iil en lignes, les 
grains distancés 
d'environ 18 centi- 
mètres dans le rang, 
distance que ! i m 
devra porter 1ers du 
binage a 35 centi- 
mètres par la sup- 
pression d'un pied 
sur deux, afin de 
permettre à cette 
variété tout son dé- 
veloppement. Le 
rendement du Hari- 
cot Colosse est énor- 
me et l'économie de 
semence résultanl 
de sa vigueur est 
telle que le champ 
oi'i il avait été semé 
'■lait largement gar- 
ni avec un demi- 
litre de graines par 
are. 

Pois a feuille 
d'Acacia Empereur 
Nicolas. — La hauteur de ce Pois n'excède pas 40 centimè- 
tres. Son grain est ridé, et, par conséquent sucré et très lin 
de goût ; les cosses de moyenne longueur, en contiennent 
sept à huit; ces dernières sont régulièrement accouplées, 

c'est-à-dire réunies par 
deux à chaque nœud de 
la tige. Mais ou cette 
variété so différencie 
nettement de toutes les 
autres, c'est par son 
mode do végétation : dès 
le début de cette végé- 
tation, la tige se subdi- 
vise en 3, 4 et même 
5 branches émettant 
toutes ensemble leurs 
Heurs et leurs cosses, 
fournissant ainsi autant 
que quatre pieds réunis 
de toute autre variété 
de l'ois nain. Son feuil- 
lage est aussi tout spé- 
cial : les feuilles sont 
composées d'un grand 
nombre de folioles et ne 
sont pas terminées par 
des vrilles; elles ont 
ainsi une grande analo- 
gie avec celles de l'Aca- 
cia. Un aura soin de 
faire le semis 1res clair. 
M. Valtier annonce, en 
outre, une Chicorée Bè- 
glaise, dont la culture 
était restée jusqu'à pré- 
sent localisée dans cer- 
taines villes de l'ouest 
do la France. Son feuil- 
lage est profondément découpé, à peine frisé, très abondant, 
et résiste bien à la •■ rouille ». 



Parmi les nouveautés de Vignes, signalons, de M. Creux, 
le Raisin Golden Champion (Thompson), grappe très grosse, 
grains ovales, énormes, blanc ambré ; très fertile, plus 
précoce que le Chasselas doré. J.-Fn. Favard. 



78 



LK JARDIN — LES INSBCTITICIDES BN HORTICULTURE 



Les insecticides en horticulture 

On sait combien la question îles insecticides se 
trouve, par la force dos choses, toujours d 
C'est pourquoi le travail que \ ennenl de publii 
MM G 1 et mne ne manquera pas d'intéresser 

(•(min qui ont à lutter contre Les parasites animaux, 
d'autant plus que cette élude n'esl pas une coordina- 
tion pure et simple de- raé tiodes mises en œuvre et 
des produits utilises dans ee but, mais le compte rendu 
raisonné d'expériences suivies ei serrées. Certes, 
l'exposé, les déductions et les conclusions de ce travail 
étonneront certains praticiens surplus d'un point, car 
les auteurs démontrent qu'en maintes occasions, des 
produits insecticides très vantes n'ont pas donné, et ne 
-aient produire les effets que l'on a coutume de leur 
un mot leur efficacité relative permet d'ex- 
primer des doutes a leur égard. Et pourtant on les 
utilise toujours, on vante leurs mérites, sans bien se 
rendre compte si ces mérites sont réels. 

Ces auteurs ajoutent, avec justesse, que l'horlieullcu r 

-si'/, mal armé, n'ayant pour guide, dans la plupart 

des cas, que la tradition, l'empirisme, qui lui font 

pter, de prêté :e, les moyens les plus simples, ce 

donî on ne saurait le blâme., s'il ne les appliquait trop 
souvent sans discernement et sens tenir compte des 
propriétés particulières a chacun d'eux. 

Dans le dosage des inseï ticïdes adoptés, il y a lieu 
de tenir compte, non seulement des insectes que l'on 
re détruire, de la plante que l'on traite, mais aussi 
de la température ambiante, qui règle le degré de 
dilution a donnera certaines solutions toxiques, et de 
l'éclairage qui joue un mie important dans la nutrition 
des [d antes. 

D'autre part, il y a parfois incompatibilité entre cer- 
tains toxiques que l'on croit lion de mélanger pour 
augmenter leur action, alors que le résultat est totale- 
menl difiérent. C'est encore une erreur de croire, que 
chaque traitement doit être radie;', d'autant plus que 
son application n'est pas toujours faite d'une façon 
rationnelle. 

Les premières expériences ont porté sur le jus de 
tabac, qui a été employé en fumigations et en pulvérisa- 
tions. Contrairement à l'opinion généralement admise, 
il a été constaté que les fumigations nicotinées, 
n'avaient qu'une action relative. Faites de plusieurs 
n et avec tous les soins voulus, les insectes les plus 
tendres, jusqu'aux pucerons verts et noirs, semblaient 
n'en avoir aucunement souffert. Par conséquent, leur 
action curative diminue beaucoup de valeur. 

Les bassinages ou pulvérisations au jus de tabac, 
suffisamment additionnés d'eau, pour titrer lui >_'»» de 
nicotine, onl été plus actifs. Aucune distinction n'a 
mstatée entre les anciens jus et ceux plus nou- 
x ii fort titrage. Par conséquent, ces derniers ne 
seraient pas inférieurs si leur constitution ne variait 
pas constamment. 

Mais cette action des pulvérisations nicotinées se 
limite aux insectes qui se laissent facilement mouiller 
par les liquides aqueux, ce qui est le cas pour les 
rons verts ou noirs; mais elle est nulle, suivant 
l'opinion générale, qui est aussi celle des expérimen- 
tateurs, sur ceux protégés soit par une carapace soit 
par un feutrage, soit par un dépôt de cire ou de craie. 
Cette remarque s'applique d'ailleurs aux autres solu- 
tions insecticides aqueuses. 

L'efficacité de ces insecticides n'est guère plus 
grande, si au lieu d'être appliqués en pulvérisations, 
(1) Une brochure de 24 pages, Lyon 1903. 



les parties aériennes des plantes contaminées sont 
entièrement baignées dans ces mêmes solutions. Les 
lavages au pinceau, a la brosse, a l'é] nenl des 

résultats plus probants : mais il faut tenir compte que 
la solution nicoln ée ne joue q 
d'adjuvant et que c'est précisément l'action mécanique 
du la baie plus de pm ieo l ,i lavages dii ects 

seraient donc de beaucoup préférable, m la question 
de temps à employer ne les rendaient reux. 

La poudre et les préparations de Pyrèlhre donneraient 
des résultats satisfaisants, si on pou 1 lit se procuier 

le premier produit suffisamment pur. alors que le ci m- 

merce le livre généralement très falsifié, souvent avec 
des matières nocives pour les plantes. Leur action 
peu près la même que celle de la nicotine, mais agirait 
avec plus d'efficacité. 

Le soufre en fleur, pulvérisé, ou précipité, doit être, 
on le sait, surveillé dans ses applications. Alors qu'il 
esl sans action a une basse température, il commeni B 
â agir au-dessus de 20° ei son efficacité croît avec la 
température. 11 dégage alors (le l'acide sulfurée 
lequel est réputé comme l'un des plus toxiques pour 
les végétaux, ce qui indique assez iiue les soufl 
dépasseraient le but propose, et que le remède 
sec ut pire que le mal, si ses applications en étaient 
faites lors des fortes chaleurs. Encore doit-il être 
proji le avec des soufreuses qui ne forment aucun 
dépôt sur certaines parties des plantes. Le soufre pré- 
cipité à la nicotine est préférable aux autres produits; 
mais aucune de ces trois sorte- ne doit être em- 
ployée en fumigations, par tiop dangereuses pour les 
plantes. 

Le bisulfure de potassium préparé en solution titrant 
4 à 5 grammes par litre d'eau, dose qui ne doit pas être 
dépassée, cl additionné d'un gramme de carbonate de 
potasse et employé en lavage ou en pulvérisation, agit 
efficacement contre le Thrips et l'Araignée rouge. 

Le savon, employé se ni ou comme auxiliaire, présente 
de réelles qualités grâce à sa facilite de pénétration et 
par son pouvoir adhésif. C'est principalement le savon 
noir ou vert qui est le plus utilise; mais on gagnerait 
à employer le savon brun ou savon de résine. 

D'autres insecticides présentent la propriété de 
dissoudro les mal nies cireuses qui protègent certains 
insectes et, par cette raison, ne doivent pas être ignorés. 
Les alcools sont dans ce cas, mais à condition d'ehe 
employés purs, car MM. Gérard et Chabanne ont cons- 
taté qu'à 80° ils no donnent plus de résultats appré- 
ciables. C'est assez dire qu'il faut exiger des alcools 
puis: d'autre part, étant donné qu'il- doivent être 
appliqués au pinceau afin de ne pas brûler les ti-sus. 
ils ne sauraient être d'une application courante très 
pratique. 

Les alcools peuvent être liés avantageusement rem- 
places par le pétrole et l'essence min raie, I l'action 
sur les matières cireuses est lies in buse. Mai- Lesémul- 
sions de cas deux produits, qui ont été préconisées 
j u si pi' ici annihilent leurs propriétés et les auteurs que 
nous citons recommandent de leur substituer la sapo- 
nuie soluble dans l'alcool à 90°, dont ils indiquent d 
leurs la préparation tout au long. Ils ont également été 
amenés â constater que le fameux insecticide anglais 
XL. ALI. n'avait pas non plus toutes les qualités qu'on 
lui octroyait. 

C'est au cours de ces expériences, qu'ils se sont 
arrêtés â une formule, non encore publiée dans le désir 
de la simplifier, expérience qui se réclame de la poly- 
pharmacie, et dont ils attendent beaucoup. Toutefois, si 
cet insecticide ne peut pas encore être composé par 



LE JARDIN. 



LA CULTURE DES ORCHIDEES DANS LE TERREAU DE FEUILLES 



79 



tout le monde, on peut se le procurer dores et déjà tout 
prépaie, puisqu'il est mis au commerce par la maison 
Rivoire père et fils, sous le nom de « Foudroyant ». 

Nous n'avons d'ailleurs pu analyser que très succin- 
tement l'intéressant travail de MM. Gérard etChabanne, 
que beaucoup de nos lecteurs auront intérêt à lire 
tout au long. A.. M. 

La culture des Orchidées 

dans le terreau de feuilles 

A la suite do l'article sur l'emploi du terreau de 
feuilles dans la culture des Orchidées, de notre collabo- 
rateur, M. G. Magne (1), de la communication de 
M. Cappe, qui l'a suivi (1), et enfin de l'analyse d'une 
correspondance adressée de Saint-Albans à la Mollers 
Gartner-Zeitung (1), M. Léon Duval nous adresse la 
lettre suivante, dans laquelle il exprime son sentiment 
personnel sur cette question, et donne des renseigne- 
ments sur les différentes sortes de terreaux de feuilles: 
Mon cher Martinet, 

11 serait facile de répondre aux deux articles qui viennent 
de paraître successivement dans le Jardin, concernant la 
culture dans le terreau de feuilles. Si tous ceux qui cultivent 
les Orchidées d'après la méthode préconisée et surtout pra- 
tiquée par De Langhe se mettaient à vous envoyer des articles, 
le Jardin ne serait plus composé que de colonnes dans les- 
quelles chacun des cultivateurs émettrait sa théorie, alors les 
amateurs n'y trouveraient plus leur compte et maudiraienl 
avec juste raison ces horticulteurs armés de plumes, alors 
que leurs armes doivent être des arrosoirs ou des greffoirs, 
et que la seule manière de prouver qu'ils ont raison est 
d'ouvrir toutes grandes leurs portes de serres et de dire aux 
récalcitrants comme aux hésitants. « Voyez nos plantes, 
examinez-les, constatez leur belle végétation, leur bonne 
floraison ; si vous voulez faire comme nous, le champ est 
libre, suivez nos indications à la lettre et vous et vos plantes 
vous vous en trouverez bien. Si vous ne vous sentez pas 
disposés à suivre notre méthode, au revoir nous n'en serons 
pas moins amis — et comme dit le proverbe « faisons tout de 
bonne grâce, rien de force ». — Donc je suis d'avis qu'en 
culture les praticiens qui ont fait leurs preuves et qui peu- 
vent montrer les résultats de leurs expériences quand ceux-ci 
sont excellents, doivent s'abstenir do les retracer par îles 
écrits qui seront épluchés, discutés, et commentés sans aucun 
profit pour personne; au risque de me répéter, je main- 
tiens qu'il doit leur suffire de dire à un amateur: « Regardez 
les plantes. Sont-elles belles, tout est-il tel qu'on puisse le 
souhaiter, oui ? alors faites comme moi ». 

Mais cependant je relève une grave erreur dans l'article 
de mon honorable collègue M. Magne; celte erreur concerne 
le terreau des feuilles. 

J'ai déjà dit qu'il existe bien en Belgique du terreau de 
fouilles naturel, rainasse dans des grands bois ou forêts, 
que ce terreau est composé de feuilles de Chênes tombées 
sur un sol sableux, que ces feuilles s'amassent dans les 
fossés 'i' 1 -- routes, qu'elles y forment une sorte de matelas 
qui, étant remué, prend de l'air el devient par le fait une 
substance favorable à la végétation des Azalées. 

Mais, a côté de ce terreau < n Me, tous les cultivateurs 
belges savent parfaitement comment se fabrique le terreau 
qu'ils emploient, tous savent que des ouvriers et ouvri i 
amassent des feuilles dans des fossés, les mouillent, les 
remettent en tas. les battent et les remuent; en somme, ils 
fabriquent du terreau de feuilles de toutes pièces, et tous les 
cultivateurs vous diront que ces procédés sont très connus 
et cpie les trois-cinquièmes du terreau de feuilles de Belgique 
sont fabriqués de la sorte, ce qui revient à dire que l'horticul- 
ture belge ne pourrait pas se contenter du terreau naturel. Il 
j a longtemps déjà que, sauf dans les propriétés particu. 
lieras, il est épuisé ou du moins fort rare et très rechei h 

D'ailleurs, en réalité, ce n'est même plus dans ce terreau 
naturel qu'on cultive les Orchidées on Belgique, c'est dans 

(1( Le Jardin, il" 3S3, 384. 



un terreau plus fibreux lui-même souvent composé et pré- 
paré par les cultivateurs. 

D'autre part, il existe en Franco et surtout aux environs de 
Paris, à Rambouillet, dans la forêt de Marly, dans les bois 
des environs de Versailles môme, des milliers de mi très 
cubes d'excellent terreau de feuilles. 

Celui-ci esl composé par parties : de feuilles de Chêne, 
Bouleau et Châtaignier, tombées sur un sol siliceux et 1res 
souvent mélangé — ce qui est excellent — de racines de 
Fougères i Vu i /:, mji'iliiui. '. 

Ce terreau, n'en déplaise à mon honorable collègue, est 
très supérieur au terreau belge parce qu'il est naturel, très 
perméable, très homogène, et qu'il est formé par des éléments 
divers dans lesquels cependant le Chêne domine. 

Seulement, si le terreau est naturel et supérieur, il n'en 
est peut-être pas de même de tous les cultivateurs qui s'en 
servent et, à notre avis, c'est bien plus la culture qui fait 
les belles plantes que le terreau belge ou français. 

Il y a un point qu'il importe donc de trancher, c'esl qu'en 
France comme en Belgique, le terreau est vendu et livré par 
des gens qui n'y connaissent absolument rien, qui n'ont 
aucune idée de l'emploi qu'on fait de la substance qu'ils 
vous livrent et qu'ils ramassent le plus souvent au hasard, 
cherchant avant tout à avoir la quantité. 

C'est au cultivateur de les guider, de leur désigner les 
bons endroits et à exiger d'avoir un bon produit. Ce produit 
existe en France, et, je tiens à le répéter, tout aussi bon qu'en 
Belgique, n'en déplaise au correspondant de la Mollers Garlnt r 
Zeitung, voulant prétendre que le terreau de Belgiqueest le 
meilleur qui existe sans contredit [sic). C'est encore une de 
ces erreurs qui n'ont que trop duré. 

Je n'apporterai plus qu'une observation à l'article do 
M. Magne, c'est que les Odontoglossum crispwm et les 
0. Pescatorei, comme d'ailleurs tous les Odontoglossum, 
sont certainement les Orchidées qui poussent et fleurissent 
le mieux dans lo bureau de feuilles. 11 faut beaucoup voyager, 
en horticulture, et il faut beaucoup voir et savoir voir. Eh 
bien, il suflit d'avoir vu les cultures de Peeters. De Langhe. 
Wuylstelhe, Praet, et de plusieurs français, pour se faire une 
idée de la culture bien faite des Odontoglossum dans le ter- 
teau de feuilles. L. Duval. 

Plantes nouvelles ou peu connues 

Crassula sedifolia X. E. Brown — Gart. Chr n. S33, 
p. 429. — Du même groupe que les C. Cooperi et Bolusii, 
tout en en étant distinct, le Cr. sedifolia est originaire de 
l'Afrique du Sud, d'oii il a été envoyé par AI. Mac-Ùwan. 
C'esl une très petite plante, extrêmement florifère, à floraison 
très prolongée. Les feuilles forment de petites touffes radi- 
cales; il v en a trois ou quatre paires espacées le long des 
tiges florales; elles sont longues de 2 à S centimètres, sur 
2 environ de largeur el d'égale épaisseur, sessiles, non 
cornées, elliptiques: aiguës, un peu incurvées, atténuées à 
la base, quelquefois planes ou canaliculées en-dessus, très 
convexes en-dessous, plus ou moins cartilagineuses aux 
bords, d'un vert brillant, marquées à la marge de trois à 
cinq macules rouges. Les tiges florales sont dressées, hautes 
de 3 à 5 cent., disposées en cymes de i! à 9 fleurs et 
glabres. Les pétales sont blancs, au nombre de cinq, légère- 
ment carnés à la base. 

Aloe Schonlandi Baker— Gard. Chron., S33, p. 430. — 
De la section Maculatœ, affine à .4. latifblia Haw., cette 
espèce, d'origine douteuse, est acaule; les feuilles en rosette 
sont abondamment maculées de blanc, pourvues aux bords 
de dents petites, nombreuses, deltoïdes, ruinées et brunes. 
Le pédoncule est très rameux. Les grappes florales sont 
courtes et leur ensemble forme une inflorescence qui atteint 
1 mètre. Les fleurs sont cylindriques et rouge brillant; le 
tube est court, campanule et les segments sont longs. 

Pirus Sargenti Lemoine — Gard. Chron. 820, p. 192. — 
Espèce introduite du Japon par le professeur Sargent à qui 

MM. Lemoine l'ont dédiée. Elle peut être considérée c u 

une variété très naine du Pirus Maulei, mais au point de 
vue horticole elle en est suffisamment distincte. Elli 
remarquable par la profusion avec laquelle elle fleurit. 

P. Rabiot. 



80 



LE JARDIN — SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCE. BIBLIOGRAPHIE 



Soeiété Nationale d'Horticulture de France 

Séance du 26 février 1903 

Comité de Floriculture. — Peu d'apports: à M. Dugourd, 

de Fontainebleau, une série d'Hellébores en Qeurs cou] s; 

à M. Truflaut, un lot d'Hortensias comprenant la jolie variété 
à Qeurs roses qu'il a introduite ces dernières années, et dos 
variations à Qeurs bleu-porcelaine el mauve qui en sont 
is-ues. 

Comité des Orchidées. — Celait jour il'' concours, aussi 
les apports étaient-ils nombreux el bien remplis. Dans celui 
do M. Magne, nous remarquons : Cyrtopodium punctati t- 
muni. I.iicnslc ijiijaiitci.1. I.irlia anceps alba et une belle série 
de Cypripédiums ; dans celui de M. Maillet, de Neuilly-sur- 
Seine : Cyrtopodium Andersoni, LceliocaUleya Warnham- 
ensis, Dendrobium fimbriatum, Ci/pripeiliuni Rntseltildia- 
h a m, Vanda ccerulescens, Saceolabium gigantewm illustre, 
i ym bidium éburneumgiganteum, Eriocnema marmorata,etc; 
dans celui de M. L. Duval : Cymbidium hybride do Luu-ii et 
eburneum, Odontoglossuvn crispum type Pacho, de beaux 
Cattleya Triance, etc. 

Le lot de M. ('■and, jardinier chef chez M. Fournier, do 
Marseille, renfermait : Cypripedium Boxalli X exul, Pha- 
lœnopsis leucorhoda, Dendrobium Ainsvoorthi, hybride de 
n. nobile et aureum, LceliocaUleya Marguerite Fournier, 
hybride des Cattleya labiata autumnalis et La-lin Digbyana, 
Lœliocattleya Truffautiana, provenant de croisement entre 
Lcelia grandis tenebrosa et Cattleya aurea, LceliocaUleya 
Mlle Clémentine produit de C. Triance et LceliocaUleya 
Saïlieri. 

M. Maron présentait : Cattleya Triancealba; C. Mme Pan- 
ant, hybride de C Schilleriana el Mossice alba; Lœliocattleya 
Impératrice de Russie et var. superba [C. Mendeli X L. 
Digbyana); L.-C. Ernesti, (C. Percivaliana X L. Jiava); 
C. Louis Chaton (C. Triance X C. Lawrenceana) ; L.-C. 
Henry Greenwood, [L. elegans X C. Hardyana). 

Dans le lot de M. BéraneU, on remarquait : de beaux 
Cattleya, Phajus grandifolius, LycO&te lasioglossa, Cypripe- 
dium Saïlieri aureum, C . nitens superbum et C . Leeanum, etc. 
Dans celui de M. Driger : Oncidium splendidum, Cypripe- 
dium Jupiter, C. Dayanum et C. Çhantini ^Chamberlainia- 
num ; Masdevallia Bodaerti, Lœlia Jongheana, Lycaste Skin- 
neri alba, Pleurothallis Rcezli; Phalcenopsis Stuartiana, etc. 

M. Sauvanet, do Guéret, avait envoyé quelques fleurs 
coupées: Vanda Cathecarti, Renanthera coccinea, Angrcecum 
sesquipedale flavescens, Eulophiella Petersiiou espèce voi- 
sine nouvelle. 

Comité d'arboriculture d'ornement. — A M. Nomblot, 
quelques rameaux de : Andromeda japonica, Lonicera fra- 
grans, Mahonia Beali, Abricotier à pleurs doublesnain du Ja- 
pon, Erica herbacea alba, Cotontaster Simonsii enfruits, etc. 

Comité d'arboriculture fruitière. — M. Buisson soumet- 
tait a la i li 'gustation des Pommes d'importation américaine : 
Baldwin, Lady Sweet, Esopus. 

Comité de culture maraîchère. — M. Mousseau, do 
Champs-sur-Marne, présentait une botte d'Asperges vio- 
lettes, et M. Cheneau, de Charenton, des Laitues Crêpe à 
graine noire, provenant de semis fait le 10 octobre 1902, repi- 
quées à froid le 15 novembre ot plantées sur couche à 
Carotte, le 10 janvier dernier. 

P. Haiuot. 



BIBLIOGRAPHIE 

Culture des primeurs sur le littoral Algérien et Tunisien. — 
La culture de la Tomate parE. Jacquet, 1 broch. de 08 pages. 
pria 2 francs, franco 2 fr. 25. 

Celte brochure est la première d'un travail qui comprendra 
la culture dos Petits Pois, Pommes de Terre, Haricots verts 
el enfin l'emballage, le transport, la vend' et les débouchés 
des Primeurs. L'auteur estime, avec raison, qu'il y a encoro 
beaucoup ù faire pour améliorer aussi bien la production que 
la venle des différentes primeurs. 

La culture des Tomates en primeurs est faite en grand 
dans la plaine des Andalouses, ou plus de cinq cents ménages 
espagnols en vivent exclusivement. Co sont tous les détails 
do culture, d'exploitation, de récolte et d'écoulement que 



.M. Jacquet fait connaître dans sa brochure qui devra être 
consultée par les personnes ayant l'intention de s'établir en 
Tunisie > i i en Algérie el par celles qui s'intéi 
question des primeurs. 

Premières notions de chimie végétale et de chimie agricole 
expérimentale, a l'usage des cultivateurs, horticulteurs et 
amateurs de culture, par Marcel Ledant; 1 vol. (22 X M cent.) 
de 150 pages avec 68 heures dans le texte, prix 2 fr. 50 
franco 2 fr. 75. (Paris Librairie horticole, 84 bis, ruedeGre- 

nelle. 

M. Marcel Ledant a eu l'excellente idée de réunir en un 
volume le résumé des conférences données par lui se. , 
sujets, sous les auspices de plusieurs Sociétés d'agriculture 
et d'horticulture. 

iin trouvera, dans ce volume, une étude des forces natu- 
relles qui interviennent dans la vie des plantes el des ôlé 
ments qui entrent dans la composition des végétaux. 

C'est en un mot la vulgarisation des résultats et des ques- 
tions scientifiques |que l'auteur a voulu aborder. Nous esti- 
mons qu'il y a parfaitement réussi. 

Les Jardins, élude littéraire, par A. Houllier, 1 vol. de 
212 pages, prix 2 fr. 50 franco 2 fr. 75. 

Sous une forme aimable et dans un style charmant M. Houl- 
lier a réuni en un volume une série d'études Forl intéres- 
santes sur les jardins : Jardin du pauvre, Jardin du riche, li - 
hortillonnages, etc. 

La Reconstitution du vignoble bourbonnais, par J. Heu mont, 
1 vol. de les pages, fr. 50 franco. 

Pans ie livre M. lieauniont étudie d'une façon précise cette 
question qui est toujours d'actualité. 

Le Fraisier traité de culture commerciale, suivi de quelques 
conseils sur la culture d'amateur, par Th. Mlliè, 1 vol. de 
118 pages avec ligures, prix 1 fr. 25 franco I Fr. 50. 

CORRESPONDANCE (1 ) 

Contributions et portes et fenêtres. — M. C. M.. La 
Forestière. — Copie des articles 12 S 1" . 15 et 27 S; 5. de la loi 
du 21 avril 1832, qui repondent aux questions que vous nous 
posez, relativement à la cote personnelle mobilière, et à 
l'impôt dos portes et des Fenêtres : 

Article 12. — La contribution personnelle el mobilière est 
due par chaque habitant français et par chaque étranger de 
tout sexe jouissant de ses droits, et non réputé indigent. 

Article 15. — Les fonctionnaires, les ecclésiastiques et 
les employi s civils et militaires, logés gratuitement dans des 
bâtiments appartenant à l'Etat, aux départements, aux arron- 
dissements, aux communes, ou aux hospices, seront imposés 
nominativemenl pour les portes et fenêtres des parties île 
ces bâtiments servanl à leur habitation personnelle. 

Les contribuables qui veulent réclamer peuvent le faire 
sans frais ni formalités, sous forme de déclaration a leur 
mairie, dans le mois qui suit la publication des rôles. 

Ils peuvent encore, dans les trois mois qui suivent la 
publication des rôles, adresser, au préfel ou au sous-préfet 
une demande de décharge ou de réduction en joignani la 
quittance des termos échus de leur cotisation. Celle demande 
doit être rédigée sur timbre quand il s'agit d'une cote do 
30 fr. ou supérieure. 

Destruction de la mousse des gazons. — Rép.à M. M. à M.- 
L.. (Seine-et-Oise). — Les gazons envahis par la mousse doi- 
vent recevoir du sulfate de Fer pulvérisé, épandu à raison de 
300 kilos à l'hectare. Plus tard, quand la mousse est rougie 
par l'action de co sulfate, on gratte les pelouses au râteau; 
la mousse, morte, s'arrache mieux (ne pas craindre délaisser 
venir un peu d'herbe avec). Puis, en février-mars, on épand 
une couche de deux centimètres de terreau, ce qui rail 
repartir les gazons superbement. 

Chrysanthème Vice-président Coulllard. — Rép. à Mme M. 
/.. à S. S. [Espagne). —Pour vous procurer ce Chrysanthème, 
vous pouvez vous adresser, do notre part, à M. A. Xonin. 
20, avenue de Paris, Châtillon-sous-Bagneux (Seine). 

(1) Pour toutes demandes de renseignements, Joindre un timbre 
de fr. 15 pour chaque question différente, afin de nous couvrir 
des lïai> d'envoi a nés collaborateurs. Pour obtenir la réponse par 
lettre, envoyer!) fr. 75 en timbres-poste. Joindre la bande du Journal. 



N» 386 



LE JARDIN 



20 Mars 1903 



Nouvelles horticoles 

Les dossiers commerciaux. — L'Office national du Com- 
merce extérieur vient de décider de publier une nouvelle 
série de notes intitulées : Dossiers commerciaux. Ces 
dossiers commerciaux no prendront pas place dans les 
publications actuelles de l'Office; elles les compléteront 
seulement. Ils contiendront deux catégories de ren- 
seignements; d'une part, les informations de caractère 
confidentiel pour notre commerce national et qui 
s'accorderaient mal avec une publicité étendue à 
l'étranger; de l'autre, les indications d'une portée im- 
médiate et d'une utilisation urgente qui perdent de leur 
valeur en attendant leur publication dans des organes 
périodiques. 

Ces renseignements commerciaux seront imprimés et 
distribués dès leur réception; ils seront servis exclusi- 
vement à des négociants et industriels établis en 
France ou dans les colonies françaises. La plus grande 
discrétion est recommandée aux abonnés qui ne doivent, 
sous aucun prétexte, livrer à la publicité ces dossiers 
confidentiels, qui sont servis gratuitement, jusqu'au 
'■'A mai, aux intéressés qui en font la demande, en 
indiquant leur spécialité commerciale ou industrielle. 

Les demandes doivent être adressées au Directeur 
de l'Office national du commerce extérieur, 3, rue 
Feydeau, Paris (2 e ). Les intéressés voudront bien indi- 
quer en même temps leur spécialité industrielle ou 
commerciale. 

On ne saurait trop recommander à l'attention de nos 
commerçants la publication prochaine de ces Dossiers 
commerciaux. 

Le 8 f congrès de la Société Française desChrysanthémistes. 

— En exécution de la décision du Congrès d'Angers, 
la ville de Lille a été désignée comme siège du Congrès 
de 1903. Ce Congrès aura lieu les 6, 7 et 8 novembre 1903. 
Comme à l'ordinaire, la réduction de 50 0/0 sera 
demandée aux compagnies de chemin de fer. 

Voici le programme des questions soumises à l'étude 
du Congrès de Lille : 

1" Des insectes nuisibles au Chrysanthème et des moyens 
pour les combattre. — i° De l'influence des excès d'engrais 
liquides sur la culture du Chrysanthème. — 3" Des accidents 
ou sports. — Leurs caractères, les moyens de les reproduire 
et de les fixer. — 4° Révision du régime ûoral. — Création 
s'il y a lieu, d'une cote de nouveauté et d'originalité. — 3"Des 
différents ferrages du Chrysanthème. 

D'autres questions pourront être mises à l'ordre du 
jour. Pour renseignements complémentaires, s'adresser 
au Secrétaire général, 16, rue d'Algérie à Lyon. 

Le 7 e Congrès de la Société Française des Rosiéristes. — 

Ce congrès aura lieu à Angers dans la première quin- 
zaine de juin 1903; il sera organisé par la Société d'hor- 
ticulture d'Angers et de Maine-et-Loire de concert avec 
la Société française des Rosiéristes. Les questions 
à l'ordre du jour sont les suivantes : 

1 De la classification. — i" De la synonymie. — 3° De 
rtivbridité. — 4" Les meilleures variétés de Roses à cultiver 
dans l'Ouest de la France. — 5° De la culture des Rosiers 
tiges et des meilleurs sujets pour cette culture. — 6° Recherche 
des moyens pratiques pouvant assurer aux obtenteurs de 
nouveautés la propriété exclusive de leurs gains pour une 
durée déterminée. — 7" -Discussion sur les variétés de 
Rosiers Bengale maintenues à l'étude. — 8' Discussion sur 
les variétés do Rosiers lle-lîmirbon maintenues à l'étucles. — 
n Le Rosier Hermosa doit-il être classé dans les Bengales 
ou les Ile-Bourbon. — 10" Eludo des meilleures variétés de 
Rosiers polyantha. — 11° Les meilleurs variétés dos nou- 
veautés dos années 1898 el 1899. 

Pour renseignement:- complémentaires, écrire au 



Secrétaire-général, qui recevra les mémoires avant le 
.'!1 mai, terme de rigueur. 

Syndicat Central des agriculteurs de France. — L'As- 
semblée générale, du Syndicat Central a eu lieu le 
9 mars sous la présidence de M. Albert Guyard, ancien 
député de l'Aube. 

Le rapport de .M. le vicomte d'Artois, secrétaire 
général, a signalé l'augmentation croissante des mem- 
bres du Syndicat, dont le nombre dépasse aujourd'hui 
11.000, sans compter les membres des Syndicats de 
province qui y sont affiliés. Ce rapport a signalé, en outre, 
les nouveaux services créés chaque jour par l'œuvre et 
insisté sur les résultats déjà obtenus pour la vente des 
produits agricoles, dont lo Syndicat a écoulé en 1902, 
pour plus de 2 millions. 

Le Conseil d'Etat et les Haricots trempés. — On sait 
qu'aux Halles se pratique le trempage des Haricots 
secs, et notamment du H. flageolet vert Citer rier. Cette 
opération consiste à les faire baigner dans de l'eau pen- 
dant un certain temps, afin de leur restituer l'humidité 
dont ils ont été privés par la dessication, de manière à 
pouvoir les présenter à la consommation comme Haricots 
frais. 

Le comité consultatif d'hygiène publique a déclare, 
il y a déjà deux ans, que ces Haricots sont dangereux 
pour la santé par suite du développement île crypto- 
games vénéneux sous leur tégument; il y a en outre 
tromperie sur la qualité de la marchandise vendue. 

Le préfet de police, par un arrêté pris en janvier 1901 
a interdit la vente de ces Haricols trempés. 

Des industriels qui se livraient au trempage des 
Haricots, MM. Pedron et Chatouillât, se sont pourvus 
devant le Conseil d'Etat contre cette décision «, pour 
excès de pouvoir ». Us ont allégué qu'ils n'emploient 
dans leurs manipulations aucune substance chimique 
ni colorante, et que les légumes qu'ils mettent ainsi en 
vente ne peuvent être considérés comme avariés. 

Le Conseil d'Etat, après avoir pris l'avis du Comité 
consultatif d'hygiène publique, a approuvé la décision 
du préfet de police et rejeté le pourvoi des sieurs 
Pedron et Chatouillât. La vente des Haricots trempés 
reste donc interdite. 

La conférence américaine sur l'hybridation. — La seconde 
conférence internationale pour l'étude de l'horticulture 
et de l'hybridation, qui s'est tenue à New-York, à la fin 
«le 1902, a réuni un grand nombre d'adhérents. Des Ira- 
vaux importants y ont été lus et discutés. Le fait le 
plus saillant de cette conférence a été l'acceptation 
presque unanime, île la loi de Mendel, relative aux 
caractères dominants et récessifs, chez les hybrides. 
Cette loi établit la nécessité d'opérer sur de grandes 
quantités d'animaux ou de plantes, appartenant à des 
races bien pures, et de continuer les expériences à tra- 
vers plusieurs générations. C'est faute d'avoir reconnu 
l'importance de ces règles fondamentales, que tant de 
tentatives d'hybridation n'ont produit que des résultats 
médiocre_s et éphémères. 

Parmi les mémoires qui ont été soumis à l'étude de la 
conférence, signalons particulièrement, après ceux de 
MM. Bateson et C. llursl sur la loi de Mendel, les sui- 
vants : 

De M. II. do Vries, sur l'Atavisme artificiel; de 
M. Max Leiclitlin, conseils relatifs aux croisements; de 
M. A.Orton, création de variétés résistantaux maladies; 
île M. S. A. Bcach, sur la corrélation entre les diffé- 
rentes parties de la [dante, en ce qui concerne la forme, 
la couleur, etc.; de M. D. Morris, croisements chez la 
Canne à sucre; de M. L.-C. Corbett, amélioration des 



82 



Ll JARDIN 



NODVF.LLES Muni [I 



Roses par sélection de bourgeons. La propagation 
asexuelle assure la propagation du sport; de M. L.-II. 
Bailey, croissement chez le Potiron. Les expériences 
onl duré dix ans : elles montrent qui' le pollen n'a 
aucune influence sur le fruit. Avec la Courge, M. Bailey 
a obtenu 1.500 formes nouvelles. 

La neige à Yokohama. — Noire ami et distingué corres- 
pondant à Yokohama, M. Théo Eckardt , nous écrit de 
Yokohama en date du 13 février dernier: « Gel hiver 
nous avons eu toute une semaine de neige. Elle est 
tombée pendant trois jours et le paysage en était com- 
plètement couvert. Bien des gens considèrent le Japon 
comme un pays plus ou moins tropical ; les photo- 
graphies ci-jointes pourront les convaincre du con- 
traire, .i Ces photographies, que nous n'avons pas le 
temps matériel de reproduire, représentent : 

Le n" I, un coin du jardin de la maison L. Bœhmer 
et G'". Au devant du grand vase on peut voir un petit 
Prunier (Mume) qui est prêt à fleurir. Le groupe de 
plantes derrière le vase sont des Cycas couverts de 
paille, pour conserver les feuilles, car les troncs sup- 
portent bien la gelée légère de Yokohama. Un petit I < > i l 
couvre une pompe, dont le grillage fait de tuteurs de 
Bambou, montre un très joli modèle d'ornementation 
qu'on utilise a Yokohama pour portes, grilles, etc. Le n°2 
montre un groupe de Cilrus nobilis Mikan) du jardin 
privée de M. Unger. La photographie laisse apercevoir 
les fruits jaunes, dont ils sont couverts. Le n" '■> est un 
autre coin du même jardin avec des Cycas abrités de 
paille, un groupe de Chamserops et de Dracœna. Au pre- 
mier plan est une forte plante de Jasminum Sieboldii, 
qui est très jolie quand, au printemps elle se couvre de 
Heurs jauno d'or. 

Ces photographies et cette noie ne manquent pas 
d'intérêt et nous remercions M. Lckardt de nous les 
avoir communiquées. (A. M.). 

Diplômes de jardinier. — L'Association horticole lyon- 
naise vient de faire passer des examens tendant à 
conférer différents diplômes aux jardiniers qui s'étaient 
fait inscrire dans le but de les obtenir. Ces examens 
ont eu lieu dans les salles et le jardin de l'école normale 
d'instituteurs de la Cmix-ltousso. Vingt-deux diplômes 
onl été ainsi accordés. 

Les travaux de la Société pomologique. — La commission 
permanente des études de la S. 1'. di 1 F. a commencé, 
conformément aux décisions prises au congres de l'an. 
l'étude des dose ri [il ions plus complètes que l'on a 
réclamées pour chacune des variétés de l'ancien cata- 
logue. Elle a décidé d'étudier successivement pour 
chaque fruit : 1" Les formes qui lui conviennent le 
mieux. — i" L'Exposition la plus favorable. — 3° L'ha- 
bitat convenant à chaque variété. — - 4° L'indication du 
porte-greffe. — ô° La taille à appliquer. 

Cette commission aura encore a préparer, pour le 
Congrès de Clermont-Ferrand, le détail des catégories 
adoptées a l'an, et a compléter la description des 48 fruits 
adoptés depuis 1896 et qui n'ont pas encore figuré sur 
le catalogue de la Société. 

L'année 1903 réserve donc, aux pomo-logues, une série 
de i nivaux plus longs, plus minutieux que ceux qu'il 
a fallu fournir jusqu'à ce jour. 

L'Horticulture à l'Exposition de Saint-Louis. — Nous 

trouvons, dans le Garden, d'intéressants détails sur 
les préparatifs qui sont faits, a l'Exposition universelle 
de Saint-Louis (Etats-Unis), pour donner, à la participa- 
tion de l'horticulture, le plus d'éclat possible. Un 
splendide jardin d'hiver, portion principale de l'expo- 
sition horticole, pourra recevoir les végétaux de très 



haute taille. Cette construction n'a p;i- coûté moins de 
1.025.000 francs. Elle mesure 245 mètres de front sur 
i de profondeur. Elle est destinée à abriter, non seule- 
ment tous les arbres et bulles les piaules d'ornement 
a Meurs mi n feuillage, mais aussi tout ce qui dépend 
de l'arboriculture fruitière, de la pomologie el de la 
viticulture. Des dispos il ions sont pri-.es pour accorder 
des places spéciales aux Cannas, Dahlias, Chrysan- 
thèmes, ele , qui pourront être renouvelés an gré des 
exposants pendant toute la durée de l'Exposition. Mais 
ce qui attirera beaucoup le monde horticole, c'est la 
place qui y est accordée a tout ce qui concerne les 
cultures forcées, arbustives, florales et Légumières. 
L'Exposition de Saint-Louis promet ainsi d'être intéres- 
saiilo a un haut degré, car elle fera connaître la mesure 
des progrès accomplis par l'horticulture de l'autre coté 
de l't tcéan. 

L'Exposition Internationale de Limoges. — Celle exposi- 
tion, que nous avons annoncée dans noire précédent 
numéro, s'annonce sous les meilleurs auspices. Chaque 
jour, les adhésions arrivent de plus en plus nombreuses. 

Les exposants étrangers se montrent empressés, 
Rappelons que l'Exposition do Limoges est officielle- 
ment patronnée par les Chambres ,ie Commerce de 
Limoges et de la région. 

L'Exposition horticole, en outre de sa section per- 
manente, comprendra un certain nombre de concours 
temporaires, comme cela a eu lieu à l'Exposition de 
Lille l'an dernier. 

Expositions annoncées. — Aix-en-Provence, du lu au 
lî juin 1903. La Société départementale d'agriculture 
des lîouehes-du-Hhoiie organise une série de concours 
agricoles et horticoles à Aix, parmi lesquels les sui- 
vants : 

Machines et appareils pour la conservai ion des fruits et 
légumes par dissécation ou par tous autres procédés, appa- 
reils réfrigérants, matériel d'emballage i r les fruits ot les 

légumes avec concours réservé aux ouvrières emballeuses. 

Le secrétaire gênerai (10, rue Venture, a Marseille , 
fournira tous renseignements aux personnes qui vou- 
dront bien les lui demander. 

Douai, du 12 au 14 juillet 1903. — A l'occasion de la 
Fête communale. La Société d'Horticulture de Douai 
organise une Exposition générale des produits de l'hor- 
ticulture et de toutes industries s'y rattachant, au Châ- 
teau ('.ayant, rue Mongal, les 12. L'. el li juillet pin.;. ],,. 
nombre des concours est de 102. Adresser les demandes 
d'inscription, à M. Marc, Secrétaire général de la Société, 
rue Cuvelle, 39, a Douai, avant le 15 juin, terme de 
rigueur. 

Lille, du 6 au 'J novembre 1903. — En même temps 
que le Congrès des Chrysanthémistes se tendra à Lille, 
une grande exposition, ouverte sans distinction de 
Soeiele, a tous les Chrysanthémistes Français et Etran- 
gers. Cette Exposition, organisée par les trois Sociétés : 
Régionale d'horticulture du Nord, Centrale d'Horticul- 
ture du Nord et des Chrysanthémistes du Nord, s'ou- 
vrira le vendredi 6 novembre. 

Importation des fruits en Wurtemberg. — L'Office de 
statistique de Stuttgard vient de publier les chiffres de 
l'importation des fruils en Wurtemberg pendant la 
période de septembre a décembre 1902. Ces importa- 
tii us ont atteint 4,826 wagons contre 5,193 en 1901. 

Les principaux pays expéditeurs ont été : 

La Suisse, pour 2.867 wagons; L'Italie, 7U2; L'Autriche- 
Hongrie, 492; La Bavière, 288; Bade, 251; La France, 88; 

Comme on le voit, la part de la France a été insigni- 
fiante. Les chiffres de 1902 compares à ceux de 1901 
marquent un recul des plus sensibles. En 1001, en effet 



LIC .JAMOIN 



nouvelles nonm CLES 



83 



sur une importation tolale de 5,193 wagons, la Franco 
en avait fourni 1,956. Toutefois, celle diminution est 
due à la faiblesse de notre récolte, plutôt qu'à l'éloigné- 
ment de la clientèle du Wurtemberg. Nos produits 
avaient, les amers précédents, donné toute satisfaction 
aux fabricants de cidre de ce pays par leur qualité supé- 
rieure. Néanmoins, il y aurait un grand intérêt à régler 
certaines difficultés actuelles de transport et de tarif. 
Nos producteurs de l'Ouest continuent à se plaindre du 
prix élevé des frets sur les lignes de l'Ouest et deman- 
dent qu'on leur accorde la faculté de couvrir ou bâcher 
les wagons sans leur appliquer un tarif supérieur. 

Contre la Pyrale et la Cochylis — La Société centrale 
d'agriculture de l'Hérault, reconnaît officiellement par 
un de ses procès- verbaux, que « de tous les traite- 
ments employés contre la Pyrale, l'ébouillantage est 
encore celui qui réussit le mieux; mais il doit être fait 
avec une certaine régularité chaque année, caria Pyrale 
apparaît de nouveau dès qu'on cesse de la combattre. 
Le même traitement conviendrait aussi contre la 
Cochylis, mais il est d'une application beaucoup plus 
difficile. On ne peut détruire cet insecte en février, 
comme on le fait pour la Pyrale, qui sort du cocon à 
cette époque, parce qu'il se transforme beaucoup plus 
tard alors que la souche est déjà feuillée. Il faut donc le 
•saisir avant son entrée en chrysalide, qui a lieu vers le 
commencement de novembre aux premiers froids. On 
comprend que l'ébouillantage ne soit pas alors très com- 
mode, la taille de la Vigne étant à peine commencée et 
les souches n'étant pas débarrassées de leurs sarments. » 

Le pouvoir germinatif des graines. — M. Emile Laurent, 
professeur à l'Institut agricole rie Gembloux (Belgique), 
continue à faire connaître, à l'Académie des sciences, 
les résultats de ses recherches sur les causes qui agis- 
sent sur le pouvoir germinatif des graines. Son dernier 
mémoire concerne les expériences qu'il a exécutées en 
189") relativement à l'action de la mémoire solaire. Des 
semences ont été mises en germination après avoir été 
exposés directement pendant plusieursjours, à la radia- 
tion directe. La conclusion de M. Laurent est que la 
lumière solaire exerce sur les semences des plantes 
supérieures, à l'état de graines nues ou de fruits secs, 
une action nuisible, qui se manifeste d'abord par un 
retard dans la germination, puis dans la mort des 
embryons. 

L'électricité dans la fécondation artificielle. — On sait 
combien sont désespérantes, dans la pratique de l'hybri- 
dation, les fleurs ne possédant qu'une quantité restreinte 
de pollen comme c'est le cas de la plupart des fleurs 
doubles. L'application de celui-ci, soit à l'aide d'un pin- 
ceau, soit parle contact direct des étamines de la fleur 
porte-pollen avec le pistil de la fleur à féconder, en fait 
gaspiller une partie. 

Or, il y a des cas où l'on voudrait l'économiser, par 
exemple lorsqu'on n'a qu'une seule Heur comme porle- 
pollerr, nu lorsqu'il s'agit de variétés à fleurs doubles. 
Il existe un moyen fort simple pour cela, nous apprend 
un de nos confrères de la presse quotidienne. 

Un jardinier anglais, M. Davidson, a, en effet recours 
à un très curieux procédé. Au lieu d'un pinceau, il 
prend un bâton de cire a cacheter, qu'il charge d'électri- 
cité en le frottant sur sa manche et qu'il approche 
ensuite du porte-pollen. Le bâton électrisé attire les 
grains de pollen qui viennent se coller à sa surface, el il 
esl facile, dès lors, de les déposerpar très petites quan- 
tités à la fois sur un grand nombre de fleurs. 

Voilà une application dont nos semeurs feraient bien 
de ne pas négliger l'essai. A. M. 



Pour faire ouvrir les fleurs de Tulipes. — ( )n sa il que 
les fleurs coupées de Tulipes mises en vases restent sou- 
vent fermées, la turgescence du lissu île la base des 
pilules diminuant très rapidement dans cet état. Le 
nitrate de potasse possède la propriété d'amollir ce 
tissu, ce qui l'amène la turgescence, (in obtienl ce 
résultat en faisant tremper la base des Heurs dans un 
bain de nitrate de potasse à i 0/0. N'éanmoins. il suffit 
souvent, pour obtenir l'ouverture des fleurs, de les 
placer à une température plus élevée que celle où elles 
se trouvaient. 

Mémento des Expositions 

Aix-en-Provence. du 10 au 14 juin 1903. Concours horticoles 
divers. 

Douai, du 12 au 14 juillet 1903. Exposition générale horticole. 

Le Havre, du 18 au 21 juin 1903. Exposition d'horticulture 
générale. 

Lille, du 6 au 9 novembre 1903. — Exposition de Chrysan- 
thèmes. 

Limoges, de mai à septembre 1903. Exposition générale 
internationale. Concours temporaires horticoles. 

Nogent-sur-Marne, du 5 au 13 septembre 1903. Exposition 
d'horticulture générale et coloniale. 

Paris, du 20 au 25 mai 1903. Exposition du printemps de 
la S. N. H. F. 

Petites nouvelles 

L'Association de la Presse agricole a tenu son assemblée 
générale annuelle le 15 courant, au siège social, rue de Lille. 
L'ancien comité directeur a été réélu et le nombre des 
membres porté à trente. Le rapport du secrétaire général sur 
la situation morale de l'Association a été très apprécié cl 
applaudi. 

M. Mûntz a présenté, àl'Académie des Sciences, un travail 
de M. Demoussy, sur la végétation dans des atmosphères 
riches engaz carbonique. Lorsqu'on fait, d'une façon continue, 
vivre les plantes dans de pareils milieux, on voit leur poids 
s'accroître considérablement, mais à la condition que le gaz 
ainsi ajouté à l'air soit pur au lieu d'être souillé de toutes 
les impuretés qu'entraîne souvent son mode de préparation. 
Les expériences expliquent l'activité particulière de la végé- 
tation dans les châssis on se trouve une atmosphère enrichie 
par l'acide carbonique qui se dégage de la fermentation du 
fumier employé. 

La gare de Moral, en Suisse, a expédié, l'automne dernier, 
12 wagons détruits, dont la moitié étaient de superbes fruits 
de dessert. Le prix moyen de ces fruits fut de 12 francs 
les 100 kilos, tandis que les fruits à cidre, très abondants, 
étaient cotés (i francs les 100 kilos. De ce fait, on constate 
que la recette fruitière du district de Moral a dépassé 
12.000 francs. Voilà un nouvel exemple à méditer pour nos 
agriculteurs. 

Nous lisons, dans la Revue des cultures coloniales, que 
M. le D r Vaillard préconise, pour purifier les eaux potables, 
l'emploi do comprimés dosés pour purifier 1 à 1(1 litres d'eau. 
11 y a trois comprimés. 11 faut les employer connue suit : 
après avoir filtré l'eau, on prend un quart de litre d'eau à 
purifier et on y jette te comprimé n 1 (iodate de soude et 
iodure de potassium), [mis le comprimé n 2 (acide tartrique). 
La liqueur devient rouge, l'iode étant mise en liberté; ce 
quart de litre est versé dans la totalité du liquide à purifier, 
on laisse agir 10 minutes. Puis on jette dans le liquide com- 
primé n° 3 (hyposulfite de soude' et l'eau redevient claire, 
l.e comprimé n" 1, étant légèrement hygrométrique, doit être 
conservé en flacon bouché, les deux autres sont inaltérables. 

Il y a plusieurs aimées, quelque lirait a été fait sur la valeur. 
' omme plante fourragère, de la Canaigre [Rumex hymenose- 
, alus) ou « cana agria » des Mexicains. Au .Mexique, eette 
sorte do grande Oseille est cultivée en grand comme [liante 
industrielle. L'emploi toujours croissant des matières tan- 
nantes, en a fait augmenter la demande. En 1901, l'Angle 
terre a consommé 136.284 tonnes de matières tannantes el les 
Etats-Unis 1.500.000. Les racines de la Canaigre contiennent 

.i environ d'acide tannique. 



Si 



LE JARDIN — LA GREFFE EN COURONNE 



LA GREFFE EN COURONNE 

La restauration des arbres fruitiers. — Le recépage 

accompagné de greffe 
La restauration, en matière d'arboriculture, est la 
réfection partielle ou totale d'un arbre après l'avoir 
amputé de tous ses membres ou d'une partie 

Ces amputations sont qualifiées de rapprochement 
lorsqu'on ne fait que raccourcir la tige et les branches 
charpentières; de ravalement lorsque l'on raccourcit 
fortement la tige et que l'on supprime totalement les 
branches charpentières, et do recépage lorsqu'on abat 
l'arbre entier à 20 centimètres au-dessus du sol. 

Voilà, certes, des opérations radicales : la dernière 
surtout est de nature à efl ra yei 
quelque peu ou du moins à 
provoquer une certaine hésita- 
tion sur l'opportunité de son 
emploi. Peu de personnes qui 





Fig. il.— Greffage eri couronne. 
B. Greffon envoie de préparation. 

C. Grclïon préparé. 



Fig. 42. — Tronc de Poirier 

reeépé et greffé en couronne 

à '.) greffons. 



n'ont encore pratiqué de recépage pour reconstruire 
entièrement la structure d'un arbre, osent l'exécuter; 
cela parait si barbare, surtout quand l'arbre est gros! 

Cependant, on obtient ainsi de si beaux résultats, de 
si beaux arbres sur les moignons de vieux sujets usés, 
improductifs ou de mauvaise variété que je n'hésite pas 
à recommander la pratique du recépage. Au surplus, 
j'ai vu tout récemment encore, dans un établissement 
de la banlieue de Paris, de superbes gobelets ayant 
douze et quatorze branches, issus de recépages suivis de 
greffes en couronne : opérations pratiquées sur des 
Poiriers âgés de 40 ans environ, greffés sur Cognassier 
et dont les troncs mesuraient, au point du recépage, de 
2n a 30 centimètres de diamètre. Que cet exemple ôte 
donc toute hésitation. 

Ainsi donc, recéper consiste à rabattre presque rez- 
de-terre un arbre usé, aux branches dépérissantes ou de 
mauvaiso formation et à le reconstituer à l'aide d'un ou 
plusieurs bourgeons qui se développent sur la moignon 
conservé. On surgreffe ce moignon lorsqu'on désire 
transformer la variété. 

Pour l'un ou l'autre cas, l'opération de l'abattage doit 
se faire à la fin de l'hiver en février ou mars. 

Pour le second cas, c'est-à-dire pour le recépage suivi 
de greffe, on ne coupe pas l'arbre de suite au point où 
on désire le gretïer. Il est nécessaire de pratiquer le 
sectionnement à 40 ou 50 centimètres plus haut. On ne 
coupe au point définitif qu'au moment du greffage, 
Donc, deux sectionnements successifs; cela pour les 
raisons su i\ antes : 

L'arbre doit être rabattu avant la montée de la sève 
afin d'éviter toute déperdition inutile. D'un autre côté, 
le genre de greffage propice ne se pratique qu'en avril- 
mai, et comme on ne peut l'opérer sur la coupe faite 
précédemment, laquelle a quoique peu sèche, de là 
vient la nécessité de la refaire plus bas. De plus, il est 
rare, lorsque l'arbre est gros, qu'il n'y ait pas quelques 
éclats, quelques tiraillements intérieurs des libres au 



moment où il tombe. Cette partie détériorée disparait 
au second rabattage. 

L'opération se pratique naturellement avec la scie: on 
exécute un sectionnement horizontal. La place est 
ensuite polie à la serpette, et, pour le cas ou il n'y a pas 
greffage, on doit aussitôt enduire la plaie d'une bonne 
couche do mastic. 

11 n'y a plus alors qu'à attendre le départ des bour- 
geons avec lesquels la [orme sera reconstituée. 

Pour l'autre cas, ('•tant donné la grosseur du sujet, le 
genre de greffe qui se désigne tout naturellement estle 
en couronne ordinaire. Ce mode est avanta- 
geux en ee sens qu'il no nécessito pas de fente • 1 ti sujet 
el qu'il permet le placement d'un plus grand nombre 
de greffons, ce qui est très important au point de vue 
d'une rapide cicatrisation do la plaie. Après avoir 
coupé horizontalement pour la seconde lois le corps 
de l'arbre, on polit la plaie à l'aide de la serpette. Puis 
un prépare aussitôl les greffons. 

Ceux-ci sont des rameaux de la variété choisie, eon- 
servés et mm encore en végétation. Ce dernier point est 
de la plus haute importance; c'est la condition essen- 
tielle île la reprise. On doil apporter un greffon enrôle 
inerte sur un sujet on activité végétative, c'est-à-dire 
en sève. Il faut que celui-ci soit en état de fournir la 
nourriture à celui-là avant mémo qu'il ait épuise la 
réserve de sève avec laquelle il effectuera son premier 
débourrage. C'est dune pourquoi l'on attend avril pour 
greffer, et que l'on coupe en décembre les greffons qui 
sont ensuite enfouis au pied d'un mur au nord. 

I ir, en vue du greffage, on sectionne les greffons par 
bouts possédant deux ou trois yeux, plus une longueur 
de bois de 4 à 5 centimètres au-dessous du premier œil 
du bas. A hauteur de cet œil et du côté oppose, on pra- 
tique une entaille perpendiculaire qui pénètre jusqu'à 
mi-bois (fig. 41 B). Parlant de cette entaille, on tire une 
coupe oblique qui réduit la base du greffon en forme de 
bec de plume (fig. il C). 11 est important d'opérer avi i 
un bon instrument, parfaitement tranchant et surtout 
commode. Lapetilo serpette dite épluchoir est l'outil par 
excellence pour l'exécution de ce travail. La coupe en bi- 
seau 'toit cire bien plane; ce qui ne s'obtient qu'en la 
tirant autant que possible d'un seul coup de tranchant. 
Au fur et à mesure que chaque greffon est préparé, on le 
place sur le sujet. Pour ce faire, on prépare l'ouverture 
avec la pointe de la spatule du greffoir, que l'on enfonce 
quelque peu entre le bois et l'écorce. Comme le sujet 
est en sève, cette écorce se détache facilement. Puis 
on introduit, dans ce commencement d'ouverture, la base 
entaillée du greffon, en tournant bien entendu, la cou] e 
en biseau du côté du bois du sujet, et on l'enfonce jus- 
qu'à ce que l'entaille repose sur sa tète (fig. 42 A . 

» >n place ainsi des greffons tout autour de la circon- 
férence formée par le sujet en les distançant de I à 
5 centimètres les uns des autres. Plus on met de gref 
tons, plus vite la plaie se cicatrise: car chacun appelle 
sa part de bourrelet. 

Chaque greffon introduit augmente de son épaisseur 
le diamètre du cerclo que l'écorce doit enserrer. Aussi 
à un moment donné elle devient trop distendue et se 
fend en lace un ou plusieurs greffons. Il u'\ a pas d'in- 
convénient à cela. Il suffit, lorsque le placement de 
t. us les greffons est terminé, de ligaturer en serrant for- 
tement plusieurs tours autour de la tète du sujet. 

Il va de soi que l'on enduit soigneusement la plaie 
d'une couche de mastic spécial, afin que l'air n'ait 
aucun contact avec les parties avivées. On recouvre 
également les coupes faites aux extrémités des greffons. 

i'i.m de TnÊniGN ur>. 



LE JARDIN — LA TENTIIREDE DE LA RAVE 



85 



LA TENTHRÈDE DE LA RAVE 

Depuis quelques années, les cultures des Navets, si 
réputées, de la région de Groissy (Seine-et-Oise) sont 
infestées parla Tenthrède île la Rave. L'invasion qui a 
sévi en 19(11 a dépassé en intensité et en durée toutes 
celles dont les cultivateurs avaient gardé le souvenir. 
Elle n'a pas été, d'ailleurs, parliculière aux plaines du 
nord de Paris; on a constaté des dégâls considérables 
dans les champs de Navets des en- 
virons de Rouen, de Bressuire 
(Deux-Sèvres), et aussi sur certains 
points du département du cher. 

M. le D r P. Marchai, professeur de 
zoologie à l'Institut national agrono- 
mique, ayant été saisi de demandes 
assez nombreuses de renseigne- 
ments sur cet insecte et sur les 
moyens d'éviter ses déprédations, 
s'est livré, à son sujet, à une étude 
de fonds, qui a paru en 1902, dans 
les Annales du Ministère de l'Agri- 
culture. Les nombreux renseigne- 
ments d'ordre pratique qu'elle con- 
tient intéresseront la culture maraî- 
chère. C'est pourquoi nous la résu- 
mons ici. 

La Tenthrède ou « Mouche à scie » 
delaRave {Athalia spinarum,Fa.h.) 
(fig. 44), de la famille des Hymé- 
noptères phytophages (1) se pré- 
sente, à l'état parfait, sous forme 
de mouche à quatre ailes (1 fig. 44), 
mesurant 6 à 8 millimètres de long 
sur 14 à 16 de large (les ailes ■ éten- 
dues); son corps est jaune, sa tête 
est noire. La femelle pond ses œufs 
(250 à 30D) soit sur le bord des feuilles (4 fig. 44), soit 
sur le bord de perforations déjà faites par les larves; 
elle introduit l'œuf dans le parenchyme au moyen de 
sa tarière. Au bout de 5 à 
13 jours, selon l'état de la tem- 
pérature, ces œufs donnent 
naissance à des larves (2 fig. 
44), qui no tardent pas à se si- 
gnaler à l'attention par les 
dégâts qu'elles exercent en ron- 
geant les feuilles. Ces larves 
se constituent en fausses che- 
nilles qui descendent en terre, 
puis en cocons (3, fig. 44), où, 
devenues nymphes, elles éclo- 
sent de nouveau en insectes 
parfaits. On compte générale- 
mont deux générations par an, 
la première en mai, la deuxième 
en août. Les larves résultant de 
celle dernière passent l'hiver 
en terre. La figure 13 montre 
des Navets dont elles ont réduit 
tout le feuillage à l'étal de 
dentelle, ce qui arrête la crois- 
sance des racines. 

Pour l'application des traite- 
ments destructifs et préventifs, nous no pouvons mieux 
faire que de reproduire presque en entier la seconde 
partie de l'étude de M. lo I>' Marchai : 

1" insecticides. — a. Emulsions de pétrole. — Cornue- 

(1) Mouches végétariennes. 




Fif.4-3. 



modo do traitement, j'ai surtout conseillé les pulvérisations 
avec les emulsions de pétrole, qui, si elles sont convenable- 
ment employées, peuvent avoir raison de la plupart des 
chenilles on larves vivant aux dépens 'les feuilles. Pour 
appliquer les emulsions de pétrole, j'ai recommandé la formule 
suivante : 

Eau 1,500 grammes. 

Savon noir 400 — 

Pétrole 1,000 

faire fondre le savon dans l'eau chaude et ajouter ensuite 
le pétrole très lentement en agitant 
constamment. Mettre un litre do ce mé- 
lange, qui doit avoir l'aspect d'un lait 
jaunâtre, dans 10 litres d'eau et pulvé- 
riser; augmenter ou diminuer la con- 
centration suivant les indications (1). 
( lu bien encore : 

Savon noir 2 kilogr. 

Carbonate île soude. 1 — 

Pétrole '■', litres 

Eau 100 

Faire fondre le savon et le carbonate 
dans 20 litres d'eau chaude; ajouter le 
pétrole lentement et en agitant constam- 
ment, do façon à obtenir un mélange 
homogène. Ajouter le restant de l'eau. 
Les champs qui ont été traités par 
ces emulsions de pétrole ont été en 
grande partie préservés, bien que le 
mode d'application employé, consistant 
généralement en arrosages, laissât fort 
,i désirer. Beaucoup de cultivateurs 
ont même simplifié la manière d'opérer 
on se contentant de verser un ou deux- 
verres de pétrole dans leur arrosoir. 
Par un tel procédé, lo pétrole restait 
forcément en suspension au-dessus de 
l'eau, et sa répartition au moment de 
l'arrosage se trouvait faite d'une façon 
très irrégulière. Les plantes se trou- 
vèrent par suite brûlées par places 
d'autre pari, les insectes ne furent tués que d'une façon 
incomplète; enfin, une quantité de pétrole beaucoup plus 



Navets attaqués par la Tenthrède 
de la Rave. 



rrande que celle qui eût 




1. Insecli 



Fifr. 

partait. 



été utile en émulsion et on pulvé- 
risation dut être employée et les 
dépenses furent ainsi notablement 
augmentées. Néanmoins, cette 
façon d'opérer, tout imparfaite 
qu'elle fût, était encore bien pré- 
férable à l'inaction et un grand 
nombre de cultivateurs retirèrent 
un sérieux avantage de ces arro- 
sages au pétrole. 

I>. Emulsions d'huile de graine. 
— Les emulsions d'huile de graine 
m'ont paru aussi do nature à don- 
ner de bons résultats, et. à titre 
d'expérience, j'ai conseillé l'em- 
ploi du mélange do Fouquier d'Hé- 
rouël : 

Huile de colza . 1.") kilogr. 
Savon noir ... 1 — 

Eau 84 — 

Mais tous les cultivateurs do la 
région ont préféré s'en tenir au pé- 
trole dont il constataient les bons 
effets. 

c. Chaux en poudre. — La 
chaux fraîchement effritée a été 
fréquemment employée contre 
les larves do Tenthrèdes. Mais 
les essais faits avec cette substance dans lo cas actuel 
n'ont pas donné de résultats satisfaisants. Je suis porté à 
croire d'ailleurs que cel échec doit être imputé surtout à la 
(1) Cette formule a été appliquée avec succès parGagnaire contre 
les cochenilles d.s Orangers, el j'en ai éprouvé moi-même les 
lions effets pour d'autres insectes. (D P. M.) 



1. — Tenthrède de la Rave 
— ■.'. Larve. — 3. Cocon. — 
le bord M une feuille. 



Pointe 



86 






CE Ml Ml' EN I 1.1' I a 



façon i ni- plète dont Le traitement aété pratiqué. Poui 

ice, te traitement doit être tait le soir, de préférence par 

un temps frais, sans être pluvieux; on i om m e par faire. 

tomber les larves à terre, en promenant ■< la surface du 
champ de larges balaie formés de bram i aussitôt 

après mi sème à la surface de la chaux fraîcheraenl éteinte. 
L'opération doit être répétée pendant deux ou tro - jours 

consécutifs. On c prend qu'une méthode semblabli I 

pas applicable lorsqu'il s'agit do plantes avam leur 

oppemonl el dont les feuillages se confondent; ell 
mtraii bien appropriée au traitement des plantes ei 01 
jeunes. 

2" Fossés. — Parmi les mesures les plus efficaces qui 
puissent être adoptéi poui enrayer la propagation du fléau, 
on doit citer l'établissemenl de fossés, creusés de façon à 
empêcher les larves qui émigrenl des champs dévastés 
d'envahir ceux qui no soni que faiblement atteints. Ce pro- 
cédé a étéappliqué par plusieurs cultivateurs, qui s'en sont 
très bien trouvés. L'établissement de ces fossés est notam- 
menl indiqué lorsque l'on arécolté un champ voisin d'autres 
champs qui sont encore en culture; dans ce '-as. les larves 
tombées à terre dans le champ récolté, n'y trouvant plus de 
nourriture, émigrenl en masse vers les champs voisins, et 
alors, si elles rencontrent un fossé sur leur route, elles s'y 
entassent cl il devient facile do les tuer. Ce fossé doit avoir 
au moins 30 centimètres de profondeur et avoir ses parois 
verticales, iin peut, si l'on veut, laisse) le côté d'arrivée des 
larves en pente douce, et tailler au contraire la paroi opp — e 
en surplomb. 

3 Récolte des insectes parfaits. — On peul aussi cher- 
cher à s'attaquer à l'insecte parfait, c'est-à-dire à la n che 

ailée. Lorsque le soleil donne, les Athaliaont une très grande 
activité et volenl de cl d'autre, de sorte qu'il est impos- 
sible de les atteindre. Mais lorsque le temps est frais ou 
pluvieux, elles sont engourdies i i se laissent tomber à lerro 
sans faire usage de leurs ailes, lorsqu'on secoue les plantes 
sur lesquelles elles se trouvent. Le soir et le matin on peut 
les voir groupées en grandes quantités sur les haies ou sur 
i m -t es voisins des champs contaminés, et, en secouant 
les branches au-dessus d une toile, on peut, par un procédé 
analogue à celui du hannetonnago, en (aire une très j 
destruction. 

Plusieurs cultivateurs ont du reste remarqué cette habi- 
tude que présentent les Tenthrèdes, de se fixer pour passer 
la nuit, sur des supports assez élevés, et ils oui eu l'idée de 
placer de distance en distance, dans les champs envahis, des 
pieux portant à leur extrémité un paillon do bouteille ou un 
bouquet de paille. Les mouches, à la lin de la joui née, se 
portent en grand nombre sur ces supports, et il est facile, le 
matin do bonne heure, de les tuer en les plongeant dai an 
seau rempli d'eau de savon: le procédé donne les meilli urs 
résultats, lorsqu'il s'agit de semis nouvellement levés ou de 
plantes peu avancées dans leur développement. 

4° Secouage des plantes au moyen de balais de bran- 
chage. — D'après Curtis el Ormerod, les larves qui sont 
détachées des feuilles sur lesquelles elles sont Axées au 
moment de la mue ne peuvent plus opérer cette mue et 
doivent forcément mourir. C'esl sur ce (ail qu'esl basé le 
procédé qui a été fort employé en Angleterre, et qui consiste 
à promener a la surface des champs contaminés de larges 
balais de lu anchages. 

Pour obtenir un résultat, on devra répéter I opération cinq 
ou six jours de suit, el di terminer un frottement assez rude 
à la surface des pilantes. l>es branchages de Sapin sont très 
propres à ce mode do traitement, i » i» peul les attacher lo 
long d une eord '. ayant une longueur proportionnée à la lar- 
geur du champ, et les bouts de la corde seront tenus par 
deux hommes, qui marcheront de chaque côté. 

Un autre procédé analogue, el permettant d'obtenir une 
action plus énergique, consiste à Bxer les balais a un essieu 

réunissant deux rOUOS, I à promener a lias ers les champs 

l'appareil ainsi constitué. 
5 Procédés culturaux. — Une alternance j i • • 5 i > • î < v i - ■ les 

Cultures serait à conseiller, si elle ne se trouvait pas ètl 6D 

opposition avec la spécialisation des cultivateurs de la région 

pour deux ou trois cultures maraîchères. I ,e roulage des 
terres peut être pratiqué pour les semis encore jeunes, on 
détruira ainsi un grand nombre de larves. Les s, -mis cux- 



ii m m être fails assez dm» et on ne devra i 

ti.iiii do les éi on risquerait, en diminuant la nour- 

riture des larves, d augmenter les dégâts pour la partie res- 
tant.'. Enfin, on doit conseiller aussi le labour profond des 
terres à l'automne, destiné a ramener les cocons a la surface 
et ;, les exposer ainsi aux froids de l'hiver on aux autres 
ag.-iits desti ueti m . 

D' P. Mai» ii ai.. 



LE MUME EN FLEUR 

Est-ce un Prunier? Serait-ce un Abricotier? Tlmt (s 
the question. — Question résolue, d'ailleurs. Le Moumé 
ou Munie constitue un genre spécial de L'importante 
famille des Rosacées-Prunées, — suivant la dernière for- 
mule de la Botanique — succédant au groupe Rosit 
Amygdalées accepté précédemment. 

Nous avons importe du Japon cet arbre intéressant 
en 1878, et depuis -j.", ans qu'il développe ses charmes, 
— au renouveau — nos paysagistes de « l'An, iert 
Monde .i ne l'ont pas encore suffisamment appn cié 
pour l'introduire dans leurs compositions arlmstives 
et florales. 

Quoi de plus joli, en ce moment, deuxième quinzaine 
de février, que cette ramure bien fournie, littéralement 
chargée de Roses pompon ou de [leurs de Pécher, à 
corolle simple ou double, au coloris blanc, carné, rose, 
rouge, lilas. grenat? 

Le type à Heurs roses doubles esl en tous points 
ravissant. Ain 1 Carrière l'avait dédie a M. Alphand. 

La floraison se présente donc en même temps que 
celle des Lonicera fragrans et Standishii, du Daphne, 
duCiii uiomiiii la/s fragrans. quand le Jasminum nudi- 
florum commence à défleurir el que les clochettes de 
Forsythia commencent à montrer leur coloris jaune 
citron. 

Noire ami M. Ilayato Foukouba, qui dirige avec un 
talent hors ligne les admirables jardins du Mikado, nous 
disait que les abords des villes au Japon complantés 
de .Munies, attiraient en janvier-février, les promeneurs, 
par leur floraison fraîche et précoce et le parfum délicat 
qu'elle dégage. Nous le comprenons facilement. 

Le développement de l'arbre lui donne l'aspect d'un 
Prunier, d'un Cerisier, d'un Abricotier. Lu général, les 
types a lleur simple ont un port plus élancé. Le fruit 
de ces derniers a la grosseur, la forme et la couleur de 
l'Abricot. Le « Bungo mume » y produit de très gros 
fruits, tandis que ceux du « Shinano munie » sont très 
petits. Los ménagères japonaises les préparent en con- 
serves et en confitures en y associant parfois une sorte 
d'eau-dc-vic dite " Sochiu /.. 

Il parait que les soldats emportent des fruits séchés, 
de cel arbre, dans leurs provisions de route et y trou- 
vent un apaisement contre la faim el la s'df, quand 
l'étape esl longue. 

D'après le premier ministre du Japon, M. Matsugata, 

l'eau salée qui a servi à conserver certaines espèces 

plus acidulées de\ ient une sorte de vinaigre, qui peut 

ir a conserver des légumes ou « à colorer des 

alliages de métaux. D 

[ci, nous récoltons sur le Mume à fleur rose double 
des drupes de moyenne grosseur ayant le fades d'un 
Abricot royal ou pêche, à demi-grosseur. 

Si la lleur, salée comme on le fait au Japon, peut 
servir à préparer une infusion analogue à celle du Thé, 
le Mume aurait pour nous un charme de plus. 

Dans son étude Des productions végétales du Japon, 
M. le D 1 Kdouard Mène croit devoir rapprocher le 
Prunus Munie ou Zaroun nwume de K\\a-\\i, du 
Frunus armeniaca s'oppuyanl delà Flora japonica de 



LE JARDIN — PL\NTES NOUVELLES OU PKI - CONNUES. NOUVEAUX MODES DE CULTURE DE L'aGAIUC COMESTIBLE 87 



Thunberg et du Prodromtis flora japonica do Miquel. 
Cependant il ajoute: « le Munie est plutôt un Abricotier 
qu'un Prunier; il résiste au froid et lleurit pendant 
l'hiver ». 

MM. Franchet et Savatierne l'ont pas oublié dans leur 
Flore du Japon, et les auteurs de ce riche pays dit « la 
France de l'Asie » en ont fait des descriptions minu- 
tieuses, en les accompagnant d'illustrations artistement 
coloriées. 

Enfin, nous dirons que les industriels japonais utili- 
sent le bois à grain dur et serré de cet arbre à la fabri- 
cation de violons, de petits meubles de salon, el les 
parties moins veinées entrent dans la confection de pei- 
gnes et de caisses de tambours. 

Quant à sa multiplication, nous croyons devoir repro- 
duire les instruclions fournies par notre ouvrage La 
Pépinière (1) : 

Semis. — Faire stratilier les noyaux à l'automne oa fin il 
l'été. Semer à la germination sous châssis froid. Repiquer en 
godet, au printemps. Le semis produit des sujets qui rece- 
vront la greffe de bonnes sortes fruitières ou ornementales. 

Greffage. — Le sujet est un plant de semis, Mounié franc, 
ou un l'runier Mirobolan, de bouture. 

L'écussonnage a lieu en juillet-août. Greffer en demi-fente 
ou dans l'aubier, en avril. Opérer en plein air, roi; terre ou 
sur tige. 

Greffage sous verre, en mars, de plants à racine nue. 

Bouturage de rameaux de Prunier Mirobolan, écussonnés 
préalablement en Mouaié et plantés au Printemps, en pleine 
terre. 

Pépinière. — Bonne terre de jardin, un peu fraîche. Séparer 
les espèces fruitières des autres, purement ornementales par 
leur floraison. Pincer les jeunes greffes destinées à former 
buisson. Tuteurer les pousses qui doivent s'élever à tige. 
Pincé en été, bien ramilié en hiver, l'arbuste doit être livré 
tel, non taillé, aux forceries et aux jardins qui veulent pro- 
fiter de sa floraison précoce. 

Par son épanouissement hiv< mal sur branche et sur 
rameau, le Moumé est devenu, en ellct, un élément pré- 
cieux de la culture forcée; les fleurs, surtout d'un frais 
co.oris rose, ayant toujours les préférences de la clien- 
tèle en hiver. 

Charles Baltet. 

Plantes nouvelles ou peu connues 

Crassula congesta N. E. Brown — Gard. Citron. 819, p. 181. 
— Espèce très distincte, et probablement du sud ouest 
cle la colonie du Cap. Les caractères généraux sont ceux du 
C columnaris L. mais le feuillage est différent. Les feuilles 
sont opposées, étalées, connées, épaisses et charnues, 
ovales-lancéolées, planes à la face supérieure, très convexes 
en dessous, comprimées latéralement, glabres et vertes, 
longues de 2 à 4 centimètres sur 1 centimètre environ à la 
base. Les pétales sont blancs. 

Mesembryanthemum Mahonl N. E. Brown — Gard. Chron. 
820, p. 190. — Originaire du sud de la Rhodesia, cette 
nouvelle espèce est très ornementale, tout à fait naine, à fleurs 
violet-pourpre brillant. L'inflorescence forme une cyme ter- 
miaale, dichotome, à ramification moyennement divergente ; 
les pétales sont disposés en deux séries. Les feuilles sont 
vertes, couvertes ainsi que toutes les autres parties, de 
petites papilles cristallines; elles sont obscurément connées 
à la b'ise, étalées ou dressées suivant l'ordre de la ramifica- 
tion, presque cylindriques, canaliculées en dessus, très 
convexes en dessous, subarquées, longues de .i à 4 centi- 
mètres sur 2 à :i aiillimètres do largeur. 

Desmodium amathystlnum Dunn. — Gard. Citron. 821, 
p. 210. — Arbrisseau haut de 2 mètres environ, à fleurs for- 
mant des panicules de coloris améthyste. La plupart do ses 

il) La Pépinière fruitière, forestière, arlmstive, vigneronne ou 
coloniale. Un vol.de N40 pages et 250 figures. Prix s francs,.par poste 
s ir. 60. — A la Librairie horticole, rue de Grenelle, si bis, Paris. 



caractères le rapprochent du D. floribundvm Don, niais i 
s'en distingue par son calice et ses gousses glabres. Les 
autres espèces de la même région [V.gijrans, laburnifolium, 
podocarpum, pulchellum, tiliœfolium, triquetrtim), sont loin 
d'être aussi ornementales. Le /'. ametliystimum est origi- 
naire du Vunnan. où il a été découvert par le D' Henry. 

Indigofera cauclata Dunn. — Gard. Chron. s21. p. 210. — 
Cette plante est également une découverte du D'Henry; 
elle se distingue du S. galegoides DC, par ses grappes 
florales très longues. C'est un arbuste haut de là 3 mètres, 
cuivré, pubescent. Ses feuilles sont ponnées, à 7-9 folioles 
ininees, glabres en dessus, blanches et rousses en dessous. 
Ses grappes, longues de .'10 centimètres environ, dépassent 
le feuillage; elles sont atténuées et penchées au sommet; la 
corolle est blancheavec l'étendard couvert de poils roux. La 
gousse est pubescente. 

Musa Wilsoni Tutcher — Gard. Citron. s::i. p. 150. — Du 
Yunnan. d'où M. Wilson l'a introdu t on 1899, ce Bananier est 
cultivé par les indigènes sous lo nom de Bananier « tète 
d'éléphant ... La partie inférieuredu tronc est recherchée dans 
l'alimentation. C'est une plante très ornementale, à larges 
feuilles arquées pouvant atteindre i mètres de longueur. Le 
tronc est conique, haut do près de 2 mètres au-dessus des 
feuilles les plus basses. Les fiuits sont pulpeux, Irigones, 
claviformes, longs de 9 à 13 centimètres. La pulpe est douce, 
comme celle de la banane. Les graines sont nombreuses. 

La panicule florale, longue de 1 mètre, est penchée; elle 
est munie de bractées vertes, persistantes, dont les inférieures 
seules accompagnent des fleurs fertiles. Le Musa Wilsoni 
est très voisin du M. planta Roxb., dont il diffère par 
son tronc plus court, son pétiole el ses fouilles plus larges, 
sos fleurs du double plus grandes et ses graines ridées. 

P. Haiuot. 



Nouveaux modes de culture 

de l'Agaric comestible 

On sait que lo Champignon de coucho peut, à la 
grande rigueur, être cultivé à l'air libre, moyennant, 
bien entendu, des recouvrements qui proeurent aux 
meules l'obscurité et la constance de timpciatnie 
nécessaires. Mais c'est là de la petite culture d'amateur 
et qui ne donne pas de produits aussi beaux, aussi fins, 
ni aussi abondants que la culture en locaux obscurs 
tels que caves et carrières. 

Les particuliers qui veulent bim s'en donner la peine 
obtiennent de beaux et bons Champignons en caves, 
pourvu qu'elles soient profondes, à plafond élevé, 
fraîches, et susceptibles d'être aérées. 

Les meules sur tablettes ou sur boites mobiles, ou 
encore en baquets ou en moitiés de tonneaux posées à 
plat sur leur fond constituent des procédés connus 
d'utilisation des caves d'amateurs. Quant à l'exploita- 
tion en grand du Champignons de couches, on sait aussi 
qu'elle réussit surtout en carrières. L'exemple des 
cultures de la région parisienne en est une preuve. 
Trois cent champignonnistes exploitent les nombreuses 
anciennes carrières de pierre de taille et de moellons 
de l'étage géologique du calcaire grossier (époque 
tertiaire), qui forme le sous-sol immédiat sous la couche 
arable, depuis les portes de Paris, a Arcueil, Genlilly 
et Montrouge, jusqu'à la naissance du plateaux de 
Cliàtillon. L'Hay et Villejuif. On trouve aussi un assez 
grand nombre de champignonnières dans les carrières 
a plâtre (gypse) au nord de Paris, dans la région 
montueuse d'Herblay, Franconville, Ecouen, Montmo- 
rency, et enfin quelques-unes dans la craie blanche 
(terrain crétacé supérieur), qui fournit le « blanc de 
Meudon » du Bas Meudon à Saint-Germain, en passant 
par Sèvres et Marly. La production quotidienne est, en 



SN 



1.1: JARDIN — Not \ i \r\ MODES M i n n iif DE L'AGARIC COMESTIBLE 



pleine saison, d'environ 25.000 kilogrammes. Leproduit 
delà vente annuelle est évalué à plus de 10 millions de 
francs. Cette vente approvisionne les marchés de la 

France et une partie de ceux do l'Kurope. 
Toutefois, dos tentatives do culture en grand mil par- 




^r^52^' 



l'if;. 15. — Le Champignon comestible cultivé on tonneaux. 

fois lieu à l'étranger. La Science illustrée nous apprend 
qu'en Ecosse, on utilise ainsi, en co moment, des 
tunnels abondonnés. Sur le North British Railway, 
existe un tunnel présentant un rampe si rapide qu'elle 
nécessitait l'emploi de la traction funiculaire pour la 
remorque des trains. Un autre tunnel, près de Dundee, 
présentait aussi des inconvénients. La Compagnie ayant 
modifié le tracé de sa ligne, 
elle a loué ces deux tunnels 
hors d'usage à des cultiva- 
teurs qui y réussissent ad- 
mirablement l'élevage du 
Champignon comestible. 
Mais tout monde ne peut 
avoir une carrière ou un 
ancien tunnel à sa disposi- 
tion, ajoute M. Louis Con 
tard, auteur de l'article, et 
il décrit un procédé de cul- 
ture en bâches, très em- 
ployé à présent dans les 
environs de Berlin, et que 
m. mire la figure 46. 

Les bâches, en briquer, 
ont ordinairement quatre 
à cinq mètres de longueur 
et l m .")0 de largeur. Ce sim- 
ple détail suffit à démon- 
trer que la culture du 
Champignon de couches 
pourrait facilement avoir 
lieu dans un grand nombre 
de maisons bourgeoises, 

où les jardins sont pourvus de bâches analogues, ser- 
vant à différentes cultures, ou à abriter des plantes en 
hiver. Il fallait seulement y penser. 

Le fond de la bâche est garni, sur une épaisseur de 
W à 50 centimètres, de fumier de cheval préparé comme 



on lofait pour la culture en carrière ou en caves. Le 
laMaue el le golitageonl lieu selon la méthode habi- 
tuelle; insistons toutefois sur ce détail, que la terre ser 
vant a gobter doit être toujours riche en calcaire el en 
salpêtre (l). De plus, des bassinages sont donnés pour 
< \ iler la sécheresse; là, cette opération devient normale, 
alors qu'elle n'est qu'exceptionnolle dans les cultures 
ordinaires connues. 

Comme on le voit par la figure 4t'>, de grandes couver- 
tures en planches s'appliquent sur les bâches, pour 
obtenir l'obscurité nécessaire; on peut d'ailleurs les sou- 
lever au moyen de cales pour régler la température 
intérieure qui, on le sait, doit être maintenue constam- 
ment entre lô et 25 degrés centigrades. Pour permettre 
la récolte, on soutient les couvertures levées d'un côté 
au moyen de pieux, tuteurs ou perches. 

M. Contard décrit aussi un mode de culture d'ama- 
teur qui consiste à utiliser les tonneaux et futailles 
vides, comme le montre la figure iô. Les meules, dis- 
posées en plan incliné, remplissent la moitié inférieure 
du tonneau. L'obscurité complète peut être obtenue au 
moyen d'une bâche, d'un rideau ou de planches, qu'il 
faudrait placer sur le devant de la pile do tonneaux. 

Ajoutons un mot. Les bâches en usage dans les cul- 
tures un peu perfectionnées sont souvent pourvues 
d'un thermosiphon. N'y verrait-on pas un moyen 
d'obtenir ainsi des Champignons presque sans fumier'.' 
C'est à essayer. 

Georges Ddmost. 

(Il r.a surface tendre de l.i pierre' (le taille, qui tombe par l'éqna- 
rissage, contient, après qu'elle s'est trouvée exposée à L'humidité, 
une certaine quantité «le salpêtre ou nitrate de potasse, qui fournit 
de l'azote au gobtage. Les résilles île moellons, riches en débris 
fossiles, en contiennent aussi. Oans les carrières a plâtre, on 
obi nul une bonne terre à gobter en se servant du sable eoqiiillier. 
A l'Asile Ste-Anne, l'ancien jardinier, M. Dauthenay, avait organisé 
une culture de Champignons pour ['usage du personnel supérieur. 
Il composait sa terre à gobter en fouillant le sous-sol. liés cal- 
caire, ei presque à tleur de terre, de L'Asile. La terre marnooal- 
caire qu'il extrayait ainsi était passée b La claie, el l'on y ajoutait 




E Le 16. — Le Champignon comestible cultivé en Ufichi s de jardin. 

le plus possible de grattages des murs humides, ricins, on le sait, 
en salpêtre. On peut donc obtenir une excellente terre a gobter en 
mélangeant, a de la lerre calcaire, une certaine proportion de 
nitrate dépotasse, engrais chimique Ires répandu et dont le prix 
varie ordinairement de ■'>."' à SS francs les 100 kilos. Mais cette pro- 
portion reste a fixer expérimentalement. [G. I».| 



LE JARDIN 



l'ornementation estivale des jardins 



89 



L'ornementation estivale des jardins 

Voici bientôt le moment de s'occuper d'une façon 
effective de l'ornementation estivale des jardins. Les 
amateurs et les jardiniers soucieux de l'ordonnancement 
général de cette décoration n'ont d'ailleurs pas perdu 



















& Éi 






























gÉÈÉt^-^J; 


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&jfc-i. i 
















Fig. 47. — La grande corbeille bordée de mosaïque du Pare Montsouris. 

cette question de vue, et des projets sont déjà étudiés 
de longue date ou tout au moins les plantes sont pré- 
parées. Il serait, en effet, trop tard de multiplier on ce 
moment la plupart de celles qui doivent être utilisées. 
si on n'y avait songé dès 
l'automne. 

Quoi que l'on ait fait, le 
sujet reste d'actualité pen- 
dant quelques mois, et il 
n'est peut-être pas préma- 
turé démettre sous les yeux 
de nos lecteurs quelques 
exemples notés l'été der- 
nier dans les jardins pu- 
blics de Paris. Ceux dont 
les projets de compositions 
et de plantations ne sont 
pas définitivement arrêtés 
pourront peut-être s'en ins- 
pirer en utilisant les plantes 
dont ils disposent, dans des 
interprétations qui peuvent 
être attrayantes. 

Si le parc Montsouris ne 
présente pas, en raison do 

sa situation et de son caractère, les brillantes décora- 
tions qui ont rendu si justement célèbres, à ce point de 
vue. les jardins du Luxembourg et des Champs-Elysées 
ainsi que. le Parc Monceau, on peut y noter cliaque 



sommet de la pelouse au pied même de cette construc- 
tion. Parfaitement dégagé et bien en face de l'entrée, 
l'effet est des plus jolis. 

Nous avons d'abord noté la composition de celte cor- 
beille elliptique, dont toute la partie centrale était garnie 
de Pelargonium eonale Jeanne Hardy et bordé : 

1", I rang, P. z. Triom- 
phe des parterres; 2°, 
■2 rangs Pyrethrum au- 
reum; :':', 2 rangs Lo- 
belia Erinus compacta; 
4°, 2 rangs Antennaria 
dioica: ô°, :; rangs Alter- 
nanthera ameena. Ainsi 
qu'on s'en rendra 
compte, le fond de cette 
corbeille était saumoné, 
serti de rouge avec bor- 
dure et contre-bordure 
jaune, bleue, grise et 
rouge carminé, cette 
dernière bande se détachant du tapis vert du gazon. 
Nous devons signaler, on passant, que la variété de 
P. :. Jeanne Hardy est très appréciéepar le service des 
plantations de la Ville de Paris, parce que plus naine et 





année des essais généralement heureux, mais on tous 
cas d'une conception originale. 

Dès l'entrée, du côté de l'avenue de Montsouris, la 
vue glisse dans une vaste et longue coulée et le palais 
du Bardo, édifié sur le point culminant, constitue le 
fond de cette scène. Un vaste motif (fig. 47) couronne le 



F i l; . 5S . — Plan de la grande eorbeille du l'are Montsouris. 

plus florifère que l'ancienno variété Gloire de Corbeny 

Deux corbeilles de grandes piaules étaient à signaler 

dans cette partie. D'abord une composition dont le 

centre était occupé par des Cannas, en bonnes variétés 

llorifères, entourés d'un 
rang de c. Peine Char- 
lotte et cerclés par: 1°, 

1 rang de Perilla nan- 
kinensis,2°, 1 rangCtae- 
raria maritima, et 3°, 

2 rangs de Pyrethrum 
Parthenium aureum. 

L'autre corbeille était 
occupée par des Musa 
E/isete sur fond de Be- 
iion in semperflorens 
nain pourpre elil'Alm- 
tilon Sawitzii que bordaient: 1 rang d'.l. Sawtisii, 
2 rangs de \Begonia semperflorens nain pourpre, et 
1 rang do Mesembrianthemum cordifoliumvariegatum. 
Fort bien conçu était l'arrangement do grande cor- 
beille aux contours a lestons dont la figure 48montrele 
plan et la fig. 47 une vue photographique; cette dernière 



:iplique du Parc Moutsoui'is 



90 



LE JARDIN 



EMPLOI DD PETROLE ET W I BSSBNCI DE PETROLE ■ oMMI INSECTICIDES 



imparfaite parce que l'objectif, à cause de la pente du 
terrain se trouvait en contre bas et n'a pu la saisir 
comme il convenait. 

La partie centrale était plantée de Cannas en mélange 
entoures d'un rang do C. Reine Charlotte avec la dispo- 
sition suivante de la bordure festonnée; 1 Perilla nan- 
kinensis,2Helichrysum rupestris,3Iresine Verschaffelti 
brill antissima, 3 Pyrethrum aureum, 5 Alternanthera 
amœna. Les groupes qui se découpaient sur le gazon à 
chaque rencontre îles festons élant constitués par un 
fort Solarium marginatum s'enlevant sur un fond 
d'Iresiné Verschaffelti. 

Il es l facile de se rendre compte, qu'en raison de l'oppo- 
sition des coloris combien cette corbeille était visible 
de loin et avec quelle netteté elle se découpait sur cette 
pente gazonnée. 

Il nous faut signaler une superbe corbeille de Bégonia 
semperflorens Triomphe de Boulogne bordée d'un rang 
de Koniga maritima varisgata, pour meltro en relief 
les mérites do cette variéié, remarquable i ar sa colora- 
tion pourpre intense, sa benne tenue et la façon avec 
laquelle la plante se g fail »et se tient sans pincements. 

A titre d'exemple, de simplicité et rio durée d'elle! 
pendant toute la saison, ce mélange mérite d'être noté : 
Pelargonium zonale Jaen, P. :■■ Destinée, fond iLobelia 
Erinus; bordure deux rangs de Pyrethum aureum. 
Connue on le voit, c'est du classique. 

A ceux de nos lecteurs qui ne s'en tiennent pas aux 
Pelargonium et aux Bégonia nous signalerons la com- 
position suivante : 

Œillets Marguerite variés et Célosie Triomphe de 
l'Exposition, à inflorescence pourpre violacé vif, surfond 
de Campanula carpathica, sertie par deux rangs de 
Pyrethrum aureum. Ce sont d'abord les Célosies et les 
Campanules qui .ont produit l'effet désiré, puis les 
Œillets se développèrent et constituèrent la masse 
lleurie. 

Une autre disposition d'une corbeille elliptique mérite 
une mention spéciale par son originalité (fig. 49). Le 
centre do la corbeille était occupé par des Pelargonium 
sonate Victor Millot sur fond de Lobelia Erinus, 
entourée par un rang A'Iresine Wallisii et par une large 
bordureadessinsformant tapisde Gnaphalium la mil a , h . 
Nous ne nous souvenons pas d'avoir vu nulle part une 
telle disposition de ces fleurs, qui prête à la fantaisie 
sans banalité, et nous ne serions pas surpris qu'elle 

donnât naissance à des interprétations fort intéressantes. 

* 
* * 

La décoration de la plate-bande entourant le grand 
bassin de la place d'Halie qui ne se piêtepas à trou- 
vailles sensationnelles, était pourtant fort heureuse et je 
n'aurais garde de ne pas la signaler puisqu'elle peut 
ètie appliquée dans bien des situations analogues, lue 
volute en Cinéraire maritime se dessinait dans la partie 
centrale de cette corbeille et d'un fond composé : dans 
la partie supérieure de Pelargonium zonale la Des- 
tinée, dans la partie inférieure de /'. z. Turenne et que 
bordait une rangée de Pyrethrum aureum tandis que 
la bordure du haut était constitués par des Ageratum 
Princesse Pauline. 

La décoration d'une plate-bande ainsi disposée devient 
monotone si elle est réalisée par rangs concentriques de 
plantes différentes. Mais en faisant courir une volute 
encadrée de coloris bien différents, l'effet obtenu ne 
manque pas d'attrait ni d'originalité. 

Nous avons également noté quelques compositions 
intéressantes ou originales dans le jardin du Luxem- 
bourg. Nous les transcrirons dans notre prochain 
aiticle. Albert Maumené. 



Emploi du pétrole et de Fesence de pétrole 

comme insecticides 

Il n'ost pas de recueil traitant de- insecticides qui, 
parlant du pétrole, ne préconise son emploi -nus forme 
d'émulsion, forme heureuse qui, en divisant l'insecticide 
à L'infini, lui fait perdre son action corrosive sur les 

piaules; mais, aucun ne fournit le moyen d'obtenir ci Ui 
émulsion, car Imites les émulsions concentrées, inuti- 
lisables dans cet état, qu'on réussi à préparer plus ou 
moins bien par les procèdes donnés, se détruisent très 
rapidement, souvent môme instantanément, dès qu'on 
les additionne de la quantité d'eau nécessaire pour 
qu'elles perdent leur aclion fâcheuse sur les plantes. 

Voici quelques-unes de ces préparations défectueuses 
quo nous désirons rappeler pour les vouer à la défaveur, 
afin qu'à l'avenir on ne tente plus d'y avoir recours. 

1° Formule française. — Pétrole, un litre; savon, 
:; kilos; eau, '.'< kilos. Faites dissoudre le savon dans 
i'eau et, par un battage violent, amenez i'émulsion du 
pétrole dans l'eau. Au moment du besoin, étendez d'eau 
en agitant constamment. La dose est pour cent litres 
d'insecticide, renfermant environ s grammes de pétrole 
par litre. Cette préparation est fort mauvaise, car le 
pétrole se sépare toujours au fur et à mesure de l'addi- 
liuii de l'eau et le battage est impuissant à remédiera 
l'altération. 

2" Formule américaine. — Savon, 800 grammes; lait 
aigre ou concentré, 1 .500 grain m es ; pétrole, 900 grammes. 
faites fondre le savon dans le lait el éinulsionnez le 
pétrole soit par le battage, soit au moyen de la seringue 
a bassiner quo l'on remplit et vide rapidement et sans 
désemparer au sein du liquide. Il faut au moins une 
heure de travail continu pour obtenir dans ces condi- 
tions uno émulsion qui ne laisse pas échapper le 
liquide en suspension a la première addition d'eau. Les 
doses indiquées doivent fournir 50 litres de liquide 
pour le traitement des kermès et des cochenilles, 
75 pour celui des pucerons. l)ans ces liquides, le pétrole 
se trouve, selon leur degré de concentration, dans les 
proportions de 18 grammes et de 12 grammes par litre. 
Ces nombres dépassent de beaucoup lo chiffre français; 
en cas de séparation île I'émulsion, le liquide américain 
n'eu est dune que plus dangereux, ce qui est d'autant 
meilleur à retenir que l'auteur de la formule reconnaît 
avec la plus grande franchise que le résultat, maigre 
lent le soin apporté, laisse souvent à désirer. 

A ces formules il convient do substituer la suivante, 
fondée sur la propriété qu'a la Saponine de donner, 
avec le pétrole et l'essence minérale, des émulsions 
permanentes qu'on peut additionner .l'une quantité 
quelconque d'eau sans tes détruire. < >n extraiera la 
Saponine de la racine de Saponaire ou de l'écorce de 
Panama, qui en renferment une très grande quantité, 
et qui peuvent, dit-on, emulsionner jusqu'à trente fois 
leur poids de pétrole. La Saponine étant fort soluble 
dans l'eau et dans l'alcool à 90°, on commencera, avant 
tout, par préparer nue décoction de vingt grammes de 
racine de Saponaire ou d'écorce de Panama, en poudre 
grossière, dans un demi-litre d'eau, qu'on passera dans 
un linge sorré pour l'éclaireir ou mieux, cette décoction 
pouvant être fastidieuse à faire, on préparera d'avance 
une certaine provision de teinture deSaponine obtenue 
par une macération pendant une dizaine de jours de 
100 grammes d'écorce de Panama concassée dans 
500 grammes d'alcool à 90°, ou plus rapidement, si 
l'on est pressé, en tenant pendant une heure celte 
teinture à la température de 00°. 

Pour o bleuir I'émulsion, on placera dans une terrrine 



LE J\UDIN 



I1KVUE DES PUBLICATIONS 



91 



soit la décoction obtenue comme il vient d'être dit, soi 
li in grammes de teinture de Saponine qu'on addition- 
nera de 400 grammes d'eau, puis s'armant d'un fouel 
mécanique abattre la mayonnaise, muni d'un entonnoir 
dans lequel on place 10o grammes d'essence ou de 
pétrole, on fait tomber goutte à goutte ces insecticid es 
dans la dissolution de Saponine, en faisant mouvoir 
rapidement et sans interruption la manivelle du fouet 
jusqu'à ce que le liquide à émulsionner se soit entière- 
ment écoulé; on continuera encore à hattre pendant 
cinq à dix minutes. Après ce temps, l'opération est 
terminée; elle fournit une préparation inattaquable. 

Si la liqueur devait être employée de suite, on l'addi- 
tionnerait immédiatement, petit a petit, en battant tou- 
jours, mais avec une verge cette fois, de quantité suffi" 
saute d'eau pour obtenir dix litres de substance insec- 
ticide. Si l'emploi devait en être retardé, on la verserait 
dans un litre et l'additionnerait seulement, et peu à 
peu, d'assez d'eau pour remplir le vase qu'on tiendrait 
ensuite bien bouché. Au moment du besoin, on allonge- 
rait la substance (en prenant la précaution indiquée plus 
haut de verser l'eau dans la liqueur et non de faire 
l'inverse), de 9 litres d'eau, pour obtenir finalement, 
dans l'un comme dans l'autre cas, un produit renfer- 
mant 10 grammes de matière active par litre. 

On augmentera l'adhérence de cette émulsion en lui 
incorporant du savon noir (150 grammes pour la dose 
indiquée), qu'on fera dissoudre dans la décoction ou 
dans la liqueur alcoolique étendue avant d'y battre le 
pétrole ou l'essence. 

Cette dernière formule, à notre avis, supplantera toutes 
celles qu'on a suivies jusqu'à ce jour (et elles sont fort 
nombreuses), car laSapouine est le seul adjuvant, nous 
le répétons, qui permette de retenir le pétrole et l'es- 
sence dans un état de division assez grand pour ne pas 
brûler les végétaux II est bon de faire remarquer que 
de nombreuses substances brisent cette émulsion : les 
produits phéniqués, l'essence de Lavande et sans doute 
tous les camphres, la font résoudre instantanément, 
même lorsqu'on ne les introduit dans la masse qu'en 
qualité minime. Quand on voudra introduire des pro- 
duits nouveaux dans ces émulsions, il faudra donc 
toujours expérimenter, au préalable, sur des petites 
quantités, afin d'éviler des pertes coûteuses, car il n'est 
pas de remède à une émulsion détruite. 

R. GÉRARD. 
Directeur des cultures de la ville de Lyon. 

Revue des publications 

Le Rosa lutea. — Lo Journal des Roses a publié récem- 
ment une planche en couleurs d'un Rosier à fleurs simples 
jaune vif, extrêmement floribond, le Rosa lutea (Miller). Celte 
revue spéciale en doit l'aquarelle à l'obligeance du distingué 
rosomane de l'Hay, M. J. Gravereaux. La planche est accom- 
pagnée de la note suivante, de M. Pierre du Plouy : 

« Ce charmant arbuste, qui appartient à la section X des 
des Synstyléès, c'est-à-dire aux Luteœ, forme dos buissons 
qui, lors de la floraison, sont absolument ravissants.il pour- 
rai! être employé avec succès dans l'ornementation des parcs 
et jardins, où il produirait chaque printemps des effets de 
toute beauté, élant accompagné d'autre jolis Rosiers sau- 
vages. Lo Rosa lutea (Miller 17GS) est très souvent désigné 
sous le nom inexact de Rosier Capucine jaune, alors que ce 
dernier n'est qu'un dérivatif du premier. » 

Suit la description du R. lutea telle quelle a été faite dans 
le catalogue do la roseraie de l'Hay : 

« Arbuste de 2, 3 et même 4 mètres, à rameaux foils. Ires 
rigides, luisants, rouge brun, jamais verts. Aiguillons subulés, 
droits, épars. 

.< Feuilles 5-7 foliotées, stipules à oreillettes longues et 
divergentes, folioles ovales ou suborbiculaires, à sommet lo 



plus souvent obtus, luisantes et glabres en dessus, souvent 
glanduleuses en dessous. Serrature simple ou double, niais 
toujours très profonde. 

" Fleurs presque toujours solitaires ou par deux, d'un 
jaune superbe, simples, très grandes. 

Mans la variété fiunici-a. les pélalos sont jaunes extérieure- 
ment, mais d'un rouge Capucine très joli à l'intérieur. 

ci Réceptacle globuleux, jaune orangé, presque toujours 
stérile, ou ne contenant qu'une seule graine, par suite de 
l'avortemont de tous les ovules, moins un. Les bords de 
l'orifice réceptaculaire sont toujours dépassés par une épaisse 
collerette de poils. 

« Ce Rosier est cultivé en Franco depuis des siècles, il est 
très rustique, ne s'écussonne pas facilement, mais se repro- 
duit fort bien par drageons. » 

Le Rosa lutea fleurit généralement vers la fin du mois de 
juin, comme, du reste, toutes les belles Roses non remon- 
tantes. 

L'Anthracnose des Haricots. — Cette maladie, causée par 
le Colletotrichum Lindemuthianum Rr. et C écrit M. E. 
Gain dans {'Horticulture nouvelle, se manifeste sur les 
gousses et sur les tiges; 20 0/0 desgraines'peuvent être atta- 
quées et la récolte peut diminuer des 9 dixièmes et même 
davantage. La densité des graines attaquées est de 3 à 5 0/0 
plus faible que celle des graines saines, et une partie de ces 
grains malades perd snn pouvoir germinatif. 

La maladie se propage, soit par l'emploi de graines atta- 
quées, soit par l'intermédiaire du sol, comme l'ont prouvé 
des cultures expérimentales, avec graines semées dans un sol 
artificiellement infecté. 

Aucune graine attaquée, si peu soit-elle, la maladie n'ayant 
même atteint que les téguments de la graine, ne donne de 
pieds sains; 10 0/0 ne germent pas; 10 0/0 meurent peu après 
le semis, succombant à une désorganisation du bas de la 
tige; les autres montrent bientôt des tiges malades. 

Les bouillies bordelaises ne donnent pas de bons résultats, 
même employées peu après la germination, à cause des réci- 
dives dues à l'action du sol infecté. Pour éviter la propaga- 
tion de la maladie par les graines, il est indispensable de 
trier soigneusement celles-ci : les semences devront être tota- 
lement indemnes, lorsqu'elles proviennent d'une culture con- 
taminée. 

Le mieux serait de rejeter toutes semences provenant 
d'exploitations touchées et de cesser, pendant quelques 
années, les cultures de Haricots dans les terrains infectés. 

Fruits explosibles, — La Revue ,1e l'Horticulture belge. 
rappelant que plusieurs plantes produisent des fruits explo- 
sibles, mentionne comme la plus remarquable le Sablier iHura 
crepitans, L.), que les Américains appellent « Sand box 
troe ». Le Sablier appartient à la famille des Euphorbiacées. 
On le trouve dans l'Amérique tropicale, sous divers syno- 
nymes : H. brasiliensis \Yilld..ff. senegalensis Rail!.. //. re- 
pensWilld. Cet arbre atteint environ 20 à 30 mètres de hau- 
teur. L'écorce en est tendre et renferme une substance 
laiteuse. Les branches sont épineuses, et les feuilles ont 
souvent 20 centimètres de largeur. On lo cultive comme 
plante d'ornement dans les Indes occidentales et au Rrésil. 
Lorsqu'on laisse le fruit mûrir sur l'arbre, la noix, qu'entoure 
une épaisse fibre ligneuse, fait explosion avec un grand bruit 
et, de chacun des ses seize compartiments, se projette au 
loin la semence. Ces graines, dont l'enveloppe ressemble à 
do la soie, tombent sur le sol où elles germent. Si l'on 
cueille avant maturité des noix, il arrive parfois qu'elles 
n'éclatent qu'après plusieurs mois. 

Les arbres et arbustes et les lapins. — Nous avons 
trouvé, dans le Gardener s'Cftronicle, de curieuses remarques 
sur la façon dont les lapins se comportent à l'égard des 
arbres et des arbustes; ce journal mentionne quelques essences 
qui ont été épargnées par les lapins dans un pays où ces 
rongeurs abondent. Cette indication a donc sa valeur et il 
est bon de l'enregistrer. Les Chênes. Sycomores. Noyers, 
Ifs, Sapins. Buis, Groseillers, Rhododendrons, Lilas. Epines- 
vinettes. Pruniers et Pommiers ont été trouvés intacts. Au 
contraire, les Ilex, Lierres, Hêtres, Noisetiers, Lauriers, 
Lauriers do Portugal, Genêts blancs, Larix, Boule de neige, 
Ajoncs, ainsi que quelques autres essences à épines, avaient 
'écorce rongée. 






LU JARDIN 



REVDI Dl S Mil 'VI M Tl S l'ul H l'Hi:; 



Revue des nouveautés pour 1903 

Plantes d'ornement 

La maison Férard, 15, nu' de l'Arcade, Paris, met au com- 
merce, cette année, de nombreuses nouveautés florales, 
parmi lesquelles nous croyons devoir signaler les suivantes 
en première ligne : 

Bégonias tubéreux eue. i s i risès et ondulés (Bg.OO). — On 
saii que, depuis deux ans. les fleurs des Bégonias tubéreux 
mil subi de fort curieuses transformations. Les unes se onl 
campanulées, d'autres se sonl cristées ; mais il en est une 
torme particulièrement remarquable au point de vue de la 
bonne tenue, c'est la forme ondulée et frisée que représente 
la liguro 5;i : grandes fleurs variées de coloris à pétale 
ondulés et frangés dont la reproduction esl assez fidèle. 

ChRYSANTHEMOM SEGETUM A GRANDE FLEUR IIei.IOS ET PUMI- 

lum (Qg.50). — Depuis quelques années. M. f'érard s'esl attaché 
au perfectionnement de ce joli Chrysanthème jaune des mois 
sens (C segetum). Il y a i\ru\ ans. il annonçait le C. ■. Gloi iœ ; 

il a celte année le plaisir d'offrir la variété Helios qui esi une 

amélioration comme grandeur de fleur, de couleur jaune d'or 

à disque plus large, et la variété naine, C.s. pumilum, très 

florifère, i i bien fixée, formanl des petites 
touffes arrondies de 15 a 20 centimètres, 
et produisant des fleurs jaunes toute l'an- 
née. Reeommandable pour bordures et 
massifs bas. 



diamètre, à pétales rayonnants très minces et allongés; le 

disq m centre de la Heur noir foncé tranche d'une façon 

heureuse sur le jaune dur. Ce jaune est plus vif que dans 
l'J. glandulosa ; la fleur en esl aussi plus large. A ;emei au 

printemps sous châssis i n avril mai à la pleine ! 

Les amateurs d'espèces typiques nouvelles trouveront 
eni ore, dans le catalogue de M. Ferai i 

cU, U> . Tpomœa imp Lychmis 

Walheri, Lysimachia salicifolia, Musa imper ialis. etc. 

L'établissement Barbier el C , d'Orléans, se signale depuis 
trois ans, pour l'obtention de ses Rosiers uyhbidf.s de Rosa 
Wieui raiana, qui forment un groupe tant nouveau. Ces nou- 
veautés sonl le produit de la fécondation d'une esp i e iapo 
naise a végétation rampante, Ttosa il ichuraiana, par diffé- 
rentes variétés de Rosiers Uns. noisettes, etc. Ces Rosiers 
onl conservé la vigueur extraordinaire de la mère, son 
feuillage luisant el sa \ égétation ranipanle qui permet de les 
utiliser pourgarnii les lalus el nu hors Les longues branches 
flexibles atteignent souvent 3 à ï mètres, sur de jeunes 
sujets, les feront employer comme Rosiers grimpants pour 

entourer les Ironcs d'arbres, garnir les tonnelles, les haies. 

Greffés sur liges, ils forment de magni- 
fiques Rosiers pleureurs qui se couvrent 
entièrement de Heurs. 
Rappelons, à ce propos, que le R. Wi- 




Fig, 50. — Clirijsanthc'ii^m segeUtm p 



Pig, 51. — Glaucium flavum tricolor. 



Fig. .">:>.— Inula Royleana. 



Cyclamen de Perse fimbriata surERBA (lig. 54). — De 
mémo port que le C. de Perse ordinaire, celle magnifique 
variété est d'une fécond al ion en ire le C. Papilio el le C. fim- 
briata splenâens; feuilles réniformes marbrées de vert clair 
sur un fond vert foncé pétioles rongeai res bien érigés 
desquels s'échappe une grosse fleur à corolle globuleuse 
qui vient en s'évasant sur les bonis avec des pétales On- 
dulés et frisés lui donnant un aspect d'Orchidée. A noter 
aussi que la floraison esl plus soutenue, ce qui le rendra 
précieux pour la floraison hivernale, il se reproduit lus 
fidèlement. Cette merveilleuse obtention a été récompensée 
d'une prime de 1" classe avec félicitations par la Société 
Nationale d'Horticulture de France dans sa séance du ls dé- 
cembre VMÏ. 

Gladciom fi.avim tricolor (lig. -M). — Magnifique variété 
du Pavot cornu .huit il est issu : originaire d'Asie-Mineure, à 

feuillage glauque formanl dos touffes de lin a in centimètre 
hauteur; grandes fleurs de Sa 10 centimètres de diamètre 

d'un rouge orange éclatant maculé noir ou de jaune sur fond 
orange foncé et, ayanl beaucoup de rapport avec les Pavois 
vivares. Sa limai, mi esl soutenue pendant toute la belle 
saison et le coloris brillanl de ses Heurs, fort rare chez les 
plantes annuelles et bisannuelles, le placera au premier rang 
pour l'ornement, des plales-bandos. 

Inula Royleana [fig. 52). - Nouvellement introduite de 
l'Himalaya, cette charmante plante vivace rustique est lies 
méritante, haute de 80 centimètres à un mètre, et se distingue 
par ses grandes fleurs jaunes de lu à 12 centimètres de 



rjiuraini'ii el ;es h\ brides sont d'un emploi précieux pour 
la garniture permanente de, pentes rocheuses, des talus ou 
escarpements parsemés de roches, sur lesquels il est im- 
possible ou fort difficile d'établir des plantations régulières. 
Ces Rosiers étendent leurs rameaux sur les surfaces iné- 
gales en les recouvrant d'une jolie verdure gazonnante qui 

se pare d'une admirable déraison. Notre rédaeleur en chef, 

M. Martinet, a obtenu de tels résultats à Riviera Palace, à 

Moule Carlo. 

A la suite des trois variétés obtenues primitivement, 
Auguste Barbier, François Foucard et Paul Transon, 
MM. Barbier mettent au commerce : Adélaïde Moullé, Inllo- 

rescences en bouquets, corolle double de 5 à 7 centimètres 

de diamètre, rose tendre tilacé, centre carminé, onglet jauno 
pâle; bouton magnifique, dans le genre de la variété Cécile 
Brunner. l' la nie de vigueur moyenne pour le genre, se cou- 
vrant de fleurs au printemps, i /,'. Wichuraiana x Souvenir 
,/,. Catherine Guillot). - Edmond Proust, inflorescences en 
bouquets. Fleurs de 1 à 1" centimètres de diamètre, rosi' 
carné et carmin cuivre au centre. Très jolie piaule d'une 
grande vigueur [R. Wichuraiana X Souvenir de Catherine 
Guillot). — Elisa Robichon-, Feuillage luisant. Fleurs en 

corvndies fiches, pédoncules robustes, corolle seini pleine 

de y a .". centimètres de diamètre, pétales rose chair lilacé. a 
onglet jaune pale. Excessivement florifère. [R. Wichuraiana 
Xl'Ideale). 

Un bornera aussi, dans le même établissement, des 
hybrides américains de ce même /,'. Wichurariana : Ever- 



LE JARDIN — BEVUE DES NOUVEAUTES POUR 1903 



93 



green Gein, bouton de couleur chamois devenant presque 
blanc. Fleur de 5 à 7 centimètres do diamètre, double, ayant 
l'odeur de l'Eglantier odorant. Feuillage bronzé. — May Queen, 
beau feuillage, nombreuses grappes de jolies fleurs rose 
corail, clair brillant. — Fini; Ttoamer, fleurs simples, roses à 
centro blanc argenté, élamines rougo orange. — Ruby Queen. 
floraison très abondante, fleurs grandes, carmin brillant, 
base des pétales blanc pur. — Smith orange Perfection, fleurs 
de milles, en rosette, rose paie passant au blanc. Très flori- 
fère. Floraison en grappe. — Universal Favourite, fleurs rose 
pâle, doubles. Très florifère. 

M. A. Dessert, à Chenonceaux (Indre-et-Loire) sélectionne 
les Pivoines en ardue. Ses dernières obtentions sonl : 
Auguste Dessert, fleurs simples ou semi-doubles, très grandes 
et bien dressées, portées sur une tige rigide et se détachant 
bien du feuillage ; pétales énormes, bien étalés, festonnés au 
bord, d'un beau niauvo clair satiné, strié et bordé lilas foncé 
à reflets bleuâtres, violet pourpre à l'onglet; couronne cen- 
trale compacte et formée do longues anthères jaunes d'or; 
ovaire gros, turbiné, grenat foncé. Variété très florifère. — 
Balzac, très grande fleur on coupe do forme parfaite, très 
pleine; pétales arrondis, régulièrement rangés, beau rose 
carminé à fond plus vif et reflets argentés. — Victor Hugo, 
très grandes fleurs pleines, à pétales ondulés, rouge pourpre 
brillant à reflets chatoyants. — Georges Sand, très grandes 
fleurs imbriquées roso saumon tendre, larges macules 
carmin velouté. 

M. Dessert a obtenu, d'autre part, parmi ses nombreux 
semis do Pivoines herbacées, des variétés qui se font remar- 
quer par la grandeur de la fleur et la beauté de la forme, la 
dimension îles pétales et la richesse du coloris: La Fiancée 
(P. albiflora), très grande fleur, pétales très larges, soyeux, 
blanc pur transparent ; large couronne d'étamineror au centre. 
— L'Ëtincelante, très larges pétales du plus beau carmin vif, 
largo bordure argentée ; couronne d'étamines or au contre ; 
coloris éclatant, d'un grand effet. — Simone Chevalier, très 
grandes fleurs globuleuses extra-pleines ; corolle de larges 
pétales roso tendre argenté; ceux du centre, plus étroits, 
rose saumon tendre, glacé lilas; floraison en bouquet, tenue 
ferme. — Germaine Bigot, Grande fleur chair glacé, nuancé 
thé saumoné; coloris d'une exquise fraîcheur. 




Fig. 53. — Bégonia frisé et ondulé carié. 




Fig. 54. — Cyclamen fimbriata superb 



M. Dessert met enfin au commerce le P.eonia lobata, 
charmante espèce à fleurs simples, magnifique coloris rouge 
de dhino orangé ; nuance rare et toute nouvelle. 

M. François Gerbeaux, ù Nancy, s'attache, depuis plusieurs 



armées, à l'obtention des Pèlargoniums zones a fleurs striées 
et pointillèes. Ses nouveautés do co genre pour 1903 sont 
les suivantes: Lauréat, fleurs semi-doubles, vermillon clair, 
marmoré do blanc, tous les pétales sont striés vermillon vif. 
— Les rubans, 
fleurs simples à 
grand contre 
blanc rayonnant 
jusqu'au pour- 
tour, qui est rose 
pâle parfaitement 
strié et rubanné 
vormillon vif. — 
Original, fleurs 
simples rouge 
saumon très vif 
parfaitement strié 
blanc pur. — I J os- 
tillon, grosse 
ombelle de larges 
fleurs semi-dou- 
bles saumon vif, 
orangé au centre, 
parf aitornen t 
striées de blanc 
pur ; bords des 
pétales rose sau- 
mon. — Téles- 
cope, forte om- 
belle do grandes 
fleurs simples 
bien formées 
beau rougo vif 
nuancé d'écarlate 
vermillon; centro blanc rayonnant vers le pourtour en stries 
sur jaune violet clair. 

D'autre part, M. Gerbeaux est l'obtenteur d'une très jolie 
série de Pèlahgoniums zones a fleurs doubles a centre 
blanc, ce centre entouré de couleurs rouges de différents 
tons, de l'orangé au violet: Signalons, entre autres, Alphonse 
Daudet, Cassiopée, Eloquence, Enj.c. Hereiuie, etc., sans 
compter une série assez nombreuses de nouveautés à fleurs 

simples de ce môme 
genre. 

Du mémo obtenteur, 
nous remarquons di- 
verses variétés nou- 
velles de Pentstemon 
gentianoides et de 
Ph/ox decussata, ainsi 
qu'un nouvel Aster 
qui nous parait très 
intéressant : ['Aster 
Beauté P a r faite. 
Cette plante provient 
d'un semis d'.l. pyre- 
naicus: elle en a 
gardé la plupart des 
caractères seulement 
dans un port plus 
élevé et plus déve- 
loppé. Do tous les 
Asters vivaces con- 
nus, c'est assurément 
l'un des plus beaux 
et celui qui a les plus 
grandes fleurs; ces 
dernières, en effet, 
couvriraient une pièce 
de cinq francs. Le 
disque jaune est en- 
toure de larges ligules 
très serrées d'un beau 
bleu violet fonce. La planto atteint au plus 50 centimètres de 
hautesr, et les fleurs sont disposées en larges corymbes 
s'épanouissant en août et septembre 

M. Gerbeaux annonce aussi de nombreux Bégonias, Cannas. 
Glaïeuls, etc., nouveaux. J.-Fh. Favard. 



LE .IWU'IV 



l.l - ORI Hli'l I s BT LE TKIUU II) l'I I 1 I 



Les Orchidées et le terreau de feuilles 

La question est loin d'être épuisée et encore moins 
tranchée par la lettre adressée au Jar'din par mon hono- 
rable collègue M. Duval, et publiée dans le numéro du 
5 mars courant. Ce sont de ees questions qu'on ne peut 
trancher en un trait de plume, et il faudra de longues 
années pour qu'on se mette d'accord à ce sujet. J'y 
reviens en quelques mots : 

M. Duval fait deux déclarations : 

La première consiste à affirmer que le terreau de 
feuilles est meilleur dans les forêts de Marly, de Ver- 
sailles ou de Rambouillet que dans celles de Belgique. 

La seconde, c'esl qu'il ne suffit pas d'avoir du terreau 
de feuilles, mais qu'il faut savoir s'en servir. 

Répondons d'abord à la première affirmation. 

J'ai vu les cultures de M. Duval, il a dépoté devant 
moi des Orchidées et j'ai vu et touché le terreau dont il 
se sert. Ce terreau est celui qui existe dans toutes nos 
forets, et je n'ai pas besoin d'aller à Versailles, à Marly 
ou à Rambouillet pour en trouver. J'en ai a ma disposi- 
tion dans la forêt de Montmorency et, pour bien faire 
comprendre ma pensée, je dirai que le terreau que j'ai 
vu chez M. Duval est le produit de feuilles dont la 
décomposition est tout à fait consommée. 

Ce n'est que de l'humus dont les Belges, eux aussi, se 
sont servis lors de leurs premiers essais, et qu'ils ont 
remplacé ensuite par un terreau composé de feuilles de 
Chêne en décomposition mais non encore consommées, 
réduites en morceaux et mélangées de sable, soit natu- 
rellement, soit par suite d'un travail préparatoire à son 
emploi. 

Tel est, à mon avis, le vrai sol convenant a certaines 
Orchidées et non à toutes comme je l'ai déjà dit. 

Et ce qui me porte à croire à la supériorité du terreau 
belge, c'est que, en dehors des horticulteurs belges, de 
nombreux horticulteurs ou amateurs anglais, notam- 
ment M. Charlesworth, en font emploi. 

Le terreau belge va dans le monde entier; il est 
une source d'exportation pour la Belgique, et si je me 
trompe sur sa qualité, je me trompe en bonne et nom- 
breuse compagnie. On pourrait sans doute obtenir en 
France un terreau semblable en procédant, comme les 
Belges, à la récolte des feuilles de Chêne ensablées et à 
demi consommées, et en divisant les feuilles, mais la 
main-d'œuvre en France est bien plus chère qu'en 
Belgique. 

Quant au terreau de feuilles entièrement consommé 
dont se sert M. Duval, c'est un terreau excellent et que 
j'emploie pour la culture des Aroïdées et des Bromé- 
liacées, mais qui ne me parait pas tout indiqué pour la 
culture des Orchidées en général, 

Arrivons à la seconde observation de M. Duval, c'est-à- 
dire qu'il faut savoir se servir du terreau de feuilles. 

Mon collègue nous «lit et nous montre que ses piaules 
poussent vigoureusement dans son terreau de feuilles 
de Versailles mais je demande aux amateurs s'i"!s con- 
servent facilement dans leurs serres de petites dimen- 
sions, et dans le même terreau de Versailles, les plantes 
qui entrent chez eux après avoir été pendant quelque 
temps ainsi poussées à la végétation. 

On ne peut pas cultiver de la même manière, d'une 
part dans de grandes serres, des importations arrivées 
prêtes au développement des premières années, et, 
d'autre pari, dans de petites serres, des plantes établie-, 
et dont lo premier cultivateur a obtenu le maximum de 
végétation. 

Sans avoir la prétention d'être seul à connaître la 
vérité, jo montre aussi, comme mon confrère, un essai 



do culturo dans le terreau de Feuilles, mais modeste; 
je présente très souvent mes plantes dans les exposi- 
tions, et j'ai reçu souvent îles compliments sur la bonne 
culture de mes plantes et la bonne tenue de mes 
serres; j'étudie, je compare, j'apporte le plus grand 
soin a mes observations et je constate et écris 1res 
exactement ce que je vois, sans emballement. 

Je connais aussi en France de nombreux horticulteurs 
et amateurs qui cultivent avec grand soin les OdontO- 
glossum Alexandrie el 0. Pescatorei tes uns dans un 
mélange de polypode el de sphagnum, les autres en 
terreau de feuilles. 

D'autres cultivent leurs Cattleya et Lselia dans le 
vieux système du polypode et du sphagnum et obtien- 
nent des résultats merveilleux. 

Me observation pour les Vanda notamment les 

V. suavis, et Y. tricolor dont nous avons vu des exem- 
plaires de deux melies de haut garnis de feuilles pres- 
que en bas, avec une floraison luxuriante, bien que cul- 
tivés à l'ancien système. 

Donc, il faut bien reconnaître que la question est loin 
d'être résolue, et l'on discutera je crois longuement 
encore avant de convaincre tous les cultivateurs d'Or- 
chidées qu'ils doivent accepter le terreau de feuilles 
pour la culture de toutes les Orchidées, et abandonner 
le polypode et le. sphagnum. 

Beaucoup appliqueront les deux systèmes, en donnant 
aux diverses espèces la culture que l'expérience leur 
démontrera être la plus propice chez eux. 

Pour moi, tout en appréciant beaucoup l'éloquence 
de M. Duval, je ne puis fermer les oreilles ni les yeux 
au langage modeste, j'allais dire au geste de nies 
Cypripedium, auxquels j'offrais du terreau de feuilles 
et qui, rejetant leurs racines par dessus les pots, m'ont 
clairement fait comprendre qu'ils n'en voulaient pas. 

G. Magni 

En mémo temps que l'article de M. G. Magne, nous 
avons reçu la lettre suivante de M. L. Cappe, qui con- 
tient, nous le constatons avec plaisir, de judicieuses 
observations sur le rôle de la Presse horticole : 
Mon cher Monsieur Martinet, 

En vous écrivant au sujet de la question du terreau de 
feuilles et delà culture des Orchidées, je n'avais qu'un but 
celui de faire connaître une expérience qui m'avait 1res bien 
réussie, tandis qu'elle avait produit chez notre honorable col 
lègue M. Magne, un résultat différent; par la mémo occasion, 
je faisais un historique île l'état actuel de la question du 
terreau dans les cultures françaises, sans aucune critique, ni 
intention de froisser qui que ce soil. ayant l'habitude de 
respecter huiles les convictions. 

Il est regrettable que M. Duval en ait fait uno question 

personnelle, ce qui ne peut que faire dévier une dis. ussion 

qui sérail devenue fort intéressante, si. eomme le Jardin et 
moi-même, nous en exprimions le désir, tous ceux qui ont 
fait des essais on ce sens avaient bien voulu faire connaître 
leur opinion. 

J'ai, pour M. Duval uno trop grande sympathie et un res- 
pect trop profond pour me permettre d'engager une polé- 
mique avec lui. Je tiens cependant a \ nus faire savoir i|ue je 

n'ai pas, on ce qui concerne le rôle d'un journal, ta même 
opinion quo lui; j'estime, au contraire, que ce qui fait l'intérêt 
et la force d'une publication. 06 ne sont pas les articles écrits 
ou les théories développées sans discussion dans nnn forme 
plus ou moins banale, mais que c'est la diversité des opi 
nions émises libre nt, sous une forme courtoise naturel- 
lement, don les lecteurs finissent toujours par tirer des 
conclusions à leur profit. 

Cela dit, VOulez-VOUS me permettre encore un mot sur la 
question du terreau de feuilles.' Au point OÙ elle se trouve 
actuellement, ello me rappelle une histoire dont je fus témoin 
il y a quelques animes : J'avais vendu à une excellents 
dame un Antkurium fleuri pour mettre dans son salon. A 



LE JARDIN — LA PROMOTION ET LE COMMERCE DES FLEURS SUR LA RIVIERA ITALIENNE 



cette époque, on cultivait les Anthurium un peu comme 1rs 
Orchidées, c'est-ù-dire avec un drainage do tessons et de 
charbon do bois jusqu'à 1 '■'< du pot; 2 ou :: jours apri's, par 
une maladresse du valet do chambre, VAnthurium se trouve 
renversé et le pot cassé; aussitôt notre bravo dame île 
s'écrier . « Reportez vite cette plante chez l'horticulteur et 
rapportez-m'en une autre; jamais une plante qui se nourrit 
do pots cassés et do charbon do bois ne vivra dans mon 
salon! ! ! ». 

Eh bien! le terreau de feuilles se présente aujourd'hui dans 
les mêmes conditions aux amateurs qui, habitués de voir 
leur plantes dans le polypode et le sphagnum, sont persuadés 
que jamais des Orchidées cultivées dans le terreau ne pour- 
ront vivre chez eux. 

Il faut donc, par des causeries ou des écrits, les habituer 
pou à peu à se familiariser avec le nouveau procédé, jusqu'à 
ce que dernier, étant complètement entré dans nos mœurs, il 
n'épouvante plus personne. C'est là, jo crois, le meilleur 
moyen de combattre l'erreur et do faire adopter un système 
que l'on préconise. 

Veuillez agréer, etc. 

Louis Cappe. 

La production et le commerce des fleurs 

sur la Riviera italienne 

La production des fleurs coupées sur le territoire île 
la Ligurie a pris ces dernières années une importance 
considérable qui n'est pas sans effets sur le commerce 
de la Riviera française. Ainsi que le dit fort justement 
M. Robert Armez (1), cette culture est nouvelle puis- 
qu'elle date à peine d'une vingtaine d'années. Son appa- 
rition est une des conséquences économiques les plus 
certaines du phylloxéra, et son développement coïncide 
précisément avec l'extension de ce fléau. 

Ces cultures furent établies, non par les indigènes, 
mais, au contraire par des jardiniers français et alle- 
mands, qui eurent au début a lutter contre une certaine 
méliance et une hostilité évidente de la part de ces pre- 
miers. Ils prolitèrentde l'expérience acquise en France, 
dans les cultures du littoral méditerranéen, et, en opé- 
rant méthodiquement dans un terrain neuf, ils firent 
d'excellentes affaires, ce qui fut la meilleure justifica- 
tion de leur entreprise. 

Cela donna à réfléchir aux cultivateurs italiens, d'au- 
tant plus que le phylloxéra ravageait les vignobles, et 
la Mosca olearia, les Oliviers. Les plus intelligenls 
imitèrent ces jardiniers étrangers et cherchèrent ainsi 
un palliatif a la ruine qui les menaçait. D'ailleurs, les 
procédés culturaux no diffèrent guère de ceux mis en 
reuvro dans les Alpes-Maritimes, la constitution géolo- 
gique du sol étant sensiblement la même, ainsi que, 
d'ailleurs, les conditions elimatériques plutôt plus 
favorables encore. 

Les Rosiers et les Œillets y sont les plantes les plus 
cultivées. Les Rosiers sont disposés en espaliers contre 
le mur des terrasses, en buissons, en pleins carres et 
pour la production des Roses de choix ; quelques cul- 
tures sont faites sous verre. La cueillette des fleurs 
commence en novembre et se termine en mars-avril, 
époque après laquelle celles-ci végètent mal en raison 
do la température plus élevée. 

Les floriculteurs italiens comprenant l'utilité des 
associations sont groupés, pour la plupart, en soei< tés 
locales, qui sont toutes affiliées à la société d'agricul- 
ture et de lloriculculture de Ligurie, dont le siège est a 
Ospedaletti. Les municipalités ont appuyé l'œuvre de 
ces sociétés et ont ainsi facilité' l'installation à Vinli- 
mille, Bordighera, Ospedaletti et dans les autres loca- 

(ll Rapport sur la ftoricullure industrielle en Ligurie, Bulletin du 
Ministère ûo l'Agricultnro, iuin l'JOl. 



lilés, des marchés analogues a ceux des principales 
villes de la Riviera française. 

L'Italie exporte à l'heure actuelle, environ pour 
30 millions de fleurs ou de feuillages dont les deux 
tiers reviennent à la Ligurie. L'Autriche-Hongrie est 
son meilleur client puisqu'on estime qu'elle importe 
pour 12 à 15 millions de fleurs provenant presque toutes 
de la Ligurie ; après elles viennent l'Allemagne. l'An- 
gleterre, la France, la Suisse, la Belgique et les autres 
pays septentrionaux. 

Il nous faut ajouter que la production florale italienne, 
malgré les prix encore élevés qui sont perçus par les 
compagnies de chemin de fer, est plus favorisée que 
celle de nos nationaux pour les expéditions des flears 
qui pénètrent plus rapidement en Suisse, en Autriche- 
Hongrie et en Allemagne que les fleurs françaises. 

Il pourrait également paraître à juste titre étonnant 
que la France qui produit plus de fleurs qu'elle n'eu 
consomme, demeure tributaire de la Ligurie- Cette parti- 
cularité ou cette anomalie existe parce que nombre de 
cultivateurs italiens portent leurs fleurs sur les marchés 
de Menton et de Nice pour en faciliter l'écoulement. 

Philippe Lepage. 



L'Horticulture au Concours agricole 

_ Nous n'avons pas été enthousiasme' do la participation do 
l'horticulture au concours agricole qui vient do fermer ses 

portes. S'il fallait établir une comparais nlre le rôle 

qu'elle y a joué avec celui qui lui était dévolu l'année der- 
nière, la comparaison ne serait pas favorable au concours de 
cette année. Non pas que les exposants ne présentaient pas 
d'aussi jolies choses, au contraire — et pourrait-il en être autre- 
ment/ Mais parce que l'ensemble manquait de cohésion et 
d'unité; — Les lots étant éparpillés un peu partout, ne pou- 
vaient produire aucun elfet d'ensemble ni permettre les com- 
paraisons. Les visiteurs regrettaient, avec raison, leur dispo- 
sition forte heureuse en un vaste jardin à la française dans 
la grande salle des fêtes, qui fut l'élément attractir et le clou 
du concours de 1902. 

M. Boucher et M. Nomblot exposaient chacun des arbres 
fruitiers tiges et en espaliers impeccablement dressés, et ce 
dernier de beaux spécimens d'arbustes verts et de Conifères. 
Nous devions retrouver ailleurs un massil d'arbustes forcés: 
Lilas en collection, Clématites superbes, Pêcher de Chine, 
Glycines, etc.. et surtout un nouveau Lilas de semis d'une 
couleur inédite, de M. Boucher. Fort intéressants aussi les 
spécimenS de Conifères el d'arbustes à feuillage persistant 
de M. Laurent, ainsi que ceux de M. Carnet. 

M. Honoré Defresne avait garni plusieurs massifs d'arbustes 
forcés, arrivés à point et dont les douces tonalités ne man- 
quaient pas de séduction. Il y avait îles résultats de for- 
çage qui ne sauraient être passés sous silence, tant ils sont 
précieux à noter pour les personnes devant produire des 
fleurs l'hiver: Spircea Thunbergi, S. prunifolia, S. multi- 
flura arguta, Magnolia, Pivoines, Malus Kaido, Chèvre- 
feuilles. Staphylea colcliica, Cydonia japonica, Kerria, Xan- 
thoceras sorbifolia, Asalea mollis. Robinia hispida rosea. etc.. 
Beaucoup d'exemples aussi dans la superbe collection de 
M. Croux : Prunus sinensis, P. triloba, Forsythia. Amelan- 
chier, Chionanthe virginiana, Genista alba preecox, G. An- 
dreana et surtout une belle série d'Acer japonicum, aussi 
fournis de feuilles qu'en été. Devant ces multiples espèces 
et variétés on ne peut quo constater combien est maigre la 
série de celles préparées pour les fleuristes. Dire que les 
forceurs ne songent même pas à leur présenter des sujets 
ou <les rameaux coupés de Forsythia, d'un forçage pour- 
tant si simple ! 

D'un autre genre était le massif composé par M. Moser, 
dans lequel dominaient des exemplaires hors ligne, par leur 
dressement et leur force, d'arbuste à feuillage persistant, à 
fruits décoratifs et à fleurs : Andromeda, Laurier-Tin, .l<<- 
euha, Pernetlyn. etc., etc., et un véritable tapis d'Erica 
chicvca rc.vcic E. c. alba. 



96 



Lie JARDIN — SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTICULTURE DE FRANCB. BIBLIOGRAPHIE 



D'un effet moins attirant, mais combien distincte et capti- 
vante était la collection fort complète de Violettes ex] 
par M. Millet, en de vastes terrines et dont les sujets en 
arbre » n'étaient pas sans intriguer maints visiteurs. Mod 
aussi, mais combien intéressantes les Hellébores hybridi - de 
-M. Dugourd. Puis c'était à côté la splendeur 'les Azalées 
admirablement fleuries de M. Delarue, ainsi que ses Jacinthes. 
Tulipes, plantes de serres variées et Orchidées groupées 
avec goût en une vaste corbeille. 

Une gigantesque pyramide <le plantes bulbeuses épanouies : 
Jacinthes. Tulipes, Narcisses, etc., avait été dressée par 
MM. Vilmorin- Andri eux, el autour de laquelle s'épanouis- 
saient groupées dans des corbeilles, îles : Primula obeonica 
de races perfectionnées, Cinéraires, Giroflées, Choux dur 
nement, puis des légumes conservés et des légumes de pri- 
meurs. 

Un peu plus loin était la classique aspergerie modèle mi- 
niature de M. Compoint, avec ses divers genres de produits, 
et les phénoménales asperges «le M. Roussel. 

Après les légumes, en présentation plutôt restreinteel sans 
rien do saillant, les fruits : D'abord les superbes apports do 
Chasselas conservé à rafle fraîche de MM. : Bàlu, Sadron, 
Andry, Berthior, Chevillot, Bergeron, Syndicat des viticul- 
teurs do Thonier y ; les Chasselas et autres Raisins en variété' s 
do MM. Saloinon, et enlin les volumineuses grappes de 
superbe Raisin de serre de MM. Cordonnier. M. Nooiblot 
montrait une belle collection de fruits tandis que M. Ar- 
mand Pellerin s'était surpassé avec des fruits de choix : Poires 
Belle Angevine en exemplaires monstrueux, et aussi belles 
et très bien conservées; d'autres Poires et Pommes: Passe 
Crassane, Doyenné d'hiver, Bergamote esperen, CalvilU 
blanc, Reinette de Canada. Dignes d'éloges également les 
fruits de choix de MM. Orive, Pagnol, Chevalier et Whir. 

Tel est le bilan de l'Horticulture au concours général 
agricole de Paris en 1903. 

René Desjardin . 



Société Nationale d'Horticulture de France 

Séance du 12 murs 1903 

Comité de Floriculture. — Le Comité a reçu peu d'ap- 
ports: de belles Violettes, de M. David, d'Angoulème; des 
Œillets en Heurs coupées, de M. Dubois, jardinier-chel au 
château de Courances; d'autres, très beaux, avec une nou- 
veauté' 1res méritante que l'obtenteur M.Nonin appelle Œillet 
Châtillon, genre Malmaison tout à fait remontant, nain et 
rigide, fleurissant de janvier à mars. 

M. Gentilhomme, le cultivateur bien connu de Bruyères. 
présentait VErica Vilmoreana à /leurs doubles. Les Heurs 
sont plus colorées que le type; elles durent aussi plus long- 
temps et sont moins sujettes a caution pendant l'hiver. 

Comité des Ohc.ii idées. — M. Fortin, jardinier chez le 
baron Franchetti, présentait un Miltonia Bleuana et un très 
beau Zygopetalum Perrenoudi : M. Moreau, un CypripeJium 
hybride des ('. oillosum el insigne Chantini. 

Comité d'arboriculture fruitière. — Un lot de Poires a 
M. Sauge, de Chàtenay. comprenant Susette de Bavay, Ber- 
gamote Espéren et Fortuné; Joséphine de Malines. Bon 
Chrétien de Rance, Beurré Bretonneau, Comtesse de Paris, 
St-Germain Samson et Marie Guise; à M. Kspaulard, de 
Noisy-le-Sec, une variété' do Pommes nouvelles présentée 
sous le nom de Pomme de Noisy ; a M. Congy, du Domaine 
de Ferrières, des Cerises Early Rivers et Guigne de Pontar- 
naud. 

Comité de culture maraîchère. — A M. Gué-ry , de Sarcelles, 
des fraises ir Morère, do fort belle venue; a M. Congy, de 
beaux Concombres tardif et des Quatre-Kaisons. 

P. Il \i,iot. 



BIBLIOGRAPHIE 

Prairies et pelouses. Instruction sur la création et I , 
Heu des prairies et des pelouses, suivie rl'i Liste descrip- 
tive de toutes les plantes pouvant entrer dans leur i [posi- 
tion, par Rivoire I'Êre et fils. En vente a la Librairie hoili- 



cole, Si bis, rue de Gn ne11< . Paris, 7\ Prix : 1 fr. 25, franco 
1 fr. 75. 

Sons uni' fi h in io. MM. Rivoire père el lils ont 

condensé, en une petite brochure in-42 de 70 pages, illustrée 
de heures, buis les renseignements nécessaires pour se 
rendre compte de la façon dont on peut composer ses gazons 
et ses prés. Chacune des (iraininées el autres plantes des- 
tinées à toute,, sortes de compositions 5 est décrite dune 

manière pratique el a la portée (le tout le monde. Sont 

indiquées : la hauteur, l'époque de floraison, les qualités ou 
défauts du foin, la quantité ù semer à l'hectare, le poids des 
graines à l'hectare, etc. 

La transplantation en mottes des arbres et arbustes, au dm- 
rint. en paniers, en bacs, etc.. par J. I.uqi et, jardinier prin- 
cipal de la Ville de Paris. Une brochure in-s de 90 pages, 
illustrée de 38 ligures; en venle a la Librairie hortii 

Si bis, nie de Grenelle, Paris. 7*. Prix 2 francs, franco -' fr. 20. 
Il n'existait aucun ouvrage traitant spécialement des 

divers modes de transplantation des giands arbres, avec la 

descripti létaillée, précise et complète des différents cha- 
riots on usage, ainsi quo des systèmes de canalisation pour 
l'arrosage nécessaire à assurer la reprise des arbres trans- 
plantes. La brochure de M. J. I.iiquei. écrite avec méthode 
et donnant les renseignements puisés aux meilleures sources, 
comble cette lacune. Elle présento en outre l'avantage d'indi- 
quer les procédés perfecti es le plus récemment introduits. 

C'est ainsi que sont successivement exposés: Transplanta 
lions au chariot. — Désignation des espèces. — Préparation 
des sujets. Epoques favorables. -- Description ei manœuvre 
de divers chariots de transplantation. — Soins àd nner aux 
arbres et arbrisseaux tranplantés. — Transplantation en 
bacs et en paniers. -- Cahier des charges et bordereau des 
prix appliqués par la Cille de Paris pour les tranpla 
Haas. Renseignemt nts divers. 
On VOit, par ce simple exposé, que ce petit traite peut elle 

suivi pour la lionne exécution des transplantations d'arbres 
d'alignements et grands spécimens. Les architectes-paysa- 
gistes, los entrepreneurs, les conducteurs de travaux, les 
jardiniers-chefs de jardins publics, etc.. le consulteront 
utilement. R. R, 

vA/Y/\A. 

Les produits horticoles aux Halles 

Fleurs. — Vente très calme et grande abondance de mar- 
chandises, les cours sont en conséquence en baisse 1res sen- 
sible. Les Roses du Midi deviennent rares, par contre celles 
de Paris sont plus abondantes; malgré que celles-ci soient 
préférées des acheteurs, les prix pratiqués sont inférieurs à 

Ceux de l'an dernier a celle époque. I ,e l.ilas est o\trènient 
abondant et très bon marché, cependant les bottes extra 
surchoix se vendent assez bien à un cours modéré. La 
\ iolette du Midi, malgré l'importance des arrivages et la 
modicité de son prix, trouve très difficilement acheteur; 

celle de Paris est de venle plus facile quoiqi fierté a 

un prix plus élevé. Le Mimosa ne peut s'écouler à n'im- 
porte quel prix. Les Lis et l'Arum se vendent bien et à 
des prix soutenus. 

Fruits. — Les fruits s'écoulent très Lentement. La P me, 

quoique raie cette année, no se vend pas 1res bien. Les 
fruits socs se vendent en baisse. Les Mandarines se ven- 
dent bien. Les Oranges sont très abondantes et de venle 
régulière, mais a des prix peu élevés. 

Légumes. — Les belles salades du Midi étant moins abon- 
dantes s'écoulent a des prix soutenus. Les Choux -Heurs 
d'Angers commencent a arriver régulièrement; ceux de Bre- 
tagne dont les envois sont très importants se vendent .1 des 
cours modérés. Les Haricots verts d'Espagne et les I' 
Pois d'Algérie s'écoulent assez bien. 1 1 s artichauts d'Algérie 
se vendent à des prix peu soutenus. Y. D. 

Le Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à 
la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs 

d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin. 

I,a reproduction de ceux suivis delà mention « reproduction 
interdite ■ et celle des gravures ne sont autorisées que sur 
de faiU à l'Administration du 



N° 387 



LE .IARDIN 



5 Avril 1903 



Nouvelles horticoles 

Mérite agricole. — Parmi les décorations conférées 
dans l'ordre du Mérite agricole par de nombreux arrêtés 
pris en février et mai dernier, et qui n'avaient pas 
encore été publiés, nous relevons les suivantes, qui 
intéressent l'horticulture : 

Chevaliers : MM. Delesalle (Louis) horticulteur à Thumi s 
nil(N"onl,i ; Lemoinier (Raymond), horticulteur amateur à Saint- 
MauriceLille (Nord : Penne! (Jean-Louis), maraîcher à Hem 
(Nord); Rougcot (Antoine-Emile) fleuriste à Paris; Tatoux, 
rocailleur à Lille (Nord). 

Nous adressons nos sincères félicitations aux nou- 
veaux chevaliers. 

Association de l'Ordre national du Mérite agricole. — 

Cette Association a tenu son assemblée générale an- 
nuelle le mercredi 11 mars. Le secrétaire général, 
M. J. Troude, a fait ressortir, dans son rapport, L'état 
prospère île l'association, et signale les nombreux ser- 
vices qu'elle a déjà rendus : création d'un Bulletin men- 
suel, de bourses dans les écoles nationales d'agri- 
culture, placement de membres adhérents et de leurs 
enfants, secouis remboursables, réductions sur les 
tarifs des hôtels. 

11 a été procédé ensuite au renouvellement du Comité- 
1 1 1 1 ..leur qui sera ainsi composé, pour la période 
1903-1006 : 

Président : M. le D' Henri Ricard, sénateur delà Cote-d'Or. 
— Vice-Président :MM. E. Boulet, président du Club fran- 
çais du chien de berger; Bertault, chef de division des 
Domaines du Crédit foncier do France; Renaudal, sénateur 
de l'Aube; Dugué, professeur départementaLA^griculture do 
l'Indre-et-Loire; Chomet, conseiller génénUb la Nièvre; 
L. Héronnaux, directeur de l'Union fédérale tics assurances 
mutuelles contre la mortalité du bétail. — Secrétaire général : 
M. J. Troude, professeur à l'Ecole nationale des industries 
agricoles. — Secrétaire-général-adjoint : M. ]■'.. Silz, secré- 
taire général de l'Association des chimistes do sucrerie et 
distillerie de France et des colonies. — Secrétaires : MM. F. 
Macarez-Fauville, agriculteur a Ilaulchin (Nord); A. Cottard, 
agent général d'Exportation des animaux reproducteurs de 
races françaises, au Havre ; E. Hirseh, docteur en droit, à 
Paris; Japiot, éleveur, conseiller d'arrondissement à Ch.ï- 
tillon-sur Seine; Pinguet-Guindon, horticulteur à Saint-Sym- 
phorien-les-Tours ; Vérillaud, éleveur à Bussy (Cher);Brin, 
directeur de l'Usine des salines de l'Ouest, à la Rochelle. — 
Trésorier : M. Adolphe Chevalier, négociant en graines et 
semences, à Paris. 

Sur la proposition de M. Richard, M. Marcel Vacher, 
président sortant, a été nommé, par acclamation, pré- 
sident d'honneur de l'Association. 

Un banquet a réuni ensuite une centaine d'adhérents. 

L'Exposition quinquennale de Gand. — A L'instar de sis 

devancières cette exposition s'annonce connue devant 
être couronnée de succès. Les adhésions des exposants. 
Les acceptations des membres du Jury s'élèvant u deux- 
cents, arrivent nombreuses au siège de la Société orga- 
nisatrice. 

Beaucoup d'exposants élrangers ont déjà envoyés, 
dans les serres des horticulteurs Gantois, les plantes 
qu'ils comptent présenter, pour qu'elles n'aient pas à 
subir au dernier moment les fatigues d'un long voyage. 

L'Association internationale des botanistes y sera 
représentée et un grand nombre de savants, d'amateurs 
et d'horticulteurs s'y rencontreront. A cet effet, notre 
confrère, le Gardensrs' Chronicle émel cette idée 
que l'administration établisse, au centre i^' la ville, un 
bureau ou les membres du Jury el les visiteurs puis- 
sent se procurer différentes indications, notamment les 
adresses de leurs confrères, amis, ou personnes avei 



qui ils désirent se rencontrer. Nous ne pouvons qu'ap" 
plaudirà la réalisation de cette idée, d'autant plus que 
dans sa dernière assemblée, « l'Association à la Presse 
agricole » en a formulé une semblable concernant les 
expositions françaises. 

Protestation contre les Tarifs douaniers allemands. — 

L'1'nion commerciale des horticulteurs et marchands- 
grainiers de France organise un grand mouvement de 
protestation contre l'adoption, par le Parlemenl 
mand, des tarifs excessifs que nous avons cités dans 
les précédents numéros du Jardin. A cette effet, elle a 
adressé à toutes les Sociétés horticoles et à tous les 
syndicats d'horticulteurs et de producteurs de plantes 
■ le fruits et de légumes, une circulaire leur demandant 
de lui faire parvenir au plus tôt L'expression de leurs 
vœux, en double exemplaire, afin qu'elle puisse en faire 
la remise entre les mains des ministres du Commerce 
et de l'Agriculture. 

Cette circulaire donne le détail exact de tous les 
droits établis sur les arbres, arbustes, plantes, boutures 
et greffons, sur les fruits frais de toutes sortes et fruits 
du Midi, sur les légumes, sur les graines de semences 
et sur les Pommes de terre. Le passage suivant, de 
l'exposé de la situation, fixe sur sa gravi lé. : 

» U importe d'observer, que, contrairement à l'opinion 
générale, le commerce français ne bénificiera pas de toutes 
les concessions que l'Allemagne accordera, par des traités, 
aux autres pays. La clause de la nation la plus favorisée qui, 
en conformité du Traité de Francfort régit les transactions 
commerciales entre les Etats allemands el la France, ae 
s'applique en eflel qu'aux traites conclus entre ces Etals el 
les nations suivantes : Angleterre, Belgique, Pays-Sas, 
Suisse, Autriche et Russie. L'Italie et l'Espagne n'étant pas 
.emprises dans cette liste. Ions nos produits du Midi ne 
pourront jouir des réductions que l'Allemagne consentirait a 
ces deux pays. " 

On voit que les producteurs français sont intéressés 
à répondre à l'appel qui leur est adressé par cette cir- 
culaire, signée de M. Viger, président de la Société 
nationale d'horticulture de France, el président d'hon- 
neur de l'Union commerciale, ainsi que par M. Albert 
Truffaut. président et Abel Chatenay, secrétaire général 
de cette Union. 

Le nouveau tarif douanier suisse. — Dans le Jardin du 
5 janvier dernier, nous avons annoncé que la Suisse se 
préparait a augmenter les droits de douane pour les 
fruits emballés. A cette époque, de nouveaux tarifs 
douaniers, en gênerai plus élevés que les ancien-, 
étaient en discussion au sein des pouvoirs législatifs de 
la Confédération. Le nouveau projet devail être soumis 
au référendum populaire. Cette opération a eu lieu lo 
15 mars : 300.000 voix se sont déclarées pour l'adoption, 
200.000 contre, a l'instar de ce qui se passe en Alle- 
magne. Le nouveau tarif est particulièrement lourd 
pour l'agriculture. C'est un triomphe complet des idées 
protectionnistes en Suisse. Il est vrai que le tarif adopté 
est destiné. a être amendé dans la conclusion des traités 
de commerce en vue desquels il a été préparé; il n'en 
représente pas moins une transformation absolue dans 
les opinions qui dominaient autrefois en Suisse. 

Le nouveau tarif douanier russe. — Une nouvelle loi 
douanière pour les frontières européennes de la Russie. 
a été adoptée le 29 janvier dernier. Le jour de son 
entrée en vigueur n'est pas spécifié, mais elle pourrait 
être mise à exécution, par un ukase de L'empereur, pour 
les parties qui ne touchenl pas aux matières régies par 
les conventions commerciales non encore dénom ■ es 

Rappelons, à ce propos, que les relations commer- 
ciales et maritimes entre la France et la Uussie sont 



98 



LE .IAIUiIN — NOUVELLES II< UiTIi :oI.K» 



lées par le traita do commerce du 1 fr avril ls7i el la 
convention additionnelle du 17 juin 1893. 

lui vertu de l'article 45 du traité du I er avril LSTi, les 
produits français, à l'entrée en Russie, jouissent du 
traitement de la nation la plus favorisée, c'est-à-dire 
qu'ils bénéficient do plein droit des réductions doua- 
nières consenties par la Russie aux autres pays. En 
outre, la convention additionnelle du 17 juin 1893 
accorde à un certain nombre de produits français énu- 
mérés dans cet acte des réductions en droits. 

I.e traité et la convention dont il s'agit doivent 
demeurer exécutoires jusqu'à l'expiration d'une année 
à partir du jour où l'une ou l'autre des parties contrac- 
tantes les auront dénoncés. 

H résulte de cet exposé que le bénéfice de l'ancien 
tarif conventionnel russe est assuré, dans son ensemble, 
aux produits français à leur entrée en Russie jusqu'à 
l'expiration îles traités conclus par l'empire avec divers 
pays étrangers. 

Le Congrès de l'alcool. — Le Congrès de l'alcool a été 
inauguré sous la présidence d'honneur de M. Mougeot, 
ministre de l'Agriculture, le mercredi 11 mars. Le 
bureau était composé comme suit. 

Président: M. Viger, sénateur; ei ce-présiden ts : MM. Du- 
jardin-Beaumetz, président de la commission de l'agriculture 
à la Chambre îles députés; Klotz, président de la sous-com- 
mission de l'alcool à la Chambre des députés; secrétaires : 
MM. Leroy, sous-cheJ du cabinet du ministre de l'agriculture; 
famechon, sous-chef de bureau au ministère de l'agriculture; 
secrétaire-adjoint : M. Dauchez (René). 

M. Viger, sénateur, après avoir passé en revue l'his- 
toire de la distillerie, a fait une étude de la législation 
comparée; il a rappelé' que ce n'est qu'après avoir en- 
trepris des expériences concluantes, que le ministère 
do l'Agriculture avait cherché à vulgariser l'alcool in- 
dustriel en organisant des. concours et expositions. Il 
a terminé son discours en demandant la constitution 
d'une commission chargée de poursuivre la réalisation 
des vieux émis par le Congrès. 

M. Mougeot, ministre de l'Agriculture, après avoir 
remercié M. Viger et les rapporteurs, a rappelé que le 
Congrès de l'automobile club de F.rance avait traité 
toutes les questions techniques et préparé, par d'inté- 
ressantes études, les travaux de la manifestation pro- 
voquée par lui. 

Le Congrès a ensuite examiné les très nombreux et 
intéressants rapports qui lui ont été soumis. Il n'a pas 
eu moins de sept séances, toutes bien remplies. 

M. Viger a résumé les travaux des agriculteurs et 
savants praticiens qui ont donné un large concours à 
l'œuvre entreprise par M. Mougeot et a déclare qu'ac- 
tuellement, pour solutionner certaines parties du 
problème économique posé devant le Congrès, l'Etat 
devait intervenir pour aider l'effort individuel. 

L'agriculture et l'horticulture au Comité consultatif des 
chemins de fer. — Parmi les membres du Comité consul- 
tatif des chemins de fer maintenus dans leurs fonctions 
en vertu d'un décret en date du 22 janvier, nous relevons 
des noms de MM. Tisserand, directeur honoraire, et 
M. Vassilière, directeur; Jules Bénard, membre du 
conseil supérieur de l'agriculture et Viger, sénateur. 

Situation des cultures de graines. — Les cultivateurs 
onl profité du beau temps pour découvrir les silos et 
les carrés où se trouvaient les plants de Betteraves et 
Carottes. D'après le Bulletin des cultivateurs de graines, 
de grands dégâts onl été causés par la gelée, la pourri- 
ture, et les vers. Les plantations vont donc se trouver 
réduites; mais a tout prendre il n'y aura que demi-mal, 



car véritablement, on se demande comment, après la 
récolte, l'écoulement aurait pu se (aire si tout le plant 
avait été repiqué. 

Les Haricots sont rares, ce qui a causé l'exagération 
des prix de certaines variétés de Haricots. Il y aura, 
croit-on, de quoi faire face aux demandes dans les 
variétés a parchemin demi-hâtives et tardives; mais les 
variétés sont plus rares et les Mangetout a rames el 
nains manquent complètement. 

De tout l'hiver, dans le Midi, la pluie n'est pas 
tombée. Les cultivateur seraient heureux de voil 
cesser ci' temps de sécheresse. 

Concours pour la Rédaction d'un Livre d'or de l'horticul- 
ture lyonnaise. ■ — L'Association horticole lyonnaise 
vient de ci-éer un Concours pour In rédaction d'un Livre 
d'or de l'horticulture lyonnaise. Trois prix, le premier 
de la valeur de 700 francs, le deuxième de celle de 
400 francs, et lo troisième de 250 francs, seront décernés 
aux lauréats du Concours, Le programme et le règle- 
ment de ce Concours seront adresses gratuitement aux 
personnes qui en feront la demande au Secrétaire 
général de l'Association, Cours Lafayette prolonge, 53, 
à Villeurbanne Rhône). 

Le féminisme horticole en Angleterre. — La société 
Linnéenne do Londres vient de décider l'admission des 
femmes parmi ses membres. Depuis quelque temps, 
des meetings avaient été organisés pour obtenir cette 
réforme. Le comité dé la société lança ensuite une 
circulaire invitant les sociétaires à exprimer leur opinion 
sur cette question ; 301 se prononcèrent pour l'admis- 
sion des femmes, 120, contre. Il y eut 313 abstentions. 
Le président et le comité ne jugèrent pas tout d'abord 
ce votesuflisamment valable. .Mais, dans un des derniers 
meetings de la Société, l'admission des femmes a été 
votée, et les statuts seront revisés dans ce sens. 

Dans le rapport annuel du Collège d'horticulture de 
Swanley lequel est placé sous la direction du Comto 
de Kent, il est établi que, chaque année, il est fait 
deux fois plus de demandes d'employées femmes qu'on 
ne peut en retenir. Le collège, qui n'est pas seulement 
restreint a l'enseignement féministe, a récemment 
établi une branche d'études coloniales, dans laquelle 
los étudiants sont autant que possible initiés a la vie 
coloniale; l'expérience commencée est déjà couronnée 
de succès. 

Les reboisements en Belgique. — L'administration des 
ponts et chaussées belges va faire exécuter de grands 
travaux de boisements dans les arrondissements do 
Termonde et de Saint-Nicolas (Flandre orientale , ainsi 
que dans le Luxembourg belge. 11 y a cinquante ans, 
dit à ce sujet M. Fr. Burvenich dans le Bulletin d'arbo. 
riculture de Gand, la période de déboisement battait- 
son plein; tout terrain, même impropre à la culture, 
devenait terre agricole. Par un juste retour des choses 
d'ici-bas, l'excès amené parfois de salutaires réactions. 
Tous ceux qui s'intéressent a la prospérité îles cam- 
pagnes et a l'hygiène publique applaudiront à l'initiative 
des Ponts-et-Chaussées belges. 

Expositions annoncées. — Angers du 11 au li juin : 
Exposition de Roses et autres llcurs de saison orga- 
nisée par la Société d'horticulture d'Angers et du 
département de Maine-et-Loire, a l'occasion de la 
réunion, à Angers, du Congrès de la Société française 
des Rosiéristes. Le nombre des concours prévus est 
do 25. Les demandes d'admission devront être adressées 
à M. S. Millet, secrétaire de la Société. 0, rue Béranger, 
a Angers, avant le 5 juin 1903. 

Udine Italie , en août et septembre 1903. Exposition 



LE JAHDIN — NOUVELLES HORTICOLES 



99 



internationale de fruits, arbres fruitiers, réfrigération 
et conservation des fruits, méthodes d'emballage, et 
imitations artificielles des fruits. Les emplacements 
sont gratuits. Les demandes d'admission doivent par- 
venir au Secrétariat de l'Exposition, à Udine, avant le 
30 avril courant. 

Evreux, du 11 au 14 juin. — La Société libre d'Agri- 
culture de l'Eure organise à Evreux. du 11 au lî juin, à 
l'occasion du concours régional agricole, une Exposi- 
tion d'horticulture (fleurs, fruits, légumes, arbres, 
arbustes, instruments et accessoiresde jardinages, ete). 
Les demandes d'admission devront être adressées 
avant le 20 mai, à M. Léon Petit, Secrétaire perpétuel 
de la Société, rue du Meilet, 14, à Evreux. 

Verdun, du 12 au 14 septembre 1903, Exposition 
générale et internationale horticole organisée par la 
Société d'horticulture de la Meuse. Le règlement et le 
programme en seront publiés prochainement. 

La culture de l'Olivier en Italie. — Dans plusieurs ré- 
gions de l'Italie, et, en particulier, dans la province de 
Sienne, la culture de l'Olivier s'améliore chaque jour; 
de nouvelles et nombreuses plantations ont été faites 
et continuent à se faire sur d'immenses étendues de 
terrain qui semblaient seulement susceptibles de pro- 
duire des pâturages pour les brebis. 

Pendant ces trente dernières années grâce aux soins 
intelligents prodigués à l'Olivier, la province deSienne 
s'est placée presque au niveau des pays cités comme 
maitres dans l'art de cultiver et, la méthode de la récolte, 
de la conservation et de la manipulation des Olives 
ayant été perfectionnée, on voit aujourd'hui ses huiles 
rivaliser sur les marchés italiens et étrangers, avec 
celles les plus estimées des autres régions. 

La production moyenne annuelle qui, il y a vingt- 
quatre ans, se calculait à 2 hectolitres 30 par hectare 
de terrain, peut s'évaluer maintenant à 3 hectolitres, et 
la production totale qui représentait 35,424 hectolitres 
en atteint actuellement 49,950. 

L'étendue territoriale de la province de Sienne est de 
3,794 kilomètres carrés. La superficie plantée en Oli- 
viers, de 15,402 hectares en 1882, se monte aujourd'hui 
à 16,048 hectare. Le nombre d'Oliviers par hectare est 
d'environ 163. 

La culture de l'Olivier est très importante pour la 
province, même au point de vue économique, parce 
que, étant restée jusqu'à présent, en grande partie, 
indemne des dégâts de la mouche oléaire, on peut en 
tirer une production abondante et de première qualité. 

Fraudes dans la vente des scories de déphosphoration.. 
— On sait combien cet engrais phosphaté est précieux 
pour la fumure des arbres fruitiers et des plantes 
potagères en général; aussi est-il très recherché ce qui 
permet à certains courtiers peu scrupuleux de livrer 
des scories d'un titrage très inférieur à celui auquel 
elles sont offertes. Cette matière doit être vendue 
avec la garantie d'un titrage de 16/18 d'acide phospho- 
rique, d'une linesse de 75 0/0 et d'une solubilité immé- 
diate de 75 0/0. Elle doit être livrée en sacs plombés 
portant, non seulement la marque du vendeur mais 
aussi l'indication du titrage. D'ailleurs, d'une manière 
générale, en fait d'engrais, à un prix bas correspond 
une marchandise de qualité inférieure. 

Le record des grosses grappes de Raisin. — Le Garde- 
ners'Chronicle a mentionné les exposants anglais qui 
ont présenté depuis trente ans les grappes de Raisin les 
plus lourdes et les plus grosses. Ce seraient MM. Hun- 
tcr. de Belfast (Irlande), avec une grappe de Black 
Hamburgh du poids de 9 k. 060, en 1S74; Roberts, de 



Charlevile, avec un Gros Guillaume pesant 10 k. 505 en 
1877; et Dickson. d'Edimbourg, avec un White Nice 
pesant 11 k. 670, en 1875. 

llnrobespierriste horticulteur. — Parmi les horticulteurs 
qui étaient établis à Charonne sous le Premier Empire, 
se trouvait un nommé Magloire Lebègue, qui mourut 
en 1820, après fortune faite. Une des Roses en vogue à 
cette époque avait été trouvé'' par lui et portait son 
prénom. La Rose Magloire parfuma successivement 1rs 
corsages ou les coiffures des Merveilleuses du Direc- 
toire, des grandes dames de l'Empire et des nobles 
beautés de la Restauration. 

Ce Magloire, Lebègue n'était autre qu'un des anciens 
secrétaires particuliers, ami intime et coreligionnaire 
politique de Robespierre. Après le 9 Thermidor, qui 
vit la chute et la mort du tribun, Lebègue alla se relu j ier 
a Charonne, chez son ami Herbeaumont, serrurier d'art, 
et, dégoûté du culte des hommes, se voua a celui des 
fleurs, dont il sut tirer parti. 

Mémento des Expositions 

Aix-en-Provence, du 10 au li juin 1903. Concours horticoles 
divers. 

Angers, du 11 au 11 juin 1903. Exposition do Roses et fleurs 
de saison. 

Douai, du 12 au 14 juillet 1903. Exposition générale horticole. 

Evreux, du 11 au li juin 1903. Exposition d'horticulture 
générale. 

Le Havre, du 18 au il juin 190!!. Exposition d'horticulture 
générale. 

Lille, du 6 au 9 novembre 1903. — Exposition de Chrysan- 
thèmes. 

Limoges, de mai à septembre 1903. Exposition générale 
internationale. Concours temporaires horticoles. 

Nogent-sur-Marne, du 5 au 13 septembre 1903. Exposition 
d'horticulture générale et coloniale. 

Paris, du 20 au 25 mai 1903. Exposition du printemps de 
la S.N. H. F. 

Udine (Italie), août et septembre 1903. Exposition interna- 
tionale de fruits, arbres fruitiers, réfrigération et conserva- 
tion des fruits. 

Verdun, du 12 au 11 septembre 1903. Exposition générale et 
internationale d'horticulture. 

Petites nouvelles 

Le Moniteur officiel du commerce du S janvier 1903, publie 
dans ses « Rapports commerciaux », une étude très docu- 
mentée sur le commerce de Cuba en 1901 et 1902, spéciale- 
ment au point de vue des transactions françaises. La conclusion 
générale est que Cuba pourrait devenir un marché important 
pour le commerce français qui n'y est pas représenté connue 
il devrait l'être. Ce rapport s'adresse donc particulièrement 
au commerce français. 

La production du coton semble être en baisse dans les 
Indes anglaises. En 1901, elle était de plus de 3S5 millions 
de kilos. En 1902, elle n'est plus que de près de 357 millions 
de kilos. Ce chiffre présente' une diminution de ïi 0/0 de la 
moyenne des cinq dernières années. 

L'ouverture des Cours public et gratuit d'Apiculture 
(culture des abeilles), professé au jardin du Luxembourg, par 
MM. Sevalle et Saint-l'ée, aura lieu le 7 avril, à 9 heures du 
matin. Les leçons seront continuées les mardis cl samedis 
suivants. 

Nécrologie. — M. A. de Bosrcdon. — M. Alexandre de 
Bosredon, qui fut successivement député et sénateur de la 
Dordogne et so livrait à l'agriculture depuis 1870, esl décédé 
a l'âge do soixante-dix ans. M. de Bosredon était connu 
comme un ardent protagoniste de certaines cultures spéciales. 
Il a, en particulier, organisé de belles et importantes cultures 
de truffes, et publie ['Ahnanach du trufficulteur . L'horti- 
culture lui doit la diffusion de la culture du Kaki dans - ei 
laines régions méridionales, l'introduction et l'étude d'un 
bon nombre d'espèces et de variétés de ce finit. Il a fait 
paraître, il y a quelques années, une excellente étude sur ce 
sujet. 



ioo 



LE .iaiiihn 



l.l CULTURE DES YIOI.IT1T- i>l MIDI 



La culture des Violettes du Midi 

C'est par centaines d'hectares que L'on compte, à 
Hyères, la surface affei tée .1 la culture des Violettes im- 
proprement dites (1 de Nice ». 

La variété la plus cultivée esl Lu Luxonne, qui a 
donné naissance à différentes sous-variétés, le type 
s'étant un peu affolé par suilo de culture intensive, 

Mais ces sous-variétés diffèrent parfois peu entre elles 
et ne sont pas très bien déterminées non plus, les 
cultivateurs cachant jalousement en général les types 
qu'ils croient meilleurs que ceux de leurs voisins. 

La Violelle prospère surtout clans les lionnes terres 
franches, fraîches cl fortes. La grande plaine d'alluvions 
où se trouve Hyères possède un sol s'y prêtant 1res bien. 

Les conditions climatériques s'y prêtent aussi. La 
Provence étant un pays à étés secs et à hivers humides 
assure, aux << Violettiers » (suivant la curieuse expres- 
sion locale), l'humidité nécessaire en hiver pour fleurir 
et la sécheresse qu'il leur faut en été pour se reposer. 
La température n'est pas un obstacle non plus, le froid 
étant bien rarement assez intense pour endommager 
ces cultures. 

En général, le terrain n'est travaillé qu'à 20 centimètres 
île protondeur environ: avant la plantation on y étend 
du fumier qu'on enfouit en même temps. Il y a plu- 
sieurs modes de multiplication. Tantôt, on plante en 
" ii >l're-novembre, en si' servant de coulants pris dans 
les autres carrés, ou bien encore avec quelques dou- 
zaines de touffes que l'on sacrifie et que l'on divise en 
plusieurs éclats qui se plantent séparément. D'autres 
cultivateurs font ce travail au printemps seulement 
(mars-avril) lorsqu'on détruit les vieux carrés dont la 
production est épuisée. 

Le meilleur système, quoique le plus long, est de 
couper à l'automne tous les coulants des carres où se 
fera la récolte d'hiver (opération qu'il est bon de faire, 
dût-on les jeter, car ils épuisent les touiïes) et de mettre 
ces coulants en pépinière par touffettes de trois ou 
quatre dans une planche quelconque. Ils s'enracinent 
pendant l'hiver et, au printemps, on les reprend pour 
les planter. Comme ils sont enracinés ils ne perdent 
donc pas de temps pour la reprise, ainsi que le font les 
éclats provenant de la division des touffes, et poussant 
sans cesse, font des touffes beaucoup plus fortes que 
celles provenant d'éclats. 

Nous avons eu aussi, par ce moyen, des coulants 
plantés en mars dernier qui, a. la Toussaint, formaient 
des pieds de 50 centimètres de diamètre sur 25 centi- 
mètres de hauteur. 

Quel que soit lo mode de multiplication employé, la 
plantation se fait en sillons distants d'environ 60 centi- 
mètres. Pour cela, le terrain est travaillé avec un outil 
spécial, dit h trinque », qui permet de tracer -des sillons 
d'environ 20 centimètres do haut sur 30 de large. 

Les touffettes se plantent à 30 centimètres l'une de 
l'autre, à mi-hauteur de ces sillons, <\u côté N'ord (ils 
sont toujours orientés de l'Est a l'Ouest), car du côté 
Sud du sillon, on sème un rang de l'ois, si le carré est 
plante d'automne, ou bien un rang de Haricots s'il l'est 
an printemps. On fait aussi une récolte en culture 
dérobée sans nuire aux jeunes Violettes. Une lois la. 
plantation Unie, on l'arrose et on n'a plus qu'à laisser 
pousser. Les seuls soins consistent a sarcler pour 
détruire les mauvaises herbes el a arrosera l'eau cou- 
rante deux ou trois fois a peine pendant l'été, système 
d'arrosage dont j'ai déjà en l'occaion de parler dans un 
précédent article (1). Dès que les pluies d'automne ar- 

1I1 Le Jardin, 190, n 382 (80 janvier), p. 29. 



rivent, la végétation des Violettes double d'intensité, et 
bientôt en septembre les premières Heurs apparaissent; 
1res petites d'abord, elles augmentent peu .1 peu de 
grandeur pour atteindre leur dimension normale vers 
la Toussaint, moment ou commence la cueillette. 

En septembre, en général, on donne de l'engrais aux 
touffes; la fumure le plus souvent employée par les 
cultivateurs hyérois est le tourteau, ou quelque autre 
engrais organique, qu'on enfouit légèrement par un bi- 
nage. 1 e genre d'engrais azoté, s'il a l'avantage d'activer 
la foliaison et de faire obtenir des feuilles plus larges 
pour la confection des bouquets, ne fait pas pousseï 
aussi activement la production dos Heurs eomn 
ferait un engrais a base d'acide phosphorique. 

bai novembre, on installe, sur les carrés, les claies 
en bruyère qui constituent leur protection hivernale. 
Ces claies (dont j'ai également parlé dans un article 
spécial) (l)sont installées sur des rangées de piquets 
parallèles entre elles et placées à des distances l'une 
de l'autre variant de 5 à 10 mètres. Elles se composent 
de deux lignes de piquets verticaux, hauts, l'un de L m 80, 
l'autre de un métré, distancés de façon a donner •> la 
claie, qui repose sur des fils de fer fixés sur leurs 
extrémités, une inclinaison d'environ -'î"' degrés. Ces 
claies, placées a touche-touche, concentrent la chaleur 
solaire sur les quelques rangées qu'elles recouvrent et 
un lieu sur celles qui sont devant, ce qui fait donner à 
ces rangées une plus grande abondance de Qeurs. Cela 

per t aussi d'y cueillir des Violettes non mouillées 

par la rosée du malin, rosée qui abîme les autres Heurs 
non couvertes lorsqu'on est obligé de les cueillir encore 
humides. En outre, ces claies, orientées île l'ouest a 
l'Est, coupent aussi les coups de vent tri ids du Nord- 
Ouest (mistral), très durs parfois en hiver el qui 
« brûlent » alors les Violettes non protégées. 

La récolte des Violettes finit vers le 15 mars, car les 
touffes arrêtent alors naturellement leur floraison. A ce 
moment, on les laisse se dessécher sans les arroser. 
Plus d'un cultivateur les fait même paître de suite par 
un troupeau de moutons, afin de forcer les touffes a 
entrer aussitôt dans leur période de repos en les privant 
de leur feuillage. 

D'autres les laissent se dessécher d'elles-mêmes jus- 
qu'en juin-juillet; alors, on les fauche de façon ,1 enlever 
toutes ces feuilles mortes, refuges d'insectes varies, et, 
comme on ne les arrose qu'en septembre, (si la pluie 
ne se charge pas auparavant de l'opération); les carres 
de Violettes restent pendant doux ou trois mois d'été 
tout-à-fait dénudes. A voir la terre ainsi nue, on croirait 
que rien n'y est planté. 

Les carrés sont presque toujours, en général, détruits 
au biiui de deux ans; car, sans cela, la floraison s'y 
ferait de plus en plus tardivement. C'est ainsi qui' les 
touffes, ayant déjà fleuri durant un hiver, ne donnent 
presque pas de fleurs jusqu'au nouvel an, tandis que 
celles plantées au printemps fleurissent dés le début de 
l'automne. Mais, tandis que ces jeunes touffes subissent 
uno sorte de ralentissement dans la floraison en janvier- 
février, les vieilles, au contraire, sont alors dans leur 
maximum de production, si bien que, d'ordinaire, les 
cultivateurs ont la moitié de leurs cultures de Violettes 
on touffes d'un an et l'autre moitié en touffes de deux ans, 
pour assurer la régularité dans la production. 

Telle est la culture qui sert de gagne-pain à la majeure 
partie de la population d'Hyères. Si cette jolie petite 
ville de la Gô.te d'azur n'avait été surnommée « Ilyères- 
les-Palmiers », on eut tout aussi bien pu l'appeler 
,1 Hyeres-les-Violettes ». A. Pottieh fils. 

1 1 e Tarditi 1 ,n 381, 1. (5 janvier) p. il. 



LV. JAMtilN 



LES CLOTURES 



101 



LES CLOTURES 

La question dos clôtures économiques à la campagne 
présente toujours un réel intérêt, surtout lorsqu'il 
s'agit île clore de grandes propriétés, des pâturages, 



Bien que très si m pic, une clôture de ce genre esl très 
efficace, surtoul lorsqu'il s'agit de renfermer les ani- 
maux dans 1rs pâturages, d'empêcher ceux du dehors 
d'envahir les enclos ou d'interdire l'accès des propriétés 
aux promeneurs. Elle peut évidemment, être franchie; 





ère rustique en bois (i" type). 

des champs d'expérience, qu'Userait trop onéreux d'en- 
tourer de murs, de grilles ou même de palissades. 

Il existe à cet effet, des procédés aussi variés que 
nombreux, depuis la haie qui, précédée ou non d'un 
fossé, constitue bien le mode le plus agreste, jusqu'aux 
grilles et aux treillages dits « clôtures économiques d 
en passant par tous les 
genres de barrières en bois. 

C'est d'un de ces der- 
niers types que je viens 
aujourd'hui entretenir les 
lecteurs du Jardin et, a 
leur intention, je reproduis 
ci-contre (fig. 55 à 59) quel- 
ques dessins de barrières 
en Sapin, très usitées dans 
les Vosges et qui, tout en 
étant fort pratiques, sont 
d'un prix de revient peu 
élevé dans les régions boisées où les matériaux coûtent, 
alors, peu cher. 

Ces barrières sont faites avec des tiges de jeunes 
Sapins dont le diamètre varie de 8 à 15 cent, et qui sont 
employées à l'état brut, c'est-à-dire avec leur écoree, 

L'assemblage des différentes pièces est peu com- 
plique, les traverses horizontales et obliques étant 
simplement ajustées d'onglets et clouées sur les poteaux 
verticaux, solidement fichés dans le sol. Dans les par- 
ties qui se croisent, les tiges sont cependant entaillées 



Fig-. 58. — Barrière r 



ique en bois (;' type . 




Fig. 56. — Barrière rustique en bois [3' type). 



mais, dans ce cas, un treillage métallique, ou même 
une grille ou un mur, ne sont pas clôtures plus défen- 
sives vis-a-vis des gens qui ne reculent pas devant l'es- 
calade. 

Néanmoins, en utilisant, dans la construction de sem- 
blables clôtures, la ronce métallique — ce que je n'ai 

pas vu faire dans les Vos- 
ges — on obtiendrait cer- 
tainement des barrières 
dont l'escalade, difficile, 
ne serait même pas sans 
danger, surtout pour qui 
la tenterait la nuit. .l'indi- 
que sur plusieurs dessins 
ci-contre (fig. 57 et 59), 
l'emploi qu'on pourrait 
faire de cette ronce. L'es- 
sentiel est d'en garnir tous 
les espaces suffisamment 
grands pour livrer aisément passage au corps d'un 
homme. A la partie supérieure de la barrière, une ronce 
peut être fixée sur l'extrémité des poteaux verticaux qui, 
dans ce but, doivent dépasser de 15 centimètres envi- 
ron la première traverse. 

Il va sans dire que les dessins reproduits ici ne con- 
cernent que quelques types parmi ceux qui me parais- 
sent particulièrement recommandables. Le nombre 
pourrait en être augmenté et il y a là matière pour chacun 
à donner libre carrière à son goût et à son imagination. 



: i ' <-'* ' ,• V 



S' Î TïïT-T i F' 






-~, «"— »* 




Fig. '.'>'. — Barrière rustique en boi*. avec ronres artificielles [i tr t>/p<-i. 

.i mi-bois, de façon à n'avoir qu'une seule épaisseur 
aux points d'intersection. 

Toutefois, afin de donner à l'ensemble plus de soli- 
dité, on pourrait encore ajuster à tenons et mortaises, 
dans les poteaux verticaux, les extrémités des princi- 
pales traverses. 

La hauteur do ces barrières varie généralement entre 
l m 20 et l m 50. 




Fig. r.9. — Barrièr, 



rustiqvc en bois avec ronces artificielles [S* type}. 

J'ai voulu tout simplement appeler l'attention des 
lecteurs du Jardin sur un mode de clôture très avanta- 
geux tant par son lion marché que par son efficacité, 
dans les pays où le bois abonde ; car on peut employer 
évidemment d'autres essences que le Sapin pour la 
construction de ces barrières. Je recommande particu- 
lièrement à cet effet le Châtaignier décortiqué. Ce bois 
est très résistant ; il est couramment utilisé pour la 



102 



LE J.UIDIN. — Li: DARWINISME I.T I. HnllTIi l'LTTRi: 



construction des pouls et kiosques rustiques dans nos 
jardins, et comme tuteurs ri échalas. 

S i durée est encore augmentée si L'on ;i le soin de lo 
ter, on mieux, de le passer an cariions le ou autre, 
produit analogue. On évite ainsi la décomposition des 
parties enfoncées dans le sol. Au surplus cri enduit 
au carbonyle donne au bois une teinte d'un brun foncé 
qui, dans beaucoup de < as . lorsqu'on ne veut pas avoir 
de clôtures trop visibles, peut avantageusement rem- 
placer la peintura, tout en s'harmonisanl d'ailleurs très 
bien avec la verdure environnante. 

Enfin, j'ajouterai que ces barrières rustiques peu- 
vent, aux abords de l'habitation, être garnies de plantes 
grimpantes et constituer ainsi des barrières fleuries du 
plus charmant effel . 

II. Martinet. 

^./WA. 

Le Darwinisme et l'horticulture 

Darwin et le Darwinisme! il est peu de noms qui 
soient aussi fréquemment prononcés et pourtant, com- 
bien peu de gens les connaissent! A chaque instant on 
invoque Darwin : la politique, la sociologie, la science 
constamment y l'ont appel. 

Le transformisme, l'évolution, la sélection, la lutte 
pour la vie telles sont les doctrines fécondes, dont 
Darwin a été sinon le créateur, tout au moins le pro- 
p igateur infatigable, à tel point que le nom du grand 
observateur s'est incarné en elles. Comment pourrions- 
nous les résumer en quelques lignes? M. de Quatre- 
fages l'a fait excellemment, dans les termes suivants : 
«Toutes les espèces animales ou végétales passées et 
actuelles descendent, par voie de transformations suc- 
cessives, de trois ou quatre types originels et probable. 
ment d'un architype primitif unique ». 

Comment Darwin a-t-il été amené à s'occuper du 
problème des cspèces?Ilnous l'apprend lui-même. C'est 
au cours de la célèbre expédition du Beugle (1831 . 
qu'il porta pour la première fois son attention sur ce 
point, en faisant des observations de géographie zoolo- 
gique et de paléontologie. La lecture du livre de voyage 
de l'illustre naturaliste est une des plus attrayantes 
qu'on puisse imaginer, et, nous la recommandons vive- 
ment a tous ceux qui. de près ou de loin, s'intéressent 
à l'étude de la nature. 

Les premières recherches spéciales de Darwin ont 
été présentées dans deux ouvrages, consacrés à la 
m Variation des animaux et des pituites sous l'influence 
de la domestication » et à 1' « Origine des espèces par 
la sélection naturelle ». La sélection naturelle, les lois 
de la variation, la succession géologique des êtres 
organisés, l'hérédité, etc., y sont traités avec une profim- 
deur de vue, une originalité d'aperçus, une richesse 
d'expérimentation qu'on ne saurait trop admirer, t l'est 
là que sont exposées les causes qui entravent le libre 
croisement des variétés, la modification des races par 
le croisement, les avantages du croisement, etc., 
Nous ne saurions mieux faire que de reproduire les 
conclusions de l'un de ces chapitres: « Finalement, pre- 
nant en considération les divers faits qui montrent 
que le croisement a des effets manifestement avanta- 
geux, et que la reproduction consanguine exagérée puni- 
rait, au contraire, avoir des effets nuisibles, et voyant 
que, dans le monde organisé, tout semble concourir 
à rendre possible l'union évontuelle d'individus dis- 
tincts; il en résulte, en somme, à défaut d'une 
démonstration directe, une grande probabilité en faveur 
de l'existence d'une grande loi naturelle : que le croi- 
sement d'animaux et de plantes qui ne sont pas en 



relations de parenté trop rapprochées est avantageux et 
même nécessaire, et que la reproduction consanguine 
prolongée pendant un trop grand nombre .le générations, 
peut par contre avoir les conséquences les plus nui- 
Dles ». Les observations de Darwin ont été maintes 
fois corroborées et tout le monde sait q ondation 

croisée est la seule qui donne de bons résultats. 

Pour Darwin, la sélection naturelle détermine fré- 
quemment la puissance de celle de l'homme. La varia- 
bilité qui seule La rend possible, a pour principale cause 
les changements dans les circoi anoes extérieures. 
L'influence des milieux joue ici le plus grand i 61e. Nous 
ne pouvons définir les règles qui président à la réussite 
do la sélection méthodique, cela nous entraînerait trop 
loin : rappelons seulement que le temps est un impor- 
tant élément de suci es, et que souvent, mais pas tou- 
jours, les races domestiques ne diffèrent pas essentiel- 
lement pur leur aspect général des espèces naturelles 
affines. 

Dans le livre do la ti Variation des animaux et des 
végétaux, etc.», trois excellents chapitres sont ce 
crés aux plantes cultivées : leur nombre et leur orij 
les céréales, les plantes culinaires, les fruits, les arbres 
d'ornement, les fleurs, la variation par bourgeons, ele 
Les nombreux faits sur lesquels il s'est appuyé dé- 
montrent combien le germe d'une graine fécondée et 
la petite masse cellulaire qui constitue le bourg' : . 
se ressemblent d'une manière frappante, par leurs 
fonctions et par leur aptitude a présenter des variations 
de nature semblable, et soumise aux mêmes lois ». 

On a beaucoup reproché à Darwin sa doctrine de la 
Lutte pour l'existence — le « struggle for life » ; on l'a 
rendu responsable de nombreux méfaits dans le domaine 
politique et social. Ce n'est là qu'enfantillage et mau- 
vaise foi. La doctrine de Darwin est de toute évidence 
et répond à l'ordre des choses établies : le plus fort, 
le mieux constitué pour la lutte, est appelé nécessaire- 
ment à « manger» le plus faible. Les exemples en sont 
aussi frappants dans le monde végétal que dans le 
monde animal ou ailleurs. 

Les deux grands ouvrages où l'illustre savant a exposé 
son corps de doctrine, doivent être lus avec une minu- 
tieuse attention; on ne perdra pas son temps en le 
faisant. Il yabeaucoup à glaner, dans cette mine d'une 
merveilleuse richesse, pour le botaniste et l'horticul- 
teur. Il ne faut pas oublier que le règne végétal a été 
étudié avec le même soin que le domaine animal. 

Los plaides ont toujours été pour Darwin l'objet 
d'une réelle prédilection. Déjà, dans le : Voyage d'un 
naturaliste autour du monde, fait à bord du navire le 
Beagle, de 1831 à 1836, on trouve de très curieuses 
observations, remarquables de la part d'un homme qui 
venait à peine de quitter les bancs de l'université. Ce 
récit — qu'on lit presque comme un roman — démontre 
quelle est l'importance des voyages dans l'éducation 
des jeunes naturalistes et leur presque — pour ne pas 
dire indispensable — nécessite. 

Plus tard, Darwin est revenu d'une façon spéciale à 
l'observation des plantes : il a fait voir comment se 
faisait la fécondation dans les Orchidées et quel rôle 
y jouaient les insectes {De la fécondation des Orch i< 
par les insectes et des bons résultats du croisement : 
quelles différences oxistent dans les résultats obtenus 
par la fécondation directe ou croisée [Les effets de la 
fécondation croisée et directe dans le règne végétal). 
Se rattachant au précédent sujet, Darwin a écrit un 
livre sur les : Différentes formes des fleurs dans les 
plantes delà même espèce. Ce polymorphisme est moins 
rare qu'on le croyait autrefois : les Primevères, les Lins, 



LE JARDIN 



AXTlirmi'MS HYBRIDES NOUVEAUX 



103 



les Pulmonairos ont deux sortes de fleurs ; les Oxalis en 
possèdent trois. Prenons une de ces dernières plantes. 
Nous y trouvons toujours 10 étamines à filets inégaux, 
de telle sorte que les anthères sont placées sur deux 
rangées superposées. Mais, dans certaines fleurs, les 
styles s'allongent assez pour que les stigmates délias- 
sent la rangée supérieure; dans d'aulres, ils restenl 
entre les deux; dans d'autres enfin, ils sont toujours 
inférieurs. L'observation a montré que la fécondation, 
pour réussir, devait s'opérer entre deux fleurs de forme 
différente. 

Un autre genre de recherches a sollicité également 
le génie investigateur du naturaliste anglais. Il a voulu 
se rendre compte des Mouvements et des habitudes des 
plante» grimpantes] de La faculté motrice dans les 
plantes; des mœurs singulières des végétaux auxquels 
on a donné le nom déplantes carnivores. La Dionée, les 
Brosera, les Pinguicula, etc.. ont fourni les matériaux 
du livre bien connu: Les plantes insectivores. Les idées 
émises par Darwin n'ont pas été accueillies sans pro- 
testations, et si elles sont en partie encore l'objet de 
contestations, on ne peut nier qu'elles ne soient expo- 
sées avec une originalité et un luxe de détails qui sédui- 
sent le lecteur. Nous n'insistons pas sur ce sujet, tant 
il est connu. 

Enfin, la façon dont s'est constituée la terre végétale 
a été l'objet des observations de Darwin et dans un de 
ses derniers ouvrages, il a fait voir quel était le Ride 
des vers de terre dans la formation de la terre végétale. 

Tels sont, indiqués à grands traits, les ouvrages de 
Darwin, relatifs au monde des plantes. Les plus hautes 
questions qui s'y rapportent, les plus graves problèmes 
susceptibles d'être soulevés, y ont été traités, et de 
l'ensemble en est sorti tout un corps de doctrines qui a 
reçu le nom parfaitement justifié de Darwinisme. 

Tout en reconnaissant la haute valeur du grand 
anglais, rappelons qu'il a eu en France d'illustres pré- 
décesseurs, et que Lamarck — un des plus beau génies 
qui aient honoré notre pays, — est de ceux-là. 

P. Hariot. 

■j\t\s\j\/ 

Anthuriums hybrides nouveaux 

On se rappellera sans doute la sensationnelle pré- 
sentation de spathes d? Anthurium, faite par M. Val- 
vassori, directeur de l'école d'Horticulture de Florence, 
aune des séances de la S. N. H. F. en décembre 1901, 
et qui a été beaucoup remarquée. Quatre variétés, 
parmi les onze envoyées d'Italie, furent d'ailleurs récom- 
pensées d'un certificat de mérite de première classe. 

Notre planche hors texte et les photogravures fig.OOetiW^ 
donnent une idée de ce que sont ces A nthurium, en 
même temps que le portrait des principales variétés 
présentées à Paris. 

M. Valvassori, qui a eu l'amabilité de mettre les 
photographies, qui ont servi pour l'établissement de ces 
illustrations, à notre disposition, nous a communiqué 
d'excellents renseignements sur l'obtention de ces nou- 
veautés, consignés dans cet article, en même temps 
qu'il nous fournissait la description des variétés de 
caractères les plus saillants. 

La culture et l'hybridation des Anthurium a grandes 
fleuis à toujours été une des spécialités de l'Ecole 
d'Horticulture de Florence; mais c'est en ces dernières 
années que les croisements et les sélections, auxquels 
on doit ces beaux types ont été l'objet des soins les plus 
suivis. C'est ainsi qu'en 1902 on n'a pas rempoté moins 
de 3ÔO0 jeunessujets de semisdu même âge, quioccupent 
à eux seuls toute une serre. 



(le sont les Anthurium Andreanum, A. ferriere?ise, 
A. Prochaskaianum, A. Lindenianum et quelques 
autres types de valeur qui furent les parents des pre- 
miers croisements. 

Comme on pouvait s'y attendre, les résultats ont été 
sensiblement différents. Quoiqu'il en soit, les variétés 
obtenues peuvent être groupées en deux séries princi- 
pales, basées sur les caractères des Heurs. 

Celles du premier groupe se rapprochent beaucoup 
de VA. A ndreanum, soit par la forme soit par la tenue 
de la spathe. 

Celles du second groupe s'en distinguent par leurs 
fleurs parfaitement érigées, à la spathe concave (ayant un 
peu la forme d'une cuiller), insérée verticalement à 
l'extrémité; au spadice droit ayant la même direction 
que le pédoncule dont il forme comme le prolongement. 
Cette série comporte naturellement des coloris différents 
et notamment une variété tout à fait remarquable à 
spathe rouge dont le spadice dégageait un parfum 1res 
agréable. Mais, en somme, comme cette série, pointant 
intéressante, ne semblait pas répondre aux désirs des 
amateurs, les hybridations n'ont pas été continuées. 

Par contre, l'amélioration des types les plus marquants 
du premier groupe fut poursuivie en croisant entre 
elles les variétés distinctes et de valeur à ce point do 
vue. 

On chercha à augmenter la gamme des couleurs, alors 
assez restreinte, en même temps que l'on s'efforçait 
d'obtenir des spathes plus grandes et plus étoffées. Les 
croisements étant conduits d'une façon rationnelle et la 
sélection jouant un rôle prépondérant, les résultats 
furent favorables. Mais, ces premières variétés avaient, 
au point de vue esthétique, le défaut de présenter des 
pédoncules trop gros et trop rigides et des spadices 
trop développés. En un mot ces variétés méritantes, 
quant à la couleur et à l'ampleur des spathes, n'étaient 
pas suffisamment dégagées et élégantes dans leur 
ensemble. 

Cette défectuosité devait disparaître à la suite d'une 
nouvelle série de croisements faits sur des plantes 
sélectionnées dans ce but. Aussi, les dernières variétés 
obtenues offrent cet avantage, que les spathes, bien 
développées sont portées par des pédoncules grêles, 
flexibles, quoique de bonne tenue et résistants et 
qu'elles sont parfaitemen t érigées au-dessus du feuillage. 
Cela donne a l'ensemble l'élégance qui faisait défaut. 

Il est faeile de se rendre compte de la différence de 
grandeur des spathes par l'examen de la figure 60 qui 
montre en D une fleur d' Anthurium Andreanum pho- 
tographiée aux mêmes places que les autres, dont la 
surface de chaque spathe est plus que doublée. Cette 
différence est encore plus sensible avec les fleurs de la 
fig. 61 beaucoup plus grandes et photographiées égale- 
ment à la même échelle. 

La gamme des couleurs fut notablement augmentée 
et le côté le plus original fut certes l'obtention de 
variétés à spathes nettement bicolores, comme dans 
les variétés rhodochlorum (obtenue en même temps 
par MM Chantrier), Professeur Mussat, Souvenir de 
M. Hardi/, Marquis X. Ridolfi, Commandeur X. Mira- 
glia et quelques autres non encore dénommées. 

Pour certaines variétés, la forme de la spathe se trouva 
quelque peu modifiée. Certaines présentent au lieu de 
contours réguliers une très forte ondulation, que mon- 
trent d'ailleurs les types A et i5 figure 61 et B figure 60. 
Quelle que soit l'opinion que l'on puisse avoir, quant a 
l'avenir des variétés aux Heurs ainsi conformées, on ne 
peut contester qu'elles soient originales. 

Un défaut restant inhérent à plusieurs des belles 



m 



LE JARDIN — ANTHURIUM9 HYBRIDES NOUVEAUX 



variétés reman des inflo- 
rescences, étail une certi léfectuosité dans le port 

des plantes. Celles-ci ont une tendance par trop marquée 
illonger comme certaines anciennes variétés et sur- 




Fig. GO. — Anthuriuras hybrides i veaux <lc M. Valvassori. 

A : Professeur Mussat. - B : non encore déni lé. — C: Président 

Bellair. — 1> : Andreanum. — E : Marquis .Y. Ridolfi. — F: non 
encore dénommé. 

tout comme des Philodendron, ce qui leur enlève beau- 
coup de leur beauté. 

Les hybridations entreprises pour améliorer les nou- 
veaux types de ce côté permettent d'espérer que le but 
visé sera obtenu. Les plantes sont encore trop petites 
pour quo M. Valvassori puisse se prononcer définitive- 
ment, mais il a remarqué que bon nombre d'entre elles 
ont une meilleure tenue et un port trapu. 

Cela dit, il convient de iixer la description de quel- 
ques-unes îles variétés les plus méritantes et dont il 
nous a été donné d'admirer les fleurs splendides. 

Président Viger — Plante vigoureuse; feuilles grandes, 
ovales allongées, à nervure régulière bien marquée; spathe 

très grande, arrondie, à surface ondulée, rose \if [ :é, ù 

I. onls irrégulièrement découpés, lobes basilaires arrondis, 
se recouvrant; spadici érigé, un peu courbé, blanchâtre. 
Pédoncule robuste ri élai 

Mlle Fernande Vigei Plante d'un porl éli ; Feuilles 

grandes, allongées, portées pai dos pétioles assez lo 
spathe érigée, triangulaire, à bords relevés en coupe Ion rue 
.1.. m centimètres, large de h"' centimètres surlace 
d'abord blanche légèrement rosée, devenant d'un blanc nei- 
. luisant en veillissanl : rien ures principales bien mai 
cmées; spadice érigé, un peu incliné, rose clair, il.' 
graduellement bl u . P loi i ule très élancé. 

Prof sseur Mussat (A fig. 60 .- - Plante robuste, peu élan- 
cée, — feuilles moyennes, triangulaires avec sinus basilaire 
bien ouvert. — Pétioles grêles, spathe é me, ovale allon- 
gée, longue de -.".' i entimètres ci plus, large de 15 centimè- 
tres, étalée horizontalement, el portée par un pédoncule Eort, 
courbé, présentant la spathe en avant; la moitié inférieure 
de la spathe est élégamment réfléchie en dessous ; couleur 

d'abord bli extrémité légi 1 1 i I teintées 

il.- vert clair; en vieillissant, les nervures et la partie inférieure 
deviennenl légèrement rosées, ci le vert prend une teinte 
plus foncé !- i ' i i basilaires peu marqués; 

spadice érigé, incliné vei la pointe de la spathe., d'abord 
légèrement rusé puis devenanl plus foncé en vieillissant ci 
inséré presque sur le bord de la ipathe. 



Sou M H i> Bg ci . - Plant use, à 

raccourci, d'un porl très i les, allon- 

tiformes, avec lobes basilaires bien arrondis; limbe 

ondu principales très marquées, blanchâtres; 

P i lancé, mi peu courbé : spathe lie- gi 

o upe. longue de 
28 centimètres, large de .1 centimètres, d'un rouge laque 
foncé très vif el luis '• ndi e -m les bords 
des lobes basilaires, qui son! grands, arrondis et séparés 
par un sinus profond ol étroit : spadice courbé, inséré » ■ 1 >1 i- 
quement, blani à pointe jaune, devenanl blani lie en vieillis- 
sant. I.a spathe quoique trè grande est d'une légèreté sur- 
pi .'H. .ni.', étant poi (.'.' par nu p' .1 u e long ci gri le qui la 

dégage bien du feuillage. 

Sout d'Eî B ' — Plante robuste, peu élan- 

cée; feuilles moyennes, allongées, à sinus basilaire ouvert, 
p. ..le,., pai des pétioles grêles ; spathe 1res cran. le. trian- 
gulaire, allongée, longue de •_'.; centimètres ci plus, large 
de |s centimètes, a surface irrégulièrement cloisonnée, d'un 
beau rouge brique foncé luisant. Lobes basilaires lies 
développés, à peinte arrondie, un peu divergents. — Spa 
grêle, plutôl court, renversé, légèremenl courbé, blanc pur. 
avec pointe jaune clair. Pédoncule long, très grêle donnant 
à la spathe un aspect élégant et dégagé. Variété de très 
grand mérite. 

Président Bellair (C. Qg. 60). Plante vigoureuse, un peu 
élancée, feuilles moyennes, triangulaires, allongées, avec 
lobes basilaires érigés, sépares par un siuu> étroit; pétioles 

lcn^s et grêles; spathe arrondie, longue de ■.' ntiniétres 

et plus, large de 1") centimètres, à surface cloisonnée, d'un 
beau ronce sang foncé, Lobes basilaires bien développés, 
largémenl arrondis, se recouvrant un peu, et redressés l'un 
près de l'autre; spadice érigé, un peu courbé, court et grêle, 
blanc, avec pointe jaune. 

Marquis N. Ridolfi (E Bg. 60). — Plante un peu élancée, per- 
lant des feuilles moyennes, ovales, allongées, à lobes basi- 
laires arrondis, un pieu convergents; spathe très grande, 
arrondie, mesurant 25oentimôtres de longueur sui 



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Fig. SI. — Anthuriuma hybrides nouveaux île M Valvassori. 
a . , U i ' . . B: Ai Papilis ». [— C : Corn 

leur .Y. Miraglia. - D : Sou ; . -V. Hardy. 

mètres de largeur, à limbe irrégulièrement relevé; lobes 
basilaires très développés, largement arrondis, redressés 
l'un prés de l'autre, couleur saumon clair, le bord de la 

spathe étant légèrement teinté- de vert clair, couleur q -i 

plus accentuée sur les bords des lobes; spadice érigé légè- 



LE JAHIlIN — UNE IIONNE POMME POUR PRES VERGERS 



105 



roment courbé et incliné, blanc avec pointe jaune clair ; 
pétioles long, droit ei grêle. 

Commandeur X. Miraglia (C Qg. 61). — Plante d'un port 
Lrapu, peu vigoureuse; feuilles grandes, cordiformes, à sinus 

basi taire bien ouvert ; spalhe étalée horizontalement, allouer ■-. 
avec le limbe rehausse vers le centre, défléchi vers la 
plointe, d'une couleur rose clair violacé 1res délicat, légère- 
ment teinté de vert clair vers l'extrémité; lobes basilaires, 
très développés, arrondis, légèrement relevés et divergents. 
séparés par un sinus peu profond et ouvert ; spadice érigé, 
un peu courbé, blanchâtre, inséré près du bord dulaspathe, 
pédoncule long, assez fort. — Variété d'une forme et «l'une 
couleur tout à fait remarquables. 

Il convient d'ajouter que les variétés : Président Viger, 
Mademoiselle Fernande Viger, Professeur Massai, 
Souvenir de M. Hardy, ont obtenu chacune un certi- 
ficat de mérite de première classe, qui leur a été donné 
par la S. X. H. F. dans sa séance du 20 décembre 1901. 
Nous ne douions pas que ces variétés, ajoutées à quel- 
ques autres également d'un grand mérite et obtenues 
par d'autres semeurs, constituent sous peule noyau des 
belles collections de cette superbe Aronlée. 

Al.lSEUT Maumené. 



:-cr;f*!î>-}o*- 



Une bonne Pomme pour près vergers 

Pomme Piochon de Vendègre 

Nous avons reçu le M janvier dernier, de M. Robillon, 
cultivateur de vergers à Vendègre, par Marignac (Puy- 
de-Dôme), à 22 kilomètres au sud-ouest de Vichy, des 
échantillons d'une Pomme dont la culture est assez 
répandue en Auvergne sous le nom de Piochon de 
Vendègre. clous en avons reçu un nouvel envoi le 2 février. 
Les fruits de ces deux envois étaient d'une parfaite 
conservation, d'un aspect appétissant, d'odeur franche 
et de très bonne qualité. Nous les avons montrés à des 
arboriculteurs parisiens qui croient pouvoir affirmer 
que cette Pomme est une variété locale de la P. de 
Belle-fille. Nous nous sommes ensuite reporté au Dic- 
tionnaire de Pomologie d'André Leroy. La silhouette 
de la P. de Belle-fille, représentée dans cet ouvrage, est 
bien celle des fruits qui nous ont été adressés. Il en est 
de même de la description du fruit. Toutefois, les 
Pommes reçues d'Auvergne, tout en ayant la peau lisse, 
luisante, et de couleur jaune marbré de fauve prés de l'œil 
comme dans la variété de Belle-fille décrite, présentent 
en outre, un fouetté de rose chaud parsemé de stries 
carmin sur le côté qui a été exposé au soleil. C'est sans 
doute cette légère différence qui permet de ne pas 
identifier absolument la P. Piochon de Vendègre » la 
classique P. de Belle-fille. Pour la faire rentrer dans la 
catégorie des dénominations répandues, il faudrait donc 
l'appeler Belle-fille île Vendègre. 

Notre correspondant, M. Robillon, nous a signalé 
celle Pomme comme méritant ;'i un liaul degré d'être 
propagée dans la culture en grand des fruits de table, 
notamment en prés-vergers. L'arbre qui la produit peul, 
eu effet, être planté partout, aussi bien dans les terrains 
les plus secs que dans les plus humides, affirme 
M. Robillon, ainsi qu'à toutes les expositions. Il ne 
redoute ni les gelées, ni les venls chauds. Il est exempt 
de « coulure », ce qui assure une récolte annuelle 
certaine, énorme tous les deux ans. Le fruit, qui mûrit 
en fin septembre, se conserve très bien jusqu'en juin- 
juillet, et supporte les transports aux grandes distances 
aussi bien en vrac et par wagons complets que bien 
emballées. La variété peut être greffée sur n'importe 
quel sujet, franc, sauvageon ou Cognassier. Dans la 
région de Vendègre, les grandes cultures sont sur franc 



ou sur sauvageon, en plein vent. L'on y obtient ainsi, 
sans soins spéciaux et sans autres frais que ceux de 
la cueillette, sur des arbres âgés de 25 à 50 ans, de 1000 à 
2000 kilos de fruits par Pommier el par an. Le nombre 
des arbres est, par hectare, de 70. Celte année-ci, les 
fruits ont été vendus à raison de 2n francs les 100 kilos. 
La recotte brute a donc été de 200 à 400 francs a 
l'hectare. Le prix ne descend jamais, d'ailleurs, au 
dessous de 10 francs les 100 kilos dans les années <lo 
grande abondance. 

Ajoutons que le Pommier Piochon do Vendègre esl 
planté aussi dans les jardins d'amateurs, ou il subit 
avec succès toutes les tonnes auxquelles on veut le 
soumettre. 

En outre, notre correspondant nous dit que, depuis 
quelques années, certains cantons de l'Auvergne voient 
dépérir des variétés plus réputées, telles que les P. de 
Calville, Reinette du Canada et R. grise, par suite 
d'invasions incessantes des maladies cryptogamiques 
et des insectes nuisibles, o Cette situation nécessiterait, 
nous le savons — écrit-il — des traitements appropriés. 
Mais l'application de ces traitements, est ennuyeuse, 
coûteuse, et souvent pou efficace. Aussi, nous préférons 
étendre nos cultures de P. Piochon, cette variété se 
montrant la plus résistante aux maladies. Kn même 
temps, nous attendrons une variété valant autant que 
les Calvilles el les Reinettes, qui produise autant que le 
Piochon, et qui soit, aussi bien que lui, réfractaire aux 
atteintes des parasites. » 

Ici, notre correspondant nous permettra de ne pas 
être complètement de son avis. Certes, l'un des meil- 
leurs systèmes de défense que la culture puisse mettre 
en œuvre contre l'affaiblissement de ses produits sous 
les efforts des maladies, est bien la recherche et l'exten- 
sion des variétés les plus résistantes, ainsi que la créa- 
tion ou l'introduction de variétés encore plus résistantes 
que celles qui existent. Mais ce n'est pas suffisant. En 
effet, supposons qu'un jour ou l'autre, les variétés 
sensibles telles que les Calvilles, Reinettes du Canada 
et autres, aient complètement disparu des cultures: 
n'est-il pas permis de supposer avec raison que les 
parasites ne voudront pas pour cela mourir de faim? 
Ne rencontrant plus que le Piochon, ils s'y attaqueront. 
Lorsque les chenilles du Lot-et-Garonne eurent dévoré 
tous les Pruniers d'Agen, elles se rabattirent sur les 
haies. Quand on n'a plus de pain tendre à manger, on se 
rabat sur le pain dur. 

Les traitements anti-parasitaires sont plus ou moins 
coûteux; mais il s'agit de savoir si l'on veut, oui ou 
non, sauver la récolte, au risque d'obtenir un peu moins 
de bénéfice. Ils sont qualities de « peu efficaces ». Mais 
les trois quarts du temps, c'est parce qu'ils sont appli- 
qués trop tard, répressivement et non "préventivement. 
Huant à trouver leur application euuin/euseelà attendre 
la venue d'une « variété-messie », au lieu de la recher- 
cher ou d'apprendre à la créer, on nous premettra de 
ilire que. ce sont là de graves symptômes d'apathie. 

Si l'arboriculture française continue ainsi à se croiser 
les bras, elle périra, et nos cultivateurs, encore très 
lions, continueront à affluer dans les villes sous forme 
de mauvais ouvriers. 

Georges Dumoxt. 



Le Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'à 
la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs 
et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin. 

La reproduction de ceux suivis de la mention « reproduction 
interdite^ et celle îles gravures ne sont autorisées que sur 
demande faite à l'Administration du Jardin. 



L06 



LB JARDIN — L'aN'DRUMÈDJ DU JAPON'. MISI l\ PRATIQC1 DU PORI IG1 DE LILAS PAU L'BTHBB 



L'ANDROMEDE DU JAPON 

Le grand genre Andromeda Linn., qui comprenait 
plusieurs espèces, longtemps conseï \ ées -nus ce nom, a 
été scindé parles botanistes modernes en huit genres 
aujourd'hui admis par tous les auteurs, sauf les horti- 
culteurs, qui persistenl à conserver la dénomin; 
Linnéenne. Ces huil gi ont : Cassandra, D 

Cassiope, Don.; Enhianthus, Lour.; Leucothe, Don : 
Lyonia, Nutt.; Oxydendron, D. C; Pieris, Don; 
Zenobia, Don. Du genre Andromeda, Linn., il ne reste 
plus qu'une seule espèce, l'.l. polifolia, petit arbuste 
(1rs marais tourbeux de l'Europe centrale ei bot 
La totalité des espèces que i ires renferment est 

d'environ cinquante. Chacun d'eux a possédé el pos- 
sède encore des représentants dans les cultures, mais 
beaucoup de ces espèces sont des plantes de collec- 
tions, plus ou moins rares, quoique toutes très inté- 
ressantes parla diversité de leurs caractères. Les Andro- 
mèdes les plus répandues et les plus faciles à cultiver 
sont : A. Piei lica Thunb.; .! . [Pieris] flori- 

bunda Bot. Mag. ; .1. (Zenobia pulverulenta Bartr. 

De ces quelques espèces. l'Andromède du Japon 
(Pieris japonica Thunb.), l'emporte et de beaucoup 
sur ses congénères, tant en réelle beauté qu'en rusticité 
et facilité de traitement. Quoique le plus récemment 
connue et introduite il y a une trentaine d'années seule- 
ment, c'est aujourd'hui la plus répandue. Elle mériterait 
toutefois de l'être davantage, car sa valeur décorative 
égale et surpasse peut-être, à notre avis, celle des Rho- 
dodendrons. Quiconque a vu de forts exemplaires isolés 
ou groupés de ce magnifique arbuste se couvrir deleurs 
innombrables grappes de fleurs blanches dès l'automne 
et les épanouir dès janvier-février, alors que la végéta- 
tion est encore endormie, ne peut manquer de partager 
notre opinion. C'est lui rendre justice que de faire valoir 
tous ses mérites décoratifs à ceux qui, fatigués des 
éternelles répétitions qu'on observe dans la plupart des 
jardins, voudraient y introduire des éléments de variété 
et d'intérêt. D'ailleurs la floraison presque hivernale de 
l'arbuste lui vaut seule une large place partout où l'on 
cultive des Rhododendrons. 

Comme eux, l'Andromède du Japon est un arbuste a 
beau feuillage abondant, luisant et persistant, de taille 
un peu moins élevée, mais plus compact, aux belles 
panicules réfléchies et chargées de petites fleurs blan- 
ches qui se conservent fraîches pendant fort longtemps. 
En même temps qu'elles produisent le plus charmant 
effet au dehors, elles constituent une ressource d'autant 
plus précieuse pour l'ornementation des appartements 
que les fleurs sont fort rares à L'époque où elles s'épa- 
nouissent. Entièrement rustique, elle peut être cultivi e 
dans tous les jardins, aux endroits où l'on plante des 
Rhododendrons et dans les mêmes conditions. Plus 
naine^et plus touffue qu'eux, elle peut avantageusement 
être plantée en bordure des massifs de ces derniers ou 
d'autres arbustes à feuillage persistant ou caducs, 
comme aussi les garnir seul ou former des grimpe- 
isolés sur les grandes pelouses. Elevés "u mis en pots 
à l'avance, les exemplaires bien florifères sont fort 
beaux et peuvent rendre de réels services pour l'orne- 
mentation hivernale des grandes serres et jardins 
d'hiver, où leur floraison devient notablement plus 
précoce 

Le plein soleil leur est aussi indifférent que l'ombre, 
peut-être même plus favorable, ce qui est aussi le cas 
des Rhododendrons, auxquels on croit trop l'ombre 
nécessaire pareequ'ils s'en accommodent entièrement. 
On confond, là, une simple adaptation avec les condi- 



tions normales de développement. 11 suffit d'ailleurs 
pour s'en conva i : . de remarquer que dans tous les 
établissements où les Rhododendrons, Andron 

et autre- ix de terre de bruyère sont 

culti rand, ils le sont toujours en plein soleil. 

La nature d celle des i q '• être 

peu i oup plus d'importance. La terre 

doit néces saii imenl être de la brio de re sili- 

ceuse, sinon pure, du moins additionnée do terreau de 
feuilles. Il ne faut donc pas ni siter à remplacer totale- 
ment la terre sur une trentaine de centimètres de pro- 
fondeur, lorsqu'elle i leuse et compacte, ou seule- 
ment à l'amender fortement avec de la bonne terre de 
bruyère lorsqu'elle est de nature siliceuse. 

L'Andromè le du Japon est aussi facile à multiplier 
qu'à cultiver car elle graine bien. Le semis produisant 
des piaule- robustes et vigoureuses, les pépiniéristes 
l'emploient le plus généralement. C'est ainsi d'ailleurs 
qu'ont été obtenues quelques formes plus ou moins 
distinctes, notamment celle à feuille* mari 
6/rtwc.Le bouturageel le marcottage, qui sont tn - 
ne sont employés que pour propager ces variétés ou 
les [ormes particulièrement florifères. Ce sont la toute- 
foi- .les procédés laissés généralement aux mains des 
spécialistes; l'amateur, n'ayant besoin que d'un nom- 
bre limité de plantes, a mieux et plus vite fait de les 
acheter toutes venues. 

S. MoTTF.T. 
'vn/w 

Mise en pratique du forçage du Lilas 
par l'éther 

Tous les forçeurs savent avec quelle difficulté l'on 
fait «débourrer», les Lilas au mois d'octobre ou au 
commencement de novembre, alors que dans le midi de 
la France, il n'y a pas eu de gelées. Les Lilas qui nous 
viennent des grands centres do préparation, «le Yilry. 
ont besoin de ces gelées, qui leur fournissent le repos 
nécessaire; l'horticulteur le sait bien mais le temps 
passe, et le client demande des branches de Lilas. Alors, 
on se met à forcer des plantes qui nesont pas prêtes ; ré 
sullat : les Lilas ne veulent pas débourrer ou bien, ils 
font des feuilles a n'en plus finir, mais de fleurs point, 
elles ont toutes avorté. Et voila comment, jusqu'à ces 
derniers temps, l'horticulteur était à la merci de la 
nature. Tandis que si, en décembre-janvier, les Lilas 
mettent du temps à fleurir, on est du moins toujours 
sûr d'avoir des fleurs; par contre, très souvent, dans 
les commencements de l'hiver, on n'a rien du tout; ce 
qu'il y a encore de plus remarquable, c'est que. avec le 
nouveau procédé, pas un seul Lilas, pas un seul bour- 
geon n'avortent. ( >n voit donc que, même au seul point 
de vue de l'économie des plantes, la question a son 
importance. 

On a vu que les résultats de nos expériences ont con- 
corde d'une façon particulièrement heureuse avec cvux 
obtenus par M. le professeur Johannsen, par M. Leblanc, 
horticulteur à Nancy, et par les forçeurs de Hambourg, 
la maison Frédéric llarms, entre autres, qui ont essa j é 
ce procédé en grand et s'en sont très bien trouvés. 

Il n'en a pas été, malheureusement, de même en 
France et, une fois de plus, on pourra critiquer avec 
raison la routine des horticulteurs français el le peu 
d'empressement qu'ils mettent à employer les procédés 
nouveaux et rémunérateurs. Et nous pouvons prévoir 
les résultats de cette apathie: C'est que « les forçeurs 
français, comme le dit très justement M. A. Maumené, 
dans son livre sur la Culture forcée des plantes par 



LE JARDIN — REVUE DES NOUVEAUTÉS POUR 1 90 3 



107 



l'Ether, s'ils ne se mettent pas promptement au courant 
du progrès, risquent fort de voir bientôt, sur leurs 
propres marchés, les Lilas allemands préférés aux 
leurs ». M. Maumené a parfaitement raison et il faut 
espérer que, dès le mois d'octobre 1903, nous verrons 
fonctionner dans plusieurs établissements le système 
qui a déjà deux ans de succès à son actif dans le nôtre. 

Nous avons, en effet, mis en pratique le procédé de 
forçapo par l'Ether, depuis novembre 1902, grâce à Pau- 
pareil que j'ai décrit dans le Jardin du 5 mars 1903. 

Les Lilas éthérisés dans cet appareil doivent être 
envoyés immédiatement au forçage. J'ai pu en effet, par 
diverses expériences, me rendre compte que l'action de 
l'Ether, sur eux, n'est pas efficace si on laisse les piaules 
quelque temps sans les forcer après les avoir éthérisées. 
M. Johannsen recommande dans quelques cas la double 
éthérisation, c'est-à-dire une élliérisation, puis une 
mise à l'air libre, suivie d'une deuxième éthérisation. 
Je n'ai pas essayé ce procédé qui doit sûrement donner 
d'excellents résultats, mais je vais indiquer la mode 
opératoire que nous avons suivi et les résultats que 
nous avons obtenu. 

Dans les expériences des années précédentes, nous 
avons omis de calculer les quantités d'Ether à employer 
par unité de volume; il nous a donc fallu prendre pour 
base les quantités indiquées par le professeur Johannsen. 
Ce savant, qui a fait ses expériences en Danemark, 
indiquait, comme lionne dose, 350 a iOO grammes par 
mètre cube d'air à peu près sec et 48 heures d'éthérisa- 
tion. La différence des climats, qui est assez grande, 
nous avait donné à penser que cette dose était un peu 
trop forte; aussi avons-nous essayé avec des doses de 
175 grammes au plus par mètre cube et sommes-nous 
descendus progressivement jusqu'à 100 grammes. 

Avons-nous eu raison de modifier des doses indiquées? 
C'était, il est vrai, hasardeux, mais la suite des opéra- 
tions nous a démontré que nous avions bien fait car. 
avec 175 grammes par mètre cube, la floraison avait 
lieu comme avec 30o grammes. 11 aurait donc été 
superflu de faire une dépense plus grande. 

Les résultats suivants doivent surtout intéresser les 
horticulteurs de la région méditerranéenne qui vou- 
draient se livrer à ce mode de culture : 

1 A raison do 175 grammes par mètre cube d'air et 40 à 
iï heures d'éthérisation, la floraison a lieu au bout de 10 jours 
(Les témoins fleurissaient au bout de 21 à 22 jours au mois 
de novembre-décembrei. 

2° A raison de 150 grammes par mètre cube d'air et 30 à 
36 heures d'éthérisation, la floraison avait lieu au boni de 
16 jours. 

5 A raison de 100 grammes par mètre cube d'air et 2i à 
:îii heures d'éthérisation, la floraison a eu lieu au fioul de 
15 jours. 

Pour l'interprétation de ces résultats il nous faut 
remarquer que ces opérations étaient faites en caisses 
au plein air et qu'elles subissaient plus ou moins les 
variations atmosphériques; donc, il a très bien pu arri- 
ver que une ou deux éthérisations faites pendant une 
période de temps plus doux aient mieux réussi que les 
autres. Il faut aussi ajouter que les éthérisations a 
raison de 1O0 grammes par mètre cube n'ont pu être 
faites que deux fois, un hiver trop clément ayant dès la 
fin janvier rendu les éthérisations inutiles. Donc, pour 
cette année, je ne veux pas tenir compte de ces cas par- 
ticuliers et je ne me servirai que des deux premiers i as 
qui ont été rhacun répétés un grand nombre de fois. Je 
fais aussi bien remarquer que tout ce que je «lis, s'ap- 
plique surtout au Midi de la France ou a des régions de 
même climat. Il est presque certain que avec des cli- 
mats plus froids les doses à employer seraient plus 



fortes, à moins cependant de tenir les appareils dans 
une pièce close on ils seraient chauffés d'une façon 
quelconque. 

Donc, pour la région méditerranéenne, la dose de 
1.50 gramnies par mètre cube et une éthérisation de 
30 heures suffisent pleinement toutes les fois que la 
température ne devient pas trop basse. Mais j'ajouterai 
pour ceux qui veulent employer le procédé, qu'il vaut 
mieux autant que possible, mettre leur appareil à 
l'abri, sous un hangar, et en cas d'impossibilité, tout au 
moins l'exposer au Midi. Toutefois, si après la première 
élliérisation, les résultats n'étaient pas satisfaisants, a 
cause de la difficulté, signalée plus haut, qu'ont les 
bourgeons à démarrer, on peut jusqu'à la période des 
premiers gros froids (c'est-à-dire 3 ou 4°) mettre une 
dose de 175 grammes pendant 48 heures. Comme bon 
moyen de se rendre lapidement compte, si l'opération 
a réussi, on a le débourrage des bourgeons, qui doit 
avoir lieu trois ou quatre jours après la mise au forçage ; 
dans le cas où au bout do quatre jours les bourgeons 
ne démarreraient pas ou même s'ils démarraient, mais 
si on ne voyait fpas au sommet de la jeune pousse la 
fleur en petite grappe, c'est que la dose de 150 grammes 
ne serait pas assez forte et qu'il faudrait, pour la 
2 e éthérisalion, employer la dose de 175 grammes pendant 
48 heures. Il est évident aussi que, au fur et à mesure 
que la saison s'adoucit, les éthérisations ont. une 
influence de moins en moins marquée et qu'elles de- 
viennent inutiles dès que les Lilas à forcer, qui sont 
gardés en réserve en plein air, commencent à vouloir 
bourgeonner. Par exemple cette année, comme je l'ai 
déjà dit, à Montpellier, les éthérisations ont été rendues 
inutiles à partir de la fin de janvier. 

Je terminerai donc ce petit compte-rendu de nos 
opérations, en exprimant l'espoir qu'il soit utile aux 
horticulteurs désireux d'essayer ce mode de forçage, si 
pratique et si économique, et en ajoutant que les 
nouvelles opérations de l'hiver 1903-1904 nous fixeront 
cette fois définitivement, il faut l'espérer. 

J. Aïmard FILS. 



Revue des nouveautés pour 1903 



m 



Plantes alimentaires 

M. Louis Gauthier, de Caen. l'obtenteur de la Fraise remon- 
tante bien connue qui porto son nom, s'est attaché, depuis, 
à la sélection des Fraisiers. Il met cette année-ii au com- 
merce la nouvelle Fraise remontante à gros fruits suivante : 

Gyrano de Bergerac (fîg. (il. Obtenteur : Ch. Simmen). — 
fssue d'un croisement entre Saint-Joseph et Saint-Antoine 
de Padoue, cette' variété, excessivement remontante, présente 
sur toutes celles cultivées jusqu'à ce jour l'avantage de 
produire, à soins égaux, aussi bien au printemps qu'en été, 
même sur les vieux pieds, presque le double de la Fraise 
Saint-Joseph. Aussi, le 20 juillet, alors que 10 pieds ds Saint- 
Joseph avaient donné 38 hampes florales depuis le 1" juin 
(2* saison), 10 pieds de cette nouveauté en portaient déjà G2, 
c'est-à-dire moitié plus. Excessivement remontante, elle 
donne une seconde saison, presque sans soins, avant les 
fortes chaleurs d'août, tandis que Saint-Joseph ne fait quo 
commencer et elle continue ainsi à produire jusqu'aux gelées. 
Les fruits, souvent en crélo en été, atteignent facilement 
G centimètres de diamètre; ils sont d'un beau rouge brillant, de 
même saveur que Saint Joseph, mais beaucoup plus fermes. 

Parmi la longue liste de fraisiers nouveaux mis cetle 
année au commerce par M. Gauthier, il faut encore citer les 
sept suivants, a gros fruits non remontants, qui ont obtenu 
une médaille de vermeil à la dernière Exposition de Paris: 

Marguerite Goullencourt [Docteur Morère X Noble), très 
beau et gros fruit rouge, rond quelquefois, un peu aplati. 
chair rouge, ferme, sucrée et très parfumée, précoce et tr.'-s 

(1) Voir le Jardin, 1903, n 388 et suivants. 



108 



LE JARDIN 



: il l: [903 



productive ; plante rustique el beau feuillage 
Ernestine Verrier (Le Csar \ La Fra h Lri Iji u fruit 
rose, un peu allongé, ferme, chair blanche 

excellente; très fertile, pr donnant 

peu de Blets. — Reine B> Soble 

Xi" . gros fruit rond, rouge, 

quelquefois un pou allongé, chair rose de 
bonne qualité; demi tardive, très fertile. 
— Georgette Bellanger (Le t ar ■ Louis 
Gauthier), très gros fruit, rouge clair, un 
peu allongé, chair blanche et ferme el d'un 
goût parfumé exquis; très productive i I 







Fig. 63. — Ognon jaune pale hatif de 
ornie. 

vigoureuse, demi tardive. — Marie Herni '■ 
[Sol iU- x Louis Gauthier), gros fruit rouge, 

rond, chair rose; production très al 

dante ot précoce. — René Mercier [Le 
Csar X Louis Gauthier), fruil énorme, 
d'un beau rouge clair, quelquefois un peu 
aplati, chair rose et juteuse, un peu aci- 
dulée; plante vigoureuse et liés fructifère, 

demi tardive. — Marie Suard (Noble X ■>- ,- 

,,_,„. ,,,,. M ,.•,.,, , , . . Fie. 65. — Radis long gris d'été de i 

Docteur Morere), productive; très gros 

fruit rouge, rond, assez régulier et fer , chair blanc rosé, Pois a feuilles 

excellente plante, très vigoureuse, demi tardive. avons déjà parlé. 




le i i i ■ 

TRÈS HATIF I !i)L ILE-DE-N1 l'.K. plus llàlil 'que la Vie ,1; 

l ime blanche, Dm qui l'a sou- 

vent fait d us le nom de i 

Heur B neige; on peut le cultiver 

-m couche pour le printemps et ensuite 
à ta pleine tel i e : et enfin le l 'ois i.i 
kel'x a longue cosse, a grain vert pâle 
rond ou un peu carré, quelquefois légè- 




Fig. 66. —Betterave rouge vif Perfection. 

rement aplati d'un côté, plus gros que 
['Express mai-, très supérieur comme ren- 
demenl à ce dernier; les cosses sonl très 
longues bien renflées, presque toujours 
accouplées par Z; sa maturité, suivant la 
saison, suit celle des hâtifs avec une va- 
riation de s ,i 10 jours. Introduction fort 
méritante et qui sera certainement aci ueil 
lie de tous;elle esl déjà cultivée pour les 
halles et marchés sous le nom de Pois 
Express à longue cosse. Ajoutons enfin le 
d'Aï mua Empereur Nicolas, dont nous 
Hauteur 1 m. à 1 ni. 20. 



Parmi les nouveautés potagères annoncées par M. Férard, 
de Paris, nous signalons particulièrement les suivantes : 
Laitue pommée tar- 

DIVE PARISIENNE (fig. 

71). — De même que 
sa Laitue Rose grosse 
d'été, c'est aux maraî- 
chers de Paris que M. 
Férard doit cette nou- 
veauté. L'on sait que 
les Laitues pommenl 
difficilementà l'arrière- 
saison, or, cette der- 
nière semée en juillet- 
août, puis repiquée, 
donne une pommo 
dure, blanche, très ré- 
sistante à l'automne. 

Ognon jaune pale 
hatif nv. Californie 
(fig. 63). — Variété re- 
çue île. Californie. I,a 
peau en est jaune pâle, 
de nuance interme 
diaire entre !'( tgnondes 
Vertus et l'( >. rouge 
pâle ordinaire; chair 
tonne de première qua- 
lité. Semé à l'automne, 
il est très rustique pour 
passer l'hiver ; on peut 
aussi le semer de prin- 
temps et il arrive aussi vile à maturité que l'Ognon 
petit hâtif de Nocéra. De boi lonservation. 

Signalons encore, de M. Férard. leCHO groscai e ji in. 
ii magnifiques pommes grosses el sphériques blanc jaunâtre 
avec très peu de feuilles extérieures, le Chou-fleur Danois, 
à pied court, à feuillage ample, ondulé rappelant par sa 




Fig. 64. — Fraise I 'yrano de ' 



De MM. Cayeux el Le Clerc, de Paris, signalons parti- 
culièremenl les nouveautés suivantes: 

Better w r ROI i.l. > 11 

Péri k< hon (fig. 66). — 
lie précocité égale à 
celle ii de la II. plaie 
d'Egypte, cette splen- 
dide sélection donne 

des racines total ni 

sphériques, parfaite- 
ment régulières, très 
nettes, à collet très tin 
et a pi\ ol excessh e- 
ment réduit. Sa chair 
d'une très belle teinte 
rouge sanguin carmi- 
né, sans aucune zone 
blanchâl re, très tendre, 

i ,cuil I rès facilement 

el son goûf esl des 
plus agréables. 
Courge ■ u i n d'or 
lig.69).— Importée d'A- 
mérique, cette i lourgo 
dont la forme justifie 
le nom esl I rès s igou 
Elle donne de 

n. .milieux fruits pesan| 

île li a is kilos. La 

chair, épaisse de 6 à 8 

centimètres, <lo bon 

goût, cuit facilement. 

Laitue-Romaine Eclipse (fig. 07). — On peut résumer les 

qualités vraiment extraordinaires de cette nouvelle Humaine 

en disant qu'elle représente la quintessence de toutes les 

sortes connues. C'esl une véritable perfection dans ce genre. 

Très distincte, ne serrée, elle [no, luit .les p. mîmes volu- 

mineuses en raison de sa taille, bien coiffées, à cœur blanc, 



LE JARDIN — REVUE DES NOUVEAUTES POUR 190^ 



109 



plein et ferrai'. Elle peut se planter serré et trouvera sa plac 
aussi bien chez le maraîcher i|ue chez l'amateur. 



terminant en pointe, et peut se planter très serré, en produi- 
sanl ainsi en bonne terre des pommes lourdes et excellentes. 

H W>IS DE TOl'S LES MOIS GEANT A KOI'.' EH, 

ik.m'i i: d*Erfubt. (Heinemann). — De 




Radis long gris d'été de colmap. (lie;. 65). — Sélectionnée 
depuis quelques années dans les cultures de MM. Cayeux et 
Le Clerc, celle intéressante variété, très productive, offre 
l'avantage de posséder un aspect particulièremenl engageant. 

De foi ne' conique, allon- 
gée sans être mince, la 
racine a l'épiderme gris 
noirâtre panaché, strié ou 
zone de blanc. Sa chair 
est cassante et ferme sans 
être dure, très savoureuse, 
bien blanche, et très agréa- 
ble au goût. 

Ce Radis d'été se forme 
vite ; dans cette classo il 
est plutôt hâtif et on 
peut le semer successive- 
ment do mai jusqu'à fin 
août. 

Do l'Etranger, nous 
viennent quelques nou- 
veautés particulièrement 
intéressantes. Citons tout 
d'abord. de M. Heinemann, 
d'Erfurt, les deux suivan- 
tes : 

Chou deMilan «Obus » 
Hàtif ue Heinemann (flg. 
70). — En fixant cette variété, M. Heinemann avait l'intention 
de ne choisir, pour plantes mères, que celles avec des pom- 
mes très fermes, qui montraient la capacité de les rendre 
de forme conique, et ayant peu de feuilles, mais érigées. 




Chou cle Milan Obus Imtif d- 



toutes les nouveautés potagères introduites au commerce, 
aucune ne se montrera d'aussi haute valeur que ce nouveau 
Radis detoiisles mois. Comme variété à forcer, elle est extrê- 
mement tendre, sa chair est succulente, transparente et reste 

plus longtemps tendre et 
sans creuser qu'aucune 
autre variété. Ce Radis 
géant, dénomination qui 
lui est bien due, esl. mal- 
gré sa grandeur, 1res bon 
à forcer, et, en raison de 
ses nombreuses qualités, 
il est très recomniandable 
pour loutes les primeurs, 
el prendra une large place 
dans les potagers. 

■ -- 
MM. Sluis et Groot, de 
Enkhuisen (Hollande), con- 
nus pour cultures spécia- 
les de Choux, mettent au 
commerce les deux nou- 
veautés suivantes : 

ClIOU-CAHUS BLANC GLOI- 
RE d'Enkhuisen (fig. 68). 11 
y a déjà beaucoup de 
Choux cabus, mais celui- 
ci se distinguera par la 
réunion de deux caractères 
spéciaux; il est à la fois grand el hàtif, ses pommes sont 
grosses et sphériques, ce qui rend cette nouveauté spéciale- 
ment recommandable pour la culture maraîchère. La plante. 



r 





Fig. 6». — Cli ou [ie ni n h- blanc Gloire d E 

« J'ai été très heureux, nous dit-il, après plusieurs années 
de travail il'en obtenir un très bon résultat; el c'esl avec 
plaisir que j'offre, à ma clientèle, un nouveau Chou de Milan 
que j'ai nommé Obi's. dénomination, je pense, justemenl 
méritée, car il acquiert une pomme ferme, volumii a 



Fig, 72. — Chou r lige /• nith. 

il un vert jaunâtre, n'a que peu de feuilles extérieures par 
rapporta son volume total ; cependant, elle produit de grosses 
pommes, très dures, fines, rondes, et bien serrées. 

lue: , m.i s rouge Zénith (fig. 72). — Parmi les diverses 
variétés de Chou-cabus muée, que l'i n connail jusqu'à pré 



L10 



LE JMID1N 



in BEL [RIS \ BORDURE. REVUE DES lTM.li 



seul, le Chou Zenith est sms doute le plus beau, i I no 
h.' surpassé que difficilement. Il est demi-hàtil i I 
très fin, produisant de belles têtes, demi-grosses, dure 
rou ■■ très foncé. La plante n'a que peu de feuilles i ■'■ 
rieures el est d'un petit volume par rapport à la grosseur 
do la tète. 

J.-Fr. Fa\ IRD. 

■ ,A/\AA. 

UN BEL IRIS A BORDURE 

Vers la lin de février, en visitant à Hyères l'établis- 
sement horticole de MM. Deleuil père et Bis, j'ai fait 
une découverte dont je veux entretenir les lecteurs du 
Jardin. Il s'agit d'une variété de l'Iris stylosa que ces 
messieurs uni obtenue depuis quelques années déjà, 
et dont ils avaient fait une superbe bordure. 

( >n sait que l'Iris stylosa, qui fleurit le premier au 
printemps et dont on constitue d'ailleurs de fort bel les 
bordures, présente ce désavantage do cacher ses belles 
fleurs dans son feuillage. Les grandes corolles bleues. 
avec leur macule d'or et d'orange, se perdent dans les 
feuilles, qui sont d'un tiers plus longues que les tiges 
florales. 

Or, MM. Deleuil ont réussi, grâce à une fécondation 
croisée opérée entre la variété à Heurs blanches et le 
type, fécondation qui n'a donné de variations que dans 
l'aspect de la plante et n'a pas influencé la coloration 
des Heurs, une variété dont la feuille est plus courte 
que la lige florale, de sorte que la fleur la dépa:-se et 
qu'avec cette variété on a, dans les mois de février- 
mars, une belle bordure bleue. 

Au moment, où je l'ai vue, les Heurs recouvraient à 
tel point le feuillage que celui-ci disparaissait presque 
entièrement sous le tapis d'azur et d'or qui chatoyait 
au soleil du Midi. 

M. Deleuil a bien voulu m'adresser ici, à mon retour, 

des Heurs de cet h is et je puis affirmer qu'ils s'agit là 

d'une excellente fleur à bouquets, qui conserve bien sa 

fraîcheur. 

IL Cou m: von. 

Revue des publications 

Engrais chimiques suc les choux fleurs. — M. Jules Ael,\ , 
docteur en sciences, a publié un intéressant ouvrage: Les 
expériences sur l'emploi des engrais chimiques en culture 
maraîchère. Cel ouvrage contient une série de résultats com 
paratifs décrits el ligures, qui seul de nature à. convaincre 
les plus sceptiques sur ta valeur de ces engrais. 

Le Bulletin d'arboriculture de Gand emprunte à cel inté- 
ressant travail une expérience comparative faite sur la cul- 
ture des Choux-fleurs. Le fumier de ferme a été additionné de 
600 grammes de nitrate île soude, 1.000 grammes de super- 
phosphate ei i ,0 grammes de sulfate de potasse. Cemélange, 

répandu sur 1 êtres carrés, a produit 49 kilogrammes de 

Choux Heurs. 

Comme poinl do comparaison, un carré d'égale surface a 
été planté sans fumier el le produit a été de 25 Idlogram 
900 grammes. 

Ce serait une erreur de ne tenir compte que de l'énorme 
différence en poids, ajoute M. Fr. Burvenich père. La com 
paraison des deux produits au poinl de vue de la qualité esi 
bien plus frappante encore. Tandis que les Choux-fleurs du 
carré (une' sont blancs, serrés, tendres el succulents, ceux 
venus dans un sol plus maigre sonl jaunâtres ou verdàtres, 
filandreux et d'un goûl peu agréable. Neuf fois sur dix, les 

Choux-fleurs qui sont il nplètemenl fumés, sont atteints 

de nodosités aux racines, indices d'un état maladif qui les 
détruit totalement ou rend le produit absolument sans valeur. 

Les fleurs qui dansent. — Cela n'est pas du toul nouveau 
mais on est tellement enclin de nés jours à perdre le goûl 

des plantes curieuses de senes. qu'il faut savoir gré a ceux 
qui en rappellent l'existence de temps a autre. Mans lo Bul- 
letin d'arboriculture de Gand, M. Ad. Van den Heede discute 



sur le i/ el les Globba, el rappelle ce qu'en a dit 

Louis Van Houttxi dan-- In Flon d rres ■■ 

« A la n on sur un 

exemplaire de ces petits danseurs, égaré depuis fuit long- 
temps. Nous l'avons multiplié île graines... Son nom d 
de ce que ses charmantes fleurs miment fantastiquement 

des danseurs qu'un fil, ténu c ne un cheveu, met en 

mouvemenl a la moindre secousse qu'on imprime a la plante; 
leur . ;, . ,,i... simule en corps de ballet ». 

Il s'agil du Mantisia sallatoria, auquel Louis Van II. mile 
assimile le M. Rœsli, donl les il. un- sont jaune d'or. Le M. 
saltatoria, ainsi recommandé par Van Houlte en 1874, | 
'ire introuvable aujourd'hui à M. Van den Heede. Mais il 
possède le Globba alba el le '.'. coccinea, qui lui paraissent 
être voisins du Danseur. La lion],.' paniculée retombe en 
simulant un lustre en miniature, d'où s'élancent le- n 
gracieuses el légères. Le stigmate semble une mignonne étoile 
a quatre branches. Le style a l'apparence d'un iil ténu comme 
un cheveu de- plus lins. Le- Blets staminaux sont en crosse. 
Ces fleurs sonl originales connue celles des Orchid 
qu'il s'agisse de Scitaminées comme le Canna, VHedyt 
el ['Alpinia. Elles « dansent .. à la moindre brise. 

La culture des primeurs en Algérie. — M. Georges 
Couanon, inspecteur général de la viticulture, écril périodi- 
quement pour le Journal, des chroniques intéressantes el 
bien documentées sur la « Vie rurale Dans une de ses der- 
nières, à propos des légumes exposés au Concours général 
agricole, M. G. Couanon parle en ces termes île la culture 
des primeurs aux environs d'Alger : 

«On sait toute l'importance qu'onl prise, dans l'appprovi- 
sionnenionl des marches de France, les expéditions do 
légumes \ erts provenant d'Alger, pendant l'hiver. Maintenant 
la Belgique, la Hollande et l'Allemagne reçoivent égali ment 
de notre belle colonie des envois périodiques, par les ports 
d'Anvers, de Rotterdam et de Hambourg. 

Il y avait déjà longtemps que, dans les environs immédiats 
d'Alger, a Maison-Carrée, a Hussein-Dey, les Mahonnais, 
d'infatigables émigrants des Baléares, s'adonnaient à l'in- 
dustrie du forçage des légumes verts, qui trouvaient alors 
leur débit dans la consommation locale. Depuis, il s'est 
installé de nombreuses forceries, par les soins de cul ti videurs 
français venus exprès en Algérie, non seulement autour 
d'Alger, mais aussi pies d'Oran, a Philippeville, etc. Et, de 
novembre a avril, chaque courriel emporte un nombre res- 
pectable de paniers d.' primeurs. 

La culture .les primeurs exige un terrain léger, de l'eau en 
abondance, une fumure intensive. Do plu-, de- abris en 
roseaux sont de toute nécessité pour préserver les primeurs 
dos intempéries et des ouragans. De même, la proximité 
d'un grand centre s'impose, un servico do bateaux et de 
chemin- de 1er étant indispensable peur taire arriver au plus 

tôt les produits aux lieux de destination. 

i bâre au soleil de l'Algérie, les eu Hure- maraîchères de la 
colonie donnent normalement un rapport net, estimé de 

.'" aie no. lu capital engagé. Il a été calcul.' qu'un lie. laie 

d'Artichauts, pai exemple, peut rapporter, tous frais déduits, 
de 1. '"" a ï,000 francs. C'est, n'est ce pas, un joli deniei ' 

Ces temps derniers, je visitais, autour d Alger, une de 
ces forceries .le légumes verts, el qui. [iiae.'.' a 800 mètres 
.le la mer. s'étend sur 2(J hectares do sables, de dunes 
réputées autrefois impropres à toute culture. La propriété 
est sillonnée par 4,000 mètres de canaux d'irrigation. On \ 
cultive principalement le Haricot vert el la renoue de terre. 

Les Haricots vert s sent semés du le sep le in lue au K. ... le lue 

et sont vendus à Paris en novembre et décembre. 

Avant même que le- Haricots d'automne aient été tous 

cueilli-, s. ml déjà plantées en contre-plantation les l'on s 

do terre. Ensuite, sont ressemés encore des Haricots, alors 

en contre-plantation des Pommes de.terr9àlaplacemê les 

premier- Haricots. I .a terre est ainsi occupée sans interruption, 
pendant L'automne, l'hiver et une bonne partie du printemps ■ 

Sur la fécondation artificielle. — Dans la conférence inter- 
nationale -ni- la culture et l'hybridation qui s'. -I tenue der- 
nièrement a New-York, et dont nous avons parlé dans les 
o Nouvelles ■ d.- notre précédent numéro. M. .Max Leichtlin 
de Baden-Baden, a exposé dans un opuscule intitulé Quel- 
ques aperçus sur la culture des Plantes les considérations 



LIÎ JARDIN — COURRIER HF. LA COTE D'AZUR 



111 



suivantes, que nous traduisons du Californian Fruit-Groicer, 
périodique américain. 

Lorsqu'on procède aux opérations de fécondation des plan- 
tes, le choix d'un temps convenable est de première impor- 
tance. Une journée chaude et nuageuse offre les meilleures 
conditions pour environ 60 ; Û des plantes. Pour quelques 
autres, une atmosphère sèche est préférable étant donnée la 
température de leur pays d'origine. La fécondation ne doit 
pas être tentée avant que les stigmates ne se trouvent pro- 
pres à cette fonction, ce qui pont être aisément reconnu après 
quelque pratique. Le pollen ne doit être ni trop frais ni trop 
mur. Après avoir appliqué le [m. lien sur les stigmates du 
pistil, il sera avantageux de couvrir la plante fécondée avec' 
une cloche de verre pendant un jour ou deux, afin d'amener 
uno élévation de température de l'atmosphère de la plante. 
Le pollen tle beaucoup de plantes, s'il a été recueilli en 
bonne condition, peut être conservé dans des bocaux bien 
bouchés pendant plusieurs jours, sans perdre ses propriétés 
fécondantes. On peut d'autre part, par l'examen microsco- 
pique, s'assurer que la fécondation est possible ou non, sui- 
vant que la forme des grains de pollen est constamment sem- 
blable ou sensiblement différente, pour la masse recueillie. 
En ce qui concerne l'influence du sexe, on peut avancer que 
huit fois sur dix, l'élément femelle exerce sa prépondérance 
sur les produits nés du croisement ; l'élément màlo manifes- 
terait son influence sur la couleur des rejetons; enfin, dans 
la plupart des cas, les plantes résultant d'une hybridation 
posséderaient do plus grandes fleurs que celles portées par 
l'un ou l'autre parent. 

Ajoutons que dans la discussion qui succéda à la lecture 
de cette communication, un membre signala, en ce qui con- 
cerne la conservation du pollen, que celui de la Tomate pouvait 
garder sa vitalité pendant (i mois entiers, ce qui permettrait 
de recueillir ce pollen vers la fin de l'été surles plants pous- 
sant en plein air, en vue de féconder ultérieurement les 
plants venus sous châssis en hiver. Un autre assura que le 
pollen de la Vigne conserve sa vitalité durant 2 mois et 
celui du Palmier-Dattier pendant un an au plus. Le pollen 
des Œillets garderait également ses propriétés fécondantes 
durant plusieurs semaines en pouvant être expédié d'un dis- 
trict à l'autre d'un pays. Le pollen préparé en vue de la 
conservation doit être tout à fait séché et placé dans des 
bouteilles bien closes. Dans les pays à climat humide, le 
séchage s'opérera à l'ombre; pour les contrées à climat sec, 
il s'effectuera au soleil. Enfin il paraîtrait qu'en Amérique le 
pollen de certaines plantes serait couramment livré, enve- 
loppé dans du papier buvard et enfermé dans des boites de 
carton et qu'il conserverait son pouvoir fécondant pendant 
plus do trois semaines, grâce à ce mode de protection et 
d'abri. (A. P.) 

Le ver du cœur des Pommes. — La Nature a publié der- 
nièrement une remarquable étude de M. Lucien Iches sur le 
ver du cœur, la Carpocapse des Pommes [Carpocapsa pomo- 
nana Treischt.). Celtu larve' causait déjà le désespoir do 
nos ancêtres il y a plus de 2000 ans. puisque Caton l'ancien, 
dans De re rustica, etColumelle, dans De arboribus, faisaient 
mention de ses dégâts. Et la question est restée toujours 
actuelle. Selon M. Iches, lo meilleur mémoire qui ait été le 
plus récemment publié sur la Carpocapse, émane d'un amé- 
ricain, M. Simpson [Report on codling-both investigations, 
U. S. départ, of Agric. bull. n" 35, nouv. sér. 1902). 

La larve qui gâte nos Pommes est pondue par un papillon 
(Lépidoptère de la famille des Tordeuses). Ce papillon est 
nocturne. Au moment ou le fruit va nouer, uno femelle sur- 
vient, qui pond un œuf dans le calice. D'après Decaux, celle 
ponto demande un quart d'heure. Dès le lendemain, on peut 
déjà distinguer, à l'aide d'une forte loupe, uno ligne blanche 
en forme de fer à cheval; c'est la larve. Elle n'écîot que sept 
a dix jours après et s'enfonce dans le fruit. Tout le reste e I 
si visible qu'il est bien connu. Ajoutons toutefois (pie, lorsque 
le fruit tombe, la larve, ainsi avertie que quelque chose d'in- 
solite vient de se passer, abandonne son domicile au bout de 
quelques heures, et va se former en chrysalide dans des 
débris d'écorce, des fentes de clôture, de lattes, mais se 
trouvant de préférence à la surface du sol. Si le fruit n'est 
pas tombe a l'anieie-saison, elle va se loger dans les cre- 
vasses de l'écorce. Lo papillon en sort en mai ou juin. Tel 



est le très suecint résumé de l'analyse qu'a faite M. Lucien 
Iches du travail de M. Simpson. 

M. Iches recherche 1 ensuite les meilleurs procédés de lutte 
contre cet insecte. Ils devraient, pour rire efficaces, être 
appliqués par tous les possessi urs d'arbres fruitiers. En effet, 
les papillons sortant d'un verger mal tenu, peuvent aller 
pondre dans ceux du voisin. C'est sans doute, disons-nous à 
notre tour, la raison pour laquelle la Carpocapse a pu conti- 
nuer ses ravages depuis Caton l'ancien; la solidarité humaine 
est restée un beau rêve. Mais rejoignons M. Iches : Eviter 
de placer les fruitiers dans le voisinage immédiat des 
arbres, et en calfeutrer toutes los issues au printemps. En 
grande culture, irriguer les plantations do Pommiers : on a 
remarqué que, comme le Puceron lanigère, la Carpocapse ne 
fréquente pas les Pommiers irrigués. Dans les jardins, garder 
le sol humide sous les arbres : les larves n'hivernent pas 
dans l'humidité. Gratter en hiver les écorces, enlever tous 
les débris d'écorce et de bois sur le sol et brûler le tout. 
Sulfater les tuleurs. lattes, palissades. Récolter absolument 
tous les fruits véreux restés sur l'arbre, et ramasser tous 
ceux qui tombent au fur et à mesure de leur chute. 

On sait que la capture des papillons nocturnes peut s'opérer 
à l'aide de pièges lumineux. Mais ce moyen n'est pas tou- 
jours efficace, et cela parce qu'il faudrait qu'il y en eût chez 
tout le monde. La larve est plus facile a atteindre : saupou- 
drer une fois par semaine, les fruits en formation avec du 
soufre, ou mieux, comme on le fait en Amérique avec du 
poison arsenical, qui tue radicalement les larves en forma- 
tion dans le calice. Un devrait essayer aussi les pulvérisations 
à l'acide sulfureux. Ces remèdes doivent s'appliquer lorsque 
le calice n'est pas refermé sur lui-même. Enfin, bien se 
garder de détruire les crapauds et les chauves souris. 

Courrier de la Côte d'azur 

Les Orangers et les Cochenilles. Le Chrysomphalus 
minor. — Voici qu'une cochenille, autrement nuisible que les 

cochenilles connues, vient de fairo son apparition dans les 
orangeries du littoral; les entomologistes l'appellent Chry- 
somphalus minor, et on l'a trouvée, pour la première fois 
en France, dans les jardins de Cannes et du Golfe-Juan, 
dans lo courant de l'hiver 1900; depuis, elle s'est rapidement 
propagée, et, aujourd'hui, on la rencontre aussi bien à Nice 
qu'à Menton, inspirant partout les plus vives inquiétudes. 

A la différence des autres cochenilles, le Chrysomphalus 
minor n'occasionne pas la fumagine, mais son action est plus 
désastreuse. 

Au début, on reconnaît la présence de l'insecte à ses 
piqûres, qui se traduisent, sur les feuilles, par de pelites 
taches décolorées, jaunâtres, dont ces organes semblent 
criblés; peu à peu, ces taches s'agrandissent, se réunissent, 
la feuille passe entièrement au jaune et ne tarde pas à tomber 
sous la moindre secousse. On devine ce qu'il advient de 
l'arbre lui-même : privé d'une grande partie de ses feuilles. 
il dépérit lentement, et, pour peu que le mal se prolonge, 
linil par mourir. 

Les choses n'en arriveraient-elles pas à ce point, que la 
maladie serait encore à redouter par rapport à son action 
sur la récolte : en effet, non-seulement, celle-ci est considé- 
rablement diminuée à cause de l'état de langueur des arbres 
atteints, mais feuilles et fruits, attaqués par les cochenilles, 
deviennent à peu près inutilisables pour la distillerie, qui ne 
trouve plus rien à extraire des feuilles ni dos écorces d'Oran- 
ges qui se décomposent très rapidement. 

Comme on le voit, la situation est grave pour les proprié- 
taires d'Orangers. Ils doivent agir vite et de façon énergique, 
s'ils veulent enrayer lo mal alors qu'il est peut-être encore 
temps. 

Les moeurs du Chrysomphalus minor ne diffèrent guère de 
de celles des autres cochenilles, c'est-à-dire que c'est toujours 
la même mère se fixant à un point quelconque do l'arbre 
pour y accomplir sa ponte et s'enveloppant d'une sorte de 
carapace cireuse smis laquelle elle devient inexpugnable; ce 
sont les jeunes sortant do cotte carapace au moment de 
leur éclosion. vers la lin du printemps, et s'en allant chen I i 
leur nourriture un peu partout sur l'arbre, entièrement 
dépourvus d'abri protecteur. 



112 



LE JAIID1N — SOCIETE NATIONALE D HORTICULTURE DE FRANCE. BIBLIOGRAPHIE 



Eh! bien, ce sont justement ces jeunes qu'il faut atteindre 
au fur el a mesure de leur éclosion, alors qu'ils peu vent eti i 
f ■ ni. liés [par les insecticides; attendre l'hiver, OU les SUJi ts 

us adultes se s. ml tlvs et cuirassés, c'esl allei 
tainement à l'insuccès. 

Jusqu'ici, les seuls insecticides employés ont été le pétrole 
émulsionné avec le savon noir et le jus dp Tabac; mais, il 
nous vient de bonne source que des expi riences de traite- 
ments vont être faites à I instar de ce qui a été essayé a 
succès in Amérique, c'est-à-dire à l'acide cyanhydrique, 

ira au moyen du cyanure de potassium et de l'a 
sulfurique, en présence de l'eau. 

Ces expériences ne peuvent manquer d'être des plus 
intéressantes et i s aurons l'occasion d'en reparler. 

Les cultures. — En ce moment, on travaille ferme à la 
préparation des cultures de primeurs, Tomates, Aubergines, 
Piments, Concombres, Haricots, Melons qui. dans beaucoup 
d'endroits, prennent la place occupée, cet hiver, par les 
Heurs. 

Juli;s Grei . 



Société Nationale d'Horticulture de France 

Séance du 26 mars 1903 

Comité de Flori ie. La Maison Vilmorin présentait 

une belle série de Cinéraires: C. à grandes fleurs surchoix 
extra; C. à grande fleur striée variée, race de toute élégance 
qui semble maintenant tout à fait fixée et C, à grande fleur 
compacte vieux rose. Les groupes étaient entourés d'une bor- 
dure d'Androsace coronopifolia, charmante petite plante, de 
culture facile. 

M. Mottet avait exposé un joli lot de plantes dites alpines, 
où nous avons remarqué : Shortia galacifolia, Primuli 
nivalis èl rosea, Draba Kotschyi, une série de Saxifrages, 
Narcissus reflexus 'les il.-.-, Glénans, Gagea Liottardi; les 
Iris orchioides, sindjarensis, [Varleyensis ''I bùcharica, ces 
ilen\: derniers] encore tout nouveaux, Tulipa Kaufmanniana, 
iliensis et montana, Bongardia Chrysogonum, lies curieuse 
berbéridacée : Thlaspi coçhleari forme; Schiverechia podolica, 
crucifère mm séparable îles AlySsum ; un Corydaîlis de la 
Chine, peut être nouveau et fort ornemental etc. A signaler 
encore l'extraordinaire Lotus peliorhynchus, au\ fleurs 
étranges el paradoxales. 

De très beaux Œillets de -.émis, de M. Page lils. de Bois- 
lioudran : Mme Ch. Page, Comte Grefficlhe, Mousquetaire. 

A M.Truflaut, un Amaryllis hybride, provenant d'un semis 
fait en 1900 : cette variété appelée Madame Albert Truffant, 
est île- plus élégantes avec sa grande fleur panachée de blanc 
et de vermillon. A M. Dybowski, du jardin colonial, un 
spécimen parfaitement fleuri de Gloriosa superba. 

Comité des Orchidées. — Un seul apport, fait par M. Cle- 
verly, jardinier chez M. Fournier, à Marseille : Cymbidium 
Lowianum X éburneum; un Lœliocattleya Truffautiana 
splendens variété Fournieri, hybride provenant de croise- 
ment outre les Lœlia t.-,,, ■ . ■ i i ',itth-y<t nurea marmorata 

Comité d'arboriculture d'ornement. — Trois lots impur 
tan ts étaient présentés. M. Nomblot, de Bourg-la-Reine, avait 
apporté une nombreuse série d'arbustes a fleurs '.Forsythia, 
ha il variétés de Magnolias, Malus floribunda pendula, Ahebia 
quinata, huit variétés de Cognassier du Japon, quatre de 
Pêchers de Chine. Amandier à fleurs doubles, des Spirées, 
des Groseilliers, Mahonia fascicularis, etc. 

A M. Tillier, do l'Ecole d'arboriculture de Saint-Mandé : 
Pécher de Chino à fleurs doubles rouges, Osteomeles anthyl- 
lidifolia, remarquable rosacée à port de légumineuse, // 
Gordonianum; Malus Kaido, Magnolia Lenneana, etc. 

A M. Lecointe, de Louveciennes : Prunus triloba et Pis- 
sardi, Amygdalns georgica, Cerasus Juliana pendula, Phil. 
lyrea Vilmoriniana, Lonicera fragrantissima, ete. 

M. Magnen, de Jouy-en-Josas, présentait des rameaux 
avec cùnes de Pseudotsuga Vouglasii el d'une variété re- 
marquable qu il désigne sous le nom de glauca, 

Comité d'arboriculture fruitière. — A M. A. Faucheur, 
de Bagnolet, de belles Pommes do Calville blanc\ à M. Nom- 



blot, les Poires Rémy Cha les A \l. t.. 

Parent, de Rueil, un Guignier Belle de St 2 d Gi 

/■'<>' on • . a M. Bu 

s. rie de fi uits di /' m des Etats-Unis. 

COMIIÉ DE CULTURE MARAÎCHÈRE. — t'ne intéressante el 

belle collection do Chicorées, en parfait état de culture 

seul... pai la maison Vilmorin. 

P. Hariot. 



BIBLIOGRAPHIE 

La reconstitution du vignoble, quantité ou qualité, par M. P 
per Gervais, Paris 1903, 1 broch. de 30 pages. L'auteur 
examine, dan- cette brochure, la question si i i mplexe de la 
reconstitution du vignoble, avec l'autorité qu'on lui connaît. 

Nouveau Dictionnaire général des Sciences et de leurs Appli- 
cations, par MM. Ed. Perrier, Membre de l'Institut, Direc 
tour du Muséum d'Histoire naturelle ; H. Perrier el A. Joan- 
nis. Deux volumes grand in-8% 3,400 pages, i,400 gravures, 
Delagrave. 

Cet ouvrage constitue une œuvre considérable, véritable 
inventaire complet, raisonné' i uté de la science au 

seuil du xx' siècle. 

La première livraison a paru en effet le 15 juillet I9i 0, et 
la 53 et dernière à la lin de l'année 1902, c'est-à-dire trente 
mois après. L'œuvre entière est donc animée du mêmi 
souffle, du même esprit et a été, pour ainsi dire, publiée 
tout entière en même temps. Toutes ses pallies témoignent 
d'un sentiment d'homogénéité parfait.', qualité qui mai 
ordinairement aux ouvrages do ce genre, dont la rédaction 
et la publication ont duré plusieurs années. 

I .à n'est pas le principal mérite de cet ouvrage. 

Contrairement aux usages qui s'étaient établis ea sem- 
blable matière, ce h'esl pas un ouvrage de modesto vulgari- 
sation, une vaste leçon de choses à l'usage de ceux qui ne 
sa\ eut rien. 

Ce n'est pas non plus un ouvrage spécial, intelligible aux 
seuls savants. Le Nouveau Dictionnat 'es Scien< 

est un véritable guide de la science, à la fois théorique et 
pratique, à l'usage des gens du monde éclairés et avides de 
savoir exactement. 

Toutes les questions de science pure, comme aussi colles 
de médecine, industrie, art de l'ingénieur, etc., sonl traîtres 
de main de maître dans les articles qui sont, la plupart du 
temps, signés et accompagnés, toutes les fois qu'il y a utilité, 
de gravures. Ces illustrations ont toujours un caractère 
technique et sont exécutées spécialement pour le Diction- 
naire général avec un soin scrupuleux, tant au point d.' vue 
do la vérité scientifique que de l'exécution artistique. 

Le Dictionnaire général des Sciences ne restera pas sla- 
tionnaire car une publication mensuelle /. Sci ce au 
xx Siècle en est la continuation et la constante mise à jour | 1 . 

R. 1t. 



CORRESPONDANCE [2) 

Rép. à M. J. II., à c [Belgique). - Les Pêches du Cap 
ressemblent à celles qu'on nomme couramment Pêches de 
vigne. Leur qualité est loin d'égaler celle de notre produi 
tion. Les Pèches forcées n'ont rien à craindre clos Pêches du 
Cap. un vend celles du Cap d,' fr. 50 à :.' fr. su pièce, no 
reçoit ces Pêches, la plupart du temps par l'Angleterre dans 
les mois de mars et d avili. 

L'JSrica >-^rnr,i est aussi appelé /•.'. herbacea, originaire du 
Spitzberg, d'où il a été introduit en Europe en 1763. Il est 
naturalisé en Anglelene. C'e-i dune une Bruyère rustique 
de plein air. On en connaît deux variétés : /-.'. h. rubra el 
E. h. alba (rouge el blanche). Ces Bruyères servent avanta 
geusement à tapisser le dessous des massifs de Rhodo- 
dendrons. 

il' L'abonnement annuel 10 francs, le n 1 franc. 

(2] P ■ toutes demandes de renseignements, joindre un timbre 

de u fr. là pour chaq [uestion différente, afin de nous couvrir 

.les [rais d'envol à mis collaborateurs. Pour obtenir la réponse par 
lettre, envoyer fr. 75 en timbres-poste. Joindre la bande du Journal. 



N° 388 



LE JARDIN 



20 Avril 1903 



Nouvelles horticoles 

Mérite agricole. — Parmi les nominations faites dans 
l'ordre du Mérite agrieole à l'occasion du Concours 
général agricole (décret du 11 avril 19< >3), nous relevons 
les suivantes, qui concernent l'horticulture. Sont nom- 
més chevaliers. MM : 

Collin (Louis-Henri), ancien secrétaire particulier du ministi e 
do l'agriculture. — Girard (Emmanuel), chef arboriculteur à 
Chàtenay (Seine). — Lemoine (Henri-N'arcisse-Louis), chef 
jardinier au jardin botanique de Tours (Indre-et-Loire). 

Nous adressons ici, aux nouveaux chevaliers, nos 
sincères félicitations. 

Les Comités d'admission à l'Exposition de Saint-Louis. — 
Une réunion de tous les comités d'admission à l'Expo- 
sition universelle de Saint-Louis, pour le Département 
do l'Horticulture de cette Exposition (section française;, 
a eu lieu le 8 avril, au siège de la S. N. H. F., rue de 
Grenelle. Cette réunion était présidée par M. Viger, 
président général des comités d'admission des Départe- 
ments de l'Agriculture et de l'Horticulture, assisté de 
M. Léon Vassillère, Directeur de l'Agriculture, et de 
M. Dupont, président de la section française de l'Expo- 
sition. 

Dans cette réunion, M. Abel Chàtenay, secrétaire 
général de la S. X. H. F., a été nommé Secrétaire 
général pour le Département de l'Horticulture; ses deux 
secrétaires-adjoints sont MM. Maurice Lebœuf et 
Georges Trulïaut. (C'est M. Paul Leroy, sous-chef du 
Cabinet du Ministre de l'Agriculture, bien connu du 
inonde horticole, qui occupe les fonctions de Secrétaire 
général pour le Département de l'Agriculture). 

Chacun des groupes du Département de l'Horticul- 
ture a constitué son bureau, composé d'un président, 
de deux vice-présidents, d'un rapporteur, d'un secré- 
taire et d'un trésorier. Nous donnerons la composition 
des différents bureaux de groupes dans notre prochain 
numéro. 

M. Martinet, architecte-paysagiste du Ministère de l'Agri- 
culture. — Par arrêté en date du 4 avril 1903, M. Mou- 
geot, ministre de l'Agriculture, sur la proposition de 
M. L. Vassillière, directeur de l'Agriculture, a nommé 
notre rédacteur en chef, M. Henri Martinet, architecte- 
paysagiste de la Direction de l'Agriculture au Ministère 
de l'Agriculture. 

On sait que, depuis plus de huit ans déjà, M. Mar- 
tinet était appelé à collaborer à l'installation de la plu- 
part des expositions et concours organisés par le 
Ministère de l'Agriculture. Il fut en outre chargé, à 
diverses reprises par le Ministère, de missions d'études 
à l'Etranger, et il eut entre temps, à étudier plusieurs 
questions ressortant de sa spéciatilé. 

M. Martinet est, croyons-nous, le premier architecte- 
paysagiste appelé à une fonction officielle permanente 
par le gouvernement. 

Les laboratoires de recherches horticoles à Londres et à 
l'Ecole de Versailles. — En publiant le programme de 
l'enseignement horticole à l'Ecole de la Société royale 
de Botanique d'Angleterre, à Regent's Park, le Garde- 
ners'Chronicle exprime le souhait que le laboratoire de 
recherches qui a été ouvert dans cette école après bien 
des tergiversations, ne soit pas uniquement consacré 
à l'instruction élémentaire des élèves, mais aussi a 
donner le plus d'essor possible aux recherches relatives 
aux maladies des plantes, aux engrais, au forçage, etc. Les 
résultats des expériences devraient être communqués à 
l'horticulture pour la plus grande diffusion des amélio- 
rations pratiques nécessaires n la faire prospérer. 



Nous possédons en France, a l'Ecole nationale d'hor. 
ticulture de Versailles, un laboratoire de ce genre, tiès 
utile aussi à l'enseignement des élèves, mais dont 
toutes les expériences ne sont pas encore très connues. 
Nous savons que les recherches de la nature de celles 
qui intéressent actuellement les progrès de l'horticul- 
ture sont ordinairement longues et délicates, et qu'elles 
nécessitent un contrôle scientifique rigoureux. C'est 
apparemment pour cette cause que nos publications 
spéciales n'ont encore guère eu l'occasion d'appeler 
l'attention sur les travaux du laboratoire de recherches 
de l'Ecole de Versailles. Mais nous avons tout lieu 
d'espérer que cette école ne tardera pas à faire con- 
naître au grand public le résultat des expériences que 
M. Petit, chef de son laboratoire, a entreprises depuis 
plusieurs années. 

L'horticulture japonaise à l'Exposition de Saint-Louis. — 

M. Foukouba, jardinier en chef îles jardins impéraux, 
a été chargé de dresser les plans de l'Exposition de 
l'horticulture japonaise à Saint-Louis, à laquelle il sera 
délégué comme commissaire général du gouvernement 
japonais. 

La température. — Pendant le mois de mars, une 
période de jours relativement chauds avait imprimé un 
vigoureux essor à la végétation. Les Abricotiers avaient 
d'abord fleuri sans encombre, et tous les autres arbres 
fruitiers, Pêchers, Pruniers, Cerisiers. Poiriers, Pom- 
miers, sont actuellement en pleine floraison dans le 
nord et le centre de la France. La Vigne a« débourré », 
dans toutes les situations bien exposées. Mais voici 
que la semaine qui a précédé et celle qui suit Pâques, 
nous ofirent un véritable retour au froid. Il a beau- 
coup gelé blanc, et il gèle même a glace à peu près par- 
tout. Nous apprenons que le centre de la France est 
particulièrement éprouvé à cet égard. Dans la région 
parisienne, au moment où le Jardin est mis sous 
presse.nous subissons des chutes de neige. Le lundi de 
Pâques, une nuée a crevé en grêle sur tout le sud de 
Paris. Il est fort à craindre que, dans quelques jours, 
nous n'ayions à enregistrer, de certaines régions de la 
France, des pertes irréparables. 

Ce quiaété le plus anormal, c'est évidemment la tem- 
pérature trop chaude du mois de mars. Néanmoins, 
d'après les données des météorologistes, le Iroid actuel 
est bien audessous des moyennes qu'on observe ordi- 
nairement vers Pâques, bien qu'il « n'est si gentil mois 
d'avril qui n'ait son manteau de grésil », et si l'on 
accordait tout le crédit qu'il mérite au vieux dicton 
« Noël au jeu, Pâques au feu », on serait moins surpris, 
ce qui, d'ailleurs, ne serait qu'une consolation toute 
platonique. Notons aussi qu'il a fait du brouillard en 
mars, ce qui présage encore, d'après les vieilles remar- 
ques, de la gelée pour mai. Il convient donc de prendre 
sans plus tarder, et là où il sera encore temps et pos- 
sible, toutes les précautions nécessaires pourpréserver 
les cultures de la gelée. 

Les Concours horticoles de l'Exposition de Limoges. — 

La Commission horticole de l'Exposition internationale 
de Limoges est constituée comme suit : 

Président d'honneur : M. Teisserenc de Bort, Sénateur; 
Présidait: M. Charles Henry; Secrétaire Général : M. Du- 
moulin (J.-B.); Secrétaires : M. Soulier (Ed.); Membres : 
MM. Bonneville it'.li.i; Gaudoin (K.h Goyer iH.i; Lemasson; 
ilérardin; Nivel (H,). 

Cette commission vient d'organiser les Concours per- 
manents, qui auront lieu de mai à septembre dans les 
jardins de L'Exposition, au Champ de juillet, ainsi que 
des Concours temporaires, qui seront tenus aux dates 



11 i 



KOUVMXBS BORTIl OLFS 



suivantes : 1° : juin, du samedi 13 au vendredi 19. — 
2° '.juillet, du samedi 11 au vendredi 17. — 3° : août, 
du jeudi 6 au lundi 10. — 4° : septembre, «in samedi l'- 
an vendredi 18. 

Une très large place est réservée au matériel et aux 
divers produits horticoles et arboricoles, aux outils, 
aux appareils de chauffage de serres et accessoires, etc. 

Concours en loge de plans de jardins. — La première 
partie du concours spécial de plans de jardins a eu lieu 
au siège de la S. X. d'il, do F. les 5 et 6 avril. Sur 
neuf concurrents inscrits, huit ont pris part à ce con- 
cours, dont le thème était la transformation, en un jar- 
din d'agrément, d'un terrain triangulaire, boisé sur 
une certaine étendue, dans lequel existait une source, 
et ne possédant aucune construction. 

La commission examinatrice, composée de MM. Eu- 
gène Deny, Albert Maumené, Quénat, E. Touret, J.Va- 
cherot, a constaté un réel progrès au point de vue des 
résultats sur le concours de l'année dernière. Elle a 
d'ailleurs admis définitivement sept projets sur huit, 
après la seconde séance; ces projets seront exposés en 
mai prochain. 

Chacun d'eux présente sa note originale et la plupart 
sont parfaitement exécutables, avec quelques légères 
modifications ; on sent dans la plupart de ceux-ci le 
désir de faciliter les accès et un réel souci de rendre 
l'effet décoratif suffisamment puissant, tout en ne né- 
gligeant pas le côté pratique. 

Pour ce premier classement, il a été tenu compte, 
non seulement de l'élude du plan lui-môme, mais aussi 
du rapport raisonné sur l'économie générale du projet, 
et du premier état dos plantations. 

Vœux de la Société desAgrieulteurs intéressant l'horticul- 
ture. — Dans sa récente session, la Société des Agri- 
culteurs de France a émis un certain nombre de vieux 
parmi lesquels il en est qui intéressent à plusieurs 
titres l'horticulture. Nous citerons particulièrement le 
suivant, qui a trait à l'amélioration des transports des 
fruits, primeurs et autres denrées par chemins de fer : 

Considérant que. depuis longtemps, sur les réseaux des 
chemins de fer italiens, allemands, belges, etc., de nouveaux 
règlements ont été édictés; que les classitications ont été 
réduites; qu'une troisième tarification dite P. 1'.. accélérée, 
comportant les prix de la P. r., et les délais de la G. V. a 
été adoptée en faveur des denrées alimentaires; que, de plus. 
des détaxes proportionnelles à l'importance du tonnage 
exporté ont été accordées à tous les expéditeurs, surexcitant 
ainsi les initiatives individuelles par la perspective d'un gain 
assuré; 

Que ce régime de faveur est déjà appliqué en Franco aux 
denrées italiennes en transit sur l'Angleterre en vorlu du 
tarif P. V. 40:) bis en vigueur depuis le 1" avril 1902. 

Considérant que toutes ces mesuresayant eu pour résultat 
de favoriser l'accès des places étrangères aux produits de 
nus concurrents en créant de véritables primes de sertie, 
l'agriculteur français se trouve dans une situation tellement 
inférieure que, sur 14 millions de kilogrammes de Raisins de 
laide importés par l'Allemagne, il n'a pu fournir que 
728.000 kilogrammes; — que, sur 128 indiens de Kilogrammes 
de fruits, la part de la France n'a été que de 27 millions de 
kilogrammes, alors que le seul département de Vaucluse en 
récolte plus de 35 millions de kilogrammes; — que, sur 
167 millions de kilogrammes de légumes, notre part n'est que 
,le i millions 100.000 kilogrammes; que cet état de choses, 
se reproduisant sur tons les marchés du continent, notam- 
ment en Belgique, esl lu preuve que les plaintes îles agricul- 
teurs sont [ondées ; 

Considérant enfin que les chemins de for sont un des 
[acteurs les plus puissants de la richesse publique; qu'il est 
bon de ne jamais perdre de vue qu'ils ont été construits et 
monopolisés pour le bien géuéral; qu'ils doivent par consé- 
quent être toujours en harmonie avec les besoins nouveau \ 



créés par les transformations incessantes du commerce 
mondial; qu'il n'est pas admissible un seul instant qu'ils 
seront un obstacle an progrès et à la rapidité des transaction-. 
alors surtout que leur intérêt privé n'a pas à en souffrir. 

Par ces motifs; 

La Société des Agriculteurs do Fiance émet le vœu . 

1 Qu'il soit établi une nouvelle classification simplifiée, ne 
comportant qu'une classe pour les denrées agricoles alimen- 
laires (fruits frais, légumes frais, volailles, bestiaux, etc.); 

i Que les délais légaux de route en petite vitesse soient 
réduits, pour les denrées agricoles alimentaires, à 24 heures 
pour 250 Kilomètres parcourus et à l s heures pour les manu- 
tentions en gare; 

3 Que les tarifs décroissent, non seulement avec la dis- 
tance, niais aussi le tonnage transporté, et enlin qu'il soit 
accordé des détaxes proportionnelles au nombre îles u agons 
chargés annuellement par le même expéditeur. 

Un autre vœu a été émis pour L'établissement, en 
Picardie et en Bretagne, de stations pomologiques ana- 
logues à celle dont dont la création a été décidée pour 
la Normandie. 

Enfin, la Société des Agriculteurs de France, « heu- 
reuse de constater que la Ville de Paris étudie, pour le 
régime de l'enlèvemont des ordures ménagères, l'appli- 
cation de procédés conservant à ces résidus leur valeur 
fertilisante ». a émis un vœu favorable à la continua- 
tion de ces études et s'est élevée contre l'emploi du 
procédé de l'incinération, contraire aux intérêts agri- 
coles comme aux intérêts de la Ville de Paris elle- 
même. 

Expositions annoncées. — Bar-le-Duc, du 19 au 21 sep- 
tembre, Exposition générale organisée par la Société 
horticole, maraîchère et viticole de l'arrondissement de 
Bar-le-Duc. Adresser les demandes de renseignements 
et d'admission a M. B. Jouffroy, secrétaire-général, à 
Bar-le-Duc, avant le 5 septembre. 

For mer ie (Oise), du 13 au 15 juin. Exposition d'horti- 
culture, de botanique et d'apiculture, organisée sous les 
auspices de la Société d'horticulture de Bauvais. Les 
demandes d'admissions et de places, qui doivent être 
adressées à la mairie de Formerie, ne seront plus reçues 
après le 24 mai. 

Lille, du au 11 novembre, Exposition internationale 
de Chrysanthèmes et de plantes ornementales, à l'occa- 
sion du 8 e Congrès de la S. F. D. C, organisée par la 
Société des Chrysantbémistes du nord de la France, la 
Société centrale d'Horticulture du Xord et la Société 
régionale d'h irticulture du Nord, au Palais Rameau. 
Les demandes d'admission et de renseignements doi- 
vent être adressées au Secrétaire de la Commission 
d'organisation, au siège de cette Commission, 12. Grande- 
Place, à Lille, avant le 15 octobre au plus tard. 

fiantes, les 13 et 11 juin, grand concours de Roses, 
Pivoines. Iris et autres plantes fleuries, organise par 
la Société nantaise d'horticulture, 34 concours. Adresser 
les demandes à M. P. Champenois, secrétaire des 
Expositions, 16, rue du Capitaine Corhumel, à Nantes, 
avant le 5 juin, dernier délai. 

Saint-Germain-en-Laye, du 5 au 9 septembre, Expo- 
sition générale organisée par la Société d'horliculluic 
de Saint-Germain-en-Laye, au Boulingrin. Adresser 

les demandes a M. Fisson, secrétaire-général, [y, rue 

Ampère, à Saint-Germain, avant le 27 août, délai de 

rigueur. 

To llouse, du 12 au L6 novembre, Exposition générale 
de Chrysanthèmes et produits horticoles divers, orga- 
nisée par la Société c l'I io ri i culture de la Haute Garonne, 
28 concours en 7 sections. Adresser les demandes de 
renseignements et d'admission a M. le li r Audiguier, 
commissaire général de l'Eposilion, à Toulouse, avant 
le 30 octobre au plus tard. 



LK JARDIN 



Ni'l VIXLES IiniiTICOLIÎS 



115 



Exposition horticole au Japon. — Une exposition vient 
de s'ouvrir à Osaka ; elle est importante et promet 
d'être excessivement intéressante. C'est M. Foukouba 
qui a dirigé les travaux du Parc. Notre correspondant. 
M. Eckardt, ira visiter celte exposition dans le courant 
do l'été, cl lui consacrera un compte rendu dans le 
Jardin. 

Les injections sous-cutanées en horticulture. — M. Mo- 
kroclietztey, membre de la Société Impériale de botani- 
que do Saint-Pétersbourg aurait, parait-il, rendu la 
santé à 800 arbres fruitiers malades en injectant leurs 
vaisseaux d'une solution de fer, au moyen d'un appareil 
de son invention. Après la chloroformisation, après 
L'éthérisation, celle-ci devenue la source de procédés 
pratiques do forçage, il faut évidemment s'attendre à 
de nouvelles découvertes. On a déjà essayé d'inoculer 
la « toile » aux plantes pour les préserver de l'infection 
par ce cryptogame, et cela avec un ceitain succès. A 
quand la sérothérapie et les plantes morphinomanes? 
Les plantations fruitières sur routes. — Entre Meulan 
et Mantes, on passait a l'ombre de deux rangées 
d'arbres, séculaires pour la plupart. Ils ont été arrachés 
et remplacés par des arbres fruitiers. 

A ce propos, la Société pour la protection des 
paysages de France fait observer, dans son Bulletin, 
qu'il existe, en France, près de cent-cinquante mille 
kilomètres de routes dont les bas-côtés sont dénués de 
plantations. N'est-il pas absurde, dans ces conditions, 
d'aller arracher des vétérans qui ne demandaient rien 
à personne, qui étaient la parure, la gaieté, l'agrément 
d'une route, pour faire place à de nouveaux arbres 
qu'il eut été si simple d'installer ailleurs? 

Le racinage de la Vigne Berlandieri.. — M. Jachet, pépi- 
niériste à Orléans, vient de trouver le moyen d'obliger 
les boutures de Berlandieri à raciner suffisamment, ce 
qu'il a été tellement difficile d'obtenir jusqu'à présent, 
que beaucoup de viticulteurs se sont découragés de 
l'emploi de ce cépage. Le maillochage, la décortication, 
la mutilation partielle du collet, l'arcure à différentes 
époques, avaient été essayés tour à tour, mais sans 
résultat appréciable. 

M. Jachet ayant remarqué, en taillant ses Vignes, 
qu'un sarment de Berlandieri, cassé accidentellement, 
s'était ressoudé et présentait un fortbourreletcicatricicl, 
eut l'idée de le mettre en pépinière. La reprise lut 
excellente, et cette sorte de bouture émit bientôt un 
faisceau de grosses et belles racines avec une belle 
pousse. 

Toutefois, le cassement ne constituant guère un pro- 
cédé pratique, à cause de la facilité avec laquelle les 
sarments se rompent totalement, M. Jachet songea à 
l'incision annulaire. Vers la mi-juillet 1808, tous les 
sarments de ses Berlandieri furent incisés à la base 
d'un œil qui devait plus tard devenir le pied de ses 
boutures. 

u Le résultat, écrit M. Jachet à la Revue de Viticulture, 
no se fit pas longtemps attendre. En effet, quelques jours 
après, je remarquai qu'à la place de l'anneau d'écorce que 
j'avais enlevé, s'émettait la même gourme que j'avais 
observée dans le sarment cassé, et en un bourrelet formant 
une sorte de bague à la place de l'écorce que j'avais enlevée. 
La partie du sarment au-dessous de l'incision ne grossis- 
sait plus, tandis que celle supérieure, c'est-à-dire l'œil, gros- 
sissait au moins du double. J'en conclus que ce renflement 
pouvait devenir le point do départ de l'émission des 
racines, lorsque je bouturerais ces bois ainsi préparés. En 
effet, au printemps suivant, je taillai mes boutures immédia- 
tement sous mes incisions; je les mis un peu en stratifica- 
tion, en attendant do les planter on pépinière, et j'eus la 
satisfaction, au moment de la végétation, de voir mes bou- 



tures incisées se développer avec de belles pousses, ce qui 
annonçait un bon racinage. La réussite dépassa mes espé- 
rances. 

« Les données de 1900 et de 1901 corroborent mes indica- 
tions premières. Non seulement l'incision annulaire, faite à 
l'époque que j'ai indiquée, provoque l'émission d'une gourme, 
mais aussi un grossissemenl ou renflement dans le nœud 
sous lequel elle est pratiquée; elle contribue à y accumuler 
un dépôt de substances utiles et de matières alimentaires 
concourant à l'émission abondante de radicelles. Celte 
année, j'ai obtenu su 0/0 de bons plants racines, possédant 
des racines superbes et ayant émis des rameaux qui ont 
jusqu'à un métro de longueur. J'estime qu'avec ce procédé, 
aussi simple que pratique, on peut considérer que la ques- 
tion de la multiplication des Berlandieri est résolue. » 

Mémento des Expositions 

Aix-en-Provence, du 10 au 14- juin 1903. Concours horticoles 
divers. 

Angers, du U au 14 juin 190:!. Exposition de Roses et fleurs 
de saison. 

Bar-le-Duc, du 10 au 21 septembre. Exposition générale. 

Douai, du 12 au 14 juillet 1003. Exposition générale horticole. 

Evreux. du 11 au 14 juin 1903. Exposition d'horticulluro 
générale. 

Formerie, du 13 au 15 juin. Exposition d'horticulture, de 
botanique et d'apiculture. 

Le Havre, du 1S au il juin 1903. Exposition d'horticulture 
générale. 

Lille, du 6 au 9 novembre 1903. — Exposition de Chrysan- 
thèmes. 

Limoges, de mai à septembre 1903. Exposition générale 
internationale. Concours temporaires horticoles. 

Nantes, 13 et 14 juin. Concours do Roses, Pivoines, Iris. et'-. 

Nogent-sur-Marne, du 5 au 13 septembre 1903. Exposition 
d'horticulture générale et coloniale. 

Paris, du 20 au 25 mai 1903. Exposition du printemps de 
la S. N. H. F. 

Saint-Germain-en-Laye, du 5 au '.> septembre. Exposition 
générale. 

Toulouse, du 12 au lt> novembre. Exposition de Chrysan- 
thèmes et produits horticoles divers. 

Udine (Italie), août et septembre 1003. Exposition interna- 
tionale de fruits, arbres fruitiers, réfrigération et conserva- 
tion des fruits. 

Verdun, du 12 au 14 septembre 1903. Exposition générale et 
internationale d'horticulture. 

Petites nouvelles 

Madame veuve A. Marchand, à Poitiers, nous informe 
qu'elle continue à diriger l'établissement de son mari et 
conservera les contre-maîtres et autres employés do l'éta- 
blissement. 

La Société d'Agriculture do Seine-el-Oisc ouvre un concours 
sur le sujet suivant : « La basse-cour dans les exploitations 
agricoles ». Le prix proposé, provenant du legs Lamayran. 
consiste en une médaille d'or et une prime de 200 francs. 
Les mémoires doivent être adressés à M. le secrétaire 
général de la Société, 25, avenue de Paris, Versailles. 

Une société vient de se former à Cuba, pour la fabrication 
du sucre do Banane. Ce sucre est d'un brun pâle, sec, et 
très agréable au goût. Il pourrait être fabriqué à 40 p. 0,0 
meilleur marché que le sucre de Canne. La société en ques- 
tion compte préparer prochainement 1000 barils de sucre de 
Hanane par jour, pour introduire des échantillons de ce nou- 
veau produit sur le monde entier. 

Nécrologie. — M .1. Marchand. Xous avons appris la 
mort de M. Auguste Marchand, horticulteur à Poitiers, 
décédé le 20 mars dernier à l'âge de 50 ans. M. Marchand 
était officier du Mérite agricole. — M. François Brassa,-, 
pépiniériste à Toulouse, est décédé le 24 mars; il était che- 
valier du Mérite agricole, et connu pour avoir publié un 
Annuaire horticole. — M. Pierre Allary, premier vice-prési- 
dent de la Société (l'Horticulture de la Charente, membre 
honoraire de la S. N. 11. !•'.. -st décédé le 2 avril, à l'âge 3e 
.v.i ans. 



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LE JARDIN — [-EXPOSITION QUINQI ENNALE Dl GAND 



L'Exposition quinquennale de (iand 

La neige. — Coup d'icil d'ensemble. — Le bureau 
du jury 

C'est sous un linceul de neige que s'ouvre cotte quin- 
zième quinquennale. lit qu'un ne croie pas qu'il s'agisse 
ici d'une figure de réthorique et que je fasse allusion à 
la floraison des Pommiers et autres arbres fruitiers. 
Cette floraison, hélas bien compromise, disparait smis 
un manteau glacé et cette inauguration me rappelle, 
plutôt celle do l'exposition internationale de St-Péters- 
bourj:, en mai 1899, quo les précédentes floralies gan- 
toises auxquelles j'ai déjà assisté, et qui avaienl été 
favorisées par un beau soleil printanier. 

Fort heureusement, l'administration prévoyante de 
la Société royale d'agriculture et de botanique de (iand 
avait pris toutes précautions utiles et, à l'intérieur des 
vastes locaux permanents et temporaires du Casino, 
on ne s'aperçoit pas trop du temps qu'il l'ai I au 
dehors. 

L'exposition dans son ensemble, offre un très vif 
intérêt et l'on peut dire qu'elle est aussi réussie que 
celles dont Le Jardin a, depuis sa création, donné la 
description. 

La caractéristique, certes, change quelque peu chaque 
fois, et c'est précisément là le côté intéressant et parti- 
culièrement instructif de ces expositions que de servir, 
à intervalles réguliers, de points de repères pour mar- 
quer l'évolution des sciences, art et pratique horti- 
coles. 

Autrefois, le clou des expositions gantoises, connue 
de toutes les grandes expositions internationales, con- 
sistait principalement dans l'apport de collections de 
plantes nouvelles d'introduction récente, pour la supré- 
matie (lesquelles les grands établissements helges, 
anglais et parfois français, so disputèrent la palme, 
avec une belle émulation. 

Aujourd'hui, la section des plantes nouvelles occupe 
toujours la première place, mais elle n'a plus, il faut on 
convenir, la même importance qu'autrefois. C'est que, 
ainsi que j'ai eu à diverses reprises l'occasion de le 
constater dans ces colonnes, l'ère des grandes et nom- 
breuses introductions est passée. Les régions qui, il y 
a un demi siècle, étaient encore inexplorées et pou- 
vaient réserver des surprises, ont été visitées depuis et 
ont livréà d'intrépides collecteurs lesplus beaux joyaux 
de leurs richesses végétales. 

Pour faire compensation, nous avons, par contre, do 
merveilleux hybrides créés dans nos établissements 
horticoles et qui jalonnent la route que l'Horticulture 
internationale est appelée à suivre dans l'avenir. 

Le temps me manque pour entrer aujourd'hui dans 
de longs détails. L'élite des collaborateurs du Jardin 
réunis aujourd'hui à Gand se chargera d'ailleurs de 
décrire dans le prochain numéro les côtés intéressants 
de chacune des sections de l'exposition. 

En attendant, je veux résumer, en quelques mots, 
les caractères généraux de cette belle manifestation : 

Plantes nouvelles : Quelques plantes remarquables, 
en moins grand nombre peut-être que les autres 
années. 

Orchidées. — Collections hors de pair, contenant de 
merveilleux spécimens et des hybrides on grand 
nombre. Installation spéciale et très réussie. 

Palmiers. — Lots superbes de sujets rares et de force 
exceptionnelle, comme on ne peut plus guère en voir 
qu'à Gand et à Paris chez les Delavier, lesGhanlin, etc. 

Plantes de serre chaude. — Collections remarquables 
d'Aroidées, de Broméliacées, dotons, etc. ' 



Plantes de serre froide. — Piaules de la Nouvelle- 
Hollande en ^rand nombre, bien cultivées, remarqua- 
blement tiennes et très variées. Un des clous de l'expo- 
sition. 

Azalées, Rhododendrons. — Beaux lots, bien fleuris, 
comme toujours. 

Conifères. — Belle collection, mais, hélas! sous la 
neige. 

Botanique. — Section remarquable, à laquelle on a, 
voulu donner, cette fois-ci, une importance toute par- 
ticulière. 

Arts et industries. — A peu près comme dans les 
précédentes expositions. 

Signe <!éncral. — lîelle culture. 

Le jury, très nombreux, a été reçu avec l'affabilité 
a laquelle il est depuis longtemps habitué par l'éminent 
précédent de la S. H. A. B. G, M. le Comlo Oswald de 
Kerkhove de Denterghem. 

La présidence du jury d'honneur, qui, il y a cinq ans, 
avait été dévolue à M. Viger, représentant de la France, 
a été attribuée cette année à Lord Redesdale, qui a 
su montrer, en celte circonstance, ses qualités d'homme 
du monde et de diplomate accompli. 

Le jury se trouvait ainsi complété : 

Vice-président : MM. le baron G. de Senerdens de 
Grancy; D r K. Goobel ; Albert Tru£faut;C. Bertrand; 
chevalier Radaeli; prince Anatole Kourakine; Emile 
Laurent. 

Secrétaires généraux'. Ed. André; AbelChalenay; 
('.. Bommer. 

/ heures. — Phœbus semble vouloir prendre sa 
n\ anche. Inch Allah ! 

II. Martinet. 

Garni. 17 avril 1903. 



Une excellente plante murale 

(.1 utirrhiuii m glutinosum) 

11 s'agit d'un Muflier, oui, tout simplement décela 
mais de quel Muflier! Tous ceux qui l'ont vu dans mon 
mur peuvent dire s'il esl merveilleux! Boissier le 
rapporta des murs de l'Alhambra et des montagnes de 
Grenade vers 18ôn. Il le planta à Valleyres, dans son 
fameux mur recouvert de végétation, et c'esl là que je 
le vis un jour, dans ma toute enfance, tout glorieux 
sous le soleil de la petite Suisse. 

Inutile de vous en donner une description botanique. 
Je vous dirai seulement que c'est une plante aussi 
tapissante et envahissante quo sa cousine la Ruine de 
Home, a laquelle ello ne ressemble d'ailleurs que de 
très loin. Mon .Muflier espagnol, qui s'appelle Autir- 
riiiuiiiii glutinosum, Boiss. et lient., a des rameaux 
sinueux, très longs, qui s'enfouissent entre los [lierres 
et s'infiltrent dans les feules des murailles les plus 
dures. Les feuilles qui les garnissent sont plus petites 
que celles dos Mufliers ordinaires et elles sonl recou. 
vertes de poils glutineux. Les fleurs sont assez, grandes, 
presqu'autant que celles du type de VAntirrhinum 
majUS ou Muflier commun: elles sont d'un blanc 
jaunâtre lavé de rose et ont une forme exquise qui leur 
donne un air tout a fait artistique. Leur masse — car 
elles sont 1res nombreuses — produit l'effet d'une gaze 
légère sur la tète d'une épousée. Elles se succèdent do 
mai on octobre-novembre sans interruption et, comme 
la plante, résistent bien à nos hivers. C'est là l'une des 
meilleures espèces à recommander pour garnir les 
murs et les rochers en plein soleil. 

IL Coiikevo.v. 



LE JARDIN — RESTAURATION HES VIGNES DEFECTUEUSES 



117 



Restauration des Vignes défectueuses 

Bien souvent, par suite d'une mauvaise sélection au 
moment du bouturage, il arrive qu'une Vigne n'est 
jugée défectueuse que pour la qualité de ses produits, 
alors qu'elle ne le cède en rien à toutes les autres sous 
le rapport de la vigueur et de la fertilité. 

Comment remédier à cette faute dans la bonne instal- 
lation de l'espalier sans rompre pour longtemps son 
harmonie et l'équilibre de son charpentage, comme la 
moyenne de sa production? 

Comment opérer d'une façon pratique et économique 




Fig. 73. — Greffage 
en approche simple. 



Fig. li. — Substitution de l'Incision 
annulaire à la ligature. 



de mettre les écorces en contact direct et en les fixant 
au moyen d'un lien c, attaché à la 
fois autour du greffon et de la Vi- 
gne, et assez serré pour faire pé- 
nétrer les deux bouts dans les en- 
tailles. Si le travail est bien fait, il 
n'est pas nécessaire de mettre de 
liens en a et en 6, mais il faut recou- 
vrir ces points avec de la cire à 
greffer. Au bout de peu de temps le 
bourgeon d 
t commencera à 

pousser. Vous 
pouvez alors en- 
lever peu à peu 
toutes les pous- 
ses qui n'appar- 
tiennent pas au 
greffon, dans le 
courant de l'été 
couper le bois 
au-dessus de h, 
et en automne 
tout enlever au- 
dessus de a sur 
le porte-greffe 
et au-dessus de 
c sur le gref- 
fon (1). 
Nous avons 
\ /M: expérimenté 
'"n^''^'- • cette greffe en 
serre tempérée 
Fig. 75. — Reprise complète après incision et à air libre, 




consécutive au greffage. 



le remplacement de cette Vigne sans recourir à l'arra- 
chage et à une nouvelle plantation ? 

On sait combien il est difficile d'élever une jeune 
Vigne entre deux autres, vieilles de plusieurs années 
bien plantées et en plein rapport, surtout lorsqu'il s'agit 
d'une plantation « à demeure », c'est-à-dire faite direc- 
tement au pied du mur. 

On n'arrive dans ce cas à un bon résultat, que par 
une plantation préalable en avant de l'espalier et un 
recouchage l'année suivante ou la deuxième année, 
selon la force des sarments. 

Cette opération, en admettant qu'elle fût bien faite, ne 
pourra tromper l'attente et l'impatience du propriétaire 
pressé de récolter autant que désireux de présenter 
son espalier régulièrement constitué. 

La greffe que nous allons décrire obvie à cet incon- 
vénient. Ajoutons qu'elle n'est pas nouvelle puisque 
nous en avons retrouvé les détails qui suivent dans le 
catalogue de I5ush et fils et Messner. 

Après la formation des quatre ou cinq premières 
fouilles et la mise en mouvement de la sève, choisissez 
sur la Vigne la place où vous voulez greffer. Sur le 
point L (fig. 73), entourez la Vigne d'un lien fortement 
serré plusieurs fois autour d'elle. Ce lien empêchera 
dans une certaine mesure, le retour de la sève. Au- 
dessous de cette ligature faites une entaille oblique 
comme on le voit en a; de même faites-en une autre au 
sens contraire au-dessus de la ligature, comme en b. do 
25 millimètres de longueur environ. Dans le choix du 
greffon, donnez la préférence à celui qui aurait une 
courbure naturelle. Coupe/.-le en liiseau aux deux 
extrémités et donnez-lui une longueur un peu plus 
grande que la distance qui sépare les deux entailles sur 
la Vigne cm a et en /). Insère* le greffon en ayant soin 



en espalier et 



en contre-espalier, pour obtenir promptement des va- 




Fig. 76 cl 77. — Nécrose produite sur Fig. 78. — Aspect normal 
,,.,,,.. , , du sarment greffé, à l'an- 
le bois de la Vigne par suite .le La , omne ,,ni suit la sou- 
ligature, dure totale. 

riétés de table reçues en crossettes. La reprise était 

11) Catalopuc des Vignes américaines par MM. Bush et (ils ••> 
Massner. — Bushberg. — Missouri. 1833, 



118 



LE .1 IHDIN 



F0R0A0E DU CHRYSANTHEME POlll FLORAISON PK1NTA' 



toujours bonne, mais dès la seconde ou la troisième 

année, le greffon a d b s'étiolait et Unissait par périr 
sans avoir produit. 

Nous pûmes constater que la soudure en b était 
toujours plus accentuée qu'en a, ce qui nous lit conclure 
que ce dépérissement était dû exclusivement à la sup- 
pression de la partie a / b du porte-greffe et c 6 du 
greffon. 

Ayant aussi remarqué les inconvénients du lien /, 
quant aux nécroses malsaines qui no tardaient pas à 
s'y produire, (flg. 76 et 77) nous imaginâmes de lui 
substituer L'incision annulaire (flg. 74) puis de butter 
le cep ainsi opéré en S. S. S". (1). 

Les résultats furent très satisfaisants et nousobtmmes 
de très beaux produits du sarment A.C.D.D'.D'', taillé 
à trois yeux (fig 75] et toujours copieusement alimenté 
par de nombreuses radicelles sorties en C.B.I.A. pré- 
cieusement ménagées. 

Le porte-greffe, comme on le voit dans cette figure 
était taillé en T. 

Peu à peu, la butte S. S. S" s'aplanissait sous l'effet 
des binages et le cep promettait de se souder totale- 
ment en A.I.C.B. Il était alors facile d'en hâter l'accom- 
plissement par l'enlèvement au printemps, dans la partie 
interne, (c'est-à-dire le vide B.C. A , d'une mince épais- 
seur d'écorce, comme on le pratiquo pour la greffe 
en approche. Le rapprochement était maintenu par 
une ligature et le pied offrait à l'automne un aspect 
normal (fig. 78). 

Comme on l'a observé dans lo modo de bouturage 
par crosscltes, l'empâtement du jeuno bois sur le vieux 
est une partie d'autant plus précieuse qu'elle favorise 
l'émission des racines qui sortiraient mal de ce vieux 
bois. Le conseil que nous donnons pour celte greffe 
sur place et son incision ne saurait donc être négligé 
dans La multiplication de certains cépages rebelles au 
bouturage. Le comte Odart l'appliquait déjà en 1823 au 
provignage de plusieurs Muscats en pratiquant uni' 
incision annulaire sur !a souche, quelques millimètres 
au-dessus du point de départ du sarment provigné. 

François Charmeux. 



Forçage du Chrysanthème 

pour floraison printanière 

Le S juin 1899, M. Clément, horticulteur à Yanves, présen- 
tait à la S. X. H. I'. une gerbe de Chrysanthèmes en 
Madame Carnot et H'. //. Lincoln. Cette présentation fut 
renouvelée lo 13 juin 1901 et le 10 avril 1902. Ces présenta- 
tions tirent quelque bruit et suscitèrent quelques contro- 
verses sur la question de savoir s'il y avait utilité à produire 
des fleurs de Chrysanthème au printemps. M. Clément 
trouve aujourd'hui le placement de ses fleurs chez les fleu- 
ristes. Il a fait connaître, au Congrès d'Angers, le s novembre 
1902, les procédés qu'il emploie pour obtenir ce résultat. 
Voici la substance du mémoire qu'il y a déposé sur ce sujet : 

«A notre avis, nous estimons qu'il existe plusieurs 
genre de forçage du Chrysanthème (2) : 

1" Le forçage naturel qui se produit sans travail spé- 
cial au printemps sur certaines variétés aptes à cette 
anomalie. La plante, en se développant, n'émet que des 
rameaux munis de boulons qui fleurissent aisément, 
mais les fleurs sont petites et les tiges 1res courtes. La 

(1) Nous avons toujours expérimenté cette greffe sur du vieux 
bois, sur lo tronc même ci au raz du sol. Le premier courson h 
taillé eu T servait d'appel fie sève par ses yeux a '» c [flg. : i) don! 
le développement était à surveiller et a modérer. 

(2) Pour le climat du nord et du centre de la France, tout au 
moins, car le mode de forçage pratiqué a Uger par M. Mettre cons- 
i H ne encore, vu le climat de ce pays, un autre mode, pour floraison 
en mars-avril (Rérf.). 



variété Viviand-Morel, par exemple, est sujette i 
genre de végétation. 

2° Le forçage simplement avancé qui consiste', par 
une savante préparation de la plante des le boutura 
surtout par les pincements et la prise à propos du 
bouton-couronne, peut-être aussi par une application 
énergique d'engrais chimiques, à avancer d'un d ois, 
quelquefois plus, la floraison d'une variété. 

lieaucoup de variétés sont réfraclaires à ce travail, 
mais beaucoup d'autres, par contre, donnent ainsi de 
brillants résultats. Nous ne saurions trop recommander 
d'être circonspects pour appliquer cette méthode, de 
bien étudier les variétés qui s'y prêtent. Parmi celles-ci 
on peut citer: Eda Prass, Madeleine Verre/, Mada 
/•.'(/. Rey, Madame Ph. Roger, Madame Lnjer-I.ii///eau, 
Mademoiselle Th. Mazier, M. Fatser, Oceana, Prideoif 
Exmouth, Princesse Alice de Monaco, Rayonnant, Wil- 
liam Lin ci d a. 

3° Enfin le forçage proprement dit qui consiste a faire 
lleurir en contre-saison, d'avril à juin, des Chrysan- 
thèmes de floraison norme le. 

Nos premiers essais de ce forçage datent de 1896; les 
résultats en furent obtenus sur plusieurs plantes de 
Madame ( 'arnot qui avaient été mises en serré tempérée 
pour activer la multiplication. Remarquant plusieurs 
drageons très vigoureux, ou les avait laissés se déve- 
lopper, on leur avait donné les soins usuels de ia cul- 
turc à grande fleur, et notre surprise fut grande do 
constater en fin mai la belle floraison obtenue. L'année 
suivante nous recommencions avec succès celte'éxpé- 
rienco sur une plus grande quantité de sujets, et 
depuis, nous avons constamment amélioré ce forçage 
et recherché les variétés qui s'y soumettent le mieux. 

Il ne faut pas croire que toutes les varioles indistinc- 
tement sont susceptibles de réussir au forçage. De 
mémo que pour les Rosiers, dont il existe pourtant des 
milliers de variétés et dont une trentaine à peine 
donnent, forcées, une floraison rémunératrice, de même 
pour les Chrysanthèmes, il faudra rechercher ceux qui 
se prêtent le mieux à cette gymnastique horticole. 

Nous avons observé que des variétés à bois tendro 
telles que Mme Carnot , Mlle Louise Brossillon, 
Mrs. White Popham donnaient des résultats bien meil- 
leurs que d'autres à végétation moins herbacées. 11 ne 
faut pas cependant accepter ceci connue règle, car une 
variété assez ligneuse. W.-H. Lincoln, réussit aussi 
parfaitement. 

Voici comment, d'après plusieurs années d'essai, 
nous croyons qu'il faille procéder : 

1° Mettre de côté dès août-septembre, toute une série 
de plantes en pots dont la floraison automnale est dou- 
teuse et, spécialement, des jeunes boutures multipliées 
en mai-juin en vue de cette culture forcée. 

2° Rabattre en fin septembre les tiges de ces plantes 
(assez haut pour certaines variétés — 25 centimètres 
environ — auxquelles il peut pousser de bons drageons 

sur les vieilles tiges", mais si do vigoureux drag is 

émergent de la surface du pot, cette précaution devient 
inutile et l'on peut rabattre un peu plus bas. 

3° liés L'approche des premiers froids, vers le 15 oc- 
tobre, entrer ces plantes sous châssis froid le plus près 
possible du verre et n'arroser que très modérément, 
seulement quand la motte de la plante commence a 
dessécher. 

i' Surveiller la propreté des drageons, enlever Imite 
feuille morte ou tout commencement de pourriture 

.'> t'n mois plus tard, en lin novembre, choisir les 
meilleurs, parmi les drageons, c'est-à-dire ceux qui ont 
acquis le développement le plus robuste, en conserver 



LE JARDIN — L'ORNEMENTATION ESTIVALE DES JARDINS 



110 



de deux à quatre suivant les variétés et supprimer les 
autres. 

6° C'est vers le 25 novembre que ces plants peuvent 
être confiés au forçage avec une température douce de 
10 à 15" centigrades. Augmenter légèrement ensuite, 
mais ne pas dépasser 15 à 18" centigrades. 

7° Placor toujours les plantes le plus près possible du 
verre, les tiges n'en auront que plus de rigidité et les 
(leurs plus de duplicature. 

8° Tuteurer les tiges dès qu'elles atteignent 30 centi- 
mètres et suivre très soigneusement le tuteurage, car il 
est aisé de comprendre que les plantes n'ont pas la 
fermeté du plein air. 

9° De février à avril, les boutons-couronne font leur 
apparition, les fixer aussitôt qu'ils paraissent et pour- 
suivre l'ébourgeonnage ainsi que dans la culture nor- 
male. 

A ce sujet, nous avons remarqué que quelques 
variétés réfractaires chez nous à la prise d'un premier 
bouton-couronne (en culture ordinaire), le réussissaient 
très bien en culture forcée. Ce qui expliquerait très 
bien pourquoi des variétés produisent de si belles 
fleurs en Belgique et n'en donnent que de médiocres à 
Paris et à Marseille. D'ailleurs, nous avons constaté 
aussi que le voisinage d'un cours d'eau, d'un grand 
bois ou la position dans une fraîche vallée permettent 
au chrysanthémiste de fixer des boutons-couronne dès 
juillet. 

Que l'on excuse cette incursion dans les détails de la 
culture normale, mais elle est utile, car elle démontre 
pourquoi les boutons-couronne fixés en serre en février- 
mars se développent forcément puisqu'ils ont de la 
lumière et de la chaleur sans essuyer les ardeurs de 
soleil de juillet. On nous objectera qu'en avril-mai, les 
rayons solaires seront, sous les vitres, peut-être bien 
cruels aux boutons qui grossissent, mais il est facile 
d'y remédier en ombrant avec quelques claies ou pail- 
lassons. 

Ces boutons mettront de six semaines à deux mois 
pour arriver à la floraison. Donner grand air dans la 
journée quand le temps le permettra et combattre atten- 
tivement par des pulvérisations à la nicotine concentrée 
ou mieux avec des insecticides spéciaux, tous les 
insectes, surtout les pucerons, qui sont, sur ces Chry- 
santhèmes, plus nombreux qu'en plein air. Il est curieux 
de constater qua la rouille qui fait de si grand ravages 
à l'automne n'attaque pas les plantes au printemps. 

Dès fin avril, la floraison commencera pour ne ter- 
miner qu'avec les chaleurs de juin, laissant ainsi un 
utile intervalle avec les Chrysanthèmes à floraison pré- 
coce. Les variétés d'un coloris franc, tels que blanc, 
jaune, rouge, conservent mieux leur teinte, tandis que 
les nuances intermédiaires ont tendance à pâlir. Ce sont 
donc les variétés blanches qui sont les mieux prisées 
pour ce genre de travail ; ce sont aussi les plus utili- 
sables pour les fleuristes. 

Nous cultivons avec succès parmi les variétés 
blanches : Mademoiselle Louise Brossillon, Madame 
Carnot, Prit/cesse Alice de Monaco, Sada Yacco; parmi 
les jaunes : W.-H. Lincoln, Oceana, Mrs W. Mease, 
Mrs <:. Warren; et les rouges : IV. Seward, Madame 
Pli . Roger. 

Kn vérité, les fleurs n'atteignent pas les dimensions 
fantastiques obtenues en automne, mais elles sont très 
présentables avec des diamètres de 15 à IN centimètres, 
d'autant plus qu'elles ont le mérite d'être rares. 

A l'idée de Chrysanthèmes fleuris en avril, mai ou 
juin, beaucoup de personnes hausseront les épaules et 
demanderont quel peut être leur attrait à celto époque. 



S'il faut suivre l'ordre naturel des choses, ces per- 
sonnes seront dans le vrai, mais chacun sait que l'horti- 
culteur se plaît à déranger cet ordre natureletque bien 
peu de végétaux ont échappé à sa manie de produire en 
janvier ce qui vient en juillet, et en août ce qui fleurit 
en avril. Le public ne s'en plaint pas, bien au contraire, 
car il aime avoir, en toutes saisons, les Roses, les Œil- 
lets et les Lilas. Les Violettes sont indispensables 
toute l'année, les Lis retardés en frigorifique fleurissent 
constamment, le Muguet lui-même n'échappe pas à 
cette loi. Pourquoi donc le Chrysanthème resterait-il en 
arrière? Evidemment, beaucoup de ceux qui sont ses 
amis en octobre-novembre, ne voudront pas le voir en 
mai; cependant, quelques fanatiques seront heureux de 
contempler leur fleur favorite en contre-saison, et 
puisque nous envisageons le côté commercial, c'est 
pour ceux-ci que l'horticulteur devra travailler. 

Si le nombre des consommateurs est moins grand 
qu'en automne. la production sera forcément très res- 
treinte; il n'y aura donc pas d'encombrement à craindre 
et, par conséquent, cette première saison, n'ayant pas 
de gaspillage, ne nuira pas au partage de la floraison 
automnale. 

La condition essentielle pour que ces cultures soient 
d'un bon rapport et que les produits s'écoulent facile- 
ment, est de ne mettre en vente que de belles fleurs, 
car, a cette époque de l'année, les inférieures n'auraient 
pas de vente. 

En tous cas, les débuts de ce forçage n'auront pas été 
aussi pénibles que ceux du Lilas, par exemple. Nous 
avons toujours vendu à des prix avantageux les Chry- 
santhèmes forcés que nous avons obtenus, tandis que 
les premiers horticulteurs qui. a Paris, commencèrent 
le forçage du Lilas, il y a une cinquantaine d'années, 
notamment M. Dupuy, à Vaugirard, durent essuyer 
de terribles déboires et lutter d'une façon acharnée 
pour écouler leurs produits. Bien des fois ils jetaient 
aux ordures leurs fleurs invendues rapportées plusieurs 
fois du marché. On voit cependant, aujourd'hui, quelle 
extension a pris cette branche de l'horticulture; les for- 
ceurs de Lilas sont nombreux et possèdent de magni- 
fiques établissements oii des centaines de mille francs 
sont engloutis! 

Nous ne croyons pas que le Chrysanthème en arrivera 
à ce point, mais nous sommes sûrs qu'un forçage bien 
compris, fait en petite quantité, paiera encore la peine 
de l'horticulteur, car il trouvera forcément preneur de 
quelques jolies fleurs obtenues en contre-saison; il y a 
toujours des amateurs pour de la belle marchandise. 

En résumé, nous croyons voir une nouvelle face de 

la culture du Chrysanthème, et nous sommes heureux 

d'en causeries premiers; nous souhaitons que cette 

idée fasse son chemin, et si, à l'avenir, de plus grands 

résultats sont acquis, c'est en France qu'ils auront pris 

naissance. 

Gaston Clément. 
vw^ 

L'ornementation estivale des jardins ' 

Il nous faut maintenant examiner quelques-unes des 
compositions florales qui nous ont semblé devoir être 
misos en relief, dans les jardins du Luxembourg. 

C'était d'abord une corbeille fort intéressante par la 
disposition de sa bordure, particularité que nous 
devions d'ailleurs retrouver dans plus d'un motif, cette 
partie de chaque corbeille florale étant l'objet de beau- 
coup de recherches. 

Milieu: Cannas variés, sur un fond de Pelargonium 

(1) Le Jardin, 1903,p. S9. 



120 



I.K JARDIN — L'ORNEMENTATION ESTIVAL1 DE? JARDINS 



sonate Marguerite Layre et P. :■. Etincelle. Bordure : 

] rang Cineraria maritima, 2 rangs Tresine Verschaffelti 

brillantissima et Coleus 

Triomphe de Versailles; 

1 rang Koniga maritima 

variegata. 

Fort intéressante égale- 
ment la combinaison de 
bordures suivante ;iig. 80), 
sertissant une corbeille 
d'Anthémis blancs et [de 
Cannas variés en mélange 
sur fond de /'. s. Paul- 
Louis Courier : A Tresine 

Wallisii; li Fuchsia aurea ; 
C Mesembrianthem u m cor- 
difolium tricolor&vec points 
((/) île Teleianthera versi- 
color. C'était plus loin une 
corbeille à'Iresine Lindeni 
H .le Bégonia semperflorens 
Joachim Lhéureux, en mé- 
lange d'une tonalité géné- 
rale rouge, bordée d'un 

rang de Coleus Marie Bo- 

, , , , ... Fig. Sn. — Corbeille ovale 

Cher et de deux rangs à Ire- s 

sine Verschaffelti brillantissima crocheté et formant 

tapis. C'est d'ailleurs de cette façon tout à fait préconi- 

sable que cette plante est utilisée avec succès clans les 

jardins du Luxembourg. 

La combinaison suivante était également d'un effet 

heureux : Pelargonium sonate Mistress Parker, Age- 



Verschaffelti, Helichrysum rupestre et 1 ranj 
helianthemifolium . 



II. 





Fig. "9. — Plan d'exécution de la corbeille en mosaïque du Luxembourg (flg. 81 el 85 

ratum Lefrançois en mélange avec un disséminé à'Ire- 
sine Verschaffelti brillantissima ; bordure : 1 rang /. 



au Luxembourg, entourée d'une combinaison de bordures. 

Les plantes à grand développement étaient employéi - 
dans un assez grand nombre de combinaisons. Nous 
citerons les exemples suivants, que nous avons particu- 
lièrement remarqués : 

1° Canna à feuillage pourpre Léon Vassillière et 
J. D. Cabos, sur fond de Bégonia semperflorens elegans. 
Bordure : 1 rang Gnaphalium lanatum 
variegatum minor, 1 rang Tresine Wal- 
lisii; contre-bordure très large de Me- 
sembrianthemum variegatum tricolor 
parsemée en échiquier de toufïes à'Ire- 
sine Verschaffelti brillantissima. 

2° Canna Heine Charlotte s'enlevanl 
sur un fond de : Ageratum Lefrançois, 
Bégonia semperflorens Triomphe de 
Boulogne et fi. s. Bruanti alba, Tresine 
Lindeni, Cineraria maritima. Bordure: 
1 rang Helichrysum rupestre; 3 rangs 
Bégonia semperflorens pourpre nain Ca- 
simir Pêrier parsemé do points blancs 
constitués par des Abutilon Satoitzii. On 
avait., pour cette corbeille, laissé les Ci- 
néraires monter à fleurs au lieu de pincer 
les tigos florales comme de coutume; cela 
donnait un cachet très élégant à la masse 
principale. 

3° Cannas variés sur fond de : Pelargo- 
nium zonale Paul Cram/icl et Anthémis. 
Bordure : I rang Cineraria maritima; 
1 rang. Coleus Verschaffelti; 2 rangs Gna- 
phalium lanatum foliis variegatis. 

4° Plumbago cœrulea sur fond do Bé- 
gonia semperflorens elegans. Bordure: 
1 rang Gnaphalium lanatum minor 
aureum; 2 rangs Altemanthera a mu-, m. 
5° Celte combinaison est d'autant plus à 
signaler que, dans ce cas, les grandes 
plantes étaient constituées par de fortes 
touffes de Cornus sanguineus foliis varie- 
gatis disposés sur un fond de : Pelargo- 
niant zonale Constance, Tresine Ver- 
schaffeltii brillantissima, Ageratum Lefrançois. Bor- 
dure: 1 rang Pelargonium zonale Mistress Parker, 



LE .1 A H PIN — L ORNEMENTATION ESTIVAL!" IHÎS JAMUNS 



121 




1 rang Tresine V. brillantissima, 1 rang Helichrysum 
rupestre et 1 rang //. r. helianthemifolium. 

De beaucoup 
de cachot égale- 
ment cette dispo- 
sition dans une 
potito corbeille : 
Lantana delicc- 
tissima, Bégonia 
semperfloren s 
Bruanti alba et 
I résine Y . brillan- 
tissima en mé- 
lange. Bordure : 
1 rang/. V.brillan- 
iissima, 2 rangs 
Koniga maritima 
variegata. 

Enfin, nous si- 
gnalerons parti- 
cul i è r e m e n t , 
avant de quitter 
les jardins du 
Luxembourg, une 
jolie corbeille de 
mosaï culture 
dont la composi- 
tion était traitée 
et exécutée en re- 
lief, suivant les 
principesénoncés 
dans notre ou- 
vrage « La Mosai- 
culture pratique». 
La figure 82 en 
donne le plan, la 
fig. SI une vue 
photographique, 
et la fig. 79, le 
plan d'exécution. 
AAlternanthera 
amœna', 15 A . pa- 
ronychioides au- 
rea; G A. amœna, 
D Sedum car- 
neum variega- 
ta ai, sertie de 
deux rangs d'E- 
cheveria secunda glauca\ E Alternanthera parony- 
chioides; F 2 rangs Echeveria secunda glauca. 

Des plantes se détachaient en vedette des principaux 
points du dessin : a. Phormium tenaue; b. Agave 
americana variegata; c. Yucca à feuilles panachées; d. 
Tris fœtida variegata; e. Ahulilon Saioitzii. 

Ainsi que le montre la fig. 79. cette corbeille est divi- 
sée en treize rayons A ; chacun d'eux constitue la ligne 




Fig. SI et 82 



Vue photi 



la rencontre des lignes concentriques B C et de chaque 

rayon A. 

Le trace des 
fragments de cer- 
cle b, d, e, se 
trouve donc tout 
indiqué par les 
flèches en poin- 
tillé partant de 
chaque point cen- 
tral a. Il en est de 
même pour les 
parties intérieu- 
res du môme des- 
sin. 

On peut se ren- 
dre compte com- 
bien il est facile 
de reporter ce des- 
sin dans une cor- 
beille au moyen 
de ces points de 
repère, facilement 
indiqués, tandis 
que le même tra- 
vail serait labo- 
rieux et combien 
inexact si on vou- 
lait effectuer le 
report et le tracé 
au jugé ou à l'aide 
d'un gabarit. 

Ii convient de 
noter les remar- 
ques suivantes : 
le Pelargonium 
sonale Margue- 
rite de Lattre, h 
fleursblanchesest 
préféré à la va- 
riété hucltesse des 
Cars, parce qu'il 
est plus vigou- 
reux que ce der- 
nier; il en est de 
même pour les 
variétés : Paul 
Crampel et De- 
Millot pour des raisons 
est supérieur à l'ancien 



çraphiquè et plan d'une corbeille île mosaïrrue 
au Luxembourg. 



taille qui supplantent Yictot 
semblables; Mistress Parliez 
Bijou, grâce à sa panachure plus accusée et plus blan- 
che; le Colevs Marie Bâcher a des qualités de rusticité 
plus grande que la variété L'Or des Pyrénées, bien 
que d'un jaune moins franc. 'L'Ageratum Lefrançois a 



^^^^^"S&guas^^^^ 










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^V >ij ^ »t « i ? * << '. .^î <.» ^V y ^ « >S « i 



Fig. 83. — Plate-bande des parterres de L'I Ibservatoire. 
centrale des principales parties du dessin, dont toutes 
les parties ont été étudiées au compas et peuvent être 
tracées sur le terreau avec la ficelle qui en fait l'office. 
Les points centraux sont fixés d'une façon précise par 



Pic si. — Plates-bande des parterres du Trocadéro. 

également détrôné le l'A . Wendlandii à cause de sa vi- 
gueur, de sa tenue et de sa floribondité supérieures. 
Attendons-nous aussi à voir remplacer V Helichrysum 
rupestre (plus connu sous le nom de Gnaphalium lan- 



122 



LE .1\RI)IX. — LA MALM'Ii: DD i HATAIOMF.R 



ceolàtum ou de G. tomentosum) par Vif. r. helian- 
themifolium, plus trapu et d'une coloration argentée 

plus franche. 

« 
» • 

La décoration du parc du Trocadéro était surtout 
intéressante par la composition florale des parterres. 

Il convient d'abord de dire que la disposition des 
plates-bandes de ces parterres a subi quelques modifi- 
cations, lors de la reconstitution de cette partie, sous 
la direction de M. Vacherot, après l'Exposition univer- 
selle de 1900. 

Les parterres qui so trouvent de chaque cote îles 
bassins formaient auparavant deux parties distinctes, 
par suite de la disposition dos plates-bandes lleuries qui 
les entouraient totalement. Celles-ci se trouvent mainte- 
nant simplement établies sur le côté extérieur au deux 
extrémités des carrés. Cette modification est des plus 
heureuses. 

Le parterre présente aussi plus d'unité et forme un 
tout homogène encadrant ces bassins d'une façon har- 
monieuse. Des Magnolias dans les parterres longeant 
le quai, des Houx dans ceux autour des bassins, 
occupaient lo centre des plates-bandes. Ltant trop 
serrés, ils donnaient à l'ensemble un aspect assez lourd. 
On a profité de cette reconstitution pour ne replanter 
qu'un seul Magnolia sur deux, en remplaçant ceux 
enlevés par des Boules de neige dressées sur tige. Quant 
aux Houx ils ont été totalement remplacés par des 
Althasas également élevés sur tiges. 

La garniture florale de ces plates-bandes était com- 
binée de la façon la plus heureuse. Celle (fig. 84) des par- 
ties hautes des parterres de chaque côté du bassin 
était ainsi disposée : 2 rangs (b) du milieu : Pelargo- 
,1 1 inn Ingénieur Clavenad d'où émergeaient des groupes 
de Salvia splendens Ingénieur Clavenad et GauraLin- 
dheimeri; ils étaient encadrés de chaque côté par une 
ligne (c) à'Ageratum mexicanum et de Ca/ceotaria ru- 
gosa alternés et par une s^tonde ligne [d) de Pelargo- 
nium zonale Paul-Louis Courier et /'. :-. Duchesse des 
Cars alternés. La bordure extérieure (e) (le long de 
l'allée) était constituée par deux rangs de Pyrethrum 
aureum et celle intérieure (e)(vers le centre du parterre) 
par un rang de Pelargonium zonale Jaen et Tresine 
acuminata alternés. 

L'arrangement des plates-bandes des parterres du 
lias avait été compris et exécuté ainsi : 2 rangs 
(b, fig. 84) du milieu Pelargonium tonale Gloire de Cor- 
beny, d'où s'élevaient des groupes de Cannas variés et 
de Goura Lindheimeri,a.vea de chaque côte un premier 
rang (c) de Pelargonium Duchesse des Cars et P. z. 
Paul-Louis Courier alternés, et un second rang (d) de 
/'. z. Jules Grévy. La bordure extérieure (e) était consti- 
tuée par un rang de Gnaphalium lanatum 'maintenus 
par des pincements) et celle extérieure par un rang de 
Pelargonium zonale Golden Ilarry Ilieoicer. 

Tandis que le bleu et le jaune étaient très visibles 
dans la première composition, le rouge et le rose étaient 
les couleurs dominantes de la seconde. L'utilisation 
de quelques-unes des mêmes plantes dans les deux cas 
n'avait nullement apporté, aucune confusion, car l'effet 
produit était totalement différent. 

* * 

C'est aussi dans le même ordre d'idées que l'on avait 
procédé à la plantation dos plates-bandes entourant les 
parterres du square de l'Observatoire qui s'étend entre 
les jardins du Luxembourg et l'Observatoire dans l'axe 
des constructions de ce dernier et du Palais du Sénat. 

Première composition (fig. 83: rang du milieu l'elui- 
gonium zonale Jeanne Hardy avec, çà et là, des Lan- 



tanas dressés sur tige et des Gauras alternés; 1 ers rangs 
(6) parrallèles de chaque côté: P. Duchesse des Cars, 
l'. z. Paul-Louis Courier. Tagetes patula pulchra mira 
ef [geratum Wendlandii alternés, 2' rangs [c) parral- 
lèles : P. z. Jules Grévy et 1'. :-. Victor Millot alternés. 
Bordure intérieure [d): P. s. la Destinée; bordure exté- 
rieure d : /'. z. Jueu atlresine Wallisii alternés. 

Deuxième composition même fig.) : rang du milieu 
P. z. Souvenir de Carpeaux avec, ça et là, Héliotropes 
dressés sur tiges et Chrysanthi mum frutescens I 
d'or alternés ; l' r rang parallèle * 1 » - chaque côté : /'. z. 
Gloire de Corbeny, P. z. Amédée Achard, P. z. Paul- 
Louis Courier alternés; 2 e rang parallèle: /'. s. Ma- 
dame Thibaut. Bordure extérieure: un rang /'. ; . Ma- 
dame Salleron ; bordure intérieure : /'. .-. Diogène. 

Malgré la situation défavorable à la végétation, ces 
parterres étant bordés de hauts Marronniers, l'effet 
obtenu a été suffisamment durable pour que l'on puisse 
considérer ces dispositions comme des exemples à 
suivre ou dont on peut s'inspirer. 

Ai bi m M u Ml m ■ 



La maladie du Châtaignier ' 

Depuis quelques années, le Châtaignier dépéril en 
France et c'en sera bientôt fait de lui, si l'on n'y porto 
remède. Une enquête faite en 1902 par la direction des 
eaux et forêts, a montré que, sur 04 départements, 
37 seulement étaient indemnes. Dans dix les dégâts sont 
insignifiants; dans huit autres, l'affection ne s'est 
attaquer qu'a 50 hectares. Xeuf départements sont plus 
gravement atteints, c'est ce qui a lieu dans laDordo 
lo (lard. l'Ille-et- Vilaine, le Morbihan, le Lot; les zones 
malades vont de 200 a 500 hectares. Dans les Ilautes- 
Pyrénées, le mal a atteint près de 1000 hectares; ce 
chiffre, déjà élevé, est encore dépassé dans la Corrèze, 
la Haute-Vienne et les Basses-Pyrénées. 

M. L. Mangin, qui s'est occupe depuis plusieurs 
années de la maladie du Châtaignier, constate que deux 
types tout différents existent sous ce nom. L'un s'ap- 
plique à la décrépitude ou h l'épuisement qui résulte du 
traitement barbare infligé aux arbres. Il n'y a pas 
transrnissibilité et des soins de culture suffisent pour 
l'arrêter complètement. 

11 n'en est pas de même du second type, dont on 
rencontre les manifestations dans tous les sols, à toutes 
les expositions, dans les plaines comme sur les pentes 
rocheuses. Tous les arbres peuvent être atteints, quels 
que soient leur ège et leur vigueur, quelle que soit la com- 
position chimique du terrain. Le mal se transmet facile- 
ment d'où le nom de o phylloxéra » qui lui a été quelque- 
fois donné. 

Si l'on examine un Châtaignier malade, rien ne fait 
voir extérieurement son mauvais étal de saute; la 
racine seule est attaquée. 

A la surface d'uno racine saine, on trouve normale- 
ment des mycorhizes; sur un organe malade, on cons- 
tate que ces dernières sont détruites à mesure qu'elles 
font leur apparition; « cette destruction provoque une 
nécrose qui gagne peu à peu les racines les plus grosses 
jusqu'à la base du tronc. » 

Quant à la cause de cette destruction? il faut la cher- 
cher di ns un champignon, extrêmement ténu, puisque 
les filaments do son mycélium ne dépassent pas 1 à 
2 millièmes de millimètre de diamètre. Il se transmet 
d'un massif de mycorhizes à un autre, infestant rapide- 
ment les arbres qu'il attaque. 

(1) Sur Ut maladie du Châtaignier causée par le Mycelophagus Cas. 
lani'.i' (Coiinite-lleiulus Ac.nl. Se. l'.lo.l. T. [i. 170. 



LE .1AUD1.N 



LA i UXTURE DES Oni HIDEES DANS LE TERREAU DE EEl'ILLES 



124 



Les fructifications, qui n'apparaissent que très rare- 
ment, permettent de placer ce champignon au voisi- 
nage des Péronosporaées. M. Mangin lui a donné le 
nom de Mycelophagus Castanese, qui indique bien la 
nature de ses ravages (mangeur de mycélium). 

Partout où la maladie du Châtaignier sévit, partout 
on l'a rencontré : dans l'Ardèche, dans le Gard, dans le 
Morbihan, dans les Hautes et Basses-Pyrénées, etc., etc. 
Par contre, dans les Châtaigneraies saines en appa- 
rence, il n'existe pas. C'est le cas des environs de Paris 
M irly, Compiègne . 

Das recherches de M. Mangin, il résulte que 10 (>(Ï0 hec- 
tares actuellement sont dévastés par le Mycelophagus. 
Bien que l'étendue ravagée par la maladie, « repré- 
sente à peine le quart de la destruction opérée par des 
propriétaires imprudents, par la vente des bois aux 
usines à extraits tanniques, il y a lieu de rechercher les 
moyens de l'enrayer. » 

Le remède paraît être dans le sulfure de carbone, mais 
là seulement où le sol est assez meuble pour que l'em- 
ploi puisse en être tenté. Dans les châtaigneraies, où 
le sol est rocheux, la dépense dépasserait de beaucoup 
lo rapport pro luit par une culture déjà peu rémunéra- 
trice. La destruction des arbres malades s'impose si L'on 
veut essayer de sauver ceux qui sont encore sains. 

P. Hariot. 

La culture des Orchidées 

dans le terreau de feuilles 

11 y a un peu plus do trois ans que j'ai commencé à 
cultiver les Orchidées dans le terreau de feuilles et 
j'avoue tout de suite que j'en suis devenu un chaud par- 
tisan. 

J'avais alors des Odontoglossum Alexandre? dont 
l'aspect misérable faisait mon désespoir. Ces plantes 
étaient en culture depuis 12 à 15 ans et avaient été, dans 
les premières années, fort belles; j'en avais alorsô a 600, 
lorsqu'en 1893 au mois d'août, un cryptogame me 
ravagea le tout; les feuilles tombèrent et une partie des 
plantes fut perdue. Depuis cette époque, les 400 plantes 
qui survécurent ne firent que végéter médiocrement, 
nous n'eûmes plus aucune fleur. Leur épuisement était 
complet. 

Aussi, je n'hésitai pas, en 1890, à les mettre dans lo 
terreau dé feuilles dont on disait merveille. Je n'eus qu'à 
m'en louer car, dès la première année, mes plantes chan- 
gèrent complètement d'aspect ; j'eus de bons pseudo- 
bulbes et des feuilles vertes, ce à quoi je n'étais plus 
habitué. Leur premier rempotage avait été fait dans de 
très petits pots avec un bon drainage, les racines y 
furent nombreusesetsaines, aussi furent-elles rempotées 
la 2 e année et j'eus une végétation superbe. Depuis, mes 
Odontoglossum poussent très vigoureusement, les 
pseudo-bulbes sont de plus en plus gros, j'ai mainte- 
nant de bien belles plantes et, en ce moment, de nom- 
breuses et longues tiges florales. 

Les Cattleya que j'ai mis dans le terreau à la même 
époque, ont une très belle végétation; les pseudo-bulbes 
sont énormes, les fleurs sont plus nombreuses et plus 
étoffées. 

Les Oncidium s'y plaisent aussi parfaitement, ainsi 
que les Cymbidium, Thunia, Lycaste, Odontoglossum 
variés, etc.; leur végétation est remarquable connue 
celle des Xamla civrtilea qui, depuis qu'ils sont dans 
le terreau, poussent vigoureusemont et donnent un beau 
feuillage vert qui ne se tache plus comme précédem- 
ment. 



J'avais aussi une cinquantaine à.' Odontoglossum 
veecillarium qui, dans ces dernières années, avaient 
figuré dans diverses expositions; ils avaient été très 
fatigués surtout en 1900, lors des concours temporaires, 
car ils avaient été mis à racines nues pour être pré- 
sentés fleuris sur les branches d'un arbre planté au 
milieu de notre lot. Mis dans le terreau de feuilles, à 
leur retour, ils se sont vite rétablis, et aujourd'hui nos 
O. vexillarium sont devenus de fort belles plantes, les 
pousses sont grosses et garnies de belles feuilles bien 
vertes, et portent actuellement de nombreuses et jolies 
tiges florales. 

Nous avons mis, l'année dernière seulement, les Pha- 
lœnopsis en terreau; ils paraissent très bien s'y com- 
porter. 

En résumé, nos Orchidées sont dans le terreau de 
feuilles; toutes étaient cultivées depuis nombre d'années 
dans le polypode et le sphagnum et toutes, depuis que 
nous employons le terreau, nous ont donné des résul- 
tats bien supérieurs et comme végétation et comme 
floraison, à ce qu'elles donnaient auparavant dans le 
compost. J'ai constate'' surtout des résultats surprenants 
pour les odontoglossum Aleœandrse, O. vexillarium, 
O. Edwardii, O. Pescatorei, etc. les Yanda cserulea, 
les Oncidium Rogersii, O. Forbesii, etc.; des résultats 
excellents pour les Cattleya, Cymbidium, Lycaste, 
Thunia, etc. 

Seuls, les Cypripedium font exception; leurs grosses 
racines charnues ne se plaisent pas dans le terreau; 
celui-ci, probablement trop mou, ne leur permet pas de 
s'y attacher ; toujours est-il que nous sommes revenu, 
pour les Cypripedium, à notre ancien compost de terre 
de bruyère fibreuse et de sphagnum. 

J'ai employé du terreau de feuilles de Belgique, de la 
forêt de Marly et me sors actuellement de celle de Ram- 
bouillet, j'ai obtenuavec chacun d'euxde bons résultats. 

Je surface toujours avec du sphagnum, et emploie 
surtout des pots bien proportionnés à la grosseur des 
plantes et, de plus, assez fortement drainés. 

J'estime que pour employer le terreau de feuilles, 
avec succès, dans le rempotage des Orchidées, il faut 
en même temps appliquer aux plantes, des soins de 
culture complètement différents de ceux donnés avec 
l'ancien compost; le Oassinage, l'arrosage doivent être 
faits intelligemment et avec prudence. 

Satisfait des résultats obtenus, je considère le terreau 
de feuilles pur ou mélangé à d'autres composts, comme 
une matière nutritive extrêmement favorable aux 
Orchidées en général. 

J. Page. 

Nous recevons d'autre part de notre correspondant, M. Théo 
Eckhardt, à Yokohama, la communication suivante : 

M. Foukouba, directeur des cultures de S. M. l'Em- 
pereur du Japon, s'est beaucoup occupé de la culture 
des Orchidées dans le terreau de feuilles. L'année der- 
nière, au moment où les plantes faisaient leur nouvelle 
pousse, elles paraissaient bien se plaire dans ce milieu. 
Mais le résultat au point de vue de la floraison a été 
tellement décourageant qu'il a décidé M. Foukouba, a 
remettre ses Orchidées dans le peat anglais. 

Les Cattleya ont fait de très beaux bulbes ; mais les 
C. Trianse n'ont donné que deux fleurs, au lieu de trois 
à cinq. Les pseudo bulbes, surtout ceux des Lmliapur- 
purata, d'abord très forts, se sont tellement ridés 
qu'on aurait i u croire à leur dépérissement. 

Il parait, de plus, que les fleurs ne se tiennent pas 
aussi bien que celles des plantes cultivées dans l'ancien 
compost. M. Duval pourrait-t-il en déterminer la 
l'anse ? Théo F.i.kiiahdt. 



1 2 i 



LE "U)1N — REVOE 1HÏS NOUVF..WTF.S POCII l'.KO 



Revue des nouveautés pour 1903 

Plantes d'ornement (1) 

Parmi les nombreuses nouveautés florales mises au com- 
merce par M. Léonard 
Lille, de Lyon, nous oro 
j uns pouvoir signaler, on 
première ligne, les sui- 
vantes : 

( Ialcéolaire vivace hy- 
bride JAUNE D'OR 1/ 

Lille -, lit;. 85). - Sous le 
nom de < lalcéolaire - i 
hybride, on entend une 
race horticole obtenue il y 
a quelques années par le 
croisement des ('. herba- 
céts avec la C. ligneuse 
Triomphe de Versailles et 
possédant avec ta llori 
bondit'' des premières, la- 
rusticité, la longue florai- 
son al le carai tère ligneux 
de la dernière. C'est une 
race très méritante, à 
fleurs moins grandes que 
celles dos C. herbacées, 
mais appelée à rendre 
d'importants services pour 
l'ornement des serres et 
pour la garniture estivale 
des jardins, où leur florai- 
son n'a en quelque sorte 
pas d'arrêt. 

La variété jaune d'or 
quo nous signalons ici es1 
un hybride do même pa 
rente, à port compact, à boui 



ou sou pour resservir en garniture l'année suivante 

C l i M ITIT E 

Il'.l ■ 1 \ COMPACTA 
F L R F. P I. E N 

Mi-, 90 i ette 




Fi£. 85. — Calcéolaire i ivaee hybride iawn 




m il serré à floraison extrême- 
ment abondante el sou- 
i offre l'avan- 

l luire iule 

le semis. A 




Kig. si;. — Hiasàa Barberœ. 



l'automne, on rompoto les plantes et on les liivcrno on sorro 
(1) Voir le Jardin, n" 3S4 et 386. 



variété du Clematis erecta, encore peu répandue, diffère du 
type par ses panicules beaucoup [dus compactes el surtout 

par ses Heurs blanches, dent imites les i lamines sent trans- 
formées en pétales, ce qui constitue de très jolies fleurs 
pleines. Sa floraison commence vers la deuxième quinzaine 

de juin el se prolonge 
jusqu'à la lin de juillet 
ou au commencement 
d'août, surtoul si on 
la lient coupée. C'est 
une plante rustique, 

très ornementale, pas 
difficile sur le choix 
du terrain. Sa multipli- 
cation est facile par 
éclats el par boutures 
laites sens cloches 
avec les extrémités 
herbacées. 

GÉRANIUM IRM] NOM 

i Boiss.; Bg. 92).— Cette 
magnifique espèce 
peut être considérée 
comme la plus remar- 
quable des ( îéraniums 
vivai-cs. Introduite 
d'iuienl pai Ituissier 
vers 1890, elle est 
encore 1 rès peu répan- 
due dans les jardins, 
sans doute parce 
qu elle esl 1res avare 

de ses graines, et que, 
jusqu'ici, on n'avait pu 
la propager que par la 
di\ isiim .les pieds opé- 

i n automne ou au 

printemps, 
Haute do 80 centimètres environ, elle ferme de largos 
touffos produisant à profusion, pendant Lui l'été, dos tipes 



Fig. ss. — Tiosa Wichuraiana rubra. 



LE JARDIN — REVUE DES 



NOUVEAUTES uni H 1903 



125 



dressées ou un peu claires, bien tenues et couvertes 'le 
grandes corolles rotacées, larges il.- 4 centimètres environ et 
•l'un beau rouge violet brillant, line- 
ment nervées striées. 

1res vivaco et très rustique, sup- 
portant bien nos hivers rigoureux, 
c'est donc en tous points une plante 
charmante que l'on pourra utiliser 
avantageusement pour la décoration 
des plates-bandes et des rocailles arti- 
ficielles. 

Rosier hybride remontant a grande 
fleur varié (Lille ; fig. 89 et 91). — 
Beaucoup de personnes très familières 
même avec les choses de culture, 
croient que les Rosiers remontants 
à grandes fleurs ne se sèment pas. 
C'est une erreur. Si, parmi leurs nom- 
breuses variétés, quelques-unes ont 
été gagnées par dimorphisme ou acci- 
dent, la majeure partie et les plus 
belles ont été obtenues directement 
parle semis. 

C'est en grande partie aux rosié- 
ristes lyonnais que l'Horticulture est 
redevable de presque tout ce qu'il y a 
de plus distingué en ce genre. M. Léo- 
nard Lille, dans son Supplément au 
Catalogue (Liste et description des 
nouveautés) fait ressortir qu'ils ont, 
grâce à leur esprit d'initiative et à 
leur application, fait pour ainsi dire 
de Lyon « la patrie classique des Roses 
cultivées ». D'ailleurs, parmi les va- 
riétés lyonnaises dont la réputation 
horticole n'est plus à faire, on peut 
avec un légitime orgueil citer: Marie 
van lîoutle, La France, Souvenir de 
la Malmaison, Baronne Ad. de Rothschild, Caplain Christy, 
Eugène Verdier, Paul Negron, etc., etc. 

Si le semis des Rosiers, fait par des mains inhabiles, est 
généralement incertain, il n'en est pas de même de celui 
opéré par des spécialistes qui. peu à pou, à la suite d'obser- 
vations judicieuses, ont appris à bien connaître chaque va- 
riété et à distinguer celles qui, par un atavisme particulier, 
ont la propriété, soit seules, soit par fécondai ion ou métis- 
sage, de continuer l'œuvre de progrès en augmentant chaque 
année la série des obtentions nouvelles. 




Fig. 89. 



Partant do ce fait bien établi 




qu'en horticulture chaque 
variété possède, selon les 
facteurs qui interviennent, 
une faconde se reproduire 



sèdant un ensemble des meilleurs qualités et surtout celles 
grainant bien et susceptibles de germer facilemenl ; puis, 
judicieusement, petit à petit, par fé- 
condât ion s. sélections et éliminations, 
il es! arrivéà foire de soins, d'obser- 
vations et de longue patience, à créer 
un pel il ne\ au de Rosiers hybrides 
remontants à grandes fleurs possé- 
dant au plus haut degré tentes les 
propriétés suivantes : 

1 De germer facilement, sans beau- 
coup de soins, et, pour ainsi dire, en 
toutes saisons. 

2 D'être suffisamment rustiques 
pour passer, sans souffrir, nos hivers 
les plus froids et les plus rigoureux. 

3 D'avoir une grande vigueur, de 
fa., -on à pouvoir donner, durant pres- 
que toute l'année, de très belles et 
très grosses fleurs, doublant dans une 
très Torte proportion (75 à SU pour cent) 
cl dr tous les coloris propres aux 
Roses cultivées sauf, pour le moment, 
le jaune franc. 

ï D'avoir beaucoup d'odeur. C'est 
même, paraît-il, la race de Rose la 
plus franchement odorante et la plus 
délicieusement parfumée. 

Le semis de ces Rosiers à grandes 
fleurs s'effectue comme celui des 
/i\ Polyantha nains remontants, de 
janvier à mai en pots ou en terrines, 
sous châssis froid ou dehors si le 
temps le permet; on divise lorsque 
les plants sont suffisamment forts, 
puis l'on met en place à l'automne, de 
préférence, ou au printemps. On peut 
aussi, si on le désire, cultiver com- 
plètement en pots. Les premières fleurs commencent à appa- 
raître environ 6 mois après le semis; l'année suivante, la 
plante étant plus adulte, donne naturellement un plus grand 
nombre de fleurs, mais ne devient réellement intéressante, 
bien double, bien faite et très belle qu'à partir de la 3' année. 
Ces Rosiers étant excessivement vigoureux, ils peuvent 
ètrecultivés au choix en pets ou en pleine terre. On peut, à 
sa convenance, 
en faire des haies, 
des buissons iso- 
lés ou en compo- 
ser des corbeil- 
les, des massifs, 
des plates-bau- 



Kosirr hybride remontant à grand 
fleur varié. 



il»?»,- 








-.;--^v 



Pig. 90. — Clématite erecla compacta /tore pleno. 



- <^, V 



Fig. 91. — Kosier hybride remontant 
à grande fleu r 
l'otée de semis. 




92. — Géranium armenuvi ■ 



désire, les élever en tète et en 



(mi lui est nroDre et particulière », M. Lille a d'abord cher- des, etc. on peut même si on le i 

ehé dansts h s brides^es plus vigoureux, les plantes pos- créer des Rosiers tiges les rm-hge 






LE JARDIN — REVUE DES NOUVEAUTÉS POUR 1903 



qu'on Iê ferai! avec des Eglantiers. D'ailleurs, quelle que soil 
la façon dont on les cultive, ils fleurissent naturellement de 
mai-juin en octobre avec une profusion et une générosité 
des plus extraordinaires et tout à fail inconnues jusqu'à ce 
jour. 

Parmi les autres nouveautés de la maison Lille, signalons 
encore : l" L'Aster ericoides très hatif, très jolie variété 
à'A. ericoides, dont le principal mérite consiste a fleurir un 
mois plus tôt que l'espèce l\pe. Elle est également à fleurs 
blanches très petites, mais si nombreuses qu'elles couvri ni 
les rameaux et leur donnent une apparence plumeuse du 
plus gracieux effet. Dés la fin de l'été, cet Aster sera précieux 
pour l'ornement des jardins, des parcs, etc., etses branches 

fleuries seront très utiles | r la confection des bouquets et 

autres garnitures d'appartement. — 2° le Bégonia lucida 
Anna Basset, charmante variété de />'. lucida, à fleur rose 
carmin vif, très généreuse et d'une beauté incomparable, 
capable do fleurir perpétuellement si on a soin de la tenir en 
serre tempérée pendant l'hiver et en pleine terre durant toute 
la belle saison. Aime une terre substantielle et se plait de 
préférence dans les endroits frais et mi-ombragés. — 3' le 
Bégonia Vésuve, variété hybride, dans le genre du B. Asco- 
tiensis Bertke de Châteaurocher, mais encore plus florifère 
el plus recommandable pour la décoration des parterres et 
corbeilles pendant l'été, surtout en plein soleil, où il fournit 
une magnifique floraison. Hauteur 30 à 40 centimètres. Fleurs 
rouge vif de beaucoup d'effet. 

« * 

En dehors de plusieurs races florales telles que Dahlias \ 
fleurs d'Anémones, D. Cactus, Glaïeuls, etc., que la maison 
Cayeux et Le Clerc s'attache à perfectionner, et dont elle 
annonce chaque année de nouveaux coloris, nous trouvons, 
dans les nouveautés de cette maison, les trois espèces très 
intéressantes qui suivent : 

Diascia Barder.k (Qg. 86). — Originaire d'Australie; petite 
plante atteignant tout au plus 2ô à 30 centimètres de hauteur, 
aux nombreuses tiges dressées partant de la base des touffes 
et se terminant par une grappe de fleurs rose vif, du plus 
gracieux effet. Les feuilles sont ovales, dentées, glauques; 
sa culture est la même que celle des plantes annuelles; on 
sème, en février-mars, sur couche pour repiquer et mettre 
ensuite en place en mai. 

Kalanchoe flammea ilig. 87). — Introduite depuis peu du 
Somaliland (Afrique orientale), cette belle plante à feuilles 
charnues, spatuléos, aux inflorescences corymbiformes, 
mesurant de 30 à 40 centimètres do large, sera bientôt 
recherchée pour l'ornementation des appartements. Tout l'y 
prédestine : facilité do culture, vigueur, abondance des 
fleurs, riche coloris, solidité. Considérée isolément, chaque 
fleur, do s centimètres au moins de largeur, montre 'i pétales 
du plus beau rouge orange teinté d'écarlate. L'ensemble do 
la floraison produit un vif et riche effet. 

Les graines offertes ont été récoltées sur les plus beaux 

types; elles germent avec la plus grande facilité. Il sera I 

toutefois de ne pas oublier que. comme pour toutes les 
plantes charnues, l'humidité surabondante serait nuisible 
aux jeunes sujets de semis. 

RosaWichuraiana ri bra ilig. 88). — Cette très belle variété 
est le résultat du croisement du R. Wichuraiana parle 
Rosier Crimson Rambler. Elle présente la particularité de se 
reproduire identiquement par semis. Très vigoureux, à 
rameaux longs et grimpantsou tout naturellement rampants, 
perlant des feuilles d'un beau vert brillant, vernissées, puis 
de panicules de fleurs simples, rouge carminé \ii, plus pâle 
à la base des pétales, à étamines jaune d'or, ce Rosier est 
un magnifique arbuste très rustique dont le Feuillage presque 

persistant est d'autant plus foncé el plus brillant que la tem- 
pérature est plus chaude. , 

Soit seul, soil en compagnie du R. Wichuraiana type, à 
Heur blanche, ce nouveau venu sera surtoui d'un effet mer 
veilleux pour orner des berceaux, des treillages, des Lui 
nelles, îles vieux troues d'arbres, des ruines ou encore poui 
couvrir les talus, les pentes rocailleuses, etc.. etc. 

Signalons encore, de la même maison : 1" I'Aubrietia del- 

TOIDEA A TRÈS GRANDE FLEUR BEAUTÉ DE BADE. — Les floill s de 

cette nouvelle variété' sont tellement grandes qu'il est impos- 
sible à première vue de se ligurer qu'elles appartiennenl a 
un Aubrietia. Ne dépassant pas en hauteur les autres 



ces, celle-ci donne des liges assez rigides, se couvre 
île fleurs d'un joli rose clair, très larges, mesurant tai 
ment un diamètre de de 2 à 3 centimètres el montre, dans 
tains pied-, un commencement de duplicature. — -' le Salvia 
ringens, originaire de la Grèce où il cmii a l'état d'arbuste; 
ce Salvia e^t à peine sous-ligneux sous notre climat pari- 
sien, I esl cep' n ila nt 1res i ustique. Lr> [eu il lis sont pro- 

[ondémenl el irrégulièrement dn isées, légèrement rugueuses. 
Les fleurs, Mou pâle, se montrent par verticilli »ur de 

longues et solides tiges qui atteignent ■" t 60 centimètres 

de haut. 

« • 

Toutes deux, les maisons Léonard-Lille et Cayeux et Le 
Clerc annoncent I'Alysse corbeille d'or a fleur doi 
Lorsqu elle sera connue, cette jolie piaule se répandra 

tous les jardins avec autant de rapidité que la Corbeille 

d'argent a fleur double annoncée précédemment. Elle produit 
en abondance au premier printemps de belles grappes de 
fleurs doubles, jauni' d'or vif.de forme parfaite, tranchant 
admirablement sur lo feuillage blanchâtre, mais dont la dui èe 
est bien plus grande que celles de l'espèce I > I •> " - 

Plantes nouvelles ou peu connues 

Tulipa Micheliana J. Iloog - Gard. Chron. 805, p. 350. — 
Encore une nouvelle Tulipe orientale (du Bokhara), se rappro- 
chant, par les stries brunes qui maculent ses feuilles, du 
T. Greigi qui, jusqu'à ces derniers temps, était seul a pré- 
senter ce ' ai actère. Mais dans le T. Micheliana, la face interne 
des ('.ailles des bulbos est plus poilue, le pédoncule est 
plus robuste, les feuilles sont plus longues, plus glauques, 
moins ondulées et beaucoup plus minces. Les macules n'en 
sont pas non plus disposées identiquement de la même 
façon. La fleur est beaucoup plus campanulée, avec les 
segments extérieurs oblongs, ovales, cuspides [obovales 
dans le T. Greigi); la nuance n'est pas exactement la même; 
les macules basilaires sont plus larges et moins marquées 
de jaune; les anthères sont toujours noires (jaunes dans le 
'/'. Greigi) ; le pislil est vert et non jaune. 

Lycoris Sprengerl Cornes — Gard. Chron. 8 15, p. 469. — 
Espèce, nouvelle caractérisée par les valves de la spathe 
courtes et o\ales, les pédicelles allongés, les fleurs roses, 
sans tube distinct au-dessus de l'ovaire, les étamines aussi 
I. menés que le perianthe mais non saillant es . Elle esl voisine 
du L. squamigera Maxim. [Amaryllis Halli Hort.); mais, dans 
cette plaide, les valves sont plus longues, le tube du perianthe 
est nettement marqué au-dessus de l'ovaire et les étamines 
sont plus courtes. Le L. Sprengeri est probablement origi- 
naire du Japon. 

Yucca Rekowsklana Sprenger — Gard. Chron., 815, p. 90. 
— Plante hybride, à tige courte, épaisse, peu drageonnante; 
feuilles ''paisses, en lanière, persistantes, un peu recourbées, 
ondulées, peu épineuses, filamenteuses, d'un vert foncé, 1res 

décoratives; inllorescenso haute de l m ëu environ, pyrami- 
dale, branchue; fleurs disposées par deux nu trois, inégale- 
ment pédonculées, campanulées, d'un blanc de cire, ne s'ou- 
vrant complètement que le soir. 

La nature hybride esl certaine, mais les parents qui ont 
servi à opérer le croisement ne sont pas indiques avec pré- 
cision. 

Kalanchoe Kirkii N. E . Brown— Gard. Chron., 816, p. 110, 

De l'Afrique tropicale, le K. Kirkii a la tige cylindrique, 

simple et branchue, haute de I mètre environ, glanduleuse- 
pubescente, les feuilles opposées, charnues, non maculées, 
pubescentes, ovales, obtuses, irrégulièrement crénelées- 
dentées, plus ou moins Incurvées sur les bords. Les Deurs 
sonl disposées en corymbes irréguliers, peu compacts, plu- 
riflores. poilus el glanduleux. Leur coloris est vert-jaunâtre. 
le K. coccinea r avec lequel celle espèce a été confondue, a 
les sépales plus longs, étroitement lancéolés, atténués. 

Primula violodora Dunn — Gard. Chron., 817, p. 129. — 
Primevère originaire du llnpeh (Chine), ayant beaucoup de 

rapport ave le /'. mollis Nuit, de I llimala) a. On l'en distingue 
parfaitement par le coloris mauve de ses fleurs, qui exhalent 
une agréai do odeur de Violette, et par son calice à base étroite 
allant en s'élargissanl. glabre et coloré en vert. 

P. Hariot. 



LE JARDIN 



REVUE DES PUBLICATIONS 



127 



Revue des publications 

Mauvais effets d'une pollinisation trop hâtive. — i >n croit 
trop généralement, dit M. Gérard, dans la chronique de 
V Horticulture nouvelle, que le pollen déposé sur le stigmate 
attend laie moment favorable peur fertiliser la fleur. Or. des 
expériences portant sur des fleurs de Tabac, de Cotonnier, 
d'Oranger, de Tomate, et de Datura tatula, ont démenti.- à 
M. Charles P. Harlley (U. .5. départ, of Agric. Bureau of 
plant Industrij, 1902) que la pollinisation liàtive n'étail pas 
toujours sans danger pour les Heurs qui en étaient l'objet. 

La pollinisation prématurée des Heurs de Tabac empêche 
non seulement la production des graines, mais elle entraine 
encore la chute immédiate des fleurs. Il n'y a pas de forma- 
tion de fruit lorsque le pollen est déposé deux ou trois jours 
à l'avance; cependant, si la pollinisation n'est opérée qu'un 
jour avant la maturation du stigmate, on obtient encore un 
fort rendement de fruits. Le tort apporté est moins grand si 
une partie seulement du stigmate reçoit hâtivement du 
pollen. Les tubes polliniques se développent toujours aussitôt 
après la pollinisation et ils pénètrent toujours dans la cavité 
ovarienne, mais lorsque le pollen a été apporté prématuré- 
ment, ces tubes ne s'engagent point dans le micropyle îles 
ovules et, à la suite, la fécondation n'a pas lieu. 

Les résultats fournis par le Datura tatula sont à peu près 
semblables, à cotte différence que les capsules des fleurs 
qui ont reçu le dépôt hâtif de pollen ne tombent pas immé- 
diatement, mais restent pendantes pendant plusieurs semaines 
bien qu'elles ne prennent aucun accroissement et ne présen- 
tent jamais d'ovules fécondés. 

Les Heurs d'Oranger peuvent recevoir le, pollen neuf jours 
avant la maturation du stigmate sans que la production des 
graines en soit lésée. Les graines obtenues dans ces 
conditions sont aussi vigoureuses que les autres et renfer- 
ment toutes, comme les graines obtenues dans des conditions 
normales, plusieurs embryons. 

Le pollen déposé sur les stigmates des fleurs de Tomate 
y gorme immédiatement sans produire de mauvais effets 
pendant la nuit. 

Il est donc facile, ajoute M. le professeur Gérard, do cons- 
tater combien est erronée l'idée courante que le pollen 
déposé sur un stigmate longtemps avant sa maturité, attend 
celle-ci pour développer son tube fécondateur. 

La coagulation du caoutchouc. — La Revue des cultures 
coloniales a souvont insisté sur ce que le meilleur procédé 
do coagulation du latex des arbres à caoutchouc, consiste à 
le jeter dans de l'eau bouillante additionnée ou non de sucs 
acides ou d'acides. Un de ses correspondants, M. Bossu, 
colon à Maracaïbo, affirme que celte méthode est en effet la 
moilleure. La proportion d'eau doit être au moins égale à 
cinq ou six fois le volume du latex traité. La coagulation 
par l'eau bouillante aseptise la masse et enlève toutes les 
parties susceptibles do fermentation. Après l'ébullition, la 
masse caoutchouctifère est bien exprimée et mise à sécher. 
Ce procédé, connu depuis longtemps, n'est pas assez répandu, 
et l'on s'explique difficilement que l'indigène et mémo l'Eu- 
ropéen préfèrent souvent recourir à d'autres méthodes. 

Culture fruitière obligatoire. — Le Bulletin d'arboricul- 
ture de Gand tire de l'oubli une vieille disposition législative 
qui semble démontrer que n'est pas nouvelle la préoci upa 
tion de donner, dans certains pays, le plus d'essor possible 
à la production des fruits. Pendant les années 1710 et 1729, 
le Grand-duché do liesse décréta dos lois qui obligeaient 
tout propriétaire de bien-fonds à planter annuellement doux 
ou trois arbres fruitiers ; de plus, il était tenu de les entourer 
d'épines pour les protéger durant leur jeune âge. Les 
contrevenants étaient passibles de peines sévères; ceux 
qui endommageaient des plantations encouraient une amende 
de 100 thalers (37Ô francs). Ces lois n'eurent pas le résultat 
espéré, et la dernière cessa d'être appliquée en 1811. 

Cymbidium Tracyanum ou Troceyanum — En écrivant. 
pour la lier ne de l'horticulture belge, un article sur l'origine 
et la culture de ce Cymbidium, M. le Comte de Kerkhove se 
demande, non sans raison, quelle orthographe choisir. La 
plante fut dénommée C. Troceyanum en l'honneur do M. A. 
H. Tracey, de Twickenham, qui son rendit acquéreur dans 
un lotde C. Lmcianum. et c'est sous ce nom quo.cette plante 



type parut dans la magnifique collection du baron Schro^der, 
ainsi qui 1 cela est relaté dans Orchidaceous Plants, de Veitch 
(T. II: p. 22). C'est le Gardeners' Chronicle qui décrivit ensuite 
cette nouvelle espèce sous lo nom de C. Tracyanum lorsque, 
dit-il, la plante fut exposée pour la première fois à la" Royal 
horticultural Society», en décembre 1890, par M. Traçy. Celte 
seconde orthographe est la plus généralement adoptée, 
mais une vérification de son origine serait, il nous semble, 
assez utile. 

Culture du Poirier en pots. — D'excellents préceptes 
sont donnés, sur celte culture, par M. liurvenich père dans 
le Bulletin d'arboriculture de Gand. Quelques variétés ont 
la propriété d'émettre des ramifications anticipées sur le 
scion d'un an; ce sont, entre autres, les Poires: Doyenné du 
Comice. Durondeau, Fondante du Panisel. Nouvelle Fulvie, 
Olivier de Serres, Passe-Colmar. Zéphyr in Grégoire; celles- 
là se prêtent, mieux que toutes autres, à la culture en pots. 
Les autres variétés à choisir, comme se prêtant le mieux au 
« débourrage » des yeux do la base après rabattage du scion 
d'un an à 40 centimètres de hauteur, sont : Alexandrine 
Douillard, André Desportes. Baltet père, Beurré super/in, 
Beurré Clairgeau, Beurré Goubault, Clœpp's Favorite, î>' Jules 
Guyot, Eva Baltet, Louisebunnc d'Avranches, Marguerite 
Marillat, Passe-Crassane, Williams, William's Duchess. 
M. Burvenich signale l'erreur grave qui consiste à fixer son 
choix sur des sujets chétifs, couverts de boutons. Il faut, au 
contraire, choisir des scions très vigoureux. Pour la compo- 
sition de la terre, se procurer surtout do la terre de mottes 
de gazon décomposées, provenant de terres argileuses. Les 
Anglais ajoutent un tiers de fumier de mouton, à l'emploi 
duquel ils attachent une grande importance. On ajoute encore 
une poignée de plâtre, une de cendres, une autre d'os con- 
cassées menu. Le sujet (Coignassier) doit être enterré jus- 
qu'au point d'insertion du greffon. 

En été, après que les fruits sont noués, les pots sont portés 
au plein air, enterrés aux deux tiers, et paillés. L'hivernage 
se fait à l'abri do la gelée, de préférence, les pots enterrés 
dans le sol, avec couverture de feuilles. « En somme, conclut 
l'auteur de l'article, c'est une culture pas plus difficile que 
celle d'un simple Laurier-sauce, Laurier-Rose ou Laurier- Tin ". 

Dahlias palissés en espalier et en contre-espalier. — A 
propos d'une communication de .M. Ad. Van den Heede, qui 
signale de très beaux espaliers de Dahlias Cactus vus par 
lui chez un amateur, le Bulletin d'arboriculture de Gand 
rappelle un exemple, cité en 1901, vu chez M. Tirard, jardi- 
nier-chef du château de Marchais (Aisne). Il y a des exemples 
antérieurs. M. Paillet jeune, qui s'attacha beaucoup, on le 
sait, à la sélection des Dahlias Cactus, pratiqua ce palissage. 
En outre, toute sa collection était établie sur des sortes de 
contre-espaliers, en bordures des allées principales. Les 
bourgeons adventifs formant confusion étaient rabattus; les 
tiges florales, bien dégagées et palissées, montraient des 
fleurs beaucoup plus grandes qu'en touffes ; d'autre part, ce 
système permet de donner touto leur valeur à certaines 
variétés dont les fleurs sont très belles par elles-mêmes, mais 
dont les pédoncules sont trop flexibles ou bien trop courts. 
Dans le premier cas, lorsque les plantes sont livrées à elles- 
mêmes, les fleurs ont une mauvaise tenue; dans le second, 
elles fleurissent dans le feuillage. Le palissage supprime ces 
inconvénients, et ce système produit un haut effet décoratif. 

Un nouveau Muguet. — Un nouveau Muguet, obtenu il y a 
déjà deux ans par un horticulteur hollandais, M. Vergdenhill. 
a été décrit et figuré récemment par le Gardencrs'Chronicle. 
Au lieu que les fleurs soient distantes et isolées les unes 
des autres sur la hampe, on voit un petit bouquet compai t 
de plusieurs fleurs à la place de chacune d'elles. Ainsi les 
hampes lloralessont très fournies; elles sonl en mémo temps 
plus longues. Celle variété a reçu les noms de Convallaria 
majalis prolificans Perfection. Son emploi sera d'une grande 
ressource pour les fleuristes. 

Le Jardin n'autorise la reproduction de ses articles qu'a 
la condition expresse de les signer du nom de leurs auteurs 
et d'indiquer qu'ils ont été extraits du Jardin. 

La reproduction de ceux suivis de la mention reproduction 

interdite » et celle .les gravures ne sont autorisées que sur 
demande faite à l'Administration du Jardin. 



128 



LE -i \RI>l.N 



NOTES l>0 JAPON. EP1NARDS D ETE. SOCIETE NATIONALE D HORTICULTURE DE FRANCE. 



NOTES DU JAPON 

M, Foukouba est fort occupé en ce moment, car il aà 
arranger le parc de l'Exposition qui vient d'ouvrir à 
Osaka et qui parait devoir ùlre assez importante, el, en 
tous cas, fort intéressante. Pendant l'été, j'irai la voir 
et, s'il y a quelque chose d'un intérêt horticole à 
signaler, je vous en rendrai compte. 

Les serres du parc impérial sont toujours fort belles; 
on ne pourrait on trouver de mieux tenues en France. 
A noter, une serre de Phalaenopsis en fleurs, surtout le 
P. amabilis de Formose, variété do celui des Philip- 
pines. 11 lui ressemble beaucoup; les feuilles sont peut- 
être un peu plus arrondies, et la fleur est aussi un peu 
différente ; mais, au premier coup d'œil, on croit ne voir 
que le P. amabilis. Le P. Schilleriana est en fleur 
aussi, et très beau. 

Dans une autre serre, on voit le Bougainvillea San- 
deriana prêt à s'épanouir et dénotant une culture 1res 
bien comprise. 

Le plus remarquable de tout, ce sont les Œillets. 
M. Foukouba a reçu d'un de ses amis, spécialiste de 
Lyon, des graines et des semis qui ont tous fleuri ici 
très doubles et fort beaux. D'après ma propre expé- 
rience, ce résultat 'doit être tout a fait extraordinaire, 
autant pour la beauté des coloris et la tenue de la tige 
que pour la duplicature. Les Américains ne voudraient 
pas de ces Œillets parce que le calice se l'end, mais, en 
Angleterre et en France, ils trouveraient des amateurs. 

J'ai aussi admiré un grand lot de Violettes sous 
châssis, semis de l'an dernier, les graines provenant 
de Vilmorin-Andrieux et G' 1 '. Dans la variété Prince de 
(Salles, deux variétés de couleur, l'une plus foncée que 
l'autre, se ditinguent. Le climat très humide ici en été, 
est fort mauvais pour les Violettes. Le succès de 
M. Foukouba n'en est que plus méritoire. 

La récolte a été très mauvaise au Japon, et elle cause 
des famines sérieuses; mais il est à présumer que la 
saison prochaine sera plus favorable pour les Lis. 

Théo Eckhardt. 

EPINARDS D'ÉTÉ 

Tout le monde sait combien la culture de l'Epinard 
est difficile à réussir en été, cette plante montant 1res 
rapidement a graines sous l'influence de la chaleur, el 
cela sans donner de feuilles propres à la consommation. 
Cependant grâce à l'obtention de variétés obtenues par 
sélections successives, on peut aujourd'hui obtenir de 
l'Epinard pendant la saison estivale. 

Les deux variétés tout d'abord préférées pour la cul- 
ture d'été furent l'Epinard blond à feuilles d'Oseille et 
l'Epinard d'Angleterre, tous deux à graines piquantes. 
Malgré que ces deux variétés fussent plus lentes à 
monter que les autres, on n'était pas moins dans l'obli- 
gation, de mai à août, de semer tous les quinze jours ou 
toutes les trois semaines, alin d'avoir une récolte inin- 
terrompue. Maison cultive maintenant l'Epinard d'été 
vert foncé, beaucoup plus méritant; il monte plus tar- 
divement à fleur; même pendant les plus fortes cha- 
leurs du milieu de l'été, il donne un large feuillage 
luisant d'un beau vert foncé. Ces qualités le font double- 
ment rechercher du cultivateur et du consommateur. 

Les Epinards d'été réussissent d'autant mieux qu'on 
les sème en terrain frais et à exposition abritée du 
grand soleil. On sème de mai à août soit à la volée, 
soit en lignes distantes de lô centimètres el profondes 
de 2 centimètres. Afin d'obtenir de belles feuilles, on 
éclaircit le semis de façon à reserver une distance, sur 
les rangs, de 1^ centimètres entre chaque pied. 



Un excellent moyen de procurer aux Kpinards la 
fraicheur dont ils ont besoin en été consiste à le semer 
à cette même époque, entre les lignes de Pois, de 
Haricots ou de Betteraves potagères. Les Epinards 
profitent ainsi de l'ombre sans nuire aux autres plantes. 
Toutefois, cette culture intercalaire ne doit être faite 
que dans un soi suffisamment fertile, car l'Epinard est 
très gourmand d'engrais et d'eau. Les maraîchers pari- 
siens sèment ordinairement très clair de- Epinards, 
lorsqu'ils font leurs plantations de Chicorées OU de 
Scaroles en plein carre. On sait, en effet, que les 
Epinards semés durant l'été, se récoltent au boul de 
ironie à trente-cinq jours; les salades ne peuvent donc 
souffrir de cette culture intercalaire. 

Henri Tueulibr fils. 

Société Nationale d'Horticulture de France 

Séance du 9 avril 1903 

Comité de Floriculture. — Les Narcisses ont les honneurs 
de laséance avec deux lots, l'un de MM. Cayeux et Le Clerc, 
qui exposaient une superbe série dans laquelle étaient repré- 
sentées la pluparl des sections du genre: nous y avons 
remarqué : N. incomparabilis Princess Mary, Leedsii May- 
deliriè de Graaf, incomparabilis Beauty, Barii Flora Wilson, 
Burbidgei Constance, etc., etc. L'autre appartenait à M. l'hi- 
lippe de Vilmorin el était formé de (leurs disposées en pal- 
mes; 30 variétés étaient représentées. 

A signa loi' encore : une h elle collection de Primula obeonica, 
de la maison Vilmorin, où figuraient une variété remarquable 
à grandes fleurs rus, 1 c>[, d'autres à fleurs frangées, blanc 
pur, doubles, etc. ; de belles touffes de Violacornuta Papilio 
de Primula frondosa, des Anémones, deux potées du liés 
bel Aubrietia Beauté de Bade, des Muscari botryoides à 
fleurs bleues et blanches do MM. Cayeux et Le Clerc: des 
Primevères des jardins, à hampes dressées, à fleurs remar- 
quablement larges et variées, de M. Nicod, de Fontenay-aux- 
Roses. 

Comité des Orchidées. — Trois présentations: à \l. il, uni. 
jardinier-chef chez M. Fournier, à Marseille, Cypripedium 
Ckamberlainianum croisé avec C. Leeanum, <'. lln.rn.lli 
féconde par C. exul, C. purum résultant du croisement des 
C. callosum Sanderoe ei superbiens, C. Alexandrie obtenu en 
fécondant le C. Chamberlainianum par le C. insigne Val- 
lacei, Lceliocattleya Truffautiana hybride des Lu-lin tenebrosa 
et Cattleyaa\ ren. Lui ni C. les lin tr hybride dos Lui m elegans 
Schilleriana et tenebrosa etcj à M. Ragot, de Villenoj Soine- 
et-Marne), Lœliocattlya Kyeana hybride des Ltelia purpu- 
rata et Cattleya Lawrenceana, Cattleya Parthenia ro eo 
issu du croisement des C. fimbriata et Mossice, Phajus 
Cooksoni el Lœliopsis domingensis type et variété alba; a 
M. Driger, Masdevallia Veitchi, Lceliocatleya Cappei Warn- 
hamensis, une très belle potée superbement cultivée d'Orfon- 
toglossum grande, Odontoglossum Reichenheimii, etc. 

Comité d'arboriculture d'ornement. — Dans une belle 
présentation laite par M. Nomblot, nous avons remarqué : 
Àmelanchier lancifblia, Groseillier sanguin à fleurs doubles, 
Cerasus Sieboldi flore pleno, une jolie série de Malus. Amyg- 
dalus orientalis, Caragana arborea, Exochorda Alberti, 
Prunus pumila, Sambucus racemosa, Berberis dulcis et 
Thunbergii, dos Magnoias, etc. 

MM. Milliard el Barré présentaient une variété d'Azalea 
mollis, à coloris nouveau, issu de semis. 

Comité d'arboriculture fruitière. — A M. Jacques Mau- 
iloi. du château de Chamarandes (S.-et-Oise), des Guigniers 
Ramon Oliva fructifies. 

Comité de culture maraîchère. — l'n tres beau loi de 
M. Lefèvre [ils, de Neufmoutier près Tournan (Seine-et- 
Marno) : Fraises D' Morère, Haricot jaune de Chalandray, 
Potnmes de terre Victor cl Belle de Fonlenay, Navet plat à 
feuilles entières, de Milan blanc, Un, lis à forcer rond rcar- 
lateà bout blanc et demi-long, Carottes grelot, Romaines e\ 
Laitues. 

A M. Parage, de Marly-le-Roi, des Fraises /> Morère. 

P. IIaiuot. 



N° 389 



LE JARDIN 



5 Mai 1903 



Nouvelles horticoles 

Au Ministère de l'Agriculture. — Par décret en date du 
'.i avril 1903, M. Edouard Mamolle, chef de bureau à la 
Direction de l'Agriculture à ce Ministère, a été nommé 
sous-directeur île l' Agriculture, en remplacement de 
M. Léon Dahat, nommé Directeur de l'Hydraulique 
agricole. M. Marsais, ancien élève de l'Institut agrono- 
mique, sous-chef de hureau à celte Direction, remplace 
M. Mamelle comme chef de bureau. M. Pradès rem- 
place M. Marsais au poste de sous-chef. C'est donc une 
promotion hiérarchique qui vient d'avoir lieu à la Di- 
rection de l'Agriculture, et nous félicitons sincèrement 
ceux qui en ont été l'objet. 

Les comités d'admission de l'Exposition de Saint-Louis. 
— Voici la composition îles bureaux des Comités d'ad- 
mission do l'Exposition internationale de Saint-Louis, 
pour faire suite aux renseignements que nous avons 
déjà donnés à ce sujet dans le précédent numéro du 
J a ri lin : 

Groupes 105 et 10(i. — A. Matériel et procédés de la 
pomologie, de la floriculture et de l'arboriculture. — 
B. Matériel et procédés de la viticulture : 

Président, M. Ed. André, Vice-présidents : MM. Etienne 
Salomon et Victor Vermorel; Rapporteur, M. Jules Vacherot; 
Secrétaire, M. Gaston Ozanne; Trésorier, M. Paul Lebœuf. 

Groupes 107 et 111. — A. Fruits. — B. Arboriculture, 
pomologie : 

Président, M. Louis Leroy, Vice-présidents, MM. Lucien 
Fontaino et Octave Opoix; Rapporteur, M. Léon Loiseau; 
Secrétaire. M. Nomblot-Bruneau ; Trésorier, M. Georges 
Boucher. 

Groupe 108. — Arbres, arbustes, plantes d'ornement 
et fleuries : 

Président, M. Louis Lévèque; Vice-présidents, MM. Croux 
et Georges Bruant ; Rapporteur, M. H. Martinet; Secrétaire, 
M. Georges Duval ; Trésorier, M. Jules Gravereaux. 

Groupe 10U. — A. Plantes de serres. — B. Fruits et 
légumes forcés : 

Président, M. Albert Truffaut; Vice-présidents, MM. Anatolo 
Conlonier et Léon Duval; Rapporteurs, MM. Georges Magne 
et Jules Buisson; Seeretaire, M. Léon Parent; Trésorier, 
M. Guillaume Compoint. 

Le Congrès international d'Agriculture de Rome. — Dans 
le Congrès international d'agriculture qui s'est tenu 
à Rome le 17 avril, une part très importante a été faite 
à la France dans le bureau du congrès. M. Méline a été 
nommé président d'honneur, et M. Develle vice-prési- 
dent; M. Henry Sagnier a été désigné comme secrétaire 
général honoraire. Dans les bureaux des sections, 
on trouve les noms de : MM. Jules Bénard, Stanislas 
Têtard, Marcel Vacher, Alfred Paisant, Daubrée, Pierre 
Viala, Albert Le Play, membres de la Société nationale 
d'agriculture; M. Fougeirol, sénateur; MM. Léon Vas- 
sillière. Gustave Foëx, Bret, du Ministère de l'agricul- 
ture; M. le D r Trabut. directeur du service botanique 
au Gouvernement général de l'Algérie; MM. le comte 
de Rocquigny, Burette, Baltanchon, Lambert, Bert, 
Mersey, Rayer, Couderc. Au nombre des secrétaires, 
MM. Jules Lesage, Rieul, Paisant, Henry Bocher, Chauzit, 
Edmond Gain. Bonnet, Guillon. 

Ce congrès a revêtu une importance exceptionnelle : 
plus de 1,400 adhérents venus de tous les pays civilisés 
s'y sont fait inscrire, et la plupart se sont empressés 
de prendre part a ses travaux. La France était largement 
et brillamment représentée : 200 adhérents environ 
appartiennent à toutes les régions du pays, principale- 
ment aux régions viticoles. La délégation officielle du 
Gouvernement français était présidée par M. Jules 



Develle ancien ministre des affaires étrangères et de 
l'agriculture; elle comprenait notamment M. Léon Vas- 
sillière, directeur de l'agriculture, M. Daubrée, directeur 
général des eaux-et-forèts, M. Gustave Foëx, inspecteur 
général de l'agriculture, M. Bret, chef du cabinet du 
Ministre de l'agriculture. 

Parmi les importantes questions étudiées, signalons 
celle de la constitution d'une union douanière euro- 
péenne. Des conclusions présentées dans ce sens par 
le comte de Schwerin-Lowitz, président du Conseil 
supérieur d'agriculture d'Allemagne, ont été' écartées 
après un débat très important dans lequel les princi- 
paux orateurs ont été M. Méline et M. Louis Luzzatti, 
l'économiste financier célèbre aussi bien en France qu'en 
Italie. On doit signaler encore la discussion très appro- 
fondie qui a abouti à un vœu très net pour demander 
la protection internationale de l'origine des produits 
agricoles. Il va de soi que ceux de l'horticulture devraient 
y être compris, 

Cours sur la culture du Cotonnier à l'Ecole d'Agriculture 
coloniale. — Le cours d'Agriculture professé à l'Ecole 
supérieure d'Agriculture coloniale comporte trois 
leçons consacrées à l'étude du Coton. Bien que l'ensei- 
gnement de cette Ecole soit en principe réservé aux 
élèves qui le suivent, exception sera faite cette année 
pour les leçons dans lesquelles M. Dybowski traitera 
de la culture du Cotonnier, et qui seront publiques. 
Cette mesure spéciale est provoquée par des demandes 
de personnes s'intéressant à la production du précieux 
textile et l'intérêt d'actualité qui s'attache à ce sujet. 
Ces leçons seront faites dans l'amphithéâtre de l'Ecole 
au Jardin Colonial (Nogent-sur-Marne) a lu heures du 
matin les 23 et 30 avril et 7 mai. 

Nouveaux jardins alpins. — Deux Jardins botaniques 
alpins sont actuellement en voie de création en Suisse, 
l'un sur le Rhighi, le deuxième sur le Pilate. C'est 
grâce aux initiatives des professeurs Bachmann et 
Stierlin-Hausey que ces jardins vont être installés et 
consacrés principalement a l'acclimatation des plantes 
alpines île toutes provenances. La ville et le canton de 
Lucerne fournissent les subventions nécessaires. 

Concours sur l'action des bactéries dans l'emploi des 
engrais chimiques. — Afin d'encourager les recherches 
sur l'accroissement de la fertilité de la terre par l'action 
des bactéries et autres micro-organismes, sous l'in- 
fluence des engrais chimiques, la Société des Phos- 
phates Thomas, de Berlin, vient d'instituer un concours 
pour récompenser les meilleurs essais. Ce concours est 
ouvert à tous, sans distinction de nationalité'. Les ré- 
sultats devront être adressés, en langue allemande, au 
siège de la Société, 4, Hafenplatz, Berlin, S. W., avant 
le 1 er février 1900. Le montant de la valeur des prix 
s'élève ii plus de ïS 000 francs. 

Le retour de M. D. Bois. — Notre collaborateur et ami, 
M. D. Bois, qui, comme nous l'avons dit dans le Jardin 
du 5 février dernier, présidait le Groupe 11 de l'Exposi- 
tion d'Hanoï, est revenu parmi nous en excellente 
santé. Il rapporte, de son voyage en Indo-Chime et de 
ses excursions dans les Iles de la Sonde, nombre 
d'observations fructueuses pour l'horticulture et dont 
elle ne tardera pas à profiter. 

Legs important à la Société nationale d'horticulture. — 
Une dame patronnesse de la S. X. H. F., Mme Wells, 
décédée récemment, léguait à celte Société une somme 
d'environ 800,000 francs à charge de fonder une école 
professionnelle d'horticulture dans sa propriété et sous 
certaines réserves et conditions dont la teneur nécessi- 



L30 



I.l .IMllMN — NOUVELLES HORTICOLES 



tait un examen approfondi. Nous avons appris que le 
bureau ilo la Société, après avoir pris avis de juriscon- 
sultes autorisés, et après avoir conféré avec le notaire 
ilo Mme Wells, a décidé de proposer à l'Assemblée 
raie l'acceptation de cette libéralité d'un si bel 
exemple. La délibération de l'Assemblée sera soumise, 
conformément aux statuts, à la ratification du Gouver- 
nement. Le montant des droits, frais et legs divers se 
chiffrera par prés de L20.000 francs. 

Maintenant, est-ce bien une véritable école qu'il 
s'agira de créei '.' 

D'aucuns sont d'avis que, tout en respectant dans 
leur principe les intentions de la donatrice, il serait 
peut-être préférable de donner à la nouvelle création le 
caractère d'un jardin d'expériences. Nous aurons l'occa- 
sion do revenir sur ce sujet si intéressant qui sera 
l'objet de mûres délibérations. 

Marronnier commémoratif. — Le dimanche 3 mai, pen- 
dant son séjour à Paris, Edouard VII, roi d'Angleterre, 
a planté un Marronnier rouge dans le jardin de l'Am- 
bassade du Royaume-Uni. Le Marronnier, pourvu 
d'une tête bien arrondie, et d'une tige d'environ trois 
mètres, grosse comme la moitié du poignet, avait été 
transporté en bac. Deux bêches d'argent, d'une rare élé- 
gance, ont servi pour la plantation à demeure. 

L'Union commerciale des horticulteurs et grainiers de 
France et les intérêts de l'horticulture. — Nous avons 
annoncé, dans le Jardin du 5 avril dernier, que PU. C. 
H. F. organisait un vaste mouvement de protestation 
contre les nouveaux tarifs douaniers allemands, et nous 
avons reproduit une partie de la circulaire qu'elle avait 
adressé à ce sujet à toutes les sociétés et à tous les 
syndicats de producteurs de France. A l'heure actuelle, 
plus de 60 groupements ont répondu à son appel. Le 
dépouillement des protestations, vœux, avis divers, 
propositions, etc., que contiennent ces réponses, a 
lieu en ce. moment. L'assemblée générale de l'Union, 
qui aura lieu le vendredi 22 mai, à 9 h. 1/2 du matin, 
84, rue de Grenelle (1) aura à décider de la forme que 
pourra revêtir ce mouvement de protestation, pour 
qu'il aboutisse à un résultat utile. 

D'autres questions, d'un intérêt capital pour le com- 
merce horticole, sont aussi l'objet de l'activité de l'Union 
commerciale. Ainsi, l'amendement qui, au budget voté 
l'année dernière, devait nous doter de la réduction tant 
désirée et attendue, de l'affranchissement des catalo- 
gues, avait été disjoint de la loi de Finances par le 
Sénat. Beaucoup de chambres syndicales et de com- 
merce de France poursuivaient celte année, la nou- 
velle incorporation do cet amendement au budget. 
Mais on ne savait pas assez que le Gouvernement, 
reprenant cet amendement pour son compte, l'avait 
déposé récemment, sous forme de projet de loi, sur le 
bureau du Sénat. Grâce aux excellents offices de 
M. Viger, lTnion commerciale a pu éclairer les Cham- 
bres syndicales et de commerce sur la position exacte 
de la question et a pu grouper en un seul faisceau un 
grand nombre do requêtes adressées au rapporteur, 
M. Antony Ratier. C'est ainsi qu'avec l'Union, repré- 
sentée par M. Truffant, les Groupes des Tissus, repré- 
sentés par MM. Villain et Aulagnon, et ceux de la 
Librairie, par M. Doin, ont pu agir de concert. 

La question des patentes, celle des tarifs de chemins 
de ter, celle des assurances du personnel ouvrier horti- 
cole, etc., font aussi en ce moment, l'objet des études 
de la commission administrative de l'Union. 

(Il La séance du Congrès d'horticulture aura lieu l'après-midi du 

même juur. 



Transport des denrées en wagons réfrigérants sur le re- 
seau de l'Etat. — Nous lisons dans la Feuille d'Infor- 
mations du Ministère de l'Agriculture que, pi ur favo- 
riser la production horticole des régions desservies 
par ses lignes, le réseau de l'Etat a fait aménager à ses 
frais un certain nombre de wagons réfrigérants et 
qu'il va les affecter au transport des viandes abattues 
et des volailles mortes expédiées des Charcutes, du 
Poitou, de la Vende- cl de la Touraine sur la capitale. 

Ces wagons circuleront dans des trains à grande 
vitesse spécialemeni désignés, et dont les heures de 
départ et d'arrivée aux diverses gares qu'ils desservi- 
ront seront portées à la connaissance du public au 
moyen d'une affiche apposée dans chacune des dites 
gares. 

Les expéditeurs qui voudront faire transporter leurs 
marchandises dans les wagons réfrigérants, devronl en 
faire la demande expresse sur leur déclaration d'expé- 
dition, et ils auront à payer seulement le tarif ordi- 
naire des denrées en grande vitesse, majore de lOp.O 0, 
le réseau de l'Etat conservant à sa charge toutes les 
dépenses inhérentes à l'aménagement des wagons et à 
leur rafraîchissement. 

Une semblable combinaison est évidemment tout à 
l'avantage du commerce, et il parait vraisemblable que 
l'initiative prise par le réseau île l'Etat sera très appré- 
ciée des régions agricoles intéressées. Toutefois, dans 
cette communication, nous ne voyons pas désignés 
nominalement les fruits et les Légumes ; nous aimons 
cependant à croire qu'ils pourront bénéficier de la me- 
sure prise. 

Expositions annoncées.- — Nancy, du au 8 juin 1903. 
Exposition d'horticulture organisée par la Société cen- 
trale d'Horticulture de Nancy, dans les galeries de la 
salle Poirés. Le programme en sera prochainement 
publié'. 

lïeims. de mai à septembre. Exposition internatio- 
nale organisée par la Ville de Reims. L'I lorlicullure 
fait l'objet d'un groupe spécial (Groupe VIII), divisé 
en concours temporaires et en concours permanents. 
La direction de ce groupe a été dévolue à la Société 
d'horticulture et de viticulture de Reims. Le bureau du 
Comité qui la représente est composé de MM. Charles 
Raltet, président d'honneur; Bonnet, président; et 
Boidin secrétaire. Les demandes de renseignements et 
d'admission doivent être adressées à M Bonnet, au 
Jardin-Ecole de la ville do Reims. 

A l'Exposition d'Hanoi. — Parmi les lauréats do la 
métropole à l'Exposition d'Hanoï, dans les classes 8, 9 
et lu Matériel agricole, Industries agricoles et Produits 
agricoles), nous relevons, dans le palmarès public par 
la Revue Indo-Chinoise, les noms do MM. Bajac, 
Lhomme-Lefort et Vilmorin-Andrieux et C" hors con- 
cours, membres du jury), Chameroy, Souchu-Pinet. 
Vidal -Beaume cl Schlœsing frères (médailles d'or). L'hor- 
ticulture nous parait avoir été fort peu représentée. 

L'Exposition des Roses d'Orléans. — Le froid excessif 
9t les gelées tardives qui ont arrête la végétation pen- 
dant le mois d'avril obligent la Société horticole du 
Loiret a reporter l'ouverture de son exposition au 
23 mai, au lieu du 6, date précédemment fixée. 

Le Mérite agricole au Sénat. — C'est avec plaisir que 
nous trouvons dans le Util Ici in de l'Association du 
M A., la citation suivante du rapport sur le Budget de 
l'agriculture, présenté au Sénat par M. I.abrousse, cita- 
tion relative a l'attribution du Mérite agricole : 

« Nous exprimons de nouveau le vœu que cette haute 
récompense suit réservée a ceu.r qui s'ociippeut réelle- 



LE JARDIN — NOUVELLES IIOUTICOLrîS 



131 



ment de l'agriculture, de manière ;ï ne pas accroître lo 
nombre de ceux qui n'ont d'autre mérite que le:-, recom- 
mandations des personnages influents ou la situation 
qu'ils occupent. » 

( >n ne peut qu'applaudir à ces paroles, et souhaiter la 
réalisation du vœu exprimé par l'honorable Rapporteur 
du Budget de l'agriculture. 

La vente des produits horticoles aux Halles. — Le 

Journal officiel du 18 avril contient lo rapport adressé 
par le Ministre de l'Intérieur au Président de la Répu- 
blique surles opérations effectuées aux Halles centrales 
en 1902. Xous y trouvons les indications suivantes sur 
les ventes en gros de 1902 comparées à celles île 1901 : 

Fruits et légumes. 
1901 1902 

Pavillon VI . . . 18.047.894'2 20.038.764" 

Cresson 67.879 colis. 5.238.300' 

Champignons . . 396.213 colis. 4 .261.775*600 

On voit que les produits de la culture île la région 
parisienne sont de plus en plus importants sur lo car- 
reau forain. Aussi les emplacements destinés à recevoir 
les apports des cultivateurs sont-ils devenus insuffi- 
sants. 

Le marché des fleurs coupées a pris une extension 
considérable. On n'y compte pas moins de 417 mar- 
chands, dont voici les catégories : 

Approvisionneurs de fleurs du Midi . . 150 

Producteurs de fleurs forcées 20 

Jardiniers de la région parisienne . . . 130 
Producteurs des Roses de la Brie. . . . 115 

Revendeurs M 

Le produit de la vente des fleurs aux Halles a dépassé 
en 1901 et 4902, la somme énorme de 11 millions 
(11.287.000 francs en 1902, 11.056.000 francs en 1901). 

Les primeuristes français à l'Exposition de Saint-Louis. 
— Dans une réunion provoquée par les Syndicats des 
maraîchers de la Seine et de primeuristes parisiens, un 
groupement de nombreux syndicats et d'horticulteurs 
primeuristes a voté la résolution suivante : 

« Considérant que l'horticulture française a tout 
intérêt à s'ouvrir des débouchés commerciaux en Amé- 
rique, les membres présents promettent d'engager tous 
leurs collègues à exposer, si M. le Ministre du com- 
merce se charge de contraindre les Compagnies de 
transports maritimes à avoir des appareils réfrigérants 
sur leurs bateaux afin de pouvoir, après l'exposition, 
transporter leurs produits en Amérique dans des 
conditions telles qu'ils arrivent en bon état pour être 
vendus sur les marchés. » 

On sait, en effet, que des essais déjà tentés par des 
primeuristes de bonne volonté dans des circonstances 
analogues, ont plutôt été malheureux, à cause de la né- 
gligence ou de l'apathie des Compagnies de transport. 

Palmiers cultivés en pots de Chêne. — Nous lisons dans 
le Gardeners' Chronicle qu'aux « Turnford Hall Nur- 
series », on cultive aujourd'hui, en pots de Chêne, les 
Palmiers destinés à l'exportation pour les Etats-Unis 
d'Amérique. Ces pots sont de forme cylindrique, pour 
qu'aucun espace ne soit perdu entre eux ; ils sont, en 
outae, plus légers que les pots de terre cuite, et beau- 
coup moins sujets a être cassés. Voila un essai qu'on 
peut recommander à l'attention de nos producteurs et 
expéditeurs de Palmiers et plantes varies. 

Fumier de bois. — Le D r Jonas, de Liegnitz (Alle- 
magne), a expérimenté une fumure faite de débris de 
bois pulvérisés, et aurait obtenu, paraît-il, des résul- 
tats nettement favorables. Cette sorte de fumier ameu- 
blit la terre, aère le sol, maintient l'humidité, et favorise 
l'action des engrais chimiques. En effet, nous croyons 



que c'est plutôt comme élément mécanique et hygromé- 
trique qu'il faut considérer ce fumier de bois. 

Améliorations agricoles en Espagne. — Les améliorations 
agricoles sont l'objet, dans la province de Biscaye, des 
soins attentifs de l'administration provinciale. Il a été 
créé dans ce but une organisation spéciale, la « Llirec- 
cion del Servico agricola o à Bilbao, dont une des prin- 
cipales attributions est l'achat, àl'étranger, des engrais, 
semences, bestiaux el instruments aratoires. 

Parmi ce que recherche on ce moment ce service, 
signalons les Pommes de terre Early Rose et Magnum 
bonum pour semence. 

Mémento des Expositions 

Aix-en-Provence. du 10 au M juin 1903. Concours horticoles 
divers. 

Angers, du 11 au 14 juin 1903. Exposition de Roses et fleurs 
de saison. 

Bar-le-Duc, du 1!) au 21 septembre. Exposition générale. 

Douai, du 12 au 14 juillet 1903. Exposition générale horticole. 

Evreux, du 11 au 14 juin 1903. Exposition d'horticulture 
générale. 

Formerie, du 13 au 15 juin. Exposition d'horticulture, de 
botanique et d'apiculture. 

Le Havre, du 18 au ïl juin 1903. Exposition d'horticulture 
générale. 

Lille, du G au 9 novembre 1903. — Exposition de Chrysan- 
thèmes. 

Limoges, de mai à septembre 1903. Exposition générale 
internationale. Concours temporaires horticoles. 

Nancy, du 6 au 8 juin 1903. Exposition horticole. 

Nantes, 13 et lijuin. Concours de Roses, Pivoines, Iris. etc. 

Nogent-sur-Marne, du 5 au 13 septembre 1903. Exposition 
d'horticulture générale et coloniale. 

Paris, du 20 au 25 mai 1903. Exposition du printemps de 
la S.N. H. F. 

Reims, de mai à septembre. Exposition internationale. 

Saint-Germain-en-Laye, du 5 au 9 septembre. Exposition 
générale. 

Toulouse, du 12 au 10 novembre. Exposition de Chrysan- 
thèmes et produits horticoles divers. 

Udine (Italie), août et septembre 1903. Exposition interna- 
tionale de fruits, arbres fruitiers, réfrigération et conserva- 
tion des fruits. 

Verdun, du 12 au 14 septembre 1903. Exposition générale et 
internationale d'horticulture. 

Petites nouvelles 

Un Cours public et gratuit d'Apiculture (culture des 
abeilles), est fait au jardin du Luxembourg, par M. Sevalle, 
les dimanches, 3, 10 et 17 mai, à 9 heures du matin. 

Au moment où nous mettons sous presse, une véritable 
trombe de grêle fait rage a. Paris. Dans certains quartiers, 
une demi-heure après la chute des grêlons, les rues en étaient 
encore couvertes d'une épaisseur de cinq centimètres. 

Nécrologie. — M. Bai'ron. — L'un des jardiniers anglais 
qui acquirent une haute réputation de praticiens émérites, 
sur la lin du siècle qui vient de Unir, M. Archibald Bain in. 
esi mort le lô avril dernier, dans sa résidence de Chiswick. 

Barron entra comme premier jardinier aux jardins de 
Chiswick en 1857, poste qu'il occupa sous les directions suc- 
cessives de MM. Mac-Even, Henderson, Robert Thompson 
el Georges Eyles. Il prit la succession de ce dernier comme 
superintendant des jardins de Chiswick jusqu'en 1895, après 
avoir rempli pendant quelques années le même emploi a 
South Kensington. Depuis. M. Barron remplit avec zèle et 
dévouement la fonction do secrétaire, puis de vice-président 

de l'Orphelinat horticole. Ce le écrivain, il a laissé un 

livre, Les Vignes et leur culture, qui a été traduit en fran- 
çais et en allemand, et a atteint sa quatrième édition. 

M. Delaire fils. —